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Classement des écoles » Dissertations et devoirs » Sciences économiques et sociales (SES) » Dissertation : Les fondements du commerce international

Dissertation : Les fondements du commerce international

Analyser la consigne et dégager une problématique

sesT_2000_00_28C_03

Problématique. Le sujet invite à rechercher les différentes causes du commerce international. On peut ainsi distinguer les facteurs qui expliquent les échanges entre pays différents et ceux qui concernent des pays comparables, tout en s’interrogeant sur le rôle des agents économiques : pays, firmes et consommateurs.

Exploiter les documents

Document 1. Quels types de biens et services sont principalement exportés et importés par la France en 2015 et en 2018 ? Quels sont les produits pour lesquels la France exporte plus qu’elle n’importe ? Quels sont ceux qui font l’objet d’échanges interbranches ? Qu’en déduire ?

Document 2. À quel rythme ont évolué le commerce mondial de marchandises et le produit intérieur brut (PIB) réel mondial depuis 2008 ? Quels liens peut-on établir entre les deux évolutions ?

Document 3. En quoi la nature des échanges croisés entre la France et le Qatar nous renseigne-t-elle sur les avantages comparatifs et la spécialisation des deux pays ?

Document 4. Comparez les parts de la valeur ajoutée étrangère dans la valeur des exportations brutes de différents pays présentés. Quels liens peut-on établir avec l’internationalisation de la production et les stratégies des firmes ?

Définir le plan

Tableau de 2 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 2 lignes ;Ligne 1 : I. Un commerce international permis par les différences entre les économies; Quel rôle jouent les dotations factorielles dans les échanges (documents 1 et 3) ?Quel en est l’impact sur les économies (document 2) ?Quels sont les liens entre les avantages comparatifs et la fragmentation de la chaîne de valeur (document 4) ?; Ligne 2 : II. Un commerce mondial en essor grâce aux échanges entre économies semblables; Montrez qu’il existe des échanges intrabranches (document 1).Quels avantages en retirent les pays dont les économies sont comparables ?En quoi l’internationalisation de la chaîne de valeur peut-elle expliquer une partie de ce commerce mondial (document 4) ?;

Les titres des parties ne doivent pas figurer sur votre copie.

Introduction

[accroche] Bien qu’il marque le pas à la suite de la crise de 2008, le commerce international a tendance à croître fortement depuis une cinquantaine d’années. [présentation du sujet] Entendu au sens large comme l’ensemble des échanges internationaux de matières premières, de produits semi-finis, de produits finis mais aussi de services, il a été encouragé par les organisations internationales et les États, majoritairement favorables au libre-échange après la fin de la Seconde Guerre mondiale. [problématique] Il convient de s’interroger sur les multiples facteurs qui expliquent à la fois l’importance de ce commerce mondial mais aussi, sur le long terme, son développement. [annonce du plan] En premier lieu, nous analyserons les facteurs des échanges entre économies différentes, puis, en second lieu, nous expliquerons l’essor du commerce entre économies semblables.

I. Commerce international et différences entre économies

1. la thèse des avantages comparatifs.

Au xix e  siècle, David Ricardo , un économiste classique anglais, a théorisé les bienfaits du libre-échange . Il prend l’exemple de l’Angleterre et du Portugal qui ont chacun un plus grand avantage comparatif à produire respectivement du drap et du vin. Chaque pays se spécialise alors dans la production dans laquelle il est relativement le plus productif et importe les biens qu’il ne produit pas.

Au xx e  siècle, d’autres économistes ont enrichi les travaux de Ricardo en expliquant les échanges internationaux par d’inégales dotations factorielles . Certains pays ont un facteur de production plus abondant qu’ils pourront se procurer à moindre coût. Ils ont alors intérêt à se spécialiser dans les productions utilisant intensément le facteur de production abondant et à importer les autres productions.

2. La spécialisation des économies à la base du commerce international

Les pays qui se spécialisent vont donc exporter les biens ou services pour lesquels ils bénéficient d’avantages comparatifs en termes de productivité ou de dotations factorielles. Ils vont donc réaliser des échanges interbranches . Par exemple, les importations de la France en provenance du Qatar, dont le sous-sol regorge d’hydrocarbures, sont constituées à 86,1 % de gaz naturel et de produits pétroliers ( document 3 ). Mais les avantages comparatifs peuvent également se construire : on parle alors de dotations technologiques . La France a ainsi fait de certaines de ses industries de véritables « fers de lance » de son économie. C’est le cas de l’aéronautique : en 2018, 77 % de ses exportations à destination du Qatar concernent des aéronefs et engins spatiaux ( document 3 ). Et environ 25 % de ses exportations industrielles totales sont constituées de matériels de transport ( document 1 ).

Les firmes s’appuient sur la spécialisation des territoires pour localiser leur production : elles vont ainsi profiter des avantages comparatifs à chaque stade de la production, d’autant que les coûts de transport baissent. La fragmentation croissante de la chaîne de valeur qui en résulte donne naissance à une hausse du commerce de produits semi-finis. L’examen de la valeur ajoutée de la production destinée à l’exportation montre ainsi qu’une partie est imputable aux importations : c’est le cas, en 2016, de 40 % des biens et services exportés par l’Irlande ( document 4 ).

3. Le commerce mondial, source de multiples avantages

Ricardo a démontré que les pays qui se spécialisaient réalisaient un gain en commerçant entre eux. Les échanges internationaux sont depuis considérés comme un moteur essentiel de la croissance. Depuis 2008, le commerce mondial de marchandises et le PIB mondial évoluent de manière parallèle : ils ont tous deux augmenté de 25 % environ en dix ans, tandis que le tassement du PIB mondial qui a suivi la crise de 2008 s’est accompagné d’une baisse de 12 % du commerce mondial de biens ( document 2 ).

En se tournant vers le commerce international, les firmes peuvent profiter d’une diminution des coûts de production liée aux avantages comparatifs. Elles peuvent ainsi améliorer leur compétitivité-prix . Les ménages vont pouvoir profiter d’une baisse des prix, qui alimente la demande . À l’échelle macro-économique, les avantages qui en résultent favorisent la croissance.

II. Un commerce mondial favorisé par les échanges entre économies semblables

1. de nombreux échanges entre économies comparables.

Depuis la création du GATT en 1947, remplacé par l’ OMC en 1995, les accords de libre-échange se multiplient. On voit alors croître les échanges dits intra-zone , concernant des pays proches géographiquement et parfois économiquement. L’élargissement des marchés permet aux firmes de réaliser des économies d’échelle et de gagner en compétitivité-prix.

Les échanges peuvent concerner un même type de produits : on parle alors d’échanges intrabranches . En 2018, la France exporte des produits agricoles et de la pêche et en importe également pour des montants relativement proches. Il en est de même pour les matériels de transport ( document 1 ).

2. La recherche de différenciation des produits

Dans un contexte de mondialisation accrue, les firmes vont essayer de se soustraire à la concurrence en menant des stratégies de différenciation de produits, source de compétitivité hors-prix . La mise sur le marché de produits aux caractéristiques différentes va ainsi alimenter le commerce mondial.

Dans la seconde moitié du xx e  siècle, différents économistes ont mis en évidence la demande de différence des consommateurs. Des produits, en apparence similaires, peuvent présenter des caractéristiques différentes. Si, par exemple, la France importe des voitures d’Allemagne, elle en exporte également : il s’agit de biens au design et à la qualité distincts. Les échanges internationaux permettent ainsi aux ménages de satisfaire ce besoin de variété.

3. La fragmentation des chaînes de valeur dans des économies comparables

Pour optimiser la production et gagner en compétitivité, les firmes peuvent choisir de se concentrer sur leur métier de base. Par exemple, les fabricants automobiles font appel à des équipementiers qui vont leur fournir des pièces détachées : des pare-brise, des pots d’échappement, etc. Une partie de la production est ainsi externalisée , c’est-à-dire confiée à des sous-traitants . Les firmes mettent alors en concurrence différents fournisseurs, dont certains peuvent se situer à l’étranger, contribuant à fragmenter la chaîne de valeur mondiale .

L’internationalisation de la production qui en résulte peut ainsi concerner des économies semblables. La réalisation du produit fini va nécessiter d’importer des biens intermédiaires ou semi-finis, certains pouvant franchir la frontière plusieurs fois. La valeur ajoutée créée dans la plupart des pays de l’OCDE provient de productions réalisées en partie à l’étranger ( document 4 ). Les stratégies des firmes conduisent ainsi à un essor du commerce mondial .

[bilan] Une multiplicité de facteurs explique le commerce international. Une partie des échanges vient de la complémentarité des spécialisations des économies, en raison d’avantages comparatifs. En outre, les firmes, en fragmentant leur chaîne de valeur pour profiter de ces avantages, vont elles-mêmes être à l’origine d’échanges. Mais le commerce mondial concerne également des économies comparables, permettant aux entreprises de gagner en compétitivité et aux consommateurs de répondre à leurs besoins. [ouverture] La crise sanitaire que traverse l’économie mondiale en 2020 nourrit les critiques à l’encontre de la mondialisation, déjà pointée du doigt pour les dommages créés à l’environnement. Une relocalisation d’activités et une baisse des échanges sont-elles possibles ? La forte imbrication des économies semble pourtant difficilement contournable…

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Notions essentielles

Dotations factorielles et technologiques, Avantage comparatif, Spécialisation internationale, Différentiation des produits, Fragmentation/Internalisation de la chaîne de valeur, Compétitivité, Inégalités entre pays/au sein, Libre échange, Protectionnisme.

Acquis de 1ère

Gains à l'échange, Marché concurrentiel

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Science Economique

Quels sont les fondements du commerce intern. et de l'internationalisation de la production ?

Chapitre 2 : Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

Introduction.

Commerce international : ensemble des échanges de biens et services entre pays. Il se mesure en additionnant les exportations de tous les pays = valeur des exportations mondiales de marchandises

Internationalisation de la production : processus de développement de la production de biens et services des firmes dans des pays autres que leur pays d’implantation initiale.

 La valeur des exportations mondiales a été multipliée par 10 depuis 1970, alors que le PIB mondial a été multiplié par 4). Les exportations augmentent donc plus vite que le PIB, ce qui veut dire que l’on échange plusieurs fois un bien produit une fois. 

Cela est permis par la baisse des coûts de transport (donc le progrès technique dans le secteur des transports) et la baisse des tarifs douaniers. 

Cette internationalisation du commerce et de la production nous rend particulièrement dépendant de productions réalisées à l’étranger. Les problèmes d’approvisionnement en masques, en principes actifs de médicaments et autres appareils respiratoires lors de crise du covid-19 en témoignent !

1.Quels sont les fondements du commerce international ?

Le but de cette partie est d’expliquer pourquoi les pays commercent entre eux, plutôt que de produire tous les B&S dont ils ont besoin. On va commencer par expliquer le commerce de produits différents (le commerce interbranche) avant d’aborder le commerce de produits comparables (commerce intra-branche).

1.1Le rôle des dotations factorielles et technologiques dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale : l’échange international de produits différents

Il s’agit d’expliquer la spécialisation économique d’un pays : elle désigne le choix d’un pays de choisir de produire tels produits et de ne pas produire d’autres biens et services. 

Spécialisation internationale : fait pour les pays de se consacrer à la production d'un éventail plus restreint de biens et de services que la gamme de biens et de services qu’il utilise.

-Pour expliquer la spécialisation et la division internationale du travail, D. Ricardo, économiste anglais du 19ème siècle, élabore la théorie de l’avantage comparatif.

Selon D.Ricardo, les pays se spécialisent dans les productions où ils sont relativement le plus efficaces ou les moins inefficaces, c’est-à-dire là où ils ont un avantage comparatif.

Avantages comparatifs : L’avantage comparatif est un critère de spécialisation qui conduit un pays à se spécialiser dans la production où il est le meilleur ou relativement le moins mauvais c’est-à-dire à se spécialiser dans les secteurs où l’écart de productivité est le plus petit par rapport aux autres pays.

-Les pays se spécialisent aussi là où ils sont le mieux dotés en facteurs de production (travail et capital) : selon leur dotation factorielle

Dotations factorielles : Ensemble des facteurs de production dont dispose un pays 

Si, dans certains pays le facteur travail est relativement abondant, par rapport au facteur capital (pays en développement avec une forte croissance démographique par exemple), alors le prix du facteur travail sera relativement bon marché (relativement au facteur capital). Les pays les mieux dotés en facteur travail ont alors intérêt à se spécialiser dans la fabrication de produits intensifs en main d'œuvre (et donc à exporter ses produits), tandis que ceux qui sont mieux dotés en capital ont intérêt à se spécialiser dans les produits à forte intensité capitalistique.

-La spécialisation internationale peut aussi s’expliquer par la dotation technologique, (c’est à dire qu’il ne s’agit plus seulement de regarder la quantité de facteur de production possédée mais aussi leur productivité )

Les échanges internationaux s’expliquent aussi par l’écart technologique entre nations. Une nation bénéficie d’un écart technologique parce qu’elle dispose d’une avance technologique liée à l’importance de l’investissement en recherche-développement. Les économie s avancées exportent les produits innovants puis, progressivement, à mesure que les technologies deviennent plus communes, les économie s en développement les imitent et deviennent exportateurs lorsque ces produits peuvent être fabriqués par une main-d’œuvre à faible coût. Pour maintenir leur part de marché à l’exportation, les économie s avancées doivent donc innover continuellement.

Grâce aux importations et à la diffusion du progrès technique, certains pays en développement vont en profiter pour mener des stratégies de remontée des filières qui consistent à construire progressivement de nouveaux avantages comparatifs (ex de la Corée du Sud ). Spécialisés initialement dans des productions intensives en travail peu qualifié en vertu du théorème HOS, par exemple la production de biens de consommation à faible valeur ajoutée, ils diversifient progressivement leur offre vers des productions plus intensives en capital et à plus forte valeur 

Conclusion :

Avec la théorie de l’avantage comparatif de Ricardo, la spécialisation des pays repose sur les écarts de productivité, avec la théorie des dotations factorielles, les pays exportent les produits selon leurs dotations en facteur de production ou dotations factorielles.

1.2L’échange international entre pays comparables

Les pays comparables sont les pays qui ont le même niveau de développement et qui exportent des biens comparables, c’est-à-dire dont les exportations consistent essentiellement en du commerce intra branche.

Le commerce interbranche correspond à un commerce de produits de branches d’activités différentes ; le commerce intra-branche renvoie au commerce entre produits d’une même branche d’activité.

Ce qui explique le commerce intra-branche, c’est la stratégie de différenciation des FMN : les entreprises des différents pays se font concurrence. Cette concurrence peut consister à différencier le produit de façon à obtenir une position de monopole. Cela est possible par deux moyens :

En recourant à l’innovation de produit et donc en proposant des gammes de produits de qualité et donc de prix différents :  stratégie de différenciation verticale (par exemple, les différents standards de chambre d’hôtel ou les différentes gammes d’un même modèle de voiture)

En recourant à des dépenses de publicité et de marketing pour différencier les produits aux yeux des consommateurs : stratégie de différenciation horizontale. (variété différente : couleur, design, goût…) 

  • Ce qui explique alors le commerce intra branche est le fait que les entreprises font chercher à différencier leurs produits (par la qualité ou par d’autres caractéristiques) dans le but d’augmenter leur offre, donc la consommation donc la production pour augmenter leur bénéfice. Cette stratégie entraîne souvent une position de monopole de l’entreprise qui va ainsi pouvoir vendre son produit plus cher (exemple : les glaces Ben and Jerry’s)

-le développement du commerce intra-branche s’explique aussi par l’internationalisation de la chaîne de valeur

Fragmentation de la chaîne de valeur : c’est le fait que les entreprises fabriquent chaque segment de leur produit (de la conception à la commercialisation) séparément 

« chaînes de valeur ». Il s'agit de la manière dont les différentes étapes de la production ajoutent de la valeur à un produit final ou, inversement, dont la valeur totale d'un produit est attribuée à chaque étape. Les chaînes de valeur mondiales impliquent que les étapes de production, de la conception d'un produit à sa livraison au consommateur final, sont effectuées dans des pays différents.

Internationalisation

Fragmentation dans différents pays pour tirer des avantages comparatifs et ainsi baisser leurs coûts de production (voir 2.2)

Du coup, les biens s’échangent plus vite qu’ils ne sont produits et cela explique que les pays échangent des biens similaires.

2.Quels sont les facteurs qui sont à l’origine de l’internationalisation de la production ?

Dans cette partie on se demande pourquoi les entreprises produisent dans plusieurs pays : cela s’explique par la recherche d’une plus grande compétitivité et par l’internationalisation de la chaîne de valeur.

2.1Les liens entre productivité des entreprises et compétitivité des pays

La productivité mesure l’efficacité de la production

Compétitivité : Pour un pays, la compétitivité est sa capacité à exporter. Pour une entreprise, la compétitivité est la capacité à faire face à la concurrence en gagnant des parts de marché.

L’entreprise peut améliorer sa compétitivité :

-soit par des prix plus bas que ses concurrents (compétitivité-prix). Pour cela, elle va chercher à baisser ses coûts de production. Si la PGF augmente, cela peut signifier que la production se fait avec des facteurs de production moins chers. La hausse de la productivité permet ainsi aux entreprises d’avoir des coûts de production plus bas et donc de vendre moins chers ses produits, ce qui augmente sa compétitivité-prix. Cela explique que dans les pays qui ont de faibles coûts de production (et en particulier un faible coût du travail) , qui sont plutôt des pays en développement, viennent s’installer des FMN en recherchent d’une meilleure compétitivité-prix (par exemple, les entreprises de textile au Bengladesh) 

-soit par d’autres facteurs que les prix (compétitivité hors-prix) : qualité supérieure du produit, meilleure image de marque, fourniture d’un service après-vente, etc.. Ici, c’est la productivité en valeur des entreprises qui peut augmenter parce qu’elles vont vendre des biens à plus forte valeur ajoutée grâce à des travailleurs plus qualifiés et des machines plus performantes. Les FMN qui recherchent une compétitivité hors-prix (par exemple, celles qui veulent produire des biens de qualité ou des biens à fort contenu technologique) vont alors plutôt s’installer dans les pays développés où il y a de bonnes infrastructures.

=> Lorsqu’une entreprise est plus productive, elle gagne des parts de marché, cela va augmenter le volume de ses exportations et donc la compétitivité du pays.

2.2L’internationalisation de la chaîne de valeur accroît l’internationalisation de la production

Les FMN sont des entreprises qui ont au moins une unité de production ou de vente (filiale) à l’étranger.

 Ces FMN sont créées lorsqu’une entreprise réalise un investissement productif à l’étranger = IDE. L’IDE peut consister à créer une usine de toute pièce, à en acheter une existante totalement ou partiellement (prise de participation). 

Aujourd’hui, les diverses tâches de la production sont décomposées (conception, production des composants, assemblage, commercialisation), puis réparties dans un grand nombre de pays. 

Cela a une conséquence sur la nature du commerce international, c’est l’internationalisation de la chaîne de valeur, lefait que les différentes étapes de la production d’un produit (conception, approvisionnement, fabrication, commercialisation) soient réalisées dans plusieurs pays :

-La firme peut chercher à réduire ses coûts de production (logique de compétitivité-prix) Dans ce cas, elle va souvent localisée une partie de la production dans un pays émergent 

-La firme peut chercher à augmenter sa compétitivité hors-prix. Dans ce cas, elle va plutôt localiser son segment de production dans un pays où la main-d’œuvre est qualifiée, où il y a un potentiel de R&D et d’éducation, des infrastructures de qualité, … (pays développés)

Une FMN va d’ailleurs combiner les 2 logiques. La conséquence est que le commerce international constitue un commerce de biens intermédiaires (composants) à l’intérieur d’une même firme, assemblés dans un pays, pour donner le produit final, lequel sera commercialisé dans le monde entier = commerce intra firme.

Ce mouvement d’internationalisation de la chaîne de valeur est permis par des politiques de libéralisation commerciale et financière qui ont facilitées les flux de marchandises et les flux de capitaux. La baisse des coûts du transport a également joué un grand rôle tout comme l’essor des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui facilitent la coordination entre firmes.

Remarques :

Cette stratégie de localisation de la production des FMN ne doit pas être confondue avec la stratégie de délocalisation. Cette dernière implique certes la création d’une usine à l’étranger, mais la combine avec la fermeture d’une usine et l’exportation des produits fabriqués dans le pays où l’usine a été fermée. Les délocalisations surviennent lorsque les firmes (sous la pression des actionnaires) ferment des usines rentables dans le but d’accroître les profits de l’entreprise.

Elle ne doit pas non plus être confondue avec la stratégie d’externalisation qui consiste pour une entreprise à sous-traiter une partie ou la totalité d’un produit (bien intermédiaire ou alors le bien final) à une autre entreprise.

3. Quels sont les effets du commerce international ?

  • Les effets du commerce international sur les consommateurs et les producteurs

a)Les effets sur les consommateurs

Les effets positifs :

Avec la spécialisation internationale selon les avantages comparatifs, les coûts de production des entreprises diminuent ce qui peut se traduire par une baisse des prix de vente des produits et/ou par une hausse des salaires, c’est-à-dire un gain de pouvoir d’achat des consommateurs.

Les stratégies de différenciation des FMN vont permettre aux consommateurs d’avoir accès à une plus grande diversité de biens et services.

Les effets négatifs :

La recherche d’une meilleure-compétitivité -prix des entreprises entraîne une recherche permanente des coûts les plus bas :

-ce qui provoque une pression à la baisse (ou à la non augmentation) des salaires : ce qu’on appelle le dumping salarial et plus largement social

-un dumping environnemental : c’est-à-dire une pression à la non-existence de lois environnementales

-peut aussi se traduire par une baisse de la qualité des produits proposés.

La spécialisation internationale entraîne dans certains pays la disparition de pans entiers de secteurs d’activité ce qui va se traduire par 

-des destructions d’emplois et une hausse du chômage et la disparition de l’ économie locale

-et par une dépendance accrue aux autres pays avec des difficultés d’approvisionnement en matières premières ou en composants intermédiaires qui reste d’entraîner des pénuries pour les consommateurs

b)Les effets sur les producteurs

Les effets positifs

En se spécialisant, les producteurs acquièrent une expertise qui leur permet d’accroître encore leurs gains de productivité. La pression concurrentielle accroît aussi leur recherche de productivité. La concurrence internationale incite les entreprises à innover pour pouvoir aussi augmenter leur compétitivité hors-prix.

De plus, la concentration de firmes dans un espace géographique donné est génératrice d’externalités positives qui renforcent la productivité de chacune d’elles

L’augmentation de la taille des marchés permet aux entreprises de faire des économie s d’échelle (quand les quantités produites augmentent le cout de production unitaire diminue) ce qui leur permet de baisser encore leur prix de vente et d’augmenter leur compétitivité.

Le commerce international entraîne une concurrence accrue :

-soit sur les prix : La recherche permanente du prix de vente le plus bas risque de conduire certaines entreprises à limiter au maximum leurs bénéfices ce qui à terme peut générer des risques de faillite et menacer leurs capacités d’investissement.

-soit sur la diversité des produits qui peut se faire par la différenciation horizontale ou par la différenciation verticale et qui peut faire perdre des parts de marché aux entreprises locales

-l’internationalisation de la chaîne de valeur peut conduire à des problèmes d’approvisionnement en pièces détachées ou en matières premières et donc limiter les possibilités de production

3.2 Les effets du CI sur les inégalités

-Les inégalités à l’intérieur des pays se mesurent par les écarts de revenus entre les ménages résidents

Dans les PDEM (pays développés), les inégalités se sont creusés sous l’effet de deux mécanismes : d’un côté la mondialisation renforce les FMN qui sont des sociétés cotées en bourse distribuant des dividendes à leurs actionnaires. La hausse des dividendes a permis l’enrichissement des plus riches. De l’autre côté, en détruisant des emplois peu qualifiés et en exerçant une pression à la baisse des salaires, l’internationalisation appauvrit la partie la plus défavorisée de la population des pays développés.

Dans les PED (pays en développement), la mondialisation permet l’enrichissement de la classe moyenne (surtout dans les pays émergents) car en engendrant de la croissance économique, elle a permis des créations d’emplois et une augmentation des salaires. Cependant, les inégalités se creusent entre ceux qui bénéficient de la mondialisation parce qu’ils travaillent dans une FMN ou dans le secteur formel et ceux qui travaillent dans le secteur informel.

=> les inégalités à l’intérieur des pays ont augmenté.

-Les inégalités entre pays se mesurent par les écarts de niveau de vie moyen entre pays.

Avec la mondialisation, les inégalités entre pays se sont réduites car elle a permis la croissance et le développement des PED qui ont bénéficié d’une forte augmentation de leur niveau de vie moyen. Ceci est surtout vrai pour les pays émergents. En effet, certains pays, notamment en Afrique, se sont retrouvés exclus  de l’internationalisation de la production.

- La réduction des inégalités mondiales ou internationales ou globales depuis les années 1990 s’explique essentiellement par l’émergence de grandes nations, comme l’Inde ou la Chine tout particulièrement. En s’insérant dans les chaînes de valeur mondiales, ces pays fortement peuplés ont connu un rattrapage économique et de vastes classes moyennes sont apparues faisant de facto reculer l’inégalité internationale

4. Le débat entre libre-échange et protectionnisme

Le commerce international engendre certes des gains à l’échange mais il génère aussi, dans le même temps, d’importants effets distributifs au sein des nations. Les « perdants » de la mondialisation expriment donc une demande politique de protectionnisme

Gains à l’échange= Les gains à l’échange sont les avantages procurés aux offreurs et aux demandeurs par la spécialisation et l’échange. Ils peuvent être mesurés par le surplus du producteur et le surplus du consommateur et par l’augmentation de la production et de la consommation globale qui en découle.

4.1 Avantages et inconvénients du libre-échange

Libre-échange : système de commerce international reposant sur l'absence de barrières douanières à la circulation des biens et des services entre les pays. Les barrières douanières peuvent être tarifaires (taxes) ou non tarifaires (normes, quotas)

Les effets positifs de la mondialisation pour les consommateurs et les producteurs correspondent aux avantages du libre-échange (gains de productivité, croissance, gain de pouvoir d’achat, plus grandes variétés de produit).

Les effets négatifs du commerce international correspondent aux inconvénients du libre-échange pour les consommateurs et les producteurs.

A cela, il faut rajouter les avantages et les inconvénients pour les états :

-Avantages : les états en s’inscrivant dans une zone de libre-échange ont ainsi un pouvoir de négociation plus grand avec le reste du monde (exUE), ils peuvent bénéficier des avantages des autres pays de l’union douanière (transferts de technologie, croissance économique,…)

-Inconvénients : la concurrence internationale incite les états à limiter la fiscalité (dumping fiscal) ce qui restreint leurs recettes fiscales et leur autonomie politique

-Beaucoup de pays, en particulier les PED sont aussi tentés de limiter leur réglementation sociale et environnementale pour attirer les FMN : dumping social et environnemental

l’emploi dans une industrie traditionnelle

4.2 Avantages et inconvénients du protectionnisme

Protectionnisme : Ensemble des mesures visant à protéger un pays de la concurrence étrangère, soit par des barrières tarifaires (droits de douane) soit par des barrières non-tarifaires (quotas, normes sanitaires ou techniques)

L’idée ici est de ne pas nécessairement remettre en question le commerce international, mais de protéger l’ économie nationale contre les effets négatifs du libre-échange, donc de la mondialisation. 

On peut justifier le protectionnisme ;

- pour protéger les industries naissantes, (F. List). 

-pour protéger l’emploi dans une industrie traditionnelle ou dans  une industrie vieillissante (M.Allais), le temps qu’elle s’adapte à la concurrence.

-pour protéger un secteur d’activité stratégique ; l’armement, la culture, les médicaments

Le protectionnisme peut consister à taxer les produits importés ce qui augmente leur coût et favorise les produits nationaux, le problème est que les entreprises voient aussi leurs coûts augmenter et augmentent les prix de sortent que les prix des biens importés augmentent, mais aussi les prix des productions nationales. 

Les pays peuvent mettre en place des barrières non tarifaires, comme les quotas d’importations, les normes sanitaires (interdisant l’entrée de produit pour des raisons de santé, ex. OGM) ou normes technique (normes EU).

Les politiques protectionnistes s’exposent à des représailles.  En effet, la mise en place de barrières douanières peut entraîner une réponse équivalente de l’autre pays : par exemple, si la France met des barrières à l’entrée de produits chinois, la Chine peut faire de même pour l’entrée de produits français sur son territoire. Or, le marché chinois représente un nombre beaucoup plus grand de consommateurs potentiels pour les entreprises françaises que le marché français.

Programme officiel - Objectifs d'apprentissage

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  • Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale.
  • Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des produits, et fragmentation de la chaîne de valeur).
  • Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire son aptitude à exporter.
  • Comprendre l’internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l’illustrer.
  • Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays ; comprendre les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme.

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1/5 Avantages comparatifs, spécialisation et échanges internationaux

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Vidéo Cours inversé

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Questions vidéo Cours inversé

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Cartes flash Révisions

Activités Cours inversé

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Quiz Révisions

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Mots croisés Révisions

2/5 Les échanges commerciaux internationaux entre pays comparables

3/5 La productivité des firmes, source de compétitivité des pays

4/5 L’internationalisation des chaînes de valeur

5/5 Les effets du commerce international

Autres activités pédagogiques disponibles

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Tableau bord échanges ext.

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ? Chapitre 2 - Sciences économiques et sociales Terminale

Définitions.

Connaître les étapes de la mondialisation des échanges

Connaître les caractéristiques du libre-échange

Connaître les caractéristiques du cycle de vie d'un produit

Connaître les caractéristiques de la différenciation des produits

Connaître les caractéristiques des effets d'échelle et d'agglomération

Connaître les caractéristiques du protectionnisme

Calculer un taux d'ouverture à l'aide des valeurs des importations et des exportations

Connaître l'évolution de la nature des échanges

Connaître la Division internationale du processus productif et l'internationalisation de la chaîne de valeur

Schématiser un exemple d'internationalisation de chaîne de valeur

Connaître les facteurs de la mondialisation des échanges

Connaître les avantages du libre-échange

Connaître les inconvénients du libre-échange

Approfondir

Expliquer l'internationalisation de la chaîne de valeur

Expliquer le rôle des dotations factorielles et technologiques dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale

Expliquer le commerce entre pays comparables à l'aide de la différenciation des produits, de la qualité des produits, et de la fragmentation de la chaîne de valeur

Expliquer le lien entre productivité des firmes et compétitivité d'un pays

Expliquer le débat existant entre libre-échange et protectionnisme

Expliquer les effets induits par le commerce international sur les gains moyens en termes de baisse de prix

Expliquer les effets induits par le commerce international sur la réduction des inégalités entre pays

Expliquer les effets induits par le commerce international sur l'accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays

Étudier l'internationalisation d'une chaîne de valeur à l'aide de documents

Étudier une spécialisation internationale à l'aide de documents

Étudier le rôle des dotations factorielles et technologiques dans la spécialisation internationale à l'aide de documents

Étudier un exemple de commerce intra-branche mettant en jeu les nouvelles théories du commerce international

Étudier les avantages et les inconvénients du libre-échange à l'aide de documents

Étudier les avantages et les inconvénients du protectionnisme à l'aide de documents

Étudier un graphique de corrélation des effets induits par le commerce international

01 86 76 13 95

(Appel gratuit)

La dissertation en sciences économiques et sociales

Introduction :

L’épreuve finale de la spécialité en SES dure 4 heures . Vous devez choisir l’une des deux épreuves qui vous sont proposées :

  • la dissertation , que nous allons présenter, se compose d’un sujet et d’un dossier de 4 documents en règle générale ;
  • l’ épreuve composée s’articule autour de 3 parties mêlant une question de mobilisation de connaissances, l’étude d’un document et un raisonnement appuyé sur un dossier documentaire.

Dans cette fiche de méthode, nous allons présenter la dissertation de sciences économiques et sociales. Afin de réussir cette épreuve finale de spécialité, il faut avant tout s’entraîner et adopter les bons réflexes. La dissertation est souvent l’épreuve la plus redoutée. Elle fait autant appel à vos compétences d’analyse et de réflexion qu’à votre capacité à problématiser un sujet et à organiser une réponse équilibrée. Elle nécessite donc une solide préparation. Le candidat doit apprendre à répartir son temps afin de bien cerner tous les aspects de son sujet. Ce dernier concerne un point essentiel d’un chapitre du programme.

Pour appréhender cette épreuve, nous analyserons tout d’abord quels en sont les attendus et les caractéristiques avant de voir comment s’articulent les différentes phases d’analyse et de rédaction.

Les attendus et les caractéristiques de l’épreuve

Nous allons présenter les attendus de la dissertation qui guideront votre évaluation. Voici les consignes officielles :

Il est demandé au candidat :

  • de répondre à la question posée par le sujet  ;
  • de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;
  • de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier  ;
  • de rédiger en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique approprié à la question et en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’ équilibre des parties .

Enfin, on tient également compte, dans la notation, de la clarté , de l’ expression et du soin apporté à la présentation.

Ces consignes officielles servent de grille pour vous évaluer.

Les attentes formelles de l’épreuve

La dissertation est un exercice de style répondant à de nombreuses exigences formelles sur lesquelles nous allons insister.

  • L’introduction

D’abord, il faut que votre introduction comporte une accroche qui permet de mettre en avant l’intérêt du sujet proposé. Il peut s’agir d’un fait d’actualité, d’un paradoxe montrant la complexité du sujet ou bien d’un événement plus ancien montrant sa profondeur historique. Vous pouvez également utiliser une donnée du document qui vous interpelle.

Ensuite, il convient d’entrer dans votre sujet en effectuant une présentation . Elle permet d’expliquer clairement ce que le sujet vous demande de faire. Il s’agit donc de reformuler l’idée générale en montrant sa portée et ses limites. Vous incorporez alors les définitions des notions importantes tout en gardant un ton neutre. Il faudra également que vous déterminiez dans quel cadre s’inscrit ce sujet : se cantonne-t-il à une époque donnée ou à un espace précis ?

  • Cette étape de présentation est décisive puisque vous mettez en avant votre capacité d’analyse du sujet tout en mobilisant suffisamment de connaissances. Elle permet d’amener la problématique.

La problématique est le troisième temps de l’introduction venant après la présentation. Elle peut par exemple commencer ainsi : «  Tout cela nous amène à nous demander en quoi, comment, dans quelle mesure…  ». Attention, cette problématique est différente du sujet donné : il s’agit d’une question qui permet d’organiser la réflexion d’ensemble et qui s’appuie sur des notions complémentaires non présentes dans votre sujet.

Enfin, vous devez effectuer l’ annonce du plan , sans entrer dans le détail de vos parties. Il convient d’adopter un style direct et synthétique. Par exemple : «  Dans un premier temps/Dans une première partie, nous expliquerons/nous aborderons…  ».

Votre introduction doit respecter ces étapes. L’oubli de la problématique vous pénalise fortement (il s’agit d’un attendu). Vous devez aussi faire preuve de clarté. Il est donc fortement conseillé de revenir à la ligne après chaque étape de votre introduction. N’hésitez pas à utiliser des alinéas afin de rendre le tout très structuré. Enfin, sautez des lignes après votre introduction pour la démarquer du reste du développement.

  • Votre introduction est la « carte de visite » de votre devoir. Elle permet au correcteur de vous situer et de se situer dans votre raisonnement. Elle nécessite au final une longue préparation au brouillon.
  • Le développement

Le développement est généralement structuré en plusieurs parties (souvent 2, parfois 3) dont le but est d’apporter une réponse au sujet tout en s’inscrivant dans votre problématique. Il est souvent conseillé d’effectuer un plan en deux grandes parties afin de répondre aux attentes en matière d’équilibre. Chaque partie incorpore des sous-parties qui se composent chacune de plusieurs arguments. L’objectif est donc de préparer la structure du développement au brouillon en schématisant votre plan détaillé.

  • Il s’agit de créer une réponse équilibrée incorporant à la fois des connaissances mais également des informations pertinentes présentes dans votre dossier.

Voici un exemple de structure de plan :

Partie I

Sous-partie A

§ argument 1

§ argument 2

Sous-partie B

Partie II

  • La conclusion

La conclusion est un attendu incontournable de la dissertation. Plus courte que l’introduction, elle se compose de deux parties distinctes :

  • un bilan clair et synthétique de votre développement. Si vous aviez deux grandes parties, vous devez effectuer un rappel des grandes idées qui ont été développées dans chacune. L’enjeu est d’être précis. Contentez-vous d’affirmer ce qui a été vu sans fournir d’explication nouvelle. Votre bilan fournit également une réponse à votre problématique. Voici un exemple de formulation : «  Pour conclure, nous pouvons répondre à notre sujet en affirmant que (…). En effet, nous avons d’abord insisté sur (…) en montrant que (…). Ensuite, notre propos s’est centré sur (…). Aussi, nous avons pu voir que (…)  ». L’enjeu est de permettre à votre correcteur de se rendre compte du chemin accompli tout au long du devoir ;
  • une ouverture mettant en avant votre capacité à faire le lien avec votre sujet et un fait de société. Il s’agit de montrer que votre sujet a une actualité, des implications concrètes et qu’il pose de nombreux problèmes qui pourraient être abordés dans un sujet proche. Vous montrez alors au correcteur votre ouverture culturelle ce qui permet de vous démarquer.

Les attentes en matière de plan et d’organisation

Durant les 4 heures d’épreuve, vous devrez à la fois mobiliser vos connaissances et exploiter les documents présents dans le dossier . Le but final est de répondre au sujet en organisant une réflexion structurée autour d’une problématique .

En dissertation, il existe deux grandes familles de sujet. Vous serez invité à produire :

  • une discussion

Le sujet vous sera alors posé sous la forme d’une affirmation. Elle est toujours formulée dans les mêmes termes : «  peut-on dire que  », «  dans quelle me-sure  », «  vous vous demanderez si  » et vous invite à vous interroger sur une information et sur sa pertinence.

  • Est-elle toujours vérifiable, et dans quelles limites ?
  • Quelles réserves ou nuances peuvent être apportées à cette affirmation ?

Un sujet de discussion permet d’effectuer un plan rapidement sous la forme thèse et antithèse . Bien entendu, il ne s’agit pas de se contredire totalement en deuxième partie, mais plutôt d’apporter de la nuance. Prenons l’exemple d’un sujet vous demandant si le système scolaire s’est démocratisé. Vous pourriez être amené à organiser une réponse affirmant que notre système scolaire s’est progressivement ouvert aux catégories populaires (première partie) mais qu’il existe néanmoins des limites à cette démocratisation scolaire du fait du maintien de fortes inégalités en fonction de l’origine sociale (deuxième partie).

  • une analyse

Dans ce cas de figure, le sujet sera formulé de façon à vous faire réfléchir à partir de mécanismes économiques. En utilisant des formules telles que : «  quels sont les liens  », «  montrez comment, en quoi, quelles sont…  », on souhaite vous faire réagir sur la manière dont un phénomène en impacte un autre ou sur les causes et les conséquences induites par un phénomène précis. Il s’agira donc d’analyser ces différents phénomènes, de les mettre en perspec-tive les uns par rapport aux autres et de déterminer par quels mécanismes ils sont régis.

Il existe alors de nombreux plans dépendant du sujet. Par exemple, un sujet questionnant les effets du progrès technique sur la croissance économique vous poussera à puiser dans vos connaissances afin d’isoler les éléments explicatifs.

Les phases d’analyse et de rédaction

Il vous faudra, préalablement à toute rédaction, partir du principe que le correcteur ne connaît pas le sujet et que vous devrez le lui expliquer en le simplifiant pour le rendre intelligible. À vous de procéder par étapes, en posant diverses questions auxquelles vous apporterez une réponse progressive.

L’importance du travail préparatoire et du brouillon

La dissertation est une épreuve exigeante qui nécessite un important travail de préparation au brouillon. Il faut donc organiser votre travail en respectant certaines étapes essentielles. Votre introduction doit être préparée en amont, tout comme votre plan détaillé .

Dans un premier temps, il faut effectuer l’ analyse des termes du sujet .

Mettez en évidence les notions fortes afin de mieux vous situer dans le chapitre ciblé. Portez également une attention sur la formulation du sujet qui vous indique un type de plan possible (débat ou analyse). Tentez de reformuler votre sujet en changeant certains éléments (ponctuation, négation, nuance). Cela vous permet de problématiser votre sujet. Inscrivez des notions intermédiaires qui ne sont pas directement présentes dans l’énoncé mais qui pourraient vous servir pour répondre partiellement au sujet. Cette phase est essentielle et elle dure au moins 10 minutes .

Il s’agit d’écarter tout risque de hors-sujet : focalisez-vous sur le sujet, ne ressortez pas « pêle-mêle » le contenu intégral de votre cours, ne retenez que les connaissances qui vous permettront d’étayer votre réponse et qui représenteront une véritable plus-value.

Ensuite, vous pouvez effectuer un repérage documentaire en vous munissant d’un surligneur.

Repérez les titres ainsi que les indications présentes en dessous des documents (sources, champ lorsqu’il s’agit d’un document statistique). Ce repérage s’effectue après l’analyse des termes du sujet. En effet, cela vous permet de cibler directement les données importantes, les arguments éventuels par rapport au sujet. Les éléments repérés doivent être mobilisables pour confirmer ou infirmer vos futurs arguments. Le repérage documentaire dure au moins 30 minutes .

Vous ne devez pas présenter les documents, vous devez disserter. Les documents sont des compléments à votre réflexion. Il vous faudra les incorporer sans paraphraser les informations, sans énumérer des données ou statistiques qu’ils contiennent. Tous les documents ne pourront être exploités à égale proportion. Cependant, vous devrez impérativement faire référence à chacun d’entre eux. Vous constaterez que certains servent davantage à illustrer votre problématique, alors que d’autres serviront davantage à illustrer un argument.

Vous pouvez ensuite rédiger votre introduction au brouillon afin de mettre en lumière vos première réflexion sur le sujet. Cette étape peut d’ailleurs se dérouler avant le repérage documentaire. Il s’agit de mettre par écrit les bases de votre raisonnement, vos questionnements, tout en respectant les attendus (accroche, présentation du sujet, problématique et annonce de plan). Ce travail au brouillon est indispensable étant donné que l’introduction est la « carte de visite » de votre devoir. Les correcteurs savent approximativement la fourchette de votre note finale après la lecture de l’introduction. Il convient donc d’éviter toute erreur au cours de la phase finale de rédaction. La rédaction d’une introduction au brouillon peut durer jusqu’à une 1 heure .

Ne commettez pas l’erreur de vouloir immédiatement répondre au sujet : il s’agit de prendre suffisamment de recul pour développer son point de vue de manière « nuancée » ! Partez du principe qu’il existe forcément plusieurs théories pour un seul sujet, il vous appartient de les confronter les unes aux autres et d’en évaluer la pertinence. Il ne faut pas confondre le sujet et la problématique ! Le premier vous est donné sous forme d’une idée générale, alors que vous devrez trouver vous-même une problématique que vous aborderez selon l’angle que vous aurez choisi.

Enfin, vous devez élaborer un plan détaillé qui vous servira à rédiger votre développement.

Commencez par inscrire les différentes idées listées et classez-les en deux parties différentes. Vous devez parvenir à bâtir votre réflexion autour de deux grands axes qui se compléteront sans pour autant se contredire. Vous devez éviter de vous situer hors-sujet. Ayez donc en tête votre sujet et demandez-vous s’il s’agit d’une discussion ou d’une analyse. Cela devrait vous permettre d’obtenir un plan équilibré. Il faut à présent extraire dans votre plan des sous-parties permettant de regrouper vos idées. Servez-vous également des documents. Tous les documents ont une utilité. Attention, il ne s’agit pas encore d’un travail de rédaction, mais bien d’un travail de synthèse dans lequel vous équilibrez votre raisonnement au brouillon en plaçant vos connaissances ainsi que les données des documents qui illustreraient votre propos. Cette phase prend au moins 30 minutes mais vous pouvez évidemment y consacrer plus de temps en fonction de la complexité de votre sujet. Vous aurez toujours la possibilité de vous rattraper en rédigeant plus vite. Mieux vaut un devoir équilibré écrit rapidement qu’un devoir déséquilibré terminé en avance.

Le premier plan que vous élaborez n’est pas forcément définitif : c’est en ajoutant vos différentes connaissances et analyses que vous pourrez juger de sa pertinence. S’il aboutit à des parties déséquilibrées, c’est qu’il n’est pas pertinent : modifiez-le.

Mobilisez vos connaissances et réfléchissez au sens de la question posée en la reformulant de manière plus simple pour montrer que vous l’avez comprise.

  • Il s’agit d’épurer le sujet en le débarrassant de tous les mots pouvant en parasiter la compréhension.

Quelques conseils de rédaction

Vous avez analysé votre sujet, repéré les documents, rédigé une introduction et élaboré un plan détaillé. Vous pouvez débuter la rédaction de votre dissertation. Elle dure approximativement 2 heures . Il faudra utiliser un registre de langage adapté et bannir toute expression familière ou empruntée au registre oral. Il est conseillé d’utiliser la première personne du pluriel ( nous ) qui inclut le correcteur dans le raisonnement. N’écrivez pas à la première personne ( je ).

La rédaction de l’introduction doit être rigoureuse. Vous reprenez votre brouillon en tâchant de l’améliorer. Allez doucement et reformulez vos phrases dans votre tête afin de trouver la tournure la plus neutre et la plus efficace. Si vous avez un doute sur l’orthographe d’un mot, recherchez un synonyme. Imaginez que vous vous adressez à quelqu’un qui n’a jamais fait de SES. Relisez votre introduction avant d’entamer le développement. Vérifiez la présence de votre accroche, de votre présentation du sujet, de votre problématique et de votre plan. Votre devoir doit-être aéré. Sautez plusieurs lignes après votre introduction.

Durant l’écriture du développement, vous reprendrez votre plan détaillé en prenant le temps d’argumenter chacune de vos idées. Pour cela, il est conseillé d’appliquer la méthode AEI  : affirmer , expliquer et illustrer .

  • l’affirmation

Elle permet d’énoncer clairement votre idée, votre argument. C’est une phrase précise qui commence par un connecteur logique en fonction de la place et de la signification de votre argument par rapport à votre problématique.

  • l’explication

Elle permet ensuite de rendre compte de vos connaissances. C’est l’étape la plus longue puisque vous puisez alors dans vos connaissances, les théories, les modèles, les mécanismes étayant votre affirmation.

  • l’illustration

C’est le troisième temps de l’argument qui vous permet de conclure votre argument. Elle commence par exemple par «  D’ailleurs, nous pouvons constater…  », «  Par exemple, nous observons dans le document 2…  », « __ (Auteur) indique d’ailleurs que…__ ». Vous pouvez alors piocher dans un des documents (ou dans plusieurs documents) des éléments illustratifs. Il peut s’agir d’une donnée statistique (ou d’une comparaison entre plusieurs données). Vous pouvez également effectuer une citation en utilisant les guillemets. La phase d’illustration est très importante puisqu’elle permet de mettre en avant votre compréhension des documents et votre maîtrise des savoir-faire statistiques (lectures statistiques).

Entre vos grandes parties, il est important d’effectuer la transition . Il s’agit d’une phrase courte qui énonce ce que vous venez d’aborder dans votre première partie et qui présente ce que vous allez voir dans la seconde. Cette phrase rappelle alors au correcteur la structure de votre raisonnement.

Durant la rédaction de votre développement, il est nécessaire de prendre son temps. Vous ne recopiez pas votre brouillon, puisqu’il s’agit le plus souvent d’un plan détaillé. Vous devez prendre le temps d’organiser votre argumentation. Chaque sous-partie incorpore généralement au moins deux arguments rédigés sous la forme AEI. Relisez-vous après chaque sous-partie.

La dernière demi-heure doit vous permettre de conclure et relire intégralement votre devoir. La conclusion doit intervenir au terme d’un cheminement logique et couronner un raisonnement argumenté et illustré. Vous avez également pu réfléchir, tout au long de votre réflexion, à des éléments d’ouverture. Ouvrez donc le questionnement à un sujet proche, mais suffisamment différent : suggérez d’autres pistes de réflexion permettant de l’appréhender dans une perspective plus large.

Conclusion :

La dissertation met en avant vos qualités de réflexion sur un point important d’un chapitre du programme. Il s’agit de démontrer votre capacité à problématiser le sujet, à hiérarchiser vos arguments et à apporter des éléments de réponses clairs à l’aide des connaissances et des documents figurant dans le dossier. Ambitieux, cet exercice de 4 heures nécessite une importante préparation au brouillon. L’introduction qui accroche, discute, problématise et annonce votre développement est la vitrine de votre devoir : elle est préparée à l’avance. Votre plan est également réfléchi et structuré. Cette épreuve est donc un marathon et comme dans toute course de fond, il ne faut pas partir trop vite !

L’Économie pour Terminale SES

Le cargo CSCL Venus de la compagnie maritime chinoise : Buonasera, [https://goo.gl/mCTZNb](https://goo.gl/mCTZNb), sous licence CC BY-SA 3.0.

Chapitre 2 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

2.1 sensibilisation .

En décembre 1899, le bateau à vapeur Manila , en provenance d’Inde, s’arrima au port de Gênes en Italie et y déchargea sa cargaison de céréales.

Le canal de Suez avait ouvert trente ans plus tôt, réduisant considérablement les coûts d’importation des produits de base agricoles en provenance d’Asie du Sud pour les marchés européens. Les boulangers et les clients italiens étaient ravis de ces importations à faible coût qui induisaient une baisse de prix. Les agriculteurs italiens, eux, ne l’étaient pas. Si les boulangers de Gênes et leurs clients avaient appris que des céréales bon marché étaient disponibles à bord du Manila , ils auraient acclamé l’entrée du bateau dans le port, tandis que les fermiers locaux auraient secrètement prié pour que le bateau coule.

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Illustration 2.1 Canal de Suez (vers 1890–1910).

Division des gravures et des photographies de la librairie du Congrès , Washington (district de Columbia), États-Unis. Note : la photo montre le navire Golconda , inauguré en 1887, entrant dans le canal depuis la mer Rouge.

En Europe, les États ont peiné à s’adapter à la baisse du prix des céréales.

En France et en Allemagne, les agriculteurs et leurs défenseurs l’ont emporté. Malgré l’intérêt que représentait la baisse du prix des céréales pour la population et pour d’autres producteurs (les boulangers, les éleveurs qui nourrissent leurs bêtes avec des céréales), des droits de douane (des taxes sur les importations ) ont été instaurés pour protéger les revenus des céréaliers.

Le Danemark, parmi d’autres pays, a apporté une réponse bien différente. Le gouvernement danois a choisi d’aider les agriculteurs à passer d’une production céréalière à un élevage laitier, plutôt que de les protéger contre les importations de céréales peu onéreuses. Les éleveurs ont utilisé les céréales importées à faible coût comme consommations intermédiaires pour produire du lait, des fromages et d’autres marchandises qu’il n’était pas possible de transporter à bas coût sur de longues distances. La population a ainsi pu à la fois profiter d’une baisse du prix des céréales et augmenter sa consommation de produits laitiers.

La baisse des prix des céréales a été rendue possible par des progrès techniques (Cf.  Chapitre 1 ). Ceux-ci (par exemple, l’invention de la machine à vapeur) ont permis une révolution dans les moyens de transport : l’ouverture du canal de Suez, l’extension du système ferroviaire vers les champs d’Amérique du Nord, la plaine de Russie et le nord de l’Inde, ainsi que l’essor du transport par bateaux à vapeur, comme le Manila , ont réduit les coûts de transport des céréales vers des marchés lointains. Les progrès techniques ont été aussi massifs dans l’agriculture : par exemple, de nouvelles variétés de blé, de nouvelles moissonneuses et semeuses, ainsi que des techniques d’irrigation améliorées ont permis de créer, à travers les vastes plaines du Midwest américain, une agriculture de pointe, intensive en capital , très productive .

La plupart de ces changements se justifiaient d’un point de vue économique : les céréales pouvaient désormais être cultivées dans les lieux où l’agriculture était la plus productive, donc la moins coûteuse, et exportées dans le reste du monde. Face à cette concurrence, les pays dont l’agriculture était moins productive ont subi des pertes d’emploi dans le secteur agricole, mais les individus dont les emplois disparaissaient pouvaient se reconvertir dans des industries alors en plein essor. Par exemple, en Italie, les enfants de certains agriculteurs ont commencé à travailler dans l’industrie du textile, qui exportait vers le reste du monde.

Cependant, les droits de douane conçus pour protéger les céréaliers allemands et français ont retardé cette réallocation de main-d’œuvre depuis le secteur agricole vers le secteur industriel.

La baisse du prix des céréales a ainsi fait des gagnants et des perdants. La ligne de fracture n’opposait pas les riches et les pauvres, les propriétaires terriens et les métayers (qui louent et exploitent des terres) ou les employeurs et les salariés. Le conflit opposait les producteurs des biens manufacturés qui ont accueilli positivement l’accroissement des échanges commerciaux de céréales avec les États-Unis aux agriculteurs qui produisaient des céréales : les premiers bénéficiaient de la réallocation de main-d’œuvre en provenance du secteur agricole et pouvaient faire pression à la baisse sur les salaires du fait des gains de pouvoir d’achat que permettait la baisse du prix des céréales ; les seconds subissaient la concurrence de céréales importées à bas prix.

Après quelques mois passés à Gênes, le Manila fit route vers l’ouest. Il transportait 69 personnes dans ses entreponts (l’espace du bateau où sont logés ceux qui ont payé le prix le plus faible pour leur voyage) ; elles abandonnaient leur terre natale en quête d’une vie meilleure aux États-Unis.

Environ 750 000 Européens ont fait ce voyage chaque année au cours de la décennie suivant l’accostage du Manila à Gênes. De nombreux agriculteurs ayant fait faillite ont émigré aux États-Unis. Ils dormaient sur les ponts de cargos vides qui avaient transporté des céréales en Europe et faisaient route vers les États-Unis pour embarquer une nouvelle cargaison. Certains des petits-enfants de ces migrants sont eux-mêmes devenus cultivateurs de céréales dans le Kansas.

Le terme de mondialisation est communément utilisé pour décrire la tendance à un degré accru d’interconnexion entre les économies.

Cette notion renvoie non seulement au commerce des céréales et aux migrations de part et d’autre des frontières illustrés par le Manila , mais également à l’ internationalisation de la production des entreprises. Par exemple, en 2014, l’entreprise Ford Motor avait des bureaux et usines dans 22 pays en dehors des États-Unis. Le Graphique 2.1 montre que sur les presque 201 000 salariés de cette entreprise « américaine », plus de 144 000 vivaient en dehors des États-Unis.

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Graphique 2.1 Nombre de salariés de l’entreprise Ford à travers le monde en 2014.

Ford Motor Company.

Cette entreprise a commencé à internationaliser sa production un an après sa création, d’abord en 1904 au Canada, puis a rapidement produit dans de nombreux autres pays les années suivantes, par exemple en Australie (1925) et même en Union soviétique (1930).

Exercice 2.1 Questions sur la sensibilisation Quelles sont les deux révolutions à l’origine de l’essor du commerce international et de la baisse du prix des céréales ? Quels sont les avantages tirés de la baisse du prix des céréales pour les consommateurs européens ? Pourquoi assiste-t-on à une augmentation des inégalités de revenus entre producteurs en Europe ? Quels sont les intérêts de la réponse danoise à la concurrence des céréales à bas prix ? En quoi les réponses française et allemande diffèrent-elles de la réponse danoise ? Quels sont les problèmes de long terme induits par ces réponses ?

Tableau 2.1 Objectifs d’apprentissage et plan du chapitre.

  • 2.2 Quels sont les déterminants des échanges internationaux ?

Le commerce de biens, parfois appelé commerce de marchandises, existe depuis des millénaires, bien que le type de biens échangés et les distances parcourues aient considérablement évolué au fil du temps. Des échanges de cette nature concernent les produits qui sont physiquement transportés à travers les frontières par la route, le train, l’eau ou les airs.

Le commerce de services est un phénomène plus récent. Les services qui sont le plus souvent échangés entre pays sont le tourisme, les services financiers, les services éducatifs (par exemple, des personnes viennent du monde entier pour étudier dans les universités américaines ou européennes) ou des services liés aux logiciels informatiques. Mais le commerce des marchandises reste bien plus important que celui des services, qui sont par nature plus locaux : à moins d’être une rock star, vous allez chez votre coiffeur du coin plutôt qu’à New York pour votre coupe de cheveux !

Comment pouvons-nous mesurer l’étendue de la mondialisation des biens et services ?

Une approche consisterait à simplement mesurer le volume des échanges d’un pays, d’une région ou du monde dans son ensemble au cours du temps. Si une augmentation est observée, nous pouvons en conclure que le pays, la région, voire le monde, sont de plus en plus mondialisés.

L’évolution de la part des importations ou des exportations ou du commerce total (importations plus exportations) dans le PIB est un indicateur courant de la mondialisation. Le Graphique 2.2 représente les exportations de marchandises (ce qui exclut les services) à l’échelle mondiale, exprimées en pourcentage du PIB mondial entre 1820 et 2011.

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Graphique 2.2 Exportations mondiales de marchandises en pourcentage du PIB mondial (1820–2011).

(1) Appendix I in Angus Maddison. 1995.  Monitoring the World Economy, 1820–1992 . Washington, DC : Development Centre of the Organization for Economic Co-operation and Development; (2) Table F-5 in Angus Maddison. 2001.  The World Economy: A Millennial Perspective (Development Centre Studies) . Paris : Organization for Economic Co-operation and Development; (3) World Trade Organization. 2013.   World Trade Report . Geneva: WTO ; (4) International Monetary Fund. 2014.   World Economic Outlook Database: October 2014 .

Question 2.1 Choisissez les bonnes réponses

Sur la première période (1820–1929) :

  • Les exportations de marchandises représentaient 1 % du PIB mondial en 1820 et 8 % du PIB mondial en 1929.
  • Les exportations de marchandises ont augmenté de 700 % de 1820 à 1929.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a été multipliée par 8 de 1820 à 1929.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a augmenté de 7 % de 1820 à 1929.
  • Les exportations mondiales sont exprimées en pourcentage du PIB mondial.
  • C’est la part des exportations dans le PIB mondial qui a augmenté de 700 %.
  • La part a été multipliée par (8/1) = 8 de 1820 à 1929.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a augmenté de 7 points de 1820 à 1929.

Question 2.2 Choisissez les bonnes réponses

Sur la deuxième période (1929–45) :

  • La part des exportations mondiales de marchandises dans le PIB mondial a ralenti d’environ 3 points.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a baissé de 37,5 % de 1929 à 1945.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a été divisée par 1,6 de 1929 à 1945.
  • Les exportations de marchandises dans le PIB mondial ont baissé de 3 points de 1929 à 1945.
  • La part a baissé de 3 points.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a baissé de [(5-8)/8] × 100 = - 37,5 %.
  • La part a été divisée par (8/5) = 1,6 de 1929 à 1945.
  • C’est la part des exportations de marchandises dans le PIB mondial qui a baissé de 3 points.

Question 2.3 Choisissez les bonnes réponses

Sur la dernière période (1945–2011) :

  • La part des exportations mondiales de marchandises dans le PIB mondial a été multipliée par 2,8 de 1945 à 1990 et par 1,9 de 1990 à 2011.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a augmenté de 21 % de 1945 à 2011.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial en 2011 représente 420 % de cette même part en 1945.
  • Base 100 en 1945, l’indice de la part des exportations de marchandises dans le PIB mondial est de 520 en 2011, ce qui signifie que cette part a été multipliée par 5,2.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a été multipliée par (14/5) = 2,8 de 1945 à 1990 et par (26/14) = 1,9 de 1990 à 2011.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial a augmenté de [(26-5)/5] × 100 = 420 % de 1945 à 2011.
  • La part des exportations de marchandises dans le PIB mondial en 2011 représente (26/5) × 100 = 520 % de cette même part en 1945.
  • L’indice est de (26/5) × 100 = 520, soit un coefficient multiplicateur de (520/100) = 5,2.

Les données sur les exportations de marchandises indiquent d’importantes ruptures au cours des 150 dernières années. À long terme, la tendance est à la hausse, avec une accélération importante des exportations mondiales de marchandises depuis les années 1990. Cependant, cette tendance fut interrompue entre 1914 et 1945, période au cours de laquelle se déroulèrent les deux guerres mondiales et la Grande Dépression . L’internationalisation des échanges qui avait débuté au 19 e  siècle fut donc brièvement interrompue, avant de reprendre après la Seconde Guerre mondiale. Ces deux périodes d’internationalisation des échanges sont appelées Première et Seconde Mondialisations .

En somme, l’internationalisation des échanges a considérablement progressé depuis le 19 e  siècle, malgré une brève période de « démondialisation » entre les deux guerres mondiales. Comment expliquer cette internationalisation des échanges ? Quels intérêts les pays qui échangent y trouvent-ils ?

Comment expliquer le commerce entre pays spécialisés ?

Avantages comparatifs et intérêt de la spécialisation internationale.

Peut-on vivre en n’utilisant que des produits français ? C’est la question qui a poussé Benjamin Carle, un jeune journaliste de 25 ans, à faire l’expérience de vivre pendant un an en consommant exclusivement des produits conçus et fabriqués principalement en France.

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« Made in France – L’année où j’ai vécu 100 % français »

Exercice 2.2 Made in France Regardez la vidéo «  Made in France – L’année où j’ai vécu 100 % français  ». Indiquez où sont conçus et fabriqués les produits qu’utilise Benjamin Carle au cours d’une journée ordinaire.

Vous-même, connaissez-vous la personne qui a fabriqué les produits que vous utilisez quotidiennement ?

Imaginez maintenant que nous sommes en 1776, l’année où Adam Smith, un économiste écossais (1723–1790), a écrit La Richesse des nations . Les mêmes questions, posées n’importe où dans le monde, auraient eu une réponse bien différente. 1

Nombre des produits que vous auriez observés à l’époque d’Adam Smith auraient été réalisés par un membre de la famille ou du village. À cette époque, de nombreuses familles produisaient une grande variété de biens pour leur propre consommation, dont de la viande, des produits agricoles, des vêtements et même des outils. Vous auriez vous-même fabriqué quelques objets, d’autres auraient été conçus localement ou achetés sur le marché du village.

L’un des changements en cours à la période où Adam Smith a vécu, mais qui s’est grandement accéléré depuis, est la spécialisation (appelée aussi la division du travail ) dans la production de biens et de services. Les individus ne produisent pas en général la diversité des biens et des services qu’ils utilisent ou consomment au quotidien. Ils se spécialisent, certains produisant un bien ou service, d’autres produisant d’autres biens et services, certains travaillant comme fermiers, d’autres comme enseignants, médecins ou codeurs.

Le raisonnement peut être étendu à l’échelle internationale : les machines-outils (comme les outils de coupe de précision) fabriquées dans le sud de l’Allemagne sont utilisées dans la production d’ordinateurs sur la côte sud de la Chine. Ces ordinateurs utilisent des logiciels produits à Bangalore en Inde et en Californie. Ils sont ensuite distribués à travers le monde grâce à des avions construits près de Seattle, aux États-Unis, pour être vendus à leurs utilisateurs dans le monde entier. Les producteurs de ces marchandises mangent des aliments cultivés au Canada ou en Ukraine et portent des chemises fabriquées à l’île Maurice.

Ces exemples montrent que la spécialisation et l’échange sont les deux faces d’un même processus :

  • La spécialisation implique l’échange, car en produisant moins de variétés de biens et de services que vous n’en utilisez, vous devez échanger pour acquérir ce que vous ne produisez pas. En l’absence d’échange, les ouvriers fabriquant des machines-outils à Stuttgart ne pourraient pas manger le pain produit grâce au blé importé d’Ukraine ou du Canada, ni porter les vêtements confectionnés à l’île Maurice. Si les individus ne pouvaient pas échanger, ils devraient pourvoir eux-mêmes à leurs propres besoins et ne pourraient pas se spécialiser.
  • Inversement, s’il n’y avait pas de spécialisation, il y aurait peu à échanger. L’Allemagne, spécialisée pour partie dans les machines-outils, n’a pas besoin pour sa propre production de toutes les machines-outils qu’elle produit : elle dispose donc d’un surplus de machines-outils qu’elle doit échanger pour se procurer les biens et les services dont elle a abandonné la production. L’échange international résulte donc de la spécialisation des pays.

Aujourd’hui, presque tous les pays font partie d’une économie mondiale caractérisée par :

  • La spécialisation  : chaque pays se spécialise dans la production de certains biens et services.
  • L’échange  : ces biens et services sont ensuite échangés avec d’autres pays, eux-mêmes spécialisés dans la production d’autres biens et services.

À ce stade du raisonnement, vous avez compris que, sans échange, la spécialisation serait impossible ; réciproquement, la spécialisation implique l’accroissement des échanges. Mais quels sont les fondements de la spécialisation et les avantages qu’en tirent les producteurs et les pays spécialisés ?

Pour aborder cette explication, imaginez un monde dans lequel vivent deux individus seulement, Greta et Carlos, qui ont chacun besoin de deux biens, des pommes et du blé, pour survivre. Imaginez que Greta habite sur l’île des Délices et Carlos sur l’île du Bonheur. La terre sur chaque île peut être utilisée pour cultiver du blé et des pommes.

Carlos dispose d’une terre moins fertile que Greta : le Tableau 2.2 en décrit les conséquences.

Tableau 2.2 Nombre d’heures de travail nécessaire à Greta sur l’île des Délices et Carlos sur l’île du Bonheur pour produire une tonne de pommes et une tonne de blé.

Les économistes distinguent les avantages dont dispose un producteur de deux manières : l’ avantage absolu et l’ avantage comparatif .

Avant d’aborder ces notions dans un contexte économique, appuyons-nous sur un exemple dans le domaine de la musique. Connaissez-vous le groupe de musique The Beatles ? Il a rythmé la jeunesse de vos parents ou de vos grands-parents. Le chanteur Paul McCartney était le plus doué du groupe, au chant mais aussi à la batterie. Il avait un avantage absolu dans les deux domaines, car il chantait mieux et jouait mieux de la batterie que le batteur du groupe, Ringo Starr.

Si vous avez compris cet exemple relatif à la musique, appliquons le concept d’avantage absolu aux productions de Greta et Carlos dans le domaine économique.

Question 2.4 Complétez le texte

Le temps consacré par Greta à chacune des deux productions est   plus aussi moins élevé que le temps qu’y consacre Carlos : la productivité de Greta est donc   moins plus aussi élevée ; elle dispose d’un   avantage absolu désavantage comparatif désavantage absolu dans les deux productions. Quant à Carlos, sa productivité est   plus aussi moins élevée que celle de Greta : il subit un   avantage absolu avantage comparatif désavantage absolu dans les deux productions.

Ces différences de productivité se traduisent par des différences de coûts (qualifiés d’absolus) : puisque la productivité de Greta est   plus aussi moins élevée dans les deux productions, ses coûts sont aussi   moins aussi plus faibles. Les productions de Greta sont aussi   plus moins autant compétitives en termes de prix que celles de Carlos.

À ce stade du raisonnement, vous comprenez bien que Greta, disposant d’un avantage absolu et de coûts plus faibles dans les deux productions, n’a aucun intérêt à se spécialiser dans l’une des productions et à abandonner l’autre : il faudrait alors qu’elle importe le produit dont elle a abandonné la production à un prix plus élevé que si elle l’avait produit elle-même. Carlos aurait quant à lui tout intérêt à cesser la production de pommes et de blé et à les importer depuis l’île des Délices puisque ces productions y sont moins coûteuses. Mais, il n’aurait rien à échanger contre les pommes et le blé importés. La spécialisation et les échanges sont impossibles : chaque producteur reste en autarcie , autrement dit Greta comme Carlos continuent de produire les pommes et le blé dont ils ont besoin.

Nous allons reprendre l’exemple du groupe de musique The Beatles : Ringo Starr subissait un désavantage absolu dans les deux domaines de la batterie et du chant ; cependant, si Ringo Starr était moins bon batteur, il chantait surtout « comme une casserole ». À l’inverse, Paul McCartney jouait mieux de la batterie, mais il était surtout bien meilleur que Ringo Starr au chant. Résultat : l’avantage comparatif de McCartney était au chant, celui de Ringo Starr à la batterie, et le groupe devint mondialement célèbre.

Appliquons désormais cette notion d’avantage comparatif aux exemples de Greta et Carlos.

Question 2.5 Complétez le texte

Le temps consacré par Greta à la production d’une tonne de pommes représente   16,7 % 26,7 % 36,7 % du temps que Carlos consacre à cette même production ; le temps consacré par Greta à la production d’une tonne de blé représente   56,7 % 66,7 % 76,7 % du temps que Carlos consacre à cette même production. La productivité de Greta par rapport à celle de Carlos est donc relativement ou comparativement plus élevée dans   la production de blé la production de pommes aucune production que dans   la production de blé la production de pommes aucune production  : elle détient un   désavantage comparatif désavantage absolu avantage comparatif dans cette production. Carlos, quant à lui consacre   4 5 6 fois plus de temps que Greta à la production d’une tonne de pommes et   1,5 2,5 3,5 fois plus de temps que Greta à la production d’une tonne de blé : sa productivité, par rapport à celle de Greta, est relativement ou comparativement   plus forte moins faible aussi élevée dans la production de blé que dans la production de pommes. Même s’il ne détient aucun avantage absolu, Carlos détient donc un   désavantage comparatif avantage comparatif désavantage absolu dans la production de blé.

Ces différences de productivité relative se traduisent par des différences de coûts relatifs :

Le coût relatif d’une tonne de pommes produite par Greta sur l’île des Délices est   plus élevé plus faible aussi élevé que le coût relatif d’une tonne de blé : Greta détient un avantage de compétitivité-prix dans cette production par rapport à celle du blé. En revanche, le coût relatif d’une tonne de blé produite par Carlos sur l’île du Bonheur est   plus faible plus élevé aussi élevé que le coût relatif d’une tonne de pommes : Carlos détient un avantage de compétitivité-prix dans cette production par rapport à celle des pommes.

Contrairement à ce que nous avons vu concernant les avantages absolus, il semblerait désormais que la spécialisation internationale de Greta et de Carlos en fonction de leurs avantages comparatifs présente un intérêt pour chacun d’eux.

  • D’après vos réponses à la Question 2.5 , Greta aurait sans doute intérêt à se spécialiser dans la production de pommes : sa productivité y est plus élevée, par conséquent le coût relatif d’une tonne de pommes par rapport à une tonne de blé est plus faible sur l’île des Délices, qui est ainsi plus compétitive en termes de prix. Si elle se spécialise dans la production de pommes, elle abandonne la production de blé, qu’elle importera depuis l’île du Bonheur (nous verrons ci-dessous les avantages qu’elle en tire).
  • Pour les mêmes raisons que Greta, Carlos aurait intérêt à se spécialiser dans la production de blé et à abandonner la production de pommes.

Nous allons désormais envisager les effets bénéfiques d’une telle spécialisation internationale selon les avantages comparatifs, en comparant les situations de Greta, de Carlos et du monde (qui, rappelez-vous, ne comporte que deux îles) en autarcie et après la spécialisation et l’échange.

Question 2.6 Complétez le tableau

Avant de compléter le tableau, veillez à lire les conseils suivants :

  • Reportez-vous aux données du Tableau 2.2 pour évaluer la production en autarcie et après la spécialisation.
  • Pour calculer la production une fois la spécialisation réalisée, vous reprendrez le temps total que consacrait Greta à la production agricole, soit 30 heures, et le temps total que consacrait Carlos à la production agricole, soit 90 heures.

La spécialisation en fonction des avantages comparatifs présente un premier intérêt majeur : l’allocation des ressources (la manière dont Greta et Carlos utilisent leurs facteurs de production, travail, capital et terres) est optimale puisque chacun s’est spécialisé dans la production dans laquelle il était relativement le plus productif. Par conséquent, la productivité s’accroît, ainsi que la production : il y a croissance économique sur chacune des deux îles, ainsi qu’au niveau mondial.

À la suite de cette augmentation de la production, Greta décide de conserver la moitié de son surplus, soit une tonne de pommes : elle envisage ainsi de développer un élevage porcin (les cochons sont friands de ces fruits). Le reste de son surplus, soit une tonne de pommes, sera exporté sur l’île du Bonheur. Quant à Carlos, il conserve également la moitié de son surplus, soit une tonne de blé, afin de mettre en place une activité de minoterie (production de farine). Le reste de son surplus, soit une tonne de blé, sera exporté sur l’île des Délices. Vous découvrirez dans la Section 2.4 que chacun se procure ainsi davantage que s’il avait lui-même tout produit.

Finalement, la spécialisation selon les avantages comparatifs permet la hausse de la productivité et de la production (croissance économique) : chaque agent économique spécialisé dispose d’une quantité au moins aussi importante pour sa propre consommation (Greta a ainsi conservé pour son propre usage une tonne de pommes et Carlos une tonne de blé) et peut exporter le surplus pour se procurer le produit dont il a abandonné la production.

Les agents économiques qui se spécialisent et échangent produisent et consomment plus de biens et services que s’ils tentaient d’être autosuffisants : ils réalisent ainsi un gain à l’échange. Ces gains apparaissent pour l’ensemble des producteurs ou pays échangistes : le commerce international est donc un jeu à somme positive .

Dans l’exemple précédent, sans vous en douter, vous avez découvert deux théories : celle d’Adam Smith (1723–1790) relative aux avantages absolus et celle de David Ricardo (1772–1823) concernant les avantages comparatifs. L’œuvre la plus importante de Ricardo, Des principes de l’économie politique et de l’impôt (publiée en 1817), a défini le principe des avantages comparatifs selon lequel deux pays pourraient échanger de façon mutuellement avantageuse, même si dans l’absolu l’un des deux est meilleur dans la production de tous les biens. 2

Regardez la vidéo «  Qu’est-ce que l’avantage comparatif ?  » de Dessine-moi l’éco : pendant la lecture de la vidéo, prenez en note le nombre de personnes nécessaires pour produire une pièce de drap et un tonneau de vin au Portugal d’une part, en Angleterre d’autre part.

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« Qu’est-ce que l’avantage comparatif ? » – Vidéo issue de Dessine-moi l’éco : vidéos produites par Sydo, société de conseil en pédagogie.

Question 2.7 Choisissez la bonne réponse

Dans l’exemple pris par Ricardo :

  • Le Portugal détient un avantage absolu dans la production de vin et l’Angleterre détient un avantage absolu dans la production de drap.
  • Le Portugal détient un avantage absolu dans la production de drap et l’Angleterre détient un avantage absolu dans la production de vin. Ces deux pays peuvent se spécialiser et échanger entre eux.
  • Le Portugal détient un avantage absolu dans les deux productions. Aucune spécialisation ni aucun échange n’est donc possible.
  • L’Angleterre détient un avantage absolu dans les deux productions. Aucune spécialisation ni aucun échange n’est donc possible.
  • Il faut 100 personnes en Angleterre pour produire une pièce de drap contre seulement 90 personnes au Portugal. Le Portugal détient par conséquent un avantage absolu dans la production de drap.
  • Il faut 120 personnes en Angleterre pour produire un tonneau de vin contre seulement 80 personnes au Portugal. Le Portugal détient par conséquent un avantage absolu dans la production de vin.
  • Le nombre de personnes nécessaires pour produire une pièce de drap et un tonneau de vin est plus faible au Portugal qu’en Angleterre.
  • Le nombre de personnes nécessaires pour produire une pièce de drap et un tonneau de vin est plus élevé en Angleterre qu’au Portugal.

Question 2.8 Complétez le tableau

Choisissez les bonnes réponses pour vérifier vos acquis sur les avantages comparatifs.

Finalement, vous l’aurez compris, la théorie la plus adaptée pour expliquer le commerce international est celle des avantages comparatifs développée par David Ricardo. Un producteur comme Carlos sur l’île du Bonheur ou un pays comme l’Angleterre qui subit un désavantage absolu dans toutes les productions a tout de même intérêt à se spécialiser dans la production dans laquelle son désavantage comparatif est le plus faible, autrement dit dans celle pour laquelle sa productivité est comparativement la moins faible, et à échanger. Parallèlement, un producteur comme Greta sur l’île des Délices ou un pays comme le Portugal se spécialise dans la production pour laquelle il est comparativement plus productif, exporte ce bien ou service et importe les autres biens et services. La spécialisation internationale est ainsi le processus par lequel chaque producteur ou pays choisit de consacrer ses ressources productives à une activité pour laquelle il dispose d’un avantage comparatif et d’abandonner les autres productions.

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Graphique 2.3 Productivité du travail et avantage comparatif : États-Unis et Royaume-Uni.

MacDougall, G. D. A. 1951. “British and American Exports: A Study Suggested by the Theory of Comparative Costs. Part I.”   The Economic Journal 61 (244) : pp. 697–724. Note : les axes des abscisses et ordonnées sur ce graphique sont gradués selon une échelle logarithmique et non arithmétique.

Le Graphique 2.3 présente sur l’axe des abscisses le rapport entre la productivité d’un travailleur américain et celle d’un travailleur britannique ; l’axe des ordonnées présente le rapport entre les exportations de ces deux mêmes pays. Le graphique montre tout d’abord que la productivité d’un travailleur américain est supérieure dans toutes les industries considérées, puisque le ratio des productivités est toujours supérieur à 1 : les États-Unis détiennent donc un avantage absolu dans toutes ces productions par rapport au Royaume-Uni. En revanche, les exportations américaines sont plus élevées seulement dans certaines industries (le ratio des exportations est alors supérieur à 1) : les machines, les voitures, les récipients en verre, par exemple. C’est parce que le désavantage absolu du Royaume-Uni dans toutes les productions ne l’empêche pas de se spécialiser dans une production où il est deux fois moins productif : la bière. En effet, le Royaume-Uni a intérêt à se spécialiser dans la production de bière pour importer des voitures pour la production desquelles il est trois fois moins productif : c’est la comparaison de la productivité relative dans la production de bières par rapport à la production de voitures qui permet au Royaume-Uni de détenir un avantage comparatif dans la production de bières. Il exporte ainsi 20 fois plus de bière que les États-Unis.

Les dotations factorielles et technologiques à l’origine des avantages comparatifs

Les dotations factorielles à l’origine des avantages comparatifs.

Appuyons-nous de nouveau sur les exemples de Greta et Carlos : Greta est plus productive dans les productions de pommes et de blé parce que la terre de l’île des Délices est de meilleure qualité et plus fertile.

De même, les ressources naturelles et le climat des pays diffèrent. Pour des raisons climatiques, produire des bananes en Allemagne serait très coûteux. C’est pour cela que les Allemands se spécialisent dans d’autres productions.

Le modèle Heckscher-Ohlin, élaboré par deux économistes suédois, Eli Heckscher (1879–1952) et Bertil Ohlin (1899–1979), affirme que « chaque pays doit se spécialiser dans la production utilisant les facteurs de production dont il dispose en abondance et importer les biens produits avec des facteurs qu’il possède en moindre quantité ». Les pays se distinguent par des dotations factorielles , des quantités de facteurs de production (terres, travail, capital mesuré par le stock de machines, les bâtiments et d’autres d’équipement par travailleur) variables, certains facteurs étant plus ou moins abondants ou rares. Par exemple, le Canada et les États-Unis disposaient de terres abondantes par rapport au facteur travail (dont ils étaient moins dotés avant les grandes vagues d’immigration de la seconde moitié du 19 e siècle), et devaient donc se spécialiser dans la production et l’exportation de produits agricoles. Aujourd’hui, l’Allemagne, comparativement à la Chine, dispose d’une dotation factorielle plus abondante en capital et d’une dotation factorielle moins abondante en main-d’œuvre : l’Allemagne exporte des biens intensifs en capital vers la Chine ; la Chine exporte des biens intensifs en travail vers l’Allemagne.

La logique sous-jacente à ce principe est la suivante :

  • Si l’offre d’un facteur de production, donc la dotation factorielle, est abondante dans un pays, le prix relatif de ce facteur de production est faible.
  • Si ce pays se spécialise dans une production qui mobilise intensivement ce facteur de production bon marché, il bénéficie d’un coût relatif faible.
  • Par conséquent, il pourra pratiquer des prix plus faibles et être compétitif : il bénéficie d’un avantage comparatif.
  • En revanche, le pays abandonne les productions intensives en facteur de production rare sur le territoire : le prix relatif de ce facteur est élevé. Si le pays se spécialisait dans une production intensive dans ce facteur, il subirait un désavantage comparatif (coût relatif et prix de vente élevés).

Vous allez mettre en application vos acquis sur les dotations factorielles en comparant la composition des exportations chinoises et américaines en 1992 et en 2018, présentées dans les Tableaux 2.3a et 2.3b .

Tableau 2.3a Exportations chinoises et américaines en 1992.

World Integrated Trade Solution. Note : les totaux ne sont pas toujours égaux à 100 en raison des arrondis.

Tableau 2.3b Exportations chinoises et américaines en 2018.

World Integrated Trade Solution.

Question 2.9 Complétez le texte

Le Tableau 2.3a montre qu’en 1992 la Chine exportait relativement plus de produits de l’industrie   électronique textile des transports qui sont intensifs en   facteur travail facteur capital aucun facteur . Ces chiffres traduisent, selon le modèle Heckscher-Ohlin, une   rareté présence abondance du facteur travail en Chine à l’époque. À l’inverse, ce tableau montre qu’en 1992 les États-Unis exportaient relativement plus de   matériel de transport machines et produits électroniques produits chimiques , en raison d’une abondance relative   du facteur travail d’aucun facteur du facteur capital dans ce pays. Conformément au modèle Heckscher-Ohlin, le volume des facteurs de production disponible dans une économie explique la spécialisation et les échanges.

Cependant, les facteurs de production sont aussi de qualité différente. La spécialisation de la Chine peut aussi s’expliquer par une dotation factorielle abondante en main-d’œuvre   qualifiée non qualifiée moyennement qualifiée , dont le prix relatif est   élevé moyen faible . Quant à la spécialisation des États-Unis, elle peut aussi s’expliquer par une dotation factorielle   abondante rare pauvre en main-d’œuvre qualifiée.

Presque 30 ans plus tard, la Chine semble désormais avoir un avantage à l’exportation dans les   tissus et vêtements machines et produits électroniques métaux . Cette évolution traduit une hausse du niveau de   qualification productivité compétitivité de la main-d’œuvre chinoise, désormais plus   présente rare abondante .

Pour aller plus loin : le paradoxe de Leontief

Observant le commerce extérieur des États-Unis (1947–1952), un économiste américain, Wassily Leontief (1906–1999), met en évidence un paradoxe (dit « de Leontief ») : si l’on suit le modèle Heckscher-Ohlin, les États-Unis devraient être spécialisés dans les productions à forte intensité capitalistique. Or, ils sont davantage spécialisés dans les productions intensives en main-d’œuvre.

L’explication de ce paradoxe se trouve dans les caractéristiques du facteur travail aux États-Unis : selon Leontief, les États-Unis seraient un pays relativement abondant en facteur travail, car il faut prendre en compte non seulement le nombre de salariés, mais aussi leur productivité. Or, la productivité des salariés américains est trois fois plus élevée qu’ailleurs en raison de leur niveau de qualification et de la qualité de l’organisation du travail (généralisation du fordisme).

Une autre manière de résoudre le paradoxe consiste à considérer que le capital ne se limite pas au capital physique (machines, locaux, biens d’équipement), mais inclut également le capital humain (les dispositions physiques et intellectuelles incorporées aux individus qui sont sources de productivité) : si l’on intègre le capital humain dans le capital total, il apparaît que les États-Unis exportent effectivement des produits relativement intensifs en capital. Le paradoxe est levé !

Les dotations technologiques à l’origine des avantages comparatifs

L’Organisation de coopération et de développement économiques regroupe des pays développés et des pays émergents.

Les pays se distinguent non seulement par leurs dotations factorielles, mais aussi par leurs dotations technologiques . C’est ce que nous allons comprendre en comparant la situation de la Corée du Sud à celle des pays membres de l’OCDE.

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Graphique 2.4 Dépenses intérieures en recherche-développement et exportations de haute technologie (2011–17).

Banque mondiale.

Question 2.10 Choisissez les bonnes réponses

En Corée du Sud :

  • Les dépenses de recherche-développement représentent 3,7 % du PIB en 2011 et 4,6 % du PIB en 2017.
  • Les exportations de haute technologie représentent 3,9 % du PIB en 2011 et 32,5 % des exportations de biens manufacturés en 2017.
  • Les exportations de haute technologie représentent 28,1 % des exportations de biens manufacturés en 2011 et 32,5 % des exportations de biens manufacturés en 2017.
  • Les dépenses de recherche-développement représentent 3,7 % du PIB en 2011 et 32,5 % des exportations de biens manufacturés en 2017.
  • Les données concernant les dépenses de recherche-développement se lisent sur l’axe de gauche.
  • En 2011, les données concernant les exportations se lisent sur l’axe de droite et elles sont exprimées en pourcentage des exportations de biens manufacturés.
  • Les données concernant les exportations se lisent sur l’axe de droite.
  • En 2017, les données concernant les dépenses de recherche-développement se lisent sur l’axe de gauche.

Question 2.11 Choisissez les bonnes réponses

En 2017 :

  • La part des dépenses de recherche-développement dans le PIB en Corée du Sud est supérieure de 176,9 % à la moyenne de l’OCDE.
  • La part des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés en Corée du Sud est 1,8 fois plus élevée que la moyenne des pays de l’OCDE.
  • Les exportations de haute technologie sont plus élevées en Corée du Sud que dans les pays de l’OCDE en moyenne.
  • La part des dépenses de recherche-développement dans le PIB en Corée du Sud est 1,8 fois plus élevée qu’en moyenne dans les pays de l’OCDE.
  • La part des dépenses de recherche-développement dans le PIB en Corée du Sud représente (4,6/2,6) × 100 = 176,9 % de la moyenne de l’OCDE. Elle est donc supérieure de 76,9 % à la moyenne.
  • La part des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés en Corée du Sud est 32,5/17,9 = 1,8 fois plus élevée que la moyenne de l’OCDE.
  • C’est la part des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés qui est supérieure en Corée du Sud.
  • La part des dépenses de recherche-développement dans le PIB en Corée du Sud est 4,6/2,6 = 1,8 fois plus élevée que la moyenne dans les pays de l’OCDE.

Question 2.12 Choisissez les bonnes réponses

De 2011 à 2017 :

  • La comparaison des données de la Corée du Sud avec la moyenne de l’OCDE ne permet pas d’observer de corrélation positive entre la part des dépenses de recherche-développement dans le PIB et la part des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés.
  • Il y a une corrélation positive entre la part des dépenses de recherche-développement dans le PIB et la part des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés en Corée du Sud.
  • Il n’y a pas de relation de causalité entre l’évolution de la part des dépenses de recherche-développement en Corée du Sud et celle de la part des dépenses de recherche-développement dans les pays de l’OCDE.
  • Il n’y a pas de relation de causalité entre l’évolution de la part des dépenses de recherche-développement dans le PIB et celle de la part des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés en Corée du Sud.
  • Il y a bien une corrélation positive entre ces deux parts en Corée du Sud puisque les deux variables augmentent. En moyenne dans les pays de l’OCDE, la corrélation est positive jusqu’en 2016, mais elle devient négative en 2017 puisque la part des dépenses de recherche-développement dans le PIB augmente, alors que celle des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés baisse.
  • Les deux variables augmentent toutes deux.
  • Ce n’est pas parce que la Corée du Sud augmente ses dépenses de recherche-développement que les autres pays de l’OCDE font de même.
  • La hausse de la part des dépenses de recherche-développement dans le PIB peut contribuer à la hausse de la part des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés.

L’importance de l’investissement de la Corée du Sud en recherche-développement lui donne une avance technologique en termes d’innovation. Vous le savez peut-être, certains géants de l’électroménager et de l’électronique sud-coréens sont à la pointe de la recherche et comptent révolutionner la domotique en créant des logements et équipements de logement entièrement connectés (il serait même envisagé de pouvoir divertir son chien à distance !). Ces entreprises innovatrices détiennent un avantage comparatif, car elles sont en position de monopole temporaire. Apparaissent alors des échanges internationaux liés à l’écart technologique : la demande étrangère est satisfaite par des exportations en provenance de la Corée du Sud. Lorsque l’innovation se diffuse, les pays anciennement importateurs peuvent se mettre à produire eux-mêmes le produit. Cependant, la première entreprise innovatrice conserve souvent un avantage de notoriété (pensez ici à l’entreprise Dyson qui a été la première à commercialiser des aspirateurs sans sac) ou de coût qui lui permet de continuer à exporter dans le reste du monde.

Les dotations technologiques de la Corée du Sud l’amènent à se spécialiser dans les biens de haute technologie et à les exporter. Cependant, des biens considérés aujourd’hui comme hautement technologiques vont peu à peu perdre cette caractéristique. C’est sur ce constat que s’appuie Raymond Vernon (économiste américain, 1913–1999) dans les années 1960 pour montrer le lien entre le cycle de vie des produits et le commerce international. Sa thèse s’applique aux échanges de biens de consommation entre les firmes américaines et les pays européens de 1945 à la fin des années 1960. Après cette date, le différentiel d’innovation et de coûts est moindre entre les États-Unis et l’Europe. Mais sa thèse sur l’innovation comme déterminant des échanges, telle qu’elle est présentée dans l’ Illustration 2.2 , peut être étendue à d’autres pays.

Illustration 2.2 Phases du cycle de vie du produit et phases du commerce international.

Au vu de cette illustration, une dotation technologique ne donne pas un avantage comparatif définitif à un pays. La diffusion des connaissances et les transferts de technologies permettent à des pays suiveurs ou imitateurs d’acquérir un avantage comparatif dans des produits en maturité ou en déclin. Les pays innovateurs doivent donc développer de nouveaux produits pour lesquels leur dotation technologique leur procure un nouvel avantage comparatif.

Synthèse Les échanges internationaux et la spécialisation internationale s’expliquent en premier lieu par des différences entre les pays : différences de productivité (Ricardo), différences de dotations factorielles (Heckscher-Ohlin) et différences de dotations technologiques. Ces différences sont à l’origine d’avantages comparatifs qui conduisent les producteurs ou les pays à se spécialiser dans certaines productions, à exporter et à importer les produits dont ils ont abandonné la production. Le commerce international qui résulte de la spécialisation selon les avantages comparatifs est un jeu à somme positive, car il profite à l’ensemble des pays participant aux échanges.

Comment expliquer le commerce entre pays comparables ?

Les théories qui ont été étudiées dans la partie précédente ont pour point commun d’expliquer le commerce international par l’existence de différences entre pays : différences de productivité (Ricardo), de dotations factorielles (Heckscher-Ohlin) ou technologiques. Le commerce international est alors un échange de différences (on parle d’ échanges interbranches ) : les pays échangent ce qu’ils ne produisent pas eux-mêmes ou ce que les autres produisent mieux.

On a ainsi longtemps pensé que si tous les pays avaient les mêmes caractéristiques productives (productivité, dotations), aucun n’aurait d’avantage comparatif dans la production de quelque bien ou service que ce soit, et qu’aucun n’aurait de raison de se spécialiser et d’échanger.

Mais il y a bien d’autres raisons de se spécialiser. Au cours des années 1980, les économistes Avinash Dixit, Elhanan Helpman et Paul Krugman ont développé des modèles du commerce international dans lesquels les échanges ne sont pas dus à des différences entre les pays, mais aux rendements d’échelle croissants .

Pour le démontrer, revenons à l’exemple de Greta sur l’île des Délices et de Carlos sur l’île du Bonheur : supposons que chacun soit aussi productif et ait les mêmes dotations factorielles (terres en même quantité et de qualité identique). Ils sont tous les deux capables de produire des pommes et du blé, mais la production des pommes et la production du blé sont sujettes à des rendements d’échelle croissants. Cela impliquerait, par exemple, que doubler la quantité de terre et le temps de travail consacrés à la production, disons, des pommes, ferait plus que doubler la quantité de pommes produites.

Dans le Tableau 2.4 , vous pouvez observer que si 25 hectares et un quart du temps de travail sont consacrés à la production de pommes, 625 tonnes de pommes seront produites. Si l’on double la surface de terre jusqu’à 50 hectares et le temps de travail, la production de pommes est multipliée par 4, soit 2 500 tonnes de pommes. Quant à la production de blé, elle correspond, pour chaque surface, à un dixième du nombre de pommes produites.

Tableau 2.4 Économies d’échelle dans les productions de blé et de pommes.

Imaginez que Carlos et Greta restent en autarcie, chacun disposant de 100 hectares et divisant leur terre et leur force de travail de façon égale entre les pommes et le blé : ils produiraient chacun 250 tonnes de blé et 2 500 tonnes de pommes. La production mondiale serait alors de 500 tonnes de blé et de 5 000 tonnes de pommes.

Cependant, si l’un d’eux se spécialisait dans le blé et l’autre dans les pommes et qu’ensuite Greta et Carlos partageaient la production en parts égales, ils obtiendraient chacun deux fois plus de blé et de pommes qu’en l’absence de spécialisation. En effet, la production mondiale serait de 1 000 tonnes de blé et de 10 000 tonnes de pommes.

L’avantage de la spécialisation ne vient pas ici d’un avantage comparatif lié à une différence de productivité ou de dotations entre Greta et Carlos. Cet avantage est dû aux rendements d’échelle croissants permis par la spécialisation dans une seule production. Carlos et Greta sont plus efficaces en produisant chacun une grande quantité d’un seul bien, peu importe lequel.

Les économistes utilisent les notions de rendements d’échelle croissants et d’ économies d’échelle pour décrire les avantages tirés de la production à grande échelle. Les rendements d’échelle sont croissants si une hausse des quantités de facteurs de production (travail et capital) entraîne une hausse plus importante de la production : dans le cas de Greta et Carlos, doubler la quantité de facteurs affectée à une seule production provoque le quadruplement de la production. Par conséquent, les coûts unitaires de production baissent et le producteur réalise des économies d’échelle : il peut en profiter pour baisser ses prix et ainsi gagner en compétitivité-prix.

Pour comprendre pourquoi des rendements d’échelle croissants et des économies d’échelle apparaissent, il faut mobiliser la distinction entre économies d’échelle internes et externes mise en évidence par Alfred Marshall (économiste anglais, 1842–1924).

Les économies d’échelle internes apparaissent au sein même de l’entreprise. En premier lieu, la hausse de la taille de l’entreprise, mesurée par sa production en volume, permet d’amortir les coûts fixes sur une quantité plus importante, d’où une baisse des coûts unitaires. Reprenons l’exemple de la technologie sud-coréenne permettant de divertir son chien à distance que nous appellerons Entertain dog ( Tableau 2.5 ) : le coût fixe lié à la mise au point de cette technologie est élevé, car il faut investir en recherche-développement et mobiliser une main-d’œuvre qualifiée (chercheurs, ingénieurs, techniciens) ; le coût variable par unité produite et vendue est ensuite beaucoup plus faible.

Tableau 2.5 Coûts liés à la production d’ Entertain dog .

Vous le constatez, plus le nombre d’unités produites et vendues augmente, plus le coût unitaire baisse, ce qui donne un avantage très important aux producteurs qui sont les premiers à entrer sur le marché, produisent et vendent le plus. Ils bénéficient de surcroît d’effets d’apprentissage (on parle aussi d’ apprentissage par la pratique ) : les producteurs présents sur le marché, avec l’expérience, acquièrent des compétences, par exemple en matière d’organisation de la production et du travail, ce qui leur permet de gagner en productivité, donc de bénéficier d’une baisse des coûts unitaires. Les salariés eux-mêmes deviennent plus habiles et plus productifs.

La baisse des coûts unitaires liée aux économies d’échelle internes est d’autant plus importante que la taille du marché est large. Ainsi, le producteur qui a mis au point Entertain dog doit-il tenter non seulement d’inonder le marché sud-coréen de sa nouvelle technologie, mais aussi de séduire les propriétaires de chiens du monde entier : plus la taille du marché est large, plus les coûts unitaires sont faibles et plus la compétitivité-prix s’accroît si l’entreprise répercute cette baisse des coûts unitaires sur les prix.

Les économies d’échelle externes s’observent au niveau de bassins industriels (appelés aussi clusters ou pôles de compétitivité) où des entreprises, souvent de la même branche, se concentrent au sein d’une même zone géographique. Aujourd’hui, l’archétype en est la Silicon Valley. En Corée du Sud, les bassins industriels sont très spécialisés (équipement de transport, matériel informatique, mécanique, son et communication, optique et électronique, entre autres). Dans ces zones, l’activité de chaque entreprise peut générer des externalités positives sur celle de toutes les autres : on parle d’ effets d’agglomération . Marshall identifie plusieurs facteurs à l’origine de ces externalités :

  • La présence d’un réseau de fournisseurs spécialisés, ce qui évite des coûts liés à la recherche de tels fournisseurs et au transport.
  • Le recours plus aisé à une main-d’œuvre qualifiée, incitée à se concentrer dans la zone géographique en raison du grand nombre d’employeurs potentiels.
  • La diffusion de la connaissance, des compétences et des idées entre les salariés de ces entreprises.

C’est donc en raison de l’existence d’économies d’échelle internes et externes, et non de l’existence d’un avantage comparatif, que certains pays comparables se spécialisent.

Par ailleurs, les théories que vous avez étudiées dans la première partie de la section sont impuissantes à expliquer l’existence d’ échanges intrabranches , tels que ceux qui se pratiquent entre la France et l’Allemagne.

Tableau 2.6 Échanges intrabranches entre la France et l’Allemagne (2019).

leblogauto.com. auto-infos.fr.

Ce tableau montre que la France et l’Allemagne échangent des véhicules automobiles. Or, ce sont des pays comparables : la productivité diffère peu entre ces deux pays. Leurs dotations factorielles et technologiques sont proches : la France, tout comme l’Allemagne, sont bien dotées en capital et en main-d’œuvre qualifiée et maîtrisent la technologie permettant de produire des automobiles. Les échanges intrabranches ne s’expliquent donc pas par des différences entre pays, mais par d’autres facteurs.

La différenciation et la qualité des produits

Les échanges entre pays comparables sont souvent des échanges intrabranches portant sur des biens et services similaires, mais pas strictement identiques. Si l’on s’appuie sur l’exemple évoqué plus haut de la branche automobile, toutes les voitures ne sont pas identiques : ce sont des  produits différenciés . Chaque marque et chaque modèle produits par une seule et même entreprise ont des caractéristiques uniques en termes de conception, de performances, qui les différencient des voitures fabriquées par d’autres entreprises.

Les marchés de produits différenciés reflètent des différences de préférences des consommateurs, différences qui portent sur les caractéristiques des produits et non sur les produits eux-mêmes.

La différenciation des produits prend deux formes : la différenciation horizontale et la différenciation verticale .

Intéressons-nous d’abord à la différenciation horizontale. Dans le Tableau 2.7 vous sont présentés deux modèles de voitures, produits l’un par une entreprise allemande, l’autre par une entreprise française. Ces modèles font partie de la même gamme, celle des citadines, sont offerts à des prix proches (19 550 euros pour la Polo et 18 800 euros pour la Clio) et visent donc le même segment de clientèle, à pouvoir d’achat comparable. Comment expliquer que la France et l’Allemagne échangent de tels produits ? Tout simplement par le fait que si ces deux modèles présentent des caractéristiques proches (chevaux, motorisation, sièges…), ils diffèrent par la couleur, le design, les équipements optionnels, la marque.

Tableau 2.7 Différenciation horizontale.

Tableau 2.8 Différenciation verticale.

La logique est différente dans le cas de la différenciation verticale ( Tableau 2.8 ) : vous le savez, certains consommateurs peuvent se permettre d’avoir des goûts de luxe en matière automobile alors que le consommateur moyen cherche avant tout à acquérir un véhicule qui satisfait son besoin de se déplacer. La demande de ces consommateurs porte donc sur des produits différenciés verticalement (effet de gamme, qualité différente) que les entreprises nationales ne fabriquent pas nécessairement.

Le commerce international entre pays comparables est motivé par le fait qu’il augmente la variété des produits disponibles pour les consommateurs : ceux-ci ont en effet une préférence pour la variété. Supposons que deux pays soient strictement identiques : ils n’ont chacun aucun avantage comparatif, donc aucun intérêt à se spécialiser et à échanger. En situation d’autarcie, le nombre de variétés et de gammes offertes dans chaque pays est limité : il est en effet impossible pour les entreprises de dégager des économies d’échelle sur un grand nombre de produits différenciés. En revanche, en situation de libre-échange, les consommateurs peuvent se procurer à la fois les variétés et gammes nationales et étrangères : des pays comparables ont donc intérêt à échanger, même en l’absence d’avantage comparatif, car cela contribue au bien-être des consommateurs.

Les produits échangés à l’échelle internationale se distinguent aussi par leur qualité . Observez le Tableau 2.9 et le Graphique 2.5 avant de faire la Question 2.13 .

Tableau 2.9 Classement des dix premiers exportateurs mondiaux de biens de consommation en termes de qualité.

www.rexecode.fr, « Enquête Compétitivité 2018 : classement des 10 principaux exportateurs mondiaux de biens de consommation », 11 juin 2019. Note : enquête menée auprès de 480 importateurs dans six pays européens (France, Allemagne, Belgique, Royaume-Uni, Italie, Espagne) auprès de la personne qui décide du choix des fournisseurs en matière d’importation.

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Graphique 2.5 Les dix premiers partenaires commerciaux de la France (cumul octobre 2018–septembre 2019 en pourcentage).

lekiosque.finances.gouv.fr, consulté le 4.12.2019.

Question 2.13 Complétez le texte

Hormis la Chine et la Pologne, les principaux partenaires commerciaux de la France sont des pays de niveau de développement   comparable différent varié . Par exemple, 14,1 % des exportations françaises sont à destination   des États-Unis du Royaume-Uni de l’Allemagne et   14,1 % 14,8 % 16 % des importations françaises proviennent de ce même pays, qui est donc le   deuxième troisième premier partenaire commercial de la France. Ainsi que nous l’avons vu dans la partie précédente, ces échanges peuvent s’expliquer par la   différenciation différence similitude des produits échangés, mais aussi par leur   proximité qualité quantité  : l’Allemagne est ainsi au   deuxième troisième premier rang du classement pour les produits des branches équipement du logement, les produits agro-alimentaires et ceux de pharmacie hygiène-beauté ; la France est également   bien mal moyennement classée pour la qualité des produits de ces branches. Il y a donc des échanges   entre branches intrabranches inter-branches de produits en raison de leur qualité. Le deuxième partenaire commercial de la France en termes d’importations est   l’Espagne l’Italie la Chine mais ces échanges ne s’expliquent pas par la qualité des produits, car ce pays n’est classé qu’au   septième dixième neuvième rang du classement.

Vous l’aurez compris dans cette sous-section, les échanges intrabranches entre pays comparables s’expliquent par la demande de différenciation et de qualité exprimée par les agents économiques.

La fragmentation de la chaîne de valeur

Ces échanges intrabranches entre pays comparables peuvent aussi s’expliquer par des facteurs liés à l’offre, notamment par l’intérêt, pour les entreprises, de procéder à une fragmentation de la chaîne de valeur .

Pour comprendre pourquoi une entreprise a intérêt à répartir les étapes de la production des composants et du bien final dans différents pays, revenons d’abord à Adam Smith et à une phrase célèbre tirée de son ouvrage Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) : « Les plus grandes améliorations dans la puissance productive du travail, et la plus grande partie de l’habileté, de l’adresse, et de l’intelligence avec laquelle il est dirigé ou appliqué, sont dues, à ce qu’il semble, à la division du travail. » Autrement dit, un producteur spécialisé qui se concentre sur un nombre limité de tâches ou de produits est plus productif.

Cet accroissement de la productivité lié à la spécialisation est l’une des raisons de la fragmentation de la chaîne de valeur au sein de l’entreprise Airbus. Observez le Tableau 2.10  : vous constaterez que les composants des Airbus sont produits dans quatre pays comparables et assemblés en partie en Allemagne, en partie en France, à Toulouse. Airbus est un bon exemple d’échanges liés à une chaîne de valeur complexe, échanges facilités par la libre-circulation des biens et des travailleurs au sein de l’Union européenne.

Tableau 2.10 La répartition de la production de l’entreprise Airbus dans l’Union européenne.

C’est pour bénéficier de rendements d’échelle croissants qu’Airbus fragmente la chaîne de valeur au niveau européen et confie les différentes étapes de la production des composants de ces avions et de leur assemblage à des sites spécialisés.

  • Chaque producteur spécialisé des composants des Airbus réalise des économies d’échelle internes, car il peut amortir ses coûts fixes sur une quantité produite plus importante et profite d’effets d’apprentissage qui le rendent plus productif.
  • Sur chacun des sites de production spécialisés, des économies d’échelle externes apparaissent grâce à la présence de réseaux de fournisseurs et d’une main-d’œuvre qualifiée et à la diffusion des connaissances et des compétences entre entreprises.

Grâce à la fragmentation de la chaîne de valeur, Airbus bénéficie ainsi d’une baisse des coûts unitaires de ses avions.

Vous vous posez peut-être à ce stade la question de savoir comment les entreprises procèdent pour fragmenter la chaîne de valeur mondiale : si vous vous reportez au Tableau 2.10 , vous constaterez qu’Airbus recourt à des filiales (Airbus Allemagne, par exemple) qu’elle détient en partie ou en totalité, mais qu’elle fait aussi appel à d’autres entreprises, comme Rolls-Royce pour ses moteurs. Vous aurez une réponse plus précise à cette question dans la Section 2.3 car la fragmentation de la chaîne de valeur ne s’effectue pas seulement entre pays comparables, mais aussi à l’échelle internationale, entre pays de niveaux de développement différents.

Synthèse Les échanges internationaux et la spécialisation internationale ne s’expliquent pas seulement par des différences entre les pays : des flux d’échanges ont lieu entre des pays comparables en termes de niveau de développement, de productivité, de dotations factorielles et technologiques ; ces échanges sont souvent de type intrabranche. Ils s’expliquent par des facteurs liés à la demande (la différenciation, horizontale et verticale, des produits, et leur qualité) et des facteurs liés à l’offre (la fragmentation de la chaîne de valeur qui permet de dégager des rendements d’échelle croissants et des économies d’échelle).
  • 2.3 Quels sont les déterminants de la compétitivité ?

Pourquoi la productivité des firmes sous-tend-elle la compétitivité d’un pays ?

Qu’est-ce que la compétitivité d’un pays .

Regardez la vidéo «  La compétitivité, c’est quoi ? Et comment l’améliorer ?  » de Dessine-moi l’éco. En vous appuyant sur cette vidéo, répondez aux Questions 2.14 à 2.17 .

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« La compétitivité, c’est quoi ? Et comment l’améliorer ? » – Vidéo issue de Dessine-moi l’éco : vidéos produites par Sydo, société de conseil en pédagogie.

Question 2.14 Choisissez les bonnes réponses

Qu’apporte la compétitivité de ses entreprises à un pays ?

  • Elle lui permet de produire plus avec les mêmes quantités de facteurs de production.
  • Elle lui permet d’exporter ses produits.
  • Elle lui permet de limiter les importations de produits étrangers.
  • Elle lui permet de limiter le nombre d’entreprises concurrentes sur le marché.
  • Il s’agit ici de la productivité.
  • Les produits de ses entreprises sont attractifs.
  • Les produits des entreprises nationales sont plus attractifs.
  • La compétitivité permet d’affronter la concurrence, mais elle n’élimine pas les concurrents.

Question 2.15 Choisissez les bonnes réponses

Quelles sont les sources de la compétitivité-prix ?

  • La productivité.
  • Le coût des facteurs de production.
  • L’innovation.
  • L’image de marque de l’entreprise.
  • Les gains de productivité permettent de réduire les coûts unitaires de production et d’augmenter la compétitivité-prix.
  • Leur baisse permet à la firme de baisser ses prix et d’être plus compétitive.
  • Les produits innovants se vendent bien même si leur prix est supérieur.
  • Une firme qui a une bonne image de marque parviendra à vendre ses produits à un prix plus élevé que ses concurrents.

Question 2.16 Choisissez les bonnes réponses

Quelles sont les sources de la compétitivité hors-prix ?

  • Le taux de change, c’est-à-dire la valeur relative de la monnaie nationale par rapport aux autres monnaies.
  • L’intensité de la concurrence.
  • La qualité du produit.
  • L’innovation du produit
  • Une baisse du taux de change permet de baisser les prix des produits dans la monnaie étrangère : c’est la compétitivité-prix qui s’améliore.
  • L’intensité de la concurrence pousse les entreprises à améliorer leur compétitivité (prix et hors-prix), mais n’est pas une source de compétitivité hors-prix.
  • Un produit de meilleure qualité peut être attractif même si son prix est plus élevé.
  • Un produit innovant se différencie des autres et se vend même à des prix plus élevés.

Question 2.17 Complétez le texte

Comment améliorer la compétitivité d’un pays .

  • La compétitivité-prix

Il faut agir sur le taux de change, la qualification des travailleurs, le niveau des salaires et les taux d’intérêt qui vont dépendre   du monde dans son ensemble du pays dans son ensemble de chaque firme du pays ainsi que sur l’organisation efficace de la production, l’incorporation du progrès technique aux machines qui dépendent plus   du monde dans son ensemble du pays dans son ensemble de chaque firme du pays .

  • La compétitivité hors-prix

Il faut agir sur la qualité des produits ou leur positionnement en gamme, ce qui dépend   du monde dans son ensemble du pays dans son ensemble de chaque firme du pays mais aussi sur la constitution de pôles de compétitivité ou l’environnement réglementaire qui dépendent   du monde dans son ensemble du pays dans son ensemble de chaque firme du pays .

La compétitivité désigne donc l’attractivité des biens et services que les entreprises produisent pour les autres entreprises ou pour les consommateurs étrangers. Elle mesure ainsi l’aptitude des entreprises à faire face à la concurrence et, par conséquent, la capacité d’un pays à exporter.

La compétitivité-prix dépend des prix des exportations, déterminés par les coûts de production et de la productivité. Elle désigne l’aptitude à faire face à la concurrence que se livrent les entreprises sur les prix. À produit ou service équivalent, la plus compétitive est celle qui propose les prix les plus faibles.

La compétitivité hors-prix relève de la stratégie des entreprises. Elle désigne la capacité d’une entreprise à résister à la concurrence sans baisser les prix de ses produits. Ainsi, elle continue à être compétitive et à vendre ses produits malgré des prix équivalents, voire supérieurs, parce qu’ils sont innovants, de meilleure qualité ou qu’ils se différencient des autres.

Comment la productivité peut-elle améliorer la compétitivité d’une entreprise ?

Productivité et compétitivité-prix.

Illustration 2.3 Productivité et compétitivité-prix.

Pour améliorer sa compétitivité-prix, une entreprise doit pouvoir maîtriser le coût de production moyen ou unitaire de ses produits, on parle de compétitivité coût. Le coût unitaire dépend à la fois des coûts de production et de la productivité , c’est-à-dire du rapport entre la valeur ajoutée et le volume des facteurs de production mobilisés pour produire.

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Graphique 2.6 Comment une firme de cosmétique peut-elle améliorer sa compétitivité-prix ?

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Maîtriser son coût unitaire et améliorer sa compétitivité-prix ?

Cette entreprise a un coût unitaire (ou moyen) inférieur au prix du marché : ce profit lui permettrait de pratiquer un prix inférieur au prix mondial et d’être compétitive. Comment faire pour encore augmenter sa compétitivité-prix ?

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Maîtriser son coût unitaire et améliorer sa compétitivité-prix ? Réduire ses coûts de production

Cette entreprise a des coûts liés à ses consommations intermédiaires (détruites ou transformées lors du processus de production), au travail et au capital fixe (facteurs de production) qu’elle utilise pour produire.

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Si l’entreprise obtient une réduction de 700 000 euros des factures de ses fournisseurs, le total de ses coûts de production baisse et le coût unitaire va baisser proportionnellement, car le volume produit ne change pas. La compétitivité-prix s’améliore.

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Maîtriser son coût unitaire et améliorer sa compétitivité-prix ? Accroître sa productivité

La productivité mesure le rapport entre la valeur ajoutée par l’entreprise et le volume des ressources qu’elle mobilise, en particulier ses facteurs de production : le travail et le capital. En accroissant la productivité de 25 %, que se passe-t-il ?

Même production avec moindre quantité de facteurs de production ou plus de production avec les mêmes quantités de facteurs de production. Choisissons d’accroître la production. Le volume des facteurs et leurs coûts n’augmentent pas. Il faut cependant augmenter la quantité de consommations intermédiaires utilisées. Le coût unitaire baisse puisque les coûts augmentent moins vite que la production. La compétitivité-prix s’améliore encore… ce qui devrait permettre de vendre la production supplémentaire.

Productivité et compétitivité hors-prix

Nous avons vu en quoi la productivité permettait de baisser les prix en raison d’une augmentation des quantités produites. Voyons maintenant en quoi la qualité, l’innovation et la différenciation des produits sont liées à la productivité.

Afin de vendre ses produits sans avoir à baisser leurs prix, une entreprise doit différencier ses produits de ceux des concurrents. Il peut s’agir d’une différence objective du produit du fait de sa qualité ou de son caractère innovant, mais aussi d’une différence subjective que perçoit le consommateur du fait de l’image de l’entreprise ou de ses marques.

Ainsi, comme nous l’avons vu dans la Section 2.2 , il y a de nombreuses différences objectives de qualité et d’innovation entre une Ferrari 599XX et une Peugeot 208 : c’est une différenciation verticale. Ici, la compétitivité se caractérise par la capacité de Ferrari à vendre ce modèle cent fois plus cher que la Peugeot 208 : il s’agit bien de compétitivité hors-prix, d’une aptitude à résister à la concurrence d’un modèle vendu cent fois moins cher.

Prenons un exemple de produits ne se différenciant ni par la qualité ni par l’innovation, deux paquets de 500 grammes de spaghettis : ils sont fabriqués dans la même usine, avec les mêmes ingrédients et la même recette.

Tableau 2.11 Productivité et compétitivité hors-prix.

Examinons en détail la productivité dans ce cas précis. On voit que la seule différence (à quantité produite égale) est le prix :

En effet, les facteurs de production sont les mêmes puisque les deux paquets de spaghettis sont produits dans la même usine, à Marseille. Comme il s’agit de la même recette, les consommations intermédiaires sont strictement identiques. La différence de productivité, pour la même quantité produite, provient donc seulement du prix.

La productivité supérieure de Panzani est donc indissociable de sa compétitivité hors-prix. Ce n’est que parce que les consommateurs préfèrent cette marque que la firme parvient à vendre ses spaghettis plus cher et à maintenir une meilleure productivité.

Revenons à l’exemple de la Ferrari 599XX et de la Peugeot 208. Dans ce cas aussi la préférence des consommateurs permet à Ferrari de vendre sa voiture beaucoup plus cher, mais cette préférence est basée sur des éléments objectifs qui jouent sur la productivité de cette entreprise.

La qualité de cette voiture exige des consommations intermédiaires beaucoup plus coûteuses, un moteur cinq fois plus puissant, un aspirateur intégré au coffre pour assurer la stabilité contre de simples amortisseurs…

L’innovation est omniprésente et exige des facteurs de production très différents : une fabrication artisanale dans un laboratoire de haute technologie pour Ferrari, une production standardisée à la chaîne pour Peugeot.

Cette stratégie de Ferrari dépend de sa capacité à maintenir des prix presque cent fois plus élevés sans que ses consommations intermédiaires ni ses facteurs de production lui coûtent cent fois plus cher. C’est ainsi que sa productivité contribue à sa compétitivité hors-prix.

La productivité d’une firme fournit donc une mesure de sa capacité à gagner des parts de marché et à faire croître son activité à long terme, c’est-à-dire de sa compétitivité.

Ces vingt dernières années, l’Allemagne a su améliorer son attractivité, notamment en renforçant sa compétitivité-prix. Il apparaît tout d’abord que l’Allemagne, premier pays exportateur d’Europe, a creusé l’écart avec ses partenaires européens, dont la France. En effet, de 2000 à 2016 ses exportations ont augmenté de 150 % contre 75 % seulement pour les exportations françaises ( Graphique 2.7a ).

Cette tendance s’explique en partie, grâce au Graphique 2.7b qui montre l’évolution de la productivité du travail (une approximation de la productivité globale des facteurs). La productivité en Allemagne a bien augmenté plus qu’en France, ce qui sous-tend sa compétitivité-prix et sa compétitivité hors-prix.

Le Graphique 2.7c apporte une information complémentaire : le coût unitaire du travail a beaucoup moins augmenté en Allemagne que dans les pays européens concurrents du fait d’une politique de modération salariale. Ceci améliore la compétitivité allemande.

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Graphique 2.7a Indice des exportations des principaux pays de la zone euro base 100 en 2000 (2000–16).

Statistiques de l’OCDE sur les comptes nationaux.

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Graphique 2.7b Évolution de la productivité réelle du travail par heure travaillée, en pourcentage (2000–16).

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Graphique 2.7c Évolution du coût unitaire de main-d’œuvre en pourcentage (2000–16).

Il y a cependant une exception : l’Italie. En effet, la productivité italienne n’a quasiment pas augmenté durant la période et le coût unitaire de la main-d’œuvre a été à la hausse bien plus qu’en France, or les exportations italiennes ont davantage augmenté que les exportations françaises. C’est dire que l’Italie bénéficie d’une compétitivité hors-prix supérieure à la France, que les produits de ses firmes se différencient et se vendent mieux malgré un double handicap de productivité et de coût du travail ; il peut s’agir de leur qualité comme de leur image.

On voit donc que les pouvoirs publics peuvent contribuer à la compétitivité-prix de leur pays (en veillant à la modération des salaires, des taux d’intérêt et du taux de change) et à sa compétitivité hors-prix (en favorisant l’innovation, la qualité et en cultivant une image différenciée et valorisante). Cependant, l’essentiel de la compétitivité d’un pays provient de la productivité de ses entreprises ; Paul Krugman qualifiait la compétitivité de « mot poétique pour exprimer la productivité d’un pays ». 3

Synthèse L’attractivité des biens et services des entreprises d’un pays dépend à la fois de la compétitivité-prix et de la compétitivité hors-prix. Cette compétitivité traduit la capacité qu’a un pays à exporter. La compétitivité-prix d’une firme s’appuie sur la maîtrise des coûts unitaires. Maîtriser les coûts unitaires suppose, de la part d’une entreprise, de limiter ses coûts de production davantage que ses concurrents, d’améliorer sa productivité plus rapidement que ses concurrents ou de combiner ces deux aspects. La compétitivité hors-prix des entreprises s’appuie sur la différenciation de leurs produits du fait de la qualité ou de l’innovation de leurs produits ou d’une perception différente de leurs produits par les consommateurs. Cette capacité à vendre son produit même si son prix est plus élevé suppose un accroissement de leur productivité tant que le surcroît de valeur ajoutée (venant du surcroît de prix) ne nécessite pas un surcroît trop élevé en termes de facteurs de production. Les pouvoirs publics contribuent enfin à la compétitivité des entreprises d’un pays en améliorant leur environnement réglementaire.

Pourquoi les firmes internationalisent-elles la chaîne de valeur ?

Qu’est-ce que l’internationalisation de la chaîne de valeur .

« Designed by Apple in California, assembled in China », cette indication, qui apparaît sur la plupart des produits de cette marque, montre bien que les échanges internationaux ne consistent plus seulement à produire dans un pays des biens ou des services destinés à des consommateurs finals à l’étranger.

Vous avez déjà observé dans la Section 2.2 que les chaînes de valeur se fragmentent. Or, près de la moitié des échanges internationaux repose sur des chaînes de valeur , c’est-à-dire des flux de matières premières, de produits intermédiaires, de services de transport, de conception ou de marketing ou autres qui traversent les frontières une ou plusieurs fois avant que le produit fini ne soit vendu à son consommateur. On parle alors d’ internationalisation des chaînes de valeur ou de chaînes de valeur mondiale.

« Ainsi, un smartphone assemblé en Chine peut inclure des éléments de conception graphique en provenance des États-Unis, du code informatique élaboré en France, des puces électroniques fabriquées à Singapour et des métaux précieux extraits en Bolivie. » 4

Question 2.18 Choisissez les bonnes réponses

La Figure 0.1 du Rapport sur le développement dans le monde 2020 abrégé de la Banque mondiale illustre l’internationalisation croissante des chaînes de valeur dans le monde de 1970 à 2015. Que peut-on conclure des données de ce graphique ?

  • De 1970 à 2015, les échanges internationaux liés aux chaînes de valeur mondiales ont augmenté de 11 points.
  • En 2015, les échanges internationaux liés aux chaînes de valeur mondiales représentent 11 points de plus qu’en 1970 dans l’ensemble des échanges mondiaux.
  • Rien ne semble pouvoir freiner l’internationalisation des chaînes de valeur depuis 1970 dans le monde.
  • La crise financière de 2008 a eu des effets sur l’internationalisation des chaînes de valeur.
  • C’est la part des chaînes de valeur mondiales dans les échanges internationaux qui a augmenté de 11 points.
  • Leur part était de 37 % en 1970 et de 48 % en 2015, soit 11 points de plus.
  • On observe que depuis la crise financière de 2008 la part des chaînes de valeur dans les échanges internationaux ne croît plus.
  • En effet, depuis la crise financière de 2008 la part des chaînes de valeur dans les échanges internationaux ne croît plus.

Nous allons voir tout d’abord les raisons de cette internationalisation, puis les formes de ces chaînes de valeur mondiales.

Pourquoi les firmes participent-elles à l’internationalisation de la chaîne de valeur ?

Dans la sous-section précédente, nous avons mentionné des entreprises comme Apple, qui choisissent de réaliser certaines étapes de fabrication de leurs produits dans des régions du monde où les coûts sont peu élevés. Dans la plupart des industries manufacturières, les entreprises implantées dans les pays développés transfèrent une part significative de leur production, auparavant fabriquée localement, dans des pays émergents ou en développement où les salaires sont plus faibles.

D’autres industries, notamment l’habillement, ont localisé leur production essentiellement dans des pays à bas salaires. Plus de 97 % des vêtements et plus de 98 % des chaussures vendus aux États-Unis par des marques et détaillants américains sont fabriqués à l’étranger. La Chine, le Bangladesh, le Cambodge, l’Indonésie et le Vietnam sont devenus les principaux exportateurs mondiaux de textile et de vêtements. À l’époque de la Révolution industrielle , le plus gros exportateur de textile au monde était le Royaume-Uni.

De plus, dans les pays en développement, les coûts additionnels liés aux règles sanitaires et de sécurité sont beaucoup moins élevés, la fiscalité sur les entreprises est faible pour attirer les investissements étrangers et les réglementations environnementales sont souvent moins strictes ; ces pays mènent une politique de dumping social, fiscal et environnemental .

Pourtant, l’objectif d’Apple et des autres entreprises ne se réduit pas à la recherche de la main-d’œuvre la moins chère possible. Les salaires de certains pays où Apple implante une partie de sa production, comme l’Allemagne, sont plus élevés qu’aux États-Unis.

Le Graphique 2.8 montre la destination des investissements directs à l’étranger (IDE) des entreprises américaines lorsqu’elles ont investi dans d’autres entreprises à l’étranger entre 2001 et 2012. Ils ont pour but d’exercer un contrôle sur l’utilisation des ressources au sein de l’entreprise étrangère.

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Graphique 2.8 Part des investissements directs à l’étranger des entreprises américaines dans d’autres pays en fonction du niveau des salaires par rapport aux États-Unis (en pourcentage du total des IDE) (2001–12).

United Nations Conference on Trade and Development. 2014. Bilateral FDI Statistics. Note : les données concernent les flux d’IDE américains. Les pays identifiés comme ayant des salaires manufacturiers supérieurs à ceux des États-Unis sont les pays dans lesquels, selon le département du Travail des États-Unis (US BLS International Labor Comparisons), la moyenne du salaire horaire dans le secteur manufacturier sur la période 2005–09 est supérieure à la moyenne américaine observée sur la même période.

De façon surprenante, lorsque les entreprises américaines ont décidé de produire hors des États-Unis, elles se sont majoritairement orientées vers l’Europe, principalement dans des pays où les salaires étaient plus élevés qu’aux États-Unis. Les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont à eux seuls reçu plus d’investissements américains que l’Asie et l’Afrique réunies. De ce point de vue, la localisation des usines Ford dans le monde présentée dans le Graphique 2.1 est atypique, puisque Ford a bien plus de salariés en Chine, au Brésil, en Thaïlande et en Afrique du Sud qu’en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada, en Belgique et en France.

La localisation de chaque activité des chaînes de valeur n’a donc pas comme seul fondement le coût de la main-d’œuvre :

  • Le coût du facteur capital va lui aussi jouer sur les coûts de production : des taux d’intérêt modérés et l’accès aux marchés financiers sont des facteurs importants dans la décision de localiser une activité dans un pays.
  • La productivité des facteurs de production permet, elle aussi, de réduire le coût unitaire de production. C’est pourquoi le niveau d’éducation d’un pays, sa densité technologique et la propension à innover expliquent le maintien des activités de conception, de recherche-développement dans les pays développés.
  • Les autres coûts de production, liés aux consommations intermédiaires, vont être pris en compte, en particulier lorsque les matières premières ne sont pas produites sur place.
  • La possibilité d’accéder à un marché élargi est enfin un déterminant essentiel en particulier pour la localisation des activités de distribution, de marketing et de services après-vente du produit fini.

Là encore, les politiques des États peuvent favoriser la localisation de certaines activités, par la signature de traités de libre-échange et l’harmonisation de normes techniques avec d’autres pays pour élargir le marché accessible, ou la protection de la propriété intellectuelle pour attirer des activités innovantes notamment.

L’internationalisation de la chaîne de la valeur s’explique donc par les mêmes raisons que les échanges internationaux dans leur ensemble : par les différentes dotations factorielles et technologiques des pays d’implantation, par les différences de coûts relatifs de production, par les économies d’échelle et par l’accès au marché. La spécificité des échanges des chaînes de valeur mondiales réside dans le fait que ceux-ci font suite à une spécialisation sur la production d’un élément d’un produit fini et pas sur la production du produit fini lui-même.

Comment les firmes participent-elles à l’internationalisation de la chaîne de valeur ?

L’internationalisation de la chaîne de valeur se réalise de différentes manières.

Des firmes achètent des produits intermédiaires ou vendent leurs produits à des firmes étrangères parce que les prix mondiaux du marché concerné les y incitent.

Tableau 2.12 Les pays exportateurs des principaux composants d’une bicyclette.

OECD, Trading for Development in the Age Of Global Value Chains , 2020

Le Tableau 2.12 montre que le marché de la bicyclette est un marché mondial où s’échangent des composants provenant de nombreux pays. Par exemple, l’entreprise française Lapierre conçoit et assemble des bicyclettes qu’elle distribue dans le monde entier à partir de cadres qu’elle achète en Chine, de freins et de dérailleurs qu’elle achète au Japon et de selles italiennes. À tout moment, selon l’évolution du prix et de la qualité des composants, elle peut choisir de se fournir dans d’autres pays.

Des firmes externalisent certaines de leurs activités auprès de firmes étrangères avec lesquelles elles signent des partenariats stratégiques (parfois exclusifs).

Lorsqu’une entreprise externalise une partie de son activité, elle en confie la production à une entreprise partenaire indépendante avec laquelle elle signe un contrat à long terme. Ce contrat précise les quantités et les prix de ce qui doit être fourni (bien ou service), mais aussi d’autres éléments (secret industriel, techniques de production, par exemple). Il peut s’agir d’un contrat exclusif : dans ce cas l’entreprise partenaire ne produit que pour l’entreprise qui a externalisé.

Question 2.19 Choisissez les bonnes réponses

Quelles sont les affirmations correctes d’après cette page d’un rapport publié par Apple ?

  • Apple externalise toutes ses activités, même la conception de ses produits.
  • Les fournisseurs d’Apple lui vendent des biens, pas des services.
  • Le contrat qui lie Apple et ses fournisseurs ne porte pas uniquement sur les produits.
  • Apple contrôle que ses fournisseurs respectent des normes sociales et environnementales.
  • Dans le rapport, aucune activité de conception ni de recherche n’apparaît ; celles-ci restent intégrées et produites par Apple.
  • L’assemblage, la logistique, la vente et le recyclage sont des services qui ajoutent de la valeur aux produits d’Apple.
  • En effet, Apple détermine non seulement les biens et services fournis mais aussi certaines conditions dans lesquelles il faut les produire (pas de travail des enfants, par exemple).
  • Apple affirme évaluer ses fournisseurs, veiller à l’application de règles portant sur « les personnes et les communautés » et pas seulement les produits.

La franchise est une forme fréquente d’externalisation des activités de distribution d’une entreprise, celles qui sont les plus proches du consommateur final. Voyons, par exemple, comment une entreprise indépendante peut signer un partenariat de franchise avec Starbucks. En France, la firme Starbucks va exiger un droit d’entrée de 35 000 euros et occasionner 500 000 euros d’investissement pour ouvrir un salon de café. Bien évidemment, la franchise est un partenariat exclusif, l’entreprise indépendante ne peut pas vendre d’autres produits que ceux de Starbucks. S’ajoutent ensuite deux redevances : 6 % du chiffre d’affaires au titre de l’exploitation et 3 % au titre de la publicité. Le droit d’entrée et les redevances permettent de financer la conception du design et des procédures d’opération, le marketing, la formation du personnel. Une fois le contrat signé et le site d’implantation validé par Starbucks commence un programme d’immersion de ces franchisés indépendants.

Grâce à des investissements directs à l’étranger (IDE), les firmes multinationales localisent à l’étranger des filiales qui réalisent une partie de leur valeur ajoutée.

Une filiale est une entreprise qui appartient à un groupe : son capital est détenu à plus de 50 % par une société mère. Si un groupe possède une ou des filiales qui produisent à l’étranger, il s’agit d’une firme multinationale (ou firme transnationale). Une firme multinationale implante des filiales à l’étranger grâce à des investissements directs à l’étranger : absorption d’une entreprise étrangère (par l’achat de la majorité de ses actions), réinvestissement des bénéfices de la filiale ou création à l’étranger d’une nouvelle filiale du groupe.

Le Tableau 2.13 indique que la firme multinationale L’Oréal a de nombreuses filiales à l’étranger, essentiellement constituées d’entreprises produisant à proximité des principaux marchés. Les échanges entre ces filiales sont appelés commerce intrafirme, car ils ne transitent pas par le marché. Par exemple, L’Oréal Égypte n’offre pas ses produits à son concurrent Estée Lauder, mais les vend à d’autres filiales au prix déterminé par la société mère.

Tableau 2.13 L’implantation des usines du groupe L’Oréal.

L’Oréal, Rapport annuel , 2019.

L’internationalisation de la chaîne de valeur s’effectue donc de trois manières (Cf.  Tableau 2.12 ) :

  • La production d’entreprises totalement autonomes qui importent des produits intermédiaires, y ajoutent de la valeur et les réexportent sous une forme plus élaborée.
  • L’externalisation d’une étape de production auprès d’autres entreprises dans différents pays avec lesquelles s’opéreront des échanges internationaux.
  • Les échanges intrafirmes entre les filiales des firmes multinationales.

Un contrat de franchise est une des formes de l’externalisation.

L’internationalisation des chaînes de valeur est en grande partie maîtrisée par des firmes multinationales. Un groupe mondial peut s’appuyer à la fois sur des filiales et sur l’externalisation auprès de partenaires indépendants. Starbucks opère ainsi à l’étranger par l’intermédiaire de 5 860 salons de café qu’elle détient directement (filiales), mais aussi grâce à 7 329 salons de café franchisés (externalisation). 5

Synthèse L’internationalisation des chaînes de valeur a contribué à multiplier les échanges internationaux. Il s’agit de la production dans des pays différents des étapes successives qui vont de la conception d’un produit à sa vente au consommateur final. Elle implique qu’une partie des importations de chaque pays va être exportée de nouveau sous une forme plus élaborée après qu’une valeur aura été ajoutée au produit sur place. Les choix de localisation internationale des étapes d’élaboration d’un produit s’expliquent par : Le coût de production unitaire, c’est-à-dire surtout par les coûts des facteurs de production, en particulier de la main-d’œuvre, et par leur productivité. L’accès au marché. Cette internationalisation des chaînes de valeur s’effectue de plusieurs manières, mais elle est grandement dominée par des firmes multinationales qui externalisent certaines activités auprès d’entreprises partenaires ou qui, préférant une plus forte intégration, les produisent dans des filiales implantées à l’étranger.
  • 2.4 Quels sont les effets du commerce international qui, pour une part, posent les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme ?

Quels sont les effets induits par le commerce international ?

Des gains moyens en termes de baisse de prix.

Dans la Section 2.2 , vous avez fait connaissance avec Greta sur l’île des Délices et Carlos sur l’île du Bonheur, qui produisent et consomment tous les deux des pommes et du blé. Vous avez compris qu’il est avantageux pour chacun d’eux de se spécialiser parce que leur productivité diffère. Dans cette section, nous nous intéresserons aux effets que cette spécialisation induit, en prolongeant l’analyse de la Section 2.2 .

Supposons que Carlos peut produire au cours d’une année 3 tonnes de blé ou 1,5 tonne de pommes. Puisqu’il faut la même quantité de facteurs de production (terre et travail) pour produire 3 tonnes de blé que pour produire 1,5 tonne de pommes, chaque tonne de blé coûte autant que 0,5 tonne de pommes (1,5/3). Ainsi, le prix relatif du blé par rapport aux pommes est de 0,5, c’est-à-dire que la tonne de blé vaut 500 kg de pommes sur l’île du Bonheur.

Greta, quant à elle, peut produire 3 tonnes de pommes par an ou 1,5 tonne de blé. Le prix relatif du blé par rapport aux pommes sur l’île des Délices est donc de 2 (3/1,5).

L’île du Bonheur a donc un avantage comparatif dans la production du blé. Rappelez-vous les acquis de la Section 2.2  : une économie a un avantage comparatif dans la production d’un bien lorsqu’il est relativement moins coûteux dans cette économie (en l’absence de commerce).

Le prix relatif des pommes est simplement l’inverse du prix relatif du blé, donc si l’île du Bonheur a un avantage comparatif dans la production du blé, l’île des Délices aura un avantage comparatif dans la production de pommes. Le Tableau 2.14 synthétise les chiffres clés de cet exemple. Les prix relatifs du bien dans lequel chaque île a un avantage comparatif sont indiqués en gras.

Tableau 2.14 Prix relatifs du blé et des pommes sur chacune des îles.

Supposons à présent qu’il n’existe pas de coûts à l’échange (transport gratuit, absence de droits de douane) : les pommes et le blé s’échangent alors sur un seul marché unifiant les deux îles ; le prix relatif du blé et des pommes deviendra donc le même dans les deux îles. Quel sera le nouveau prix ?

En cas de commerce entre ces îles, les prix se situeront donc à un niveau intermédiaire des prix des deux économies quand elles étaient en autarcie (entre 0,5 et 2).

Si Greta était la seule équipée d’une barque pour établir ce commerce, elle pourrait négocier ses pommes le plus cher possible sans que Carlos ne puisse se rendre sur l’île des Délices et voir qu’il en coûte sur place seulement 0,5 tonne de blé pour une tonne de pommes. Greta dispose donc d’un pouvoir de marché  ; pour augmenter ses gains à l’échange , elle choisira un prix supérieur à 0,5. Cependant, si elle atteignait un prix de 2 tonnes de blé par tonne de pommes, elle éliminerait complètement les gains à l’échange de Carlos. À ce prix, Carlos aurait tout intérêt à produire ses pommes lui-même plutôt que les acheter à Greta. Un raisonnement identique aboutirait à un résultat symétrique si Carlos était le seul à disposer d’une barque. Les nouveaux prix s’établissent donc entre ces deux extrêmes (< 2 et > 0,5) et se rapprochent d’un pays à l’autre ; les prix des biens importés baissent dans tous les cas.

Si, contrairement à notre hypothèse, les échanges entre deux marchés nationaux sont coûteux du fait du fret, des tarifs douaniers ou d’autres coûts, les prix relatifs auront moins tendance à se rapprocher d’un pays à l’autre.

Pour illustrer les effets du commerce international sur les prix, prenons l’exemple des écarts de prix du blé entre le Royaume-Uni et les États-Unis (exprimé en pourcentage). Avant 1840, les échanges étaient faibles, l’ écart de prix fluctuait beaucoup et restait important, oscillant autour de 100 % : le prix du blé était donc deux fois supérieur au Royaume-Uni. Il commença ensuite à diminuer au moment même où les coûts d’expédition se réduisaient, en raison de l’introduction de bateaux à vapeur capables d’effectuer des trajets sur une longue distance. Les échanges entre les deux pays s’intensifièrent : les quantités de blé américain importées par le Royaume-Uni augmentèrent. L’écart de prix avait presque disparu en 1914, période à laquelle le volume de blé importé par le Royaume-Uni augmenta considérablement.

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Graphique 2.9 Écart de prix entre le Royaume-Uni et les États-Unis (en pourcentage) et importations britanniques de blé américain (en milliers de quintaux) (1800–1914).

Figure 3 dans Kevin H. O’Rourke et Jeffrey G. Williamson. 2005. ‘From Malthus to Ohlin: Trade, Industrialization and distribution since 1500’. Journal of Economic Growth 10 (1) (March) : pp. 5–34.

Le commerce transatlantique du blé n’est pas un exemple isolé. Les écarts de prix internationaux de nombreuses marchandises ont beaucoup diminué entre 1815 et 1914, la première ère de la mondialisation moderne qui voit s’ouvrir de nouvelles routes commerciales.

La diminution moins importante des écarts de prix à la fin du 19 e siècle tient souvent à l’augmentation des droits de douane dans de nombreux pays pour des raisons que nous expliquerons plus tard, qui a contrebalancé les effets de la baisse des coûts de transport.

Puisque chaque pays se spécialise dans une production, dont le prix relatif est plus faible que dans le reste du monde, la mondialisation devrait conduire à une baisse des prix relatifs des importations. En effet, un moteur de la spécialisation réside dans le fait que chaque pays se procure davantage de produits importés que s’il les avait produits en autarcie.

Cette réduction des prix des produits échangés s’explique par la spécialisation selon la dotation factorielle et technologique de chaque pays. Cette meilleure allocation mondiale des facteurs de production sous-tend la baisse des prix observée.

Question 2.20 Complétez le texte

Supposez qu’il y ait seulement deux pays dans le monde, l’Allemagne et la Turquie, chacun ayant le même nombre de travailleurs. Au cours d’une période donnée, chaque travailleur en Allemagne peut produire trois automobiles ou vingt télévisions, chaque travailleur en Turquie peut produire deux automobiles ou trente télévisions.

  • En Allemagne, le prix relatif des automobiles en l’absence de commerce international est de   0,15 3 6,67   automobiles par télévision télévisions par automobile euros alors qu’en Turquie il est de   0,07 2 15   automobiles par télévision télévisions par automobile euros .
  • Supposez maintenant que l’Allemagne et la Turquie s’ouvrent à l’échange : le prix relatif mondial des automobiles sera alors compris (en l’absence de coûts à l’échange) entre   3 6,67 15 et   15 20 30 .
  • Si le prix relatif mondial des automobiles est de 10, dans quel bien l’Allemagne va-t-elle se spécialiser ? La production   d’automobiles de télévisions des deux produits .

De plus, vous l’avez découvert dans la Section 2.2 , dans certains secteurs, la production de biens ou de services à grande échelle donne lieu à une baisse du coût unitaire (ou moyen), à des économies d’échelle. Le commerce international est favorable aux entreprises de ces secteurs, car il leur donne accès à de vastes marchés mondiaux, quelle que soit la taille de leur marché intérieur. À terme, le commerce international va être, dans ces secteurs, favorable au développement d’entreprises de très grande taille qui vont avoir des coûts de production unitaires très faibles et qui vont ainsi pouvoir baisser leurs prix.

L’accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays

Carlos sur l’île du Bonheur et Greta sur l’île des Délices ont tous deux intérêt à commercer, alors pourquoi la question des importations et exportations est-elle souvent controversée ?

Contrairement à l’histoire de Greta et Carlos, il n’y a pas un seul habitant par pays et les échanges internationaux nés de la spécialisation des pays génèrent presque toujours à la fois des gagnants et des perdants dans chaque pays. Les processus de spécialisation et d’échange affectent différemment les régions, les industries et les ménages.

Dès lors, pour comprendre les problèmes liés à la mondialisation, il faut considérer au moins deux types d’individus à l’intérieur de chaque pays : simplifions en considérant seulement les détenteurs de capital qui vivent des profits que génèrent leurs capitaux et les salariés qui ne vivent que des salaires que génère leur travail. Commençons par un modèle à deux pays, le pays A et le pays B, dont la spécialisation est fondée sur les dotations factorielles.

Supposez, pour simplifier, que le pays A et le pays B ne produisent que deux biens, pour lesquels les rendements d’échelle sont constants : des avions commerciaux et des produits électroniques grand public (comme des consoles de jeux, des ordinateurs personnels et des télévisions).

On considère que la production d’avions est à forte intensité capitalistique alors que les produits électroniques grand public exigent relativement plus de main-d’œuvre. Supposons enfin que le travail est abondant relativement au capital dans le pays B, et qu’au contraire, dans le pays A, le capital est relativement abondant.

Compte tenu de ces hypothèses, le pays B a un avantage comparatif dans la production du bien intensif en facteur de production dont elle est davantage dotée, les biens électroniques grand public dont la production intensive en travail , et un désavantage comparatif dans la production d’avions (intensif en facteur capital). Lorsque ces économies auront la possibilité de commercer entre elles, le pays A se spécialisera dans la production d’avions et le pays B dans la production de biens électroniques grand public.

Cela aura des conséquences différentes sur les détenteurs du capital et sur les salariés.

L’emploi

L’augmentation de la production d’avions dans le pays A induit un accroissement de la demande pour le facteur de production utilisé de façon intensive dans cette industrie, le capital. En revanche, le facteur travail va être relativement moins demandé et des emplois risquent d’être détruits.

Dans le pays B, c’est la demande pour le facteur travail qui augmente, les besoins en capitaux sont relativement moindres. De nombreux emplois vont être créés du fait de cette spécialisation dans l’électronique grand public.

Les inégalités de revenu

  • Les gagnants dans le pays A  : les détenteurs du capital bénéficient davantage de l’ouverture au commerce international que les salariés. En effet, le capital devient relativement rare à mesure que la production d’avions augmente et relativement peu d’emplois sont créés. Par conséquent, les revenus du travail baissent relativement aux revenus du capital.
  • Les gagnants dans le pays B  : la demande de travail augmente, car beaucoup d’emplois sont créés dans l’électronique grand public. Les salaires augmentent avec l’intensité de la concurrence que se livrent les entreprises pour recruter des salariés. Cette augmentation se réalise au détriment de la part relative des profits qui rémunèrent les détenteurs du capital.

Cet exemple permet de comprendre, dans une certaine mesure, la situation relative des États-Unis et de la Chine, pour peu que l’on assimile la situation états-unienne à celle du pays A et la situation chinoise à celle du pays B. Les salariés chinois, du fait de la spécialisation de leur pays, obtiennent des salaires croissants, qui leur permettent de sortir de la pauvreté. Par ailleurs, les inégalités de revenus entre les détenteurs du capital et les salariés s’accroissent aux États-Unis du fait de leur spécialisation dans un secteur à forte intensité capitalistique.

La situation des détenteurs du capital en Chine est cependant, dans la réalité, plus complexe, car la production d’électronique grand public n’est pas financée uniquement par des capitaux chinois du fait de l’internationalisation des chaînes de valeur.

Les consommateurs, qu’ils soient salariés ou détenteurs de capitaux, vont tous bénéficier de la baisse des prix des biens importés que nous avons démontrée plus haut. De ce point de vue, le cas le plus intéressant est celui des salariés des États-Unis. En tant que consommateurs de biens électroniques, les salariés américains bénéficient des importations d’électronique grand public en provenance de Chine, car le prix des biens électroniques baisse. Ainsi, un salarié y perd en tant que travailleur, mais y gagne en tant que consommateur. Reste à savoir s’il y a compensation, cela dépend à la fois de l’évolution de son salaire et de la structure de sa consommation.

Question 2.21 Choisissez les bonnes réponses

Dans l’exemple concernant le pays A et le pays B, nous avons décrit l’impact de la mondialisation sur les inégalités de revenus entre détenteurs de capital et salariés. La même logique continuerait à s’appliquer si nous considérions d’autres facteurs de production. Par exemple, considérez deux industries qui ont besoin de travailleurs avec des niveaux de qualification différents : une industrie intensive en travail qualifié (technologies de l’information) et une industrie intensive en travail non qualifié (l’assemblage d’articles électroniques).

Que devrait-il se passer si un pays développé qui dispose d’une dotation relativement abondante en main-d’œuvre qualifiée échange avec un pays en développement qui dispose d’une dotation relativement abondante en main-d’œuvre non qualifiée ?

  • Le pays développé se spécialise dans les technologies de l’information et le pays en développement dans l’assemblage d’articles électroniques.
  • Les inégalités entre les salaires des actifs qualifiés et des actifs non qualifiés augmentent dans le pays en développement.
  • Les inégalités entre les salaires des actifs qualifiés et des actifs non qualifiés augmentent dans le pays développé.
  • Le niveau de qualification augmente dans le pays développé.
  • Chaque pays se spécialise dans l’activité la plus intensive dans le facteur de production dont il est le plus doté. Ainsi, les pays développés, qui disposent d’une main-d’œuvre plus qualifiée, se spécialisent dans les technologies de l’information qui sont intensives en travail qualifié.
  • Elles devraient diminuer, car la demande de main-d’œuvre non qualifiée est forte ce qui pousse les salaires des actifs non qualifiés à la hausse.
  • À la suite de la spécialisation, la demande de travail qualifié augmente, ce qui pousse les salaires les plus qualifiés à la hausse, alors que les salaires déjà plus bas des travailleurs non qualifiés diminuent du fait de la faible demande de travail non qualifié.
  • Pas à court terme car, même si les travailleurs non qualifiés ont intérêt à essayer de répondre à la forte demande de travail qualifié, cela n’est possible qu’en acquérant des compétences nouvelles, ce qui est long et difficile.

Lors de la première phase de mondialisation à la fin du 19 e siècle, le commerce impliquait l’échange de biens agricoles nécessitant une grande quantité de terre (nourriture et matières premières, comme le coton) contre des biens manufacturés intensifs en travail. Les biens agricoles étaient exportés par des pays où la terre était abondante (et la main-d’œuvre rare), comme les États-Unis, le Canada, l’Australie, l’Argentine et la Russie. Les biens manufacturés étaient exportés par des pays du nord-est de l’Europe où la main-d’œuvre était abondante (et la terre rare), comme le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. Dans ce contexte, les grands perdants étaient les propriétaires terriens européens et les travailleurs des régions où la terre était abondante.

C’est pourquoi les propriétaires terriens européens se sont opposés au libre-échange et ont réussi, dans des pays comme la France et l’Allemagne, à obtenir de l’État la mise en place de droits de douane sur les importations agricoles.

Il faut noter que les échanges internationaux entre pays comparables mobilisent les mêmes facteurs de production des deux côtés de la frontière et qu’ils ne font donc ni gagnants ni perdants : ils n’ont pas d’effets sur les inégalités au sein des pays concernés.

La réduction des inégalités entre pays

Les États-Unis sont un pays développé avec une longue tradition de production de biens manufacturés. La Chine est moins développée, mais est devenue la deuxième économie du monde en exportant également des biens manufacturés. Le Graphique 2.10 montre, entre autres, l’évolution des salaires versés aux travailleurs du secteur manufacturier chinois rapportés aux salaires versés aux travailleurs du secteur manufacturier américain. Il indique, par exemple, que, en 2002, le salaire des travailleurs chinois représentait encore moins de 3 % du salaire reçu par les travailleurs américains, mais qu’en 2010 leur salaire représentait 10 % du salaire des travailleurs américains.

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Graphique 2.10 Indice des salaires dans l’industrie manufacturière dans différents pays par rapport aux États-Unis entre 1950 et 2015 (salaires dans l’industrie manufacturière aux États-Unis base 100).

Andrew Glyn. 2006. Capitalism Unleashed: Finance, Globalization, and Welfare. Oxford: Oxford University Press; (2) National Bureau of Statistics of China. Annual Data; (3) Bank of England; (4) US Bureau of Labor Statistics. 2015. International Labor Comparisons. Remarque : les données annuelles du BLS (Département du Travail) américain relatives au Mexique, aux Philippines et au Sri Lanka ont été lissées à l’aide d’une moyenne mobile établie sur les cinq dernières années. Note de lecture : il s’agit d’un graphique semi-logarithmique comme le montre l’axe des ordonnées. Cette représentation minore le rattrapage des salaires par rapport aux États-Unis mais permet de comparer les rythmes d’évolution de pays très différents.

Le Graphique 2.10 permet de tirer trois conclusions principales pour l’industrie manufacturière :

  • Les écarts de salaires sont très élevés d’un pays à l’autre. Ils sont tellement considérables qu’il a fallu adopter ce type de représentation graphique semi-logarithmique. Ainsi, en 1985, les salaires chinois sont plus de cinquante fois (indice < 2) plus faibles que les salaires aux États-Unis.
  • La spécialisation de certains pays dans l’industrie manufacturière s’accompagne généralement d’une réduction des écarts avec les salaires aux États-Unis. Le rattrapage est complet en Allemagne et au Japon dans les années 1980 et l’est presque en Corée en 2015. L’écart concernant les salaires chinois se réduit lui aussi.
  • Il n’y a pas de rattrapage pour certains pays dont les salaires restent très éloignés des salaires états-uniens, voire dont l’écart avec les États-Unis s’accroît, comme c’est le cas pour le Mexique malgré l’accord de libre-échange qui lie ces deux pays (et le Canada) depuis 1994.

Les deux premières conclusions coïncident bien avec la logique des avantages comparatifs. En effet, ces avantages proviennent d’écarts entre les coûts unitaires de production, dont les salaires font partie. De même, comme nous l’avons vu avec le modèle simplifié du commerce entre la Chine et les États-Unis, la spécialisation chinoise dans les biens manufacturés exerce une pression à la hausse des salaires, car la demande de travail augmente.

Pourquoi y a-t-il des exceptions ? Pourquoi les salaires de l’industrie manufacturière au Mexique sont-ils de plus en plus éloignés de ceux des États-Unis ?

L’exemple des exportations automobiles du Mexique vers les États-Unis permet de mieux comprendre cette situation. En effet, sur 100 dollars de véhicules exportés du Mexique vers les États-Unis, une valeur de 37 dollars seulement a été ajoutée au Mexique ; 63 dollars proviennent de l’étranger… dont 38 dollars proviennent des États-Unis eux-mêmes. 6 L’internationalisation de la chaîne de valeur de l’industrie automobile est maîtrisée, dans ce cas, par des firmes multinationales qui localisent par exemple des activités de conception, de marketing aux États-Unis et des activités d’assemblage au Mexique. Les qualifications exigées et les salaires versés pour chacune de ces activités sont bien sûr très différents et contribuent à maintenir un écart de salaires entre ces deux pays. De plus, le Mexique est incité à maintenir des salaires faibles, voire à pratiquer un dumping social , afin d’éviter que les firmes multinationales ne localisent cette activité dans un autre pays (Cf. Pour en savoir plus ci-dessous).

Question 2.22 Choisissez les bonnes réponses

La spécialisation entre pays comparables peut être basée sur les économies d’échelle obtenues sur certains marchés. Reprenons l’exemple de la France et de l’Italie, mais supposons maintenant que seule la production de véhicules utilitaires permette de réaliser des économies d’échelle (car il y a moins de modèles différents). Quelles sont les caractéristiques du pays qui va être gagnant d’une telle spécialisation sur ce type de marché ?

  • Un pays qui développe l’espionnage industriel pour éviter les coûts liés à la recherche-développement sur ce marché.
  • Un pays qui a une demande intérieure assez importante sur ce marché.
  • Un pays qui développe des pôles de compétitivité où centres de recherche, universités et entreprises travaillent sur des projets communs.
  • Un pays qui favorise la concurrence entre les entreprises et empêche les fusions-absorptions sur ce marché.
  • L’espionnage représente un coût qui peut être supérieur à celui de la recherche-développement, en particulier en cas de mesures de rétorsion des pays partenaires et de condamnation par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
  • Les entreprises nationales peuvent commencer à réaliser des économies d’échelle et à gagner en compétitivité avant même d’exporter.
  • Cela permet de baisser les coûts de la recherche et développement et favorise l’innovation.
  • Pour qu’il y ait des économies d’échelle, les entreprises doivent accroître leur taille.

Question 2.23 Complétez le texte

Vous pourrez effectuer votre choix à partir de ce que nous venons d’étudier, et ainsi restituer la citation de l’économiste américain Paul Krugman.

« Une   décision courageuse petite avance spécialisation prise par une région se cumulera au fil du temps, les   exportations importations économies d’échelle de la   région de tête région peuplée zone à la traîne évinçant le secteur industriel des   régions de tête régions peuplées zones à la traîne . » 7

Pour en savoir plus : une internationalisation inégalitaire de la chaîne de valeur peut-elle être favorable ?

Nous avons vu que, en termes d’inégalités, la situation du Mexique était due à un partage inégalitaire de la valeur ajoutée le long de la chaîne de valeur mondiale de la production automobile.

Examinons l’évolution de la situation du Vietnam dans la chaîne de valeur mondiale de l’industrie des équipements électriques et optiques dans le Graphique 2.11 . Cette production est surtout destinée au marché mondial et est en très grande partie exportée.

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Graphique 2.11 Valeur ajoutée du secteur des équipements électriques et optiques au Vietnam (en pourcentage et en millions de dollars).

Ana Paula Cusolito, Raed Safadi et Daria Taglioni, Inclusive Global Value Chains : Policy Options in Trade and Complementary Areas for GVC Integration by Small and Medium Enterprises and Low-Income Developing Countries , OCDE - La Banque mondiale, 2017.

La part de la valeur qui a été ajoutée au Vietnam a beaucoup baissé, perdant presque 14 points en passant de 44,7 % en 1995 à 30,8 % en 2011. Cela signifie qu’en 2011 près de 70 % de la valeur de cette production n’est pas destinée aux salariés ou aux investisseurs vietnamiens contre 55,3 % en 1995. En 16 ans, les inégalités entre le Vietnam et les autres pays participant à cette production ont donc nettement augmenté.

Cependant, la partie droite du Graphique 2.11 montre que les entreprises qui ont localisé leur activité au Vietnam ont tellement développé leur activité que la valeur ajoutée sur place a été multipliée par 19 (3,8/0,2). Autrement dit, ce partage inégal a été favorable à l’emploi au Vietnam, ainsi qu’aux salariés sur place, aux fournisseurs locaux et aux éventuels investisseurs vietnamiens.

Pour illustrer cette idée, on pourrait affirmer que le Vietnam a bénéficié d’une plus petite part d’un gâteau bien plus gros.

Synthèse Le commerce international induit des effets importants sur les prix et les revenus, c’est-à-dire sur le partage des richesses dans le monde. Il réduit tout d’abord le prix des produits importés du fait de la spécialisation en fonction des prix relatifs ou bien grâce aux économies d’échelles dues à certaines spécialisations (ce qui peut aussi réduire le prix de certains produits nationaux). Il réduit les écarts de prix entre les pays qui commercent entre eux. Il tend, mais d’autres causes sont également à prendre en compte, à augmenter les inégalités de revenus au sein des pays : Il augmente les revenus des personnes qui apportent les facteurs de production recherchés pour satisfaire les besoins de la spécialisation du pays (par exemple dans les pays avancés, il peut s’agir des acteurs qui apportent le capital et la main-d’œuvre qualifiée). Il baisse la part des revenus des personnes qui apportent les facteurs de production peu recherchés (par exemple dans les pays avancés, il peut s’agir des acteurs qui apportent un travail non qualifié). Il réduit les inégalités entre les pays qui participent à l’échange même si cette évolution est parfois freinée par les imperfections du marché qui accompagnent l’internationalisation des chaînes de valeur.

Quels sont les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme ?

Quels avantages et inconvénients le libre-échange présente-t-il .

Regardez la vidéo «  Comprendre les enjeux du Tafta (Transatlantic Free Trade Agreeement, ou Traité de libre-échange transatlantique)  » de Dessine-moi l’éco. En vous appuyant sur cette vidéo, répondez à la Question 2.24 .

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« Comprendre les enjeux du Tafta » – Vidéo issue de Dessine-moi l’éco : vidéos produites par Sydo, société de conseil en pédagogie.

Question 2.24 Choisissez les bonnes réponses

Quels sont les effets positifs que pourrait générer l’adoption du Tafta ?

  • Cet accord permettrait de réduire les droits de douane encore existants et de supprimer certaines lois protectionnistes.
  • Cet accord permettrait d’harmoniser les réglementations entre les États-Unis et l’Union européenne et de mieux protéger les consommateurs.
  • L’adoption de cet accord permettrait de stimuler la concurrence et pousser les prix à la baisse au bénéfice de tous les consommateurs.
  • Cet accord, du fait de la baisse des prix, relancerait la consommation ce qui favoriserait la croissance et l’emploi.
  • C’est vrai, mais il s’agit des moyens mis en œuvre par le Tafta, pas des effets qu’il produit.
  • L’accord prévoit d’harmoniser les réglementations, par exemple en supprimant certaines normes sanitaires ou techniques qui protègent les consommateurs.
  • C’est bien la logique de l’élargissement du marché à ces deux zones qui obligera les entreprises soumises à davantage de concurrence à accroître leur productivité et à baisser leur prix.
  • C’est bien un cercle vertueux de hausse de la consommation et d’accélération de la croissance économique que vise le traité en cours de négociation.

Quelles sont les meilleures politiques que les gouvernements peuvent mettre en place, au sujet des échanges internationaux, pour promouvoir la croissance des niveaux de vie à long terme ?

Pour certains, le choix s’opère entre deux politiques extrêmes :

  • Fermer totalement les frontières nationales et se retirer de l’économie mondiale : le protectionnisme absolu.
  • Laisser les biens et services, les individus et les capitaux circuler librement à l’échelle mondiale sans aucune intervention des pouvoirs publics : le libre-échange absolu.

Très peu d’économistes (voire aucun) soutiennent l’une ou l’autre de ces politiques. Cependant, les États adoptent des mesures de politique commerciale qui vont dans ces deux directions opposées :

  • Les mesures protectionnistes limitent certains échanges internationaux, par des tarifs douaniers ou des restrictions quantitatives, par exemple.
  • Les mesures de libre-échange favorisent certains échanges internationaux, en supprimant des barrières réglementaires, par exemple.

Quelle est la direction la plus favorable à la croissance du niveau de vie du pays à long terme ?

Quels sont les arguments en faveur du développement du libre-échange ?

Le premier argument est celui qui a été développé par David Ricardo : les avantages comparatifs liés aux prix relatifs.

Le Graphique 2.12 représente les écarts de prix entre les États-Unis et le Royaume-Uni (à l’inverse du Graphique 2.9 ) pour un certain nombre de marchandises entre 1870 et 1913. Durant cette période, le commerce entre ces deux pays s’est développé en raison de la baisse des droits de douane (de 45 % en 1870 à 21 % en 1910 pour les importations des États-Unis) et à la réduction des coûts du transport (en baisse de 53 % de 1870 à 1913 sur les voies maritimes de la côte est des États-Unis).

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Graphique 2.12 Écarts de prix de certaines marchandises entre les États-Unis et le Royaume-Uni (1870–1913).

Tableau 2 in Kevin O’Rourke and Jeffrey G. Williamson. 1994. ‘Late Nineteenth-Century Anglo-American Factor-Price Convergence: Were Heckscher and Ohlin Right?’ The Journal of Economic History 54 (04) (December): pp. 892–916.

Question 2.25 Choisissez les bonnes réponses

Quel est le lien entre les échanges internationaux et le niveau des prix ?

  • Pour les biens agricoles tels que le blé et les produits d’origine animale, les prix britanniques qui étaient supérieurs aux prix américains en 1870 leur sont presque devenus équivalents en 1913.
  • Les États-Unis importent beaucoup moins de viande et de graisses animales du Royaume-Uni en 1913 qu’en 1895 ou qu’en 1870.
  • Dans le cas de l’industrie métallurgique (cuivre et barres de fer), les prix américains étaient supérieurs aux prix britanniques en 1870 et s’en sont beaucoup rapprochés jusqu’en 1913.
  • Dans tous les cas, les écarts de prix ont diminué, ce qui indique que les marchés des biens de part et d’autre de l’Atlantique devenaient de plus en plus intégrés.
  • Sur le graphique, les valeurs négatives inférieures à - 50 % signifient qu’en 1870 les prix britanniques étaient au moins deux fois plus élevés.
  • Il s’agit d’un écart de prix, pas d’un solde des échanges. La convergence est tardive, car les navires frigorifiques (inventés par Charles Tellier en 1876) ne se répandent qu’à la fin du 19 e siècle.
  • Les écarts de prix référencés indiquent, par exemple, que le prix des barres de fer était plus élevé de 75 % aux États-Unis qu’au Royaume-Uni alors qu’en 1913 leur prix n’était plus supérieur que de 20 %.
  • Il y a une exception notable, le sucre, dont l’écart de prix s’accroît lors de la période : il est 90 % plus élevé aux États-Unis qu’au Royaume-Uni en 2013.

Cette convergence des prix entre les États-Unis et le Royaume-Uni est loin d’être un exemple isolé. Des données attestant d’une convergence similaire des prix existent pour les prix du coton entre Liverpool et Bombay, de la toile de jute entre Londres et Calcutta et du riz entre Londres et Rangoon.

Cette évolution des prix conduit, dans la plupart des cas, à une hausse du pouvoir d’achat des exportations en produits importés.

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Graphique 2.13 Mesurer les effets du commerce international au Vietnam.

OECD.Stat de l’OCDE et ILOStat du BIT consultés en mai 2020.

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Exportations et PIB du Vietnam de 2005 à 2016

Cette première observation donne l’impression que les exportations ont été le facteur essentiel de l’augmentation du PIB : l’accès aux marchés extérieurs semble donc essentiel. Cela donne l’impression que l’économie est orientée uniquement vers la demande étrangère et que presque toute la production intérieure est exportée.

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Exportations et valeur ajoutée sur place des exportations au Vietnam de 2005 à 2016

Une partie seulement de la valeur des exportations a été ajoutée au Vietnam (nous en avions vu un exemple précédemment, avec les équipements électriques et optiques). Cette part décroît, elle est passée de 64 % en 2005 (36 079/56 150 × 100) à 55 % en 2016 (92 794/164 835 × 100).

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Valeur ajoutée des exportations et PIB au Vietnam de 2005 à 2016

Même si la part de la valeur ajoutée sur place des exportations baisse, cette valeur ajoutée des exportations reste croissante, car le pays exporte bien plus. Elle représentait 41 % du PIB en 2005 et 45 % du PIB en 2016 et explique une grande partie de la croissance du pays. Les échanges contribuent donc bien à accroître les richesses produites et distribuées au Vietnam.

Exportations, croissance et utilisation du facteur travail au Vietnam de 2005 à 2016

Les courbes avec marques, dont il faut lire les données sur l’axe de droite, montrent que l’explosion des échanges au Vietnam est fondée sur une utilisation intensive de la main-d’œuvre. En effet, seuls 2,7 % des actifs sont au chômage ou en sous-emploi, soit deux points de moins qu’en 2005 (tandis qu’en France cette part atteint 17 %) et cette forte demande de travail contribue à augmenter les salaires au point que la part des travailleurs disposant de moins de 1,90 dollars par jour a été divisée par dix.

Outre la baisse des prix relatifs des importations, les arguments favorables au libre-échange sont donc les suivants :

  • Le libre-échange permet la spécialisation selon les avantages comparatifs : le pays tire ainsi mieux parti des facteurs de production dont il est doté (par exemple, la main-d’œuvre au Vietnam).
  • Le libre-échange permet d’accéder à des marchés plus importants, qu’ils soient des marchés à forte demande, comme les pays développés, ou des marchés à forte croissance des dépenses de consommation, comme les pays émergents.

Le libre-échange favorise aussi des échanges entre pays comparables, comme le prouve le dynamisme du commerce entre les pays faisant partie d’une zone de libre-échange comme l’Union européenne. Ces échanges, à l’origine d’économies d’échelle, permettent d’accroître la production globale de ces zones et les revenus qui en découlent.

Quels sont les arguments favorables aux mesures protectionnistes ?

La mondialisation n’est ni un phénomène nouveau ni un phénomène irrémédiable. En période de crise en particulier, comme dans les années 1930, les pays ont parfois tendance à fermer leurs frontières. Une telle période de tension est à l’œuvre dans le monde depuis la crise financière de 2007. La même politique commerciale de hausse des droits de douane et des taxes sur les biens importés est à l’œuvre actuellement, comme l’illustre la hausse récente des tarifs douaniers aux États-Unis décidés par le président Donald Trump sur les produits en provenance de Chine et d’Europe. En 2018, les États-Unis ont relevé de 3 à 25 % leurs tarifs douaniers sur l’acier européen, mexicain et canadien et à 10 % sur l’aluminium, dans le but de protéger l’industrie sidérurgique du pays. Les États-Unis ont également introduit une hausse des droits de douane sur les produits technologiques (téléviseurs, composants électroniques, voitures, par exemple) importés de Chine, avec une taxe de 25 %.

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« Guerre commerciale contre la Chine : Trump a-t-il raison ? »

Regardez la vidéo «  Guerre commerciale contre la Chine : Trump a-t-il raison ?  » du Monde . En vous appuyant sur cette vidéo, répondez aux questions suivantes :

Pourquoi le président Donald Trump a-t-il initié une « guerre commerciale » avec la Chine ?

Alors qu’il avait promis durant la campagne présidentielle qu’il remettrait de l’ordre dans les accords commerciaux des États-Unis, en janvier 2018 Donald Trump déclare une guerre commerciale à la Chine. Le déficit de la balance commerciale envers la Chine atteint alors 375 milliards de dollars. Il accuse notamment la Chine de ne pas respecter les règles du commerce international et de pratiquer une concurrence déloyale. Il reproche également à la Chine de subventionner massivement ses entreprises nationales et de réserver ses marchés publics seulement aux entreprises chinoises. De plus, les pratiques chinoises de « pillage » technologique et de transfert technologique après le rachat d’entreprises étrangères ou d’entreprises s’installant en Chine sont mises en cause.

Quels peuvent être les intérêts des mesures protectionnistes ?

La stratégie de Donald Trump consiste à pénaliser les exportations de la Chine : les taxes les rendent moins compétitives par rapport aux produits américains. Le protectionnisme peut aussi avoir l’avantage de protéger les entreprises naissantes de la concurrence extérieure pour leur laisser le temps de se développer et de créer des emplois sur le territoire. Ainsi, l’entreprise chinoise Alibaba s’est développée à l’abri de la concurrence d’Amazon et est devenue un géant national et désormais international du commerce électronique.

Quels sont les risques de telles mesures ?

Tout d’abord, le risque de ce type de mesure dans une économie mondialisée, c’est que les adversaires répliquent à leur tour. C’est ce qu’a fait la Chine en augmentant à son tour les taxes sur certains produits agricoles américains, le soja, le porc ou encore le coton, mettant en difficulté les agriculteurs américains. De plus, cette hausse des taxes finit par désavantager les consommateurs, car les entreprises répercutent la hausse du coût des produits importés (par exemple, l’aluminium qui sert à produire les canettes de Coca-Cola) dans leur prix de vente. Enfin, les mesures protectionnistes peuvent être contre-productives, car elles n’entraînent pas nécessairement le développement des entreprises nationales : certains produits ne peuvent pas être produits sur le territoire national si la main-d’œuvre, les matières premières ou d’autres composants ne sont pas disponibles. Il faut alors importer ces produits en provenance d’autres pays, ce qui ne contribue pas à réduire le déficit de la balance commerciale.

Les mesures protectionnistes sont souvent prises pour protéger les industries nationales face à la concurrence internationale (d’où le terme de protectionnisme). De telles mesures incluent les droits de douane qui augmentent le prix intérieur des importations et des restrictions sur la quantité de biens importés ( quotas ).

Les États peuvent développer des stratégies, d’une part pour développer des spécialisations avantageuses pour leur pays en adoptant des mesures temporaires de protection de certaines branches, et d’autre part pour se défendre contre certains effets du commerce international en adoptant des mesures de protection appelées à perdurer.

Un protectionnisme ciblé pour améliorer sa position commerciale

Protéger les industries naissantes par des tarifs douaniers peut donner aux entreprises de ces branches le temps et l’échelle de production nécessaires pour devenir compétitives. L’économiste allemand Friedrich List (1789–1846) élabore la théorie du «  protectionnisme éducateur  ».

Le protectionnisme précoce de l’Allemagne et des États-Unis en est un exemple : ces pays ont développé des secteurs manufacturiers modernes par le biais notamment de tarifs douaniers élevés qui les ont protégés de la concurrence britannique. À la fin du 19 e siècle, on notait une corrélation positive entre les tarifs douaniers et la croissance économique des pays relativement riches. Les droits de douane plus élevés dans le secteur manufacturier étaient donc associés à une croissance plus forte, ce qui tend à montrer que le protectionnisme de ces pays était favorable à leur croissance.

Ce protectionnisme éducateur ne remet pas en cause fondamentalement le libre-échange, car il vise à développer la compétitivité d’une branche avant de la soumettre à la concurrence internationale. Il suppose que le marché intérieur soit assez grand pour que des économies d’échelle soient possibles.

Lorsque la spécialisation est fondée sur les économies d’échelle, le gouvernement peut intervenir en adoptant une politique commerciale stratégique .

En effet, dans ces cas-là, il suffit qu’une entreprise ait une petite avance sur les autres pour qu’elle commence à réaliser des économies d’échelle et qu’elle développe sa compétitivité-prix. L’innovation est un facteur essentiel pour que les entreprises d’un pays puissent être les premières sur le marché et donc les moins chères parce qu’elles vendent davantage que les autres et réalisent des économies d’échelle.

L’État peut choisir d’intervenir par des mesures protectionnistes non tarifaires de façon à assurer l’avance de ses entreprises. Les États-Unis et l’Union européenne s’accusent ainsi mutuellement de favoriser respectivement Boeing et Airbus. Les mesures protectionnistes que les gouvernements adoptent prennent plusieurs formes : il peut s’agir de subventions publiques accordées à leurs entreprises exportatrices pour les aider à se lancer en premier sur l’un des segments du marché des avions commerciaux, mais aussi de préférence nationale lors de commandes publiques même si les prix sont prohibitifs.

Ce protectionnisme stratégique est temporaire, comme le protectionnisme éducateur, et ne remet pas en cause fondamentalement le libre-échange.

Le protectionnisme défensif

La mondialisation peut toutefois être sa propre ennemie. Une plus grande liberté de circulation des capitaux dans le monde, dont les détenteurs cherchent à obtenir des profits, permet aux entreprises de s’installer dans des pays où les impôts sont peu élevés – il s’agit de dumping fiscal–, et où les salariés n’ont pas le droit de s’organiser en syndicats et sont peu protégés, il s’agit de dumping social. Les entreprises veillent aussi à s’implanter dans des pays qui ne leur demanderont pas de prendre en charge tous les coûts de la pollution qu’elles engendrent, il s’agit de dumping environnemental. Cela implique que les investisseurs cherchent constamment à investir dans des endroits où le travail et l’environnement sont moins protégés. Ainsi, les pays qui souhaitent attirer les investissements étrangers sont souvent poussés à ne pas adopter de mesures en réponse aux problèmes de justice sociale ou de protection de l’environnement.

Par conséquent, le protectionnisme peut être défensif. Dans les pays avancés, en particulier aux États-Unis, se développe un protectionnisme visant la défense des emplois et des salaires des travailleurs les moins qualifiés. Sans parler ouvertement de protectionnisme, l’Union européenne défend un commerce libre et équitable. Cela la conduit à s’attaquer à la distorsion de concurrence introduite par le dumping (vendre ses produits à l’étranger à un prix inférieur au prix national). L’Union européenne impose, dans ce cas, des droits de douane compensateurs.

Ce protectionnisme n’a pas seulement pour objet de résister à une concurrence déloyale :

  • Il peut s’agir aussi de protéger des industries vieillissantes soumises à la concurrence de pays en développement ayant une dotation factorielle et technologique plus adaptée (voir la phase de déclin de l’ Illustration 2.2 du cycle du produit dans la Section 2.2 ).
  • Il peut s’agir enfin d’assurer la sécurité nationale, c’est-à-dire d’assurer l’approvisionnement dans certains produits stratégiques, comme les composants de l’armement. La pandémie de 2020 a montré que l’absence de production nationale de certains produits pharmaceutiques pouvait aussi être un enjeu de sécurité sanitaire. Le protectionnisme se développe donc aussi pour défendre la sécurité sanitaire, la sécurité alimentaire, voire la souveraineté économique.

Ce protectionnisme défensif remet en cause beaucoup plus frontalement le libre-échange ; même les pays les moins protectionnistes ciblent certains produits, en particulier des produits agricoles, et leur appliquent des droits de douane élevés. L’Union européenne impose ainsi des droits de douane de 35,4 % sur les produits laitiers afin de défendre ses éleveurs, alors que ses droits de douane sont en moyenne de 5,2 %.

Le commerce international s’est développé du fait de la réduction, voire la quasi-disparition des coûts du transport qui représentent la plupart du temps moins de 5 % de la valeur de la marchandise transportée. Cependant, le transport de marchandises engendre des externalités négatives très importantes, en particulier des émissions de gaz à effet de serre, externalités dont le coût n’est pris en charge ni par le transporteur ni par le consommateur final.

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) estime ainsi que le nombre de tonnes-kilomètres de marchandises devrait tripler entre 2015 et 2050 du fait de l’augmentation du volume de marchandises et de la distance moyenne parcourue. Même si une baisse des émissions d’un tiers est prévue, le total des émissions devrait doubler (3 × 2/3). 8 C’est pourquoi se développent des projets de protectionnisme écologique, en particulier en Europe.

Un arbitre engagé en faveur du libre-échange : l’OMC

L’OMC (Organisation mondiale du commerce) est une organisation internationale chargée de favoriser les échanges commerciaux entre ses membres et d’arbitrer les différends qui les opposent.

Le débat entre le libre-échange et le protectionnisme est influencé enfin par l’existence d’un arbitre favorable au libre-échange : l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’OMC est une organisation internationale qui a élaboré des règles commerciales communes aux pays membres. L’existence de règles communes montre la volonté des 164 pays membres de développer des échanges entre eux et permet d’éviter l’apparition de mesures de rétorsion (une mesure protectionniste qui n’a pour but que de répondre à une mesure protectionniste d’un pays partenaire).

Deux règles ont permis le développement du libre-échange dans le cadre du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade, soit l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce qui précède l’OMC) depuis 1947 et de l’OMC depuis 1995 :

  • La clause de la nation la plus favorisée : tout avantage consenti à l’un des pays partenaires doit être étendu à tous les autres, ce qui a poussé les droits de douane à la baisse.
  • Le principe du traitement national : les produits importés doivent être traités par les pays membres comme les produits de fabrication nationale une fois qu’ils ont été admis, ce qui a permis de lutter contre les barrières protectionnistes non tarifaires.

L’OMC est dotée d’un organisme de règlement des différends qui permet d’arbitrer des désaccords entre ses États membres. Cet organisme rend les règles communes plus contraignantes pour les gouvernements qui veulent développer des politiques protectionnistes.

Synthèse Le développement des échanges internationaux de biens et de services entraîne un débat sur la politique commerciale des États, c’est-à-dire sur la régulation qu’ils imposent à ces échanges. Le protectionnisme propose des mesures (tarifs douaniers, barrières non tarifaires et subventions à l’exportation) visant à limiter certains de ces échanges. Effets d’une ouverture limitée des frontières : Abriter les industries naissantes pour qu’elles développent leur compétitivité. Favoriser les entreprises innovantes pour qu’elles soient leaders. Préserver les emplois et les salaires des actifs les moins qualifiés. Limiter les externalités négatives dues au transport de marchandises. Le libre-échange est une politique qui vise à limiter ces mesures protectionnistes, voire à en démanteler certaines. Effets de l’ouverture accrue des frontières : Baisse des prix et hausse du pouvoir d’achat. Meilleure utilisation des facteurs de production dans le monde. Accès à des marchés plus larges que le marché national. Accroissement de la production et des revenus du fait des économies d’échelle.
  • 2.5 Conclusion

Les échanges internationaux et la spécialisation internationale ne s’expliquent pas seulement par des différences entre les pays (différences de productivité, différences de dotations factorielles et différences de dotations technologiques) : ils s’expliquent par des facteurs liés à la demande (la différenciation, horizontale et verticale, des produits, et leur qualité) et des facteurs liés à l’offre (la fragmentation de la chaîne de valeur qui permet de dégager des rendements d’échelle croissants et des économies d’échelle).

Le commerce international induit des effets importants sur les prix et les revenus, c’est-à-dire sur le partage des richesses dans le monde. Le protectionnisme propose des mesures visant à limiter certains de ces échanges. Le libre-échange est une politique qui vise à limiter ces mesures protectionnistes, voire à en démanteler certaines.

L’internationalisation des chaînes de valeur a contribué à multiplier les échanges internationaux. Elle s’effectue de plusieurs manières, mais elle est grandement dominée par des firmes multinationales qui externalisent certaines activités auprès d’entreprises partenaires ou qui, préférant une plus forte intégration, les produisent dans des filiales implantées à l’étranger.

L’attractivité des biens et services des entreprises d’un pays dépend à la fois de la compétitivité-prix et de la compétitivité hors-prix. Cette compétitivité traduit la capacité qu’a un pays à exporter.

Concepts introduits dans le Chapitre 2 Avant de continuer, revoyez ces définitions : dotations factorielles dotations technologiques avantage comparatif échanges commerciaux spécialisation internationale différenciation des produits qualité des produits fragmentation de la chaîne de valeur productivité des firmes compétitivité chaîne de valeur commerce international libre-échange protectionnisme
  • 2.6 Références bibliographiques
  • L’équipe CORE. 2018. L’économie , Unité 1 , Unité 7 , Unité 18 , Unité 19 . Paris : Eyrolles

Adam Smith. (1776) 2003.  An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations . New York, NY: Random House Publishing Group.   ↩

David Ricardo, On The Principles of Political Economy and Taxation , London : John Murray, 1817.  ↩

Paul Krugman, La mondialisation n’est pas coupable , La Découverte, 1998.  ↩

OCDE, « Les implications des chaînes de valeur mondiales pour la politique commerciale », OCDE.org, 2019.  ↩

Starbucks Corporation, Annual Report , 2019.  ↩

Alonso de Gortari, « Disentangling Global Value Chains », Harvard University Job Market Paper, 2017.  ↩

Paul Krugman, L’Âge des rendements décroissants , Économica, 2000.  ↩

Forum international des transports, Perspectives des transports 2019 , OCDE, 2020.  ↩

  • Table des matières
  • Préface
  • Note à destination des enseignants
  • Vidéos
  • 1.1 Sensibilisation
  • 1.2 Quelles sont les sources du processus de croissance économique ?
  • 1.3 En quoi le progrès technique présente-t-il un caractère endogène, notamment par l’innovation que les institutions favorisent ?
  • 1.4 Comment le progrès technique peut-il engendrer des inégalités de revenus ?
  • 1.5 En quoi une croissance économique soutenable se heurte-t-elle à des limites écologiques que l’innovation peut faire reculer ?
  • 1.6 Conclusion
  • 1.7 Références bibliographiques
  • 2.1 Sensibilisation
  • 3.1 Sensibilisation
  • 3.2 Comment définir le chômage, l’emploi et le sous-emploi et comment les mesurer ?
  • 3.3 Quelles peuvent être les différentes causes du chômage ?
  • 3.4 Quelles sont les principales politiques qu’il est possible de mettre en œuvre pour lutter contre le chômage ?
  • 3.5 Conclusion
  • 3.6 Références bibliographiques
  • 4.1 Sensibilisation
  • 4.2 Quelles sont les principales caractéristiques de la crise financière des années 30 et de celle de 2008 ?
  • 4.3 Comment expliquer les crises financières par la formation et l’éclatement d’une bulle spéculative ?
  • 4.4 Quels sont les principaux canaux de transmission d’une crise financière à l’économie réelle ?
  • 4.5 Quels sont les principaux instruments de régulation du système bancaire et financier ?
  • 4.6 Conclusion
  • 4.7 Références bibliographiques
  • 5.1 Sensibilisation
  • 5.2 Quelles sont les grandes caractéristiques de l’intégration européenne et ses effets sur la croissance ?
  • 5.3 Quels sont les objectifs, les modalités et les limites de la politique européenne de la concurrence ?
  • 5.4 Comment la politique monétaire et la politique budgétaire agissent-elles sur la conjoncture ?
  • 5.5 Quelles sont les difficultés soulevées par le défaut de coordination entre la politique monétaire et la politique budgétaire dans la zone euro ?
  • 5.6 Conclusion
  • 5.7 Références bibliographiques
  • Glossaire d’examen
  • Bibliographie
  • Crédits iconographiques

dissertation commerce international ses terminale

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  • Programme de seconde

CH02. Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

Introduction: présentation de la démarche, le commerce international s’est fortement développé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Depuis la seconde guerre mondiale, les exportations et les importations de biens et services ont énormément augmenté. Le taux d’ouverture mondial qui est le rapport de la moyenne des exportations et des importations au PIB est passé de 10 % environ en 1967 à 30 % 40 ans plus tard en 2007. Cette ouverture internationale n’a pas été subie, elle a été acceptée et même recherchée par les pays : cela signifie que la participation au commerce international peut être source d’avantages. Ainsi, par exemple, les individus peuvent consommer de nombreux biens et services qui ne peuvent pas être produits sur place. Il convient donc d’expliquer de manière plus complète et détaillée ces avantages mais aussi les raisons qui font qu’un pays exporte certains biens ou certains services et en importe certains autres. Ce sera l’objet de la première partie de présenter les différentes raisons de la spécialisation internationale des pays.

Ce sont les entreprises qui exportent, importent et investissent à l’étranger

Mais, attention ! Lorsque l’on parle de pays, c’est une facilité d’expression. Il ne faut évidemment pas entendre que c’est le « pays » et encore moins l’État qui exporte ou importe : ce sont évidemment des entreprises qui vendent, achètent ou investissent à l’étranger. Dans une deuxième partie, nous étudierons donc le rôle des entreprises et notamment des firmes multinationales qui développent leurs activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Il s’agit, pour elles, soit d’être plus proche de leurs clients, soit de produire de manière plus efficace ou moins coûteuse en exploitant les avantages spécifiques de différents territoires.

L’intérêt du commerce international et de l’internationalisation de la production est aujourd’hui plus discuté que dans l’immédiat après-guerre

Toutefois, les délocalisations des firmes à l’étranger, la pression sur les salaires pour que les entreprises puissent être compétitives mettent en doute les effets positifs de l’ouverture des économies nationales. Bien sûr certains pays se sont développés grâce à leur participation au commerce international comme les quatre dragons d’Asie du sud-est ou, évidemment, la Chine. De même grâce au commerce international les consommateurs des pays riches ont pu se procurer de plus en plus de biens aux prix les plus bas. Cependant, derrière des effets positifs, le commerce international peut aussi avoir des effets pervers : la distribution inégalitaire des gains à l’échange relance le débat entre le libre-échange et le protectionnisme .

1. Comment expliquer la spécialisation internationale des pays ?

1.1. la spécialisation internationale : dotations technologiques et dotations factorielles., 1.1.1. les avantages comparatifs expliquent la spécialisation des pays : les dotations technologiques sont différentes selon les pays..

Les avantages absolus de coût et de prix sont une explication simple et évidente de la spécialisation . C’est une des premières raisons qui a été avancée par les économistes pour expliquer la spécialisation des pays (sous-entendu donc des entreprises de ces pays). Il s’agit tout simplement du fait que les entreprises d’un pays produisent les mêmes biens (ou les mêmes services exportables) à des prix plus faibles que les producteurs des autres pays. Ces prix plus faibles signifient que les entreprises ont une plus grande compétitivité-prix : elles peuvent gagner des parts de marché à l’étranger voire satisfaire l’ensemble de la demande exprimée dans le monde pour ces produits. Le pays se spécialisera donc dans ces produits. Ces prix plus faibles proviennent de coûts de production eux-mêmes plus faibles. On parle dans ce cas d’avantages absolus (sous-entendu avantage absolu de coût donc de prix). Ainsi, produire un tee-shirt nécessite des coûts de production plus faibles au Bangladesh qu’en France. Des entreprises au Bangladesh produiront des tee-shirts et les exporteront vers la France en les vendant à des prix plus faibles que les tee-shirts produits en France : le Bangladesh sera spécialisé dans la production de tee-shirts. Pratiquée par tous les pays, cette logique de spécialisation conduit à une hausse de la production mondiale à coût de production inchangé, ce qui rend possible une baisse des prix au bénéfice des consommateurs.

Toutefois, cette analyse a été très vite critiquée notamment par D. Ricardo, économiste anglais du début du XXe siècle. En effet, elle ne permettait pas d’expliquer pourquoi des pays participaient au commerce international alors même que leurs coûts de production et leurs prix de vente semblaient plus élevés dans toutes les productions. Ricardo a montré qu’un pays ayant un désavantage en termes de coût de production et de prix pouvait quand même participer à l’échange international de même que le « pays » avec qui il commerçait avait intérêt à importer ces produits a priori plus chers. La raison, peu évidente en fait, est que le pays ayant un avantage absolu pour tous les produits peut quand même décider de produire uniquement le produit pour lequel il a le plus gros avantage de coût (du fait d’une productivité plus élevée) en ne produisant que lui ; ce qu’il gagne (en termes de production supplémentaire et donc de revenu ) est plus que compensé par la perte qu’il réalise en important l’autre produit (même acheté à un prix plus élevé que ce qu’il pourrait lui-même faire). Ce qui compte donc ce ne sont pas les avantages absolus mais ce que l’on appelle aujourd’hui les avantages comparatifs (de productivité, donc de coût et puis de prix).

Reprenons le célèbre exemple chiffré de Ricardo pour expliciter en quoi consistent ces avantages comparatifs en construisant le tableau suivant qui représente la situation initiale avant spécialisation selon les avantages comparatifs :

Expliquons le cas du Portugal par exemple pour comprendre ce tableau. Pour produire une unité de vin, il faut 80 heures de travail et pour produire une unité de drap, il faut 90 heures de travail. Attention ces heures de travail correspondent à des heures de travail proprement dites réalisées directement par les travailleurs mais aussi par des machines considérées comme du travail indirect dont la quantité est exprimée en heures de travail pour les produire. En fait, nous avons là une mesure de la productivité globale pour produire du vin ou des draps : elle exprime la dotation technologique du pays. Comparons avec l’Angleterre : pour une unité de vin, il faut 120 heures de travail en Angleterre contre seulement 80 heures au Portugal. Ainsi, la productivité en Angleterre est moins élevée qu’au Portugal si bien que produire en Angleterre est plus coûteux (120 heures de travail contre 80 heures au Portugal à payer).

A priori, il semble que le Portugal n’ait aucun intérêt à importer du vin ou du blé d’Angleterre qui sont plus coûteux. Cependant, il faut observer non pas le coût absolu mais le coût relatif dans la production du drap rapport à la production de blé pour déterminer quel est l’avantage comparatif (ou relatif) de chaque pays. Une unité de drap coûte 1,125 unité de vin au Portugal (90h/80h) ; en Angleterre, une unité de drap coûte 0,83 unité de vin en Angleterre (100h/120h). On voit donc que l’Angleterre a un avantage comparatif sur le Portugal dans la production de drap par rapport à la production de vin. L’Angleterre va donc se spécialiser dans la production de drap en abandonnant toute la production de vin au Portugal. Tout le travail et tout le capital en Angleterre vont être utilisés dans la production de drap soit 220 heures de travail ce qui permettra de produire 2,2 unités de drap (puisqu’avec 100 heures, une unité était produite). Au Portugal, capital et travail sont concentrés dans la production de vin pour un total de 170 heures : la production de vin sera de 2,125 unité de vin (le produit en croix donne : 170h x 1 / 80h = 2,125).

Finalement, avec la spécialisation selon les avantages comparatifs , la production globale de drap est de 2,2 et celle de vin de 2,125. Il y a donc croissance économique puisque, avec les mêmes quantités de travail et de capital , la production globale de vin et de drap est devenue plus importante qu’avant la spécialisation. Ce gain collectif permet d’enrichir les deux pays s’ils échangent leur surplus respectifs en vin et en drap à un prix équitable, c’est-à-dire un prix qui permet aux consommateurs portugais et anglais d’acheter plus de vin et plus de drap. Ainsi, on voit qu’en se spécialisant là où chaque pays est relativement le plus efficace, la productivité globale augmente et avec elle la production globale, et cela au bénéfice de tous, … le gain de chaque pays dépendant vous l’imaginez des prix auxquels se fixent chaque produit.

Cette analyse abstraite repose bien sûr sur des hypothèses dont certaines seront remises en cause par la suite. La plus évidente concerne la libre circulation des biens entre les pays. Dès lors que des barrières protectionnistes existent comme des droits de douane ou des quotas d’importation, les avantages de la spécialisation et du commerce international qui en découle peuvent disparaitre ou être moindres. On comprend donc que Ricardo était favorable au libre-échange. Par contre, il suppose aussi que les travailleurs comme le capital ne traversent pas les frontières d’un pays. Il n’y a pas de migrations de travailleurs ni d’investissements ou de transferts de capitaux à l’étranger : le capital investi dans la production de vin et les viticulteurs anglais ne vont pas aller travailler ou ne vont pas investir au Portugal. Si cette hypothèse était plausible à l’époque de Ricardo, ce n’est plus le cas aujourd’hui dans un monde où les faibles coûts de transport et l’existence d’un cadre juridique sécurisant facilitent la circulation et l’implantation des entreprises dans différents pays.

De plus, pour ce qui est des techniques de production, elles sont données pour chaque type de bien et sont différentes d’un pays à l’autre. Il n’est pas possible de changer la combinaison productive, c’est-à-dire de modifier la manière d’utiliser le travail et le capital en incorporant du progrès technique .

Enfin, Ricardo suppose que, lorsqu’il y a une hausse de la production de chaque produit dans chaque pays, il n’y pas de rendements d’échelle croissants (comme c’est souvent le cas dans l’industrie) ou décroissants (comme cela peut être le cas dans l’agriculture). Si en produisant exclusivement des draps, l’Angleterre bénéficie d’économies d’échelle alors qu’en se spécialisant dans le vin le Portugal subit la loi des rendements décroissants, la spécialisation devient, sur le long terme, nettement plus avantageuse pour l’Angleterre que pour le Portugal...

1.1.2. Les avantages comparatifs peuvent s’expliquer par des dotations factorielles différentes.

Les économistes néoclassiques donnent une autre raison des avantages comparatifs à partir d’hypothèses différentes.

Pour eux, ce ne sont pas les dotations technologiques qui sont différentes entre pays : la productivité globale est la même dans chaque pays pour produire les différents biens. Par contre, ils estiment que chaque pays possède des facteurs de production en quantités différentes si bien que le prix relatif des facteurs n’est pas le même d’un pays à l’autre. Les techniques utilisées pour produire sont donc différentes entre les pays, utilisant plus ou moins de capital , de travail non qualifié, de travail qualifié…. Selon les néoclassiques, c’est la dotation factorielle de chaque pays qui explique sa spécialisation : chaque pays doit se spécialiser dans la ou les productions lui permettant d’utiliser le facteur abondant (donc bon marché ) sur son territoire, en délaissant les productions nécessitant le facteur rare (donc très coûteux). Ainsi, la France va se spécialiser dans l’aéronautique car elle bénéficie d’une main d’œuvre très qualifiée et formée pour ce type d’activité : les entreprises du secteur peuvent trouver facilement de la main d’œuvre sans avoir à l’attirer par des salaires excessivement élevés. La Chine, elle, se spécialisera dans la production de produits nécessitant une main d’œuvre abondante, peu qualifiée et peu coûteuse (assemblage de produits informatiques, vêtements, textiles, jouets, etc.). Ainsi, comme dans l’analyse de Ricardo, il y aura une différence de coûts comparatifs expliquant les spécialisations des pays dans telle ou telle production. Mais cette différence de coûts comparatifs ne provient pas d’une différence de productivité globale entre les deux pays mais d’une différence directe de coûts des facteurs de production nécessaires à la production de différents types de biens et de services échangés. Cette spécialisation permet une hausse de la production mondiale à quantité de facteurs inchangée. Et le commerce international qui en résulte se passe comme si les pays échangeaient indirectement les facteurs de production qu’ils possèdent en abondance contre les facteurs de production qui sont rares sur leur territoire.

Le lien entre explication « ricardienne » et explication néo-classique des avantages comparatifs peut être représentée ainsi d’après un schéma légèrement modifié de L.Abdelmalki et R. Sandretto en rappelant que la différence de coûts comparatifs entre deux pays provient de différences de dotations technologiques pour Ricardo et de dotations factorielles pour les néoclassiques :

schéma sur les coûts comparatifs

Vérifiez ces analyses est cependant délicat car il est très difficile de mesurer ces avantages comparatifs . Par contre, il apparaît clairement que des pays sont plus spécialisés dans l’exportation d’un ou plusieurs types de biens. On le voit pour un pays en comparant la part des exportations de ce ou ces biens dans leurs exportations totales par rapport à celle de l’ensemble du monde ou de l’UE par exemple : si cette part est plus importante, on estime qu’il y a spécialisation . On obtient ainsi ce que les économistes appellent des « avantages comparatifs révélés » : les avantages comparatifs sont, en quelque sorte, découverts après coup. Mais il n’est pas sûr que ces spécialisations proviennent de différences relatives de productivité ou de coûts. Nous verrons plus loin d’autres explications.

Avec ces indicateurs, des économistes ont pu mettre évidence des avantages connus mais aussi moins connus. Ainsi, beaucoup de pays émergents semblent avoir un avantage comparatif dans les industries agroalimentaires comme l’Argentine et le Brésil mais aussi dans les industries chimiques (Russie et Inde) et plastiques (Russie, Afrique du Sud, Inde). Les pays développés ont des spécialisations dans le bois (Allemagne, Italie ou États-Unis) et l’industrie du papier (États-Unis), ce qui est peu connu, parfois dans l’agroalimentaire comme les Pays-Bas (avec des entreprises comme Unilever ou Heineken) mais aussi dans les machines et équipements (Allemagne, Italie, Japon ou États-Unis), ce qui est, là, plus connu. Quant à la Chine, ses points forts sont dans le textile et dans les machines et matériels électriques, ce qui est sans doute lié à sa main d’œuvre abondante (provenant des campagnes pauvres) et peu coûteuse. Insistons à nouveau sur le fait que ces avantages comparatifs révélés ne sont pas uniquement liés à des avantages de coût. Il est connu que les performances des entreprises allemandes à l’exportation sont liées aussi à la qualité ou aux caractéristiques des produits vendus notamment concernant les « machines et équipements ».

1.1.3. L’innovation et l’avance technologique peuvent expliquer les spécialisations internationales de certains pays.

Les analyses de Ricardo peuvent être prolongées dans un sens différent de celles des analyses néoclassiques. En effet, la base de l’analyse des avantages comparatifs de Ricardo se fondait sur les différences de productivité entre pays pour produire différents biens. Un pays qui possède une avance technologique sur les autres pays dans certains domaines (biotechnologies, informatiques, robot, intelligence artificielle, etc.) peut produire des biens nouveaux ou inventer et exploiter des techniques de production plus efficaces : sa productivité sera dès lors plus élevée ou les ventes de nouveaux produits plus importantes. Dès lors, pour certaines productions, certains pays auront un avantage comparatif de type technologique qui pourra expliquer leur spécialisation internationale.

On peut aussi préciser l’orientation géographique des exportations de pays technologiquement avancés. Les entreprises innovantes des pays développés peuvent d’abord produire et vendre leurs nouveaux produits sur leur propre marché intérieur. En situation de monopole (sous la protection des brevets), et parce que le pouvoir d’achat des agents économiques est élevé, les entreprises innovantes peuvent dégager une rente de monopole sous la forme de bénéfices très importants grâce à des prix plus élevés qu’en situation de concurrence Ainsi en est-il par exemple des laboratoires pharmaceutiques capables de produire des vaccins innovants. Puis, peu à peu, la demande stagnant et parce qu’elles sont imitées par des entreprises concurrentes, notamment quand le brevet tombe dans le domaine public, le marché intérieur devient limité, saturé, insuffisant : le déclin du produit sur le marché national commence. Pour augmenter leurs bénéfices, les entreprises qui produisent alors en grande quantité peuvent exporter leur production en baissant les prix pour vendre leurs produits dans des pays moins avancés. C’est ce qui peut expliquer les différences de spécialisation entre pays et notamment le fait que les États-Unis d’abord, les pays développés ensuite, exportent beaucoup de produits de haute technologie (TIC, aéronautique, chimie, automobile, machines-outils, etc.) et importent beaucoup de produits ayant une faible valeur ajoutée (vêtements, jouets, produits primaires non primaires, etc.).

1.2. Comment expliquer le commerce entre pays comparables ?

1.2.1. les constats : l’importance des échanges entre pays développés ayant des niveaux de vie, des dotations factorielles et une productivité globale comparables..

Vous le savez une grande partie des échanges se font entre pays développés au sein de ce que l’on appelle parfois la triade (Etats-Unis, Union Européenne et Japon), même si c’est moins vrai aujourd’hui du fait, désormais, de l’importance de la Chine dans le commerce international . C’est ainsi que le commerce intra-zone de l’Union européenne représentait 21 % en 2017 du commerce international. Le commerce intra-zone est, par ailleurs, plus important que le commerce hors-zone pour l’UE. Ce commerce de l’Union Européenne avec le reste du monde se fait avec des pays géographiquement proches (Suisse, Norvège, Grande-Bretagne) ou alors avec des pays développés à fort pouvoir d’achat (Etats-Unis, Japon, Canada notamment).

Notons, pour l’UE toujours, qu’une partie importante du commerce au sein de l’ Union européenne est un commerce intra-branche : 57 % du commerce au sein de l’Union en 2017 (le reste étant, bien sûr, un commerce inter-branche). Il s’agit par exemple de la France qui exporte des produits pharmaceutiques en Allemagne et qui en importe de ce même pays. Il s’agit aussi de la France ou de l’Allemagne qui exportent des voitures en Italie, qui, elle-même, en exporte en Allemagne et en France. Il convient donc d’expliquer l’importance de ce type de commerce qui ne semble pas lié à des différences de dotations technologique ou factorielles.

1.2.2. Le rôle de la demande de différence : différenciation horizontale et différenciation verticale.

Pour expliquer l’existence et l’importance des échanges internationaux entre pays comparables en termes de niveau de vie, de dotations technologiques ou factorielles, certains économistes mettent en évidence le rôle de la demande adressée aux entreprises. L’importance et la nature des débouchés, c’est-à-dire le niveau de vie et les goûts des consommateurs, seraient, ainsi, à la source de la spécialisation des pays : il y aurait spécialisation dans les productions demandées par la population locale, les entreprises produisant logiquement les biens et les services demandés localement. Quel est le lien avec l’importance des échanges entre pays proches ? Car c’est ce qu’il faut comprendre et expliquer ! Ces pays étant proches en termes de niveau de vie, il est vraisemblable que la nature de leur demande soit proche, la structure de la consommation des ménages étant liée au niveau de vie. On exportera et importera des produits similaires : des voitures par exemple. Il y aura donc un échange croisé de produits similaires. Si les entreprises des différents pays produisent les mêmes types de biens, il y a forcément quelques différences, adaptées aux goûts de certains ménages locaux ! Bien sûr, chaque pays n’étant pas homogène, certains ménages d’un pays ont des goûts, des désirs semblables à ceux des ménages d’autres pays. Des échanges internationaux se produiront donc. Par exemple, il se peut que certains consommateurs français préfèrent des voitures italiennes et, inversement, que des consommateurs italiens préfèrent certaines voitures françaises : « les produits similaires se croisent et les différences s’échangent » comme le dit B. Lassudrie-Duchêne, un économiste français qui a mis en avant ce qu’il appelle l’ « échange de différences ». On a parlé de goût mais on peut être un peu plus précis sur ces « différences » qui s’échangent.

Elles sont en fait de deux sortes. La première est une différence de qualité de produit, désignée parfois de différenciation verticale : l’Italie va exporter vers la France des Ferrari (voiture de qualité ou de luxe, puisque leur prix sont très très élevés parait-il !) et pourra importer des Peugeot 308 ou des Renault Mégane, des voitures de prix plus abordables. Les premières sont destinées aux catégories sociales les plus élevées en France comme en Italie, les secondes aux « classes moyennes » de deux pays. L’existence d’un commerce croisé entre les deux pays peut se comprendre.

La seconde différence est une différence liée à d’autres caractéristiques du produit que la qualité ou le prix. Il peut s’agir de la marque (vêtements par exemple), du design (meubles), de la texture (yaourt !). Là encore, un commerce croisé peut exister pour des produits de même gamme du fait de la variété des produits existants, produits dans les différents pays et demandés par différents consommateurs des différents pays. La France exportera donc des voitures familiales Mégane ou 308 en Italie parce que ces marques ou le design sont appréciés en Italie et inversement pour les Fiat ou Alfa-Roméo exportées vers la France qui attirent certains consommateurs. On parle parfois d’un commerce de variété ou, plus simplement de différenciation des produits en qualité et en prix (en supposant donc que des produits de qualités différentes ne sont pas vraiment les mêmes produits). On a ici une autre explication de l’importance du commerce entre pays comparables.

Dans les deux cas, différenciation verticale ou horizontale, les entreprises d’une même branche produisent des biens similaires, facilement substituables entre eux, mais pas strictement identiques.

1.2.3. Les FMN et les spécialisations fines.

Toutefois, certains économistes pensent que les caractéristiques de l’offre peuvent aussi expliquer les échanges entre pays comparables, que ce commerce soit intrabranche ou interbranche. Si les dotations en « grands » facteurs de production , travail et capital , ne peuvent, le plus souvent, rendre compte de ce type d’échange, par contre, en ayant une définition plus fine des facteurs de production, il est possible d’expliquer l’existence d’échanges entre pays comparables. Par exemple, la France peut avoir des travailleurs très qualifiés dans l’ingénierie : ainsi, il y aura des exportations des services qu’ils offrent dans la construction de stades, de barrages ou de centrales nucléaires. En sens inverse, la France pourra importer des services ou des biens de haute technologie dans le domaine des TIC d’autres pays comptant des ingénieurs ou techniciens spécialisés dans ce domaine. Des avantages comparatifs peuvent donc exister entre pays comparables selon leurs dotations factorielles fines.

Une autre explication de ces échanges entre pays comparables peut être donnée. Ils peuvent découler de ce que l’on appelle la fragmentation de la chaîne des valeurs mondiales (on en a beaucoup parlé lors de la crise liée à la covid 19). En effet, produire un bien nécessite des étapes dans la production allant de la R&D, à la conception du produit jusqu’aux activités matérielles de production (la fabrication) et de vente (voire de services après-vente). Ainsi, il se peut que certaines activités, pour un produit donné, comme la R&D soient plus efficacement réalisées dans un pays, la production matérielle dans un autre et les activités de marketing dans un troisième. Dans cette situation, une FMN aura intérêt à fragmenter géographiquement sa chaîne de valeur en fonction des avantages comparatifs de chaque pays. Des échanges entre pays comparables pourront se faire au sein de la même entreprise (il s’agira d’un commerce intra-firme ) ou entre l’entreprise et ses sous-traitants étrangers.

Prenons l’exemple d’Airbus pour montrer que la localisation géographique peut se dérouler dans des pays proches en termes de dotations factorielles ou technologiques. L’image ci-dessous visualise le découpage des étapes de production, les différents éléments constitutifs de la production d’un airbus. Vous pouvez parfaitement voir qu’ici les pièces utiles pour fabriquer un avion sont produites dans des pays différents, ce qui nécessite forcément des échanges entre ces pays. Ces éléments nécessitent des compétences très pointues, très spécifiques et donc un très haut niveau de qualification , propres aux différents pays qui sont ainsi surtout des pays développés : l’Allemagne pour le fuselage par exemple, la France pour le cockpit, le Royaume-Uni pour les ailes et l’Espagne pour l’empennage horizontal. On comprend donc l’existence d’un commerce entre pays comparables du fait de l’existence de chaînes de valeurs en de multiples tâches réalisées là où l’avantage comparatif est le plus fort.

Document : Zoom sur l’assemblage final d’un A330 à Toulouse-Blagnac

image d'un airbus illustrant la fragmentation de la chaîne de valeur

Source : https://actu-aero.fr/2019/03/05/le-1er-a330neo-aircalin-prend-forme-zoom-sur-lassemblage-final-a-toulouse/

Notons que cet exemple est très spécifique : il met en évidence l’existence d’un commerce intra-firme , qui peut représenter jusqu’à 30 voire 40 % du commerce extérieur total d’un pays et qui n’obéit pas aux règles traditionnelles du commerce international : les pièces échangées ne sont pas achetées sur un marché concurrentiel. Leur prix n’est pas un prix de marché mais un prix administré, c’est-à-dire fixé par la grande entreprise!

Cela nous pousse à détailler un peu le rôle des FMN dans le commerce international et plus largement dans le processus de mondialisation .

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  3. PDF « Quels sont les fondements du commerce international

    SESSION 2023 A ALAURÉAT GÉNÉRAL ÉPREUVE D'ENSEIGNEMENT DE SPÉIALITÉ SES SUJET 1 - DISSERTATION - CORRIGE « Quels sont les fondements du commerce international ? » INTRODUCTION Ouverture : Depuis l'apès-guerre, on assiste à une ouverture du Commerce International (CI), dans un contexte favorable au libre-échange.

  4. PDF Chapitre 1 Quelles sont les fondements du commerce international et de

    EC1. Montrez, en présentant deux mécanismes économiques, que le commerce international peut générer des gains à l'échange. (4 points) OBJECTIF 11 : savoir rendre compte des effets du commerce international sur les écarts de reve-nus : recul des inégalités entre pays, augmentation des inégalités au sein des pays.

  5. Quels sont les fondements du commerce international et de l

    Méthodologie : une dissertation corrigé. Méthodologie dissertation : Sujet et. Exercice de problématisation et d'argumentation. Correction (copie d'élève) sur le sujet : Le commerce international ne présente-t-il que des avantages ? Correction sur le sujet : Comment les FMN peuvent-elles améliorer leur compétitivité ?

  6. Quels sont les fondements du commerce international et de l ...

    Le commerce international et son développement via le libre-échange présente toutefois des inconvénients, pour les producteurs comme pour les consommateurs : Risque de disparition de productions locales : face à la concurrence étrangère, des productions locales qui ne sont pas assez compétitives peuvent disparaître, même si elles ont ...

  7. Chapitre 2 : Quels sont les fondements du commerce international et de

    Une FMN va d'ailleurs combiner les 2 logiques. La conséquence est que le commerce international constitue un commerce de biens intermédiaires (composants) à l'intérieur d'une même firme, assemblés dans un pays, pour donner le produit final, lequel sera commercialisé dans le monde entier = commerce intra firme.

  8. Expliquer les effets induits par le commerce international sur la

    Révisez en Terminale : Dissertation type bac Expliquer les effets induits par le commerce international sur la réduction des inégalités entre pays avec Kartable ️ Programmes officiels de l'Éducation nationale. ... Le producteur peut accéder à de nouvelles technologies permettant de différencier ses produits.

  9. Terminale

    Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays ; comprendre les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme.

  10. Quels sont les fondements du commerce international et de l

    Terminale ; SES; Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ? Chapitre 2 - Sciences économiques et sociales Terminale . Cours . Auteurs . Définitions . Quiz . Découvrir 6 Exercices. Compétence. non évalué .

  11. Les fondements du commerce international: cours de Tle

    Tout est conforme au programme de l'Education Nationale et réalisé avec des enseignants. (et c'est moins lourd qu'un cartable !) SchoolMouv ® te propose ce cours sur Les fondements du commerce international (Terminale - SES) pour TOUT comprendre avec ️ vidéo ️ fiche de révision ️ exercices….

  12. La méthode bac sur la dissertation en SES

    La dissertation en sciences économiques et sociales. Introduction : L'épreuve finale de la spécialité en SES dure 4 heures. l' épreuve composée s'articule autour de 3 parties mêlant une question de mobilisation de connaissances, l'étude d'un document et un raisonnement appuyé sur un dossier documentaire. Dans cette fiche de ...

  13. Quels sont les fondements du commerce international et de l

    Chapitre 2 Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ? 2.1 Sensibilisation En décembre 1899, le bateau à vapeur Manila, en provenance d'Inde, s'arrima au port de Gênes en Italie et y déchargea sa cargaison de céréales.. Le canal de Suez avait ouvert trente ans plus tôt, réduisant considérablement les coûts d'importation ...

  14. PDF Chapitre 4. Quels sont les fondements du commerce international et de l

    I. Comment expliquer le développement du commerce international ? A. Un commerce international encouragé qui s'est développé grâce au libre-échange et à des évolutions technologiques L'internationalisation des économies est un processus ancien qui s'est traduit par le développement du commerce international entre pays.

  15. PDF Chapitre Ii :Quels Sont Les Fondements Du Commerce International Et De

    Cours Terminale, SES, 2021-2022 - A. CIAI prendre 9 poissons et 1 mangue, pour avoir 9 poissons et 9 mangues en tout -2 poissons de plus qu'au départ. Ricardo appliqua cette théorie au commerce international : si les pays se spécialisent selon leur avantage comparatif et échangent librement, tous sont gagnants.

  16. PDF Chapitre 5 : Quels sont les fondements du commerce international et de

    Cours de change : coefficient auquel une monnaie est convertie dans une autre, par exemple actuellement le cours de change (ou taux de change) de l'€ en $ est de 1€ pour 1,18$. Les taux de change de l'€ dans divers devises ont donc un impact sur la compétitivité-prix des produits européens exportés en dehors de la zone €.

  17. CH02. Quels sont les fondements du commerce international et de l

    Notons, pour l'UE toujours, qu'une partie importante du commerce au sein de l'Union européenne est un commerce intra-branche : 57 % du commerce au sein de l'Union en 2017 (le reste étant, bien sûr, un commerce inter-branche). Il s'agit par exemple de la France qui exporte des produits pharmaceutiques en Allemagne et qui en importe ...

  18. PDF SES, Terminale, R. Pradeau, 2021-2022 Chapitre 3 : Quels sont les

    SES, Terminale, R. Pradeau, 2021-2022 Chapitre 3 : Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ? Programme : - Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale.

  19. CH03. Quels sont les fondements du commerce international et de l

    ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019. Page 1 Page 2 Page 3. CH03. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ? ... La supériorité du commerce international sur le repli protectionniste est très largement ...

  20. Comment la Russie s'intègre-t-elle à la mondialisation

    Introduction. La Russie, après l'effondrement de l'URSS en 1991, a réorganisé son territoire de façon autoritaire tout en produisant un discours opposé à la mondialisation occidentale et libérale. Pourtant, ce pays est pleinement intégré à la mondialisation en tant que puissance émergente voire réémergente.

  21. PDF Third International Seminar on Early Warning and Business Cycle ...

    Measurement of flash indicator of macroeconomic inflation. Dr. Alexey Ponomarenko Higher School of Economics, Russia. There is a long experience of monthly GDP estimates in post - USSR countries. Russia has started to estimate monthly GDP under the IMF pressure in early 1990 because it was a condition for borrowing from the Fund.

  22. Russia's Largest Airport Opens New $500M International Terminal

    The new terminal's construction cost more than 32 billion rubles ($500 million), said Alexander Ponomarenko, the chairman of the airport's board of directors. Last year Sheremetyevo announced ...