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Dissertation sur l’inconscient corrigée pour le bac de philosophie

Une fois n’est pas coutume, voici le corrigé d’une dissertation de philosophie dont le sujet est «  Peut-on connaître l’inconscient ? « .

Pour profiter de révisions complètes sur le programme, des rappels de méthodologie, ainsi que d’entraînements de dissertations et d’explications de textes, nous vous recommandons de venir assister à notre stage intensif de philosophie fin mai.

Sujet : peut-on connaître l’inconscient ?

Introduction.

Si le regard des autres est parfois si impressionnant, c’est que nous sentons qu’ils peuvent saisir à tout instant des caractéristiques de nous-mêmes que nous ne contrôlons pas, ne voulons pas voir, ou dont nous n’avons pas conscience.

Sigmund Freud

L’inconscient est par définition ce qui n’est pas conscient, ce qui échappe à notre conscience. Connaître signifie savoir. Un savoir est ce dont on peut parler, ce qu’on a emmagasiné dans notre mémoire et qu’il nous est possible d’exposer. Connaître renvoie aussi à l’expérience : nous connaissons ce dont nous avons l’expérience, ce à quoi nous avons accès, ce que nous éprouvons. Connaître une chose, peut signifier savoir que cette chose existe, à un plus bas degré de connaissance. (Je connais tel chanteur, j’en ai entendu parler). A un niveau plus élevé, connaître une chose, c’est savoir ce qui la caractérise, ce qui correspond à son être.

Si l’inconscient échappe à notre conscience, alors, en tant que tel, nous ne pouvons pas en parler. De même, il semble que nous ne puissions pas en faire l’expérience.

Nous verrons dans un premier temps qu’a priori, l’inconscient est ce qui échappe à notre conscience, et donc, à notre connaissance. Puis nous nous pencherons sur le fait que selon la psychanalyse, une science de l’inconscient est néanmoins possible. Nous tâcherons ensuite de préciser en quel sens il est juste de dire que l’inconscient peut être connu.

L’inconscient, ce qui échappe à notre connaissance

L’inconscient, par définition, échappe à notre conscience. Selon la psychanalyse, les traumatismes de notre petite enfance, les frustrations, assimilables à de micro traumatismes, les pulsions honteuses, ont été refoulées hors du champ de notre conscience. Nous n’en avons aucun souvenir. Malgré tout, ces traumatismes, ces pulsions nous hantent, colorent notre vie consciente et exercent sur elle une forme de pression. Les rêves, mais aussi les lapsus ou les actes manqués illustrent cette tendance de notre inconscient à se manifester à notre conscience. Les rêves sont en effet, la première manifestation de l’inconscient. Comment rendre compte de leur cohérence, de la force avec laquelle ils semblent signifier quelque chose, de l’impression que tout y est symbole, sans poser l’existence d’une part de nous-même qui a sa logique propre, sa vie propre, et qui ne demande qu’à s’exprimer ? Les lapsus sont un phénomène extrêmement étonnant : il semble qu’une partie de nous-même devance notre moi conscient et exprime des vérités que nous aurions voulu cacher. Les actes manqués, de même que les lapsus, témoignent qu’une partie de nous résiste à notre volonté, est comme plus forte que nous. Mais cet inconscient, s’il colore la vie consciente, reste inaccessible à la conscience. C’est ce qui le rend fascinant.

Blaise Pascal

Cependant, de nombreuses expressions du langage courant semblent traduire une proximité que nous entretenons avec l’inconscient, avec notre inconscient, comme si un second « nous » nous habitait et que nous en avions une certaine connaissance, ainsi les expressions suivantes : « c’est un lapsus révélateur », « c’est le retour du refoulé », « c’est mon inconscient qui parle ». L’inconscient ne serait-il pas un quelque chose, en nous, délimité, que l’on pourrait conquérir, apprivoiser et connaître ?

La psychanalyse ou science de l’inconscient

Selon la psychanalyse, une connaissance de l’inconscient humain en général mais aussi de notre propre inconscient est possible.

La psychanalyse est basée sur l’idée que nos névroses et nos souffrances viennent principalement de l’existence de notre inconscient qui nous échappe et nous empêche de nous affirmer comme sujet conscient et libre.

Il existerait des caractéristiques communes à l’inconscient de tout homme, légitimant le fait de parler de l’inconscient comme d’une entité propre, indépendante et faisant qu’il est possible de connaître l’inconscient en général, de connaître son être, ses caractéristiques. Freud, en effet, propose de décrire le psychisme humain à l’aide de l’image d’une habitation. L’inconscient correspond à une antichambre très vaste gardée par un gardien. Cette antichambre contient toutes les pulsions que nous avons refoulées dans notre enfance, voire même plus tard, ainsi que tous nos traumatismes trop douloureux. Ces pulsions exercent une force sur le gardien et tentent de pénétrer dans le salon, dans lequel siège l’œil de la conscience. Le gardien, symbole d’une censure inconsciente, empêche les pulsions de s’échapper. Il est à noter que l’antichambre est bien plus vaste que le salon, ce qui signifie que la plus grande partie de notre psychisme échappe à notre conscience.

Ces pulsions inconscientes, refoulées, sont à lier aux différents stades du développement de l’enfant. Ainsi, il n’y a pas autant d’inconscients qu’il existe d’individus mais il existe des constantes, dans nos différents inconscients, légitimant une science de l’inconscient. En effet, la petite enfance est une succession de frustrations ou de micro traumatismes. Le stade oral est privation du plaisir de la tétée, le stade anal, de la liberté d’uriner et de déféquer, tandis que le stade phallique implique la résolution du complexe d’Œdipe, résolution qui s’accompagne d’une forme de renoncement, d’acception et donc de frustration : le petit garçon doit admettre qu’il n’épousera pas sa mère, de même pour la fillette avec son père.

Non seulement, il est possible de connaître dans ses grandes lignes, l’histoire de la constitution de l’inconscient de chaque homme, et donc de connaître l’inconscient en général, mais encore, selon la psychanalyse, chaque individu peut, par le traitement psychanalytique ou thérapie par la parole, expérimenter son propre inconscient en le libérant de la censure. Cette thérapie repose sur une relation entre thérapeute et analysé qui reproduit principalement la relation de la mère à l’enfant : le patient reçoit une écoute, une attention à ses moindres mots, à ses moindres gestes, qu’il n’a pas reçue depuis qu’il était petit enfant, entre les bras d’une mère soucieuse de son bien-être et à l’écoute de ses moindres signes. La neutralité de la voix du psychanalyste rappelle quant à elle la manière dont l’enfant, dans le ventre de sa mère, percevait la voix de sa mère ; lointaine, étouffée. La posture allongée sur le divan implique que l’analysé ne voit pas son thérapeute, ce qui, à nouveau, peut évoquer la posture de l’embryon, dans le ventre maternel. Le patient parle par associations libres, se libère de sa raison, laisse son imaginaire le guider et peu à peu s’abandonne et laisse ses pulsions et ses traumatismes inconscient rejaillir. Alors, dans le cas d’une thérapie réussie, il vit une sorte de choc, les souvenirs ne se contentent pas de réapparaître à la conscience, ils sont revécus avec une grande intensité. C’est toute une partie de leur psychisme qu’ils découvrent. Sous ce rapport, l’inconscient est éprouvé, expérimenté, en quelque sorte, par les patients, qui en ont une connaissance dans le sens d’une expérience. D’ailleurs, tout psychanalyste doit avoir accompli et réussi une psychanalyse, autrement dit, doit connaître l’inconscient de manière théorique et expérimentale.

Karl Popper

Connaître l’inconscient

D’un côté, il semble évident que l’inconscient est ce que nous ne pouvons pas connaître. Il y a une impossibilité logique à connaître ce qui n’est pas conscient et nous expérimentons à de nombreuses reprises qu’une part de nous-mêmes nous échappe. D’un autre côté, si l’on en croit la psychanalyse, l’inconscient en général, comme notre propre inconscient, est connaissable.

philosophe Alain

Concernant enfin cette obscurité que nous éprouvons face à nous-mêmes, et cette impression que d’autres peuvent y accéder, c’est avant tout parce que notre corps nous échappe toujours, tandis que nous le livrons aux autres. Nous ne pourrons jamais nous percevoir tels qu’ils nous perçoivent. Notre corps, mais aussi nos paroles, nos intonations, nos silences, etc. non seulement nous sont inconnus, mais encore, révèlent des aspects de nous-mêmes que nous pouvons avoir tendance à nous cacher et qui sont, de ce fait, plus ou moins conscients. Si nous pouvons difficilement, par l’introspection, accéder à ces parties obscures de nous-mêmes, en revanche, par des relations aux autres inscrites dans la durée et fondée sur la bienveillance, qu’il s’agisse de relations thérapeutiques ou amicales, nous pouvons, n’en déplaise à Pascal, nous découvrir un peu mieux nous-mêmes, grâce à leurs avis sur qui nous sommes.

Si la connaissance d’un inconscient qui serait une entité de notre psychisme dépend de notre foi en la psychanalyse, en revanche, l’inconscient cognitif, qui est lié à notre corps et à ses réflexes de survie, est connaissable, dans le sens où nous pouvons être sûrs de son existence et la manifester par des expérimentations. Par ailleurs, grâce à la relation avec autrui, certaines zones d’ombre de notre personnalité peuvent nous être révélées. Il ne s’agit pas d’inconscient au sens freudien du terme mais plutôt, de non conscient, de ce qui, en nous, n’apparaît pas de manière claire à notre conscience.

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Vanina Gé on Email

12 réflexions au sujet de « Dissertation sur l’inconscient corrigée pour le bac de philosophie »

Je suis très contente d’être avec vous. Je veux les sujets probables bac 2023.

L’inconscient est-il positif pour notre humanité ?

Je veux le corrigé de ce sujet svp

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Heureuse d’être avec vous, j’aimerais avoir les sujets du bac 2023 pour mieux m’exercer.

Je veux les sujets probables 2023

Heureuse d’être avec vous. Je veux bien que vous m’aidiez à traiter mon sujet : Sommes nous-gouvernés par l’inconscient ?

Bonjour BahTybus, en effet cette page te donne déjà quelques éléments !

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Le sujet  >  La conscience et l'inconscient

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Exemple de sujet : La conscience fait-elle de l’homme une exception ?

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  • Peut-on dire que l'inconscient parle en nous ?

Analyse du sujet (introduction)

Inconscient : ici : on parle de l'inconscient comme entité psychique réelle; c'est donc l'inconscient de Freud.

Parle : l'inconscient est mis en rapport avec la notion de langage. Définir le langage : a) comme mode de communication ou d'expression de nos pensées ou sentiments à autrui, et b) comme langue, système différencié de signes servant à a). On parle en un sens très large quand on parle sans recourir à une langue, donc à des mots.

En nous : ici, ne peut se comprendre qu'en rapport avec le terme "parler". Ie : idée que quelque chose d'autre que nous parle à notre insu, sans qu'on s'en rende compte, sans qu'on veuille le dire.

Peut-on : ici : a) vise d'abord la cohérence ou non d'une thèse (quelles raisons peut-on donner à la thèse selon laquelle (…); est-ce absurde ou non de soutenir une telle thèse?); et b) la capacité de l'inconscient à parler.

-Remarquer que l'inconscient est présenté ici comme le véritable sujet de notre discours. Quelque chose d'autre que nous, ou qui se cache en nous, parlerait à l'intérieur de nous. Parlerait à qui? Comment? Parler , en général ou non?

-Se demander pourquoi pourquoi on serait tenté de dire que l'inconscient ne parle pas. Il ne semble pas pouvoir parler car il est caché, la conscience ne veut rien savoir de lui, etc : comment pourrait-il s'exprimer, ne serait-ce qu'au sens genéral du terme?

-Préciser que le sujet porte, non pas sur l'inconscient, mais plus précisément, sur les rapports qu'entretiennent entre eux l'inconscient et le langage. On ne peut répondre à la question de façon positive, que si on admet que le langage est toute forme de communication. Il s'agit donc de savoir, à travers cette question, s'il existe différentes formes de langage. (Ainsi : hors-sujet = ceux qui se sont interrogés sur la question de l'existence de l'inconscient, sur la valeur de la théorie de Freud, qui ont longuement exposé les différentes théories de l'inconscient : il fallait partir directement de l'inconscient de Freud).

I- Les manifestations de l'inconscient. (Pourquoi ne pourrait-on pas dire que l'inconscient parle en nous? C'est tout à fait fondé dans la réalité).

-Présenter rapidement le " système " de l'inconscient

-Cet inconscient réussit à s'exprimer, à exprimer ses "pensées", de façon déguisée, pour ne pas se faire censurer par la conscience. Cf. lapsus, rêves, actes manqués, hystérie, etc. Exemple : aller au bar du coin au lieu d'aller à l'école.

Or, n'est-ce pas de l'ordre du symbolique? Ne sommes-nous pas en présence de signes ?

Définition du signe : quelque chose ayant une manifestation sensible, qui renvoie à autre chose (une idée), et ne sert qu'à désigner cette autre chose. Un signe veut dire/signifie quelque chose. On peut développer en précisant qu'il y a deux parties dans un signe : le signifiant et le signifié .

Or, ici, le fait que j'aille au bar du coin n'est pas, selon l'hypothèse de Freud, quelque chose d'absurde, qui n'aurait aucun sens, bien au contraire. Cela signifie que je ne veux pas aller à l'école; plus précisément, cela signifie, renvoie à, mon désir caché de ne pas aller à l'école. L'aspect sensible de mon idée, qui est ici un acte (aller au bar), est le signifiant, et l'idée elle-même, mon désir inconscient (ne pas vouloir aller à l'école), est le signifié du signe. (Freud parle de contenu manifeste et du contenu latent des manifestations de l'inconscient).

Comparer à thèse de Saussure sur le signe linguistique : comme par hasard (!) c'est la même chose! Donc, l'inconscient parle bien en nous! (note : vous pouvez parler du caractère immotivé, arbitraire, du signe, qui se retrouve aussi dans les deux cas).

- l'inconscient aurait même sa propre langue . Cf. notion de codage (symbolisme spécifique : les cannes, les parapluies, etc). Celui qui connaît ce code, cette langue, ce symbolisme, peut décoder les messages de l'inconscient.

-Concept de communication . Certes, l'inconscient fait ou dit des choses que nous voulions cacher, soit à nous-mêmes, soit aux autres. Ce n'est donc pas nous qui sommes le sujet de ce qu'il "raconte", soit à nous-mêmes, soit aux autres. C'est une sorte de discours involontaire. Mais c'est bien un discours et en quelque sorte un dialogue : en effet, il communqiue avec notre conscience (il lui dit certaines choses) et aussi avec les autres (il leur dit aussi certaines choses sur nous). De nouveau, on dira donc que l'inconscient parle, puisqu'il réussit à communiquer avec notre conscience et avec les autres.

II- Mais si l'inconscient s'exprime en nous, est un signe, parle-t-il vraiment? Peut-on vraiment dire que l'inconscient parle en nous?

-cf. Descartes , Lettre à Newcastle . Distingue la parole de tout mode de communication en général. Elle est un genre de communication bien spécifique : elle a un caractère volontaire, et donc conscien t; elle exprime nos pensées, qui ne sont pas des s entiments ou des passions (au sens de besoins ou de désirs) mais des concepts. Les autres formes de communication sont bien de l'ordre du signe, du symbolisme, mais on ne peut parler au sens strict de langage, qui suppose la parole. Donner un exemple (celui des abeilles ou du perroquet -qui a le mérite à mon sens d'être moins long à exposer et plus facile à ré-utiliser dans le développement)

Si la parole s'attribue par définition à une c onscience, comme à son origine, et à une conscience qui pour Descartes est entièrement maîtresse de ses actes, alors, le problème se pose de savoir s'il n'est pas absurde de dire que l'inconscient parle, et parle en nous, ie, à notre insu, sans nous, sans que notre conscience y prenne part. L'inconscient étant l'autre de la conscience, il ne peut parler. Il ne peut être sujet du discours ou d'un discours véritable, comme par exemple énoncer que deux et deux font quatre ou que la terre est ronde. Ce dont il est sujet, ce ne peut être que d'une forme de discours justement non maîtrisée, non claire (cf. l'ouvrier portant un toast à son patron et s'exclamant "buvons en l'honneur de notre cher salaud" au lieu de dire "en l'honneur de notre cher patron").

Pensée : Freud dit que le contenu latent des manifestations de l'inconscient est de la pensées ("pensées latentes", "pensées du rêve", etc). Or : ce sont plutôt des désirs, des besoins primitifs de l'homme. Comparer avec le perroquet.

Caractère volontaire : n on : le "discours" de l'inconscient n'est pas voulu mais a lieu en nous sans nous, à notre insu, sans qu'on le veuille ou parfois sans qu'on s'en rende compte. C'est de l'ordre de l'automatisme. Ses manifestations "montrent", " indiquent " (cf.les "symptômes" de l'inconscient) certaines choses sur nous, mais elles ne parlent pas.

Si l'inconscient se sert d'un certain symbolisme, s'il s'exprime et communique, il ne parle pas à proprement parler. On ne peut pas dire que l'inconscient parle en nous, ce n'est pas possible, et c'est insensé.

-D'ailleurs, si on dit qu'il parle, c'est parce que nous parlons. C'est pour un être qui parle, qui interprète ce qu'il voit, que les choses "parlent". Cf. une balance : c'est pour un être qui parle que la balance est le signe (symbole) de la justice. De même, c'est pour le psychanalyste, être conscient et parlant, que mon lapsus est le signe de tel désir caché. Ici, on peut critiquer l'entreprise de la psychanalyse, qui vise à guérir les patients par la "talking-cure". Le psychanalyste estime traduire les pensées de l'inconscient. Or : qui a inventé la langue de l'inconscient, celle que décode le psychanalyste? N'est-ce pas par définition un être conscient, le psychanalyste? Qu'est-ce qui nous prouve donc que l'interprétation du psycha va être la bonne?

III- Mais finalement, qui dit que seule la conscience peut parler, que seule la conscience peut avoir des pensées?

-Descartes, pour qui la conscience seule existe. Or : le mérite de Freud est quand même d'avoir montré qu'il y a des données lacunaires dans notre vie, dont la conscience à elle seule ne peut rendre compte. Ou même ne veut pas rendre compte. Peut-être alors peut-on dire à Descartes qu'il est de mauvaise foi quand il dit que le langage ne peut être attribué qu'à une conscience. C'est parce qu'il refuse de reconnaître autre chose qu'elle (il aurait peur de ne plus être libre).

-Or, aujourd'hui, on a quand même détruit l'illusion cartésienne selon laquelle la conscience est ce qu'il y a de prédominant en nous. Et pas besoin d'être Freud pour cela (même si bien sûr c'est lui qui nous a mis sur la voie) : les sociologues et historiens soutiennent en majeure partie que nous sommes déterminés par des f orces sociales (économiques, etc). Nous croyons agir selon nos propres motivations, mais en fait ces motivations ne sont pas nos motivations réelles, ou bien même ce n'est pas moi qui en décide réellement mais c'est au fond le groupe (m'habiller de telle façon, écouter telle musique).

-Ainsi, pourquoi ne pourrait-on pas dire que l'inconscient est l'ultime sujet de notre discours? Que c'est lui qui parle quand nous croyons parler nous-mêmes ou librement? Cf. fait que quand on parle, on exprime bien des choses dont on n'a aucune conscience : le langage, la langue, nous dépassent de toutes parts. Cf. rappports langage et culture (exemple : dire le mot "vache" en Inde veut dire beaucoup plus que ce que nous voulons dire par là si nous employons ce mot; les mots véhiculent des valeurs, une certaine vision du monde) Cf. les ambiguïtés de la langue, les métaphores.

Beaucoup de choses influent donc sur notre discours.

Conclusion :

on peut dire c'est la conscience qui estime que l'on ne peut pas dire que l'inconscient parle en nous. Cec, parce qu'elle veut être la maîtresse de ses actes, et de son discours. Mais encore, on peut aller jusqu'à dire que le langage lui-même est en grande partie inconscient, qu'il est "parlé". De toute façon, nous pouvons répondre à ceux qui refuseraient notre thèse, que l'inconscient peut tout à fait être dit parler en nous, et a la capacité de parler en nous, puisqu'il est symbolique et que le langage "en général" est symbolique.

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La Boîte à Bac

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L’Inconscient – Bac de Philosophie

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L'Inconscient - Bac de Philosophie

L’Inconscient est l’une des 17 notions abordées au Bac de Philosophie. Pour réussir ton commentaire ou ta dissertation, il est primordial de maîtriser cette notion.

Comme Freud le pensait, le rêve est considéré comme la voie royale pour accéder à l’inconscient. Avec Elie, nous avons décidé de réfléchir avec vous sur cette notion. Dans cette vidéo, vous découvrirez :

I. Ce qu’est l’inconscient et les problématiques liées à cette notion ; 

II.Quand l’inconscient est véritablement apparu ; 

III. Qui sont les détracteurs de l’inconscient ? ; 

IV. En quoi l’inconscient limite notre liberté et notre connaissance ; 

V.  Ce que la théorie de l’inconscient apporte à nos vies.

Mais voyons tout d’abord ce qu’est l’inconscient et les problématiques qu’il soulève.

I. DÉFINITION ET PROBLÉMATIQUES

Théorisé par Freud, l’inconscient est une entité présente dans le psychisme humain qui cohabite avec la conscience. Sa présence explique que nous agissons parfois sans connaître l’origine de nos motivations. Il est le lieu où naissent les pulsions de vie et de mort, lesquelles sont mues par le principe de plaisir avant de se heurter au principe de réalité.

Le principe de plaisir est ce qui motive toutes nos tendances et nos désirs, lesquels sont un concentré d’énergie qui cherche à se satisfaire afin de soulager la tension exercée par ce trop plein. Quant au principe de réalité, c’est une force contraire qui a intégré tous les interdits sociaux et parentaux, et qui cherche à faire taire certaines de nos pulsions, souvent incompatibles avec une vie sereine en société.

Mais si ma conscience, qui me permet de connaître qui je suis et le monde extérieur, n’est pas seule dans mon esprit, comment pourrais-je rester transparent à moi-même ? Ou plus simplement, comment pourrais-je me connaître véritablement ? Et comment connaître mon inconscient qui, par définition, n’est pas connaissable ?

C’est la première problématique soulevée par ce sujet. D’autre part, si mes actes sont déterminés par une force inconsciente dont je n’ai pas connaissance, comment puis-je rester libre ? C’est la deuxième problématique soulevée par la notion.

On voit donc que la notion d’inconscient soulève deux problèmes : le premier relatif à la connaissance et le deuxième relatif à la liberté. Mais voyons plutôt comment on peut essayer de dépasser ces problèmes, en commençant par voir quand l’inconscient est véritablement apparu.

II. QUAND EST VÉRITABLEMENT APPARU L’INCONSCIENT ?

Bien que le terme “inconscient” apparaisse vers 1820 et que l’idée soit déjà présente dans la réflexion, le terme ne surgit dans la philosophie occidentale que vers la seconde moitié du XIXe siècle. Descartes affirmait que « je suis une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser », ce qui rendait inévitable l’interrogation sur la constitution du psychisme. Rapidement, les penseurs se sont questionnés sur les différents états tels que la non-conscience, ou l’inconscience et autres états psychiques.

Leibniz a ainsi élaboré la théorie des petites perceptions , selon laquelle notre conscience ne peut accéder à certaines perceptions. Pour le philosophe, les petites perceptions sont comme inconscientes, en-deçà de toute aperception ou connaissance claire. Ainsi, quand j’entends le bruit des vagues, je ne perçois pas le son des milliards de petites gouttes d’eau qui s’entrechoquent ou bien lorsque j’entends un morceau de Beethoven, je ne distingue pas la totalité des instruments.

Un autre précurseur de l’idée d’inconscient, Schopenhauer , évoque la notion du vouloir vivre. Le philosophe a identifié une sorte de volonté intérieure désirante qui conduit l’Homme à vouloir et est également la cause de son individuation, son illusion et de sa souffrance . À la même époque et de façon plus optimiste, Nietzsche parle de la volonté de puissance, une force vitale que la morale ne cesse de vouloir mettre au pas . Il identifie également dans le corps des pulsions positives et négatives qui s’entrechoquent et engendrent l’énergie vitale des hommes et des femmes.

La notion d’inconscient ne prendra toutefois le sens singulier qu’on lui attribue aujourd’hui qu’avec Freud au XX e siècle et la naissance de la psychanalyse. Élève de Charcot et médecin spécialisé dans les maladies nerveuses, Freud constate que des malades présentent des maux physiques qui n’ont pas d’origine biologique ou organique. Il en déduit que si l’origine du mal n’est pas corporelle, elle ne peut être que psychique . Pour lui, il paraît indiscutable que le corps traduit de façon symptomatique ce que l’esprit ou la conscience ne parvient pas à concevoir.

Pour illustrer cela, Freud analyse le cas d’Elisabeth, sa patiente de 29 ans qui souffre de douleurs aux jambes qu’aucun médecin ne peut soigner. Après avoir pratiqué une auto-analyse, Freud et la patiente se rendent compte que la jeune femme est amoureuse de son beau-frère. Les douleurs apparaissent d’ailleurs lors d’une promenade avec ce dernier. Freud comprend que la haute moralité d’Elisabeth l’a empêchée de prendre conscience de ce sentiment amoureux, et que les douleurs disparaissent une fois que la jeune femme en est consciente.

Freud considère qu’il y a un désir inconscient qui s’exprime dans le corps lorsque la conscience ne peut pas valider ce désir. Cela signifie que dans l’esprit figure autre chose que la conscience, comme le souligne le psychanalyste lorsqu’il évoque les rêves , les lapsus et les actes manqués . Les associations d’idées, la paramnésie et l’impact des images subliminales sont également des exemples de manifestations de l’inconscient.

Freud est considéré comme le véritable théoricien de l’inconscient. Pour lui, les rêves, les lapsus et les actes manqués sont des preuves de son existence . Il a inventé la psychanalyse, méthode imparable pour accéder à l’inconscient et soigner des maux sans cause organique. 

III. QUI SONT LES DÉTRACTEURS DE L’INCONSCIENT ?

La théorie de Freud, apparue au début du XX e siècle, n’a pas manqué de rencontrer de nombreux opposants. Parmi ceux-ci se trouvent les existentialistes, avec en tête de file Jean-Paul Sartre . Celui-ci a bâti son système philosophique sur l’idée que l’homme est libre et responsable. En démontrant que l’homme est animé par des pulsions qu’il ne peut maîtriser, Freud a remis en question les théories des existentialistes.

Pour expliquer sa théorie, Freud avait créé une première topique , une représentation imagée de l’appareil psychique. Selon lui, notre esprit est composé de trois instances : l’inconscient tout en bas, le préconscient au milieu et le conscient qui se trouve au sommet . Dans l’inconscient se trouvent nos pulsions et l’origine de nos désirs. Cependant, notre esprit possède un censeur , le gardien, qui refoule tous les désirs inacceptables. Ces désirs peuvent parfois arriver à notre conscience par des moyens détournés tels que le rêve, le lapsus ou encore l’acte manqué.

Le gardien est précisément ce qui permet à Sartre de contester la théorie de Freud . Selon l’existentialisme, il est inconcevable qu’un élément conscient soit présent dans l’inconscient, ce qui serait contradictoire en philosophie où l’on n’accepte pas la contradiction.

Freud, pour dépasser la critique de Sartre, a élaboré une seconde topique dans laquelle la figure du gardien a disparu . Désormais, l’esprit est divisé en trois instances : le ça – l’inconscient -, le moi et le surmoi – l’intériorisation de tous les interdits sociaux et parentaux.

Malgré cette nouvelle topique, Sartre continuera à associer l’inconscient à la mauvaise foi . Selon sa pensée, l’Homme peut toujours choisir librement, invoquer l’existence d’un inconscient qu’il ne maîtrise pas serait une façon de se déresponsabiliser et de chercher des excuses.

D’autres penseurs ont également remis en question la théorie de l’inconscient. Alain considère que la volonté libre ne peut que s’exercer librement et que toute pensée qui tend à diminuer cette volonté de vouloir rapprocher l’Homme de l’animal doit être suspectée. Karl Popper reproche à la psychanalyse et à la théorie de l’inconscient leur manque de scientificité , par leur irréfutabilité . Il conteste également le fait que les observations cliniques soient suffisantes pour prouver l’existence de l’inconscient, car elles sont interprétées à la lumière de théories . Pour lui, la théorie freudienne est un dogme , une pseudo-science.

Cependant, Popper ne rejette pas complètement le travail de Freud et Adler. Il considère que cela pourrait devenir le point de départ d’une science psychologique testable, mais pour l’instant, ce ne sont que des intuitions.

En somme, différentes critiques ont été formulées à l’encontre de la théorie de l’inconscient. Mais il est intéressant de se pencher sur la façon dont notre inconscient limite notre liberté et notre connaissance.

IV. L’IMPACT DE L’INCONSCIENT SUR NOTRE LIBERTÉ ET NOTRE CONNAISSANCE

Tout d’abord, la théorie de l’inconscient implique une acceptation difficile . En admettant l’existence de l’inconscient, l’Homme est contraint d’accepter une nouvelle blessure narcissique . En effet, en reconnaissant que l ’Homme n’est pas « le maître dans sa propre maison » , Freud parle d’une troisième blessure narcissique que l’Homme doit subir.

Freud considère que la science a infligé 3 blessures à l’humanité :

  • Copernic a informé l’Homme que la terre n’est pas le centre de l’univers,
  • Darwin a montré que l’Homme descendait du singe,
  • Freud a révélé que beaucoup de nos motifs étaient inconscients.

En adhérant à la théorie de l’inconscient, on admet que des mécanismes inconnus nous contrôlent, et que notre connaissance de nous-mêmes est limitée. Ce constat est particulièrement flagrant dans certains comportements névrotiques ou psychotiques. Le refoulement de désirs dans l’inconscient empêche l’accès à notre propre connaissance .

Le complexe d’Œdipe illustre cette limitation de la connaissance de soi. L’enfant voue souvent un amour passionné au parent du sexe opposé. Cependant, pour renoncer à ce désir, il le refoule dans son inconscient. Ainsi, une fois adulte, il a probablement oublié cet amour passionné qu’il vouait à son parent.

En admettant l’existence de l’inconscient, l’Homme perd également une partie de sa responsabilité . Il devient affaibli, décentré, et ne peut plus jouir d’une connaissance totale de lui-même. Ce constat pose des problèmes à des philosophes comme Alain ou Sartre, qui ont fondé tout leur système sur la liberté et la responsabilité. De plus, dans le domaine judiciaire, l’accusé peut invoquer la folie pour diminuer sa peine, ce qui remet en question la notion de responsabilité.

Cependant, la théorie de l’inconscient ne doit pas être considérée comme un obstacle à la liberté. Le libre arbitre suppose de posséder une conscience totalement indéterminée, alors que la liberté peut négocier avec certains obstacles ou une certaine forme de détermination. La vie est faite d’obstacles, mais la liberté consiste à chercher et trouver des moyens pour les dépasser.

En admettant l’existence de l’inconscient, il est possible de trouver des solutions pour le dépasser. 

Aussi voyons maintenant la valeur apportée à nos vies par la théorie de l’inconscient.

V. LES APPORTS DE LA THÉORIE DE L’INCONSCIENT SUR NOS VIES

La théorie de l’inconscient a permis la mise au point d’une méthode sérieuse pour éclairer certaines zones de notre inconscient : la psychanalyse . Bien que souvent longue, parfois onéreuse et considérée par certains comme une pseudo-science, la psychanalyse a réussi à résoudre certains maux, comme la disparition des symptômes de la patiente de Freud, Elisabeth.

La psychanalyse repose sur le principe que le patient rencontre un psychanalyste dans un cabinet et, allongé dans une position favorable à l’ absence de censure verbale , utilise la parole et le transfert pour ramener à la conscience des éléments refoulés . Le patient est encouragé à parler librement, à associer des idées et à interpréter des rêves jusqu’à comprendre l’origine de ses maux. La prise de conscience des désirs refoulés favorise la disparition du symptôme, offrant ainsi la possibilité de vivre mieux et plus librement.

La psychanalyse offre également une opportunité pour donner un sens à nos rêves , même s’ils sont parfois incompréhensibles ou délirants. Selon Freud, elle est la “voie royale d’accès à l’inconscient”, car en parlant de nos rêves avec un psychanalyste et en associant certains éléments, nous pouvons accéder à nos pensées réelles par-delà la censure de l’inconscient.

La découverte de l’inconscient a également renouvelé la création artistiqu e, notamment avec le surréalisme qui cherche à exprimer l’inconscient dans les créations. Le surréalisme a permis la naissance de l’ écriture automatique , une technique d’écriture sans censure ni rationalité, ni morale ni esthétique. Salvador Dali a ainsi peint ses rêves les plus fous, ainsi que des sujets tabous pour l’époque tels que la scatologie, l’homosexualité et la masturbation. Freud a également mis au point une méthode pour expliquer les œuvres d’art, en soulignant que l’art est lié à la sublimation et à la déviation des désirs sexuels des objectifs de reproduction .

En somme, la théorie de l’inconscient offre de nombreux apports à nos vies, de la possibilité de résoudre nos maux psychiques à la découverte de nouvelles formes d’expression artistique. 

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Les philosophes

  • Notions du bac
  • L'inconscient

Tableau de Jérôme Bosch : l'enfer

Notion : l'inconscient

Ce cours sur l'inconscient vous aidera à préparer l'épreuve de philosophie du bac, quelle que soit votre filière (L, ES, S).

Au programme : la doctrine de l'inconscient de Freud, la critique qu'en dresse Sartre, la notion de mauvaise foi...

Sujet possible : L’inconscient contredit-il la liberté ?

On agit librement si c’est notre volonté qui est au fondement de notre action, si aucun autre élément extérieur (par exemple un pistolet braqué sur moi) ne vient déterminer mon choix. Sinon, c’est que j’agis par contrainte.

Mais comment être sûr qu’aucun autre motif ne vient interférer dans ma décision ? S’il s’agit d’un motif aussi explicite qu’un pistolet braqué, la question ne se pose pas. Mais supposons qu’un élément vienne déterminer secrètement ma volonté, sans que j’en aie conscience ?

L’hypothèse de l’inconscient semble donc remettre en cause la notion même de liberté. Si ce sont des mobiles inconscients qui me font agir de telle ou telle manière, comment dire que je suis libre ?

Pourtant on peut se demander si l’hypothèse même d’un inconscient n’est pas à remettre en cause. De ce fait, notre liberté ne demeure-t-elle pas intacte ?

On doit donc se demander : notre liberté est-elle remise en cause par les motifs inconscients qui viendraient interférer dans notre action ?

L’inconscient réfute l’idée d’un moi rationnel maître de ses actions – Freud

L’idée d’inconscient renvoie à l’idée selon laquelle le moi ne serait pas parfaitement transparent à lui-même, qu’il y aurait un ensemble de représentations, d’images, d’idées, qui ne pourraient pas en raison de leur caractère perturbant parvenir à la conscience, systématiquement refoulées par celle-ci.

Mais aussi l’idée que ces représentations parviendraient de temps en temps à franchir la barrière de la censure , pour venir de manière déguisée, affecter celui-ci : cela se produit dans les rêves, les lapsus, ou certains comportements névrotiques.

C’est là le schéma général que présente Freud, dans l’ensemble de ses travaux. Dans la seconde topique, Freud résume cela en dressant la cartographie suivante : le « ça » représente l’ensemble des représentations perturbantes, dangereuses pour la santé mentale, en raison de leur caractère angoissant ou amoral. Le « surmoi » représente l’ensemble des règles morales, à l’origine de la censure des représentations du « ça », les empêchant d’accéder au « moi ».

Puisque ces désirs et représentations du ça sont refoulés, ils ne parviennent pas à la conscience. Ils sont inconscients. Pourtant, ils franchissent parfois la barrière de la censure, en se modifiant de manière à tromper la barrière que constitue le surmoi.

Ils déterminent alors sans qu’on s’en doute certaines de nos actions. Les névroses en sont des exemples.

On voit alors en quoi cela remet en cause notre liberté : certaines actions du moi rationnel ne sont pas l’expression de sa volonté, mais sont déterminées secrètement et sans qu’on s’en doute par des éléments inconscients. Freud résume cela en disant dans les Essais de psychanalyse appliquée que le moi n’est pas maître dans sa propre maison :

Dans certaines maladies et, de fait, justement dans les névroses, que nous étudions [...] le moi se sent mal à l'aise, il touche aux limites de sa puissance en sa propre maison, l'âme. Des pensées surgissent subitement dont on ne sait d'où elles viennent ; on n'est pas non plus capable de les chasser. Ces hôtes étrangers semblent même être plus forts que ceux qui sont soumis au moi. [...] C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi. Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison.

C’est pourquoi la psychanalyse représente, après les humiliations infligées par Copernic (la terre n’est pas le centre de l’univers) ou Darwin (l’homme descend de l’animal) une troisième blessure narcissique, ainsi que Freud le note dans son Introduction à la psychanalyse :

Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison, qu’il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique.

On le voit : l’hypothèse de l’inconscient remet en cause l’idée même de liberté. Si le principe des actions n’est plus la seule volonté rationnelle du Moi, mais des motifs inconscients qui nous déterminent secrètement, alors nos actions ne sont plus effectuées librement.

Pourtant, l’inconscient est-il une réalité ? N’est-ce pas plutôt un mythe , un prétexte pour fuir notre liberté, et notre responsabilité ?

L’inconscient n’est qu’un mythe qui ne vient donc pas remettre en cause notre liberté – Sartre

Notre liberté peut nous faire peur. Difficile en effet d’affronter l’infini des possibilités qui s’offrent à nous, et de faire un choix. Il est beaucoup plus simple de suivre des ordres, ou un chemin tout tracé, que de prendre sa vie en main et décider à quoi elle va ressembler.

Etre libre, c’est devenir aussi responsable de nos différentes actions. Il est beaucoup plus simple de fuir ses responsabilités, et de s’inventer des excuses : j’ai fait ça parce que X me l’a demandé, etc.

C’est là le point de départ de l’existentialisme de Sartre : la liberté. L’homme est absolument libre du fait qu’il n’y a pas d’ essence de l’homme, qui l’emprisonnerait parce qu’il devrait s’y conformer. L’homme est bien plutôt existence, et il construit peu à peu, par ses actes, et l’ensemble de sa vie, ce qu’il est. Ce que Sartre présente ainsi, dans l'Existentialisme est un humanisme :

Dostoïevski avait écrit : “Si Dieu n'existait pas, tout serait permis.” C'est là le point de départ de l'existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher. Il ne trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté. Si, d'autre part, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite. Ainsi, nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine numineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses. C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être libre.

Le déterminisme apparaît alors comme un acte de mauvaise foi : l’homme, pour fuir sa liberté, se ment à lui-même en imaginant que d’autres mobiles que sa volonté sont à l’origine de ses actions. C’est une forme de lâcheté :

Nous avons défini la situation de l'homme comme un choix libre, sans excuses et sans secours, tout homme qui se réfugie derrière l'excuse de ses passions, tout homme qui invente un déterminisme est un homme de mauvaise foi. [...] Les uns qui se cacheront, par l'esprit de sérieux ou par des excuses déterministes, leur liberté totale, je les appellerai lâches.

L’hypothèse de l’inconscient, qui est une sorte de déterminisme (puisque des éléments inconscients provoquent mes actions) n’est autre qu’une forme de mauvaise foi : l’homme se cherche des excuses avec la notion d’inconscient.

On le voit : la notion d’inconscient ne vient pas remettre en cause ma liberté, puisqu’il ne s’agit là que d’un mythe, sans aucune réalité, uniquement conçu pour dédouaner l’homme de ses responsabilités.

Les petites perceptions inconscientes – Leibniz

Certaines perceptions sont infinitésimales , et sont donc inconscientes. Nous ne sommes conscients que de l’ensemble. Ainsi en va-t-il par exemple, du bruit de la mer : nous ne sommes pas conscients du bruit de chaque goutte d’eau prise isolément. En revanche, nous entendons le bruit global, ainsi que le montre Leibniz dans les Nouveaux Essais sur l’entendement humain :

D’ailleurs il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception [conscience] et sans réflexion, c’est-à-dire des changements dans l’âme même dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites et en trop grand nombre ou trop unies, en sorte qu’elles n’ont rien d’assez distinguant à part, mais jointes à d’autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins confusément dans l’assemblage. [...] Et pour juger encore mieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j’ai coutume de me servir de l’exemple du mugissement ou du bruit de la mer dont on est frappé quand on est au rivage. Pour entendre ce bruit comme l’on fait, il faut bien qu’on entende les parties qui composent ce tout, c’est-à-dire les bruits de chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits ne se fasse connaître que dans l’assemblage confus de tous les autres ensemble, c’est-à-dire dans ce mugissement même, et ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait était seule. Car il faut qu’on soit affecté un peu par le mouvement de cette vague, et qu’on ait quelque perception de chacun de ces bruits, quelque petits qu’ils soient ; autrement, on n’aurait pas celle de cent mille vagues, puisque cent mille riens ne sauraient faire quelque chose.

En quoi ces perceptions qui n’accèdent pas à notre conscience restreignent-elles notre liberté ? On voit donc que l’inconscient, pris en ce sens-là, (c’est-à-dire lorsqu’il désigne l’ensemble des idées qui ne sont pas actuellement à la conscience, ou des perceptions infinitésimales), ne remet pas en cause fondamentalement notre liberté.

On voit donc que l’inconscient ne remet pas forcément en cause notre liberté. C’est le cas si on l’entend au sens freudien, mais on peut penser avec Sartre qu’il ne s’agit là que d’un mythe. D’autre part, les nombreuses opérations qui se déroulent en notre esprit sans que l’on en ait conscience ne menacent pas notre liberté, mais ne font que concourir au fonctionnement normal de l’esprit.

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L'existence d'un inconscient fait-elle obstacle à la connaissance de soi ?

Le travail préparatoire, suivi de la réalisation intégrale du sujet.

Analyse du sujet

Forme du sujet: Le sujet interroge la relation entre l’existence de l’inconscient et la connaissance de soi. C’est-à-dire qu’il interroge la possibilité pour le sujet d’appréhender son psychisme considéré comme obscur ou partiel et de dépasser ces caractéristiques.

Relations qui font sens: L’inconscient est l’irréfléchi, l’involontaire, le non-conscient, il y a donc une opposition avec la connaissance de soi qui suppose la conscience et la possibilité pour le sujet d’être transparent à lui-même.

Le mot décisif: Le mot décisif est obstacle qui définit la relation entre l’inconscient et la connaissance de soi.

Analyse de notion: L’existence – la réalité, le fait, la reconnaissance, l’état. Inconscient – conscience moindre, non-conscient, structure du psychisme, activité productrice de représentations. obstacle – entrave, empêchement, difficulté, impossibilité, frein. Connaissance de soi – réflexion sur soi, introspection, création, responsabilité.

Le questionnement : Pourquoi la nature partielle de notre conscience rend-elle difficile une réflexion sur soi ? L’inconscient est la compréhension d’un inaccessible au sein de la conscience et qui concerne l’ensemble de notre pensée. L’être humain a une connaissance partielle des procédés logiques présents à sa pensée, il est donc difficile d’envisager une connaissance de soi claire puisque la conscience est obscure à elle-même. Pour que le sujet puisse se connaître il doit avoir une idée claire et distincte de lui-même or la conscience semble par le biais de l’inconscient perdre ce potentiel éclairant pour le sujet. (les petites perceptions, Leibniz)

La théorie sur l’inconscient nous permet-elle de nous comprendre en tant qu’homme et donc en tant que sujet ? Freud par le biais de l’inconscient arrive à déterminer des structures du psychisme humain. Comprendre la nature de l’inconscient, en tant que réalité psychique c’est mieux saisir notre nature et le fonctionnement de notre pensée. L’inconscient permet donc d’aboutir à une connaissance de soi centrée sur une compréhension des schémas de pensée propres à chaque individu. Nous accédons ainsi à une connaissance qui est scientifique parce qu’à prétention universelle. Ainsi l’inconscient fait obstacle à la connaissance de soi, mais c’est un obstacle qui peut être surmonté par le biais de l’analyse et d’une réflexion sur soi qui reconnaît la part inconsciente du sujet.

L’inconscient n’est-il pas un frein à la libération du sujet par lui-même? L’inconscient représente un danger, celui pour le sujet de se disculper et de rejeter la responsabilité de ses actes par la compréhension d’une nature qui lui échappe toujours. L’inconscient est intégré au psychisme du sujet, il relève d’un déterminisme. De plus il est impossible de résoudre tous les conflits inhérents à notre nature et donc l’inconscient peut représenter un réel obstacle à la compréhension de soi tant il peut bouleverser la compréhension de soi pour un sujet. Il faut sauvegarder l’intégrité de l’individu, du « je » qui prend conscience de lui-même en acceptant de s’approprier ses choix, ses actes, et ses relations. L’individu doit rentrer en soi pour se connaître et c’est là où la psychanalyse le guide, mais la connaissance de soi est propre à la conscience selon la capacité pour le sujet à intégrer ses actions et ses choix dans son propre devenir. Selon ce point de vue, l’inconscient représente un risque puisqu’il peut rendre le sujet obscur à lui-même sans lui donner les clés pour redécouvrir son identité.

Problématique: La conscience. Pourquoi l’inconscient modifie-t-il la conscience et donc le rapport à soi ?

Introduction

L’existence d’un inconscient est attestée par la présence de phénomènes dont l’origine échappe à la conscience. Les rêves, les actes manqués, les phobies sont autant de manifestations de processus dont nous constatons les effets sans en connaître la cause. Chacun se découvre obscur à lui-même. L’existence d’un inconscient fait-elle obstacle à la connaissance de soi ? L’inconscient peut se comprendre du point de vue de la conscience comme ce qui lui échappe, c’est aussi une réalité de notre psychisme analysée par Freud, et enfin il s’agit d’une interprétation de l’origine de nos processus mentaux ou de nos actions. Un obstacle est une gène, une difficulté, voire une impossibilité. La connaissance de soi peut-être comprise comme une compréhension éclairée de soi-même, une définition des structures de notre humanité, ou encore comme la capacité pour l’individu à se reconnaître dans ses choix, ses relations, ses actions. Cela suscite un questionnement : Comment peut-on accéder à une connaissance de soi si la conscience est ignorante d’elle-même ? Pourquoi la psychanalyse offre une compréhension de l’homme ? L’homme peut-il s’approprier son inconscient ? Pour répondre à ces questions nous poserons le problème suivant : pourquoi l’inconscient modifie-t-il la conscience et donc le rapport à soi ? Pour répondre à cette question nous étudierons dans un premier moment le non-conscient présent dans toute conscience et les implications que cela peut avoir pour la connaissance de soi. Puis nous analyserons la théorie de Freud pour savoir en quoi elle éclaire la nature humaine. Et enfin nous argumenterons en faveur d’une compréhension de la conscience comme liberté à laquelle l’inconscient peut faire obstacle et donc empêcher une découverte de soi pour le sujet.

I. Le non-conscient est présent dans toute conscience

Premièrement l’inconscient semble entre une caractéristique de notre rapport au monde. Pour qu’il y ait connaissance de soi il faut une conscience qui puisse être transparente à elle-même et éclairée, c’est-à-dire capable d’appréhender l’ensemble de nos processus mentaux. L’inconscient compris comme le non-conscient est présent dans notre manière de nous rapporter au monde, ainsi il serait difficile pour la conscience, comme recueil d’informations et réflexion du monde, d’embrasser les phénomènes dans leur totalité. La conscience est partielle et donc partiale, puisqu’il y a de l’inconscient et de l’irréfléchi et à partir de là nous ne pouvons avoir une connaissance totale. La connaissance de soi est donc logiquement impossible puisque notre conscience est parcourue de processus inconscients, entravant la bonne marche de la conscience.

Ainsi on peut penser à la compréhension de la conscience moindre proposée par Leibniz dans les nouveaux essais sur l’entendement humain, qui stipule l’existence d’un inconscient à l’intérieur du phénomène de la perception. Une perception est en fait associée à une myriade de petites perceptions, anodines, ténues, et dont nous n’avons pas conscience. Nous avons seulement conscience de la somme de ces perceptions et nous pouvons par exemple penser au bruit de la mer, qui est fait de l’association du bruit de toutes les vagues, dont les perceptions sont inconscientes et ne viennent à la pensée que parce qu’elles sont associées. En fait la conscience est constituée d’un grand nombre de perceptions dont la majorité sont inconscientes et donc nous ne pouvons pas totalement être sachant sur nous-mêmes puisque un grand nombre d’éléments échappent à la conscience.

La conscience est donc un phénomène qui contient de l’inconscient, compris comme non-conscient, et donc l’outil principal pour la connaissance de soi est lui-même fautif puisqu’il n’est pas en mesure de nous délivrer une connaissance claire et distincte de nous-mêmes. Les connaissances que nous avons de nous-mêmes ne sont que partielles et en même temps elles sont partiales. Nous sommes en prise directe avec nous-mêmes, nous ne sommes donc pas objectifs dans la façon dont nous nous comprenons. Il est possible de parler notamment du narcissisme propre à la compréhension de soi, à partir de l’intérêt que nous nous portons inconsciemment. La compréhension de soi est forcément subjective car nous ne pouvons pas nous détacher de notre psychisme pour l’étudier de manière scientifique, il y a toujours une pré-compréhension de soi-même qui rentre en jeu, en tant qu’individu déterminé par une histoire et qui cherche à entrer en harmonie avec lui-même. Ainsi il est difficile pour un sujet d’avoir une compréhension de soi aboutie parce que la conscience ne mobilise pas tous les éléments de notre psychisme de manière efficace et parce que nous sommes toujours déjà engagés un rapport à soi prédéterminé. Cependant il est possible de comprendre ce rapport comme un état originaire et lui-aussi déterminé par des processus inconscients.

II. La théorie de l'inconscient nous éclaire sur nos comportements

Freud détermine l’inconscient comme un processus psychique à l’origine de notre pensée. Il s’agit principalement de désirs refoulés et d’une compréhension du psychisme dans sa relation entre plusieurs instances. De la même façon il s’agit de reconstituer une histoire de notre psychisme selon des moments formateurs pour notre fonctionnement tant du point de vue individuel que collectif. De telle sorte que l’inconscient n’est plus un obstacle, mais un moteur de la compréhension de soi. En effet en comprenant les désirs et les pulsions qui régissent notre nature psychique nous accédons à une plus grande compréhension de nous-mêmes qui s’approche aussi d’une forme d’universalité parce qu’elle nous définit en tant qu’homme, ou femme. Avoir une connaissance de soi ne relève donc pas seulement d’une compréhension de soi individuelle, mais aussi d’une compréhension collective puisque nous sommes des sujets humains et la psychanalyse œuvre dans ce sens.

De cette façon en comprenant le complexe d’œdipe tel qu’il est présenté dans la psychanalyse on en vient à découvrir des aspects de soi qui restaient jusque là inexplorés. Freud à travers ce complexe permet une compréhension des relations familiales et le développement de la sexualité chez un individu. Ainsi il est possible de comprendre comme la relation entre la mère, le père, et l’enfant pousse ce dernier à déplacer son attirance vers sa mère vers les autres femmes dans le développement normal de sa sexualité. Les travaux de Freud apportent donc un éclaircissement et une connaissance de soi parce qu’ils poussent au questionnement du point de vue des grands enjeux du développement de notre psychisme. L’inconscient n’est pas seulement quelque chose qui nous échappe. C’est aussi un principe de développement de fonctionnement de la pensée sur lequel nous pouvons nous appuyer pour nous aider à nous découvrir nous-mêmes. En explorant les relations conflictuelles entre un individu et son environnement selon des désirs qui se trouvent refoulés et qui cherchent pourtant à s’exprimer via les voies de la conscience, Freud parvient à guérir des patients de traumatismes réels, mais qui n’ont pas de causes physiologiques et qui pour ce médecin sont d’une nature psychique.

En s’intéressant à des cas cliniques, Freud élabore une théorie de l’inconscient, mais il cherche aussi à en retranscrire l’histoire. Il est donc possible pour tout individu de se découvrir soi-même en élaborant pour lui-même cette histoire. L’inconscient n’est pas seulement un contenu psychique, il implique aussi des pratiques et des découvertes, et à partir de l’ensemble du travail de Freud nous pouvons avoir un nouvel éclairage sur ce qui relève d’une difficulté pour chaque être humain : la sexualité, la moralité, la société, l’interdit, la maladie, etc. On ne peut pas réduire le travail de Freud à une description de l’inconscient, il s’agit aussi d’une enquête sur l’être humain dans laquelle chacun peut se retrouver. Cependant, cette enquête présente des risques puisque l’inconscient est par définition inaccessible et inobservable.

III. La théorie de l'inconscient peut néanmoins faire obstacle à notre liberté

La connaissance de soi par le biais d’une quête de compréhension des processus inconscients qui régissent notre psychisme peut se faire sous la forme d’une introspection ou d’un dialogue avec autrui. Cependant, pour se connaître soi-même, ne vaut-il pas mieux faire l’expérience de soi dans le monde ? L’individu est en constant devenir et il se crée en même temps qu’il crée le monde. Expliquer l’ensemble de nos comportements par un inconscient qui nous travaille constamment ne revient-il pas à faire fausse route ? Nous n’en finissons pas d’évoluer et même si chacun de nous est déterminé par une histoire faite de traumatismes et de conflits, il reste que nous n’avons pas attendu Freud et sa découverte de l’inconscient pour arriver à une compréhension de soi. L’inconscient peut donc faire obstacle à la compréhension de soi s’il devient un moyen pour le sujet de justifier des actes qui pourtant doivent lui être attribués et dont il est responsable. Freud parle d’un déterminisme à l’œuvre dans notre psychisme, mais ce dernier ne représente pas une entrave pour une majorité d’individus. L’inconscient est autant présent chez l’homme sain que chez le malade, mais la théorie de Freud jette davantage d’ombre que de lumière sur la compréhension de soi.

En effet l’inconscient est lui aussi en évolution. Se pencher sur une compréhension de soi tournée vers des processus obscurs et inaccessibles peuvent jeter un grand trouble sur l’individu. Remettre en question son histoire personnelle, ses relations familiales, ses projets de vie, ses besoins primordiaux demande un véritable courage et une volonté de se confronter à des difficultés qui peuvent être insurmontables. Via l’inconscient nous pouvons faire de nous-mêmes un ennemi, nous fabriquons de l’incompréhension et de l’inaccessible, alors que les chagrins et les malheurs qui sont constitutifs de nos vies auraient pu finir par passer avec le temps. Ainsi donner trop d’importance à l’inconscient et chercher à obtenir une connaissance de soi trop profonde serait un obstacle à une véritable réalisation de soi, qui se fait davantage dans l’action que dans l’introspection. Nous pouvons ainsi comprendre la critique de l’inconscient faite par Alain dans les éléments de philosophie, dans la mesure où l’inconscient viendrait déresponsabiliser le sujet, en créant en lui un autre moi. De telle sorte que cet inconscient viendrait par la même lui couper l’herbe sous le pied dans la connaissance de soi. L’individu ainsi déresponsabilisé ne serait plus en mesure de trouver le chemin de sa rédemption, possédant une connaissance sur lui-même qui lui resterait étrangère et en décalage avec son quotidien. L’inconscient menace l’intégrité du « je » dont un sujet a grandement besoin pour affronter le monde. Cet inconscient pour Alain est seulement le corps, parcouru de peurs, d’instincts, et de désirs, que nous ne pouvons jamais complètement appréhender, mais qui ne se révèle être un ennemi que si nous lui accordons trop d’importance.

De la même manière, la connaissance de soi qui s’appuie sur l’inconscient vient en retard par rapport à soi. Même si elle peut se révéler bénéfique pour mieux appréhender ses conduites et ses comportements, pour un individu, il reste qu’elle présente un danger puisque nous ne pouvons pas constamment rester à l’écoute de nous-mêmes et que cette connaissance se révèle a posteriori. Il en va ainsi de la nature paradoxale de la connaissance de soi, et que l’inconscient ne parvient pas à résoudre. On parvient mieux à comprendre qui on est en comprenant son origine et son histoire, mais celle-ci continue de se faire chaque jour, et on ne peut pas constamment remettre en question ses comportements pour y trouver une justification qui arrive toujours trop tard, et qui peut se révéler aussi nuisible qu’utile.

Une connaissance de soi est difficile pour l’individu dans la mesure où l’inconscient est à l’œuvre dans nos processus conscients. Cependant il est possible de comprendre l’inconscient non pas seulement comme un fait, mais aussi comme un outil visant à nous aider à nous comprendre nous-mêmes. Toutefois cet outil peut se révéler destructeur si nous lui accordons trop d’importance et si nous transformons des problèmes naturels en crise intérieure. De cette façon c’est par le biais de la conscience que nous pouvons répondre au problème, en la voyant comme partielle, partiale, mais avec un potentiel universel et originel pour le sujet, et qui doit donc préserver son intégrité.

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  • Cours : L'inconscient

L'inconscient Cours

Le concept d'inconscient a un sens déterminé : il s'agit d'un concept forgé par la psychanalyse pour rendre compte du fonctionnement du psychisme humain. Cependant, le travail philosophique sur cette notion implique d'interroger plus largement les sens de l'inconscient. On peut ainsi parler, plus largement, d'inconscience pour désigner une conduite irresponsable, mais aussi pour désigner ce dont une personne ne se rend pas compte (par exemple lorsqu'elle dort). Quel que soit le sens retenu pour parler de l'inconscient, cette notion renvoie au problème de la connaissance de soi et de la liberté du sujet agissant.

Les marques de l'inconscient

Les perceptions échappant au sujet.

On pense souvent que le sujet est transparent à lui-même   : il aurait conscience de tout ce qu'il sent, de tout ce qu'il perçoit, et de tous ses désirs.

Pourtant, l'expérience commune nous apprend que nombre de ces choses peuvent lui échapper. C'est ce qu'illustrent les actions réflexes, comme éteindre son réveil ou éviter un projectile. Il y a un certain nombre d'actions que le sujet fait sans même y réfléchir.

Leibniz, dans ses Nouveaux essais sur l'entendement humain , s'intéresse de près à ces choses qui échappent à un sujet et remarque notamment qu'un grand nombre de perceptions ne sont pas conscientes.

La perception correspond au fait de saisir la réalité par l'esprit. Cela se fait grâce aux cinq sens du sujet.

Pour Leibniz, certaines perceptions ne sont perçues que lorsqu'elles forment un tout. C'est par exemple le cas du bruit d'une vague. Le sujet ne perçoit pas le bruit de chacune des gouttes d'eau qui composent la vague. En revanche, il perçoit comme un tout le bruit que fait la vague.

Il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c'est-à-dire des changements dans l'âme même dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites, ou en trop grand nombre ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant à part, mais jointes à d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir, au moins confusément dans l'assemblage.

Gottfried Wilhelm Leibniz

Nouveaux essais sur l'entendement humain , Jacques Brunschwig, Paris, éd. Flammarion (1993)

Bien qu'on ne saisisse que le tout de ces perceptions, chacune d'entre elles produit bien un effet sur nous.

L'opposition entre pensées conscientes et pensées inconscientes

Il y aurait une différence de degré entre les perceptions conscientes et les perceptions inconscientes.

Poser une différence de degré entre le conscient et l'inconscient présuppose une continuité de l'un à l'autre. Contrairement à l'idée d'un sujet pleinement conscient de lui-même, il semblerait que l'inconscient soit au fondement de la vie psychique.

Le philosophe Arthur Schopenhauer propose de concevoir le psychisme sur le modèle d'une opposition entre les pensées conscientes et les pensées inconscientes.

Comparons notre conscience à une eau de quelque profondeur ; les pensées nettement conscientes n'en sont que la surface ; la masse, au contraire, ce sont les pensées confuses, les sentiments vagues, l'écho des intuitions et de notre expérience en général, etc.

Arthur Schopenhauer

Le Monde comme volonté et comme représentation , ( Die Welt als Wille und Vorstellung ), trad. Auguste Burdeau, Paris, éd. Félix Alcan (1885)

Alors que les pensées inconscientes sont extrêmement nombreuses, les pensées conscientes ne représentent qu'une infime partie de ce à quoi le sujet a accès.

Il y aurait donc une opposition entre d'un côté les pensées conscientes, celles auxquelles le sujet a accès et, d'un autre côté, la masse de ses pensées inconscientes, qui constituent la matrice, le fondement de toutes ses pensées connues.

Le mode d'existence des pensées inconscientes

Si l'homme n'a accès qu'à ses pensées conscientes, il importe de préciser le mode d'existence des pensées inconscientes.

Henri Bergson s'est intéressé à cette question. Généralement, on considère que les états psychologiques passés, tels que les souvenirs ou les rêves, n'existent pas ou plus, car ils ne sont pas conscients. Contrairement à cette idée répandue, Bergson tente de mettre en évidence que le fait de n'avoir pas conscience de ses états psychologiques ne signifie pas qu'ils n'existent pas et qu'ils n'ont pas d'effet sur le sujet.

Pour expliquer cette idée, il procède par analogie : ce n'est pas parce que je n'ai pas conscience de l'existence de la ville autour de moi en un instant précis que celle-ci n'existe pas. De la même façon, ce n'est pas parce que je n'ai pas une représentation consciente de mes souvenirs à un instant précis que ceux-ci n'ont pas d'existence.

C'est ainsi que Bergson distingue deux types de mémoire :

  • La mémoire habitude :  Il s'agit d'une mémoire fondée sur la répétition. Elle permet par exemple d'apprendre par cœur un poème ou une leçon.
  • La mémoire pure :  Il s'agit des souvenirs qui restent endormis dans notre conscience. Ils ne sont pas présents pour notre conscience, ce qui ne signifie pas qu'ils n'existent plus.

Les souvenirs que ma mémoire conserve ainsi dans ses plus obscures profondeurs y sont à l'état de fantômes invisibles.

Henri Bergson

L'Énergie spirituelle. Essais et conférences , Paris, éd. Félix Alcan

Les souvenirs continuent donc d'exister dans le sujet malgré le fait qu'il n'en ait pas à tout moment une représentation consciente.

Il est possible de parler de représentations inconscientes dès lors que l'on comprend qu'il existe un certain nombre de contenus mentaux qui, tout en n'étant pas conscients à un moment précis, n'en continuent pas moins d'exister et d'avoir un effet sur le sujet. Ces représentations inconscientes peuvent resurgir à un instant précis du présent dès lors qu'il présente un intérêt pour une action à réaliser.

L'inconscient psychanalytique

La révolution psychanalytique, l'invention de la psychanalyse.

À l'origine, Freud est un médecin qui se spécialise dans l'étude du système neurologique.

Les travaux qu'il présente sont d'abord conçus comme des hypothèses scientifiques, et plus particulièrement comme des outils cliniques destinés à soigner les névroses.

Selon Freud, la névrose est le résultat d'un conflit entre les pulsions inconscientes et les exigences morales de la conscience. Elle est différente de la psychose, dont le malade n'a pas conscience et qui est plus grave.

Si Freud est considéré comme le père de la psychanalyse, c'est parce qu'au cours de ses travaux sur les névroses, il en vient à forger l'hypothèse de l'existence d'un inconscient dans le psychisme humain. Formuler l'hypothèse de l'inconscient est pour lui à la fois une nécessité théorique, pour comprendre comment fonctionne le psychisme, mais aussi pratique, puisqu'elle doit permettre de guérir des malades ne présentant pas de symptômes physiques expliquant leurs névroses.

La rupture philosophique introduite par Freud

La formulation du concept d'inconscient est décisive pour la pensée philosophique du sujet.

En effet, ce concept introduit l'idée que l'homme n'est pas transparent à lui-même. L'idée d'un homme gouverné par son inconscient psychique s'oppose à l'idée d'une suprématie de la conscience. En introduisant la vision d'un sujet décentré par rapport à lui-même à cause de ses pulsions inconscientes, Freud fait de la conscience une partie infime du psychisme humain.

Le moi n'est pas maître dans sa propre maison.

Sigmund Freud

Essais de psychanalyse appliquée , trad. Marie Bonaparte et E. Marty, Paris, éd. Gallimard, coll. « Les Essais » (n° 61), (1952)

Freud introduit une vraie révolution en s'attaquant à la vision classique du sujet conçu comme entièrement conscient de lui-même, capable d'une totale maîtrise de ses passions.

C'est pourquoi Freud affirme que la théorie de l'inconscient est la troisième des trois grandes « blessures narcissiques » de l'humanité.

  • La première a été introduite par Nicolas Copernic, qui a mis en évidence que la Terre n'était pas le centre de l'Univers.
  • La seconde a été introduite par Charles Darwin qui a démontré que l'homme n'était pas le centre de la création.
  • Finalement, Freud et la psychanalyse introduisent l'idée que l'homme n'est pas maître de sa propre conscience.

Le concept d'inconscient freudien

La structure de l'appareil psychique.

L'inconscient freudien comprend d'abord tout ce à quoi le sujet ne pense pas.

Par exemple, le sujet a sans cesse des automatismes, dans les gestes, les pensées et les paroles.

Qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose.

Ce n'est pas parce que le sujet ne perçoit pas ce qui se passe en lui que des choses n'existent pas à l'intérieur de lui.

La définition freudienne de l'inconscient n'inclut pas uniquement ces choses auxquelles le sujet ne pense pas. Pour lui, l'inconscient comprend aussi des pensées refoulées par l'esprit, non pas de manière volontaire, mais spontanée. L'inconscient, au sens freudien, est le produit du refoulement. Il s'agit en fait de désirs et de pulsions refoulés dans l'inconscient en raison de leur incompatibilité avec les exigences morales et sociales intériorisées par le sujet.

Pour rendre plus claire sa conception du psychisme humain, Freud propose une première division de l'appareil psychique, qu'il décrit comme une maison à trois étages :

  • Le conscient est ce qui permet l'adaptation du sujet au réel.
  • Le préconscient regroupe tout ce dont le sujet n'a momentanément pas conscience, bien qu'il puisse l'exprimer par le langage. Par exemple, un patient de Freud déclare : « j'ai rêvé d'une femme plus âgée, mais ce n'est pas ma mère ». Dans cet exemple, le patient parle réellement de sa mère, mais « déniant » cette interprétation, qui est juste. Il ne reconnaît que ce que sa conscience accepte. Le langage sert donc à la fois à parler de l'inconscient et à le censurer en conformité avec la morale de la conscience.
  • L'inconscient , qui représente la plus grande part de l'appareil psychique, regroupe l'ensemble des désirs qui cherchent à rejoindre le préconscient mais qui sont refoulés, sous l'effet d'une censure morale interne au sujet.

À partir des résultats de ses nouveaux travaux, Freud propose bientôt une nouvelle division de l'appareil psychique :

  • Le «   ça   »  est le réseau désordonné et inconscient des pulsions, entièrement régi par le principe de plaisir.
  • Le «   surmoi   »  est l'instance morale, également inconsciente, qui regroupe les normes sociales et familiales intériorisées par le sujet.
  • Le «   Moi   »  (qui représente la plus petite part de l'appareil psychique) est un médiateur, qui cherche à concilier les pulsions du « ça » avec les interdits du « surmoi ». De cette instance dépend l'équilibre psychique de la personne.

Les divisions de l'appareil psychique humain d'après Freud

Les divisions de l'appareil psychique humain d'après Freud

Refoulement.

Le refoulement est un mécanisme psychique de défense consistant à mettre à distance, à reléguer dans l'inconscient, un souvenir, un désir, une émotion qui entre en conflit avec la conscience. Le refoulement est un mécanisme inconscient : le sujet conscient ne sait pas qu'il refoule une pensée, celle-ci lui est donc inaccessible en dehors des diverses manifestations de son inconscient.

Les manifestations de l'inconscient

Le concept d'inconscient est au départ forgé afin de guérir des patients atteints d'importants troubles du comportement les handicapant dans leur vie quotidienne. Mais finalement, la structure de l'appareil psychique mise en évidence par Freud concerne tous les êtres humains.

Ainsi, les pulsions inconscientes sont actives et tentent en permanence de se satisfaire chez nous tous.

Elles se manifestent sous des formes déguisées, afin de tromper la vigilance de la conscience. Les actes manqués (erreurs, oublis, lapsus), les rêves, ainsi que certains symptômes pathologiques tels que les phobies ou troubles de la parole, sont autant de manifestations de l'inconscient. Freud recense d'ailleurs ces manifestations dans son ouvrage  Psychopathologie de la vie quotidienne .

Parmi ces différentes manifestations de l'inconscient, les rêves jouent un rôle majeur : remplis de symboles qui doivent être interprétés, leur analyse constitue pour Freud « la voie d'accès royale à l'inconscient ». Pour la psychanalyse, le rêve est en effet la réalisation imaginaire de désirs refoulés, et il doit être analysé en fonction de son double contenu :

  • Le contenu «   manifeste   » : C'est le récit que l'on peut faire consciemment d'un rêve.
  • Le contenu «   latent   »   : C'est la signification réelle du rêve du point de vue de l'inconscient.

L'interprétation du rêve consiste, à partir du contenu manifeste, à essayer de remonter au contenu latent. L'interprétation des rêves est une activité très difficile, dans la mesure où les significations dépendent de chaque individu, de son histoire et de ses désirs. C'est la raison pour laquelle il n'existe pas une méthode valant absolument pour expliquer les rêves : le rêve ne peut se comprendre que rapporté par celui qui l'a fait et interprété selon son histoire personnelle.

L'appropriation par le sujet de son inconscient

L'hypothèse de l'inconscient semble donc mettre en évidence le fait que l'homme n'est pas entièrement maître de lui-même, de ses pensées et de ses actions.

Néanmoins, cette réduction du pouvoir qu'il a sur lui-même ne doit pas être pensée comme une fatalité : l'inconscient et ses manifestations peuvent aussi faire l'objet d'une appropriation par le sujet. C'est l'enjeu de la cure psychanalytique : lorsqu'un patient entame un travail sur lui-même avec un psychanalyste, les manifestations de son inconscient sont étudiées, en même temps que le passé de l'individu.

Là où était le Ça, le Moi doit advenir.

Nouvelles conférences sur la psychanalyse , trad. Anne Berman, Paris, éd. Gallimard, coll. « Idées » (n° 247) (1971), 1936

Le but de la cure psychanalytique, pour le patient, est d'être à nouveau capable de vivre normalement, en faisant advenir à la conscience les mécanismes inconscients qui jouent comme autant de blocages.

La cure psychanalytique a pour but, grâce à un travail sur les diverses manifestations de l'inconscient d'un patient éclairé par son histoire personnelle, d'aider celui-ci à vaincre ses troubles du comportement. Cette cure repose largement sur l'usage de la parole, et notamment sur la libre association d'idées. Il s'agit pour le sujet de conquérir un pouvoir sur cette partie de son psychisme qui lui échappe.

Parallèlement à la cure psychanalytique, Freud évoque aussi le mécanisme de sublimation, mécanisme par lequel un individu parvient à exprimer positivement ses pulsions, empêchant ainsi qu'elles soient à l'origine de pathologies . C'est en particulier ce qui se passe dans l'exercice d'activités telles que l'art, la littérature ou bien encore la recherche scientifique.

Les critiques adressées au concept d'inconscient

Le concept d'inconscient n'est pas scientifique.

Tout d'abord, le caractère scientifique de la théorie de Freud a été remis en cause.

Pour Freud, la psychanalyse constitue une science à part entière   : elle est supposée avoir le même degré de scientificité que les autres sciences de la nature. Elle s'appuie cependant sur la biologie, dont Freud, médecin, va jusqu'à écrire qu'elle englobera un jour la psychanalyse. Cette approche n'est pas celle de la très grande majorité des psychanalystes, qui pensent que la psychanalyse, sans être exactement une science, est pourtant autonome. La psychanalyse est une pratique liée à la parole et non, comme la biologie et la médecine, au corps.

Ainsi, les observations et analyses des cas cliniques viennent-elles selon lui prouver son hypothèse de l'existence de l'inconscient. C'est justement ce critère de scientificité de la psychanalyse que le philosophe des sciences Karl Popper remet en question.

En effet, selon lui, une théorie n'est scientifique que s'il est possible d'énoncer les conditions dans lesquelles elle serait fausse : c'est le critère de falsifiabilité . Autrement dit, une théorie n'est scientifique que dans la mesure où l'observation ou l'expérience peuvent théoriquement la réfuter. Or, il est impossible de tester expérimentalement la psychanalyse, où tout semble être interprétation , à commencer par le rêve que Freud considère comme « la voie royale d'accès à l'inconscient ».

Aucun type d'expérience ne permet de penser une réfutation possible de l'interprétation, qui est ainsi « trop vraie pour être scientifique » d'après le critère de Popper.

Quant aux deux théories psychanalytiques, elles relèvent d'une tout autre catégorie. Elles sont purement et simplement impossibles à tester comme à réfuter. Il n'existe aucun comportement humain qui puisse les contredire. […] Certes, les théories psychanalytiques étudient certains faits, mais elles le font à la manière des mythes. Elles contiennent des indications psychologiques fort intéressantes, mais sous une forme qui ne permet pas de les tester.

Karl Popper

Conjectures et réfutations   : la croissance du savoir scientifique , ( Conjectures and refutations ) trad. Michelle-Irène B. de Launay, Marc Buhot de Launay, Paris, éd. Payot, coll. « Bibliothèque scientifique » (2006)

Popper ne rejette donc pas la psychanalyse en tant que telle, puisqu'il reconnaît sa forte valeur explicative des comportements humains. Néanmoins, il refuse qu'on lui octroie le statut de science en raison de son caractère non falsifiable.

Le concept d'inconscient n'est pas moral

La contestation la plus directe des théories de l'inconscient de Freud vient probablement du philosophe Alain.

En effet, Alain adresse deux reproches majeurs à la théorie de l'inconscient, et notamment aux dérives auxquelles donne lieu cette théorie. D'une part, pour lui, il semble absurde d'affirmer l'existence de pensées auxquelles on ne pense pas : toute pensée requiert un sujet qui les pense. De ce point de vue, l'inconscient est une invention, à la manière d'un personnage mythique. D'autre part, Alain souligne que dire du sujet qu'il n'est pas la source de ses pensées, qu'un autre pense en lui (l'inconscient), c'est lui ôter toute responsabilité quant à ses actes . C'est ce qui, pour Alain, est inacceptable.

Il faut éviter ici plusieurs erreurs que fonde le terme d' inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses ; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées en nous sinon par l'unique sujet, Je, cette remarque est d'ordre moral.

Éléments de philosophie , Paris, éd. Gallimard, coll. « Folio essais » (1990)

Accepter l'hypothèse de l'inconscient, compris comme l'existence dans un sujet d'une instance qui lui est étrangère et prend des décisions à sa place, constitue une faute morale. En effet, cela revient à se dégager de la responsabilité de ses actions et de ses pensées.

Jean-Paul Sartre reprendra cette critique morale de l'inconscient tout en la radicalisant. Pour comprendre cette critique, il faut prendre en compte l'idée majeure de Sartre selon laquelle l'homme est condamné à être libre .

Pour Sartre, ce qui définit l'homme, c'est d'abord le fait d'exister. Il n'y a donc pas d'autre nature humaine que le fait d'exister et de pouvoir librement choisir sa vie. L'existence est donc première par rapport à l'essence , c'est-à-dire à la nature de l'homme, qui n'est que le résultat de ce qu'il fait de sa vie. De ce point de vue, la liberté humaine est totale et inaliénable, mais elle comprend des conséquences inévitables, à commencer par la responsabilité .

C'est en raison de cette entière liberté de l'homme que l'hypothèse d'un inconscient psychique ne peut être acceptée par certains philosophes : l'homme ne se définit pas par son essence ni par un inconscient ni par des déterminismes ni par un destin ou une volonté divine, mais uniquement par son existence. L'homme est responsable de chacun de ses actes et de chacune de ses pensées : il ne peut pas invoquer, à titre d'excuse, un inconscient qui déciderait à sa place. Affirmer l'existence de l'inconscient revient à faire preuve de ce que Sartre nomme «   mauvaise foi   », car cela permet de se dédouaner de sa responsabilité morale. L'individu qui invoque l'inconscient tente ainsi de se cacher derrière autre chose, afin de ne pas assumer les conséquences de ses choix.

  Terence
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Hors des sentiers battus

L'inconscient

Introduction :

 

- L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ?


I.


- Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait ?
- Sur quelles raisons pouvons-nous nous appuyer pour admettre l'existence d'un inconscient ?
- La duplicité de la conscience rend-elle inutile l'hypothèse de l'inconscient ?
- La notion d'inconscient psychique est-elle contradictoire ?
- Y a-t-il un sens à parler de désirs inconscients ?
 


- "L'inconscient parle en nous." Que faut-il penser de cette expression ?
- L'inconscient est-il en moi nature ou histoire ?
- L'inconscient est-il psychique ?
- Peut-on refuser l'idée d'un inconscient psychique ?
 

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7. Le retour du refoulé

a.

b.

c.

 

III. Pouvons-nous connaître l'inconscient ?

- Peut-il y avoir une science de l'inconscient ?
- La connaissance des lois de l'inconscient nous console-t-elle du désordre de notre conscience ?
- Les rêves ont-ils un sens ?
- L'existence de l'inconscient est-elle une hypothèse ou une certitude ?
- Peut-on connaître l'inconscient ?
 

IV. Quelles conséquences entraîne la présence de l'inconscient en nous ?
 

1.
 

- Admettre l'existence de l'inconscient est-ce rendre vain tout effort de lucidité à l'égard de soi-même ?
- La connaissance de l'inconscient apporte-t-elle quelque chose d'essentiel à la connaissance de l'homme ?
- Quelle conception de l'homme l'hypothèse de l'inconscient remet-elle en cause ?
- L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ?
 


 

- Suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience ?
- La notion d'inconscient introduit-elle la fatalité dans la vie de l'homme ?
- Le recours à l'inconscient autorise-t-il l'alibi de l'inconscience ?
- L'hypothèse de l'inconscient contredit-elle l'exigence morale ?
- Puis-je invoquer l'inconscient sans ruiner la morale ?
- L'idée de liberté est-elle compatible avec le concept d'inconscient ?
- L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?
- Puis-je invoquer l'inconscient sans ruiner la morale ?
- La libération passe-t-elle par le refus de l'inconscient ?
- Peut-on reprocher à un être humain d'être inconscient ?
- Que reproche-t-on à celui que l'on traite d'inconscient ?


 

- L'hypothèse de l'inconscient exclut-elle toute connaissance de soi ?



 

 


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L’Inconscient en philosophie : Cours, Définitions et Citations

Sigmund Freud

Qu’est-ce que l’inconscient ? (Freud, Lacan, Leibniz)

La pensée classique n’a pas reconnu l’existence de l’inconscient . Descartes, en effet, identifiait conscience et psychisme. Le mérite du philosophe allemand Leibniz une première théorie de l’inconscient grâce aux petites perceptions. A l’époque moderne, Freud va montrer la pleine légitimité de cette notion, désormais définie à partir du refoulement. D’abord considéré comme adjectif, l’inconscient s’entend d’un individu qui ne possède pas de conscience, mais c’est aussi, toutes choses qui échappent à la conscience. Comme nom désormais, il s’entend du caractère de ce qui n’est plus actuellement conscient, ou qui n’est pas susceptible de le devenir. C’est, en effet, l’ensemble des faits psychiques échappant à la conscience .

Dans les « Méditations métaphysiques », Descartes finit par procéder à la réunion de l’esprit et du corps, réunion qui vient expliquer l’interaction de l’un sur l’autre. Il tient pour exemple de cette coexistence les sensations de douleur et de faim, sensations physiques qui viennent troubler le bon fonctionnement de la pensée. Lorsque le corps souffre la pensée est troublée et inversement.

En prolongement de cette réunion de l’âme et du corps, le texte « Une jeune fille louche » fournit une nouvelle approche de la conscience. Par cet exemple, Descartes décrit le phénomène suivant : par la mise en présence d’un sujet dont les caractéristiques ont affecté ma conscience par le passé, l’affection éprouvée dans cette expérience passée peut ressurgir dans le présent face à un nouveau sujet ressemblant. Ce phénomène conduit ainsi à devoir s’interroger sur la relation que la conscience entretient avec la mémoire en même temps que ce type de fonctionnement révèle certaines zones d’ombre au sein même de la conscience.

Problématique : Les questions suivantes s’imposent : la conscience peut-elle tout expliquer du psychisme ? La conscience n’est-elle pas lacunaire ? Si les pensées viennent à moi quand elles le veulent et non quand je le désire (selon Nietzsche), n’existe-t-il pas un phénomène psychique qui échappe à la conscience ?

Cours détaillé sur l’inconscient:

L’inconscient : une simple lacune de la conscience

La question de l’inconscient : la question des perceptions insensibles.

Leibniz : « Nouveaux essais sur l’entendement humain ».

Leibniz tente un compromis entre le rationalisme de Descartes et l’empirisme de Locke. Selon Leibniz, l’expérience ne nous fournit aucune idée mais elle développe nos capacités.

L’expérience chez Leibniz : elle est constituée par l’observation des objets externes (donc l’expérience se fait par les sens) et par l’opération combinée de l’âme (la réflexion). Leibniz est l’un des premiers penseurs à observer le phénomène inconscient et il va définir l’inconscient comme une faille de la conscience, une faiblesse de cette dernière qui ne peut distinguer toutes les perceptions qu’elle reçoit. Toute réalité psychique demeure en nous et reste imprimée dans notre esprit. Mais toutes ces réalités ne sont pas discernées par notre conscience. Ces perceptions imperceptibles, Leibniz les nomment « perceptions inconscientes ».

Il s’agit d’une infinité de petites perceptions qui sont trop petites et trop nombreuses pour parvenir à être distinguées et discernées par l’esprit. En cela, Leibniz s’oppose à Descartes car là où Descartes ne voyait qu’un mécanisme du cerveau, un fonctionnement physique (des plis dans le cerveau) Leibniz voit un phénomène psychique. A l’opposé de ces perceptions inconscientes se trouve l’aperception : perception dont on a conscience.

Les perceptions inconscientes ne peuvent être perçues comme une unité par l’esprit.

 « Toutes les perceptions ont leur effet, mais tous les effets ne sont pas toujours notables » « En un mot, c’est une grande source d’erreur de croire qu’il n’y a aucune perception dans l’âme que celles dont on s’aperçoit » Leibniz)

Dans ce texte, Leibniz utilise l’exemple du bruit de la mer pour illustrer le phénomène des petites perceptions, dites « perceptions insensibles ». Lorsque l’on écoute le bruit de la mer, le son semble unique alors qu’il est un assemblage de tous les sons produits par chacune des milliers de vagues en mouvement et qui constitue le son unique. Or, pour avoir la perception de ce son unique, il faut bien que nous ayons accès à tous les petits sons qui le composent quoique chaque petit son de chaque petite vague soit confondu avec l’assemblage de tous les sons de toutes les vagues. Si la vague était seule mon esprit ne pourrait rien percevoir.

Leibniz prend un autre exemple pour illustrer ce phénomène : celui du bruit d’un moulin proche d’une habitation. L’habitude provoquée par l’entente du son du moulin fait que l’on n’y prête plus attention au point de ne plus l’entendre tant il est incorporé. Ce n’est que lorsque le moulin cesse de fonctionner que l’on se surprend à ne plus l’entendre et donc à faire attention à sa présence. Toutes les perceptions nous atteignent par-delà l’attention que l’on y prête, par-delà la conscience que l’on en a : « On ne serait jamais réveillé par le plus grand bruit du monde, si on n’avait quelque perception de son commencement ». Les petites perceptions tiennent donc une place prépondérante dans notre psychisme.

  • Elles tiennent une place importante dans la sensibilité en ce qui concerne la perception : dans la perception les images sont claires dans leur ensemble mais confuses dans leurs parties.
  • Elles tiennent une place importante quant au temps : chaque petite perception est liée à celle qui la précède (le passé) et également liée à chaque perception qui la suit (perception à venir).
  • Elles tiennent une place importante dans l’identité de l’individu : les perceptions inconscientes marquent l’individu (s’impriment dans son esprit), elles le constituent. L’homme est donc constitué par ces perceptions insensibles qui l’ont marqué par le passé et qui font qu’elles s’intègrent également dans son état présent.

Tout est donc lié dans le sujet pour autant que le sujet parvienne à être conscient de toutes ces liaisons en lui. Nous pensons à quantité de choses en même temps mais notre attention ne porte la plupart du temps que sur nos pensées les plus distinctes. Si nous devions être attentifs à tout, il faudrait prendre en considération tout ce qui se produit lors d’une perception ou d’une pensée. Phénomène impossible. Cette attention limitée ne remet pas en cause le fait que tout demeure en nous, en notre mémoire. Elle signifie seulement que le sujet ne peut se remémorer toutes les perceptions et expériences vécues. Dans l’esprit, rien n’est oublié et pourtant tout ne revient pas nécessairement à la conscience.

Avec Leibniz, l’inconscient prend une place importante dans la constitution du psychisme : il existe des perceptions inconscientes et elles constituent l’identité du sujet au même titre que les perceptions conscientes. Seulement, l’inconscient ne signifie ici que ce qui est « non conscient ». L’inconscient n’est compris que comme la négation de la conscience, comme une faiblesse de celle-ci à parvenir à embrasser la totalité des perceptions infimes et multiples auxquelles elle fait face. Avec Freud et la théorisation de l’inconscient, l’inconscient va devenir une instance psychique à part entière, instance qui donne lieu à une nouvelle topique (une nouvelle topographie). L’inconscient devient un nouveau lieu dans la psychisme, lieu qui se détermine par une activité autonome, dynamique, active. Mais cette nouvelle définition du psychisme n’est pas sans conséquence. La définition traditionnelle de l’homme par la conscience et le libre arbitre est ébranlée dans ses fondements. De plus, la théorisation de l’inconscient est l’ultime blessure narcissique dont l’homme doit faire l’épreuve.

L’inconscient : une force dynamique qui remet en question la définition traditionnelle de l’homme.

L’inconscient : la troisième blessure narcissique imposée à l’homme..

Les trois blessures :

  • Avec Copernic, l’homme subit sa première blessure narcissique : la Terre n’est plus au centre de l’univers, elle n’en est qu’une parcelle insignifiante.
  • Darwin inflige à l’homme sa seconde blessure narcissique. En effet, avec Darwin, l’homme comprend qu’il n’est plus un être singulier dans l’ordre de la création, il n’est qu’une des formes dans la multiplicité animale.
  • Avec Freud, l’homme est confronté à sa troisième blessure narcissique : avec la théorie de l’inconscient, l’homme ne peut plus se définir par la seule conscience. Il y a, en lui, des désirs qui se trament, qui s’agitent et qui parfois le débordent. Il y a en lui des pulsions qui peuvent provoquer la ruine de la conscience : « Le Moi n’est pas maître en sa propre maison ».

L’hypothèse de l’inconscient : l’homme est dépossédé de lui-même.

Si la conscience se définit comme la distance qui permet à l’homme de penser le monde et de se penser lui-même, si cette distance imposait à l’homme la nécessité de répondre de ses actes et de lui-même, l’inconscient vient troubler cette dimension même et donc peut remettre en question le problème du jugement moral et de la responsabilité. Si l’inconscient signifie qu’il y a en l’homme des désirs inavoués, refoulés qui peuvent déborder la conscience, l’homme est comme dépossédé de lui-même, dépossédé de son libre arbitre car ce dernier en parviendrait pas à canaliser ce que l’inconscient peut provoquer. La définition même de l’identité est à interroger à nouveau. Comprendre l’inconscient, c’est ainsi approcher l’homme à partir de ce que le psychisme indique quant à son caractère lacunaire et défaillant face à une instance dynamique et active.

« Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix » (Freud)

Qui est Freud ?

Freud est avant tout un clinicien. Il fut formé à Paris dans le service de Charcot, médecin spécialiste des maladies nerveuses. Le premier constat de Freud est édifiant : certains malades (dont les membres sont paralysés) ont un comportement irrationnel et pourtant ne présentent aucun trouble d’origine biologique, aucune maladie organique. Freud en déduit que la source de ces pathologies est à chercher dans une autre origine que celle organique : si la source n’est pas organique, elle ne peut être que psychique. Il y a psychiquement quelque chose qui se dit au travers de différents symptômes, quelque chose que la conscience ne peut dire et qui se traduit par une somatisation. Il y a psychiquement quelque chose qui veut se dire mais que la conscience ne peut avouer et qui se traduit par le corps. Si dans le psychisme, il y a une instante qui met en péril la conscience, cela signifie que cette instance a une activité qui lui est propre, un dynamisme, un fonctionnement interne étranger et différent de celui qui définit la conscience. L’hypothèse de l’inconscient répond donc d’une nécessité clinique afin d’expliquer des phénomènes psychiques qui échappent à la conscience mais qui pourtant font sens. Exemple : Anna O.

  • L’inconscient chez Freud
  • L’inconscient : une réalité positive et dynamique.

Placer l’inconscient au même rang que la conscience quant à la force de l’activité signifie que toute activité psychique fait sens, elle est toujours porteuse de signification. Les pensées conscientes et les pensées inconscientes font toutes les deux sens. La découverte de l’inconscient s’inscrit donc dans une nouvelle topographie du psychisme : à côté de ce que la conscience dit, il y a parfois quelque chose d’autre qui la déborde : ex : les lapsus, les actes manqués. Derrière le Moi conscient se cache le ça qui se dit. Mais ce qui se dit à côté  joue un jeu incessant entre présentation et dissimulation.

Le psychisme redéfini

Ce que la conscience exige, l’inconscient ne peut s’y résoudre, ce que l’inconscient désire, la conscience ne peut l’accepter.

Le psychisme se compose du ça, de moi et du surmoi.

Freud : « Dans l’inconscient, il n’y a que des contenus plus ou moins fortement investis. Il y règne une plus grande mobilité des intensités d’investissement ».

Le ça : l’inconscient. Il renvoie aux désirs inconscients, aux pulsions sexuelles et d’autoconservation. Dans l’inconscient, il n’y a pas d’interdits, pas de doutes, pas de certitudes, pas de négations, pas de temps (car le temps est sans effet sur les pulsions). Son seul principe est le principe de plaisir.

Le surmoi : c’est l’inconscient lui aussi. Il se forme par l’intériorisation des interdits sociaux et parentaux. C’est lui qui installe la censure, le refoulement des représentations attachées aux pulsions quand elles menacent la construction du sujet.

Le moi : il appartient pour une part à l’inconscient et pour l’autre part au conscient. Il demeure le pole conscient du sujet, de la personnalité. Le moi joue un rôle de médiateur dans le conflit du moi et du surmoi. Il n’est donc pas autonome car il met en place des mécanismes de défense inconscients grâce auxquels il résiste à l’apparition du refoulé. Avec Freud, le moi devient en partie conscient : l’homme ne peut plus être pensé seulement à partir de la conscience et de l’opposition entre la conscience et le corps. La relation entre conscience et inconscient signale deux instances qui s’interpénètrent.

Quelques définitions

  • Pulsions  : poussées énergétiques par lesquelles le corps tend vers un but : désirs.
  • Résistance  : force dynamique empêchant les phénomènes inconscients de devenir conscients.
  • Refoulement  : opération psychique à partir de laquelle un sujet repousse dans l’inconscient certaines représentations susceptibles de procurer du déplaisir. Il tient un rôle majeur dans le psychisme et dans son équilibre.
  • Refoulé  : la production du refoulement.
  • sublimation : concept essentiel chez Freud mais très controversé. Il décrit le processus par lequel des pulsions d’origine sexuelle se dirigent vers des idéaux considérés comme intellectuellement supérieur, idéaux qui ont l’air très étrangers aux pulsions sexuelles mais qui n’en sont que l’expression idéalisée.
  • L’inconscient est régi par le principe de plaisir.
  • La conscience est régie par le principe de réalité
  • Eros : l’amour, la pulsion de vie.
  • Thanatos : la mort, l’instinct de mort.

Dans le psychisme ; il n’y a donc que deux instincts fondamentaux, Eros qui veut conserver et accroitre, Thanatos qui veut détruire.

Mais si l’homme ne se réduit plus à la seule conscience, si l’inconscient place le corps comme central parce que soumis aux pulsions, cette approche n’est pas sans conséquence. Une crainte apparait chez certains penseurs quant aux conséquences de la découverte de l’inconscient. Cette peur : la réduction de l’homme au plus proche de l’animalité et ainsi le penser comme davantage déterminé par le corps que pas la conscience.

L’inconscient : un risque de déresponsabilisation de l’homme.

Alain : « Eléments de philosophie »

Chez Alain:

  • L’âme est un principe spirituel qui maîtrise les passions et le corps.
  • La conscience se définit par la réflexivité, la conscience de soi.
  • La volonté définit un choix réfléchi qui perdure et se distingue de la velléité (l’essai d’un vouloir qui ne se tente qu’une seule fois).

Pour Alain, l’inconscient est un « personnage mythologique », un second moi posé à côté du moi qu’est l’âme. Or cette place donnée à un second moi engendre une inquiétude chez Alain. En effet, la pensée a traditionnellement défini l’homme à partir de la notion d’esprit, d’âme, de conscience. Or, poser l’hypothèse de l’existence de l’inconscient indique une définition nouvelle de l’homme, définition que la philosophie a régulièrement considérée comme moins digne que l’esprit : le corps. Or, penser l’homme relativement au corps signifie observer l’homme à partir de son appartenance à l’ensemble du vivant et du monde de l’animalité.

De plus, dire que le corps tient une place tout aussi importante que celle qu’occupe l’esprit et ceci quant à sa force et son dynamisme, implique une remise en question de la notion de liberté et de responsabilité.

« L’inconscient est donc une manière de donner dignité à son propre corps » (Alain)

C’est donner au corps, au second moi un pouvoir sur le premier moi (l’esprit). Selon Alain, ceci reviendrait à faire preuve d’une faute morale car fondée sur une lecture du corps qui ferait ombre à l’âme.

Sartre : l’inconscient : ce qui procède de la mauvaise foi. L’Etre et le Néant.

Sartre interroge le caractère soi-disant inconscient du phénomène de censure de la psychanalyse et lève la contradiction suivante : pour que la censure soit censure, donc pour que la censure fasse blocage, il faut nécessairement que la censure ait identifié ce face à quoi elle veut s’opposer pour distinguer ce qui sera refoulé de ce qui sera accepté. Donc la censure est consciente car elle identifie et distingue. La censure ne peut donc pas être inconsciente. De plus, la conscience, pour exercer son rôle de censure est nécessairement consciente d’elle-même en tant que pouvoir de censure. Ainsi, une censure qui se dit inconsciente d’elle-même est une censure qui refuse de se regarder en face, une censure de mauvaise foi, une censure qui se ment à elle-même. Selon Sartre, le système freudien est donc remis en question.

La psychanalyse n’a, selon Sartre, œuvré qu’à supprimer la mauvaise foi d’une conscience qui ne veut pas se reconnaitre dans ses propres pensées et en assumer la responsabilité pour la remplacer par l’hypothèse de l’existence d’une instance psychique (l’inconscient) qui n’a aucune réalité.

La découverte de l’inconscient apparait ainsi comme un phénomène majeur dans la définition du psychisme humain. Bien plus qu’une simple découverte, l’inconscient engendre la nécessaire relecture de l’homme et de sa relation avec la conscience, le libre-arbitre, la liberté…La psychanalyse, avec la découverte de l’inconscient a ainsi engendré une nouvelle approche de l’homme à partir de la place du corps. On peut penser à la phrase de Merleau-Ponty : « Avec la psychanalyse, l’esprit passe dans le corps comme inversement le corps passe dans l’esprit ». Mais cette valeur donnée au corps est aussi ce qui ébranle sérieusement de nombreuses certitudes philosophiques admises et qui avec la découverte de l’inconscient vacillent dans leurs fondements. L’homme subissant des pulsions inconscientes qui parfois le troublent peut-il encore être défini par le libre arbitre ? Si l’homme est un être de désirs peut-il en être le maître ?

Définitions de Philosophes de la théorie de l’inconscient :

– « Nous réservons le nom d’inconscient aux faits psychiques refoulés, c’est-à-dire dynamiquement inconscients. »

– « L’inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité. Sa nature intime nous est aussi inconnue que la réalité du monde extérieur, et la conscience nous renseigne sur lui d’une manière aussi incomplète que nos organes des sens sur le monde extérieur. »

– « L’inconscient est cette partie du discours concret en tant que transindividuel, qui fait défaut à la disposition du sujet pour rétablir la continuité de son discours conscient.

– “L’inconscient est le discours de l’Autre.”

– « Dans notre vie commune, nous avons conscience, mais nous n’avons pas conscience d’avoir conscience ; bien des choses, ne fût-ce que les corporelles, sont en nous inconscientes, par exemple les opérations vitales nécessaires à notre conservation, qui sont en nous sans que nous ayons conscience de leur fonctionnement précis, telle que la science est seule en mesure de nous faire connaître. Sur le plan de l’esprit, il est en nous également bien des réalités que nous ignorons. » (Phénoménologie de l’esprit)

« Il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c’est-à-dire des changements dans l’âme même, dont nous ne nous apercevons pas. »

“L’inconscient est une méprise sur le Moi , c’est une idolâtrie du corps” ( Alain et la critique de l’inconscient freudien )

“L’inconscient n’est que la mauvaise foi personnifiée” (article sur Sartre et sa dénonciation de l’inconscient )

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L’inconscient est le réservoir des pulsions et de tout le contenu psychique refoulé, en particulier les désirs de l’enfance. Il est mû par la recherche d’un plaisir au détriment du sens réel. Les pulsions de l’inconscient sont particulièrement mobiles et plastiques et tendent à faire irruption dans la conscience et à s’actualiser en conduites. Le préconscient renferme l’ensemble des données psychiques qui ne sont pas actuellement présentes à la conscience(souvenirs, connaissances,habitudes)mais peuvent en droit le devenir à l’appel de la volonté. Entre l’inconscient et le préconscient se trouve une barrière, la censure, qui ne laisse passer les désirs inconscients dans le préconscient qu’après les avoir transformés ou déguisés. Sinon, elle les refoule. Cette censure s’exerce d’ailleurs également entre le préconscient et le conscient; elle se relâche dans le rêve, d’où l’importance de celui-ci comme instrument d’analyse.

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L’inconscient est un enregistrement d’actions (de situations) que notre cerveau à enregistrer depuis la naissance. Bon ou mauvais et selon la situation de notre vie aujourd’hui (le moment où l’action se passe ) notre corps réagit à la situation comme si nous étions encore dans le passé. Ceci sans volonté réel de notre part. Pourquoi certaines personnes nous tombe sur les nerfs sans les connaître ou a-t-on une réaction violente en présence d’un autre ! Pensé au stress poste traumatique, je le vie, je peux en parler en connaissance de cause.

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L’inconscient

L’inconscient désigne négativement ce qui s’oppose à la conscience, ce qui en est dépourvu (comme l’état de sommeil) et positivement l’appareil psychique que décrit la psychanalyse, et qui serait la cause de la plupart de nos comportements. Serait alors remise en question toute la tradition du « je » transparent à lui-même, conscient, maître de ses actes. L’inconscient pose deux problèmes : celui de sa connaissance possible (connaître l’inconscient, n’est-ce pas le déformer pour le rendre conscient ?) et celui de son pouvoir (si l’inconscient détermine mes actes, la liberté n’est-elle pas une fiction ?). Les adversaires de la psychanalyse la critiquent comme pseudoscience et comme fatalisme. La découverte de l’inconscient a néanmoins permis de réhabiliter le corps et le désir dans l’exercice de l’intelligence, et fourni une clé d’interprétation nouvelle des phénomènes culturels comme l’art ou la religion.

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Dans sa Psychanalyse des contes de fées, Bettelheim montre que la lecture des contes de fées aide l’enfant à surmonter ses angoisses inconscientes. Lisons Blanche-Neige à une petite fille. Celle-ci, sans le savoir, y entendra de quoi résoudre son conflit œdipien : le conte lui enseignera que la jalousie qu’elle éprouve pour sa mère (ici projetée sur la Reine) est dangereuse, que son père (incarné par le chasseur qui abandonne Blanche-Neige dans la forêt) n’est pas forcément un protecteur et que le désir sexuel (symbolisé par la pomme empoisonnée) doit attendre…

Trois auteurs majeurs

Pour Leibniz, la conscience procède par intégration de données inconscientes car « les choses les plus remarquables sont composées de parties qui ne le sont pas » . Il faut donc distinguer activité psychique et pensée consciente : il y a en moi des « petites perceptions » imperceptibles qui assurent la transition entre le non-conscient et le conscient. Je demeure donc le même en dépit des moments où je ne pense pas. Ainsi se trouve résolu le problème de la permanence de l’identité

Schopenhauer

L’auteur du Monde comme volonté et comme représentation estime que l’homme ignore ce qui le pousse à agir : son caractère. Celui-ci est le moyen par lequel la nature s’incarne en nous et ruine notre liberté. Le caractère est en effet méconnu et toujours invariable : vouloir le changer est aussi « chimérique que d’amener un chêne à produire des abricots » . Mais que veut la nature en nous ? Sa propre reproduction. Schopenhauer appelle « vouloir vivre » ce mécanisme aveugle qui se sert de nos sentiments amoureux, et de notre désir sexuel, pour perpétuer l’espèce. Seule l’abstinence nous permettrait d’échapper à ce processus inconscient.

Freud 

Inventeur de la psychanalyse, Freud soutient le paradoxe qu’on peut saisir comment fonctionne l’inconscient. Sa méthode procède par l’analyse des rêves – « la voie royale dans l’exploration de l’inconscient » . S’y révèle ce que le patient a refoulé. Freud en déduit que l’appareil psychique comporte trois pôles : le ça (origine des pulsions), le surmoi (cause du refoulement) et le moi (gestionnaire des conflits inconscients). Mais il ne se veut pas fataliste : « là où le ça était, le moi doit advenir ».

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L'inconscient est un vaste sujet qui peut proposer de nombreux sujets d'examen. Mais lesquels ?

Par Olivier

Rédigé le 12 July 2010

2 minutes de lecture

dissertation philo l'inconscient

  • 01. Dissertation

Chrys

Dissertation

Suis-je l'esclave de mon inconscient ?

L'inconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ?

L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?

Quelle conception de l'homme l'hypothèse de l'inconscient remet-elle en cause ?

Sur quelles raisons pouvons-nous nous appuyer pour admettre l'existence d'un inconscient ?

L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ?

Peut-il y avoir une science de l'inconscient ?

Peut-on connaître l'inconscient ?

L'inconscient comme hypothèse nécessaire et légitime ?

Pourquoi l'hypothèse de l'inconscient freudien est-elle problématique ?

Les lacunes de la conscience justifient-elles l'existence de l'inconscient ? (Problématique et textes)

Le rôle de l'inconscient dans la vie psychique ?

L'inconscient comme système ?

Que puis-je connaître de l'inconscient ?

Expliquez de façon précise les arguments qui ont été apportés pour prouver l'existence d'un inconscient psychique et dites ce que vous en pensez.

Faut-il admettre l'existence de phénomènes psychologiques inconscients ?

L'inconscient est-il psychique ?

L'inconscient est-il nature plutôt qu'histoire ?

L'inconscient est-il une fatalité ?

L'inconscient permet-il, autant que la conscience, de définir l'homme ?

La connaissance de l'inconscient est-elle nécessaire à la connaissance de l'homme ?

L'inconscient est-il un animal redoutable ?

L'idée d'inconscient est-elle compatible avec le concept d'inconscient ?

Peut-il exister une pensée inconsciente ?

L'inconscient détermine-t-il tous nos actes ?

Sommes-nous gouvernés par notre inconscient ?

Existe-t-il un inconscient collectif ?

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Le courage est-il de l'inconscience ?

L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté

Que reproche-t-on à celui que l'on traite d'inconscient ?

Sur quelles raisons pouvons-nous nous appuyer pour admettre l'existence de l'inconscient?

Peut-il y avoir une science de l'inconscient?

L'inconscient est-il une véritable connaissance scientifique ou n'est-ce qu'une hypothèse

L'inconscient existe-t-il ?

L'hypothèse de l'inconscient est-elle immorale ?

L'hypothèse de l'inconscient contredit-elle l'exigence morale?

L'inconscient est-il en nous nature ou histoire?

En quel sens peut-on reprocher à quelqu'un d'être inconscient ?

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26 January 2023 ∙ 8 minutes de lecture

dissertation philo l'inconscient

Les citations importantes pour le bac de philosophie

Quelles sont les citations incontournables pour l'épreuve de Philosophie ? Nous avons regroupé pour vous dans cet articles toutes les citations qui pourront vous être utiles lors de vos dissertations en philosophie. Ces dernières sont classées par sujet pour vous aider à les retrouver facilement. En avant les révisions ! La conscience "Connais-toi toi même"[…]

26 January 2023 ∙ 14 minutes de lecture

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Bonsoir besoin d’aide pour résoudre mon sujet de philosophie <>

Sujet : la théorie de l’inconscient est – elle une illusion ? pardonne aider moi

Chloé Galouchko

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Salut comment allez vous puis je avoir des des problématiques sur se sujets

Clément

Bonjour David,

Si vous cherchez des exemples de problématiques sur ces sujets vous pouvez consulter des manuels de philosophie ou télécharger sur internet des annales d’épreuves traitant de l’inconscience.

Bonne journée

Bonjour, nous serions ravis de vous aider !  Avez-vous essayé de contacter l’un de nos professeurs pour recevoir une aide personnalisée ? Rendez-vous sur la plateforme de Superprof, sélectionnez la rubrique “Découvrir nos Superprofs” en indiquant la matière désirée. Vous trouverez de nombreux professeurs près de chez vous. Excellente journée ! 🙂

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  1. L'inconscient

    Philosophie: Philo: Dissertations; Commentaires; L'inconscient - dissertations de philosophie. L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'Homme ? Admettre l'hypothèse d'un inconscient psychique est-ce dénier à l'homme toute responsabilité ?

  2. Corrigés du bac philo

    L'inconscient échappe par définition à la conscience. Mais n'y a-t-il pas malgré tout des moyens, directs et indirects, d'accéder à une forme de connaissance…

  3. Dissertation sur l'inconscient corrigée pour le bac de philosophie

    12 réflexions au sujet de « Dissertation sur l'inconscient corrigée pour le bac de philosophie » TCHOMAKOU INNOCENT dit : 16 octobre 2022 à 13 h 16 min. Je suis très contente d'être avec vous. Je veux les sujets probables bac 2023. Répondre. Uche dit : 12 novembre 2022 à 8 h 42 min.

  4. Dissertations sur L'inconscient

    La question de l'inconscient et de son impact sur la liberté est un sujet complexe et débattu en philosophie. Cette dissertation explorera si l'idée d'un inconscient, popularisée par Freud, remet en cause notre conception traditionnelle de la liberté individuelle et de l'autonomie. Lire la suite. Dissertations.

  5. La conscience et l inconscient : corrigés de dissertations

    La conscience et l inconscient : plans de dissertations et corrigés de commentaires de textes philosophiques. Les sujets classiques expliqués voir les sujets. les grands auteurs ... le professeur sur le plan proposé Prestation personnalisée réalisée par un professeur agrégé de philo. Exemple de ...

  6. "L'inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance

    L'inconscient échappe par définition à la conscience. Mais n'y a-t-il pas malgré tout des moyens, directs et indirects, d'accéder à une forme de…. Sigmund Freud. Le conquistador de l ...

  7. Corrigé de philosophie

    On ne peut pas dire que l'inconscient parle en nous, ce n'est pas possible, et c'est insensé. -D'ailleurs, si on dit qu'il parle, c'est parce que nous parlons. C'est pour un être qui parle, qui interprète ce qu'il voit, que les choses "parlent". Cf. une balance : c'est pour un être qui parle que la balance est le signe (symbole) de la justice.

  8. Peut-on connaître l'inconscient

    Nous connaissons sa structure grâce à Freud, les éléments qui le composent et ses manifestations qui nous aident à mieux le comprendre. On peut donc connaître l'inconscient même si certains éléments nous échappent. Corrigé de la dissertation de philosophie, disponible gratuitement, et rédigé par l'élève marion51204.

  9. L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'Homme

    Corrigé de la dissertation de philosophie, disponible sur le site homepages.vub.ac.be, et rédigé par l'élève Maxime C., TS. ... Commentaires; Philosophie: Philo: Dissertations; Commentaires; L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'Homme ? Dernière mise à jour : 07/06/2021 • Proposé par: Maxime C., TS ...

  10. L'inconscient (fiche de révisions)

    Pauline, professeure de philosophie, te dit tout ce qu'il y a à savoir sur la notion de l'inconscient pour le bac de philo, grâce à une fiche de révisions hy...

  11. L'inconscient

    Exemples de sujets de dissertation sur l'inconscient Le thème de l'inconscient revient régulièrement lors des épreuves de philosophie. Parmi les questions philosophiques qui pourraient vous ...

  12. L'Inconscient

    L'inconscient - Notion au programme du bac de philosophie 2024. Watch on. L'Inconscient est l'une des 17 notions abordées au Bac de Philosophie. Pour réussir ton commentaire ou ta dissertation, il est primordial de maîtriser cette notion. Comme Freud le pensait, le rêve est considéré comme la voie royale pour accéder à l'inconscient.

  13. PDF 21-PHGEME1- Sujet 2 sur l'inconscient

    L'inconscient. L'inconscient est une partie du psychisme humain qui échappe à la conscience de l'homme ; autrement dit, c'est une seconde instance qui émet des pensées inconscientes, autre que la conscience (première instance) qui émet des pensées conscientes. D'une manière générale, est inconscient ce qui échappe à la conscience.

  14. Notion l'Inconscient : un cours pour vos révisions

    On voit donc que l'inconscient, pris en ce sens-là, (c'est-à-dire lorsqu'il désigne l'ensemble des idées qui ne sont pas actuellement à la conscience, ou des perceptions infinitésimales), ne remet pas en cause fondamentalement notre liberté. Conclusion. On voit donc que l'inconscient ne remet pas forcément en cause notre liberté.

  15. L'inconscient fait-il obstacle à la connaissance de soi

    L'inconscient permet donc d'aboutir à une connaissance de soi centrée sur une compréhension des schémas de pensée propres à chaque individu. Nous accédons ainsi à une connaissance qui est scientifique parce qu'à prétention universelle. Ainsi l'inconscient fait obstacle à la connaissance de soi, mais c'est un obstacle qui ...

  16. L'inconscient

    La structure de l'appareil psychique. L'inconscient freudien comprend d'abord tout ce à quoi le sujet ne pense pas. Par exemple, le sujet a sans cesse des automatismes, dans les gestes, les pensées et les paroles. Qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose.

  17. Philo52

    Dissertation Explication de texte; Classes préparatoires EC2 - La violence ECG1 et ECT1 ENS - L'expérience; Espace enseignants: Sujets de dissertation et textes Séries générales Séries technologiques Sur la philosophie ... L'inconscient ruine-t-il la responsabilité morale ? Inconscient et liberté

  18. L'Inconscient en philosophie : Cours, Définitions et Citations

    Cours détaillé sur l'inconscient: L'inconscient : une simple lacune de la conscience La question de l'inconscient : la question des perceptions insensibles. Leibniz : « Nouveaux essais sur l'entendement humain ». Leibniz tente un compromis entre le rationalisme de Descartes et l'empirisme de Locke.

  19. L'inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance

    publié le 16 novembre 2022 1 min. L'inconscient échappe par définition à la conscience. Mais n'y a-t-il pas malgré tout des moyens, directs et indirects, d'accéder à une forme de ...

  20. L'inconscient

    L'inconscient désigne négativement ce qui s'oppose à la conscience, ce qui en est dépourvu ... Bac philo. 5 min. Corrigés du bac philo - filière générale : "L'inconscient ...

  21. L'inconscient

    Retrouvez-moi en live sur Twitch : https://www.twitch.tv/coursitout ! Dans cette vidéo nous allons nous intéresser à l'inconscient en philosophie en étudiant...

  22. Sujets de Dissertation sur la Notion de l'Inconscience

    Rédigé le 12 July 2010. 2 minutes de lecture. Ressources Philosophie Terminale s Sujets de Dissertation sur la Notion de l'Inconscience. Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles. 5 (213 avis)

  23. Conscience et inconscient

    Sujet : La conscience et l'inconscient - Philo - terminaleDans la vie de tous les jours il ne se passe pas un moment sans que nous changions, ne serait-ce qu...