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Méthode de la Dissertation Philosophique

I. le sujet.

La dissertation est l’exercice proposé pour le sujet 1 et le sujet 2 du Baccalauréat de philosophie. Le sujet de dissertation se présente toujours sous la forme d’une question à laquelle vous devez répondre. Tout au long de votre réflexion, il faut vérifier régulièrement que vous êtes bien en train de répondre à la question. Il existe quelques énoncés récurrents :

1) Qu’est-ce que… ?  : On vous demande de répondre par une définition précise (ex : Qu’est-ce que la vertu ? Qu’est-ce que la justice ?), la question de l’essence de la chose, de sa nature que vous allez chercher à définir et à rendre dans toute sa complexité.

2) Peut-on… ?  : Vous chercherez à interroger la possibilité pratique : dispose-t-on des moyens techniques pour… ? ; et/ou la possibilité morale : a-t-on le droit de… ? Il faut alors faire jouer la distinction entre le légal (ce qui relève du fait, du droit positif) et le légitime (fondé en raison : le rationnel, le Juste, le Bien etc…).

3) Faut-il… ? Doit-on… ?  : On interroge la nécessité physique, matérielle, le besoin : sommes-nous contraints de… ? Avons-nous besoin de… ? ; et/ou l’obligation morale (= le devoir) : avons-nous le devoir de… ?

4) Pourquoi… ? À quoi sert… ?  : Il s’agit de montrer les causes, les raisons de la chose, ses buts, ses finalités et/ou son utilité.

Vous chercherez toujours à comprendre la question et à défendre sa pertinence : ne contestez jamais la formulation ou l’intitulé du sujet mais dites-vous toujours « c’est une excellente question à laquelle il faut absolument répondre ». Que la question du sujet soit totale (appelant la réponse oui ou non) ou partielle, cela ne change rien à la méthodologie de la dissertation. Les deux questions de dissertation proposées au Baccalauréat portent forcément sur des thèmes différent de la philosophie. Choisissez donc judicieusement !

II. Analyse du sujet / Tempête sous un crâne (= brainstorming )

Essayez dans un premier temps de répondre sincèrement à la question en vous demandant qu’est-ce que les mots du sujet signifient. Etudiez les arguments et les contre-arguments possibles en vous forçant à défendre des points de vue qui ne sont pas forcément les vôtres. Au brouillon, appliquez la formule, il y a x et x et tous les x ne se valent pas afin d’installer de la différence, de la nuance et même de l’ambivalence. Efforcez-vous de casser les généralités abstraites trop souvent creuses et fallacieuses. Travaillez sur les différences plutôt que sur les similitudes. Servez-vous d’expressions qui apprennent quelque chose, d’exemples bien trouvés, pris dans la culture (littérature, mythes, religion, histoire, science, politique, etc..), en les développant en fonction du sujet posé et du problème soulevé par le sujet (ou qu’on a soi-même formulé à partir du sujet). Enfin, demandez-vous quels philosophes seraient susceptibles de répondre à ce sujet de dissertation et comment le feraient-ils ? Que diraient-ils ? 

III. Introduction

A. Amorce et rappel du sujet

Vous devez introduire le sujet, partir d’un exemple précis pris dans la culture ou l’opinion qui vous amène tout naturellement à vous poser la question du sujet. Il s’agit de justifier le sujet, d’en montrer la pertinence et le bien-fondé ( facultatif ). Une amorce n’est jamais vague. Pas de : « De tout temps les hommes ont cherché à être heureux… » ou « Durant des siècles, les philosophes se sont interrogés sur le bonheur… ». Ensuite seulement vous rappelez la question à laquelle vous répondrez tout au long de votre dissertation . Vous ne devrez jamais reformuler le sujet. Si vous ne trouvez pas de bonne amorce, vous commencerez par rappeler le sujet.

B. Définitions des termes du sujet

Après avoir rappelé le sujet, il convient de définir les termes importants. Nul besoin de dictionnaire, c’est votre définition par rapport au sujet qui importe. Ainsi, il faudra faire résonner les définitions entre elles (puisqu’elles sont liées par le sujet) et les intriquer de manière élégante (sans les juxtaposer). Ces définitions servent de base, mais elles ne doivent pas rester figées, il conviendra de les retravailler au fur et à mesure de la dissertation. Ainsi, il convient d’éviter les relativismes mous du type : « Certains pensent que…, d’autres pensent que… ».

C. Problématisation

Une fois avoir défini les termes, vous serez plus en mesure d’esquisser le problème que pose le sujet : Pourquoi, de prime abord, peut-on répondre oui à la question, mais également pourquoi peut-on répondre non ? Pourquoi y a-t-il plusieurs réponses possibles envisageables ? Il faut penser à s’étonner (même de manière opératoire, en faisant semblant). Si l’on (le jury, le correcteur) pose ce sujet (et pas un autre), c’est bien parce qu’il renvoie à un problème évident ou caché, qu’il s’agit de découvrir, de formuler, d’exposer, d’expliciter au lecteur dans toute sa complexité (complexe ne signifie pas compliqué). Toujours d’abord cherchez à montrer le bien-fondé du sujet, tel qu’il est posé (quelle est sa nécessité ? Sa légitimité ? Pourquoi a-t-il été posé ainsi, et pas autrement ? En quoi cela se justifie-t-il ?) Par la phase de problématisation, vous étudiez les différentes réponses possibles au sujet et vous montrez pourquoi elles sont toutes plus ou moins pertinentes et défendables.

D. Problématique

À la fin de la phase de problématisation, vous serez à même de formuler la sacro-sainte problématique qui va diriger votre devoir.

Pour produire facilement une problématique, procédez ainsi :

  • Réponse naïve, immédiate, on suit l’opinion commune.
  • (au brouillon ou en problématisation) Réponse nuancée, contradictoire, qui va contre l’opinion immédiate et commune.
  • (Dans l’introduction, à la fin de la problématisation) Problématique  : Alors, est-ce que vraiment 1 ou bien au contraire, plutôt 2 ? / Alors ou bien 1, ou bien au contraire 2.

Ceci est pour vous aider et vous guider, mais cela ne veut pas dire que toute problématique doit absolument ressembler à cela. Une problématique réussie doit parvenir à présenter un paradoxe.

Exemple :

  • Sujet : Faut-il satisfaire tous ses désirs pour être heureux ?

– Réponse spontanée  : oui, c’est la seule manière de nous procurer du plaisir, condition sine qua non du bonheur. Plus grand est le nombre de désirs satisfaits plus grand sera notre bonheur.

– Réponse nuancée  : non,il y a des désirs qu’il vaut mieux maîtriser que satisfaire, car leur réalisation risque de nous rendre à jamais malheureux.

– Problématique  : Ou bien satisfaire tous ses désirs est le seul moyen d’accéder au bonheur, ou bien au contraire , ne pas maîtriser ses désirs nous conduit irrémédiablement au malheur.

E. Annonce du plan

Vous devez esquisser pour votre lecteur les grandes étapes de votre réponse. Évitez cependant les « dans un premier temps…dans un second temps… ». Vous devez annoncer les thèses que vous allez défendre en I, II et III et pour le faire de manière élégante voici une proposition :

Sujet   : Faut-il satisfaire tous ses désirs ? I. Satisfaire ses désirs est ce qui nous rend heureux. II. Pourtant, la frustration nous rend malheureux : le désir est donc obstacle au bonheur. III. Il faut alors apprendre à maîtriser ses désirs et non y renoncer.

Annonce du plan : En apparence , satisfaire tous ses désirs semble être la condition du bonheur, en nous procurant le plus de plaisir possible (I). Mais en réalité , il est possible que trop s’occuper de ses désirs est un obstacle au bonheur et nous conduit à la frustration ou à l’ennui (II). C’est pourquoi, nous sommes en droit de penser qu ’il vaut mieux rechercher à maîtriser ses désirs plutôt qu’à les satisfaire (III).

Remarque sur l’introduction : 1) Toutes ces étapes ne sont pas là pour vous ennuyer ou vous empêcher de penser mais pour vous cadrer et vous mettre sur la bonne piste. Vous éviterez ainsi plus facilement les hors-sujets. 2) Ne citez jamais de noms de philosophes dans l’introduction (ou alors éventuellement en amorce, c’est la seule exception). Ne posez jamais de questions en introduction pour mettre les enjeux en lumière, mais au contraire répondez-y directement même si la réponse est naïve et incomplète, cela servira de base de travail.

IV. Développement

A. Élaboration d’un plan

 Le développement est composé en général de trois grandes parties. C’est un héritage de a tradition dialectique hégélienne (mais on peut l’envisager en deux ou quatre parties). Les grandes parties doivent s’enchaîner logiquement, ne pas être juxtaposées : vous devez répondre petit à petit aux difficultés du sujet. Aucune grande partie et aucun argument ne doit répéter ce qui a déjà été dit. Les grandes parties (au moins les deux premières) doivent s’opposer drastiquement.

I : Thèse . Adoptez le point de vue de l’opinion (la réponse évidente au sujet), dites ce que tout le monde pense ou croit, cherchez à défendre ce point de vue.

II : Antithèse . Critiquez cette opinion (en cela, vous serez disciple de Platon), montrez que la thèse du I n’est pas satisfaisante : montrez ses limites, sa naïveté, défendez un point de vue opposé.

III : Synthèse . Cherchez alors une autre réponse, plus précise, plus en accord avec le réel, qui soit plus conforme à la vérité, au devoir-être, à l’idéal. Vous tirez les leçons de l’aporie (= ce qui est sans issue, sans solution, ce qui ne permet pas de répondre) de I que vous avez révélé en II, et vous tentez d’en sortir, de trouver un moyen de répondre, d’accorder les contradictions en les dépassant : vous devez résoudre le problème ou le dépasser, trancher la question.

B. Composition des grandes parties

Chaque grande partie comporte :

1) Une phrase d’amorce qui présente la thèse alors défendue, et comment elle le sera. ( facultatif )

2) Trois (entre deux et quatre) sous-parties qui énoncent les arguments permettant de justifier, démontrer, discuter la thèse défendue.

3) Vous terminez la partie par une petite synthèse/transition qui fait le bilan de ce que vous avez montré et pourquoi quelque chose cloche : quelles sont les limites et les difficultés que vous avez rencontrées qui ne rendent pas la réponse suffisamment satisfaisante et pourquoi il est nécessaire d’étudier une autre réponse dans une autre grande partie. Il s’agit ici de trouver une objection à ce que vous venez de dire, ce qui implique de poursuivre le devoir.  

C. Sous-parties

Nous l’avons dit, chaque partie du développement (I, II, III) est constituée de trois sous-parties(minimum deux et maximum quatre). Chaque paragraphe doit démontrer, présenter, avancer un argument en faveur de la thèse de la partie. Un paragraphe peut contenir :

1) La formulation de l’argument. C’est l’idée que vous essayez de défendre ( obligatoire )

2) Un exemple qui illustre votre propos et ajoute du concret à l’argument. L’exemple doit être précis et parfaitement en rapport avec l’argument. Utilisez votre culture personnelles, les connaissances acquises dans les autres matières ou à défaut, les évènements de votre vie personnelle, mais évitez les banalités. ( facultatif )

3) Un système, une doctrine, une citation (expliquée), une référence à une philosophie ou à un philosophe pour ajouter de l’abstrait (demandez-vous comment tel ou tel philosophe aurait pu répondre à ce sujet de dissertation). Ne plaquez jamais le cours sans le mettre au service du sujet de dissertation qui vous occupe. Pas plus d’un philosophe ou un système de pensée par sous-partie. ( facultatif )

Remarque sur le développement  : Vos sous-parties doivent forcément débuter par la formulation de votre argument : interdiction de commencer le paragraphe en écrivant : « Kant a dit que … »,ou « Epicure a dit que… ». Les philosophes sont des béquilles qui vont vous aider dans le cheminement de votre pensée, mais en aucun cas vous ne devez vous réfugiez derrière eux. À la fin de chaque sous-partie, pensez toujours à montrer comment vous venez de répondre au sujet.

V. Conclusion

1) Rappelez le sujet et votre problématique ( facultatif )

2) Rappelez votre cheminement de pensée et le parcours que vous avez suivi au long de votre dissertation en répétant succinctement vos arguments les meilleurs ( obligatoire )

3) Répondez franchement et directement et définitivement à la question du sujet (cela ne veut pas dire que vous devez être absolument catégorique, ici encore vous pouvez/devez faire preuve de nuance). ( obligatoire )  

Remarques sur la conclusion : 1) Ne parlez pas des philosophes dans la conclusion. 2) Jamais d’ouverture.

VI. Remarques finales

1) Soyez clair, cherchez toujours à faire comprendre, pas besoin d’esbrouffe ou de jargon à moins que vous ne vouliez utiliser et expliquer des concepts philosophiques.

2) Ne vous censurez pas. Si quelque chose est susceptible de choquer, ne vous privez pas, même allez-y franchement, mais toujours en défendant votre point de vue.

3) Jamais de « Je » dans votre devoir. Préférez le « on » ou mieux encore le « nous ».

4) La maîtrise de la langue peut se révéler très utile dans la construction de votre devoir et la formulation de vos arguments.

5) Évitez à tout prix les relativismes et les banalités notamment pour les définitions, les arguments et les exemples : « La définition du bonheur dépend de chacun », « Faire du shopping rend heureux », etc…

6) Soyez stratège. La dissertation n’est pas la quête de la réponse vraie, mais un exercice rhétorique. Le but n’est pas de trouver la vérité, mais d’avoir raison. Argumentez pour convaincre ou persuader votre correcteur que vous dites des choses pertinentes. Ainsi, ne faites pas un catalogue d’arguments mais essayez de proposer une progression cohérente.

7) Une bonne dissertation doit faire entre 8 et 12 pages : la qualité ne peut pas aller sans la quantité et une copie de 4 pages ne pourra jamais remplir tous les critères et satisfaire tous les attendus.

8) Aérez vos paragraphes en sautant des lignes et en faisant des alinéas quand cela est nécessaire.

9) Soignez votre écriture, votre orthographe et votre copie de manière générale. Relisez-vous pour corriger les fautes d’orthographe, soulignez les titres d’œuvres et les mots en langue étrangère.

10) Amusez-vous ! Ecrire une dissertation doit être un exercice joyeux d’expression de soi.

Sapere aude ! [1]

Par Thomas Primerano, professeur de philosophie, diplômé de la Sorbonne, membre de l’Association de la Cause Freudienne de Strasbourg, membre de Société d’Études Robespierristes, auteur de ‘’Rééduquer le peuple après la terreur’’ publié chez BOD.

[1] Emmanuel Kant : « Ose penser par toi-même ! », dans Qu’est-ce que les Lumières ? – 1784

Pour voir un cas concret, consultez notre exemple de dissertation rédigée .

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68 Comments

plan d'une dissertation en philo

J’aimerai avoir des sujets de dissertation traités pour mieux comprendre la méthodologie de la dissertation philosophique.

plan d'une dissertation en philo

Bonjour j’aimerais avoir un de type examen corrigé!

plan d'une dissertation en philo

Merci pour votre aide…

plan d'une dissertation en philo

jaimerai avoir plus d’exemple svp

c’est tres interessant

plan d'une dissertation en philo

Dans le dévelopement du sujet , est-ce qu’il doit tjrs porter (3)parties ? Et pourquoi pas (2)parties ?

plan d'une dissertation en philo

Bonjour j’aimerais avoir un de type examen corrigé!

plan d'une dissertation en philo

Bonjour je suis castro j’ai vraiment des lacunes pour la comprehension de la dissertation philosophique.Je n’ai jamais su realiser ce que c’est qu’une problematique j’ai vraiment besoin d’aide!!

plan d'une dissertation en philo

bonjour, est ce que le synthese peut vraiment repondre au problematique?

plan d'une dissertation en philo

Introduire,développer et conclure?

Comment introduire, développer, conclure un sujet philosophique?

plan d'une dissertation en philo

Bonsoir ! J ai vraiment besoins d aide de vous pour que je puisse réalisée une dissertation acceptable.parce que je lis et relis je pouvais pas la faire

Je vais particer a un concour mais jusqu’à présent j ai du lacune en dissertation.le concour sera lieu le 18 septembre prochain

Je vous remercie!!!!très bon travail

j’aimerai avoir des exemples

plan d'une dissertation en philo

j’aimerai avoir plus de detail svp

plan d'une dissertation en philo

Je besoin plus de sujet philosophique afin de mieux comprendre la méthode

plan d'une dissertation en philo

D apres ce que je comprends On a pas vraiment répondu aux problèmes qui on a crée

plan d'une dissertation en philo

Comment faire pour résoudre une dissertation philosophie

plan d'une dissertation en philo

salut je veux des sujets types BAC

plan d'une dissertation en philo

Slt nous voullions des sujets et corriges so possible merci

plan d'une dissertation en philo

bonjour j’aurais bien voulu que vous m’aider de manière à comprendre la methodologie et en savoir plus sur la philodophie je suis en classe de terminale

salut pourais je avoir des sujet de bac des annees 1900

plan d'une dissertation en philo

Chaque thèse proposes une solution au problème. Dans ces thèses tu proposes au minimum deux arguments différents qui appuient ta thèse.

I / thèse 1) argument + exemple OU référence 2 argument + exemple OU référence

et cela trois fois, sans oublier l’intro et la conclusion.

plan d'une dissertation en philo

c’est bien

bien, merci!

Bonjour moi c’est Coulibaly Tanfotien Gatien je veux un sujet de BAC exercice et corrigé pour ma formation de première merci d’avance

plan d'une dissertation en philo

du moi votre bonne example pr la dissertation philosophic, nous eclairn ptement

plan d'une dissertation en philo

merci pour votre aide que dieu vous bénisse amen

plan d'une dissertation en philo

Merci pour votre aide! J’aimerais aussi y trouver des résumés des notions au programme de Terminale!

plan d'une dissertation en philo

Merci,j’aimerai avoir un example de sujet afin de traiter d’autres.

plan d'une dissertation en philo

un exemple de sujet traité en philosophie de type1

Ça aide beaucoup

plan d'une dissertation en philo

voir la méthodologie des sujets corrigé pour mieux comprendre

Pourrais_ je avoir des sujets de dissertation type Bac pour mieux renforcer mes acquis

plan d'une dissertation en philo

je voudrais vraiment qu’on me montre la manière à suivre pour très bien faire mon introduction, car je vois que sans l’introduction les autres parties ne seront pas bonnes…

plan d'une dissertation en philo

Bonjours !J’aimerai avoir un sujet traité pour mieux comprendre.

J’aimerais avoir des sujets de dissertantion traités pour mieux comprendre la méthodologie de la dissertation philosophique

plan d'une dissertation en philo

la passion est elle une occasion de chute ou d’élévation?

plan d'une dissertation en philo

j’aimerai aussi avoir un sujet et son corriger type

C’est vraiment intéressant!

merci pour votre aide, ça me sera util

la compréhension serait optimale avec un exemple bien précis!

Etre et devenir

plan d'une dissertation en philo

J’aimerais avoir des exemples plus précis et traités pour bien comprendre par_ce_que la je suis vraiment perdu

plan d'une dissertation en philo

merci beaucoup a vous. mais je ne suis pas satisfait parce que vous n’avez pas fait un essai de dissertation philosophique. cela pourrais m’aider a mieux comprendre. merci pour votre générosité quand meme.

plan d'une dissertation en philo

bonsoir j’aimerais bien comprendre la dissertation en philo?

plan d'une dissertation en philo

La partie n’est pas exhaustive,il nous faut un exemple pour une meilleure compréhension

plan d'une dissertation en philo

merci pour votre aide

plan d'une dissertation en philo

si le sujet est du plan dialectique comment fait-on en faire? si c’est que vous avez dit tu es vraiment acceptable dans ce cas votre manière de traiter le sujet avec la méthodologie philosophique indifférent que nôtre. pour cela je me demande la méthodologie de la philosophie n’est pas international car il s’agit de beaucoup de méthode pour traiter un sujet philosophique ou bien avez-vous d’autres idées qui va me faire tort ainsi j’ai donné ma proposition et j’aimerais avoir la réponse que je vous ai posé merci

plan d'une dissertation en philo

Bonsoir, s’il vous plait, je n’ai jamais fait philo ,niveau première 2015. J’aimerais obtenir un exemple de sujet , puis un corrigé quelconque afin de me faire observer la méthode. merci.

plan d'une dissertation en philo

J’aimerais comprendre beaucoup plus la méthodologie de la dissertation en philo . avoir des sujets

plan d'une dissertation en philo

J’aimerais essayer de faire une dissertation philosophique dans un commentaire

plan d'une dissertation en philo

J’aimerais savoir comment faire la dissertation de ce sujet : peut on se couper du passé

plan d'une dissertation en philo

J’aimerais avoir des exemples plus précis et traités pour bien comprendre par_ce_que la je suis vraiment perdu

plan d'une dissertation en philo

C’est trés intéressant mais j’aimerais avoir un exemple de dissertation pour mieux comprendre si c’est possible

plan d'une dissertation en philo

C’est vraiment intéressant !!! Mais Je voudrais les explications détaillées du sujet de type 1 et 2

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J’aimerais un sujet de dissertation traité pour mieux comprendre

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La force peut elle fonder le droit

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J’ai besoin d’un prof pour que quand je traite des sujets qu’il puisse me corriger

plan d'une dissertation en philo

s’il vous plait,j’ai besoin d’un exemple sur un sujet de dissertation corrigé en philosophie pour mieux maitriser sa méthode . merci d’avance.

plan d'une dissertation en philo

Les sujets de bac

plan d'une dissertation en philo

Si l’appréhension du monde n’était qu’intiutive la connaissance se réduirait à l’aspect extérieur des choses or,celle -ci est parfois trompeur

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MÉTHODO : comment bien rédiger sa dissertation de philosophie ?

Notre professeure de philosophie Pauline, te propose une fiche de conseils pour t’aider à rédiger une bonne dissertation de philosophie. Traditionnellement, l’épreuve de philo ouvre le baccalauréat chaque année, dure 4 heures, durant lesquelles les élèves dissertent ou commentent. Trouver un plan, définir les notions, problématique, définition des notions, exercice de conviction… Cet article t’aidera à connaître la méthodologie de la dissertation de philosophie sur le bout des doigts !

comment rédiger dissertation philosophie

  • Quelle méthode choisir
  • S’entraîner à définir avec précision les notions du programme de philosophie
  • Entraîne-toi !

T’entraîner à la rédaction de sujets est la clé ! Une bonne préparation te permettra de réussir et de peut-être t’assurer une bonne note à la dissertation et décrocher une mention au bac de philosophie.

Il y a 3 étapes à prendre en compte dans la construction de ta dissertation de philosophie, si tu les appliques tu auras toutes les cartes en main pour faire une bonne disserte.

1. Quelle méthode choisir ? Quelle architecture de dissertation est la meilleure ?

Les méthodes de dissertation sont variées. Entre ce que t’a dit ton prof, ce que tu as vu sur le net, ce que tu as lu dans ton manuel, etc., il y a souvent de quoi se perdre ! Voici quelques conseils pour choisir entre toutes ces sources.

4 éléments universels et essentiels à la dissertation, quelle que soit la méthode choisie.

D’abord, il faut se rappeler que, si les méthodes sont différentes, il y a 4 éléments qui sont universels et essentiels à la dissertation, quelle que soit la méthode choisie :

  • Une problématique ;
  • Une réponse personnelle et argumentée à cette problématique ;
  • La définition détaillée et approfondie des termes du sujet ;
  • Un plan en trois temps.

Dans tous les cas, choisis la méthode avec laquelle tu te sens à l’aise et n’en change pas. Attention, la méthode que tu choisiras doit obligatoirement proposer un plan en trois parties, les correcteurs sont assez sévères sur ce point.

Je te donne un exemple de méthode, d’architecture, de nomenclature ci-dessous, attention quelques éléments dont tu dois te souvenir :

  • Les noms des parties ne doivent pas apparaître.
  • Le plan guide la hiérarchisation de ton analyse.
  • Tu dois introduire chaque partie par une phrase de transition.

Dans cet exemple de plan en 3 parties (voir ci-dessous), l’enjeu de la question sera de savoir dans quelle mesure le bonheur est le but de la politique .

La méthode que tu choisiras doit obligatoirement proposer un plan en trois parties, les correcteurs sont assez sévères sur ce point.

Partie 1 : qu’est-ce que le bonheur ?

  • Aspect universel 
  • Aspect singulier

Partie 2 : la politique, qui est la gestion des affaires publiques, ne semble donc pas devoir s’occuper du bonheur, qui finalement est quelque chose de propre à chacun.

  • Définition détaillée de la politique  
  • Si l’état prétend imposer sa conception du bonheur aux individus, il y a de fortes dérives totalitaires à craindre.
  • Mais s’il ne s’en occupe pas du tout alors la politique n’est qu’un instrument au service de quelques-uns .

Partie 3 : en réalité, la politique, si elle ne s’occupe pas directement du bonheur, doit cependant faire en sorte que chacun puisse le trouver. Elle doit assurer les conditions de possibilités du bonheur.

  • La politique doit permettre à l’homme d’être éduqué, soigné, etc.
  • La politique d’un état doit assurer la paix intérieure et la paix extérieure, faire en sorte que la vie sociale et le bien commun soient possibles.

2. S’entraîner à définir avec précision les notions du programme de philosophie

Pour cet exercice, n’hésite pas à te faire des cartes mentales (mindmaps) colorées et personnalisées qui te permettront de mémoriser à long terme.

Je te donne un exemple ci-dessous :

Mindmap pour les cours de philosophie

Si tu as du mal à apprendre ton cours, et que tu as besoin d’aide, retrouve des cours synthétiques sur superBac ! Ces fiches sont rédigées par des professeurs certifiés.

 Tu trouveras aussi de nombreux cours et vidéos de notions sur la chaîne Youtube superBac by digiSchool .

3. Entraîne-toi !

Pour s’entraîner avec succès, il y a deux types d’exercices simples et ultra efficaces.

Entraînement à la dissertation n°1 : choisir – remplir – comparer

Choisir un sujet dont tu peux trouver le corrigé en ligne sur superBac. Par exemple, tu peux trouver : « La culture nous rend-elle plus humain ? »

Puis, remplir les étapes en écrivant seulement l’essentiel : définitions, références à un auteur, idée d’argument à mentionner, etc.

Problématique : …

Partie 1 : …

Partie 2 : …, partie 3 : ….

Enfin, comparer avec le corrigé proposé.

Le but n’est pas que tout soit absolument similaire mais que les éléments essentiels soient là : des définitions justes et complètes, des références judicieuses aux auteurs, une bonne méthodologie qui suit une logique de raisonnement, ainsi qu’une réponse personnelle.

Entraînement à la dissertation n°2 : l’exercice de conviction

Pour cet exercice, il vous faudra donc :

  • Choisir un sujet de dissertation de philosophie
  • Trouver la problématique de ce sujet
  • Trouver ta réponse personnelle
  • Argumenter ta réponse personnelle devant un auditoire : par exemple, un ou plusieurs membres de ta famille, et essaye de les convaincre que tu as raison.

Cet exercice te permet de mettre tes idées au clair , de sortir du côté un peu abstrait de la dissertation et de travailler en t’amusant .

De plus, il est fort probable que tes parents ou tes amis te répondent et argumentent à leur tour. Ce qui te permettra de voir des aspects du problème qui t’avaient échappés.

Une fois cet exercice fait, tu peux toujours t’amuser à remplir le plan à trou avec toutes les idées qui auront germé !

01 86 76 13 95

(Appel gratuit)

La dissertation en philosophie

Introduction :

Le mot « dissertation » dérive de l’étymologie latine du mot « discussion » qui signifie « examen attentif, contradictoire » ; « échange d’arguments ». La dissertation est donc un effort de réflexion dans lequel on examine de manière attentive les problèmes philosophiques liés à un sujet.

Une dissertation réussie se prépare avec trois ingrédients : une méthode (ensemble de règles qui guide la réflexion), de la culture (culture personnelle et culture philosophique acquise en cours) et de la curiosité (la philosophie est un regard curieux sur soi-même et sur le monde).

L’épreuve de la dissertation dure 4 heures. Deux sujets au choix sont proposés, sous forme de questions. Nous prendrons ici pour sujet support « La liberté doit-elle être sauvée ? »

Décortiquer le sujet

Pour répondre à une question, il faut d’abord la comprendre. Pour cela, il faut analyser les mots du sujet, c’est-à-dire le décomposer en tous ses éléments pour comprendre ce qui est réellement demandé. Ce travail préparatoire s’effectue au brouillon.

Première étape : relever les notions du sujet

Dans un premier temps, il s’agit de repérer dans le sujet les notions du programme étudiées en cours.

Dans le sujet, les notions peuvent être explicites ou implicites. Lorsqu’elles sont implicites, il faut donc les mettre en évidence.

  • « La liberté doit-elle être sauvée ? »

La notion du programme est explicite : la liberté .

  • « L’ État doit-il faire notre bonheur  ? »

L’ État et le bonheur sont explicites. Une autre notion est désignée implicitement par l’expression « doit-il faire » : le devoir .

Il faut ensuite faire subir le même traitement aux autres termes, afin d’éviter de plaquer sur votre sujet du bac un autre sujet traitée pendant l’année, impliquant la même notion, mais pourtant différent.

« La liberté doit-elle être sauvée ? » est différent de « La liberté doit-elle parfois être sauvée ? » :

  • « Sauver » : le verbe est à définir.
  • « Doit-elle » : il s’agit d’une formulation typique de sujet.

Deuxième étape : la libre association

Il s’agit de noter spontanément les idées qui vous viennent à l’esprit en rapport avec la question du sujet. La question vous suggère une réponse, qui elle-même amène à une idée ; cette idée s’enchaine sur une autre et ainsi de suite… Surtout ne vous censurez pas ! Le « tri sélectif » des idées se fait dans un second temps. Au départ, l’objectif est d’amasser un maximum d’idées, de références et d’exemples.

Troisième étape : la conceptualisation

Cette étape est la plus complexe. Conceptualiser, c’est définir un terme de manière philosophique par rapport au sens courant que nous en avons, le sens du dictionnaire. Pour conceptualiser, il faut :

  • s’aider de l’étymologie quand on le peut. Ici, « liberté » vient de libertas , qui signifie « indépendance » et « libre pouvoir » ;
  • distinguer les différents domaines de réflexion dans lesquels la notion se retrouve : liberté politique, morale, métaphysique, religieuse ;
  • distinguer la notion des notions voisines et des notions contraires : liberté/individualisme, liberté/émancipation, liberté/servitude liberté/aliénation ;
  • énoncer les différents attributs de la notion, ceux qui sont évidents puis plus réfléchis :
  • « La liberté est un ressenti indéfinissable mais agréable » ;
  • « La liberté est la capacité à user de son libre arbitre » ;
  • mobiliser ses cours. La notion de liberté est conceptualisée de manière différente chez Hobbes, chez Spinoza ou chez Sartre ;
  • les repères au programme sont également utiles, ils comportent des distinctions relatives aux notions du programme.

Il est essentiel de conceptualiser. C’est en conceptualisant un terme que vous ferez apparaître les pistes de réflexions philosophiques qu’il vous faudra détailler dans votre développement.

Le type de sujet

Les questions du type : «  peut-on/peut-il  » interrogent sur :

  • la possibilité pratique . Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si on dispose des moyens techniques de faire telle ou telle chose ;
  • la possibilité morale ou le droit . Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si on a le devoir moral ou le droit juridique de faire telle ou telle chose.

Les questions du type : «  faut-il/doit-on  » interrogent sur :

  • la nécessité matérielle, le besoin . Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si nous sommes contraints de X, à quel besoin répond X ;
  • l’ obligation morale, le devoir . Il s’agit de traduire le sujet en se demandant si notre dignité exige que X, si nous avons le devoir moral de X…

Pour les questions du type : «  pourquoi X/à quoi sert X  » :

  • il s’agit de mettre en évidence les raisons, les causes de X, ses buts et/ou son utilité . Il faut aussi poser la question de l’inutilité de ce X.

Ces réflexes de traduction, combinés à la compréhension des termes du sujet, aident à problématiser le sujet.

Pour notre sujet « La liberté doit-elle être sauvée ? », on peut donc se demander :

  • sommes nous contraints de protéger politiquement les libertés ?
  • À quel(s) besoin(s) répond notre volonté de protéger la liberté ?
  • Avons-nous l’obligation morale de combattre ce qui entrave nos libertés ?

La problématique

Pour structurer les idées récoltées, il faut ensuite cadrer une problématique. Pour cela, il faut déterminer deux réponses au sujet, et les mettre, d’une certaine manière, en compétition.

Répondre à la question du sujet ne consiste pas à opposer radicalement une première réponse et une deuxième réponse au sujet : vous vous contredirez vous-même et votre réponse globale sera incohérente. Ainsi, si vous dites tout d’abord que nous devons sauver la liberté parce qu’elle est menacée puis qu’il n’est pas nécessaire de protéger la liberté car elle n’est pas menacée, vous vous contredisez !

Il faut donc construire des réponses crédibles et consistantes , et cela demande un savoir faire particulier.

Proposer une première réponse et la questionner

Après avoir formulé une première réponse, il faut énoncer les implications de cette thèse, en se demandant ce qu’implique le fait de soutenir cette réponse . Trouvez des conséquences et formulez-les sous formes d’idées brèves, aidez-vous de la formule « si… alors… ». Il s’agit ensuite de questionner ces implications, puis d’associer les idées et références philosophiques pour amorcer l’argumentaire.

L’Homme doit sauver la liberté.

Si la liberté doit être sauvée alors c’est que la liberté est en danger. De quels dangers souffre la liberté ? Quels sont les dangers qui font obstacle à la liberté ? Existe-t-il des personnes (esclavage) / des politiques (tyrannie, totalitarisme) / des facteurs socio-culturels (déterminisme) / des désirs (Inconscient) qui nuisent à la liberté ? Quels dangers ruinent la liberté morale ? La liberté politique ?

C’est que nous ne sommes pas vraiment libres ou bien que nous sommes libres « en sursis ».

Pourquoi pouvons-nous affirmer que nous ne sommes pas libres ? D’un point de vue politique , certains peuples sont encore sous le joug de dictateurs. L’ONU est une organisation qui veille à la préservation des libertés de l’Homme, premier droit à sauver et préserver selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. D’un point de vue moral et politique , la notion de déterminisme vient confirmer que la liberté est menacée et que nous devons nous émanciper de bons nombres d’influences qui pèsent sur notre existence et la déterminent à notre insu. D’un point de vue métaphysique , Spinoza effectue une critique du libre arbitre montrant finalement que nous sommes dans une liberté illusoire.

Proposer une deuxième réponse à la question et la questionner

La liberté n’a pas besoin d’être sauvée.

Si la liberté n’a pas a être sauvée, alors c’est que nous avons le sentiment imprescriptible d’être libre. Comment se manifeste notre sentiment de liberté ? Que ressentons-nous ? La liberté ne se prouve pas, elle s’éprouve. C’est un sentiment agréable mais indéfinissable. C’est donc que la liberté fait partie de la nature de l’homme, elle est inhérente à la nature humaine. L’homme est-il libre par nature ? Rousseau l’affirme : l’homme naît libre même si partout il est sous les fers, sous le joug de ceux qui le gouvernent. Selon la Déclaration des droits de l’homme, les hommes naissent libres et égaux en droit. D’un point de vue moral, Sartre affirme le caractère imprescriptible de la liberté qui fait partie de l’essence de l’Homme.

C’est par le questionnement des réponses apportées au sujet que des idées philosophiques majeures sont mobilisées.

Formuler cette opposition sous la forme d’une alternative

  • Doit on penser que X et admettre que Y ou bien penser que … ce qui revient à …
  • Doit on penser que X alors que … ou bien penser Y mais alors … ?

Doit-on penser que la liberté est une valeur résolument en danger et considérer qu’elle est attaquée dans tous les domaines ou bien admettre qu’il persiste en l’Homme une part de liberté naturelle, inaliénable et indestructible, même s’il est bien difficile de l’exercer ?

Sans problématique, la dissertation n’a aucune orientation, aucune piste de réflexion n’est lancée. Une problématique consiste a rendre explicite le ou les problèmes qui sont contenus dans la question initiale, mais qui sont cachés.

Construire un plan

On ne peut pas appliquer un même type de plan pour tous les sujets. Nous présenterons donc ici trois plans possibles.

Plan thèse, antithèse, synthèse

Ce plan est appelé plan dialectique et s’effectue nécessairement en trois parties. La troisième partie, la synthèse, explique l’insuffisance des deux thèses précédemment opposées et résout la difficulté rencontrée. Mais il n’est pas toujours possible de procéder ainsi et selon le type de sujet, le plan dialectique n’est pas toujours pertinent.

Plan en trois parties avec deux thèses : l’opinion et la réfléchie

Il s’agit ici de présenter une première thèse, une opinion spontanée, puis de critiquer cette opinion en réfutant les arguments de la première thèse. La troisième partie consiste en la proposition d’une deuxième thèse, plus réfléchie.

I) La liberté est menacée en tous bords

II) Nous avons les moyens politiques et moraux de protéger nos libertés

III) Mais la liberté n’est-elle pas, au fond, une illusion ?

Plan qui conteste le sens de la question

Ce plan contient également trois parties. La première apporte une réponse. La deuxième partie la nuance ou la conteste. La troisième partie critique le présupposé du sujet.

La liberté est-elle une illusion rassurante ?

I) L’homme se croit libre mais ne l’est pas

II) La liberté est une croyance nécessaire au bon fonctionnement de la morale et de la justice

III) La liberté n’est pas une illusion mais elle est une conquête qui exige de l’engagement et du courage

  • Quel que soit le plan envisagé, ils progressent tous vers le même but : la résolution des problèmes liés au sujet.

La structure du devoir

La dissertation possède une structure, un squelette qui est toujours le même.

Introduction

L’introduction doit contenir un certain nombre d’étapes et avoir une longueur d’une demi page à une page. Tout d’abord, une accroche qui introduit la ou les notions du sujet mais surtout qui permet d’arriver à la problématique : un acte de la vie quotidienne, un événement historique, une scène de roman ou de film, un mythe, une citation… Tout ce qui amène à se poser la question du sujet est le bienvenu. On expose ensuite la problématique, puis l’annonce du plan.

Développement

Le développement, en deux ou trois parties, court sur trois à huit pages. Chaque partie se découpe selon le même schéma.

L’ idée directrice est la formulation d’une première réponse consistante à la question.

L’ argumentation doit ensuite contenir une progression logique (avec des connecteurs logiques),un travail de conceptualisation, des exemples, des références philosophiques ( on peut utiliser les idées, les arguments, les exemples d’un auteur philosophique, ou partir d’une citation) et des connaissances (en art, en science, en histoire).

Le bilan permet de revenir au sujet et d’y répondre partiellement.

Enfin, la transition permet de relancer la discussion afin de passer à la deuxième partie.

La conclusion, d’une demi page environ, doit répondre à la question initiale. Elle se fait en deux temps. Tout d’abord, il faut faire un bilan récapitulatif, expliquer le cheminement entre les différentes parties du devoir. Ensuite, on apporte une réponse claire et précise à la question posée.

Les fausses réponses du style « cela dépend des points de vue de chacun » ou bien « c’est une question difficile à laquelle on ne peut pas répondre » sont à bannir. De même, les ouvertures avec une question sans aucun rapport avec le sujet initial ne sont pas pertinentes.

Conclusion :

Rédiger une dissertation demande donc un travail en deux temps. Le temps du brouillon est nécessaire, mais aussi déterminant. Plus on interroge le sujet et pose clairement deux ou trois pistes de réflexion pour y répondre, plus le devoir sera réussi. C’est pourquoi il faut passer entre 1 h 30 à 2h sur le brouillon. Cependant, il ne faut pas rédiger tout le devoir au brouillon, seulement l’introduction. Le deuxième temps est celui de la rédaction, qui doit être soignée tant du point de vue de la forme que de l’expression écrite. La rédaction prend environ 2h.

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  • Les différents types de plan

I- Le plan dialectique

C'est le plan le plus utilisé.

A- Il est organisé en trois parties : thèse, antithèse, synthèse.

I- Thèse défendue (vérité de la thèse)

C'est souvent la thèse du sens commun

II- Réfutation de la thèse et antithèse

C'est souvent une thèse philosophique célèbre, qui détruit le point de vue du sens commun

III- Synthèse, où l'on rapproche les deux points de vue opposés, au sein d'une unité ou d'une catégorie supérieure. Elle réunifie, sans opérer de compromis ni concilier de manière verbale.

Ici, il faut trouver une thèse qui, renvoyant les deux premières dos à dos, montre qu'elles sont toutes les deux également partielles.

B- Problème de ce type de plan

1) La synthèse des deux thèses n'est pas toujours réalisable, ni même légitime.

2) C'est un peu une gymnastique intellectuelle, qui peut agacer certains…

Ainsi lui préferera-t-on le plan progressif (tout en n'abandonnant pas tout à fait le plan dialectique…).

C- Exemple de synthèse

Voici le plan d'une élève de terminale. Son sujet : "Le temps est-il essentiellement destructeur ?".

I- Le temps destructeur

- l'éphémérité de la vie

- l'éphémérité du temps

II- Le temps n'est pas que destructeur

- le souvenir

- l'avancée de l'homme grâce au temps

Sa question : "je ne trouve pas de troisième axe". Elle n'arrive donc pas à faire une "synthèse".

Voici ce qu'on peut proposer :

On va donc montrer le caractère partiel des deux thèses, et trouver un point de vue "supérieur", qui réunifiera les deux thèses en présence. On peut ainsi, en "troisième axe", faire une partie reprenant la thèse I = le caractère destructeur du temps (le passé ne reviendra plus, etc.), mais, cette fois, pour montrer qu'elle ne s'oppose pas à la thèse II. C'est-à-dire que l'on va montrer que, paradoxalement, ce qui dans le temps le fait paraître destructeur, n'est justement pas destructeur : - positivité de l'oubli (cours sur la mémoire, la partie sur Nietzsche) : si on n'oubliait rien, alors, nous ne pourrions pas supporter la vie, nous ne pourrions pas agir (thèse de Nietzsche et de Borgès) - et gain de sens pour l'homme, car cela signifie qu'il n'est pas condamné à revivre les mêmes événements toute sa vie (cf. le film "Une histoire sans fin"); possibilité de tout recommencer à zéro, etc. C'est là tout l'art de savoir trouver la positivité d'une thèse premièrement négative : on montre ici que ce qui dans le temps fait qu'il est destructeur, finit par être ce qui nous fait progresser, aller de l'avant...

II- Le plan progressif

A- Caractéristiques et structure

Il consiste à considérer, par des points de vue successifs, une même notion ou des notions, que l'on étudie en les approfondissant. Il s'agit de partir d'un point de vue relativement superficiel, de manière à atteindre des plans d'analyse de plus en plus élaborés et profonds.

Ce plan a souvent la forme suivante :

I- Première définition élémentaire, proche du point de vue du sens commun ou du discours quotidien

II- Elaboration d'une seconde définition, plus rationnelle ou réfléchie (donc, "philosophique")

III- En arriver à un troisième niveau, plus "transcendant"

B- Intérêt

C'est un plan très fécond pour les intitulés portant sur une notion ("La contingence", "Qu'est-ce qu'une personne?"). En effet, il permet alors l'étude approfondie d'un concept.

Si les intitulés du bac ne sont pas tels, ce n'est pas grave : je trouve que ce type de plan permet aussi une réflexion très intéressante sur des intitulés dits "classiques" (les questions).

C- Exemples

1) Reportez-vous au corrigé du sujet "Peut-on douter de tout?" :

I- du point de vue de la connaissance;

III- du point de vue moral et/ ou politique.

2) "Qu'est-ce qu'une éducation réussie?"

I- Niveau élémentaire : une mise en œuvre des moyens propres à assurer le développement d'un être humain et sa pleine adaptation sociale

II- Niveau éthique : une forme de discipline susceptible de conduire à la formation de la personne

III- Niveau métaphysique : un processus concernant le passage de la nature à la culture, et à la liberté

Conclusion : les points communs de ces deux types de plan

Si j'ai dit à la fin de la première partie que l'on peut adopter ce type de plan tout en n'abandonnant pas le type de plan dialectique, c'est qu'ils ne sont pas sans avoir, selon moi, des points communs. En effet, il me semble que quand on passe, dans le plan dialectique, d'une thèse à sa réfutation, et finalement à leur "réconciliation", on ne peut le faire intelligemment que si l'on change quelque peu les définitions des concepts majeurs, que si l'on change quelque peu de point de vue. Sinon, ça ne peut que donner quelque chose du genre : "à la fois oui, et à la fois non". Ce qui est inacceptable, c'est du pur relativisme -attitude anti-philosophique, cf. Platon!

NB : il y a d'autres types de plans, mais en classe terminale, les deux précédents suffisent. Mais attention : ce sont des canevas, utiles, certes, mais toujours en quelque sorte trop larges pour ce sujet-ci, que vous aurez à traiter. N'hésitez donc pas à innover, à partir de ces deux grands schémas possibles…

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En Khâgne

Méthode de la dissertation de philosophie

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  • Comment suivre ces conseils ?

Introduction

  • Principes fondamentaux
  • Réfléchir au brouillon
  • Nuances importantes
Cet article essaie de donner les bases de la méthode de dissertation de philosophie dans le supérieur. C’est un projet ambitieux, et je n’ai aucune prétention à l’exhaustivité : les principes que je présente sont simplement le fruit de mon expérience en prépa A/L et en licence 3 de philosophie.

Comment suivre ces conseils ?

Voir une méthode aussi longue peut être très décourageant, surtout si on essaie de la lire d’une traite. En fait, je pense que tout consulter d’un coup serait même contre-productif, car la progression méthodique doit se faire petit à petit : modifier sa manière de faire demande une attention constante aux éléments qu’on veut corriger. On ne peut être partout à la fois.

Alors comment faire avec cet article ? La première chose est de comprendre que l’ambition ici n’est pas de révolutionner ta manière de voir la dissertation de philosophie, ni de donner une recette magique : il faut construire sur ce que tu connais déjà. Si tu consultes cette page, c’est sûrement que tu as au moins une petite idée de ce qu’est une dissertation de philosophie. Cette conception préalable, il ne faut surtout pas l’abandonner totalement, sinon cela signifierait repartir à zéro. Tu connais forcément des choses pertinentes et justes sur la méthode de philosophie, même si tes notes sont basses.

Le but de cet article est donc de tendre à l’exhaustivité pour te laisser y piocher des choses en fonction de tes difficultés personnelles. Il est structuré avec des petits titres, ce qui permet d’aller directement au point que l’on recherche (soit parce qu’il a été mentionné par un de nos professeurs dans une correction, soit parce qu’on estime qu’on doit s’y améliorer). La consultation de cette page doit donc à mon avis être fractionnée pour permettre l’application spécifique des conseils qui sont donnés afin de les intégrer à sa pratique actuelle de la dissertation.

Je le répète encore une fois, car c’est à mon avis le plus important : il ne faut pas consulter cet article pour refonder sa pratique de la philosophie et repartir de zéro en suivant ces conseils. Au contraire, mieux vaut s’approprier les éléments de cette page pour compléter et corriger ses acquis : ce sera beaucoup plus efficace et beaucoup plus personnel.

La spé Histoire des arts (AL/LSH)

L’ismapp, l’ehess, les écoles de commerce, méthode du commentaire littéraire.

La dissertation de philosophie est peut-être celle qui pose le plus de problèmes de méthode en général. En effet, c’est souvent ce que les professeurs déplorent à chaque correction : les élèves n’ont pas su faire de bonnes problématiques, n’ont pas su analyser les exemples, ont mal construit le plan, mal géré les transitions, etc. Comparée à la dissertation de lettres, d’histoire, de musique ou de théâtre, la dissertation de philosophie demande peut-être un volume moins important de connaissances : la difficulté est pour ainsi dire déportée de la restitution à l’articulation des idées. Si votre plan en histoire comporte un petit vice d’organisation, ce sera beaucoup moins grave qu’en philosophie, où la structure est absolument essentielle : si les idées ne s’enchaînent pas correctement, l’argumentation perd toute sa force. C’est pourquoi travailler la méthodologie en philosophie est extrêmement utile pour faire progresser tes notes, surtout si tu remarques qu’elles ne reflètent pas ta maîtrise du cours. Cela étant posé, rentrons dans le vif du sujet : je commencerai par présenter les principes fondamentaux qui doivent guider la réflexion dissertatoire, avant de te donner des pistes à la fois pour la réflexion au brouillon et la rédaction.

Un élève de l’ENS t’explique tout ce que tu dois savoir sur cette spé.

Après avoir passé deux en prépa littéraire, elle présente l’école qu’elle a intégré sur concours : l’ISMAPP, ou Institut Supérieur du Management Politique et Public.

Emma, en master 1 d’études politiques à l’EHESS après trois ans de prépa littéraire au lycée Fénelon, te présente l’EHESS et les spécificités de cette école entièrement tournée vers la recherche.

Principes fondamentaux de la dissertation de philosophie

Ces principes donnent les grandes lignes de ce qu’on cherche à faire quand on écrit une dissertation de philosophie. En réalité, ils ne sont pas si évidents : vérifier qu’on les applique bien peut aider à dépasser certains blocages.

Orientation vers un problème

C’est le principe le plus important : toute la pensée pendant l’exercice doit être orientée vers la recherche ou la résolution d’un problème. Tant qu’on n’a pas de problème, on en cherche un, et une fois qu’on l’a trouvé, on doit tout faire pour le résoudre. Mais qu’est-ce qu’un problème ? Une question à laquelle on ne sait pas répondre de manière évidente et qui semble nécessiter une réflexion philosophique pour être traitée. J’expliciterai quelques principes pour tenter de trouver un problème intéressant à partir d’un sujet, mais ce qu’il faut bien retenir c’est que ce dernier constitue et conditionne tout l’intérêt de la réflexion : si tu prends une question dont la réponse est trop évidente, le correcteur va s’ennuyer autant que toi ; pire, si tu prends une question non pertinente, tu feras un hors-sujet. Et si tu ne fais pas bien attention à répondre à la question précise posée en introduction et aucune autre, tu risques également un grand manque de cohérence. Trouver et résoudre un bon problème pourrait être résumé par un principe de pertinence : pertinence du questionnement par rapport au sujet et pertinence des thèses avancées par rapport au problème trouvé.

Principe de non évidence

Même si je l’ai déjà mentionné rapidement ci-dessus, il n’est pas inutile de répéter que le caractère non trivial et non évident du problème fait tout le sel de la copie. Si tu poses une question à laquelle n’importe qui répondrait sans hésiter, c’est que cette dernière n’a pas sa place dans la dissertation de philosophie – sauf si tu montres que la réponse qui paraissait très évidente ne l’est pas, et que tu présentes des alternatives ensuite – . Personne ne prendrait le temps d’écouter quelqu’un qui écrit 15 pages pour justifier le fait qu’il faut emporter un parapluie quand le temps se couvre ; Pour évaluer l’évidence de sa question, il suffit de prendre un tout petit peu de recul et se demander si la réponse vient rapidement sans grande réflexion.  Je reviendrai bien entendu sur les façons de mettre en pratique ce principe.

Principe de justification

Ce principe a davantage trait à la structure des idées présentées dans la dissertation : ces dernières doivent non seulement être vraies, mais aussi montrer pourquoi elles le sont. En effet, comme les thèses en philosophie sont souvent peu évidentes, il est impossible de se contenter de les affirmer sans argumenter afin de convaincre le lecteur de leur donner du crédit. La justification ne doit surtout pas prendre la forme d’un argument d’autorité, ou se présenter comme une métaphore ou une analogie. Ces deux procédés peuvent être utilisés, mais ils ne sont pas logiquement valides : ils serviront dans ce cas uniquement la bonne intelligibilité du propos (ce qui n’est pas à négliger) sans se substituer à une bonne argumentation. Je reviendrais également sur le principe de justification dans la partie rédaction.

Principe de spécificité

Un des grands écueils qui était le mien dans mes premières dissertations était de traiter le sujet de manière trop générale : je trouvais un problème très large, puis je présentais des idées très abstraites, et enfin je me passais de donner des exemples. Évidemment, le résultat faisait peur à voir : certes, mon développement avait un rapport avec le sujet, mais ce que j’écrivais n’était pas assez précis pour rester intéressant. Quand on ne manipule que des généralités, on finit par penser à côté de ce qui est vraiment problématique et qui demanderait le plus d’attention. C’est pourquoi il faut garder en tête un objectif de spécificité dans la formulation du problème, des thèses, et des exemples. Comment cela se caractérise-t-il concrètement ? Dans le cas du problème, cela revient à se demander si la question qu’on pose n’aurait pu être posée à partir d’un autre sujet de dissertation : si c’est le cas, cela signifie souvent que le problème trouvé est trop large, qui ne capture pas l’essence problématique des concepts spécifiques présentés par le jury. Dans le cas des thèses, cela revient à se demander si leur présentation dans la copie est bien orientée vers la résolution de notre problème et uniquement à celui-ci : si ce n’est pas le cas, c’est sûrement qu’on pourrait les préciser davantage afin d’améliorer l’intelligibilité de notre propos. Il en va de même pour les exemples : ils doivent être orientés vers l’illustration d’une thèse bien spécifique.

plan d'une dissertation en philo

Ce cher René Descartes, si célèbre pour sa méthode (Jan Baptiste Weenix, Portrait de René Descartes , vers 1648). Quel beau front !

Sara, qui a intégré l’EDHEC après une khâgne A/L classique, t’explique comment entrer en école de commerce.

Liste des fiches en Littérature

Cet article liste toutes les fiches de littérature que tu peux nous demander gratuitement, et détaille la manière de les obtenir. 

Réfléchir au brouillon :

Quand on est face à sa feuille blanche et aux quelques mots du sujet, il est souvent difficile de savoir par où commencer. Les concepts donnés dans cette section sont ordonnés de manière à constituer des étapes potentielles de réflexion : ces dernières fonctionnent très bien dans mon expérience, mais quelques modifications sont certainement possibles. Le but ici est en effet davantage de rendre compte de la subtilité analytique nécessaire pour préparer le plan de la dissertation. Considérer ces étapes dans leur ensemble permettra notamment de trouver les failles potentielles dans son approche de l’exercice.

Analyse des notions :

Il est important de commencer par analyser les notions, c’est-à-dire les différentes composantes du sujet. Tout d’abord, les notions ne correspondent pas toujours à des mots : en effet, le sujet comporte souvent différentes échelles d’analyse auxquelles il faut prêter attention. Si on prend le sujet « Les merveilles de la technique », il est facile de comprendre que « merveilles » et « technique » sont des notions à analyser. Il est déjà moins facile d’analyser les déterminants « les » et « la ». Et il est encore moins facile de compléter ces analyses par une étude de l’unité lexicale « merveilles de la technique ». Pourtant, cela est nécessaire, car il ne suffit pas de trouver les définitions des merveilles, les définitions de la technique pour ensuite les combiner arbitrairement : l’analyse philosophique prend tout son sens quand on comprend la signification et les implications nouvelles des deux notions quand elles sont associées de la sorte. Bien sûr, tous les sujets ne présentent pas de telles unités lexicales, comme le sujet « l’homme est un loup pour l’homme », ou « l’artificiel ».

Comment donc analyser les notions du sujet après les avoir reconnues ? Un bon point de départ peut être de poser des définitions en se servant non seulement de notre intuition, mais aussi des définitions spécifiques données par des philosophes. On peut même se poser la question : comme X aurait défini cette notion ? Et on doit essayer de faire ça à toutes les échelles décrites précédemment. Explorer la diversité des définitions est une première étape indispensable, qui peut être complétée par une recherche des synonymes des notions, des contraires, et des autres notions présupposées ou découlant logiquement de la première notion. Par exemple, si j’ai un sujet sur « Le méchant », je vais trouver les notions connexes de « gentil », mais aussi de « mauvais », de « mal », ou encore de « violence ». Chaque nouvelle notion tirée des précédente ne doit pas rester isolée dans notre esprit : on se doit d’expliciter le lien qu’elle entretient avec les autres (la « violence » est le mode d’action du « méchant », mais est-ce toujours le cas ?). Cette étude des notions n’est pas gratuite, elle permet de se constituer un fondement logique qui garantit que notre approche se fonde sur les bons éléments logiques. Elle permettra par la suite de savoir ce qui sera pertinent ou non, et ce qui sera spécifique ou non.

Recherche des exemples :

Cette étape est peut-être la plus importante après la problématisation. En effet, elle participe beaucoup au remplissement du critère de pertinence, de spécificité et de non évidence. Les exemples, s’ils illustrent bien les notions présentées dans le sujet, garantiront une analyse concrète et permettront de ne pas se perdre dans une abstraction déconnectée de la réalité. Car la philosophie se doit, pour être intéressante, de se confronter à des problèmes humains, qui ont souvent de nombreux enjeux. Le fait d’être assis pendant six heures devant une table d’examen nous fait perdre parfois le sens du réel qui se trouve derrière les mots du sujet : on voit ces derniers hors de tout contexte, et c’est pour ça qu’on a l’impression qu’ils ne nous parlent pas. Trouver des exemples, c’est donc faire l’effort d’une remise en contexte, c’est-à-dire rechercher la situation que les notions du sujet peuvent décrire.  C’est ainsi qu’on ne cherche plus à décrypter le mystère derrière la mention du mot « merveilles » à propos de la technique : il suffit de chercher des exemples de celles-ci ! On pense alors facilement aux fusées, avions, tours gigantesques, ouvrages d’architecture impressionnants, etc. Il suffit de simplement se demander : « à quoi peut renvoyer cette expression ? », « que peut-on appeler par ce nom ? ». Trouver des exemples est aussi un très bon moyen d’obtenir de nouvelles définitions par abstraction. Ces idées seront le terreau fertile de la problématisation ultérieure, alors il est souvent bon de chercher le plus d’exemples possible.

Problématisation

Cette étape est sûrement la plus longue et la plus complexe, c’est pourquoi il ne faut pas passer trop de temps sur les précédentes, d’autant plus que de nouvelles notions, définitions, concepts et exemples nous viendront grâce à la réflexion menée ici. Le but de la problématisation est d’utiliser tous les outils collectés jusque-là pour trouver une contradiction, une zone de flou ou une indétermination qui mènera à la découverte d’un problème. Pour réussir à faire ça, il faut analyser les exemples qu’on a trouvés pour en tirer des idées en rapport avec notre sujet. Si l’intitulé est une question, on peut analyser les exemples pour voir s’ils nous donnent une réponse au sujet. Par exemple, si le sujet est « Qu’est-ce qui est artificiel ? », je peux analyser l’exemple du lac artificiel pour essayer de comprendre pourquoi on qualifie un tel lieu de la sorte. Si le sujet n’est pas une question, il faut essayer de faire la même analyse d’exemple en cherchant les zones d’indétermination, comme je vais le montrer.

Comment donc interroger l’exemple ? D’abord en posant des questions classiques : qu’est-ce que c’est ? (définition), pourquoi ? (justification), dans quel but ? (finalité), quelle est la valeur ?. Ex : Qu’est-ce qu’un lac artificiel ? Pourquoi appelle-t-on les lac artificiels de la sorte ? Dans quel but construit-on des lacs artificiels ? Est-il bien ou mal de faire des lacs artificiels ? Bien sûr, il faut essayer de répondre à chacune d’entre elle. En fonction des cas, certaines de ces interrogations seront plus ou moins facile à satisfaire. L’objectif de la problématisation est justement de garder seulement les questions dont les réponses ne sont pas évidentes à trouver, et poser ensuite de nouvelles questions pour préciser le problème. Ex : Pourquoi est-ce qu’on a l’intuition qu’un lac artificiel est moins bien qu’un vrai lac ? C’est en partant questions simples de départ et en les précisant au fur et à mesure qu’on se heurte à des difficultés : on parvient finalement à un point où plusieurs réponses possibles semblent s’opposer dans notre esprit. Cela veut dire qu’on est très proche du problème. Pour faciliter cette recherche, il faut la mener sur de nombreux exemples, et voir si on tombe sur les mêmes zones d’indétermination et sur les mêmes réponses aux questions posées. Ex : pourquoi dit-on parfois que l’attitude d’une personne est artificielle ?

Une fois qu’on a trouvé une difficulté, on peut utiliser les définitions et notions précédentes pour voir si on peut les articuler à notre réflexion. Il s’agit alors non seulement de voir si on trouve de nouvelles réponses à notre problème, mais aussi si cela ne cela ne crée pas de nouvelles contradictions. L’objectif est ici de chercher à articuler tout ce qu’on a trouvé jusque-là, de poser des définitions sur les exemples et les contradictions : ce n’est pas toujours possible en fonction du temps qui nous reste en épreuve, mais le faire évite les angles morts dans notre réflexion. Par exemple, dans le sujet sur l’artificiel, en analysant plusieurs exemples comme le lac artificiel, le maquillage, je me rends compte que ma réponse à la question de définition n’est pas la même en fonction des exemples, ce qui m’incite à chercher plus loin de ce côté-là.

Une fois qu’on a fait cela, il ne reste plus qu’à formaliser le problème pour le rendre intelligible à notre futur lecteur : pour ce faire, il faut non seulement montrer qu’il y a contradiction, mais aussi justifier que chacune des pistes contradictoires est pertinente. En effet, il ne sert à rien de présenter une fausse contradiction, au sein de laquelle une des thèses serait en réalité indéfendable ou non pertinente. Pour simplifier, on pourrait dire qu’il faut trouver, grâce à notre travail précédent, six choses pour formuler un bon problème. La première est la question à laquelle on ne trouvait pas de réponse évidente. La seconde est une thèse permettant de répondre à cette question (la piste A). La troisième est une thèse différente permettant de répondre également à cette question (la piste B). La quatrième est une justification sommaire de pourquoi la première thèse (A) est défendable (par des exemples ou arguments logiques). La cinquième est une justification sommaire de la seconde thèse (B), du même format que pour la première. Enfin, la dernière chose à trouver est une raison explicite qui fait que les deux thèses sont incompatibles. Si tu parviens à trouver tous ces éléments à la fin de ta problématisation, tu es normalement très bien parti dans l’exercice.

La recherche des idées pour le plan

Ensuite, il faut utiliser les philosophes, les exemples et les définitions pour trouver des arguments soutenant l’une ou l’autre des thèses. La dissertation est en effet un exercice argumentatif : il ne faut pas tant trouver des idées que des justifications, souvent tirées de pensée d’auteurs, ou bien mises au point sur le moment. Les références philosophiques ne sont pas nécessaires dans chaque sous-partie, car le plus important reste la progression et la cohérence de l’argumentation. Un trop grand nombre de référence mène parfois à une forme de patchwork dans lequel il est difficile de trouver une continuité.

Il est intéressant de se dire, comme le répétait mon professeur d’hypokhâgne, qu’on doit être capable d’asservir les philosophes à son discours, c’est-à-dire utiliser leur œuvre et leurs arguments comme bon nous semble au sein de notre argumentation. Cela permet non seulement de ne pas avoir recours à leur autorité, mais aussi d’éviter de faire un hors sujet en voulant respecter arbitrairement le discours de l’auteur, qui n’est pas forcément pertinent dans sa forme originale pour notre sujet. On peut également utiliser des références littéraires et historiques, mais il faut impérativement qu’elles soient mobilisées de manière philosophique : elles doivent toujours être couplées à une argumentation et une analyse philosophique fine des ses implications. Si cette référence sert d’exemple, on se doit d’abstraire ses caractéristiques pour en tirer des conclusions philosophiques.

La recherche des idées est beaucoup plus efficace quand on a conscience des impératifs propres à la construction du plan : on trouve en effet des arguments beaucoup plus pertinents si on sait comment ces derniers s’articuleront ensuite dans la structure de la copie. Cela permet de chercher des idées dans la bonne direction, et de ne pas travailler sur des idées redondantes.

La construction du plan

Une fois qu’on a un problème éloquent, établir un plan n’est pas ce qui est le plus difficile. Dans l’idéal, cette étape se fait conjointement avec la précédente, pour adapter réciproquement la recherche des idées et la construction structurelle de la copie en fonction des impératifs de chacune.

Le plan de dissertation est habituellement en trois parties, qui correspondent en fait à trois thèses. Ce nombre possède une dimension arbitraire : il est très souvent possible de continuer à poser de nouvelles idées après la conclusion, qui pourraient très bien être pertinentes. Cependant, ce rythme ternaire est un impératif de l’exercice, car il constitue la forme minimale d’un développement argumentatif réussi. La dissertation concentre en effet les différentes manières de raisonner face à une première thèse : la confirmation, la réfutation, et enfin la réconciliation ou le dépassement. Ces trois étapes correspondent à différentes capacités intellectuelles. Pour la confirmation, c’est d’abord la création d’une première thèse cohérente, systématique et argumentée. Pour la réfutation, il faut trouver les failles, les contre-exemples ou les limites de la partie précédente, ce qui permet de défendre une position opposée qui doit également être cohérente et argumentée. Le dépassement est souvent autrement plus complexe car il doit faire apparaître l’articulation des deux premières thèses, c’est-à-dire qu’il doit montrer pourquoi il est normal qu’il y ait contradiction apparente, mais indiquer ensuite quelle reformulation conceptuelle permet de coordonner les points de vue contradictoires afin de donner une réponse au problème. Le mot d’ordre de la dernière partie serait ainsi de ne rien laisser de côté : il faut intégrer toutes les idées précédentes, au risque de ne pas être convaincant dans sa conclusion.

Par exemple, sur le sujet « les merveilles de la technique », si je dis en première partie que les merveilles de la technique sont les artefacts qui impressionnent et que l’entendement ne pouvait concevoir avant de les avoir vues, ma deuxième partie pourra attaquer cette position sur plusieurs points. Dans un premier lieu, cette définition n’est pas assez spécifique, car elle ne distingue pas assez précisément les merveilles de la technique des autres merveilles : les arcs-en-ciel sont tout aussi incroyables et pourtant ils ne sont pas fabriqués. De même, dans la référence aux simples capacités de l’entendement, on ne fait pas référence à la valeur méliorative d’une telle qualification : on dira difficilement qu’une bombe nucléaire est une « merveille de la technique », même si sa puissance colossale est difficile à concevoir. Un autre contre-argument pourrait être que la perceptive subjectiviste (référence à l’entendement humain ici) est grandement dépendante du contexte historique et culturel : aujourd’hui, un grand pont ne nous apparaît plus forcément comme une « merveille de la technique », alors que pour certaines civilisations antiques, cela était profondément novateur. Cette première position sur les « merveilles de la technique » semble donc mener à une forme de relativisme du type : tout dépend de chacun, de sa situation et de ses conceptions personnelles, ce qui est philosophiquement insatisfaisant. C’est le rôle de la seconde partie de formuler ces objections (pas nécessairement toutes celles-ci) pour opposer une autre manière de voir les merveilles de la technique qui ne souffre pas les critiques formulées. La troisième partie constituera de la même manière un repérage des failles de la seconde partie, et une résolution grâce à une nouvelle idée, qui ne devra pas reprendre les défauts de la première thèse (sinon ce serait tout bonnement un retour en arrière).

Bien entendu, le plan en philosophie n’est pas unique : il peut fonctionner de plusieurs manières, du moment que la continuité logique et argumentative est conservée. L’opposition entre la thèse et l’antithèse peut être très forte, opposition que le dépassement devra résoudre et articuler. Mais il peut aussi y avoir une première partie donnant une thèse incomplète et insatisfaisante, devant être complétée par la seconde partie, qui peut à nouveau comporter des failles qui seront comblées par la troisième partie. Pour s’assurer que son plan est cohérent, on peut simplement vérifier que chacune des parties forme une unité argumentative, c’est-à-dire qu’elle défend une réponse à la question qui nous semble tenable : cela évite de se perdre dans des justifications bancales.

Un brouillon qui va droit au but

Au brouillon, un plan détaillé finalement construit devrait ressembler à ça : 3 grandes parties dont le titre indique explicitement la réponse au problème défendue ; 3 sous-parties correspondant chacune à un argument en faveur de l’idée de la partie.

Pour chaque sous-partie, je conseillerais de mettre le plus d’informations possible formulées d’une manière très synthétique : cela permet de trouver les bonnes formulations au bon moment plutôt que de reprendre celles de son brouillon, qui ne sont pas forcément pertinentes dans le nouveau contexte de la rédaction de la copie. Les éléments à indiquer sont à mon avis, par ordre de priorité : réponse apportée au problème, définition de chacun des termes du sujet (spécifique à la sous-partie), exemple, référence philosophique, structure sommaire de l’argument.

Voici un exemple pour une sous-partie sur le sujet « A quelles conditions l’art peut-il être subversif ? » (développé pour faire comprendre ce qui se passe dans ma tête) :

  • Réponse à la problématique : A condition de révéler des choses qui ne font pas partie de l’espace du sensible, et ainsi déranger la politique qui cherche à maintenir un certain partage du sensible.
  • « l’art » : conçu comme un dispositif de communication spécifique, qui s’inscrit dans l’espace du sensible en suivant ses propres lois, et qui a la particularité de pouvoir en modifier la structure/le partage
  • « peut-il » : pouvoir structurel de l’art qui vient de sa dimension sensible (visible/audible,etc.) à part dans l’espace du sensible du fait de son autonomie (par rapport aux autres moyens de communications régis par la politique). Aussi possibilité au sens de non nécessité de l’artiste de chercher à modifier le partage du sensible (conformisme).
  • « être subversif » : s’attaquer aux normes spécifiques qui régissent l’espace du sensible, déranger la politique qui souhaite maintenir l’ordre qu’elle y a établi
  • « Conditions » : les conditions de la subversivité sont le choix des thématiques à représenter, le choix de l’art de traiter de problématiques déjà vues, ou alors de nouvelles actuellement dissimulées.
  • Référence : Jacques Rancière, Le partage du sensible
  • Exemple : L’œuvre d’art Colored Vases de Ai Weiwei : alerter sur la destruction de l’ancien savoir-faire de l’artisanat chinois
  • On admet l’existence d’un espace du sensible (médias, communications, tout ce qu’on voit et ce dont en entend parler en général), régulé par la politique
  • On admet l’existence de zones d’ombres de cet espace, et d’un partage qui met certains thèmes/sujets de côté car cela arrange l’ordre établi.
  • On admet le statut spécifique et autonome de l’art dans cet espace.
  • L’art peut être subversif si l’artiste fait le choix de thématiques qui ne respectent pas le partage actuel du sensible.

Le même exemple (en mots clés pour montrer ce que j’écris vraiment au brouillon en conditions réelles) :

  • RP : à condition révéler choses hors de l’espace du sensible, déranger politique et partage existant
  • « l’art » : dispositif de com spécifique : dans espace du sensible, autonome, peut modifier le partage
  • « peut-il » : pouvoir structurel de l’art : dimension sensible, autonomie (possibilité d’indépendance politique). Aussi « peut-il » = choix ou non du conformisme au partage
  • « être subversif » : attaquer construction actuelle du partage du sensible => déranger ordre établi
  • « conditions » : choix de thématiques cachées, problématiques, scandaleuses pour la politique
  • Réf : Jacques Rancière, Le partage du sensible
  • Ex : Colored Vases de Ai Weiwei, alerter sur destruction ancien artisanat chinois
  • Espace du sensible, régulation par la politique
  • Zones d’ombres, partage maintenu entre différentes thématiques
  • Statut spécifique de l’art
  • Subversif si certain choix de thématiques

La recherche des enjeux du problème

Cette étape n’est pas la plus cruciale en pratique, mais elle peut, si elle est bien menée, apporter beaucoup de profondeur au devoir que tu rédiges. Trouver les enjeux d’un problème, c’est simplement répondre à la question : « Pourquoi résoudre ce problème est-il important ? ». Ce qui veut parfois dire se poser aussi les questions suivantes afin de trouver plus d’idées : « Qu’est-ce que cela change dans le monde si je réponds X ou Y à ce problème ? », « Quelles seraient les conséquences si on ne parvenait pas à trouver de réponse à ce problème ? », « Est-ce que la réponse à ce problème pourra apporter des solutions ou des pistes de solutions à d’autres problèmes plus ou moins importants ? ».

Ces enjeux te permettront de donner plus d’importance au travail que tu fais sans le considérer comme une pure spéculation intellectuelle, mais bien une réflexion sur des choses plus ou moins concrètes.

Une fois le brouillon terminé, la rédaction paraît plus simple : cependant, comme c’est le moment où notre discours se met en forme, c’est là qu’apparaissent souvent les failles de notre raisonnement au brouillon, que l’on pourra corriger en étant attentif à la cohérence et au suivi des idées alors qu’on est en train d’écrire.

L’introduction

L’introduction est le moment de la présentation du problème et des enjeux de la copie : c’est à la fois la première impression et le reflet le plus concis de ton travail au brouillon. C’est pourquoi il est mieux de privilégier l’efficacité dans la rédaction, de manière à montrer que la direction du devoir est connue et maîtrisée. Délayer, lister ou faire un panorama des exemples en rapport avec le sujet est donc inutile : toute la structure de l’introduction doit mener et ramener au problème.

Premier paragraphe : Accroche, présentation des notions et introduction du sujet.

Beaucoup de choses sont possibles pour faire une bonne accroche : citations, exemples, petites histoires, etc. Cependant, l’accroche se doit toujours d’être courte et pertinente, sinon elle perdra l’attention du lecteur qu’elle avait en premier lieu capturée. Pour être sûr d’être parfaitement dans le sujet, je conseillerais de trouver un exemple qui découle des enjeux trouvés préalablement. De cette manière, l’accroche sera directement tournée vers le point nodal de l’introduction : le problème philosophique.

Dans le même paragraphe, il est intéressant de présenter et de définir les notions principales du sujet. Le but de cette étape n’est pas du tout de lister les entrées du dictionnaire, mais au contraire de montrer au lecteur qu’on a déjà fait un travail préalable de sélection des définitions qui sont pertinentes pour notre sujet, sans l’embarrasser de celles qui ne fonctionneraient pas dans ce contexte. Par exemple, pour le sujet « Le sens du beau », on peut dire en introduction qu’on peut définir le sens comme une faculté de percevoir, mais aussi comme une signification, en décidant par exemple d’exclure la définition comme direction qui pourrait paraître moins intéressante à analyser ici. La présentation des notions est donc avant une mise en relation de celles-ci dans le contexte du sujet pour montrer la direction que prendra le développement.

Deuxième paragraphe : Présentation du problème sous sa forme rigoureuse, présentation des enjeux au problème

Le deuxième paragraphe permet d’introduire le problème. Il me semble qu’il est intéressant de faire figurer dans cette présentation en premier lieu la première thèse (A), avec sa justification, sommaire pour le moment mais convaincante (a). Ensuite, on peut présenter la seconde thèse qui semble contradictoire avec la première (B), avec sa justification de manière analogue (b). Eventuellement, pour ajouter de la force au propos et souligner la contradiction, on peut expliciter ce qui fait que les deux thèses semblent contradictoires (C). Enfin, il suffit de poser la ou les questions qui découlent de ce paradoxe que l’on vient de formuler (D), qui constitue véritablement la problématique du devoir.

Un problème peut être parfaitement pensé par le rédacteur, mais s’il n’est pas formulé correctement dans l’introduction, le correcteur peut facilement croire que ce n’est pas le cas. C’est pourquoi les étapes que j’ai décrites précédemment me semblent être les plus importantes : on peut ajouter des petits exemples, d’autres petites justifications, mais il ne peut à mon avis manquer aucun élément présenté ci-dessus. Si on oublie les petites justification (a et b), le lecteur pourra avoir l’impression que les deux thèses sont posées arbitrairement, sans fondement. Pour éviter cela, il suffit de mentionner des exemples ou des raisons intuitives qui font qu’on peut adhérer à chacune des thèses : dans tous les cas, cette argumentation sera développée dans la copie. Si on ne mentionne pas les thèses contradictoires, le lecteur peut avoir l’impression que la question posée à la fin n’est motivée par rien, que sa réponse est évidente, ou encore ne pas comprendre l’origine de sa formulation. Pour éviter cela, la mention d’un minimum de deux positions en apparence opposées est primordiale.

Ensuite, il est intéressant de présenter, au sein du même paragraphe, les enjeux de la réponse au problème, ce qui motivera d’autant plus le correcteur à poursuivre sa lecture, sachant que tu t’efforceras d’être concret et intéressant.

Troisième paragraphe : annonce de plan, plus ou moins elliptique

L’annonce de plan divise souvent les professeurs : certains affirment qu’il faut laisser du suspense dans le déroulement de l’argumentation, alors que d’autres affirment qu’il faut annoncer ce qu’on va faire comme dans n’importe quelle autre discipline. Les deux sont donc à mon avis possible, à voir avec le professeur. Dans le cas d’une annonce de plan complète, il peut être intéressant, au lieu de simplement mentionner les idées défendues par chaque partie, de présenter les questions qui résument l’attitude argumentative pour chaque étape du développement. Par exemple, au lieu d’écrire : « Dans une première partie, nous verrons en quoi les merveilles de la techniques peuvent être conçues comme les artefacts qui dépassent l’entendement humain », il peut être plus intéressant de dire « Dans une première partie, nous commencerons par nous demander ce qui justifie l’émerveillement humain face à certains objets techniques ». Cela permet à la fois de montrer l’orientation de la recherche, mais aussi de laisser un peu de mystère sans pour autant laisser l’avenir inconnu.

Le développement : enchaîner les parties, rédiger un paragraphe argumentatif

L’enchaînement des parties a été, dans son aspect logique, déjà couvert par la sous-partie « La construction du plan » ; dans son aspect rédactionnel, il reste à faire un point sur les transitions. L’usage de ces dernières par les élèves est en effet souvent critiqué par les professeurs. La transition ne doit pas être artificielle, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas constituer un petit morceau de texte « tampon » qui servirait à aérer la disposition des paragraphes sur la copie. Idéalement, la transition amorce la partie suivante en commençant à soulever les faiblesses de la précédente. C’est elle qui justifie la poursuite de l’argumentation car, en philosophie, si on ne trouve pas de contre argument ou de limite à la thèse précédente, il n’y a pas de raison de continuer à discourir. Il y a donc une nécessité constante d’articulation du discours et de ses différentes étapes dans la dissertation ; mais on peut très bien la garantir sans avoir recours à la transition. En effet, il suffit simplement de commencer la partie suivante par la remise en question de la précédente, ce que la transition, à cause de son très petit volume textuel, n’était pas capable de faire complètement. En pratique donc, il vaut mieux éviter de faire des transitions si on n’est pas capable de les rendre pertinentes et véritablement utiles à la progression argumentative du discours.

La rédaction d’un paragraphe argumentatif, deuxième enjeu clé du développement, peut être facilitée en gardant quelques principes en tête. En premier lieu, un paragraphe correspond à un argument, c’est-à-dire des prémisses et une conclusion. Le but de la rédaction est de rendre le plus clair possible la structure logique qui lie ces différents éléments, pour que le lecteur ne peine pas à comprendre le cheminement. Les exemples et les métaphores peuvent aider à l’intelligibilité du propos, mais ils ne doivent pas remplacer l’argumentation rigoureuse. Ensuite, comme je l’ai dit plus haut, il est toujours très positif d’utiliser les auteurs, mais cela doit être pour reconstruire leur argumentation de manière à ce que celui qui ne connaît pas sa pensée soit en mesure de comprendre. Bien entendu, ce ne sera pas le cas du correcteur, mais ce dernier jugera quand même ta capacité à clarifier et exposer pertinemment des idées déjà formulées auparavant. Finalement, pour garantir une argumentation efficace, il faut bien justifier chaque prémisse, et chaque déduction : c’est ce qui donnera toute sa force persuasive à ta copie.

Mais le plus important reste avant tout de préciser et clarifier les définitions qui sont posées et varient entre chaque sous-partie : c’est ce cheminement dans les définitions qui fait tout l’intérêt de la dissertation philosophique. On peut faire cela de manière très explicite, en citant les mots du sujet et en montrant quel est leur sens dans le contexte précis de notre argument. Sans cette démarche, on reste dans le flou définitionnel, et la pensée n’avance pas.

La conclusion

Idéalement, la conclusion ne se contente pas de répéter toutes les étapes parcourues pendant la copie, mais parvient à faire une synthèse organisée de tout ce qu’il faut retenir de la démarche accomplie, tout en répondant à la question posée en introduction. Pour ce faire, il faut de trouver dans chaque partie ce qui a subsisté à la réfutation ultérieure, à savoir les points structurants de la réponse à la problématique. En d’autres mots, il faut considérer chaque étape de son argumentation, et se demander ce qu’on peut garder d’elle à la lumière de la conclusion apportée dans la dernière partie : on reprend ainsi tous les points de la première et de la seconde partie qui vont dans le sens de la troisième et on rappelle ce qui nous a permis de dépasser les contradictions. On n’ajoute aucune information à celles déjà présentes dans la copie, mais on crée une synthèse sélective qui insiste sur les aspects les plus importants du développement.

Nuances importantes sur la méthode

Parler de méthode est une entreprise extrêmement ambitieuse, surtout dans le cadre d’une discipline intellectuelle comme la philosophie. Cela pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, parce que personne n’est capable de comprendre totalement comment lui viennent ses propres idées, et de savoir quels les mécanismes précis guident son raisonnement. Une méthode donnée ne fonctionnera jamais pour tout le monde, car tout dépend des acquis précédents et des habitudes d’introspection. L’idée ici est seulement pour moi d’essayer de vulgariser le mieux possible la manière dont j’ai réussi à progresser en philosophie en mentionnant tout ce qui m’a aidé.

Ensuite et surtout, parce que notre manière d’agir ne peut se résumer à une suite d’instructions. Il y a toujours une grande part d’intuition même dans nos projets les plus réglés. La méthode est seulement une tentative de figer la durée de nos actions mentales : il est impossible de le faire totalement et précisément. Tous les conseils de cet article sont donc des guides, des principes qu’il faut remplir par sa propre intuition pour se les approprier.

Enfin, il est finalement certain que beaucoup d’idées n’arrivent pas par méthode, mais apparemment par pur hasard, sans qu’on les ait cherchées. A mon avis, ce n’est pas parce qu’une méthode peut être utile qu’il faut en faire la panacée : il faut se prémunir de tout réductionnisme et embrasser la part d’inexpliqué dans la pensée. C’est donc selon moi un équilibre fragile entre règles déterminées et intuition qu’on peut entretenir pour développer tout le potentiel de la réflexion philosophique.

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Exemples d’introduction de dissertation en philosophie

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Afin que vous compreniez mieux comment réaliser une bonne introduction de dissertation, je vous montre ici plusieurs exemples d’introduction de dissertation en philosophie sur des sujets différents, vous pouvez voir la méthode en VIDEO ici . Pour davantage d’information sur la méthode à suivre vous pouvez regarder cet article sur la manière de réussir son accroche , et ces deux autres articles sur la problématique et la méthode de l’introduction de manière plus générale.

Je vous rappelle que votre introduction de dissertation en philosophie doit comporter une accroche , un rappel du sujet, une problématique comprenant une définition des termes du sujet et une annonce de plan.

Pour plus de clarté, je précise à chaque fois entre parenthèses à quel élément de la méthode les différents passages de l’introduction correspondent. Par ailleurs, vous trouverez dans le sujet 1, un exemple d’accroche utilisant un exemple, et dans les sujets 2 et 3, des exemples d’accroches utilisant plutôt des citations.

Sujet 1 : Introduction philosophique : Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?

Dans le film « Into the Wild », le héro Christopher, s’enfuit pour partir vivre seule dans la nature. Il essaie, ainsi, d’échapper à l’influence de ses parents qui veulent pourtant son bonheur. Christopher rejette le mode de vie de ses parents, et pense, au contraire, être heureux en se détachant des choses matériels et en s’éloignant de la société. Ce faisant, on peut en déduire qu’il est souvent difficile de savoir ce qui rendra heureux un individu. Or, si nous ne savons pas réellement ce qui les rendra heureux, comment pourrait-on avoir le devoir de faire le bonheur des autres ? Et pourtant n’avons nous pas l’obligation, de leur donner au moins le minimum pour être heureux ? (Accroche qui montre le problème c’est-à-dire que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Avons-nous alors le devoir de faire le bonheur des autres ? ( Rappel du sujet). A première vue , nous pourrions penser que nous avons effectivement le devoir de faire le bonheur des autres, car ce serait une obligation morale d’agir de manière à aider les autres à atteindre un état de satisfaction durable et global. En effet, rendre les autres heureux semble être une bonne chose et quelque chose que l’on peut rationnellement souhaiter. ( Première réponse au sujet ) Mais , n’est-ce alors pas vouloir imposer aux autres une certaine manière d’être heureux ? En prétendant faire le bonheur des autres, ne risque-t-on pas, au contraire, de faire son malheur ? Dans ce sens, dire que nous avons l’obligation de rendre les autres heureux pourrait être difficile à défendre car comment avoir le devoir de rendre les autres heureux si nous ne pouvons savoir ce qui les rendra effectivement tel ? (Deuxième réponse qui montre que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Dans un premier temps, nous verrons

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Sujet 2 : Prendre son temps, est-ce le perdre ?

« Nous n’avons pas reçu une vie brève, nous l’avons faite telle ». Sénèque dans De la Brièveté de la vie , remarque ainsi que les hommes qui se plaignent d’avoir une vie courte sont, en réalité, responsables de cela, car ce sont eux qui en perdant leur temps la rendent courte. Pourtant, si les hommes perdent leur temps selon lui, ça n’est pas parce qu’ils prendraient trop leur temps, mais parce qu’ils ne réfléchissent pas à la meilleur manière d’user de ce temps. Ils peuvent très bien s’agiter sans cesse et être fort occupés tout en perdant leur temps car ils ne l’utilisent à rien de significatif. ( Accroche ) Alors, prendre son temps, est-ce le perdre ? ( Rappel du sujet ) A première vue, si par prendre son temps, on entend faire les choses avec lenteur, alors prendre son temps, cela pourrait signifier le perdre car c’est oublier alors que nous sommes des êtres mortels et que notre temps est limité. Le temps est une chose trop précieuse pour que l’on n’y fasse pas attention. Celui qui est lent perd alors son temps. ( Première réponse un peu naïve qui repose sur une première définition de prendre son temps – première partie de la problématique) Mais , ne pourrait-on, au contraire, défendre l’idée que prendre son temps c’est au contraire bien en user ? Est-ce nécessairement parce que l’on agit vite et que l’on fait beaucoup de choses dans sa journée que l’on utilise bien son temps ? Nous pourrions, au contraire, remarquer que si nous occupons nos journées à des actions sans réel but alors nous perdons tout autant notre temps. Prendre son temps cela pourrait donc être, prendre possession de son temps en sachant précisément à quoi on l’utilise et pourquoi. ( Deuxième réponse qui repose sur une deuxième signification possible de « prendre son temps » et montre que la réponse au sujet n’est pas évidente – deuxième partie de la problématique ). Dans un premier temps, nous verrons que prendre son temps cela peut signifier le perdre, si nous sommes inconscients du caractère précieux du temps. Puis nous nous demanderons dans quelle mesure néanmoins prendre son temps et l’utiliser de manière réfléchie, ça n’est pas, au contraire, bien user de son temps. Enfin, nous envisagerons que quelque soit notre façon de vivre, il est inéluctable de perdre son temps dans la mesure où le temps est quelque chose qui nous échappe fondamentalement. (Annonce du plan)

Sujet 3 : Faut-il craindre la mort ?

« Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais parce qu’on tremble en l’attendant. » Selon Epicure dans la Lettre à Ménécée , il n’est pas raisonnable de craindre la mort, car il définit la mort comme « absence de sensation ». De ce fait, la mort ne nous fait pas souffrir puisqu’elle est absence de sensation, en revanche si nous craignons la mort de notre vivant, alors nous souffrons par avance inutilement. Nous pourrions pourtant remarquer que si la mort ne fait pas souffrir, le fait de mourir peut être douloureux. (Accroche qui montre que le sujet pose un problème) Faut-il alors craindre la mort ? (Rappel du sujet) A première vue , craindre la mort pourrait être utile pour nous car la crainte de la mort peut nous pousser à être plus prudent. Il faudrait alors craindre un minimum la mort pour espérer rester en vie. ( Première réponse un peu naïve au sujet ). Mais , ne pourrait-on dire, au contraire, qu’il ne faut pas craindre la mort ? En effet, il semble que cela n’a pas réellement de sens et d’utilité de craindre quelque chose qui arrivera de toute façon et de se gâcher la vie à l’anticiper. (Deuxième réponse qui montre que la réponse n’est pas évidente et pose donc un problème) Nous allons donc nous demander s’il faut craindre la mort. Dans un premier temps nous verrons qu’il ne faut pas craindre la mort car elle n’est pas un malheur. Puis, nous verrons qu’il y a néanmoins des avantages à craindre la mort. Enfin, nous nous demanderons si craindre la mort n’est pas un non sens car cela nous empêche de bien vivre.  (Annonce du plan)

J’espère que ces différents exemples d’introduction de dissertation en philosophie, vous auront aidé à comprendre ce que doit être une introduction de dissertation en philosophie.

▶️ Si vous voulez aller plus loin vous pouvez également regarder cet exemple d’introduction de dissertation en vidéo :

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Dictionnaire de philosophie en ligne

Comment rédiger une introduction de dissertation

Comment rédiger son intro de dissertation de philosophie ? Quelles sont les étapes obligatoires ? Celles facultatives ? Et quand vaut-il mieux l’écrire ? On fait le point sur la méthode de l’introduction.

plan d'une dissertation en philo

L’introduction est le premier contact avec le lecteur ou la lectrice. C’est un moment important, qui montre déjà si vous maîtrisez la méthode. Un correcteur ou une correctrice connaît à peu près votre note rien qu’en lisant l’introduction. Autant ne pas la bâcler !

Une introduction est toujours structurée en 3 ou 4 étapes :

  • Accroche (facultative)
  • Définition des termes du sujet
  • Énoncé de la problématique
  • Annonce de plan

La personne qui corrige va chercher ces étapes dans votre texte. Si elle n’y parvient pas, c’est que votre introduction est confuse ou manque de structure. Il faut donc être le plus clair possible. Une bonne idée est de revenir à la ligne à chaque nouvelle étape. Vous indiquez ainsi visuellement le changement et aidez à suivre votre pensée.

Étape 1 : l’accroche

Article détaillé → Faire une accroche

C’est une étape facultative. Elle consiste à prendre un élément “accrocheur” pour capter l’attention du lecteur ou de la lectrice. On part de quelque chose “hors philosophie” (fait historique, événement récent, fiction, etc.) et on amène vers le sujet. L’idée est de ne pas démarrer trop sèchement, directement en donnant la définition des termes du sujet.

Étape 2 : définir les termes

Article détaillé → Définir les termes

Il s’agit d’expliciter le sens qu’on donne aux mots du sujet. Fournir des définitions permet d’être d’accord sur “de quoi on parle” et évite les malentendus. Pensez à un sujet sur la morale : il vaut mieux définir la morale dès le départ, sinon on risque de ne pas se comprendre.

Étape 3 : poser la problématique

Articles détaillés → Comment trouver la problématique ? + Poser la problématique

La définition des termes fait apparaître un problème intellectuel, un paradoxe. C’est ce qu’on appelle la problématique. L’introduction doit expliquer clairement quel est ce problème. Il ne s’agit pas juste de poser une question, mais de montrer que quelque chose “ne fonctionne pas” avec les définitions.

C’est une étape cruciale de la copie. Si vous n’identifiez pas de problème, vous n’avez pas de raison d’écrire de dissertation. En réalité, toute votre dissertation est un essai pour solutionner ce problème. Vous devez donc être très pédagogique.

Étape 4 : annoncer le plan

Article détaillé → L’annonce de plan

Une fois le problème présenté, on déroule les étapes de sa résolution. C’est-à-dire le plan. Annoncer le plan montre que vous savez où vous allez et donne une idée de la progression que vous allez suivre. En pratique, il s’agit de faire 3 phrases qui décrivent rapidement le contenu de vos 3 parties.

Certains enseignants préfèrent du suspense ( sic ) et disent que l’annonce de plan est facultative. D’autres affirment l’inverse : “S’il n’y a pas d’annonce de plan, c’est qu’il n’y a pas de plan”. Pour être prudent mieux vaut toujours annoncer son plan.

Et après l’intro ?

Article détaillé → Faire une sous-partie

Une fois l’introduction rédigée, vous allez écrire votre développement. Il se compose souvent de 3 grandes parties , qui contiennent chacune 3 sous-parties. Chaque sous-partie doit affirmer une idée et donner une raison d’accepter cette idée.

Quand rédiger l’introduction ?

L’introduction peut se rédiger avant d’écrire le développement, ou bien à l’inverse après l’avoir écrit. Chaque option à ses avantages et ses inconvénients. Rédiger l’introduction en premier suppose davantage de maîtrise, mais donne souvent un résultat plus convaincant. L’écrire après le développement permet de rattraper des erreurs, mais ne garantit pas de sauver la copie.

On peut aussi écrire les définitions et la problématique d’abord, et compléter l’annonce de plan une fois la copie entièrement rédigée. Cela permet d’avoir une idée nette de la problématique et du sens des mots, sans obliger à suivre un plan qu’on n’a pas complètement prévu.

Crédit photo : Cosmos Pencil Tablet Paper par Calsidyrose (CC-BY).

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  • Plan de dissertation

Plan de dissertation : méthodologie et exemples

Publié le 27 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 14 février 2022.

Le plan d’une dissertation est la structure ou le “squelette” de votre dissertation.

Table des matières

Combien de parties pour un plan de dissertation , plan de dissertation : apparent ou pas , les types de plan pour une dissertation, exemple de plan pour une dissertation (de philosophie), le plan d’une dissertation juridique, le plan d’une dissertation de philosophie.

Nous conseillons de faire un plan en trois parties (et deux sous-parties) pour les dissertations en général.

Toutefois, ce n’est pas obligatoire et vous pouvez le faire en deux parties (et trois sous-parties).

C’est différent pour les dissertations de droit ! Pour les dissertations juridiques, le plan doit contenir deux parties (et pas trois).

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Le plan d’une dissertation peut être apparent ou non, tout dépend du type de dissertation rédigé.

Les dissertations de philosophie n’ont en général pas de plan apparent. Les titres apparaissent dans une phrase introductive.

Attention ! Pour les dissertations juridiques, les titres doivent être apparents et ils ne doivent pas comporter des verbes conjugués.

Il en existe plusieurs et chaque type de plan de dissertation a ses spécificités.

1. Le plan d’une dissertation dialectique

Le plan dialectique (ou critique) est un plan « thèse, antithèse et synthèse ». Il est utilisé lorsque l’opinion exprimée dans le sujet de dissertation est discutable et qu’il est possible d’envisager l’opinion inverse.

Le plan d’une dissertation dialectique suit le modèle suivant :

I. Exposé argumenté d’une thèse. II. Exposé argumenté de la thèse adverse. II. Synthèse (dépassement de la contradiction)

2. Le plan de dissertation analytique

Le plan analytique permet d’analyser un problème qui mérite une réflexion approfondie. Vous devez décrire la situation, analyser les causes et envisager les conséquences. Il est possible de faire un plan « explication / illustration / commentaire ».

Le plan d’une dissertation analytique suit généralement le modèle suivant :

I. Description/explication d’une situation II. Analyse des causes/illustration III. Analyse des conséquences/commentaire

3. Le plan de dissertation thématique

Le plan thématique est utilisé dans le cadre de questions générales, celles qui exigent une réflexion progressive.

I. Thème 1 II. Thème 2 III.Thème 3

4. Le plan de dissertation chronologique

Le plan chronologique est utilisé dans le cas d’une question sur un thème dont la compréhension évolue à travers l’histoire.

I. Temporalité 1 II. Temporalité 2 III. Temporalité 3

Voici un exemple de plan analytique pour une dissertation sur le thème «  l’Homme est-il un animal social ? « .

1. La nature en nous 1.1. L’être humain, un animal parmi les autres ? 1.2. Les pulsions humaines comme rappel de notre archaïsme ? 2. La personne humaine : un être de nature ou de culture ? 2.1. La société comme impératif de survie : l’Homme est un loup pour l’Homme 2.2. La perfectibilité de l’Homme l’extrait de la nature 3. Plus qu’un animal social, un animal politique 3.1. L’Homme, un être rationnel au profit du bien commun 3.2. La coexistence humaine et participation politique du citoyen

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Les dissertations juridiques sont construites en deux parties et ont un plan apparent.

Le plan a une forme binaire  : deux parties (I et II), deux sous-parties (A et B) et parfois deux sous-sous-parties (1 et 2). Votre plan de dissertation doit reposer sur quatre idées principales.

Plus d’informations sur le plan d’une dissertation juridique

Les dissertations de philosophie sont construites en trois parties (en général) et n’ont pas de plan apparent.

Chaque partie est introduite avec une phrase d’introduction.

Plus d’informations sur le plan d’une dissertation de philosophie

Citer cet article de Scribbr

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Debret, J. (2022, 14 février). Plan de dissertation : méthodologie et exemples. Scribbr. Consulté le 15 octobre 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/plan-de-dissertation/

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Justine Debret

Justine Debret

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