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L'opinion est-elle capable de vérité ?- Terminale- Philosophie

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Savoir si l'opinion est capable de vérité

  • L'opinion est indiscutable, mais personnelle et donc relative.
  • L'opinion peut être utile et pertinente, mais elle n'est pas vérité.
  • Cependant, l'opinion exprime la vérité propre à chacun.

L'opinion est traditionnellement ce que le discours philosophique s'évertue à réduire et à chasser. La considérant comme un type de connaissance inférieure et empirique, la philosophie l'oppose couramment à tout discours cherchant à atteindre une certaine vérité. N'a-t-elle donc rien à voir avec la vérité ?

Avoir une opinion, c'est déjà tenir quelque chose pour vrai . Et on peut souvent se demander quelle part de vérité telle ou telle opinion comporte. Ainsi, si je considère que tout corps animé d'un mouvement doit s'arrêter au bout d'un moment et que je n'en dis pas plus, c'est là une simple opinion. Elle peut être dite fausse puisque, en vertu du principe d'inertie, le corps en mouvement n'a aucune raison de s'arrêter s'il n'est empêché (par des forces de frottements par exemple). Mais, inversement, cette affirmation est on ne peut plus vraie puisque, de fait, je ne rencontrerai jamais au cours de ma vie un objet animé d'un mouvement perpétuel. Mon opinion a donc au moins le mérite d'être en accord avec toute expérience possible pour moi. Elle a quelque chose à voir avec la connaissance puisqu'elle se présente comme jugement à propos d'une réalité et qu'elle nie du même coup l'opinion contraire.

Si l'opinion peut être vraie, elle est en revanche incapable de dire pourquoi elle l'est. Sa force de persuasion dépend essentiellement de la rhétorique déployée pour l'énoncer. Dans de nombreux dialogues de Platon, la seule force du sophiste est de faire montre d'un certain charme et d'un pouvoir de susciter l'admiration pour imposer ce qui n'est qu'une opinion. Mais la persuasion n'est pas la conviction, et l'opinion est proprement impuissante à convaincre véritablement puisqu'elle ne se laisse pas questionner : accepter d'examiner et de critiquer son opinion, c'est sortir du registre de l'opinion pour entrer dans la pensée réflexive. Au contraire, l'opinion s'impose et elle n'est opinion que dans la mesure où elle ne se discute pas .

L'opinion ne serait alors qu'un simple point de vue personnel , un jugement indéfectiblement attaché au sujet qui l'énonce. Si l'opinion dit une vérité, c'est celle d'un sujet particulier. La vérité de l'opinion est éminemment relative . Est-on dès lors encore en droit de parler de vérité ?

Dire que l'on ne peut accéder pleinement à la vérité conduit à adopter un point de vue sceptique  ; dire en revanche que les différentes opinions contiennent la vérité, c'est faire de la vérité un non-sens puisque des propos contradictoires deviendraient alors également vrais. Il semble donc plus pertinent de poser qu'il ne saurait être question de vérité à propos de l'opinion et de rappeler avec Bachelard que « l'opinion a, en droit, toujours tort » ( La Formation de l'esprit scientifique ). C'est en droit , dit Bachelard, que l'opinion a toujours tort et non en fait . Il ne s'agit donc pas de dire qu'il arrive à l'opinion d'être fausse ni même qu'elle est toujours fausse, mais plutôt qu'elle ne saurait être vraie .

La vérité formelle désigne l' absence de contradiction d'un discours ou d'un raisonnement qui pourra dès lors être appelé raisonnement valide . On parle aussi en logique moderne de consistance . La vérité matérielle désigne, quant à elle, l' adéquation entre mon jugement et la réalité (voir Kant, Critique de la raison pure , Logique transcendantale). L'opinion peut sembler matériellement vraie mais, comme le note Bachelard, « s'il arrive [à la science] sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion ». Lorsque l'opinion rencontre la vérité, ce n'est que pur hasard.

L'opinion n'est jamais formellement fausse non plus. L'absence de toute formalisation est justement ce qui la caractérise. Elle peut être utile ou pertinente mais elle n'a pas de valeur de vérité. « L'opinion ne pense pas », toujours selon Bachelard, et elle ne peut avoir accès à la vérité. Elle est même un obstacle dans l'acheminement vers la vérité : Bachelard conclut que « on ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire ». Il n'y a donc pas d'opinion vraie et une théorie fausse (en désaccord avec le réel) est toujours plus vraie que toute opinion « vraie », puisqu'elle répond au moins au critère de vérité formelle. L'opinion ne s'évalue pas à la lumière de la vérité.

Si l'on peut aisément admettre que l'opinion est en droit, c'est-à-dire en vertu même de sa définition et des modalités de son élaboration, incapable de toute vérité comprise comme ce qui peut produire une certitude rationnelle et réflexive (en particulier dans une démonstration à caractère scientifique), cela ne doit pas nous interdire de réfléchir à l'idée d'une vérité de l'opinion, en prenant ce terme de vérité dans une acception plus large et plus lâche.

L'opinion en dit plus sur celui qui l'énonce que sur son objet. Lorsque Pascal, dans ses Pensées , parle de « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », il ne laisse pas entendre qu'il y aurait plusieurs vérités mais simplement que concernant certains domaines, comme la justice en l'occurrence, il n'y a que des opinions considérées comme vérités et qui révèlent le caractère et la mentalité des sujets qui émettent ces opinions.

Énoncer son opinion c'est parler « en son âme et conscience ». La vérité de l'opinion se situe au-delà d'elle-même : non dans ce qu'elle dit mais dans le fait même qu'elle se dise. L'opinion est vraie parce qu'elle correspond à un sentiment vrai et authentique . On ne peut négliger cet aspect de la vérité de l'opinion, surtout si l'on considère l'importance que l'opinion prend dans les sociétés démocratiques modernes et notamment l'importance du référendum comme preuve directe de la souveraineté du peuple. Nous ne sommes jamais certain que l'issue d'un vote corresponde à une vérité politique et garantisse la justice. En revanche, il existe une vérité très particulière et qui est celle de l'opinion qui se donne comme devoir de s'exprimer en toute bonne foi.

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Exemple de sujet : Ce qui est flagrant est-il vrai ?

Nous pouvons considérer le vrai comme ce qui est jugé exact par l’esprit, c’est-à-dire qu’une chose est vraie si elle apparaît conformément à l’idée que l’esprit s’en fait. La vérité est donc une forme d’adéquation entre l’expérience des choses et les idées de l’esprit. À cet égard, ce qui est flagrant, c’est-à-dire est évident, saute aux yeux ne correspond pas nécessairement à l’idée que l’esprit peut avoir. Nous ne choisissons pas ce qui s’impose à notre vue et ce que nous voyons peut nous sembler absurde par rapport à ce que nous pensons. Néanmoins, ce que nous pensons est également très largement déterminé par la force de ce qui s’impose à nous. L’esprit ne pense, nous semble-t-il, que par rapport à ce qui s’impose à lui, c’est-à-dire aussi bien par ce que l’expérience sensible nous communique comme impressions que parce que nous ressentons et pensons de façon presque immédiate et involontaire. Dès lors, le paradoxe de ce sujet tient au fait que ce qui est flagrant ne résulte pas d’un travail de l’esprit et semble par là douteux, alors même qu’il s’impose avec la force de l’évidence qui le donne pour vrai et i... [voir le corrigé complet]

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La connaissance. La raison,la vérité = Le rationalisme- Croyance et opinion- L'empirisme-Dossier le réel et le virtuel

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Qu'est-ce que la vérité?

La  vérité  (du latin  veritas , « vérité », dérivé de  verus , « vrai ») est la correspondance entre une proposition et la réalité à laquelle cette proposition réfère - La première définition de la vérité repose sur la correspondance entre un énoncé, qui est dit « vrai », et la réalité. La vérité = adéquation entre la réalité et l'homme qui la pense.  Un énoncé est vrai seulement s'il correspond à la chose à laquelle il réfère dans la réalité.

Spinoza Pensées métaphysiques ,  trad. R. Caillois, Gallimard, La Pléiade, pp. 316-317.

La première significatiion de  vrai  et de  faux  semble avoir son origine dans les récits; et l'on a dit vrai un récit quand le fait raconté était réellement arrivé; faux, quand le fait raconté n'était arrivé nulle part. Plus tard, les philosophes ont employé le mot pour désigner l'accord d'une idée avec son objet; ainsi, on appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même; fausse, celle qui montre une chose autrement qu'elle n'est en réalité. Les idées ne sont pas autre chose en effet que des récits ou des histoires de la nature dans l'esprit. Et de là on en est venu à désigner de la même façon, par métaphore, des choses inertse; ainsi, quand nous disons de l'or vrai ou de l'or faux, comme si l'or qui nous est présenté racontait quelque chose sur lui-même, ce qui est ou n'est pas en lui.

Qu'est-ce qu'une vérité de fait? 

Hume prend l'exemple du lever du soleil pour établir sa distinction entre vérités de fait et vérités de raison: 

" Les vérités de fait ne sont pas aussi certaines que les vérités de raison :  il n'est donc pas absolument certain que le soleil se lèvera demain, car le contraire n'est pas contradictoir e ." Hume. 

 les vérités de fait sont contingentes et leur opposé est possible

Contingent

Non nécessaire. Est contingent ce qui pourrait être différent, ce qui, dit Aristote, pourrait être ou ne pas être sous quelque rapport que ce soit.

Quelque chose est contingent quand son contraire est possible. (Leibniz)

Aristote distingue la science théorique qui porte sur le nécessaire de l'action pratique qui porte sur le contingent.

Nécessaire

Caractère de ce qui ne peut pas être autrement. Ce dont le contraire est impossible.

On distingue:

Possible

Est possible

remarquons que le possible sert à définir le nécessaire (ce dont le contraire est impossible) et le contingent (ce dont le contraire est possible)

 "Je distingue entre les vérités de fait et les vérités de raison. Les vérités de fait ne peuvent être vérifiées que par leur confrontation avec les vérités de raison, et par leur réduction aux perceptions immédiates qui sont en nous, et dont S. Augustin et M. Descartes ont fort bien reconnu qu'on ne saurait douter ; c'est-à-dire, nous ne saurions douter que nous pensons, et même que nous pensons telles ou telles choses. Mais, pour juger si nos apparitions internes ont quelque réalité dans les choses, et pour passer des pensées aux objets ; mon sentiment est, qu'il faut considérer si nos perceptions sont bien liées entre elles et avec d'autres que nous avons eues, en sorte que les règles des mathématiques et autres vérités de raison y aient lieu : en ce cas, on doit les tenir pour réelles; et je crois que c'est l'unique moyen de les distinguer des imaginations, des songes, et des visions. Ainsi la vérité des choses hors de nous ne saurait être reconnue que par la liaison des phénomènes. Le  critérion  des vérités de raison, ou qui viennent des  conceptions , consiste dans un usage exact des règles de la Logique."

Leibniz ,  Essais de Théodicée , 1710, "Remarques sur le livre de l'origine du mal", GF-Flammarion, 1969, p. 390-391.

Une vérité de raison

Elle est nécessaire et non contingente - un e?nonce? est vrai par ses relations logiques internes. Ex 2+2=4

La raison et la vérité = Le rationalisme : Le rationalisme cartésien « Je pense donc je suis » = cogito ergo sum -

Le rationalisme :

• Définition : c’est une doctrine qui pose que la connaissance relève de la raison. On peut illustrer cette idée avec Brunschvicg : « l’intelligence humaine peut tout comprendre » ou encore, Hegel : « Tout ce qui est réel et rationnel et tout ce qui est rationnel est réel ».

• Le principe de raison suffisante : le rationalisme considère que la raison peut tout comprendre, on peut alors poser une intelligibilité universelle et affirmer que :

1. Tout fait a une cause : principe de causalité.

2. Tout fait a une loi : Principe de déterminisme.

3. Tout fait a une fin : Principe de finalité.

4. Impossible qu’1 chose soit et ne soit pas : Principe de contradiction.

Ainsi Belon le rationalisme, la raison peut tout comprendre selon la cause, le déterminisme, la finalité et la non-contradiction. Le principe de raison suffisante permet de rendre compte de tout et élimine le hasard et la contingence et l’irrationnel.

L’irrationnel :

On définit l’irrationnel comme ce qui est contraire ou inaccessible à la raison. On peut considérer qu’un phénomène qui échappe à la raison comme « les miracles » est un phénomène irrationnel. Nous pouvons élargir la définition et affirmer que l’irrationnel est ce dont la raison ne peut rendre compte à un moment donné comme par exemple le tonnerre dans l’antiquité. Les irrationnels obligent l’homme à reconnaître les limites de la raison et de ce fait, la finitude de l’homme. Si les irrationnels existent alors, la connaissance est relative, la raison ne pouvant comprendre que ce qui lui est accessible. L’irrationnel peut aussi être « ce qui ne procède pas de la raison » comme, l’imagination, la passion.

Le rationalisme cartésien :

Descartes veut fonder une mathématique universelle et cherche en philosophie une vérité dont la certitude serait égale à celle des mathématiques. Il suit le raisonnement mathématique, appelé un raisonnement discursif qui comprend l’intuition et la déduction :

• L’intuition : Selon Descartes suppose l’évidence, c’est une notion simple qui n’est pas déduite mais qui va permettre de déduire les autres notions. L’évidence renvoie chez Descartes à la vérité et la vérité suppose la clarté et la distinction : « ce qui est clair et distinct, ce qui est conçu clairement et distinctement ne peut être faux ». L’intuition est donc claire et distincte donc vraie car les critères de vérité sont selon Descartes la clarté et la distinction : l’évidence.

• La déduction : la déduction par opposition à l’intuition n’est pas évidente. La vérité de la déduction n’est pas immédiate. Elle suppose la certitude de la mémoire. On déduit, on infère une chose d’une autre à partir d’un premier principe connu par intuition donc vrai. Les conclusions sont donc tirées d’autres choses connues avec certitude. Cependant, le premier principe est toujours connu par intuition tandis que les conclusions le sont par déduction.

Comment ce schéma s’applique t’il à la philosophie ? Comment le philosophe peut-il atteindre la certitude mathématique ?

Descartes nous dit que le point de départ en philosophie est le doute qui doit être méthodique, il faut suspendre son jugement et hyperbolique, poussée à l’extrême.

Dans la 2e?me Me?ditation Descartes e?crit : « Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n’a jamais e?te? de tout ce que ma me?moire remplie de mensonges me repre?sente ; je pense n’avoir aucun sens ; je crois que le corps, la figure, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit. Qu’est-ce donc qui pourra e?tre estime? ve?ritable ? Peut-e?tre rien autre chose, sinon qu’il n’y a rien au monde de certain. »

D’où l’hypothèse d’un dieu trompeur chez Descartes doublée de la fiction d’un malin génie qui emploierait toute son énergie à nous tromper. Il représenterait donc l’illusion, source d’erreurs pour l’homme qui prend les fictions pour des réalités. L’homme doute et suspend son jugement et c’est dans l’acte de douter que s’affirme le sujet pensant. Ainsi, le malin génie peut me tromper autant qu’il voudra, s’il me trompe, c’est que je suis. « Je doute mais tandis que je doute je ne peux douter que je pense et si je pense, je suis car pour penser, il faut être ».

« Je pense donc je suis » = cogito ergo sum

Nous retrouvons la notion simple, non déduite qu’est l’existence et qui sert à déduire la pensée connue par déduction. Il y a donc une conjonction nécessaire entre ma pensée et mon existence. L’existence est première, « pour penser, il faut être ». L’existence relève de l’intuition et la pensée de la déduction.

L’esprit triomphe du doute. La première certitude est donc « je suis », « j’existe » et à partir de l’existence, on peut déduire la pensée. L’esprit sort du doute. On retrouve donc en philosophie une certitude égale à la certitude mathématique. On peut donc appliquer la déduction à la philosophie.

Ainsi, a? cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait aucune chose qui fu?t telle qu’ils nous la font imaginer. Et parce qu’il y a des hommes qui se me?prennent en raisonnant, me?me touchant les plus simples matie?res de ge?ome?trie, et y font des paralogismes, jugeant que j’e?tais sujet a? faillir, autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avais prises auparavant pour de?monstrations. Et enfin, conside?rant que toutes les me?mes pense?es, que nous avons e?tant e?veille?s, nous peuvent aussi venir, quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me re?solus de feindre que toutes les choses qui m’e?taient jamais entre?es en l’esprit n’e?taient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais, aussito?t apre?s, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout e?tait faux, il fallait ne?cessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette ve?rite? : je pense, donc je suis, e?tait si ferme et si assure?e, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’e?taient pas capables de l’e?branler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.

Descartes , Discours de la me?thode (1637), quatrie?me partie

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Le Scepticisme :

Le scepticisme est un courant philosophique du 4ème siècle avant J.C. Le représentant est Pyrrhon, il est impossible d’atteindre une certitude. Rien n’est juste ou injuste, beau ou laid, rien n’existe du point de vue de la vérité… Chaque chose n’est pas plus ceci que cela ». Il n’existe donc que des apparences, c'est-à-dire des phénomènes. Le Doute est donc un point de départ de la sagesse sceptique mais l’homme ne sort pas de ce doute puisqu’il ne peut rien dire sur rien, une chose par exemple n’est pas plus juste qu’injuste, pas plus ceci que cela. Le doute = point de départ + point d’arrivée. Le doute fait que l’homme ne sort pas des apparences ou des phénomènes. A la différence de : Descartes = Doute = point de départ hyperbolique, méthodique mais le doute n’est pas un point d’arrivée. L’homme sort du doute par la vérité indubitable : Il ne doute plus de son existence : « Pour penser il faut être ». • L’existence est première = je ne doute plus de l’existence, c’est une évidence • La pensée, je ne doute plus de ma pensée car elle est déduite de mon existence. Cogito = Vérité indubitable = Point d’arrivée. Selon les sceptiques, il est impossible d’établir une certitude. Les arguments sceptiques : L’argument de la discordance : On ne peut ni approuver, ni réfuter une proposition car les opinions sont variées et en constante opposition. Régression à l’infini : Pour poser une preuve, elle doit être justifiée à partir d’une autre preuve et ainsi de suite à l’infini. L’argument de la relation : il n’y a pas de vérité que relative, les choses en effets ne sont pas appréhendées par elles-mêmes mais relativement à autre chose, la grandeur par rapport à la petitesse.

 La raison ne peut pas tout connaître : un nouvel ordre de connaissance, le cœur 

Pascal oppose la raison, un autre ordre de connaissance : le Cœur. Nous retrouvons dans ses citations la tendance à valoriser le cœur par rapport à la raison : « le cœur a des raisons que la raison ignore ».

Les pensées.

Le penseur affirme qu’il existe une connaissance par les sentiments. La connaissance ne suppose pas seulement la raison, il faut intégrer toutes les puissances de la vie. Il faut admettre une pensée irrationnelle. La rationalité a des limites et se laisse dépasser en particulier par la spiritualité. « La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent » ? Le principe de raison suffisante est donc sacrifié au profit des raisons du cœur.

Dissertation = Y a-t-il un sens à débattre de la vérité ?

Distinctions conceptuelles :

Sens : direction / but, finalité

Vérité / certitude

Débat / doute

Le raisonnement s’organise autour de la relation entre la vérité et la certitude

Reformulation : le débat peut-il aider à trouver la vérité ?

Problématisation : le sujet suggère d’une part qu’il est inutile de débattre de la vérité, car si on a déjà la vérité, à quoi bon la remettre en question dans le débat ? Mais d’autre part il suggère que la discussion philosophique peut permettre de se rapprocher de la vérité, qui est très différente de la certitude.

Plan possible :

I- Il n’y a pas de sens (direction) à débattre de la vérité puisque débattre revient à douter : le débat c’est presque la marche arrière de la vérité, il n’a pas de sens puisqu’il va dans la mauvaise direction

A/ Lorsqu’il y a un débat c’est qu’il n’y a pas certitude. Or la vérité se doit d’être certaine ; donc il n’y a pas de sens à débattre de la vérité puisqu’on sait déjà que ce qui est vrai est certain et ne peut être remis en question. Il est absurde d’en douter.

B/ En effet le doute nous éloigne de la certitude, c’est-à-dire de la vérité. On peut voir avec Descartes, dans ses  Méditations Métaphysiques , qu’il y a en nous des idées nécessairement vraies, innées, telles le « je pense donc je suis ». Or le débat nous éloigne de ces vérités en les remettant en question.

C/ La Vérité se connaît comme Vérité. Pour Hegel, l’Idée absolue est la Vérité, qui se sait telle, toute Vérité ; la vérité qui doute n’est déjà plus vérité, elle est errance, illusion, erreur. La Vérité est ce qui nous éloigne du doute. Débattre nous éloigne de la vérité et nous rapproche du doute.

II- La vérité reste subjective, et différente de la certitude : débattre permet donc de parvenir à une vérité commune grâce aux vertus du dialogue. Il peut y avoir un sens (direction) à débattre de la vérité car, pour utiliser une métaphore géographique, le débat nous  rapproche  de la vérité

A/ le chemin à la vérité est tortueux ; la doute méthodique est une bonne manière d’y accéder. Descartes propose ainsi de douter, non pas de tout, mais de tout sauf des idées claires et distinctes. Méthodiquement rétablir la connaissance en partant du seul postulat que « je pense donc je suis », et voir comme dépasser l’erreur grâce au doute, en ne rétablissant que ce dont je suis absolument certain. Cela peut donc se faire par exemple par un débat suivant une méthode rigoureuse.

B/ Pour Merleau-Ponty, le dialogue est un acte philosophique et phénoménologique très fort par lequel on peut créer un « être-à-deux », c’est-à-dire : une union langagière et intellectuelle de deux êtres qui se rapprochent par là-même d’une vérité plus forte que leurs vérités individuelles, car la vérité du dialogue devient transcendante, surplombante.

C/ le débat contient certes intrinsèquement une forme d’erreur, d’incertitude, de doute, d’errance, etc. Mais on peut trouver la vérité par l’erreur encore mieux que par la certitude. Pour Bachelard, c’est en revenant sur un passé d’erreurs que nous trouvons la vérité. Le doute se fait rétrospection pour mieux nous voir nous-mêmes dans notre vérité.

III- La vérité est contenue dans le fait même de débattre : le débat est non seulement utile mais aussi nécessaire à la vérité. Il y a donc un sens (but, finalité) au fait de débattre de la vérité, puisque c’est précisément la manière par laquelle on peut la trouver.

A/ On peut ici distinguer vérité et certitude. La certitude est connaissance figée ; la vérité quant à elle se situe dans le mouvement perpétuellement renouvelé de la vie. On peut voir avec Bergson que chercher à figer le monde, à lui apposer des grilles de lectures sûres d’elles-mêmes, prédéfinies, ce n’est pas mieux le connaître dans sa vérité mais lui faire défaut. La vérité n’est pas certitude mais débat, elle n’est pas figée mais en perpétuel mouvement.

B/ La vérité est recherche de vérité : en débattant, en discutant, en dialoguant, en partageant les expériences ! Pour Spinoza, l’erreur provient d’un manque de connaissance. On peut alors tenter de définir la vérité dans ce chemin pour combler le manque de connaissance d’où surgit l’erreur. La vérité est quête de soi et de l’autre dans le geste intersubjectif du débat, et non pas certitude de son existence.

C/ Le privilège attribué à la clarté est un préjugé moral, nous dit Nietzsche. Tout se passe comme si le débat était dévalué dans son potentiel créateur, alors même que sans lui, il n’y aurait pas de vérité. Observer le monde dans un filtre clair, sûr, « vrai », c’est se bercer d’illusions et non pas trouver la vérité mais s’en éloigné. Ce n’est pas le débat qui éloigne de la vérité, mais la certitude elle-même.

Faut-il démontrer pour savoir ?

La démonstration est un raisonnement qui permet d’établir la nécessité d’une vérité, elle procède par un enchaînement logique. .

Notre sujet se pose en fait la question de savoir s'il exisste une connaissance fiable? Qu'est-ce qui rend une connaissance fiable? Le savoir est-il le résultat d'une démonstration? Certaines connaissances s'obtiennent elles autrement que par démonstration? Est-ce un passage obligatoire pour connaître? Certaines vérités échappent-elles à la science?

La démonstration : un passage obligatoire pour connaître

La démonstration confère une valeur universelle. Une connaissance est vraie dans tous les cas. Descartes : dans sa quête de vérité propose pour s'élever à une certitude égale à la certitude mathématique, de suivre le modèle scientifique et de s'appuyer sur une méthode mathématique. Il part d'une notion simple et déduit à partir d'une évidence. Il obtient ainsi un savoir clair et distinct qui par définition ne peut-être faux. Le cogito est ainsi le fruit d'un savoir déduit. Pour penser il faut être. L'existence est la notion première non déduite tandis que la pensée en découle. L'existence est la notion simple. Ce qui confère au cogito la vérité indubitable. La démonstration est donc le meilleur moyen d’étendre les connaissances à partir de quelques vérités premières.

La démonstration nous éloigne et nous protège des pseudo-savoirs

Syllogisme : raisonnement logique basé sur trois propositions. Le savoir donné par ce raisonnement est toujours vrai d'un point de vue formel

Tous les hommes sont mortels

Or Socrate est mortel

Donc Socrate est mortel

Même s'il peut-être dans certains cas de figure faux d'un point de vue matériel, il est toujours vrai d'un point de vue formel.

Les limites de la démonstration

L'ascension vers le savoir ne relève pas forcément de la démonstration. On peut citer l'exemple de Platon avec dans la République la visée de l'anhypothétique (savoir qui échappe à la démonstration)

La rigueur mathématique peut avoir quelques limites ainsi que le suggèrent les sceptiques. On parle de pétition de principe, de paralogisme, de régression à l'infini. La faiblesse de la démonstration serait ainsi démontrée.

La démonstration ne serait pas le critère exclusif du savoir, il y a l'expérience.

= savoirs qui, par essence, ne relèvent pas de la démonstration = l'art, la métaphysique, la religion (dans ce cas précis, on parle de vérité révélée). On peut développer avec Pascal pour qui Dieu est caché à la raison et se dévoile au coeur, autre ordre de connaissance.

LE MENSONGE EST-IL ADMISSIBLE EN CERTAINES CIRCONSTANCES ? Faut-il toujours dire la vérité?

LE MENSONGE EST-IL ADMISSIBLE EN CERTAINES CIRCONSTANCES ?  

Qui dit mensonge dit vérité, et qui dit vérité dit mensonge. Ainsi, les deux vont de paires. Le mensonge altère la vérité, trompe l'autre tout en sachant pertinemment que ce qui est énoncé est faux. Le mensonge est donc différent de l'erreur, car celui qui la commet n'a pas conscience de la fausseté de son acte, de sa parole ou de son jugement. Après tout, si nous mentons n'est-ce pas autrement que par choix ? Le mensonge est-il admissible en certaines circonstances ? Même si le mensonge et la vérité sont liés, ils s'opposent en tous points et ne peuvent coexister ensemble. Est-ce que le mensonge est préférable ou bien est-ce que l'on se doit de dire la vérité ? Nous verrons donc dans une première partie, que parfois le mensonge nous semble être une bonne solution, puis nous montrerons qu'il faut toujours dire la vérité et enfin nous tenterons de trouver un semblant de réponse dans une troisième partie.

 Lire la dissertation

Emmanuel KANT

La ve?racite? dans les de?clarations que l’on ne peut e?viter est le devoir formel de l’homme envers chacun, quelque grave inconve?nient qu’il en puisse re?sulter pour lui ou pour un autre(…). Il suffit donc de de?finir le mensonge, une de?claration volontairement fausse faite a? un autre homme (…) Il est possible qu’apre?s que vous avez loyalement re?pondu oui au meurtrier qui vous demandait si son ennemi e?tait dans la maison, celui-ci en sorte inaperc?u et e?chappe ainsi aux mains de l’assassin, de telle sorte que le crime n’ait pas lieu ; mais, si vous avez menti en disant qu’il n’e?tait pas a? la maison et qu’e?tant re?ellement sorti (a? votre insu) il soit rencontre? par le meurtrier, qui commette son crime sur lui, alors vous pouvez e?tre justement accuse? d’avoir cause? sa mort. En effet, si vous aviez dit la ve?rite?, comme vous la saviez, peut-e?tre le meurtrier, en cherchant son ennemi dans la maison, eu?t-il e?te? saisi par des voisins accourus a? temps, et le crime n’aurait-il pas eu lieu. Celui donc qui ment, quelque ge?ne?reuse que puisse e?tre son intention, doit, me?me devant le tribunal civil, encourir la responsabilite? de son mensonge et porter la peine des conse?quences, si impre?vues qu’elles puissent e?tre. C’est que la ve?racite? est un devoir qui doit e?tre regarde? comme la base de tous les devoirs fonde?s sur un contrat, et que, si l’on admet la moindre exception dans la loi de ces devoirs, on la rend chancelante et inutile.

C’est donc un ordre sacre? de la raison, un ordre qui n’admet pas de condition, et qu’aucun inconve?nient ne saurait restreindre, que celui qui nous prescrit d’e?tre ve?ridiques (loyaux) dans toutes nos de?clarations.

Emmanuel Kant, D’un pre?tendu droit de mentir par humanite?, 1797

Raison, vérité, croyance et opinion - L'allégorie de la caverne Platon la République

“L’opinion  est quelque  chose d’intermédiaire  entre la  connaissance  et l’ignorance” -

L'allégorie de la caverne

 Le monde sensible :

– Maintenant repre?sente toi de

la fac?on que voici l’e?tat de notre nature relativement a? l’instruction et a? l’ignorance.

Figure toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entre?e ouverte a? la lumie?re; ces hommes sont la? depuis leur enfance, les jambes et le cou enchai?ne?s, de sorte qu’ils ne peuvent ni bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chai?ne les empe?chant de tourner la te?te; la lumie?re leur vient d’un feu allume? sur une hauteur, au loin derrie?re eux; entre le feu et les prisonniers passe une route e?leve?e : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux et au dessus desquelles ils font voir leurs merveilles. Figure toi maintenant le long de ce petit mur des hommes portant des objets de toute sorte, qui de?passent le 

mur, et des statuettes d’hommes et d’animaux, en pierre en bois et en toute espe?ce de matie?re; naturellement parmi ces porteurs, les uns parlent et les autres se taisent. – Voila?, s’e?cria Glaucon, un e?trange tableau et d’e?tranges prisonniers. – Ils nous ressemblent; et d’abord, penses-tu que dans une telle situation ils n’aient jamais vu autre chose d’eux me?mes et de leurs voisins que les ombres projete?es par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face ?

– Et comment, observa Glaucon, s’ils sont force?s de rester la te?te immobile durant toute leur vie Et pour les objets qui de?filent, n’en est-il pas de me?me ?

–  Sans contredit.

–  Si donc ils pouvaient s’entretenir ensemble ne penses-tu pas qu’ils prendraient pour des objets re?els les ombres qu’ils verraient ?

– Assure?ment.

Platon. La Re?publique, Livre VII

Le monde de la caverne : un monde d’illusions.

Le monde de la caverne, c’est le monde sensible. Ces prisonniers  ne connaissent que « les ombres des choses » Ils prennent le reflet des choses pour les choses elles-mêmes.  Ils sont donc persuade?s qu’il n’existe rien d’autre et que ce qu’ils voient autour d’eux est la re?alite?. Ils vivent dans l’illusion.

=Illusions = ignorances du prisonnier, c'est l'obscurité.

Les prisonniers ne voient que ce qu'il y a en face d'eux, dans le fond de la caverne.

Ils y sont enfermés depuis leur enfance.

Ils ne voient que les ombres des objets sur la paroi de la caverne.

Platon nous parle des prisonniers = les hommes en général

Ils sont enfermés dans l'ignorance. Ils ne voient que les ombres, ils vivent dans l'illusion. Les prisonniers pensent que le monde est le reflet des choses sur la paroi de la caverne. Ils prennent les ombres des choses pour les choses elles-mêmes. Ils n'ont que des apparences.

Ils pensent que ces ombres sont les vérités et pensent qu'il n'existe pas autre chose que ces ombres.

Il en va de même pour les hommes, ils vivent dans l'illusion et prennent les apparences pour les choses elles-mêmes.

Un état d'illusion et d'ignorance = assimilé à une maladie, une souffrance pour le prisonnier.

Libération du prisonnier = Souffrance

Voir la réalité, vérité = sortir de l'illusion Pour Platon le reme?de consiste a? « sortir de la caverne » donc de l’illusion.

La sortie de la caverne ou la de?couverte de la ve?rite?

– (…) Conside?re maintenant ce qui leur arrivera naturellement si on les de?livre de leurs chai?nes et qu’on les gue?risse de leur ignorance. Qu’on de?tache l’un de ces prisonniers, qu’on le force a? se dresser imme?diatement, a? tourner le cou, a? marcher, a? lever les yeux vers la lumie?re : en faisant tous ces mouvements, il souffrira et l’e?blouissement l’empe?chera de distinguer ces objets dont tout a? l’heure il voyait les ombres. Que crois-tu donc qu’il re?pondra si quelqu’un lui vient dire qu’il n’a vue jusqu’alors que de vains fanto?mes, mais qu’a? pre?sent, plus pre?s de la re?alite? et tourne? vers des objets plus re?els, il voit plus juste ? Si, enfin, en lui montrant chacune des choses qui passent, on l’oblige a? force de questions, a? dire ce que c’est ? Ne penses- tu pas qu’il sera embarrasse?, et que les ombres qu’il voyait tout a? l’heure lui parai?tront plus vraies que les objets qu’on lui montre maintenant ? Et si on le force a? regarder la lumie?re elle me?me, ses yeux n’en seront-ils pas blesse?s? N’en fuira-t-il pas la vue pour retourner aux choses qu’il peut regarder, et ne croira-t-il pas que ces dernie?res sont re?ellement plus distinctes que celles qu’on lui montre?

– Assure?ment ! – Et si on l’arrache de sa caverne par force, qu’on lui fasse gravir la monte?e rude et escarpe?e, et qu’on ne le la?che pas avant de l’avoir trai?ne? jusqu’a? la lumie?re du soleil, ne souffrira-t-il pas vivement, et ne se plaindra-t-il pas de ces violences? Et lorsqu’il sera parvenu a? la lumie?re, pourra-t-il, les yeux tout e?blouis par son e?clat, distinguer une seule des choses que maintenant nous appelons vraies ? – Il ne le pourra pas, du moins de?s l’abord.

– Il aura je pense besoin d’habitude pour voir les objets de la re?gion supe?rieure. D’abord, ce seront les ombres (…)A la fin j’imagine, ce sera le soleil – non ses vaines images re?fle?chies dans les eaux ou en quelque autre endroit – mais le soleil lui-me?me a? sa vraie place, qu’il pourra voir et contempler tel qu’il est.

– Ne?cessairement ! – Apre?s cela, il en viendra a? conclure au sujet du soleil, que c’est lui qui fait les saisons et les anne?es, qui gouverne tout dans le monde visible, et qui, d’une certaine manie?re est la cause de tout ce qu’il voyait avec ses compagnons dans la caverne. Or donc, se souvenant de sa premie?re demeure, de la sagesse que l’on y professe, et de ceux qui furent ses compagnons de captivite?, ne crois-tu pas qu’il se re?jouira du changement et plaindra ces derniers? – Si, certes.

Platon. La Re?publique, Livre VII.

Sortir de la caverne va e?tre douloureux et temporairement aveuglant. Il faut se libe?rer des pre?juge?s, des ide?es rec?ues, des illusions qui nous bercent depuis notre enfance. Quand on quitte l’obscurite?, il est impossible de regarder le soleil (la ve?rite?) en face. Il faut une « accoutumance ». Et il s’agit bien su?r d’une me?taphore du chemin que l’homme doit parcourir pour arriver a? sortir de l’illusion et a? acce?der a? la ve?rite?-re?alite?. Au de?part donc, les prisonniers continuent a? conside?rer comme plus re?el les ombres pluto?t que ce qu’ils de?couvrent. Est vrai ce qu’ils ont l’habitude de voir. Idem pour les hommes.

Ainsi a? chaque e?tape de la sortie de la caverne correspond une e?tape du cheminement humain pour atteindre la ve?rite?.

Le passage d'une étape à une autre se fait par la dialectique. Dialogue. La vérité se trouve à deux.

Le retour dans la caverne : le ro?le du philosophe

– Imagine encore que cet homme redescende dans la caverne et aille s’asseoir a? son ancienne place : n’aura-t-il pas les yeux aveugle?s par les te?ne?bres en venant brusquement du plein soleil? Et s’il lui faut entrer de nouveau en compe?tition, pour juger ces ombres, avec les prisonniers qui n’ont point quitte? leurs chai?nes, dans le moment ou? sa vue est encore confuse et avant que ses yeux ne se soient remis (or l’accoutumance a? l’obscurite? demandera un temps assez long), n’appre?tera-t-il pas a? rire a? ses de?pens, et ne diront-ils pas qu’e?tant alle? la?-haut, il en est revenu avec la vue ruine?e, de sorte que ce n’est me?me pas la peine d’essayer d’y monter? Et si quelqu’un tente de les de?lier et de les conduire en haut, et qu’ils le puissent tenir en leurs mains et tuer, ne le tueront-ils pas ?

Pourquoi retourner dans la caverne ? A priori cela n’a aucun inte?re?t puisque celui qui en est sorti : – n’est plus dans l’illusion puisqu’il est devenu philosophe (il a de?couvert la ve?rite?) – ne partagera plus la me?me re?alite? avec les prisonniers et ceux-ci ne le croiront pas, le prendront pour un fou ou voudront le tuer. (allusion a? Socrate qui fut condamne? au suicide en buvant la cigue? car ses juges conside?raient que ses ide?es menac?aient la Cite?).

Le prisonnier est devenu philosophe, il contemple le soleil donc il détient les idées elles-mêmes. Il a subi une transformation.

Il est à présent déshabitué à l'obscurité, il vit dans la lumière des idées mais il doit retourner dans la caverne pour guider et aider les autres prisonniers. Il faut libérer les autres = rôle du philosophe = dialoguer (dialectique) avec les hommes prisonniers pour les amener à la lumière.

Examiner philosophiquement l'opinion avec Descartes

Descartes, les Règles pour la direction de l'esprit, III

Dans les sciences, en effet, il n'y a peut-être pas une question, sur laquelle les savants n'aient été souvent en désaccord. Or, chaque fois que sur le même sujet deux d'entre eux sont d'un avis différent, il est certain que l'un des deux au moins se trompe ; et même aucun d'eux, semble-t-il, ne possède la science : car, si les raisons de l'un étaient certaines et évidentes, il pourrait les exposer à l'autre de telle manière qu'il finirait par le convaincre à son tour. Nous voyons donc que, sur tout ce qui ne donne lieu qu'à des opinions probables, il est impossible d'acquérir une connaissance parfaite, parce que nous ne pouvons sans présomption espérer de nous-mêmes plus que les autres n'ont fait, en sorte que, si notre raisonnement est juste, il ne reste de toutes les sciences déjà connues que l'arithmétique et la géométrie, auxquelles l'observation de cette règle nous ramène.

Problème

Critères de la vérité?

La question de la vérité et de son critère de référence

La vérité est-elle légitime ?

Les problèmes posés :

L'opinion = Doxa. Connaissance dont on ne peut rendre compte

Qu'envisage donc Descartes ?

Il examine tout simplement la possibilité de se référer à un critère qualitatif pour discerner le vrai du faux

Question du relativisme =

A chacun sa vérité ou à chacun son opinion = connaissance relative.

Idée d'un relativisme illustrée par Protagoras, un sophiste « l'homme est mesure de toutes choses », cela signifie que les vérités dépendent des perceptions, des sentiments ou opinions de chacun.

le même vent, qui semble à l'un glacial, peut apparaître tiède à un autre, de sorte qu'il serait à la fois vrai de dire que ce même vent est glacial et, tout à la fois, qu'il est tiède.

Conséquence =

vérité = subjective, relative

Opinions = relativisme du vrai car ce qui est vrai pour moi ne l'est pas nécessairement pour les autres = Scepticisme car dans ces conditions, il est impossible de découvrir une connaissance authentique.

La question du fondement de la vérité ne légitime pas l'opinion et la formule « A chacun sa vérité » qui est un énoncé illégitime.

La vérité doit-être universelle. Chacun ne peut pas avoir sa propre définition du triangle.

Descartes pense que la diversité des opinions est le signe d'un MANQUE DE CONNAISSANCE CERTAINE.

Texte : « chaque fois que sur le même sujet [deux savants] sont d'un avis différent, il est certain que l'un des deux au moins se trompe ; et même aucun d'eux, semble-t-il, ne possède la science : car si les raisons de l'un étaient certaines et évidentes, il pourrait les exposer à l'autre de telle manière qu'il finirait par le convaincre à son tour ».

Sortir des opinions pour atteindre la science

L'opinion est subjective + incertaine

La science doit-être universelle + démontrée + certaine

«On ne peut rien fonder sur l'opinion», disait Bachelard, mais «il faut d'abord la détruire». L'opinion est, pour la science, «le premier obstacle à surmonter».

Ce sont nos affirmations qui sont vraies ou fausses, mais comment le vérifier ? Suffit-il d’éprouver une certitude pour être dans le vrai ? La certitude est-elle un critère de l’idée vraie ? Comment discerner entre une simple opinion subjectivement certaine, et une véritable idée de la raison ?

Existe-t-il un critère qui permette de différencier un discours vrai d’un discours faux? Et si ce critère n’existe pas, cela nous reconduit-il fatalement au scepticisme ?

La certitude est l’état d’esprit de celui qui se pense en possession de la vérité. Mais  cet état d’esprit est d’autant plus intense que la personne qui l’éprouve est ignorante  ! Mon sentiment de certitude peut découler de mon aveuglement. Il faut dégager un autre critère, moins subjectif.

Elle désigne une disposition de l’esprit. C’est la marque d’un esprit qui adhère sans réserve à une idée, en affirmant sa vérité ou sa fausseté. Dire?: «?je suis certain qu’il ment?» ou «?je suis certain qu’il dit vrai?», est identique, au sens où dans les deux cas tout doute est exclu. La certitude est donc une conviction subjective.

Descartes : l’évidence comme critère du vrai

Si le sentiment de certitude est peu fiable, cherchons un autre critère. Lorsqu’il nous arrive de douter de la vérité d’une idée, nous questionnons assez naturellement les autres. L’opinion d’autrui doit confirmer ou infirmer la mienne. Lorsque je veux être sûr d’avoir raison,lorsque je n’en crois pas mes yeux,  j’interroge ceux du voisin. Le critère de la vérité serait l’accord des esprits.

Qu’est-ce que cela signifie? Quand on questionne les autres, on présuppose implicitement que la vérité est la même pour moi et pour autrui, donc unique.

C’est en creusant ce caractère d’unicité de la vérité que Descartes dégagera le critère de l’évidence, qui englobe alors l’unicité et l’universalité de la notion de vérité.

L’unicité de la vérité

Descartes :

« Dans les sciences, en effet, il n’y a peut-être pas une question, sur laquelle les savants n’aient été souvent en désaccord. Or, chaque fois que sur le même sujet deux d’entre eux sont d’un avis différent, il est certain que l’un des deux au moins se trompe ; et même aucun d’eux, semble-t-il, ne possède la science : car, si les raisons de l’un étaient certaines et évidentes, il pourrait les exposer à l’autre de telle manière qu’il finirait par le convaincre à son tour.»

« Nous voyons donc que, sur tout ce qui ne donne lieu qu’à des opinions probables, il est impossible d’acquérir une connaissance parfaite, parce que nous ne pouvons sans présomption espérer de nous-mêmes plus que les autres n’ont fait, en sorte que, si notre raisonnement est juste, il ne reste de toutes les sciences déjà connues que l’arithmétique et la géométrie, auxquelles l’observation de cette règle nous ramène. »

Descartes,  Règles pour la direction de l’esprit

Descartes affirme ici le présupposé de l’unicité de la vérité: si deux esprits dotés de raison ne parviennent pas à tomber d’accord, c’est qu’aucun des deux ne possède la vérité. En même temps il affirme l’universalité de la raison: « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée».

La seule chose que l’on puisse établir, c’est que le désaccord, et donc la multiplicité des « vérités », est un indice qui parle en faveur de l’absence de vérité, la vérité étant à même de convaincre tous les hommes capables de raisonner. Descartes réserve la notion de vérité aux mathématiques, modèle de toute vérité.

Mais si l’unicité de la vérité est un  caractère de la vérité , ce n’est pourtant  pas un critère : la vérité est unique, mais tout ce qui est unique n’est pas vrai.

foi, opinion savoir, objectivité et subjectivité ;conviction et persuasion. Kant Critique de la Raison Pure -Alain sur la croyance

« Tenir quelque chose pour vrai [la croyance] est un fait de notre entendement qui peut reposer sur des principes objectifs, mais qui suppose aussi des causes subjectives dans l’esprit de celui qui juge. Quand cet acte est valable pour chacun, pour quiconque du moins a de la raison, le principe en est objectivement suffisant, et c’est alors la conviction. Quand il a uniquement son principe dans la nature particulière du sujet, on le nomme persuasion. La persuasion est une simple apparence, parce que le principe du jugement, qui réside simplement dans le sujet, est tenu pour objectif. Aussi un jugement de ce genre n’a-t-il qu’une valeur individuelle, et la croyance ne s’en communique-t-elle pas. Mais la vérité repose sur l’accord avec l’objet, et par conséquent, par rapport à cet objet, les jugements de tous les entendements doivent être d’accord. La pierre de touche servant à reconnaître si la croyance est une conviction ou une simple persuasion est donc extérieure : elle consiste dans la possibilité de la communiquer et de la trouver valable pour la raison de chaque homme ; car alors, il est au moins présumable que la cause qui produit l’accord de tous les jugements, malgré la diversité des sujets entre eux, reposera sur un principe commun, je veux dire sur l’objet, et que, tous s’accordant ainsi avec l’objet, la vérité sera prouvée par là même. La persuasion ne peut donc pas se distinguer subjectivement de la conviction, si le sujet ne se représente la croyance que comme un phénomène de son propre esprit ; l’épreuve que l’on fait sur l’entendement d’autrui des principes qui sont valables pour nous, afin de voir s’ils produisent sur une raison étrangère le même effet que sur la nôtre, est un moyen qui, bien que purement subjectif, sert, non pas sans doute à produire la conviction, mais à découvrir la valeur toute personnelle du jugement, c'est-à-dire à découvrir en lui ce qui n’est que simple persuasion. Si nous pouvons en outre expliquer les causes subjectives du jugement, que nous prenons pour des raisons objectives, et par conséquent expliquer notre fausse croyance comme un phénomène de notre esprit, sans avoir besoin pour cela de la nature de l’objet, nous découvrons alors l’apparence, et nous ne serons plus trompés par elle, bien qu’elle puisse toujours nous tenter jusqu’à un certain point, si la cause subjective de cette apparence tient à notre nature. Je ne saurais affirmer, c'est-à-dire exprimer comme un jugement nécessairement valable pour chacun, que ce qui produit la conviction. Je puis garder pour moi ma persuasion, quand je m’en trouve bien, mais je ne puis ni ne dois vouloir la faire valoir hors de moi. La croyance, ou la valeur subjective du jugement par rapport à la conviction (qui a en même temps une valeur objective) présente les trois degrés suivants : l’opinion, la foi et le savoir. L’opinion est une croyance qui a conscience d’être insuffisante subjectivement aussi bien qu’objectivement . Quand la croyance n’est suffisante que subjectivement, et qu’en même temps elle est tenue pour objectivement insuffisante, elle s’appelle foi. Enfin celle qui est suffisante subjectivement aussi qu’objectivement s’appelle savoir. La suffisance subjective s’appelle conviction (pour moi-même), la suffisance objective, certitude (pour chacun). »

  Kant – Critique de la Raison Pure – Méthodologie Transcendantale, Canon de la raison pure.

Croyance : c’est le mot qui de?signe toute certitude sans preuve. La foi est la croyance volontaire. La croyance de?signe au contraire quelque disposition involontaire a? accepter soit une

doctrine, soit un jugement, soit un fait. On nomme cre?dulite? une disposition a? croire dans ce sens infe?rieur du mot.

Les degre?s du croire sont les suivants. Au plus bas, croire par peur ou par de?sir (on croit aise?ment ce qu’on de?sire et ce qu’on craint). Au- dessus, croire par coutume et imitation (croire les rois, les orateurs, les riches). Au-dessus, croire les vieillards, les anciennes coutumes, les traditions. Au-dessus, croire ce que tout le monde croit (que Paris existe me?me quand on ne le voit pas, que l’Australie existe quoiqu’on ne l’ait jamais vue). Au-dessus, croire ce que les plus savants affirment en accord d’apre?s des preuves que la terre tourne, que les e?toiles sont des soleils, que la lune est un astre mort, etc.). Tous ces degre?s forment le domaine de la croyance. Quand la croyance est volontaire et jure?e d’apre?s la haute ide?e que l’on se fait du devoir humain, son vrai nom est foi

Alain sur la croyance

L’expérience peut-elle être trompeuse ? Peut-elle alors conduire à une vérité scientifique ?

Distinctions conceptuelles:

Expérience / connaissance

Vérité / erreur

Pouvoir / devoir

Le raisonnement s’articule autour de la possibilité (ou non) d’accéder à la connaissance par les sens.

Reformulation :  peut-on connaître par l’expérience ?

Problématisation :  le sujet suggère d’une part que l’expérience ne permet pas d’accéder à la connaissance. Mais d’autre part il semble dire qu’elle est au moins en un sens nécessaire.

I- L’expérience n’est pas trompeuse : elle est notre première manière d’appréhender le réel

A/ Pour Locke, la première source de connaissance est la sensation. C’est la philosophie empirique : l’expérience est ma porte d’entrée dans le réel, que je connais pas la vue, le toucher, le goût, l’odorat… par l’expérience sensible et physique que j’en fais

B/ Spinoza, qui distingue les différentes formes de connaissance, inclut l’expérience parmi elles. C’est une manière (comme une autre?) de percevoir le monde.

C/ L’expérience peut être considérée comme la  seule  manière de connaître le monde. C’est la pensée de Berkeley, philosophie immatérialiste : l’expérience sensible est la seule manière certaine d’appréhender le réel.

II- Toutefois l’expérience peut-être trompeuse. Elle nous donne des clés pour comprendre le monde mais ne permet pas la certitude. Il faut dépasser l’expérience.

A/ L’expérience est certes nécessaire, mais elle n’apporte pas les idées. Il faut donc la dépasser. C’est ce que propose Leibniz.

B/ Nos sens peuvent nous donner l’illusion d’être source de certitude, mais en fait ils sont trompeurs. C’est ce que propose de voir Descartes dans ses  Méditations Métaphysiques.

C/ Platon, philosophe antique, propose de s’affranchir des apparences pour atteindre la vérité. Il y a une vérité (la seule vérité possible) au-delà du sensible, qui nous trompe. Cf le mythe de la caverne et les ombres sur les murs, qui sont une expérience trompeuse, fausse, qui induisent en erreur.

III- Toutefois on peut réhabiliter l’expérience : elle est trompeuse mais demeure nécessaire. On ne peut atteindre la vérité avec la seule certitude : il faut lui ajouter le doute, l’hésitation, l’expérimentation.

A/ Pour Bachelard par exemple, le fait scientifique est entièrement théorique. L’expérience joue un rôle très important dans l’accès à la vérité scientifique. L’expérimentation scientifique ne peut se faire sans erreur. C’est par l’erreur que je progresse.

B/ Les idées jouent un rôle régulateur. Autrement dit elles sont nécessaires mais l’expérience aussi. L’une comme l’autre ne peuvent exister seules. Pour Husserl les idées doivent guider la théorie. Ainsi l’expérience peut-être trompeuse, certes ; et c’est pour cette raison qu’il faut lui adjoindre les idées.

C/ Même Descartes, qui critique l’expérience, en fait son point de départ pour construire sa théorie de la vérité : la première certitude c’est l’expérience que je fais de mon existence. Cogito ergo sum, je pense donc je suis. A partir de cette certitude on peut refonder la connaissance du monde. L’expérience et la part de doute qui lui est intrinsèque sont trompeurs, mais nécessaires pour accéder à la vérité.

Lecture d'un texte de Hume

Pour Hume la connaissance se construit sur le fait que nous ge?ne?ralisons ce que nous observons (C‘est une de?marche inductive) Toutes nos ide?es simples sont la copie d’une impression ; elles proviennent donc toutes de l’expe?rience :

“Ce qu’on n’a jamais vu, ce dont on n’a jamais entendu parler, on peut pourtant le concevoir; et il n’y a rien au-dessus du pouvoir de la pense?e, sauf ce qui implique une absolue contradiction.

Mais, bien que notre pense?e semble posse?der cette liberte?, nous trouverons, a? l’examiner de plus pre?s, qu’elle est re?ellement resserre?e en de tre?s e?troites limites et que tout ce pouvoir cre?ateur de l’esprit ne monte a? rien de plus qu’a? la faculte? de composer, de transposer, d’accroi?tre ou de diminuer les mate?riaux que nous apportent les sens et l’expe?rience. Quand nous pensons a? une montagne d’or, nous joignons seulement deux  ide?es compatibles, or et montagne, que nous connaissions auparavant. Nous pouvons  concevoir un cheval vertueux; car le sentiment que nous avons de nous-me?mes nous  permet de concevoir la vertu; et nous pouvons unir celle-ci a? la figure et a? la forme d’une cheval, animal qui nous est familier. Bref, tous les mate?riaux de la pense?e sont tire?s  de nos sens, externes ou internes ; c’est seulement leur me?lange et leur composition qui  de?pendent de l’esprit et de la volonte?. Ou, pour m’exprimer en langage philosophique , ainsi toutes nos ide?es ou perceptions plus faibles sont des copies de nos impressions, ou   perceptions plus vives."  

David Hume, Enque?te sur l’entendement humain (1748), section II 

 Si « toute notre connaissance de?bute par l’expe?rience, cela ne prouve pas qu’ « elle de?rive toute de l expe?rience »  Kant

Que toute notre connaissance commence avec l’expe?rience, cela ne soule?ve aucun doute. En effet, par quoi notre pouvoir de connai?tre pourrait-il e?tre e?veille? et mis en action, si ce n’est par des objets qui frappent nos sens et qui, d’une part, produisent par eux-me?mes des repre?sentations et d’autre part, mettent en mouvement notre faculte?

intellectuelle, afin qu’elle compare, lie ou se?pare ces repre?sentations, et travaille ainsi la matie?re brute des impressions sensibles pour en tirer une connaissance des objets, celle qu’on nomme l’expe?rience ? Ainsi, chronologiquement, aucune connaissance ne pre?ce?de en nous l’expe?rience, c’est avec elle que toutes commencent.

Mais si toute notre connaissance de?bute avec l’expe?rience, cela ne prouve pas qu’elle de?rive toute de l’expe?rience, car il se pourrait bien que me?me notre connaissance par expe?rience fu?t un compose? de ce que nous recevons des impressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connai?tre (simplement excite? par des impressions sensibles) produit de lui-me?me.

Emmanuel Kant, Critique de la Raison pure, 1787

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Dissertation: La vérité dépend-elle de nous ?

Publié le 09/03/2022

Extrait du document

« La vérité dépend-elle de nous ? Correction de la dissertation Introduction Si nous suivons les pas de Platon dans le Sophiste, où ce dernier écrit que le « discours vrai dit les choses comme elles sont, le faux comme elles ne sont pas », la vérité désignerait donc l’accord entre le discours et les choses. Dire le vrai signifierait mettre en correspondance ce que je dis et ce qui est. Ainsi, la recherche de la vérité impliquerait une double démarche de compréhension de la chose, de ce qui est, c’est-àdire une connaissance du réel, et d’autre part de compréhension du discours et des conditions au sein desquelles il peut énoncer la connaissance que nous avons de la chose. Ainsi si la vérité désigne effectivement l’accord entre la chose et le discours, il semble que cet accord doit être fondé objectivement. En effet, si dire le vrai c’est dire ce qui est, il est nécessaire que ce que je dis ne soit pas simplement issu de mon imagination ou l’expression de mes désirs, de mes affects, mais corresponde effectivement à la réalité. Ainsi il y a une différence fondamentale entre l’opinion, qui désigne justement l’expression d’un jugement n’ayant pas de validité au-delà de ce que je pense subjectivement, et la vérité qui ne se réduit pas strictement au sujet qui l’énonce. Or, c’est justement à ce niveau qu’apparaît un paradoxe : si la vérité doit bien échapper au sujet, si la vérité doit bien être objective, elle est toutefois nécessairement issue d’un sujet qui l’énonce et qui appréhende le réel selon un point de vue limité. Ainsi définie comme l’accord entre la chose et le discours, la vérité semble profondément dépendre de nous. D’une part parce que le réel ne nous apparaît jamais purement, mais ne nous est donné qu’à travers nos sens, nos pensées, nos raisonnements, et d’autre part parce que le discours est forcément porté par un sujet qui l’énonce.

La vérité dépend-elle alors de nous ? L’enjeu d’une telle question n’est pas seulement de comprendre les conditions de la vérité, mais de réfléchir à la validité du concept même de vérité : si la vérité dépend de nous, peut-on encore parler de vérité ? En effet, si la vérité dépend effectivement du sujet qui l’énonce, elle ne semble pas pouvoir désigner ce qui est objectivement, mais simplement ce qui apparaît subjectivement. Si donc la vérité dépend du sujet, il est alors nécessaire soit de rejeter le concept de vérité soit de le redéfinir. Il nous faudra donc, pour éclairer ce problème, réfléchir tout d’abord à la dimension nécessairement objective de la vérité et aux conditions de cette objectivé, pour ensuite poser les limites d’une telle objectivé afin de redéfinir le concept de vérité. Développement I. Les conditions et la construction d’une vérité objective I.1. Un problème définitionnel Dire que la vérité dépend de nous c’est mécomprendre la définition même du terme de vérité ou du moins rabattre l’idée de vérité sur d’autres notions qui ne lui sont pas synonyme. Ainsi, la vérité se distingue de l’opinion, qui désigne précisément les jugements que peut porter un sujet sur une chose sans que l’on s’inquiète de la validité de ce jugement. D’ailleurs l’opinion peut échapper à la question de la vérité lorsqu’elle concerne, par exemple, les goûts. Je peux ainsi trouver telle ou telle œuvre d’art plus belle qu’une autre, sans exprimer dans mon jugement une vérité objectivement valide, mais simplement une opinion valable pour moi. L’erreur toutefois serait de croire que tout jugement se rapporte à l’opinion et qu’il n’y aurait donc aucune différence entre ce jugement « c’est beau » et cet autre jugement disant que « la somme de deux et deux font quatre ». De fait, lorsque je dis que deux et deux font quatre je n’exprime pas une opinion qui n’a aucune validité et ne dépend que du sujet qui l’énonce, mais j’établis au contraire une vérité qui est universellement vraie, autrement dit qui est vrai pour tous et toujours. 1. »

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La vérification par les faits : la post-vérité et Hannah Arendt

24 avril 2017

L’Artichaut se propose de publier les actes de colloque de certaines des présentations qui ont eu lieu lors de l’édition 2017 de Philopolis. Philopolis Montréal est un événement public dont l’objectif est de favoriser des échanges philosophiques entre le grand public, les étudiants.es, enseignants.es et chercheurs.es de diverses disciplines. Claudette Doucet est étudiante à la maîtrise en éthique publique à l’Université Saint-Paul d’Ottawa.

Je n’ai découvert Hannah Arendt que l’automne dernier à travers une de ses œuvres, Condition de l’homme moderne [1] . Bien qu’elle ait écrit ce livre en 1958, je l’ai trouvée d’une actualité alarmante et j’avoue avoir développé pour cette femme une admiration quasi inconditionnelle. Sa voix porte comme celle d’une prophète en cette époque bien singulière. À travers ses concepts de pluralité et de vérité de faits, elle nous permet de réfléchir à la situation actuelle, c’est-à-dire à la problématique de vérification des faits ou «fact checking» comme on dit en bon français, à l’heure de ce que certains nomment: la post-vérité.

Le mensonge comme outil de travail

Il n’a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes, et nul, autant que je sache, n’a jamais compté la bonne foi au nombre des vertus politiques. Les mensonges ont toujours été considérés comme des outils nécessaires et légitimes, non seulement du métier de politicien ou de démagogue, mais aussi de celui d’homme d’État [2] .

Arendt ouvre le chapitre VII «Vérité et politique» de La crise de la culture en nous amenant à réfléchir sur la vérité, l’opinion et l’utilité du mensonge. Elle nous dit là quelque chose qui semble contraire à ce que l’on nous apprend dès notre plus jeune âge en affirmant ni plus ni moins qu’il faut parfois mentir!

Elle nous rappelle l’allégorie de la caverne de Platon pour illustrer son idée. Dans l’allégorie de la caverne, les prisonniers acceptent comme vérité que l’ombre de l’objet sur le mur de la caverne est l’objet lui-même puisque c’est ce qu’ils voient. Les liens qui les retiennent ne leur permettent que de regarder le mur interne de la caverne et les empêchent de vérifier la véracité de leur perception. Si un d’entre eux parvient à se libérer, il découvrira que la vérification elle-même se fait dans la douleur, celle d’être exposé au soleil auquel il n’est pas habitué, celle de se remettre en question et pire encore, celle de convaincre les autres prisonniers de sa découverte.

En fait, la vérité, si elle existe dans le domaine scientifique, par exemple, n’est pas du ressort de la politique. Du temps de Platon, le philosophe était dans la Vérité, et de cette vérité découlaient des principes pour «stabiliser les affaires humaines [3] ». La vérité pour Platon, celle dont la connaissance était obtenue grâce au travail du philosophe, était garante d’un équilibre. Cette vérité s’opposait à ce qui, chez le citoyen, relevait du registre des opinions au sujet des affaires humaines. Ces opinions ne sont pas stables, elles sont changeantes puisque la vie n’est pas statique, elle est en perpétuel mouvement. Pour Arendt, c’est ici qu’apparaît l’opposition entre vérité et opinion dans le domaine politique. Si la vérité est l’outil du philosophe, les opinions sont l’outil essentiel du citoyen [4] .

Vérité de raison et vérité de faits

Continuons de creuser les concepts de vérités chez Arendt :

Et si nous songeons à présent aux vérités de fait – à des vérités aussi modestes que le rôle, durant la Révolution russe, d’un homme du nom de Trotsky qui n’apparaît dans aucun des livres d’histoire de la Russie soviétique – nous voyons immédiatement combien elles sont plus vulnérables que toutes les espèces de vérités rationnelles prises ensemble. [5]

Arendt oppose ici la notion de vérité de raison et de vérité de faits. Les mathématiques font partie de la vérité de raison et devraient être impossibles à réfuter. Pour la vérité de faits, c’est plus compliqué. Les faits sont vulnérables. Pour passer à la postérité, ils doivent avoir un impact significatif et être rapportés, c’est à dire avoir un écho.

On est en droit de se demander quel est l’impact de l’arrivée des médias sociaux sur cette idée de la vérité de faits. Il y aurait peut-être une analogie à faire entre la caverne de Platon et Facebook. Dans Facebook, ce sont des algorithmes qui, en filtrant l’information produite par les humains, produisent des ombres-objets. Le fil d’actualité nous renvoie ce que l’on veut voir, soit l’information qui ressemble le plus à celle demandée précédemment. Ce n’est pas la recherche de faits vérifiés qui importe aux algorithmes, mais la recherche de faits similaires aux faits consultés antérieurement. Par la suite, les suggestions de Facebook vont toutes dans le même sens [6] . Nous sommes donc exposés de plus en plus à ce que nous avons déjà vu. Facebook est le Grand Canyon et les faits sont des échos!

Cette exposition forge nos opinions, ou plutôt renforce l’opinion que nous avions déjà. Nous nous trouvons donc de plus en plus isolés et cet effet de bulle vient troubler notre capacité à interpréter les faits. Cette capacité à interpréter les faits est primordiale. Pour Arendt, l’interprétation des faits relève de l’opinion et du sens commun.

Mais qu’est-ce qu’une opinion?

Selon Joël Janiaud, l’opinion se définit de la manière suivante:

Jugement qui s’appuie moins sur une connaissance objective que sur les convictions ou préjugés du sujet qui l’énonce […]. Ce qui gêne […] dans l’opinion est le manque de réflexion du sujet sur ses propres avis, et ce d’autant plus que l’opinion trahit aisément une perméabilité aux préjugés répandus, aux idées simplistes, aux rumeurs. [7]

Il apparaît donc que l’opinion est quelque chose qui s’oppose à la vérité. L’opinion est ce qui, en mélangeant le vrai au faux, viendrait jeter le discrédit sur l’énoncé prononcé. On dira: «ça, c’est mon opinion, ça, c’est ton opinion, on a le droit d’avoir des opinions différentes». Ou encore: «ceux-là, ils ne sont capables que d’opinions, ils ne sont pas rationnels, leurs idées sont simplistes». C’est d’ailleurs souvent l’angle qui est utilisé pour parler de la post-vérité: on a élevé l’opinion au rang de la vérité, conséquemment, la vérité se trouve discréditée. La vérité n’importe plus, nous sommes dans la post-vérité.

Cette logique a pour effet de nous plonger dans une espèce de néant où nous ne sommes plus certains de rien. Poussés à l’extrême, nous en venons même à abandonner la vérification par les faits, non pas parce que nous n’y croyons pas, mais parce que cela demande une énergie et du temps que nous n’avons pas. Résultat : nous consommons l’information rapidement et nous sautons sur ce qui fait notre affaire. Réfléchir et douter sont choses du passé. Or, ce qui est vraiment intéressant dans la pensée d’Arendt, c’est qu’elle nous dit que la vérité de faits, l’interprétation des faits, c’est précisément l’opinion et que donc, inversement, l’opinion, c’est la vérité de faits. En conséquence, le domaine du politique est celui de l’interprétation des faits, et donc : le domaine du politique EST celui de l’opinion. L’opinion, pas n’importe laquelle, pas n’importe comment, se trouve donc réhabilitée par Arendt. Il ne s’agit donc pas d’opposer Vérité et Opinion. La stratégie du «fact-checking» en prend donc pour son rhume si on en croit la parole d’Hannah Arendt.

Les faits sont donc une affaire de perceptions dans un monde en mouvement. Nous n’avons qu’à penser à un événement partagé par plusieurs et raconté par la suite par toutes les personnes présentes. C’est souvent étonnant de voir comment l’événement semble différent. Les faits sont interprétés par les émotions et le vécu des gens, chaque regard est singulier.

Nous disions plus tôt qu’à l’ère des réseaux sociaux, le prisme à travers lequel nous formions nos opinions se rétrécissait de plus en plus, que nous étions dans la reproduction du semblable, de celui qui pense comme moi, dans l’écho. Cela n’est pas sans faire penser à la déclaration du nouveau gouvernement américain suite à la tuerie à la mosquée de Québec. De lier l’attentat à une bonne décision proactive de ce gouvernement de fermer ses frontières à certains ressortissants musulmans était tristement prévisible. De ne pas corriger l’énoncé suite à la découverte de la nationalité québécoise de l’auteur et du fait que toutes les victimes étaient musulmanes est choquant et, malheureusement en ces temps bien sombres, également prévisible. Cet entêtement est pour moi le signe d’une impossibilité de voir autre chose que ce que nous pensons déjà. On se retrouve donc dans une situation où nous concevons à l’avance, sans même connaître les faits, selon un schème de pensée bien formaté, ce qui a bien pu se passer. Qu’on ait cette réaction-là dans les premiers instants suivant la tuerie, sommes-nous peut-être, à la limite, tellement baignés dans des structures qui nous conduisent à ne concevoir qu’une seule possibilité : l’auteur d’un acte terroriste ne peut être que musulman. Mais qu’on s’entête à nier la vérité, une fois les faits avérés, relève non seulement d’une grossière indécence, mais exprime aussi à quel point la post-vérité obscurcit les limites de cette bulle, jadis translucide, dans laquelle nous vivons.

Arendt me donne les mots pour répondre à la situation actuelle:

Même si nous admettons que chaque génération ait le droit d’écrire sa propre histoire, nous refusons d’admettre qu’elle ait le droit de remanier les faits en harmonie avec sa propre perspective; nous n’admettons pas le droit de porter atteinte à la matière factuelle elle-même. [8]

Arendt reconnaît l’impossibilité d’interpréter une situation en faisant une abstraction complète de nos perceptions, de nos opinions, mais elle nous interdit deux choses, d’une part de modifier le passé en fonction du présent: elle ne nous permet pas de réécrire les faits  pour les agencer aux conclusions désirées, à ses fins. Et d’autre part, elle ne nous permet pas de nous accommoder de paroles ou d’écrits sans nous interroger sur ceux-ci ou, mieux encore, sans interroger le politicien qui les émet.

Je crois que ces interdits font suite à sa réflexion sur le totalitarisme et sa méthode de présomption infaillible. Elle explique le fonctionnement de cette méthode comme suit:

Comme toutes les autres méthodes de propagande totalitaire, celle-ci [la présomption d’infaillibilité] ne fonctionne parfaitement que lorsque les mouvements ont pris le pouvoir. Il devient aussi absurde de discuter les prédictions du dictateur, que de disputer avec un meurtrier si sa future victime est morte ou non – puisqu’en la tuant, le meurtrier peut promptement fournir une preuve de la véracité de ses dires. Le seul argument qui vaille dans de telles conditions consiste à se porter immédiatement au secours de la personne dont la mort est prédite. [9]

Nous ne sommes plus ici dans l’interprétation de faits, nous sommes dans l’arrangement des faits, dans la refonte de notre mémoire historique! Et c’est de cela qu’Arendt nous met en garde.

En suivant sa pensée et la situation actuelle, je réalise que nous en sommes à une croisée des chemins. Nous devons choisir: soit nous nous entêtons à mettre de l’avant des faits en espérant convaincre une partie de la population dont l’opinion est déjà faite, ou soit nous agissons. Le choix d’Arendt irait pour la dernière proposition et c’est au nom de la pluralité qu’elle nous sommerait d’agir.

Pluralité, action et parole

Pour Arendt, la pluralité signifie que la Terre n’est pas peuplée de l’homme, mais bien des hommes, d’une pluralité d’êtres uniques [10] . La pluralité vient de l’action et la parole. Par l’action, nous actualisons la condition humaine. L’action «ce n’est pas le début de quelque chose, mais de quelqu’un, qui est lui-même novateur [11] ». Pour être compréhensible, l’action doit être accompagnée de la parole.L’action et la parole doivent être publiques pour humaniser le monde. C’est le point de départ de la pluralité.

Sans la parole, sans l’action, nous retournons à un mode de vie où tout ce qui compte est le travail nécessaire à la survie physique, où nous sommes condamnés à un travail qui ne laisse aucune trace . Il n’y a pas de place à la réflexion dans ce monde. La réflexion y est inutile et superflue. C’est un monde d’automates.

C’est dans la pluralité que nous reconnaissons l’importance de l’autre d’exister, de s’exprimer et d’agir. Dans la pluralité, nous sommes égaux et distincts. Pour nous comprendre, nous devons être égaux, c’est-à-dire avoir accès aux mêmes conditions dans l’exercice de la parole et de l’action. Pour démontrer et reconnaître la différence, nous devons avoir usage de la parole, nous devons dialoguer dans un espace commun, un lieu public qui nous permet de nous rassembler et de nous distinguer en même temps, un lieu de révélation de la pluralité.

L’opinion est affaire de mise en commun de différentes perceptions pour créer un sens ensemble. C’est la pluralité de perspectives qui nous garantit la réalité. Pour comprendre la réalité, nous devons habiter un espace commun où il est possible de partager nos perceptions.

Arendt le dit si bien:

Lorsque les choses sont vues par un grand nombre d’hommes sous une variété d’aspects sans changer d’identité, les spectateurs qui les entourent sachant qu’ils voient l’identité dans la parfaite diversité, alors, alors seulement apparaît la réalité du monde, sûre et vraie. [12]

La réalité et l’espace commun ont besoin de dialogues et de diversité. Ce dialogue ne peut avoir lieu avec des frontières fermées ou à travers un mur frontalier. Le dialogue doit avoir lieu entre égaux. Il faut écouter les opinions diversifiées et les questionner afin d’en comprendre leur fondement. Il faut reconnaître l’importance de l’autre. S’il n’y a plus de place pour l’autre, il n’y a plus de place pour la pluralité. Un monde sans pluralité est un monde peuplé d’humains voués à leur survie physique uniquement, un monde peuplé d’automates. C’est un monde dont je ne veux pas!

Je n’ai pas de solution à la situation actuelle, mais Arendt nous en propose une: celle d’agir, de parler et de se révéler sur la place publique [13] comme l’on fait tout récemment deux états américains et quelques juges en doutant légalement d’un décret présidentiel [14] . Il faut agir maintenant en refusant d’accepter l’opinion populaire parce que c’est facile et sans danger. Il faut remettre en question les faits, les opinions, les vérités de faits, pour qu’une vérité plus stable, une réalité, arrive à faire surface dans l’espace public.

Il faut agir en acteur politique et préférer le questionnement aux réponses. Peut-être qu’au fond il n’y a pas de réponse à chercher… plutôt une interrogation sans fin et un amour de cette interrogation, une descente vers un puits sans fond. L’important étant la descente plus que la destination.

Encore une fois, Hannah Arendt nous propose un chemin vers notre destination, et je vous laisserai sur ses mots écrits en 1958:

Il s’agit là évidemment de réflexion, et l’irréflexion (témérité insouciante, confusion sans espoir ou répétition complaisante de «vérités» devenues banales et vides) me paraît une des principales caractéristiques de notre temps. Ce que je propose est donc très simple : rien de plus que de penser ce que nous faisons. [15]

[1] Arendt, Hannah, Condition de l’homme moderne , Paris, Calmann-Lévy, 2014.

[2] Arendt, Hannah, La crise de la culture: huit exercices de pensée politique , Paris, Gallimard, 1972, p. 292 (Collection Idées).

[3] Ibid. , p. 296.

[5] Ibid. , p. 294.

[6] Thibodeau, Marc, «La fausse nouvelle franchit un nouveau pas», La Presse+ , 21 janvier 2017, <http://plus.lapresse.ca/screens/ef6c4d48-42d6-406e-affc-b66238dfbfa4%7C_0.html>, consulté le 21 janvier 2017.

[7] Janiaud, Joël, «Opinion», Dictionnaire de philosophie , 2007, p. 418.

[8] Arendt, La crise de la culture , p. 304.

[9] Arendt, Hannah, Le système totalitaire : les origines du totalitarisme , Paris, Éditions du Seuil, 1972, p. 76 (Points/Politique).

[10] Arendt, Condition de l’homme moderne , p. 41.

[11] Ibid. , p. 234.

[12] Ibid. , p. 98.

[13] Ibid. , p. 237.

[14] Beatty, Andrew et Abdulkyle Grillot, Shahzad, «Une cour d’appel refuse de rétablir le décret Trump», La Presse , 5 février 2017, <http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201702/05/01-5066454-une-cour-dappel-refuse-de-retablir-le-decret-trump.php>, consulté le 5 février 2017.

[15] Arendt, Condition de l’homme moderne , p. 38.

Article par Claudette Doucet.

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dissertation verite et opinion

A-t-on le droit de mentir ?

La question de savoir si nous sommes autorisés à mentir est aussi ancienne que l’humanité. Elle engage notre réflexion dans des domaines aussi variés que l’éthique, la morale, la psychologie et la sociologie. Toutefois, trouver une réponse tranchée à cette question s’avère complexe.

dissertation verite et opinion

A quoi reconnaît-on un jugement vrai ?

Le questionnement sur la reconnaissance d’un jugement vrai est au cœur des débats philosophiques. Cette dissertation analysera les critères de vérité, définis par différents penseurs, pour apporter des réponses à ce sujet complexe et essentiel.

dissertation verite et opinion

Ce qui est évident est-il toujours vrai ?

Aborder la question de l’évidence et de la véracité soulève des interrogations fondamentales en philosophie. Plonger dans ce débat permet de questionner nos perceptions, nos croyances et la construction de notre compréhension du réel.

dissertation verite et opinion

A-t-on le droit de se taire quand on connaît la vérité ?

La vérité est un concept qui a toujours été au cœur de nombreux débats philosophiques. Le sujet proposé aujourd’hui, « A-t-on le droit de se taire quand on connaît la vérité ? » nous invite à réfléchir sur notre responsabilité morale vis-à-vis de la vérité.

dissertation verite et opinion

Le langage peut-il être un obstacle à la recherche de la vérité ?

La dissertation philosophique qui suit se penche sur la question du langage en tant que possible entrave à la quête de vérité. Nous analyserons les différentes perspectives et théories philosophiques pour évaluer cette affirmation.

dissertation verite et opinion

L’homme cherche-t-il toujours à connaître la vérité ?

La quête de vérité est une préoccupation fondamentale de l’homme. Cette dissertation philosophique se propose d’explorer si cette recherche est une constante universelle, ou si elle est conditionnée par des facteurs tels que le contexte culturel, l’époque ou la personnalité individuelle.

dissertation verite et opinion

Reconnaître la vérité, est-ce renoncer à sa liberté de penser ?

La dissertation philosophique qui suit explore la relation complexe entre la reconnaissance de la vérité et la liberté de penser. Elle questionne si l’acceptation d’une vérité absolue limite notre capacité à penser librement et à développer nos propres idées et perspectives.

Oiseaux multicolores sur un arbre

Toute vérité est-elle bonne à dire ?

La question de savoir si toute vérité est bonne à dire suscite un débat philosophique intense. Cette dissertation explorera les différentes perspectives, en examinant les implications éthiques, morales et sociales de la divulgation de la vérité dans divers contextes.

dissertation verite et opinion

Une interprétation peut-elle prétendre à la vérité ?

La dissertation philosophique qui suit explore la question de savoir si une interprétation peut prétendre à la vérité. Elle examine les différentes perspectives philosophiques sur la nature de la vérité et le rôle de l’interprétation dans sa découverte.

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Douter, est-ce désespérer de la vérité ?

La dissertation philosophique qui suit explore la question : « Douter, est-ce désespérer de la vérité ? ». Elle examine si le doute est une manifestation de désespoir face à l’incertitude de la vérité ou s’il est plutôt un outil critique essentiel à sa quête.

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CMDF * Centre Est * « Foi en dialogue »

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Arendt : politique, opinion, vérité

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C’est une des grandes lignes directrices de la pensée de Miguel Abensour que de relancer une philosophie politique critique. Le retour des choses politiques en constitue la nécessité et l’actualité. A notre époque, néanmoins, ce retour n’est pas sans être teinté d’un renouveau du danger totalitaire – soit dans les Guantanamo américains, soit dans la globalisation d’un mode d’être néolibéral vorace et expéditionnaire, mode d’être qui déstabilise valeurs et droits en les soumettant à un mouvement stupéfiant. Les pratiques globales du néolibéralisme sont telles que l’avertissement d’Hannah Arendt, à la fin de son grand livre Origins of Totalitarianism, y trouve un écho : « Les solutions totalitaires peuvent fort bien survivre à la chute des régimes totalitaires, sous la forme de tentations fortes qui surgiront chaque fois qu’il semblera impossible de soulager la misère politique, sociale et économique d’une manière digne de l’homme… Il se peut que les véritables difficultés de notre époque ne revêtent leur forme authentique – sinon nécessairement la plus cruelle – qu’une fois le totalitarisme devenu chose du passé ». A prêter l’oreille à cet avertissement, nous nous garderions de célébrer trop hâtivement l’avènement de l’ère post-totalitaire. Le cynisme, collé à jamais à notre peau depuis l’obscurcissement totalitaire de la distinction entre vérité et mensonge, semble bien être le signe de nos temps. La question se pose alors de savoir si aujourd’hui la critique de la domination ou de l’idéologie peut, à elle seule, atteindre son but. Pour rappeler la formule de Slavoj Zizek concernant la faillite de la critique de l’idéologie à l’ère de la fausse conscience éclairée, « ils savent très bien ce qu’ils font, et ils le font tout de même ». Il est fort probable que la prise de conscience ne peut plus servir de gage, car l’idéologie n’est plus un mode de voir ou de penser mais un mode d’être pratique, concret, un mode de gestion du quotidien. Le retour des choses politiques exige alors également un retour à l’agir – et dans le même sillage, un retour à Hannah Arendt. La théorie de l’action élaborée par Arendt possède deux forces principales. D’un côté, elle nous permet de concevoir la politique, ou plus précisément, l’agir ensemble, comme le plus grand antidote de la domination et du cynisme : ce n’est qu’en agissant qu’on saura bouleverser les pratiques idéologiques sociales, économiques et culturelles. De l’autre côté, elle recèle une éthique proprement politique, éthique à déduire de sa critique du totalitarisme. Le retour à Arendt est d’autant plus pertinent, voire nécessaire, que l’oubli de l’action incite les théories postmodernes à proposer des solutions insensées, allant de l’abandon total des lieux de pouvoir à l’autodestruction, en passant par un « souci de soi » apolitique et sans vision. L’éthique arendtienne, au contraire, permet de repenser la liberté, non pas comme une négativité absolue, mais comme une re-symbolisation, comme l’institution d’un mode d’être qui change les donnés de la situation. Bien mieux, elle nous permet de reconnaître les expériences actuelles de liberté là où elles surgissent. De telles expériences possèdent la force d’une critique concrète, critique réalisée et affirmée par les choses elles-mêmes.

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Cette thèse de maîtrise porte sur les pensées politiques de Jacques Rancière et d’Hannah Arendt. Elle a pour point de départ la critique formulée par Rancière à l’endroit d’Arendt. Dans un premier temps, nous allons explorer les diverses accusations formulées par Rancière à l’endroit de la penseuse et, dans un deuxième temps, il sera question de répondre à ces accusations en soulignant les importantes affinités qui existent entre leurs conceptions du conflit et de la théâtralité en politique. Nous constaterons en outre que le projet arendtien visant à réhabiliter la dignité de la politique ne se nourrit pas principalement de ses lectures d’Aristote, contrairement à ce que suggère Rancière, mais bien de ses lectures de Machiavel. C’est précisément à partir du machiavélisme que nous allons proposer un rapprochement entre Arendt et Rancière et ainsi, aller au-delà de leur mésentente.

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La vérité en philosophie - Philo Tle BAC

François N’konou

La vérité est l'un des thèmes les plus problématiques en philosophie . Traditionnellement, nous la comprenons comme adaequatio rei et intellectus . Cette définition de la vérité selon saint Thomas d'Aquin, qui a évidemment sa légitimité dans le contexte actuel, peut être traduite littéralement par « ...l'adéquation de l'intellect et de la chose ». Ainsi, nous pouvons dire que la vérité est la correspondance, ou aussi la conformité entre la chose connue telle quelle et le concept produit par l'intellect (l'entendement). Jadis, un Pilate s'écriait dans les Écritures Saintes : « Qu'est-ce que la vérité ? » (Jn 18,38), justement parce que Jésus lui avait laissé signifier ceci : «Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité (Jn 18,37)». Accordant une forte exclusivité aux différentes conceptions de vérité, nous nous interrogeons à notre tour : L'être humain peut-il connaître la vérité ? C'est la question qui retiendra notre attention tout au long de cet article de toutCOMMENT sur La vérité en philosophie - Philo Tle BAC . Nous allons partir de la définition générale de la vérité, pour visiter les différents points de vue des philosophes sur le sujet. Enfin, nous élargirons notre vision sur la nécessité fondamentale de la vérité.

Qu'est-ce que la vérité ?

Notion de vérité en philosophie, critique du relativisme et du scepticisme, platon : l'allégorie de la caverne, la recherche de la vérité chez descartes, critique de la vérité, vérité/philosophie : une nécessité fondamentale.

Le mot vérité (veritas) est un dérivé de verus , qui veut dire vrai en latin . Dans ce sens, le vrai est ce qui est conforme à la réalité, qui n'admet pas de contradiction. Le réel , du latin res (chose), est ce qui existe effectivement. Par conséquent, la définition de la vérité peut s'énoncer comme la conformité de ce que l'on pense avec la réalité.

Il est tout à fait convenable de faire mention de la réalité dans la définition de la vérité. Cependant, même s'il semble y avoir une équivalence entre les deux termes, nous ne devons pas les confondre. La réalité relève de l'objet constaté, alors que la vérité est la correspondance entre la pensée/le discours et la réalité.

Cette distinction ainsi faite, voyons maintenant ce que les philosophes pensent sur la définition de la vérité.

Qu'est-ce que la vérité ? Cette question va nous conduire aux différents apports des philosophes sur la définition de la vérité. Mais de façon précise, nous pouvons nous demander :

  • La vérité serait-elle une réalité illusoire ?
  • Est-il possible d'atteindre la vérité ?

Au Bac, on nous reformulera les sujets de dissertation philosophique de façon suivante :

  • Toute vérité est-elle définitive ?
  • Douter, est-ce renoncer à la vérité ?

Entre-temps, voici les sujets et corrigés de Philo - BAC 2023 .

Si vous voulez savoir ce que pensent les philosophes sur la définition de la vérité, chez toutCOMMENT, nous vous invitons à continuer la lecture de votre article.

Pour asseoir la définition de la vérité en philosophie, nous devons préalablement considérer et critiquer les doctrines suivantes :

  • Le relativisme est une doctrine selon laquelle la connaissance humaine serait sujette à la relativité. Pour le relativiste, donc, il n'existe aucune vérité absolue. Protagoras dit à ce propos :« L'homme est la mesure de toutes choses ». Le problème du relativisme est la confusion qui se crée entre la vérité, qui est objective et universelle, et l'opinion, subjective ou particulière. En fait, la thèse relativiste s'autocontredit en ce sens que, en disant chacun sa vérité, elle affirme par là une vérité.
  • Le scepticisme , pour sa part, énonce radicalement l’impossibilité pour l'esprit humain d'atteindre la vérité. Mais faisant ainsi, il énonce une vérité. De cette manière, le sceptique se contredit et s'autoréfute . Voilà pourquoi il adopte l'attitude dite ἐποχή (epokhế), c'est-à-dire la suspension du jugement, qui consiste à s'abstenir de toute assertion et donc à ne rien dire.

La vérité en philosophie - Philo Tle BAC - Critique du relativisme et du scepticisme

La définition de la vérité en philosophie nous emmène à faire cette considération : Notre existence serait-elle une illusion ? Platon élucide cette question dans la République , où il décrit le monde sensible comme une grotte sombre dans laquelle les hommes sont enchaînés, esclaves de leurs ignorances et de leurs préjugés. Pour peu qu'on les laisse sortir de ce monde des apparences pour contempler la lumière du monde des idées (le monde réel), ils pourront être à mêmes de mener une vie vraie et vertueuse.

De façon synthétique, le savoir est la clé de la libération du monde des ombres, et l'ascension progressive à la connaissance réelle ne s'effectue que par l'éducation. Ainsi seulement pourra-t-on jouir d'une existence pleine et heureuse.

Toutefois, serait-il possible de cerner ainsi l'essence de la vérité à partir du savoir ? Eh bien, les mathématiques emplies de théorèmes et de formes géométriques nous le prouvent. Du moins, c'est ce que nous confirme un René Descartes.

La vérité en philosophie - Philo Tle BAC - Platon : L'allégorie de la caverne

Le doute cartésien

Dans le Discours de la Méthode , Descartes part du doute en remettant en cause tous les enseignements reçus afin d'établir la vérité des choses par l'évidence rationnelle. C'est la méthode cartésienne .

Cogito ergo sum

Mais si je peux douter de tout, je ne peux pas douter de ma propre existence, d'où la fameuse assertion Je pense donc je suis . Autrement dit, il faut penser pour douter; et si je pense, je suis. Cette proposition s'impose à l'évidence. Donc pour Descartes, la vérité est tout à fait certaine. Néanmoins, pour chercher cette vérité, il va falloir asseoir les préceptes de la méthode.

Quelles sont les quatre règles de la méthode ?

  • L'évidence : le vrai est ce qui est reconnaissable par l'évidence.
  • L'analyse : division du complexe en éléments simples pour mieux les examiner.
  • L'ordre : conduire par ordre les pensées jusqu'à la connaissance des objets les plus composés.
  • Le dénombrement : cette énumération ou revue entière permet de ne rien omettre.

Si Descartes fait si bien de nous indiquer une voie pour atteindre la vérité, retournons à notre démarche questiologique pour nous interroger : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? Devons-nous tout soumettre à la raison ?

La vérité en philosophie - Philo Tle BAC - La recherche de la vérité chez Descartes

Si selon Spinoza « La vérité est à elle-même son propre signe » (verum index sui) , il est aussi vrai que «toute vérité n'est pas bonne à dire». Cela voudrait-il dire que l'être humain est un être menteur par nature ? En réalité, si nous respectons l'intimité humaine et si nous considérons les torts qui pourraient être causés par le dévoilement de certaines évidences, il faudrait donc mieux préserver l'illusion que d'affirmer une vérité destructive. Sur ce, on peut reformuler la question de la manière suivante : Faut-il préférer le bonheur à la vérité ?

À ce propos, Freud et Nietzsche assurent la définition de la vérité de la manière suivante :

  • Freud définit la vérité comme un discours qui tenterait d'avoir prise sur le réel inconnaissable. Dans ce sens, même si l'homme tente de s'élever par la raison, il demeure un animal, que l'on dit raisonnable, ce qui n'établit donc pas une rupture efficiente entre le règne humain et le règne animal. D'ailleurs, avec la thèse de l'inconscient, Freud ne nous dira-t-il pas que « le moi n'est pas maître dans sa propre maison »? Alors, quelle vérité l'être humain voulait-il établir, celle de ses secrets non dits, ou de ses vérités douloureuses ?
  • Pour Nietzsche , le philosophie à coups de marteau, le menteur fonde sa vie, non pas tellement sur le devoir de dire la vérité, mais bien plus sur l'importance du respect d'autrui dans la vie en société, afin de gagner de la confiance et servir ses intérêts.

Au vu de ces assertions, devrions-nous nous priver de la nécessité de penser le vrai ?

La vérité en philosophie - Philo Tle BAC - Critique de la vérité

Il est d'une évidence particulière de travailler pour accéder à la lumière de la vérité, tout en n'oubliant pas que celle-ci doit être mesurée par la vertu de la prudence, pour une vie sociale harmonieuse. Au-delà de ces considérations, nous pouvons convenir avec Auguste Comte que la vérité reste le socle d'une vie assagie, car nous permettant de reconnaître et d'anticiper les réactions de la nature. Il ne serait pas vain, dans cette optique, que l'être humain s'évertue à connaître les principes et les lois universelles. « Un homme avertit en vaut deux », dit-on.

Qui plus est, la vérité permet à l'homme de se libérer de ses ignorances, accédant ainsi à un "plus-que-soi personnel". N'avons-nous pas reconnu qu' « en raison de la riche dimension de la personne humaine, une plénitude est envisageable, voire indispensable » ? Si tel est le cas, alors la quête de la vérité s'inscrit dans cette dynamique de sublimation existentielle, où la vie selon l’intellect élimine la vue des préjugés pour conférer à l'homme ses valeurs ontologiques, par la pratique des vertus et de la morale.

La vérité en philosophie - Philo Tle BAC - Vérité/Philosophie : Une nécessité fondamentale

Si vous souhaitez lire plus d'articles semblables à La vérité en philosophie - Philo Tle BAC , nous vous recommandons de consulter la catégorie Études universitaires .

  • Descartes, Discours de la méthode , J'ai lu, Paris, 2021.
  • Freud Sigmund , Introduction a la psychanalyse , Nabu Press, 2010.
  • Le Petit Larousse illustré 1998.
  • Nietzsche, Vérité et mensonge au sens extra-moral , S. Martini, 1883.
  • Platon, La République , Flammarion, Paris, 2002.
  • Sankey, H. (2012), « Scepticism, Relativism and the Argument from the Criterion », Studies in History and Philosophy of Science A , 43: 1, p. 182-190.
  • SPINOZA Baruch, Éthique , Hachette, Paris, 2013.
  • Thomas d'Aquin, Somme théologique , 2 t., éd. du Cerf, Paris, 1984-1986
  • TOB,Traduction Œcuménique de la Bible , Édition intégrale, Cerf, Paris, 1998.

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Reconnaître la vérité, est-ce renoncer à sa liberté de penser ? (sept. 2009)

Introduction, i. reconnaître la vérité, c'est se libérer, ii. la liberté pourrait-elle renoncer à elle-même , iii. aimer la vérité, à quoi est-ce renoncer .

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    Download Free PDF. Publié in Cause commune, éditions du Cerf, printemps 2008 Corinne Enaudeau1 Professeur de philosophie en Première supérieure Ancien Directeur de programme au Collège international de philosophie Hannah Arendt. Politique, opinion, vérité 2 Le différend qui oppose la vérité philosophique et l'opinion politique s'est ...

  19. La vérité en philosophie

    Pour le relativiste, donc, il n'existe aucune vérité absolue. Protagoras dit à ce propos :« L'homme est la mesure de toutes choses ». Le problème du relativisme est la confusion qui se crée entre la vérité, qui est objective et universelle, et l'opinion, subjective ou particulière. En fait, la thèse relativiste s'autocontredit en ce ...

  20. Reconnaître la vérité, est-ce renoncer à sa liberté de ...

    Reconnaître la vérité, c'est exercer sa liberté de penser, c'est-à-dire guider sa pensée fermement sur le chemin (sens premier de « méthode ») de la vérité. Et puisque la vérité est une et que nos pensées sont en notre pouvoir, alors la liberté de penser est en quelque sorte garantie par l'existence de la vérité en elle-même.

  21. vérité et opinion

    1479 mots 6 pages. Montre plus. dissertation: de quelle vérité l'opinion est-elle capable? Ce corrigé n'est qu'un exemple…il n'y a aucun attendu à l'épreuve du baccalauréat . Seule la réflexion est à elle-même son propre critère de vérité.Il faut cependant être attentif au sens des mots afin de construire une réelle ...

  22. La vérité

    La vérité fait partie des notions à connaître pour réussir l'épreuve de philosophie au Bac L. Après vous être entraîné sur l'exercice proposé, vérifiez vos réponses grâce à notre ...

  23. PDF Synthèse conçue et proposée par Monsieur Stéphane GUITTET SYNTHÈSE DE

    Document 1 : « La Terrible Vérité sur le vrai rôle des médias », Réflexions personnelles, Alain Lefebvre, Jeudi 12 février 2007. Document 2 : « Message du Saint Père pour la 37ème journée mondiale des communications sociales », discours du 24 janvier 2003, en la Fête de Saint François de Sales, JEAN-PAUL II Document 3 : « Cacher ...