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Sujet zéro 2021 - SES - Corrigé - Dissertation

BACCALAURÉAT GÉNÉRAL

ÉPREUVE D’ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ

SESSION 2021

SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

DISSERTATION

Comment la préservation de l’environnement est-elle devenue un problème public ?

Remarques préliminaires sur le sujet

  • Ce sujet de dissertation s’inscrit dans la partie regards croisés du programme et concerne le chapitre 12 intitulé « Quelle action publique pour l’environnement ? » .
  • Dans votre travail préliminaire au brouillon, il est important de noter des titres pour vérifier que vos idées soient cohérentes à l’intérieur des parties et sous-parties, même si ces titres n’apparaissent pas dans votre travail au propre. Ici, nous les conservons pour vous aider à visualiser le corrigé.
  • Toujours dans votre travail préliminaire, vous pouvez aussi identifier les mots-clés afin de bien délimiter le sujet :
  • « préservation de l’environnement » : il s’agit d’une problématique urgente dans le contexte actuel de réchauffement climatique et de recul de la biodiversité ;
  • « problème public » : on se place donc ici au niveau des pouvoirs public ;
  • la formulation « Comment… est-elle devenue » est elle aussi importante, puisqu’elle implique que l’on s’intéresse à un processus, une évolution.

Introduction :

L’introduction débute par une accroche qui amène le sujet en le situant dans un contexte afin d’aboutir à la problématique. Ici, on a choisi l’angle de l’actualité, puisque la problématique posée est un sujet d’urgence aujourd’hui. Cette accroche permet ensuite de présenter le sujet, de montrer les enjeux et d’annoncer le plan.

Le projet de loi « climat » est actuellement en train d’être validé par l’Assemblée nationale [mai 2021]. Le texte prévoit entre autres la création d’un délit d’écocide . Pour la Convention citoyenne pour le climat (CCC) qui avait été chargée d’élaborer des propositions, le texte ne va pas assez loin sur l’échelle des peines encourues. Ce fait d’actualité nous emmène à réfléchir à la façon dont la préservation de l’environnement devient un problème public. Par environnement , nous désignons l’ensemble des éléments biologiques qui permettent les activités humaines. Il se compose des ressources naturelles et des écosystèmes. La préservation de l’environnement suppose l’ensemble des actions sociales déployées en vue de protéger l’environnement. Elle suppose une action publique , c’est-à-dire tout un ensemble d’actions déployées par les pouvoirs publics (lois, réglementations, discours, campagne de communication…) en vue de traiter les problèmes liés à la dégradation de notre environnement. Depuis les années 1970, la préservation de l’environnement s’est progressivement inscrite dans l’agenda politique, devenant un sujet de préoccupation médiatique, politique, social majeur. Cette « mise à jour » a supposé une interaction toujours plus poussée entre les différents acteurs engagés dans la protection de l’environnement.

Quels acteurs ont contribué à faire reconnaître la préservation de notre environnement en tant que motif légitime d’action auprès des décideurs ? Pour le dire autrement, comment l’urgence environnementale devient-elle un enjeu de société au cœur des politiques publiques ? Dans une première partie, nous analyserons les processus par lesquels la société civile s’est organisée afin de faire émerger cette question au cœur du débat public. Nous montrerons ensuite le rôle discuté des pouvoirs publics dans la construction des politiques environnementales.

L’action de la société civile dans le processus de définition des problèmes environnementaux

Cette première partie permet de poser le cadre du sujet en abordant deux idées centrales. D’une part, insister sur le fait que les problèmes environnementaux se sont imposés récemment dans le débat public et qu’ils ne cessent de prendre de l’ampleur. D’autre part, lister les nombreux acteurs œuvrant à la définition des problèmes environnementaux en montrant qu’ils peuvent coopérer à plusieurs niveaux.

La définition du problème environnemental émerge à partir des années 1970 et se renforce progressivement

Tout d’abord, pour qu’un problème s’inscrive au cœur du débat public, la société doit pouvoir en percevoir les effets. Dès les débuts de l’industrialisation, des problèmes environnementaux liés à nos modes de production sont perceptibles, notamment au sein des classes laborieuses. Le charbon occupe par exemple une place centrale en Angleterre dès le XIX e  siècle et certaines villes industrielles rejettent dans l’atmosphère des « tourbillons de fumée noire » (Jules Vernes, Les Indes noires, 1878). Pour autant, ces phénomènes n’étaient appréhendés qu’à une échelle relativement limitée, celle des grandes villes industrielles victimes directes de la pollution. Les risques environnementaux se donnaient directement à voir et étaient surtout envisagés sous l’angle de la réponse sanitaire. L’accent était alors mis sur la salubrité dans les villes (ramassage des déchets, crémation, réseau d’égouts, traitement des eaux usées, etc.). À la fin du XX e  siècle, les risques environnementaux ont tendance à se complexifier et deviennent également « imperceptibles », comme l’attestent les risques associés au nuage de Tchernobyl (1986) ou ceux liés aux pesticides dans notre alimentation. La prise de conscience liée à l’insoutenabilité de nos modes de production et de consommation à l’échelle internationale peut s’expliquer par la diffusion de rapports d’experts, souvent alarmistes, popularisant l’idée que nos ressources naturelles ne sont en fait pas infinies et que les générations futures seront moins bien dotées que les précédentes. Le cri d’alarme de l’agronome René Dumont, pionnier du mouvement écologiste en France, sur la contrainte hydrique est à ce titre très parlante. Il indique en effet à la télévision que l’eau que l’on boit viendra à manquer dans les prochaines décennies et qu’elle manque déjà dans bien des endroits dans le monde. Nous pouvons également insister sur l’impact qu’a eu le rapport « Halte à la croissance ! » ( The Limits to Growth ) du Club de Rome expliquant le lien de causalité entre croissance économique et démographique d’une part et dommages environnementaux de l’autre.

Le rapport du Club de Rome publié au début des années 1970 est un exemple important à citer, car il témoigne d’une prise de conscience à l’échelle internationale et tire la sonnette d’alarme sur l’impact des activités humaines il y a déjà 50 ans. Il envisage déjà plusieurs scénarios et, pour éviter un effondrement du système, il appelle à stabiliser et contenir la croissance économique et démographique et de passer par une meilleure répartition des richesses.

À cela s’ajoute le rôle des médias dans la diffusion des préoccupations environnementales dans l’opinion publique. La médiatisation est souvent la condition pour qu’un conflit environnemental existe aux yeux des gouvernants et de l’opinion publique. Jean-Baptiste Comby indique que dans les journaux télévisés de 20 h de TF1 et de France 2 un basculement semble s’opérer en matière de traitement de l’information (document 2). En 1997, sur les 39 sujets traitant des changements climatiques, 29 % seulement insistaient sur leurs conséquences, 23 % sur leurs causes et 49 % sur les solutions à envisager. À l’optimisme de 1997 fait suite le pessimisme de 2009. Deux fois plus de sujets traitent cette année-là des changements climatiques (78 sujets). De plus, 69 % des sujets traités insistent sur les conséquences des changements climatiques (+40 points) alors que 15 % évoquent les causes (-8 points) et 40 % envisagent des solutions (-9 points). À en croire le traitement médiatique, l’opinion publique semble donc être en demande d’information, notamment en matière de stratégie d’adaptation, les causes étant plus ou moins entendues. L’ opinion publique a donc évolué en matière d’appréhension des problèmes environnementaux. Citoyens et décideurs politiques n’ont pas des perceptions figées à propos des origines du dérèglement climatique. Les causes de ces dérèglements ont longtemps été imputées à la nature elle-même et non à l’action humaine. On observe d’ailleurs des divergences assez prononcées dans l’appréciation des causes du réchauffement climatique. Ainsi, comme nous pouvons l’observer dans le document 1, en 2010, seuls 34 % des parlementaires français pointent du doigt l’effet de serre dans l’explication des dérèglements climatiques contre 1 français sur 2 (+16 points). En revanche, on note chez les parlementaires français un net changement entre 2003 et 2010 puisque la part des parlementaires expliquant le réchauffement climatique par l’effet de serre a augmenté de 62 %, alors qu’elle augmentait de 43 % parmi les citoyens.

Une grande diversité d’acteurs a œuvré à la politisation des problèmes environnementaux

Les problèmes environnementaux sont aujourd’hui relayés par une grande diversité d’acteurs. À côté des pouvoirs publics , des ONG et mouvements citoyens , des entreprises , des experts mais aussi des partis politiques s’affrontent et collaborent à la définition des enjeux. Qui sont ces acteurs et à quels niveaux opèrent-il ? Tout d’abord, nous insistons sur les institutions de ** gouvernance mondiale . Dès 1972, un **Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) est créé déployant de nombreuses antennes locales dans les pays touchés par des problèmes environnementaux nécessitant une aide d’urgence. En 1987, le rapport Brundtland ( Our Common Future ) définit et consacre un terme fédérateur pour l’action publique mondiale : le développement durable . Au cours du Sommet de la Terre de 1992, les gouvernements s’engagent en signant une Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Cette convention permet la tenue de réunions régulières afin de traiter des enjeux environnementaux au sein des COP . En matière de définition des enjeux environnementaux, les experts occupent également une place centrale. Face à la montée des risques environnementaux, des recherches de plus en plus nombreuses permettent d’améliorer notre connaissance du fonctionnement des écosystèmes tout en ciblant avec plus de précision les causes anthropiques (liées à l’action des êtres humains) des dérèglements climatiques. C’est notamment le cas des travaux du GIEC qui permettent d’orienter les préconisations des gouvernements en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Les experts ne dépendent pas uniquement du monde universitaire, d’entreprises ou d’institutions internationales. Ils peuvent également s’engager et militer au sein d’ organisations non-gouvernementales (ONG) ou de collectifs citoyens afin de faire entendre leur conclusion et trouver des relais médiatiques. Certaines ONG telles que l’UICN ont collaboré avec les institutions internationales afin d’élaborer une grille d’action permettant la conservation des espèces. On leur doit notamment une liste régulièrement éditée d’espèces menacées. Pour l’anecdote, c’est également à cette ONG que l’on doit l’expression « développement durable » reprise par le rapport Brundtland de 1987. D’autres ONG réunissent des experts dans le but de remettre en cause les choix politiques. C’est par exemple le cas de Greenpeace qui refuse toute forme de subvention de la part des États et consacre une part importante de son budget aux campagnes médiatiques. Ses thèmes de prédilection sont par exemple la lutte contre le nucléaire ou plus récemment les actions de sauvetage des réfugiés climatiques. La consécration internationale s’explique en grande partie par une importante collaboration entre acteurs mais également par les conflits opposant notamment producteurs et consommateurs conscientisés aux enjeux environnementaux à venir. Nous assistons désormais à une prise de conscience à plus large échelle grâce à la révolution du numérique qui permet un échange d’information plus rapide, notamment pour les jeunes générations. Ainsi, le mouvement initié par Greta Thunberg à travers les marches lycéennes pour le climat illustre bien la rapidité avec laquelle s’opère la médiatisation actuellement.

L’inscription à l’agenda politique par les pouvoirs publics

Cette seconde partie insiste sur la politisation de l’action publique pour l’environnement. L’accent est ici mis sur les processus de décision. D’une part, cette partie permet de montrer que l’action publique est visible à plusieurs niveaux. D’autre part, elle permet d’aborder la délicate coordination entre les acteurs publics et privés.

Des actions publiques institutionnalisées et déployées à plusieurs échelles

En France, la préservation de l’environnement s’inscrit progressivement à l’agenda politique à partir des années 1970. On observe une institutionnalisation dès 1971 avec la création du premier ministère de l’écologie (aujourd’hui appelé ministère de la transition écologique). En 1990, un plan national permet l’augmentation conséquente des moyens alloués à la protection de l’environnement. Une agence indépendante (ADEME), des directions régionales ainsi que des instituts de recherche sont créés afin d’assurer une meilleure prise en charge de l’environnement dans les politiques publiques. À partir des années 2000, l’action publique est orchestrée sous couvert de démocratie participative avec notamment l’organisation du « grenelle de l’environnement » en 2007 et plus récemment la Convention citoyenne pour le climat (document 2). Ces débats sont alors l’occasion pour le gouvernement de réunir des associations ou des citoyens tirés au sort afin de préparer les prochaines lois concernant l’environnement. L’action publique pour l’environnement est aujourd’hui déployée à plusieurs niveaux par les pouvoirs publics. Cette gouvernance multi-niveaux s’observe d’abord à l’échelle dite locale, celle des collectivités territoriales (communes, départements et régions). Ainsi, la gestion de l’eau est assurée par les communes alors que les transports sont pris en charge par les régions. Face aux problèmes environnementaux, l’échelon national s’est également progressivement investit dans l’action publique environnementale. Nous entendons ici l’action de l’État et de ses administrations centrales. Cet échelon dispose de moyens d’action de plus en plus conséquents afin d’agir en faveur de l’environnement et ce de manière uniforme sur l’ensemble du territoire. Nous pouvons prendre l’exemple de la fiscalité environnementale qui vise à taxer les activités polluantes, ou encore les subventions finançant les énergies propres ou renouvelables. L’État a de plus la possibilité d’interdire des pratiques dangereuses pour l’environnement ou la santé. Nous pouvons prendre l’exemple de l’interdiction de l’amiante et plus récemment le débat entourant l’interdiction du glyphosate. Enfin, depuis les années 1980, un nouvel échelon tend à s’imposer dans la conduite de l’action publique pour l’environnement. Il s’agit de l’échelon supranational , que ce soit à l’échelle de l’Union européenne ou bien au niveau mondial. La préservation de l’environnement a en effet été mise à l’agenda politique international depuis une quarantaine d’année. Cela s’explique par le fait que climat, composante importante de notre environnement, est un bien commun mondial . Tout le monde peut en pratique dégrader le climat et l’environnement par-delà les frontières, et le fait de dégrader l’environnement suppose une diminution du bien-être commun. Le climat étant un bien commun mondial, l’échelon international s’avère indispensable pour mettre en place des structures d’expertise et de négociations. L’Organisation des Nations unies (ONU) a ainsi organisé en 1972 la première conférence mondiale pour l’environnement, puis a créé en 1988 le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a joué un rôle fondamental dans la conclusion ultérieure des accords climatiques comme le protocole de Kyoto de 1997, ayant permis de fixer des objectifs globaux en matière de réduction des gaz à effets de serre. Chaque année depuis 1995, la Conférence des parties (COP) se réunit pour tenter de faire avancer les négociations entre les pays en faisant partie afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La dernière avancée date de 2015 lors de la réunion à Paris de la COP21. L’Union européenne intervient également de plus en plus dans l’action publique environnementale, comme par exemple avec la mise en œuvre du système européen d’échange de quotas.

Coopération et conflits entretiennent le processus de construction des problèmes environnementaux

L’action publique pour l’environnement est néanmoins sujette à de nombreuses contraintes. Les acteurs engagés dans l’action publique pour l’environnement, par leur diversité et leurs actions à plusieurs niveaux, peuvent entrer en coopération et/ou en conflit . Ces postures ont bien souvent pour conséquence de rendre encore plus visibles les problématiques environnementales. Nous pouvons prendre l’exemple de l’instauration des taxes carbone en France qui ont pour objectif de concilier efficacité écologique et justice sociale (2001, 2010 et plus récemment 2018). La dernière proposition, qui instaurait une hausse de la taxe contribution climat énergie (CCE) est à l’origine du mouvement social des Gilets Jaunes qui perçurent cette taxe comme une injustice. L’absence de débat initial a donc débouché sur l’instauration par le gouvernement d’un « grand débat » dont le point d’aboutissement fut le retrait par le gouvernement de ce projet. Par ailleurs, l’action publique pour l’environnement est très dépendante de l’influence de lobbies . On désigne par ce terme les organisations dont le but est d’influencer les décisions des responsables politiques (gouvernements, députés notamment) dans un sens souhaité. Il peut s’agir de groupes de pression marchands dont l’objectif est la recherche d’intérêts privés (le profit) ou non marchands (recherchant l’intérêt général). L’exemple en France de la loi Grenelle de 2001 est à ce titre assez éclairant. Les acteurs engagés dans la construction de cette loi n’occupent pas le même poids dans les négociations. La moitié des acteurs engagés dans le processus appartenaient au monde des responsables politiques. Près d’un tiers des intervenants appartiennent au secteur privé marchand alors que les associations, environnementales ou non, représentaient seulement 10 % environ des intervenants (document 4). Cet exemple illustre en quoi une action publique pour l’environnement peut parfois être détournée de ces objectifs initiaux au profit d’intérêts privés. À l’échelle européenne, les décisions environnementales doivent également concilier intérêts économiques et demandes citoyennes émanant notamment d’ONG environnementales ou de mouvements citoyens. Néanmoins, les lobbyistes industriels sont surreprésentés à Bruxelles, lieu où s’élabore l’action publique pour l’environnement au niveau européen. Au final, la volonté politique semble en dessous des attentes citoyennes en matière de réponse aux problèmes environnementaux. Cet écart entre action publique et attentes citoyennes tend à rendre le conflit de plus en plus visible. En France, l’État a d’ailleurs été reconnu coupable « d’inaction climatique » en février 2021 à la suite d’une plainte déposée par un collectif de quatre ONG ayant recueilli plus 2,3 millions de signatures. À l’échelle internationale, là encore, rares sont les décisions prises universellement. Hormis le protocole de Montréal de 1987, peu de réglementations ont pu atteindre le seuil de la ratification universelle. Pourtant, lorsque tous les États coopèrent et œuvrent ensemble à la préservation de l’environnement, des résultats concrets se produisent. Le protocole de Montréal mis en œuvre pour interdire l’utilisation de gaz fluorés partout dans le monde a ainsi permis de lutter efficacement contre la formation de trous dans la couche d’ozone. Très peu de réglementations environnementales peuvent en dire autant. Dans les échanges commerciaux, nous observons encore bien souvent une course au moins disant environnemental. Ainsi, les normes environnementales strictes des pays les plus développés côtoient la quasi-absence de réglementation de ce type dans les pays les plus pauvres ainsi que dans les eaux internationales. Non seulement les instruments de lutte contre le réchauffement climatique ne sont pas partout appliqués, mais lorsqu’ils le sont, ils tendent à creuser les inégalités environnementales. Pourtant, les principaux travaux tentant de chiffrer le coût mondial des problèmes environnementaux démontrent une chose : le coût de l’inaction est plus élevé que le coût de l’action pour l’environnement. L’environnement n’est plus seulement un problème de riches. Il questionne désormais la capacité d’un monde divisé à unir ses forces pour déployer des stratégies d’adaptation.

Conclusion :

Pour conclure, la préservation de l’environnement est devenue un problème public grâce aux mobilisations de nombreux acteurs engagés dans un processus de définition du problème et d’inscription à l’agenda politique. Experts scientifiques, ONG et associations, mouvements sociaux et partis politiques ont alerté sur les dangers liés à nos modes de production et de consommation. Leurs mobilisations ont permis de médiatiser le problème et de le politiser. Les pouvoirs publics ont alors inscrit ce problème à l’agenda politique et organisent aujourd’hui l’action publique pour l’environnement à plusieurs niveaux. Le problème est donc visible au sein de la société et alimente en retour le débat démocratique à différents niveaux : du local à l’international.

Après avoir effectué le récapitulatif des grandes idées guidant le raisonnement des parties, il convient en dissertation d’ouvrir sa conclusion sur un phénomène suffisamment proche du sujet. Cela permet d’alors de montrer que le sujet posé a des implications concrètes dans d’autres domaines ou bien qu’il risque d’avoir une influence dans un futur proche.

L’urgence écologique est omniprésente dans les discours. Elle est, pour les jeunes générations notamment, un important motif d’engagement politique. Aux dernières élections municipales françaises, les partis écologistes ont gagné du terrain, notamment dans les métropoles. Se dirige-t-on vers plus de justice écologique à l’avenir ? La société civile aura-t-elle la possibilité de participer davantage aux prises de décisions en matière d’environnement ?

  • Cours : Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? Cours

L'engagement politique contemporain prend des formes variées : vote, militantisme, mandats politiques, syndicalisme, investissement associatif, consommation ou mode de vie engagé. Il répond à des déterminants sociologiques spécifiques (âge, genre, milieu social) qui permettent de comprendre les comportements électoraux et politiques. Par ailleurs, les répertoires de l'engagement politique, tout comme les objets de cet engagement, ont connu de profondes transformations depuis la fin du XX e siècle.

La diversité de l'engagement politique

L'engagement politique désigne la participation des individus à la vie de la société. Il peut varier selon les échelons, les objets et les acteurs. Il peut aussi prendre différentes formes conventionnelles et non conventionnelles. L'engagement politique est soumis à un paradoxe : plus les groupes sociaux sont grands, plus ils ont tendance à l'inaction.

Les échelons, les objets et les acteurs de l'engagement

Échelons, objets et acteurs de l'engagement politique ont profondément évolué avec la transformation des sociétés démocratiques contemporaines.

On assiste à une transformation des échelons de la vie politique : l'engagement politique peut être local, régional, national, européen, mondial.

Il existe des conseils de quartier, des conseils municipaux, départementaux ou régionaux, mais aussi des mouvements associatifs mondiaux, comme les Jeunes pour le climat.

Les objets de l'engagement politique sont de plus en plus divers. Les objets classiques de l'engagement sont :

  • les conflits du travail ;
  • la participation à la vie politique, institutionnelle ou associative.

Aujourd'hui, d'autres formes d'engagement se sont ajoutées :

  • les luttes minoritaires ;
  • les luttes liées à des enjeux de proximité ;
  • la mobilisation pour les causes globales (lutte pour le climat).
  • Les luttes minoritaires visent à défendre les droits de minorités : mouvements antiracistes, pour la reconnaissance LGBT ou contre les discriminations liées à la religion.
  • Les enjeux de proximité peuvent être des mobilisations citoyennes contre des projets d'aménagement.
  • Les causes globales sont l'égalité entre femmes et hommes, l'emploi, l'écologie, etc.

Enfin, l'engagement politique peut être à la fois individuel (une adhésion personnelle pour une cause) ou collectif (un fonctionnement institutionnel ou un collectif informel).

Se présenter aux élections est un engagement politique individuel, être membre d'une association est un engagement collectif.

Les formes de l'engagement politique

L'engagement politique peut être conventionnel (militantisme, vote, syndicalisme, engagement associatif) ou non conventionnel (grèves, manifestations, actions collectives, consommation engagée).

Les formes conventionnelles de l'engagement politique

Les formes conventionnelles de l'engagement politique sont liées à l'action et à l'engagement politique dans le cadre du système institutionnel (mandat politique, vote, syndicalisme, engagement associatif). Ces formes conventionnelles visent à permettre le fonctionnement des mécanismes de la démocratie représentative.

L'engagement politique désigne l'engagement de l'individu citoyen dans un groupe ou parti politique. On différencie ainsi :

  • les sympathisants : ils partagent les idées politiques ;
  • les adhérents : ils participent au financement et à l'élaboration des idées ;
  • les militants : ils participent au fonctionnement total du parti.

Le militantisme politique est l'une des formes de participation démocratique fondamentale. Il est nécessaire au bon fonctionnement de la vie publique en assurant la vitalité des partis et la possibilité d'une compétition politique.

Malgré l'importance du militantisme dans la vie politique et institutionnelle, le nombre d'adhérents des partis politiques reste limité. Les partis français les plus importants comptent ainsi entre 80 000 et 250 000 adhérents.

Les démocraties représentatives fonctionnent avec le système électoral, qui permet le choix des représentants politiques. Le vote, son organisation et sa symbolique sont au cœur des démocraties contemporaines. Le vote permet à l'individu d'exprimer ses idées et ses choix. Il permet également de participer à la légitimation du système démocratique et à la répartition du pouvoir. Le problème de l'abstention électorale constitue un enjeu direct de la démocratie et de son bon fonctionnement.

Le taux d'abstention permet de mesurer l'écart entre le nombre de citoyens inscrits sur les listes électorales et en droit de voter, et le nombre de votes réels. Lors des élections présidentielles de 2017, en France, le taux d'abstention était de 22,2 % au premier tour et de 25,4 % au second tour.

L'engagement syndical constitue une forme particulière d'engagement politique. L'objectif des syndicats est d'influencer les représentants politiques pour obtenir des lois favorables aux intérêts des employés et employeurs défendus. L'activité syndicale résulte de :

  • l'adhésion : participation financière ;
  • l'engagement dans la structure syndicale : élaboration des idées et des actions.

En 2018, le taux de syndicalisation global des salariés (secteurs privé et public) était d'environ 12 %.

L'engagement associatif repose sur la participation du citoyen à un groupe de personnes réunies autour d'un projet commun ou partageant des activités. Les associations sont une partie de la société civile, elles sont reconnues par la loi. Toutes les associations n'ont pas un rôle politique direct. Certaines peuvent jouer un rôle complémentaire dans la vie politique en assurant la diffusion des idées ou en luttant pour certaines causes.

La Licra lutte contre le racisme et l'antisémitisme.

Société civile

La société civile est l'ensemble des associations à caractère non gouvernemental et à but non lucratif qui agissent comme groupes de pression pour influencer les politiques gouvernementales dans un sens favorable aux intérêts généraux.

Depuis une décennie, les associations promouvant les idées politiques (les think tanks ) jouent un rôle grandissant dans la vie politique et institutionnelle.

Le syndicalisme ou l'engagement associatif sont à la frontière entre les formes conventionnelles d'engagement et les formes non conventionnelles. Les syndicats participent à la gestion politique par le biais des conventions collectives. Les associations sont reconnues légalement, mais les uns et les autres organisent des grèves, blocages, manifestations.

Les formes non conventionnelles de l'engagement politique

Les formes non conventionnelles de l'engagement politique sont davantage liées à l'opposition aux formes institutionnelles ou au blocage des mécanismes démocratiques. Elles comprennent les grèves, les manifestations et actions collectives.

Le droit de grève est un droit constitutionnel. Le travail est un droit et non un devoir. Les travailleurs sont engagés dans un contrat mutuel garanti par le droit du travail, qui permet au citoyen de se soustraire à celui-ci pour manifester son désaccord, le dénoncer ou réclamer sa modification. Dans les faits, la grève doit être déclarée par les syndicats selon des conditions définies par les conventions collectives.

La grève doit être distinguée du blocage, terme plus général qui désigne l'action de rendre impossible l'activité productive de manière légale (absence de travail) ou non.

Le droit d'association et de réunion est également un droit constitutionnel. Il permet aux citoyens de manifester collectivement et découle de la liberté d'expression garantie par la Constitution. Les manifestations désignent une action collective d'expression des citoyens. Dans les faits, elles sont encadrées par la loi pour garantir la sécurité des manifestants et plus généralement de la société (déclaration de parcours, lieux).

Il existe de très nombreuses autres formes d'actions collectives qui constituent des formes variées d'engagement politique non conventionnel : sittings, campagnes de tracts, occupations de lieux, boycotts ou au contraire surconsommation de certains produits.

Le développement des médias (presse, radio, télévision) puis d'Internet et des réseaux sociaux a conduit à la création d'un espace médiatique à la fois objet et vecteur de l'expression politique.

On observe de plus en plus de blogs politiques sur Internet.

La distinction entre forme conventionnelle et non conventionnelle de l'engagement politique ne doit pas être confondue avec le caractère autorisé ou légal de l'engagement. Des formes non conventionnelles comme la grève, les blocages, des campagnes d'occupation de lieux ou d'informations sont légales, dans la mesure où elles respectent les prescriptions de la loi. Certaines formes d'engagement peuvent être qualifiées d'actions politiques mais être cependant illégales (destruction de biens, violences aux personnes par exemple).

Parmi les nouvelles formes d'engagement, on constate l'essor de modes de consommation engagée (biologique, éthique ou équitable, véganisme). Ces modes de consommation témoignent d'une volonté d'engagement politique en rapport avec le système économique et social.

  • La consommation « bio » répond à une cause écologique et à la défense générale de l'environnement.
  • Le commerce « équitable » répond à une forme d'engagement politique et social visant à respecter des principes éthiques.

Le paradoxe de l'action collective

L'engagement politique relève d'un paradoxe, décrit par le sociologue américain Mancur Olson : plus les groupes sociaux sont grands, plus ils ont tendance à l'inaction. Cependant, certains mécanismes permettent d'atténuer les effets de ce paradoxe.

Mancur Olson montre que plus les groupes sociaux sont grands, plus leur action est marquée par des phénomènes de « passager clandestin ». Le « passager clandestin » est un individu qui participe au groupe, mais qui se défausse sur les autres pour engendrer l'action collective. Plus un groupe est gros, plus il devrait avoir d'influence. Or, plus il y a de membres, plus il y a d'individus qui attendent l'engagement des autres sans s'impliquer eux-mêmes.

Dans le cas d'une grève, les passagers clandestins attendront que la mobilisation des autres permette d'obtenir des gains sans pour autant faire grève eux-mêmes, pour ne pas perdre de leur salaire.

Dès lors, pour sauver l'action collective, Olson démontre que le groupe a intérêt à se doter de « mécènes » : des membres qui s'investissent davantage et qui ont plus à gagner que les autres, en termes financiers mais aussi en termes symboliques (satisfaction personnelle).

L'exercice de charges électives s'accompagne d'une rétribution réelle (les indemnités financières que touchent les élus) mais également symbolique (prestige lié au pouvoir politique, valorisation de l'engagement associatif et citoyen).

Les mécanismes incitatifs ou contraignants peuvent également diminuer les effets du paradoxe de l'action collective.

  • La formation citoyenne par le système scolaire permet l'émergence d'une conscience politique. C'est un mécanisme incitatif.
  • Certains pays comme la Belgique incluent des dispositifs contraignants (système d'amende) d'exercice du droit de vote.

Les déterminants sociologiques de l'engagement politique

De nombreux facteurs sociaux ou individuels concourent à expliquer les mécanismes de politisation et les choix d'engagement opérés par les individus. Parmi les déterminants sociologiques de l'engagement, on trouve des variables lourdes : la socialisation politique, l'âge, l'appartenance sociale. Mais d'autres variables, d'ordres psychosocial et individuel, entrent également en ligne de compte : l'identification partisane et le vote sur enjeu.

La permanence des variables lourdes

L'émergence de l'individualisme et les transformations du capital culturel et social des individus contribuent à rendre les choix politiques plus autonomes. Cependant, des variables lourdes sont maintenues : la socialisation politique, l'âge et l'appartenance sociale.

La première variable lourde est la socialisation politique. Les formes d'engagement politique et les comportements électoraux sont fortement liés à la socialisation politique des individus. Les travaux d'Anne Muxel montrent que la transmission de l'intérêt politique, la compréhension des mécanismes politiques et les formes d'engagement politique des individus sont déterminés en grande partie par le milieu familial. Cela s'opère selon des processus similaires à la socialisation (interaction, imitation, injonction). Ces processus voient l'individu s'autonomiser tout en se déterminant par rapport à la situation familiale ou professionnelle (reproduction ou au contraire opposition).

Les études statistiques de politisation montrent que le noyau familial (père et mère) est considéré par les individus comme déterminant dans leur choix politique pour 65 % d'entre eux.

L'individu fait des choix qui relèvent d'une certaine stabilité. Ils résultent de variables lourdes, mises en évidence par Paul Lazarsfeld.

La deuxième variable lourde relève de l'âge, du genre et de la génération. Les formes de participation et d'engagement politique étaient conventionnelles dans les années 1950 : engagement politique, syndical. Cette génération demeure active dans ces formes d'engagement-là. En 2020, on constate un plus grand abstentionnisme électoral chez les 18-24 ans mais également une plus grande prédilection pour les formes non conventionnelles d'engagement (consommation engagée, boycott, manifestations diverses). On constate également des différences liées au genre : l'évolution de la société a entraîné un engagement politique plus important des femmes aujourd'hui.

Le mouvement international des Jeunes pour le climat porté par Greta Thunberg en 2019 apparaît comme une forme d'engagement très suivi par la jeunesse.

La dernière variable lourde est l'appartenance à un groupe social élargi ou à une classe sociale spécifique. En fonction du métier, du diplôme ou du niveau de richesse, les préférences électorales sont différentes.

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L'approche psychosociale individuelle

L'approche par les variables lourdes est insuffisante pour expliquer l'ensemble des situations de choix électoraux et d'engagement politique des individus. L'approche psychosociale individuelle permet de mettre en lumière deux facteurs d'engagement : l'identification partisane et le vote sur enjeu.

La seconde moitié du XX e siècle a vu l'effacement des lignes de clivages politiques classiques : opposition ouvrier/bourgeois, clivage gauche/droite. Elle a vu également l'émergence de phénomènes géopolitiques nouveaux et globaux : mondialisation, construction européenne, écologie. Ces phénomènes ont entraîné une redéfinition des enjeux de l'engagement politique et une complexification des choix électoraux.

Approche psychosociale

L'approche psychosociale explique les comportements par des facteurs psychologiques individuels (goûts, choix personnels) qui s'inscrivent dans les possibilités offertes par la société.

Les sociologues et politistes mettent en avant le rôle de l'identification partisane comme déterminant de l'engagement et du choix électoral. Les individus s'identifient de manière individuelle à un courant ou un parti (voire un candidat) dont ils soutiennent l'action sans logiques de contradiction. Les médias, les « influenceurs » ou le marketing peuvent renforcer ce phénomène qui se rapproche des processus de mode.

Lors des campagnes politiques, les partis font régulièrement appel au soutien d'artistes, chanteurs ou acteurs célèbres afin de renforcer leur influence.

Autre facteur d'engagement, le vote sur enjeux. Les individus réagissent de façon rationnelle en opérant un calcul gain/perte correspondant à leur intérêt. Ce calcul s'opère sur :

  • le contenu et les valeurs politiques : le programme d'un candidat par exemple ;
  • l'intérêt d'aller voter : les élections seront-elles suivies d'effet ou non ? ;
  • l'efficacité finale de l'engagement : vote utile, grève par solidarité ou intérêt.

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Les mutations et les nouveaux répertoires de l'engagement politique

À partir des années 1970, l'anti-professionnalisation, l'individualisation de l'engagement et la parlementarisation-pacification ont conduit à de profondes mutations de l'engagement politique. On assiste aujourd'hui à la constitution de nouveaux répertoires de l'engagement : tant au niveau des objectifs, qui visent à une transformation des modes de vie, que des échelles (internationalisation et retour au local) et des acteurs.

Les mutations de l'engagement politique

L'action et l'engagement politique connaissent aujourd'hui trois grandes mutations : l'anti-professionnalisation, l'individualisation de l'engagement et la parlementarisation-pacification.

Des sociologues comme Alain Touraine ou des philosophes comme Michel Foucault ont étudié ces phénomènes.

L'anti-professionnalisation est liée à une crise de représentation des partis politiques et des syndicats. De nouveaux mouvements sociaux soulignent le développement d'une oligarchie gouvernante et des actions collectives rejettent la professionnalisation de leur engagement.

De nouvelles luttes sociales et politiques sont nées à partir des années 1970 comme le féminisme, l'écologie ou l'altermondialisation.

Le mouvement des gilets jaunes en France en 2018-2019 ou les actions dites « d'initiatives citoyennes » correspondent à une autonomisation des mouvements vis-à-vis des institutions habituelles les encadrant (syndicats, partis politiques).

L'individualisation de l'engagement répond à la montée de l'individualisme dans les sociétés modernes. Elle est également liée à l'individualisation des technologies. Les individus peuvent s'engager à distance via Internet ou se mobiliser et se démobiliser très rapidement. Les réseaux sociaux rendent l'engagement potentiellement plus flexible. Les revendications identitaires des nouveaux mouvements sociaux se fondent sur d'autres critères d'appartenance collective que la situation socioprofessionnelle. Ces critères étaient parfois considérés auparavant comme individuels (c'est le cas de l'orientation sexuelle qui fonde les revendications des mouvements LGBT).

Les pétitions sur Internet, les manifestations spontanées, les réactions et commentaires sur les réseaux sociaux sont des preuves de cette individualisation.

La parlementarisation-pacification est un processus de pacification des mœurs politiques et de développement du droit. Les acteurs formulent désormais leurs revendications dans des termes juridiques, afin de produire des revendications qui peuvent être directement intégrées dans la loi. De plus, la pacification des conflits semble progresser, même si les formes d'action violente n'ont pas disparu (notamment dans les manifestations). Les grèves et les manifestations restent marquées par des violences (mouvement des black blocs en 2019) ou des dégâts matériels importants mais, sur le long terme, on constate une diminution de la violence des conflits.

Les manifestations de 1934 ont fait en moyenne 30 morts et 2 000 blessés ; celles de 1953 ont causé 7 morts.

Vers de nouveaux répertoires de l'engagement politique

Les objectifs de l'engagement politique se sont transformés, de même que son échelle et ses acteurs. On parle de nouveaux répertoires de l'engagement politique.

On constate une évolution de la structure même des partis politiques et un renouvellement des acteurs avec un engagement citoyen différent. De nombreux partis politiques aux orientations différentes affirment s'appuyer davantage sur la société civile dans leur fonctionnement.

Podemos en Espagne, les Cinq Étoiles en Italie ou En marche en France disent s'appuyer davantage sur la société civile.

La conquête du pouvoir politique par l'engagement militant ou l'influence auprès du pouvoir par l'engagement syndical se sont affaiblis au profit d'autres formes d'engagement. L'engagement associatif ou les regroupements citoyens visent à une transformation plus générale des conditions de vie quotidienne.

L'essor du secteur « bio » et l'attention plus soutenue aux conditions de fabrication des biens et services dans son ensemble (éthique) illustrent la volonté de transformation des modes de vie sans le recours systématique au monde politique.

Les échelles de l'action et de l'engagement politique se sont modifiées. On constate à la fois :

  • une internationalisation de l'engagement dont témoignent l'essor et l'internationalisation des grandes ONG (Greenpeace, Médecins sans frontières) ;
  • un retour au local à travers les initiatives de proximité (circuits d'approvisionnement courts, solidarité de quartier).

Enfin, l'émergence de nouveaux acteurs, associations, groupements citoyens, think tanks , et le recours à des rapports d'experts indépendants sur des sujets variés (discrimination et inégalité, écologie, emploi) témoignent d'un renouvellement des acteurs de l'engagement politique fédérant les individus.

  • L'ONG Greenpeace commande régulièrement des évaluations indépendantes portant sur le climat et la pollution.
  • D'autres, comme WWF, établissent la liste des espèces en danger ou en voie de disparition à travers le monde.
  • Extinction Rebellion est un mouvement de désobéissance civile, militant pour le climat, sans organisation formelle.

REVISION du Chapitre : Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Par  Stanislas D'ORNANO Professeur de SES Académie de LILLE

REVISION du Chapitre : Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Réviser les bases :

Epreuve composee (il ne s'agit pas d'une véritable épreuve de baccalauréat puisqu'au baccalauréat chaque partie de l'épreuve composée porte sur une question différente du programme), dissertation, epreuve composee : exemple de partie 1, epreuve composee : exemple de partie 1 : première partie : mobilisation des connaissances (4 points), sujet : montrez pourquoi malgré le paradoxe de l’action collective, certains individus s’engagent politiquement., voir la correction.

Le paradoxe de l’action collective (associé à la théorie du « ticket gratuit », free rider , in La logique de l’action collective, 1965, PUF, 1987) énoncé par l’économiste et sociologie américain Mancur Olson repose sur la modélisation suivante : dans un grand nombre de cas et dans un groupe social de grande taille, un acteur devrait s’abstenir de participer à une action collective, car ainsi il maximalise ses propres intérêts, pour deux raisons. D’une part il bénéficie de la redistribution des biens collectifs obtenus par l’action collective des autres acteurs, d’autre part il conserve le privilège de favoriser la poursuite de son propre bonheur privé et évitant les coûts liés à l’engagement (perte de temps, d’argent, stress). Ainsi, on peut observer dans de nombreux pays de faibles taux de syndicalisation alors que les syndicats obtiennent des bénéfices réels pour les salariés.

Nous allons montrer que les travaux sociologiques distinguent deux types de résolution de ce paradoxe, et que par ailleurs les acteurs eux-mêmes sont orientés dans leurs stratégies par la possibilité de rétributions matérielles et symboliques et par le rôle joué par la structuration des opportunités politiques.

Une première résolution du paradoxe, tient à l’observation faite par certains sociologues, critiques à l’égard du paradigme utilitariste d’Olson (je n’agis que lorsque c’est utile pour moi), que les ressorts d’un engagement collectif peuvent être fondés sur les émotions et le sentiment d’appartenance. Ainsi, des considérations éthiques, le souci de renforcer la solidarité d’un groupe, le gain de sociabilité ressenti ou le contrôle interne exercé par celui-ci, l’adhésion à des idéologies ou des valeurs collectives peuvent influencer l’engagement des acteurs.

Mais Mancur Olson a lui-même proposé une solution rationnelle et utilitariste au paradoxe. Les oligarchies syndicales ou partisanes exerceraient un pouvoir de coercition en faisant bénéficier des acteurs acceptant de s’engager de biens personnels non redistribuables et liés à une position dans l’organisation : secrétariat d’une section syndicale ou d’un parti, poste électif… Ces organisations distribuent alors des «  incitations sélectives  » qui récompensent les individus en fonction de leur engagement personnel.

Les militants eux-mêmes acceptant de participer à une mobilisation collective peuvent trouver satisfaction de leur engagement sous forme de rétributions matérielles ou symboliques . Ainsi, le fait d’accéder à des postes de direction dans les partis politiques, la haute fonction publique ou les syndicats, permet d’augmenter ses revenus, d’obtenir des avantages matériels, mais aussi des moyens pour agir conformément à ses convictions ou des gratifications symboliques comme l’estime de soi, le prestige, la notoriété, l’accès à des réseaux de pouvoir.

L’engagement des militants dans une action collective peut également être stimulé par ce que le sociologue américain Doug McAdam nomme la «  structure des opportunités politiques  » entendue comme l’environnement politique auquel sont confrontés les actions collectives et mouvements sociaux , qui peut selon la conjoncture exercer une influence positive ou négative sur leur émergence ou leur développement. Face au système politique (régime politique, système stable ou instable d’alliances partisanes, accès libre ou non aux « forces de relais » comme les médias, degré de pluralité d’opinions parmi les élites) et à l’État (capacité à développer des politiques publiques satisfaisant les revendications collectives), les travaux du sociologue François Chazel ont montré que les mouvements sociaux et les individus qui les composent sont poussés à adopter une stratégie de groupe d’intérêt .  Ainsi, l’introduction d’un mode de scrutin proportionnel en France pour des élections nationales serait un signe favorable pour envisager une arrière militante dans un parti comme Europe Écologie Les Verts (EELV) en France et motiver un engagement collectif. Les travaux d’Olivier Fillieul ont également montré que dans certaines périodes, les ressources acquises dans la sphère militante peuvent faire l’objet de reconversion valorisante dans des institutions étatiques ou à des postes d’ « experts », comme par exemple dans les domaines de la lutte contre le Sida, de l’environnement ou de la lutte humanitaire. Il s’agit ici de fortes incitations à l’engagement individuel et collectif.

EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 2

Epreuve composee : partie 2 : etude d’un document (6 points).

Document : résultats des élections européennes de mai 2019 en France (extraits)

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Source : Ministère de l’Intérieur

Questions :

1) Comment sont calculés le taux de participation et le taux de suffrages exprimés?

2) Montrez que les électeurs français se sont fortement mobilisés lors de l’élection européenne de mai 2019.

En France, le taux de participation électorale s’obtient en retranchant les nombre d’abstentions (les électeurs qui ne vont pas voter) de celui des inscrits sur les listes électorales. Ainsi, le taux d’abstention en France est sous-estimé par rapport au mode de calcul états-unien qui se base sur le nombre d’électeurs potentiels et non pas sur les inscrits. L’indicateur le plus utilisé pour traduire le taux de suffrages exprimés correspond au calcul du résultat nombre de la soustraction des bulletins blancs et nuls au nombre de votants, rapporté au nombre de votants.

Ainsi, pour cette élection européenne de mai 2019 en France, le taux de participation a été du 50,12% et le taux de suffrages exprimés de 95,47%.

Le contexte de l’élection européenne de mai 2019 a bien été analysé dans l’ouvrage du politiste Pascal Perrineau Le grand écart (Plon, nov. 2019 ) : à mi-mandat présidentiel d’Emmanuel Macron, le mouvement des Gilets jaunes  exprime une haine des représentants (l’idée est que la souveraineté du peuple ne peut pas se représenter), la réponse du « grand débat national » a consisté à introduire une certaine dose de démocratie délibérative afin de faire émerger et de rendre visible les priorités des français, le déclin des grands partis politiques de gauche et de droite classiques (PS et LR) s’accélère parallèlement à la montée en puissance de l’électorat associé aux partis « hors-système » (RN, LFI).

Or, dans un tel contexte, l’engagement politique électeurs français a été fort et un peu inattendu. D’une part, le taux de participation de plus de 50% a été le plus fort depuis 1994, et l’un des plus élevés depuis l’instauration de cette élection.

D’autre part, le choix des français s’est porté sur le trio gagnant composé du parti populiste d’extrême droite Rassemblement National (23,34% des suffrages exprimés) suivi de la liste majorité présidentielle Renaissance (22,42%) et du parti écologiste EELV (13,48%) qui fait une percée remarquée.

Derrière ces résultats, l’engagement citoyen d’une majorité d’électeurs consiste à récuser le clivage gauche/ droite traditionnel, à hiérarchiser différemment et de façon plus pragmatique qu’idéologique les priorités sociétales, et à prendre en compte de façon plus marquée l’urgence des problèmes climatiques et environnementaux.

EPREUVE COMPOSEE : Partie 3

Epreuve composee : exemple de partie 3 (10 points), sujet : a l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les répertoires contemporains de l’action collective traduisent à la fois un usage accru des outils numériques et une efficacité politique inégale., document 1 : les mouvements sociaux connectés.

Le présent ouvrage aborde les transformations apportées par les technologies numériques aux trajectoires des mouvements sociaux et de la sphère publique.  L’analyse développée ici s’inscrit dans le contexte des affordances propres aux technologie numériques (i.e. : ce qu’elles facilitent ou rendent possible) et des caractéristiques spécifiques des grandes plateformes logicielles qui jouent désormais un rôle central dans l’organisation des mouvements sociaux du monde entier : Facebook, Twitter, Google et autres. Le principal objectif de ce travail consiste à examiner, au moyen d’analyses conceptuelles fournies et fondées sur une démarche empirique, les mécanismes qui opèrent dans la sphère publique connectée et qui influencent les trajectoires et les dynamiques des mouvements sociaux. (…)

Aucun des dilemmes de l’action collective n’a disparu, mais certains ont radicalement évolué. Les technologies numériques jouent un rôle si important dans les mouvements sociaux de notre époque que de nombreuses mobilisations sont désignées par leur hashtag – la convention de Twitter pour désigner un sujet : #jan25 pour la révolte de la place Tahrir (Le Caire) du 25 janvier 2011, #VemPraRua (« descendez dans la rue ») au brésil, #direngezi pour les manifestations du parc Gezi à istanbul, en Turquie, ou encore #occupywallstreet. Les activistes peuvent incarner leur propre média, mener des campagnes publicitaires, contourner la censure et coordonner facilement leurs actions.

Source     : Zeynep Tufekci, « Twitter et les gaz lacrymogènes. Forces et fragilités de la contestation connectée », C1F éditions, 2019 (Yale University Press, 2017), pp. 32, 36-37.

Document 2 : Les plateformes de propositions de « sortie de crise »

Plateforme « Plan de sortie de crise » (Philippe Martinez, CGT ; Aurélie trouvé, ATTAC ; Jean-François Julliard, Greenpeace France)

En quoi cette initiative est-elle différente des multiples appels parus sur le monde d’après, comme le pacte du « pouvoir de vivre » porté par Nicolas Hulot et Laurent Berger, de la CFDT ?

J.-F. J. : On trouve dans les 34 mesures des actions qui doivent être mises en œuvre immédiatement (masques gratuits pour tous, plan hôpital) et des mesures à court et moyen termes qui vont entraîner une reconstruction écologique et sociale de nos sociétés. On a des mesures radicales qui vont plus loin que la simple incantation.

A. T. : Nous avons invité le Pacte du pouvoir de vivre à participer à notre démarche. Ils n’ont pas souhaité nous rejoindre. Le socle des idées que nous mettons sur la table implique un changement de système, une sortie du système néolibéral et productiviste. Quand on propose que la dette publique détenue par la Banque centrale européenne soit une dette perpétuelle à taux zéro, ce n’est pas rien du point de vue macroéconomique.

Plateforme « Pacte du pouvoir de vivre » (Nicolas Hulot, CFDT)

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Sources  : Nabil Wakim, Sylvia Zappi, entretien avec Philippe Martinez (SG de la CGT), Aurélie Trouvé (coprésidente d’ATTAC), Jean-François Julliard (DG de Greenpeace France), Le Monde 26 mai 2020 ; pactedupouvoirdevivre.fr

Document 3 : Le répertoire d’action politique du mouvement Occupy Wall Street

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Sujet : A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les répertoires contemporains de l’action collective mobilisés par les acteurs sociaux traduisent à la fois un usage accru des outils numériques et une efficacité politique inégale.

Les répertoires contemporains nationaux de l’action collective, c’est-à-dire les types de moyens d’agir en commun sur la base d’intérêts partagés se sont transformés, notamment depuis la crise des Subprimes (printemps 2007) et le Printemps arabe (début 2011) à l’intérieur même d’un modèle « transnational solidariste ».

Ces transformations sont caractérisées par de nouveaux acteurs (des collectifs, comités, processus hybrides société civile-État…) et de nouveaux objectifs et causes (l’environnement, la question décoloniale..), mais également par de nouveaux moyens d’action largement fondés sur la connectivité numérique.

On peut cependant observer que, selon l’acteur social, l’efficacité politique de la mobilisation des outils numériques est très inégale en fonction de la structure et de l’adéquation aux buts visés de chaque répertoire d’acteur, ainsi que de la capacité à infléchir une politique publique sectorielle.

I. Les transformations du répertoire contemporain de l’action politique

Voyons comment, pour une période donnée, un répertoire national de l’action collective se traduit politiquement en répertoire de l’action politique, et en quoi ce dernier s’est complexifié depuis le début du troisième millénaire.

A) Le répertoire contemporain de l’action collective

Les travaux en sociohistoire du politique de Charles Tilly ont montré que la participation politique des individus était – dans une société donnée pour une période donnée – délimitée à l’intérieur d’un cadre d’actions collectives possibles, alors même que l’action collective s’est progressivement politisée au cours de l’histoire. Pour ce dernier, « toute population a un répertoire limité d’actions collectives c’est-à-dire des moyens d’agir en commun sur la base d’intérêts partagés (…) ces différents moyens d’action composant un répertoire » (« La France conteste- de 1600 à nos jours », Fayard, 1986). Selon Ch. Tilly, le répertoire national d’action collective de la France depuis les années 1850 serait « national autonome » (les enjeux sociaux sont pensés à l’échelon national et les doléances adressées aux autorités étatiques plutôt qu’à des notables locaux) ; progressivement depuis les années 1980, le répertoire national caractéristique des sociétés capitalistes démocratiques serait devenu transnational et solidariste, les enjeux liés à la globalisation économique, l’accroissement des inégalités et la dégradation de l’environnement suscitant la mobilisation d’un grand nombre d’acteurs, selon une voie conventionnelle (cadre légal) ou non-conventionnelle (mise en question de la légitimité du système politique).

B) la traduction en répertoire contemporain de l’action politique

La politisation d’un répertoire de l’action collective peut s’expliquer par quatre processus. D’une part, les travaux du socio-historien Norbert Elias ( Le processus de civilisation , 1939) ont montré que sur le temps long dans les sociétés européennes, l’adoucissement des mœurs et la parlementarisation de la vie politique ont conjointement circonscrit la violence à des formes plus encadrées d’actions collectives. D’autre part, le tournant « national-autonome » observé par Charles Tilly à partir du milieu du XIX° siècle s’illustre différemment lors du processus de construction des États-Nations (travaux de l’historien britannique Ernest Gellner) durant la deuxième moitié du XIX° siècle dans chaque pays. Troisième processus : dans chaque cadre national, les groupes d’intérêt et leurs répertoires d’actions collectives vont se structurer face à un type d’État et à une offre politique. Ainsi, le panorama actuel de l’engagement politique résulte d’un face à face entre une demande et une offre politiques orientant le fonctionnement des politiques publiques sectorielles. Les États contemporains sont sectorisés et un secteur est le découpage de la réalité sur laquelle interviennent des acteurs et des groupes d’intérêt considérés comme légitimes (politique de la santé, de l’environnement, du maintien de l’ordre…), et disposant d’une logique autonome. De ce fait enfin, chaque acteur social dans sa spécificité, va développer son propre répertoire de l’action politique (doc.3).

C) la complexification contemporaine des répertoires de l’action politique

L’engagement politique dans une action collective a connu une complexification observable à travers les mutations du répertoire d’actions politiques transnational et solidariste qui avait émergé dans les années 1980 dans les sociétés capitalistes et démocratiques. Le cadre contextuel de cette complexification comporte trois dimensions. Une première dimension est liée à une triple crise aux effets connexes, économique, sociale et de la démocratie représentative, intensifiée depuis la crise des subprimes (printemps 2007).  Une seconde dimension réside dans la montée en puissance de mouvements sociaux numériquement connectés bénéficiant d’ « effets d’affordance » et d’une efficacité inédite. La troisième dimension est idéologique et liée au caractère transnational du nouveau répertoire d’action politique : la grille d’analyse sociétale adossée au concept d’ «  intersectionnalité  » largement importée des États-Unis à la fois est interprétée et utilisée différemment par de nouveaux acteurs sociaux (critique d’une dominations structurelle ; affirmation communautariste), contribue à forger de nouvelles stratégies organisationnelles et des alliances inédites entre composantes de la société civile organisée et partis politiques, et fait l’objet d’échanges croisés entre répertoires nationaux différenciés de l’action politique (not. entre USA et Europe, entre États européens).

II. La connectivité numérique, au cœur de l’engagement politique

Le modèle d’un répertoire « transnational solidariste s’est lui-même transformé depuis quelques décennies, incluant notamment un usage massifs des outils numériques.

A) Les transformations récentes du répertoire transnational et solidariste

Le répertoire « transnational solidariste » constitue depuis les années 1980 le cadre de mobilisations de populations indignées autour de causes comme l’altermondialisme, l’écologie politique, la lutte contre les inégalités et les injustices sociales, et organisées au-delà des frontières nationales.

Cinq traits supplémentaires corrélés caractérisent ce répertoire depuis les années 2000:

  • la mobilisation d’outils numériques
  • la prégnance d’une grille d’analyse (fondée notamment sur le concept d’intersectionnalité)
  • le déploiement de stratégies organisationnelles construites en collectifs
  • la possibilité de divergences ou de convergences entre orientations idéologiques à l’intérieur de ces collectifs
  • une diversification des modalités d’intervention

B) la mobilisation d’outils numériques par les acteurs sociaux : la connectivité

Cette nouvelle caractéristique touche tous les acteurs de la vie politique. Les affordances (possibilités d’action) propres aux technologies numériques et les régulations spécifiques opérées par les grandes plateformes logicielles offrent aux activistes le pouvoir d’incarner leur propre média, de mener des campagnes publicitaires, de contourner la censure et de coordonner facilement leurs actions (doc.1).

Un premier type d’affordances correspond à la connectivité . L’utilisation de technologies numériques (téléphones numériques, SMS, diffusion d’informations sur Twitter et Facebook) a permis la mobilisation massive et spontanée de foules protestataires comme le mouvement Occupy Wall street dès le début de la crise des subprimes en 2008 ou comme le Printemps arabe à partir de février 2011. Ces nouvelles capacités d’action collective se sont cependant heurtées à un contrôle de l’usage des réseaux sociaux par les plateformes logicielles (par exemple la levée de l’anonymat par Facebook ou le traçage d’activistes par les autorités politiques dans les régimes autoritaires). L’ensemble de cette configuration définit les possibilités et limites d’un répertoire de l’action politique pour les mouvements sociaux connectés.

C) la mobilisation d’outils numériques par les acteurs sociaux : la viralité

Un deuxième type d’affordances correspond à la viralité . La convention créée par Twitter pour désigner un sujet permet de regrouper un nombre infini de liens vers des sous-thèmes et de mobiliser simultanément de façon « virale » un très grand nombre d’internautes autour d’une cause ou d’un mot d’ordre, comme « descendez dans la rue » au Brésil. Ainsi, le répertoire d’action politique associé à ces mouvements sociaux protestataires connectés est caractérisé par la connectivité des individus, la transnationalité d’une cause, l’horizontalité de l’organisation politique (absence de hiérarchie dans des réseaux sans leaders).

D’autres acteurs de la vie politique cherchent à exploiter ces affordances (organisation interne, démocratie délibérative). C’est le cas en France de partis politiques comme LFI et LREM (partis de plateforme avec une base politique faible) ou encore de  plateformes de propositions de sortie de crise (doc.2) qui suscitent un nouveau type de coalition entre la société civile organisée et les partis politiques.

III. L’efficacité politique inégale des acteurs sociaux numériquement connectés

Deux critères permettent d’analyser les différence d’efficacité politique des acteurs sociaux connectés : la structure et l’adéquation aux objectifs de chaque répertoire de l’action politique, et la capacité à infléchir des politiques sectorielles menées par l’État.

A) Les types de répertoires d’action politique selon les acteurs sociaux

On peut tenter d’esquisser un tableau typologique des répertoires de l’action politique contemporaine, en partant de la pluralité des situations de mobilisation collective. Comparons des acteurs comme Les Indignés, Occupy Wall Street, Anonymous, la pratique d’un genou à terre, Black Lives Matter, le Comité Adama, la Convention citoyenne pour le climat en organisant une  classification autour de deux critères : les objectifs privilégiés et les ressources mobilisées par chaque acteur, et le type de répertoire national dans lequel il s’inscrit. Ainsi, chaque acteur de la vie politique est caractérisé par un répertoire propre. Par exemple, le mouvement Occupy Wall Street (objectif : lutte pour une régulation de la finance boursière, ressource : scandalisation, type de répertoire : national-autonome américain), le mouvement des Gilets Jaunes (lutte contre inégalités économiques et injustices sociales, nombre et scandalisation, répertoire national-autonome français) et la Convention citoyenne pour le climat (propositions pour réorienter la politique climatique et environnementale, expertise, répertoire national-autonome français + transnational solidariste)  peuvent être comparés en termes de types de répertoires.

Par ailleurs, dans les sociétés démocratiques contemporaines, on peut avoir une coexistence entre un répertoire d’action politique « national-autonome »  et un répertoire « transnational solidariste ». Le mouvement de protestation sociale Black Lives Matter est né aux USA en 2013 dans la communauté africaine-américaine militant contre le racisme systémique envers les Noirs, et plus précisément contre les atteintes mortelles de personnes noires par des policiers blancs. Il s’est développé aux États-Unis et dans le monde entier en mai-juin 2020 suite au décès de George Floyd, dont la mort par étouffement sous le genou d’un policier blanc avait été diffusée en direct. Il s’inscrit d’une part dans le cadre d’un répertoire « national-autonome » américain (les manifestants s’adressent directement de façon médiatisée au Gouvernement), mais par ailleurs sa rapide diffusion mondiale l’inscrit également dans le cadre d’un répertoire d’action politique « transnational et solidariste », qui a par exemple inspiré le comité Adama en France.

B) L’efficacité politique inégale des acteurs sociaux connectés

Ce classement des répertoires de l’action politique contemporaine peut être appliqué à un cas particulier afin de mieux en saisir les spécificités. Le répertoire d’ Occupy Wall Street peut être ainsi analysé de manière comparative. Il mobilise un processus horizontal de prise de décision, pas de revendications (celles-ci selon l’intellectuel Noam Chomsky légitimeraient à tort l’État comme interlocuteur), une faible efficacité politique, une faible expertise mais une influence internationale. En France, en effet, le collectif « Nuit debout » a pu être rapproché des modalités d’action (rassemblements pacifiques, fonctionnement horizontal, idéologie libertaire, catégories sociales à fort capital culturel) d’OWS. En revanche, le mouvement « Gilets Jaunes », en dépit d’une organisation horizontale, est un mouvement social de masse qui a su construire une plateforme de propositions et mobiliser des ressources (occupations de locaux, manifestations interdites médiatisées, association à des grèves…) aboutissant à un véritable rapport de force, forçant le Gouvernement à élargir le dialogue social.

Une autre manière d’utiliser les ressources de la comparaison consiste à singulariser le type de répertoire des acteurs politiques connectés. Le répertoire d’action politique associé aux mouvements sociaux protestataires connectés est caractérisé par la connectivité des individus, la transnationalité d’une cause, l’horizontalité de l’organisation politique (absence de hiérarchie dans des réseaux sans leaders). Par ailleurs, des partis politiques fondés sur une organisation de plateforme (LFI, LREL) sont caractérisés par la recherche d’affordances associées à une forte connectivité, mais également une forte centralisation et une certaine opacité de l’organisation politique, tout en se référant à un répertoire national.

Revenons sur la comparaison entre deux cas de mouvements sociaux connectés, sous l’angle de leur efficacité politique.   La structure du répertoire du  Comité La vérité pour Adama en France  illustre nettement une meilleure efficacité que le mouvement OWS. Sa configuration illustre probablement le mieux la complexification de l’engagement politique à partir des années 2010 dans un pays comme la France. Ici, l’efficacité du répertoire articule trois dimensions :

  • le Comité Adama couvre la quasi-totalité des causes possibles d’un répertoire d’action politique dans la France des années 2010-2020.
  • La stratégie du Comité de mise en œuvre réfléchie de la grille d’analyse des rapports de domination (contrairement au micro-parti Les Indigènes de la république) de l’intersectionnalisme le place au cœur d’une logique de convergence idéologique.
  • De fait, le Comité fédère l’action d’un grand nombre de groupements différents (associations, syndicats, mouvements des gilets jaunes).

Comparativement, le mouvement OWS a manifesté une moindre efficacité politique (dans le cadre du répertoire de l’action politique national américain)  à la fois sous l’angle de l’organisation interne, du mode de gouvernance et du pouvoir d’influence sur les politiques publiques.

C) L’efficacité politique comme capacité à infléchir des politiques sectorielles

Prenons le cas de la Convention pour le climat en France. Ce processus politique complexe (octobre 2019- juin 2020) visait à réorienter dans l’urgence l’économie et la société française dans l’optique d’un développement durable (réduction des émissions de GES de 40% d’ici 2030) et résultait des travaux et de la réflexion émanant de trois instances différentes : les conclusions du Grand Débat national initié par le Président Macron, une proposition du collectif Gilets Jaunes et le Conseil Économique social et Environnemental (CESE). La démarche inédite consistait à permettre à des citoyens tirés au sort de réfléchir sur cette thématique et de faire des propositions au Gouvernement, en dehors des expertises officielles souvent associées à des groupes d’intérêt.

Dans le cadre de la politique environnementale, l’abandon en juillet 2021 du projet de référendum sur le climat voulu par le Président Macron visant à faire inscrire dans la Constitution le principe que « la République garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique » peut être considéré comme un échec collectif de l’ensemble des acteurs du secteur. Cette mesure émanait de la Convention citoyenne pour le climat, mais a été refusée par la majorité conservatrice du Sénat et n’a pas obtenu le soutien de la Gauche, alors même que le Conseil d’État a sommé le pouvoir exécutif d’infléchir la courbe d’émission de gaz à effet de serre. Face à l’imminence des dangers, le citoyen est privé d’un débat crucial et d’un vote décisif.

Or, cet échec ponctue un processus politique complexe, démocratique et innovant, qui avait efficacement mobilisés les outils numériques associés au répertoire transnational solidariste de l’action politique.

Dissertation

Sujet : la variété des engagements politiques est-elle la seule explication à la différenciation des répertoires contemporains de l’action collective .

A travers cette interrogation, il s’agit de contribuer à une question centrale des sciences sociales et de la science politique en particulier : l’obéissance à une institution « librement choisie ». (…) On peut s’interroger sur les propriétés sociales, formes de socialisation ou encore trajectoires biographiques qui disposent – ou non – les individus à se conformer aux attentes des institutions partisanes. Les recherches sur les militants écologistes français ont par exemple montré combien les adhérents des Verts étaient enclins à la critique, voire à l’indiscipline vis-à-vis de leur parti en raison de leurs socialisations et trajectoires antérieures. De même, les travaux sur le PCF suggèrent-ils fréquemment que la culture ouvrière a favorisé l’acceptation de la discipline partisane du Parti.

Plusieurs contributions étayent cette hypothèse. Dans son étude sur les militants des organisations d’Alleanza Nazionale en Italie, Stéphanie Déchézelles (…) souligne que la « discipline partisane interne semble correspondre à de larges égards à l’éducation et aux règles connexes auxquelles les jeunes ont été exposés dans les phases et instances de la socialisation primaire : respect des aînés, sanctions en cas de manquements aux règles de la communauté des semblables, stricte présentation de soi ». (…)

Plus largement, on peut considérer que ce qui a prédisposé à l’adhésion favorise ensuite la discipline, si bien que le respect des prescriptions partisanes peut être vécu moins comme une contrainte que comme le corollaire de l’engagement.

Source : Amin Allal, Nicolas Bué, « Les partis se tiennent par leurs noyaux durs ? Jalons pour une analyse du lien partisan » in Indisciplines partisanes. Comment les partis politiques tiennent leurs militants (A. Allal, N. Bué dir., Septentrion Presses universitaires, 2016, pp. 13,30-31)

Les jeunes des quartiers  « qui ne se mobilisent jamais » , des personnalités  « qu’on n’avait jamais vues avant » , des « gilets jaunes »  « qui n’imaginaient pas avoir des points communs avec cette lutte » , des lycéens militants du climat  « qui veulent que le monde change » , des Blancs plus aisés aussi  « qui commencent à comprendre qu’ils ont leur part dans ce combat » . Ils étaient tous là, le mardi 2 juin, devant le tribunal judiciaire de Paris, pour faire entendre leur voix et leur colère face aux violences policières, à l’appel du comité La Vérité pour Adama, ce jeune homme de 24 ans mort sur le sol de la caserne de Persan (Val-d’Oise) en juillet 2016, après une interpellation musclée par les gendarmes. 20 000, selon la Préfecture de police, au moins 60 000, selon les organisateurs.

Sa sœur, Assa Traoré, ne s’y attendait pas. Ni les militants aguerris qui l’entourent. « Cette mobilisation marque une rupture générationnelle,  analyse Almamy Kanouté, du comité Adama.  Ils sont jeunes, voire très jeunes. »  Personne n’avait vu venir l’ampleur de la mobilisation, qui s’est poursuivie ce week-end dans plusieurs villes de France. Un peu plus de 23000 personnes au total se sont rassemblées à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux.

Source : Abel Mestre et Louise Couvelaire, Comment le comité Adama a réussi une mobilisation surprise contre les violences policières, Le Monde, 8 juin 2020

La consommation engagée possède une histoire assez ancienne, qui trouve ses racines dans le développement des sociétés de consommateurs dès la fin du XVIIIe siècle. Les mobilisations de consommateurs ont toujours été un moyen de contestation politique, qu’il s’agisse d’élargir les droits des citoyens ou de remettre en cause les fonctionnements du marché.

Aujourd’hui, la consommation engagée recouvre une réalité très hétérogène. Il existe plusieurs façons d’en rendre compte. Il est possible par exemple de mettre en avant les causes, comme la défense de l’environnement ou de la justice sociale, qui ont, plus que d’autres, donné lieu à des actions pour mobiliser les consommateurs. Une autre manière consiste à s’intéresser aux tactiques militantes ; on peut alors identifier un vaste répertoire de la consommation engagée. Derrière les mobilisations qui semblent cibler individuellement les consommateurs, comme les appels au boycott, l’usage de labels ou la diffusion de guides d’achat, se trouvent des ressorts classiques de la mobilisation collective : il s’agit notamment de convaincre les consommateurs de s’engager par leurs achats. Analyser la consommation engagée nécessite avant tout d’interroger la capacité des organisations militantes à transformer la consommation en espace d’engagement politique. Ce peut être alors de fournir aux individus des capacités réflexives, en les informant sur les enjeux collectifs et en les aidant à revenir sur leurs propres pratiques, en les engageant à renoncer à la consommation de masse, à moins gaspiller ou à s’opposer à la manipulation publicitaire par exemple.

Source : Sophie Dubuisson-Quellier, La consommation engagée, Presses de Sciences Po, 2018

Document 4 

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L’Engagement politique dans les démocraties contemporaines correspond à l’exercice d’une citoyenneté active et réfléchie comportant des coûts, et qui articule une dimension individuelle et une dimension collective, quelques soient les formes variées par lesquelles il se manifeste. Ainsi, le comportement électoral, qui traduit de façon régulière – au-delà de l’opinion – des attitudes politiques (désintérêt, valeurs conservatrices ou progressistes…) résulte du processus de socialisation politique, largement structuré par le milieu familial. Il peut être observé par le socio-politiste de deux manières : soit comme un acte individuel dont on va présumer un certain degré de rationalité, soit comme un acte collectif exprimant des appartenances sociales, qui peuvent être multiples. Il en va de même pour la consommation engagée (doc.3): des comportements individuels comme participer au boycott d’un produit, privilégier l’achat de ceux qui bénéficient d’un label, lire attentivement les guides comparatifs dans des revues de protection des consommateurs, peuvent être conjugués avec la participation à des mobilisations collectives plus spécifiquement politiques, qui requiert un usage public des arguments, comme renoncer à la consommation de masse ou s’opposer à la manipulation publicitaire.

Dès lors, le constat est aisément fait d’une très grande variété des engagements politiques, dont le socio-politiste peut rendre compte en utilisant des critères comme le degré de respect de l’acteur à l’égard du système politique, les formes d’activité (vote, militantisme, consommation engagée) ou les types d’agents médiateurs (partis politiques, groupes d’intérêt, mouvements sociaux).

Cependant, si chacun de ces engagements variés a sa propre logique, la différenciation des répertoires contemporains de l’action collective s’explique surtout par les transformations d’un répertoire national contemporain de l’action politique et par les facteurs de différenciation propre à chaque situation concrète comme l’objectif visé, les moyens et le mode de gouvernance mis en œuvre ainsi que les stratégies organisationnelles et idéologiques construites.

I. Le constat de la variété des engagements politiques

L’analyse de cette variété peut être conduite selon trois critères : les modes de participation, les formes d’engagement et les types d’acteurs de la vie politique.

A) Les modes de participation à la vie démocratique

La participation politique est selon le politiste Philippe Braud « l’ensemble des activités, individuelles ou collectives, susceptibles de donner aux gouvernés une influence sur le fonctionnement du système politique ». Dans le contexte des démocraties contemporaines, elle renvoie à l’exercice d’une citoyenneté active et réfléchie, dont la pratique effective reste minoritaire, compte tenu du coût lié à la mobilisation (temps, accès à l’information), mais historiquement en augmentation dans ses formes collectives depuis la crise des subprimes (printemps 2007). Elle peut prendre deux formes, dont les frontières sont poreuses du fait des variations dans le temps des interactions entre normes juridiques et normes sociales : ainsi, la participation non-conventionnelle qui renvoie aux formes de participation protestataire se situant soit à la limite soit en rupture de la légalité et qui remettent en cause la légitimité du système politique, peut à un moment donné sous l’effet d’une légitimation dans l’opinion publique, de l’ouverture d’un gouvernement ou du retournement de certains acteurs (ex. des policiers américains qui mettent genou à terre)  glisser dans le cadre d’une participation politique conventionnelle compte tenu d’une modification de la perception de ce qui fait la légitimité du système politique.

Par ailleurs, les citoyens peuvent chercher à influencer le fonctionnement du système politique (articulations entre régime politique, système de partis, mode de scrutin, culture politique) en participant de trois manières à la vie démocratique. Dans sa dimension de démocratie représentative d’abord, le vote du citoyen correspond à une adhésion à un système politique et remplit des fonctions sociales explicites (exprimer des préférences, choisir des représentants) et plus implicites (appartenance à un groupe, partage de valeurs collectives). Mais entre deux élections nationales, les dimensions participative (contribuer à un budget municipal, voter lors d’une primaire dans un parti politique ou une alliance) et délibérative (donner son avis sur le tracé d’une autoroute, dialoguer lors du Grand débat national organisé en France entre le 15 janvier et le 15 mars 2919 sur quatre thèmes : transition écologique, la fiscalité, la citoyenneté, l’organisation de l’État) permettent au citoyen d’exprimer ses préférences, notamment lorsque le mode de scrutin est majoritaire.

B) Les formes d’engagement politique

A côté du vote ou de l’abstention, le citoyen peut d’abord s’engager dans le militantisme partisan, syndical ou associatif. Dans un parti politique, les militants peuvent tracter, coller des affiches, être candidats à une élection.  Les travaux du politiste Nicolas Bué (doc.1) ont montré que la « discipline partisane» (la régulation interne qui à la fois permet la compétition politique, requiert certaines attitudes des adhérents, anticipe des comportements déviants par des statuts) a été contrainte d’évoluer de trois manières. D’une part, la baisse considérable du nombre d’adhérents favorise l’apparition de « partis de plateforme » comme LREM ou LFI en France. D’autre part, la souveraineté des orientations partisanes est revendiquée par l’usage de procédures de démocratie délibérative (vote de motions, primaires) ou participative (not. en Amérique latine) et par l’appropriation de mouvements protestataires (partis de gauche au Mexique ; LFI et le NPA à l’égard des aspirations du mouvement des Gilets Jaunes).

Dans un syndicat, ils peuvent manifester ou organiser une grève. Sur fond de désyndicalisation depuis les années 1980 (Taux de syndicalisation de 10,8% en France en 2020, contre 64,9% en Suède, 34,4% en Italie, 23,4% au Royaume-Uni, 16,5% en Allemagne), l’influence des syndicats dans le système politique français diminue (taux de confiance= 27%), et la configuration syndicale française est orientée vers un syndicalisme de revendications et d’opposition contrastant le syndicalisme allemand ou scandinave (consensuel et coopératif).

Le contexte historique et politique joue enfin un rôle important dans la politisation de certaines associations. Ainsi, les travaux du sociologue Olivier Fillieule consacrés aux carrières militantes dans les associations de lutte contre le Sida dans les années 1980-1990, ont montré que ce processus s’est traduit par une transformation des identités des militants appréhendées par les enquêtes sociologiques à travers la variabilité des motifs (l’interprétation subjective des changements vécus). Dans une période où l’image des associations était fortement liée à l’homosexualité, l’engagement contre le Sida « était redevable de stratégies d’affirmation (et donc de transformations) identitaires visant à la fois l’acceptation de sa propre homosexualité et sa visibilisation dans le monde social » (Les associations de lutte contre le Sida, rapport MIRE, nov. 2000). Plus récemment, le Comité Vérité pour Adama (doc.2) luttant contre les violences policières introduit à la fois une rupture générationnelle et une nouvelle stratégie de « convergence des luttes ».

C) Les types d’acteurs de la vie politique

On peut classiquement distinguer trois types d’acteurs : les partis politiques, les groupes d’intérêt et les mouvements sociaux. D’une part les partis politiques visent l’accès au pouvoir et son exercice alors que les groupes d’intérêt exercent une pression sur les autorités pour faire reconnaître des revendications soit professionnelles (ex. les notaires, les médecins) soit liées à des causes; dans le second cas les bénéfices tirés de l’action peuvent être réalisés au profit d’entrepreneurs de défense d’intérêt (droits de l’homme), de groupes d’intérêt publics (protection de la nature) ou de groupes de plaidoyer (défense de la cause animale). Mais d’autre part selon le sociopolitiste Michel Offerlé, une polarisation de la recherche en sciences sociales sur les « nouveaux mouvements sociaux  » aurait eu pour effet de les constituer en objets sociaux labellisés comme étant légitimes, dévalorisant de ce fait et donc sous-estimant la réalité d’autres groupes d’intérêt moins emblématiques de la modernité. Une coupure artificielle serait alors inférée entre d’un côté la « vraie société civile » identifiable à travers un ensemble de caractéristiques (protestation, non-institutionnalisation, refus des bureaucraties, adaptation aux médias numériques, revendications identitaires post-matérialistes) que l’on retrouve dans Osez le féminisme, Act-up, les Indignés, les Femen ou la Manif pour tous, et par ailleurs des lobbies mûs par des appétits matérialistes comme les syndicats de salariés ou de médecin, le patronat, qui pourtant ont leur part dans l’action collective contemporaine. D’où une triple critique adressée par le socio-politiste à ces typologies classiques : la distinction entre parti politique et groupe d’intérêt n’est pas étanche (les partis s’appuient sur des réseaux incluant des groupes d’intérêt) ;  la distinction entre État et société civile organisée n’est pas nette (l’État est le produit du travail de multiples acteurs) ; la distinction entre intérêt « intéressé » et cause « désintéressée » n’est pas évidente (une cause peut être socialement reconnue ou pas selon le contexte, ou peut se routiniser et être perçue comme un intérêt dans telle ou telle conjoncture).

Cette grande variété observée dans les engagements politiques n’explique qu’en partie les différences, notamment d’efficacité, entre les répertoires contemporains d’action politiques.

II. L’Évolution des cadres nationaux du répertoire contemporain de l’action politique

Appréhendons donc le concept de répertoire d’actions collectives, son processus de politisation, sa configuration et ses avatars contemporains.

A) Du répertoire d’actions collectives au répertoire d’actions politiques

B) Les caractéristiques du répertoire contemporain « transnational-solidariste »

Un répertoire « transnational solidariste » constitue depuis les années 1980 le cadre de mobilisations de populations indignées autour de causes comme l’altermondialisme, l’écologie politique, la lutte contre les inégalités et les injustices sociales, et organisées au-delà des frontières nationales.

- la mobilisation d’outils numériques

- la prégnance d’une grille d’analyse (fondée notamment sur le concept d’intersectionnalité)

- le déploiement de stratégies organisationnelles construites en collectifs

- la possibilité de divergences ou de convergences entre orientations idéologiques

- une diversification des modalités d’intervention

C) Les transformations récentes du répertoire contemporain : la connectivité numérique des acteurs

Cette nouvelle caractéristique touche tous les acteurs de la vie politique. Les affordances (possibilités d’action) propres aux technologies numériques et les régulations spécifiques opérées par les grandes plateformes logicielles offrent aux activistes le pouvoir d’incarner leur propre média, de mener des campagnes publicitaires, de contourner la censure et de coordonner facilement leurs actions.

D’autres acteurs de la vie politique cherchent à exploiter ces affordances (organisation interne, démocratie délibérative). C’est le cas de partis politiques comme LFI et LREM (partis de plateforme avec une base politique faible) ou encore de  plateformes de propositions de sortie de crise qui suscitent un nouveau type de coalition entre société civile organisée et partis politiques.

III. Les critères de différenciation entre les répertoires d’action politiques des acteurs sociaux

Ces critères de différenciation apparaissent dans le document 4. La partie gauche du tableau rend compte de la variété des engagements politiques, illustrée par cinq situations concrètes engageant différents acteurs d’une vie politique nationale, groupes d’intérêt, nouveaux mouvements sociaux ou collectifs inscrits dans une logique conventionnelle ou non-conventionnelle. La partie droite rend compte de la structure des répertoires d’action politiques mobilisés par ces acteurs, en indiquant d’une part l’objectif visé et d’autre part une partie des moyens mobilisés dans chaque situation concrète (il manque ici les modes de gouvernance). Il en résulte une différenciation qui peut s’expliquer de trois manières.

A) Des objectifs, moyens et modes de gouvernance différenciés

L’articulation entre objectifs visés et ressources mises en œuvre éclaire cette différenciation :

-  la Convention citoyenne sur le climat met en œuvre un processus institutionnalisant et une  gouvernance mixte (société civile organisée, citoyens, État) qui articule trois logiques (délibérative, participative, représentative) de la démocratie contemporaine. Différents groupements sont intervenus en amont, pendant et en aval du processus. En amont, le collectif « Gilets jaunes » a été force de propositions ; pendant : participations de citoyens représentants la société civile ; en aval, contrôle des citoyens de l’application par le gouvernement des propositions (débats publics ; élections).ici, l’expertise mobilisée est la principale ressource.

- le mouvement Occupy Wall Street (OWS) se limite volontairement à occuper l’espace public sans revendications, avec une gouvernance horizontale et une faible expertise.

- les plateformes numériques de propositions de sortie de crise (CGT, ATTAC, Greenpeace) pratiquent en fait une occupation de « l’espace public » au sens du philosophe Jürgen Habermas, car elles constituent des supports de débats argumentés ouverts, dépassant les limites des organisations politiques et visant à enrichir le débat d’idées qui accompagne une campagne présidentielle.

- les mouvements associés au Printemps arabe revendiquant plus de démocratie et ceux en France, configurés autour du Comité Adama visant à lutter contre les violences policières et les injustices sociales,  occupent  l’espace public avec revendications. Dans le premier cas, les modalités d’intervention combinent les ressources du nombre et de la connectivité ; dans le second, on a une occupation stratégique complexe qui associe nombre + scandalisation + expertise.

- le mouvement hybride Gilets jaunes traduit un engagement à la fois conventionnel (revendications en matières de pouvoir d’achat dans des manifestations autorisées) et non-conventionnel (manifestations non-autorisées) en conjuguant les ressources du nombre et du scandale.

B) l’influence croisée entre répertoires nationaux d’actions politiques

Un bon exemple de ce phénomène est celui de la grille d’analyse qui se veut transversale des sociétés occidentales contemporaines, fondée sur «  l’intersectionnalité  » (déconstruction de rapports de domination persistants et cumulés) influencée par le mouvement « décolonial » américain associée à la cancel culture , qui est peu à peu partagée de manière hégémonique par de nombreux militants associatifs et membres de collectifs en Europe.

Cependant, il existe des divergences d’interprétation de cette grille d’analyse selon les acteurs politiques. En France par exemple, le comité Adama et le micro-parti Les Indigènes de la République ont en commun une approche décoloniale des problèmes sociétaux; cependant le premier revendique de s’appuyer sur une déconstruction plus rigoureuse et précise des rapports de domination (la mise en évidence d’un « racisme systémique dans la police ») au service d’une stratégie à long terme et se démarque de pratiques qui ont suscité polémiques et divisions comme l’organisation de colloques racialisés (interdits aux Blancs).

C) Des stratégies de coopération et d’alliance inédites

Les affordances liées à la connexion numérique (connectivité, viralité) contribuent à façonner une autre dimension du nouveau répertoire contemporain de l’action politique : elles permettent deux types de convergences entre les acteurs : des convergences organisationnelles et de propositions et des convergences de lutte et idéologiques.

- Les convergences de propositions couplées à une stratégie organisationnelle  s’illustrent dans des collectifs de plateformes : syndicats, associations, ONG, partis politiques inaugurent de nouveaux types de coalition entre acteurs de la société civile organisée et partis politiques. C’est le cas de la plateforme de propositions de sortie de crise construite En mai 2020 par la CGT, ATTAC et Greenpeace en débouchant sur quatre objectifs communs d’un plan de sortie de crise : déconfiner sans discriminer, réduire les inégalités face à l’emploi, l’alimentation et le logement, réorienter la politique monétaire au service de besoins sociaux et environnementaux, imposer par la loi la reconversion écologique et sociale des activités.

Le document élaboré par une coalition d’associations et de syndicats orientés à gauche est structuré comme un véritable programme électoral pour faire face à une triple crise économique et sociale, sanitaire et environnementale. Il a été soumis à l’ensemble des partis politiques de gauche et écologistes. De ce fait, cette formation inédite dans la société civile organisée, pousse les partis politiques à produire un effort de recomposition, de dialogue et d’union à gauche, notamment dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022.

- Les convergences de luttes (idéologiques). Le Comité Traoré envisage une convergence potentielle des luttes sur une base idéologique et une grille d’analyse des rapports de domination sur le long terme plutôt que la perspective insurrectionnelle regroupant des causes hétéroclites. Il y a de ce fait un usage stratégique de la référence idéologique transversale de l’intersectionnalité mobilisé au cas par cas dans tout le champ des causes possibles du répertoire national, plutôt qu’une « convergence des luttes » (stratégie Nuit Debout, qui peut être considérée comme politiquement peu efficace).

La convergence des luttes est une démarche militante qui tend à faire converger dans un mouvement social commun des luttes différentes. Ainsi en France, le mouvement Nuit debout avait tenté cette stratégie en associant lors de rassemblements urbains nocturnes des citoyens engagés autour de buts différents (intermittents, étudiants, chômeurs, salariés mobilisés contre la loi travail, zadistes…) mais visant à faire émerger dans une logique délibérative spontanée des propositions pour une démocratie plus effective. Nuit debout né le 31 mars 2016 en réaction à la loi El Khomri de transformation du code du travail, sans programme défini, imaginait que de la convergence des luttes naîtrait un changement de société.

Ce processus est cependant complexe. On peut distinguer trois niveaux dans la convergence des luttes : celui des buts visés , celui des modes d’action privilégiés (répertoires propres à chaque organisation et types d’alliances stratégiques entre elles) et celui enfin d’une approche idéologique des enjeux sociétaux du moment.

La configuration des luttes sociales en France depuis le mouvement des Gilets Jaunes et surtout depuis le début de l’année 2020 s’est transformée depuis Nuit debout, et l’approche de la thématique de la convergence des luttes adoptée par le comité Adama, organisation politique au carrefour des différentes luttes, témoigne d’une réflexion plus approfondie, stratégique et distanciée, tout en étant significative de la complexification du répertoire national d’actions politiques.

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Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Dans une société démocratique qui valorise l’égalité et la méritocratie, l’engagement politique des individus peut prendre différentes formes (vote, militantisme, engagement associatif, consommation engagée). Qu’est-ce qui les pousse à s’engager ou à ne pas s’engager ? Décryptage et analyse avec les profs de SES Cécile et Eric.

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Qu'est ce que l'engagement politique ?

L'engagement politique est le fait d'effectuer une action individuelle ou de participer à une action collective dans le but de prendre part à la conquête du pouvoir ou de l’influencer.

Les différentes formes de l'engagement politique

Symbole fort de la démocratie, le vote est une forme d’engagement institutionnalisé , « conventionnel ».

Le militantisme

Le militantisme est un engagement dans un parti, un syndicat, une association ou un mouvement social qui se caractérise par une participation active.

► Par exemple, la distribution de tracts.

L'engagement associatif

Une association est un groupe de personnes avec un objectif commun et qui agit de façon collective. L’engagement associatif est politique à partir du moment où il traite de questions qui concernent la vie dans la société.

► Par exemple, la défense de l'environnement, du droit au logement, des travailleurs etc.

La consommation engagée

La consommation engagée est une pratique de consommation qui tient compte des conséquences politiques , sociales et écologiques de l’acte de consommation.

► Par exemple, le boycott de la viande.

Les motivations de l'engagement politique

L’engagement politique s’explique par de multiples paramètres :

  • un avantage pour soi-même
  • les incitations sélectives . Il s’agit d’accorder des avantages spécifiques (incitations sélectives positives) aux membres de l'organisation et/ou aux participants à l’action collective, ou de pénaliser (incitations sélectives négatives) ceux qui n'y participent pas. 
  • les rétributions symboliques qui désignent toutes les formes de récompenses non matérielles (prestige, honneur, nouvelles rencontres, sentiment de donner un sens à sa vie, etc.) qui proviennent de l’action collective.
  • la taille d'un groupe. Un groupe de petite taille fera davantage pression sur les individus pour qu’ils s’engagent qu’un groupe de grande taille.
  • le désir d’être en accord avec ses idées, ses convictions
  • l'altruisme
  • le contexte politique, ce qu’on appelle la structure des opportunités politiques . Il s'agit d'une expression désignant l'environnement politique auquel sont confrontées les actions collectives et mouvements sociaux, et qui peut encourager ou, au contraire, décourager certaines formes d’engagement politique.

► Par exemple, des relais influents et médiatiques dans le groupe comme des personnalités.

Réalisateur : Didier Fraisse

Producteur : France tv studio

Année de copyright : 2020

Année de production : 2020

Année de diffusion : 2020

Publié le 11/12/20

Modifié le 13/06/23

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Comprendre que l’engagement politique prend des formes variées

Comprendre pourquoi, malgré le paradoxe de l’action collective, les individus s’engagent, comprendre que l’engagement politique dépend notamment de variables sociodémographiques, comprendre la diversité et les transformations des objets de l’action collective, des acteurs et de leurs répertoires.

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Spécialité SES (Amérique du Nord 2) - Bac 2022

Filière du bac : Voie générale Epreuve : Spécialité - Sciences Economiques et Sociales (SES) Niveau d'études : Terminale Année : 2022 Session : Normale Centre d'examen : Amérique du Nord 2 Date de l'épreuve : 19 mai 2022 Durée de l'épreuve : 4 heures Calculatrice : Interdite

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Extrait de l'annale : Dissertation : L'engagement politique dépend-il seulement des variables sociodémographiques ? - Patrick Roger, Faut-il rendre le vote obligatoire pour endiguer l'abstention ? - Part d'adhérents à une association en 2017 en France. - Répartition des Gilets jaunes selon leur catégories socioprofessionnelle. - Les raisons de l'engagement des bénévoles des associations. Epreuve composée, sujet A : - Montrez que l'action des pouvoirs publics en faveur de la justice sociale peut produire des effets pervers. - Exportations de haute technologie et dépenses de R&D. - Montrez que le progrès technique est endogène. Epreuve composée, sujet B : - Expliquez un effet du marché unique sur la croissance économique dans l'UE. - Taux de croissance du PIB et contributions des facteurs travail, capital et de la PGF. - Dépênses intérieures brutes de recherche et développement.

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Sujet officiel complet (625 ko) Code repère : 22-SESJ2AN1

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2. Certaines variables sociodémographiques expliquent la force de l’engagement.

2.1. les catégories socioprofessionnelles et le niveau de diplôme sont des marqueurs sociologiques de l’engagement politique..

L’engagement politique n’est pas que le résultat de comportements individuels détachés des groupes auxquels on appartient : lorsque l’on observe quels types de population s’engagent, on s’aperçoit que certains facteurs socioprofessionnels apparaissent explicatifs. C’est particulièrement vrai pour les catégories socioprofessionnelles et le diplôme en France.

Ainsi, certaines catégories socioprofessionnelles s’ investissement plus que d’autres dans l’action politique : on le mesure le plus souvent par l’adhésion à une association ou à un parti politique (sans doute parce que repérer les PCS des participants à une manifestation sera plus difficile...).Les différences observées s’expliquent sans doute dans ce cas par des formes de socialisation secondaire dans le cadre du travail , mais aussi par des capacités et compétences initiales qui ont fait que l’on obtenu tel ou tel statut social: prendre la parole en public, écrire, planifier des actions collectives…De fait, les PCS qui se situent en haut de l’espace social sont souvent surreprésentées parmi les adhérents aux associations, syndicats et partis politiques. En France particulièrement, les cadres et professions intellectuelles supérieures sont plus souvent syndiqués que les autres groupes socioprofessionnels et sont plus nombreux dans les partis politiques. L’enquête SRCV2 (Statistiques sur les Ressources et Conditions de Vie) de 2016 montre ainsi que 9 % des cadres et professions intellectuelles supérieures sont syndiqués, contre 7 % des employés et 5,6 % des ouvriers. Contrairement à une idée préconçue, les employés et les ouvriers sont donc, aujourd’hui, moins souvent engagés syndicalement. En effet, si autrefois la culture ouvrière valorisait l’ action collective , l’engagement syndical, aujourd’hui, ce serait moins le cas des nouvelles générations. On peut aussi noter que les professions indépendantes (agriculteurs et artisans commerçants chefs d’entreprise) représentent une proportion d’adhérents plus importante que leur poids relatif dans la population totale.

Pour ce qui est du diplôme , la règle semble malheureusement assez simple : plus le diplôme est élevé, plus l’engagement politique est important. On retrouve ici l’idée d’incompétence politique qui peut être ressentie chez les moins diplômés, les empêchant de participer pleinement à la vie de la Cité. Ainsi d’après l’INSEE en 2013, si le taux d’adhésion à une association est de 20 % pour les non diplômés, il passe à 55 % pour ceux disposant d’un diplôme supérieur au Bac.

À l’évidence, ces variables socioprofessionnelles sont liées au niveau de vie… mais aussi à des positions sociales dans la stratification sociale .

2.2. Désormais, âge, génération et sexe déterminent aussi largement l’engagement politique.

Aux données socioprofessionnelles s’ajoutent désormais d’autre variables, plus démographiques : il existe des liens entre âges , générations , sexe et engagement ou militantisme politique. Il semble en premier lieu exister des âges plus propices à l’engagement politique que d’autres, même s’il est difficile d’établir avec certitude une corrélation entre âge et investissement politique.

Vous l’avez sans doute observé directement : dans les meetings politiques ou les manifestations syndicales classiques, la proportion de cheveux blancs semble assez importante… C’est que l’engagement politique traditionnel est encore largement associé aux catégories plus âgées, installées et stable professionnellement. Les plus jeunes délaissent en général ces formes d’actions ou d’engagements traditionnels. On le voit notamment dans les syndicats : si 3,7 % des salariés de moins de 30 ans sont syndiqués en 2016 en France, c’est le cas de 9,3 % des trentenaires, et de 14,9 % des salariés âgés de 50 ans et plus.

Par contre, les plus jeunes font toujours l’expérience de la mobilisation et de la contestation, souvent dans le cadre des études supérieures. Cela peut commencer dès le lycée, lorsqu’on se mobilise contre une réforme ou pour obtenir de meilleures conditions d’enseignement, puis cela se poursuit en Université, ou l’engagement et les questions politiques peuvent passionner de nombreux étudiants. La plupart du temps, on observe que cette forme d’engagement est plus éphémère, peu encadrée, mais aussi souvent pour des motifs plus concrets. Les valeurs ne sont pas oubliées pour autant ! Les plus jeunes s’intéressent particulièrement aux questions climatiques par exemple (voir le chapitre « Quelle action publique pour l’environnement ? »).

Il faut cependant toujours se demander s’il s’agit d’un effet d’âge ou d’un effet de génération : l’effet âge signifie que le comportement étudié est spécifique à une tranche d’âge et que chaque population atteignant cette tranche aura un comportement similaire. L’effet génération quant à lui signifie que le comportement étudié est spécifique à une génération, qui va conserver ce comportement en progressant en âge. C’est donc l’ensemble d’une cohorte de personnes qui aura un même comportement politique. Ainsi, certaines générations ont été marquées par un engagement politique plus important, du fait de conditions conjoncturelles particulières. Par exemple, bien que cela soit un peu ancien pour vous, vous devez sans doute avoir entendu parler des soixante-huitards, cette génération qui a connu les manifestations étudiantes de 1968 en France. Pour cette génération, plusieurs idéaux ont été forgés dans la lutte (la liberté -notamment la liberté sexuelle-, l’égalité, la reconnaissance des différences, etc.) et ces idéaux ont constitué des repères pour toute la vie des soixante-huitards. Le phénomène n’a pas été que français : Dans de nombreux pays développés, en Allemagne, aux États-Unis, dans les pays de l’Est, de jeunes baby-boomers, issus de la génération née après la Seconde Guerre mondiale, ont voulu en finir avec un monde corseté et trop rigide.

Le sexe est aussi une variable démographique déterminante de l’engagement. D’abord parce que l’engagement politique reste plutôt masculin, ancré dans une pratique ancienne de la vie politique marquée par un combat « viril » sur la scène politique. Il y a donc encore une sous-représentation des femmes en politiques que ce soit à l’échelle de la participation militante ou de l’élue. Cependant, cette situation semble évoluer favorablement, notamment depuis les lois sur la parité, qui imposent sur les scrutins de listes une égalité homme femme parfaite et qui sanctionnent les partis ne présentant pas assez de femmes sur les scrutins uninominaux. Il faut aussi noter que l’engagement associatif est plutôt féminin : si l’on se focalise sur les associations les plus directement liées à un engagement de type politique, on peut constater que les femmes sont plus fréquemment que les hommes adhérentes d’une association relevant de l’action sanitaire et sociale ou humanitaire et caritative ou de la défense de droits et d’intérêts communs. Enfin, dernière particularité plus récente, il y a un nouvel essor de l’engagement politique des femmes centré sur la défense de la condition féminine (avec de nouvelles associations féministes par exemple).

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Dissertation : Les facteurs de l’engagement

Dissertation

Les facteurs de l’engagement

Analyser la consigne et dégager une problématique

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Problématique. Quelles sont les causes de l’engagement ? Relèvent-elles seulement de motivations individuelles ou sont-elles également déterminées sociologiquement ?

Exploiter les documents

Document 1. Ce diagramme empilé évoque, au travers d’un sondage, des motivations individuelles possibles de l’engagement. Quelle est la part de ceux qui pensent l’action collective utile ? Comment se manifeste, à cet égard, une attitude plus individualiste ?

Document 2. Ce tableau statistique montre que le taux d’adhésion à une association dépend de caractéristiques sociodémographiques. Identifiez l’adhérent « type », en fonction du sexe, de l’âge, du niveau de diplôme, de la catégorie socioprofessionnelle (CSP) et du niveau de vie.

Document 3. Cet histogramme met en évidence l’influence d’un contexte particulier – une loi injuste ou dangereuse – sur l’engagement des individus. Combien tenteraient de faire quelque chose ? Pour quel résultat espéré ?

Document 4. Ce tableau statistique lie les connaissances à la faculté d’expression dans la sphère civique. Quelle est la part des lycéens qui considèrent comprendre les questions politiques ? Et combien sont ceux qui s’estiment capables de participer à la vie politique ?

Définir le plan

Tableau de 2 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 2 lignes ;Ligne 1 : I. Les facteurs individuels de l’engagement; Pourquoi se comporte-t-on en « passager clandestin » ? Pourquoi existe-il néanmoins des actions collectives ?En quoi le contexte constitue un cadre propice à l’engagement ? Que sont les « structures des opportunités politiques » ?; Ligne 2 : II. Les facteurs sociologiques de l’engagement; L’engagement est-il également réparti dans la population ? Quel est le profil sociodémographique type des personnes qui s’engagent ?Pourquoi y a-t-il un profil sociologique particulier des individus engagés ? Montrez le rôle de la socialisation primaire et secondaire notamment.;

Les titres des parties ne doivent pas figurer sur votre copie.

Introduction

[accroche] Les mobilisations collectives récentes – le mouvement des Gilets jaunes, les grèves contre la réforme des retraites, les actions pour le climat, etc. – soulignent l’importance de l’engagement. [présentation du sujet] Qu’est-ce qui pousse les individus à agir pour porter une revendication ou défendre des idées ? L’engagement dépend-il seulement de motivations individuelles ou est-il aussi déterminé par des contraintes sociales ? [problématique] Nous allons montrer dans un premier temps que la participation à des actions collectives repose sur des facteurs individuels, puis dans un second temps que cet engagement est lié à des déterminants sociologiques.

I. Les facteurs individuels de l’engagement

1. les incitations matérielles et morales de l’engagement.

L’individu rationnel, s’appuyant sur un calcul utilitariste coût-bénéfice , a intérêt à se comporter comme un passager clandestin plutôt qu’à s’engager dans une action dont les fruits seront collectifs. Si certains individus se mobilisent néanmoins, c’est qu’ils sont encouragés à le faire par des incitations sélectives qui réservent le bénéfice de l’action collective à ses seuls participants, limitant ainsi les comportements de passager clandestin.

Les individus engagés sont aussi guidés par des rétributions symboliques les poussant à agir : la défense d’une cause, le sentiment de solidarité et de partage, la volonté d’agir ensemble, etc. sont des éléments de motivation qui interviennent dans la décision de participer à des actions collectives. Ainsi, lorsqu’une loi est considérée comme injuste ou dangereuse, la moitié des citoyens considère qu’il est normal de « faire quelque chose seul ou en groupe » et donc de s’engager ( document 3 ).

2. Le rôle du contexte et des opportunités

L’engagement dans des actions collectives dépend de la structure des opportunités politiques et du contexte plus ou moins propice au succès des mobilisations, agissant comme des incitations plus ou moins forte à s’impliquer individuellement. Une cohabitation peut, par exemple, générer un rapport de force plus favorable à des revendications de groupes d’opposition.

Ainsi le projet de loi sur les retraites préparé par le gouvernement d’Édouard Philippe a suscité beaucoup d’inquiétude pour une large partie de la société, dans un contexte de défiance à l’égard de l’exécutif depuis le mouvement des Gilets jaunes débuté en octobre 2018. Ce mécontentement, relayé par les médias et les organisations de salariés, a assurément contribué à la très forte mobilisation de la fin de l’année 2019. Les grèves et les manifestations de grande ampleur ont alors rassemblé bien au-delà des seuls militants syndicaux.

II. Les facteurs sociologiques de l’engagement

1. le profil sociodémographique des individus qui s’engagent.

Une grande partie de l’opinion estime être en capacité de peser sur les décisions ( document 1 ) ; mais tous ne le font pas si l’on en juge par le taux d’adhésion aux diverses organisations, le pourcentage de grévistes ou la présence dans les manifestations. Par exemple, en France, un salarié sur dix est syndiqué et un Français sur cent adhère à un parti politique (données de 2016).

En s’appuyant sur les caractéristiques sociodémographiques des adhérents d’associations, on peut identifier le profil sociologique des personnes engagées : ce sont plus souvent des hommes, âgés, ayant un haut niveau de formation, appartenant à une catégorie socioprofessionnelle moyenne ou supérieure et doté d’un niveau de vie élevé. Ainsi, en 2013, le taux d’adhésion à une association est près de deux fois supérieur chez les 25 % des individus les plus aisés que chez les 25 % les plus modestes, et deux fois et demie supérieur chez les titulaires d’un diplôme supérieur au bac que chez les sans-diplôme ( document 2 ).

2. Le rôle de la socialisation et des compétences politiques

Le profil sociologique des personnes qui s’engagent renvoie à des socialisations politiques différentes selon le milieu social, le sexe ou le parcours d’étude. Dans le cadre de la socialisation primaire , les individus intériorisent des valeurs et des normes qui vont générer des dispositions plus ou moins fortes à s’engager dans des actions collectives. Partager ou non une sensibilité politique, s’intéresser ou non aux débats politiques et citoyens, participer ou non à certaines formes d’action collectives, etc. sont des éléments qui sont transmis au sein de la famille et qui marquent durablement les individus.

Dans le cadre de la socialisation secondaire , à l’école et avec les pairs, les individus acquièrent des ressources et des compétences qu’ils vont pouvoir utiliser en se mobilisant. Expression orale et écrite, histoire et culture politique, réseaux de connaissances, etc. vont constituer des points d’appui à l’engagement . C’est ainsi que 56 % des lycéens en 2018 considèrent comprendre les enjeux politiques de la France, et que 37 % s’estiment capables de participer à la vie politique ( document 4 ).

[bilan] L’engagement dans des actions collectives résulte à la fois de motivations individuelles dans un contexte donné et de déterminants sociologiques qui rendent plus ou moins probable la participation. [ouverture] Dans quelle mesure l’émergence de nouveaux enjeux, tels que le climat, de nouvelles formes et de nouveaux répertoires d’action collective, à l’image des Gilets jaunes ou des ZAD, peut transformer le profil sociologique des acteurs des mobilisations ?

Dissertation : Catégories socioprofessionnelles et structure sociale

Dissertation : les facteurs d’inégalités scolaires.

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