Corrigé de Dissertation : ‘L’Enfer, C’est Les Autres’ Expliqué et Analysé

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===INTRO:=== Dans le monde de la philosophie, peu de phrases ont eu un impact aussi profond que "L’enfer, c’est les autres". Cette déclaration, tirée de la pièce "Huis Clos" de Jean-Paul Sartre, a suscité un grand nombre de discussions et d’interprétations depuis sa publication en 1944. Dans cet article, nous allons analyser en détail cette assertion et vous aider à comprendre le corrigé de dissertation sur ce sujet complexe.

Analyse Approfondie de ‘L’Enfer, c’est les Autres’

"L’enfer, c’est les autres" est une phrase qui fait référence à la manière dont nous sommes perçus et jugés par les autres. Selon Sartre, notre conscience de nous-mêmes est intrinsèquement liée à la manière dont nous sommes vus par les autres. Ainsi, l’enfer représente la perception négative ou déformée que les autres peuvent avoir de nous, qui peut parfois être plus dure et impitoyable que notre propre jugement.

Dans "Huis Clos", cette phrase est prononcée par le personnage de Garcin, qui est forcé de passer l’éternité dans une petite pièce avec deux femmes, Inès et Estelle. Ces trois personnages sont condamnés à se juger et à se punir mutuellement pour leurs péchés passés, formant un cercle vicieux de culpabilité et de récrimination. Ainsi, l’enfer n’est pas un lieu de feu et de soufre, mais un état d’existence où nous sommes constamment jugés et critiqués par les autres.

De plus, cette phrase reflète la philosophie existentialiste de Sartre, qui soutient que nous sommes seuls responsables de nos actions et de leur signification. En d’autres termes, notre identité est façonnée non pas par une entité supérieure ou par un destin prédéterminé, mais par nos propres actions et la manière dont elles sont perçues par les autres. Ainsi, "l’enfer, c’est les autres" souligne l’importance de la responsabilité individuelle dans la détermination de notre identité et de notre valeur.

Comprendre et Interpréter le Corrigé de Dissertation

Le corrigé de dissertation sur "L’enfer, c’est les autres" nécessite une compréhension approfondie de la philosophie existentialiste de Sartre. Il faut expliquer comment cette phrase illustre la notion sartrienne de la "mauvaise foi", c’est-à-dire la tendance à fuir la responsabilité de nos actions en les attribuant aux autres ou aux circonstances. Dans cette perspective, l’enfer n’est pas seulement la perception négative que les autres ont de nous, mais aussi l’évasion de notre propre responsabilité en blâmant les autres pour nos problèmes.

Un bon corrigé de dissertation devrait également analyser cette phrase dans le contexte de la pièce "Huis Clos". Il

Enfin, le corrigé de dissertation devrait discuter de la pertinence de cette phrase dans la société contemporaine. Bien que "Huis Clos" ait été écrit il y a plus de 70 ans, l’idée que l’enfer peut être les autres est toujours pertinente aujourd’hui. À l’ère des médias sociaux, où nous sommes constamment exposés au jugement et à la critique des autres, cette phrase peut servir de rappel de l’importance de prendre la responsabilité de nos actions et de ne pas laisser les opinions des autres déterminer notre valeur.

===OUTRO:=== En conclusion, "L’Enfer, c’est les autres" est une phrase complexe et profonde qui résume la philosophie existentialiste de Jean-Paul Sartre. Cette phrase suggère que notre identité et notre valeur sont déterminées non pas par une entité supérieure ou un destin prédéterminé, mais par nos actions et la manière dont elles sont perçues par les autres. En comprenant et en analysant cette phrase en détail, nous pouvons mieux comprendre notre propre identité et notre place dans le monde.

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L'enfer C'est Les Autres

Par loulou2803   •  2 Janvier 2014  •  1 329 Mots (6 Pages)  •  15 662 Vues

"L'enfer c'est les autres" est la conclusion de la pièce de théâtre Huis clos de Jean Paul Sartre. Cette pièce a été présentée pour la première fois en 1944. J.P Sartre était un romancier, un dramaturge, un journaliste français engagé mais surtout l'un des plus grands philosophes du XXème siècle. Aujourd'hui, cette phrase est entrée dans la culture populaire française.

L'enfer est le lieu de supplice des damnés après la mort mais l'enfer peut être aussi une situation extrêmement pénible. Dans la phrase "l'enfer c'est les autres", J.P Sartre joue justement sur le double sens de ce mot. Cela a d'ailleurs crée la confusion générale lors des premières représentations car les spectateurs de la pièce pensaient que J.P Sartre laissait à entendre que les rapports avec les autres étaient toujours infernaux. Or Sartre souhaitait faire passer un tout autre message : lorsque les autres deviennent une source de contrariété, ils représentent alors un enfer pour nous.

Après avoir soutenu le bien fondé de cette affirmation, nous examinerons pourquoi le théâtre permet tout particulièrement la représentation de cet enfer dans les ouvrages donnés.

Dans ces quatre pièces, les auteurs mettent en scène des situations conflictuelles dans lesquelles, on peut établir un parallèle entre les autres et l'enfer.

Tout d'abord, les relations amoureuses peuvent être compliquées.

Un amour non réciproque crée un enfer pour celui qui aime mais aussi pour l'être aimé : les rapports entre eux deviennent alors compliqués. Etre face à l'autre devient alors un enfer. L'un essaye de se rapprocher de l'autre, de le conquérir tandis que l'autre, au contraire, tente de le fuir. La situation entre eux devient alors pénible, d'où l'enfer qu'ils vivent. La pièce de théâtre Andromaque de Jean Racine illustre parfaitement cet enfer : Oreste aime Hermione mais cette dernière est amoureuse de Pyrrhus qui est épris d'Andromaque qui, elle, souhaite rester fidèle à son défunt mari. Lorsque Andromaque finit par accepter à contre coeur la demande en mariage de Pyrrhus, cela provoque la colère d'Hermione. Celle-ci ordonne à Oreste de tuer Pyrrhus. Oreste exécute ces ordres mais quand Hermione apprend le décès de Pyrrhus, elle se suicide par amour pour lui. Oreste, qui souhaite rester avec Hermione pour l'éternité, se suicide aussi. Cette chaîne amoureuse où il n'y a aucune réciprocité crée le malheur de chacun d'entre eux : si l'un cède à son prétendant, au bonheur de ce dernier, cela causera la souffrance des autres. Le bonheur de l'un s'arrête là où celui de l'autre commence : l'autre crée le malheur de l'un quand il est heureux. L'autre devient avec l'enfer.

Les relations amoureuses sont gérées différemment selon les amants. Certaines liaisons sont nuisibles aux personnes concernées. Dans L'épreuve de Marivaux, Lucidor et Angélique se détruisent dans un amour pervers. Lucidor veut s'assurer qu'Angélique l'aime pour lui-même et non pour son argent en lui proposant comme mari, son valet Frotin déguisé en un riche personnage, tandis que, afin de le rendre jaloux et de vérifier qu'il l'aime, Angélique lui fait croire qu'elle en aime un autre. Cela engendre automatiquement le malheur de celui qu'ils aiment, le leur voire même celui des personnes qu'ils utilisent pour les pièges qu'ils posent à l'autre.

Ensuite, les autres sont la société. A partir du moment où l'on vit en société, des codes sont à respecter, des marques de politesse à présenter. Cela modifie alors le rapport à l'autre. Ce que revendique Alceste dans l'Acte I scène première de la pièce de théâtre Le Misanthrope de Molière c'est que lorsqu'on adapte sa manière d'être à ces règles, les relations entretenues avec l'autre deviennent alors faussées, viciées. Il souhaiterait "qu'en toute rencontre le fond de notre coeur dans nos discours se montre, que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments ne se masquent jamais sous de vains compliments" (v.70 à 72). C'est à dire que malgré les usages dans la société, on devrait toujours dire ce que l'on

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« L’enfer c’est les autres », Sartre : explications et signification

  • Philosophie
  • 1 « L’enfer c’est les autres », Sartre

Dans ce chapitre

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« L’enfer c’est les autres », Sartre

Ce cours est issu du chapitre Citations qui traite de citations philosophiques connues. Celles-ci peuvent être données en exercice ou réutilisées dans les dissertations . Il est donc important de les connaître, de les situer et de savoir les interpréter. Ici, on aborde le point de vue de Jean-Paul Sartre concernant les autres .

« l’enfer c’est les autres », sartre : ce que tu vas réviser.

  • La mésinterprétation commune de « L’enfer c’est les autres »
  • L’analyse du regard
  • Conséquences de cette analyse de regard

I. La mésinterprétation commune de « L’enfer c’est les autres »

Qui a dit « l’enfer c’est les autres » ?

« L’enfer c’est les autres » est une citation de Jean-Paul Sartre dans sa pièce de théâtre Huis Clos . Celle-ci a été publiée et représentée pour la première fois en 1944 , à Paris.

Pourquoi Sartre a dit « l’enfer c’est les autres » ? Que signifie « l’enfer c’est les autres » ?

Pour commencer, il est intéressant de constater que Sartre disait toujours que cette citation avait été mal comprise . On a cru que Sartre voulait dire que les relations avec autrui étaient toujours infernales. Mais ce n’est pas du tout ce qu’a voulu dire Sartre, il faut revenir à son interprétation. Lui-même précise que si mes relations avec autrui sont viciées, alors l’autre ne peut être que l’enfer. Ceci pour une raison très profonde qui est qu’au fond, ce qui est le plus important pour nous-même et la connaissance que l’on a de nous-même, ce sont les autres. Autrement dit, c’est grâce aux autres que je peux avoir une connaissance, une conscience de qui je suis . Il y a donc un lien très étroit entre la conscience de soi et la présence d’autrui selon Sartre.

II. L’analyse du regard

Pour l’expliquer, il faut se référer à une analyse très célèbre que fait Jean-Paul Sartre dans l’essai philosophie L’être et le néant : l ’analyse du regard . Que se passe-t-il quand je croise le regard de quelqu’un ? C’est à partir de la description de ce qui se passe à ce moment que Sartre vient à en formuler cette thèse de l’importance d’autrui.

A. La découverte de l’autre en tant que sujet

Il se passe en réalité deux choses quand je croise le regard de quelqu’un. On pourrait être tenté de croire que ce que je remarque, ce sont ses yeux, de telle sorte que je pourrais être en mesure ensuite d’en définir la couleur, la forme, etc. Mais ce n’est pas ce qui se passe. Sartre dit que quand je croise le regard de quelqu’un, je ne vois même pas ses yeux, puisque ce que je vois, c’est immédiatement un esprit . Je suis immédiatement mis en présence d’une conscience.

On connaît l’expression commune selon laquelle « les yeux sont le miroir de l’âme » . Cela signifie que les yeux, à cause de leur expressivité , nous renvoient directement à autre chose, font signe vers autre chose, l’âme, l’esprit de la personne, et ils rendent visibles l’invisible : l’âme .

C’est cette idée que défend Sartre : quand je croise le regard de quelqu’un, je suis mis directement en rapport avec son intériorité , son esprit. Quand je croise quelqu’un, je découvre l’autre non pas en tant que chose mais en tant que sujet , en tant qu’individu semblable à moi-même. Autrui , c’est cet autre qui est moi mais que je ne suis pas en même temps . C’est la première chose qui se passe quand je croise le regard de quelqu’un : je découvre l’autre en tant que sujet.

B. Être vu comme objet

Deuxième chose, quand je découvre l’autre en tant que sujet, en même temps je vois que je suis vu , personnellement. Ce que je vois dans le regard de l’autre, c’est que je suis vu comme jamais je ne peux me voir, c’est-à-dire de l’extérieur , c’est-à-dire comme objet . Or, le fait que je sois vu en tant qu’objet est ce qui va m’inciter à porter un regard sur moi-même . Si l’autre n’est pas là, alors je ne peux pas me voir. Mais si l’autre est là, alors je peux me voir à travers ses yeux. L’exemple célèbre de Sartre qui montre cela est celui de la honte . Imaginons, dit Sartre, que je sois en train de regarder par le trou d’une serrure des personnes qui discutent à voix basse. Si je suis seul et que je fais cela, alors je suis tout entier à ce que je fais, je suis absorbé par ce que je vois et je ne me vois pas en train de regarder. Imaginons ensuite que soudain, des personnes arrivent et me voient en train de faire cela : soudainement, j’ai honte. Du fait du regard de l’autre sur moi, je me vois en train de faire ce que je fais, et je me vois comme quelqu’un d’honteux.

C’est bien qu’il y a un lien très fort entre la présence d’autrui et la capacité que j’ai à porter un regard sur moi-même . Si je suis seul, je ne peux pas me voir : c’est ce que signifie l’expression « si tu te voyais », c’est impossible de se voir. Mais si l’autre est là, je me vois à travers ses yeux. On voit donc que pour Sartre, il y a bien un lien très fort entre la conscience et autrui. Au fond, ce que veut dire Sartre, c’est que dès lors que je porte un jugement sur qui je suis, je fais nécessairement intervenir le jugement que les autres ont de moi . Je ne peux pas en faire abstraction. Sartre va jusqu’à dire qu’ autrui constitue un médiateur indispensable entre moi et moi-même .

 III. Conséquences de cette analyse du regard

De là, trois conséquences :

– Première conséquence, si je suis seul sur une île déserte, je n’ai aucune propriété : je ne suis ni généreux, ni égoïste, ni lâche, ni courageux, etc.

– Deuxième conséquence, on voit que Sartre se situe contre l’opinion commune puisqu’on entend souvent dire qu’ il ne faut pas se soucier du regard d’autrui . Or, cela est vain selon Sartre, puisque ce n’est que par le regard d’autrui que je peux me voir et être quelque chose. L’idée selon laquelle le regard d’autrui doit nous laisser indifférent n’est pas envisageable dans l’optique sartrienne.

– Troisième conséquence, « l’enfer c’est les autres » seulement si mes relations avec autrui sont problématiques . J’ai toujours besoin d’autrui pour me définir. Cela veut dire qu’il ne faut pas fuir autrui, mais qu’il faut fuir certaines relations que me pétrifient dans une identité que je n’aime pas et qui me nuit.

Pour aller plus loin dans les citations

Après avoir étudié ce cours, nous te conseillons de poursuivre avec ces autres notions :

  • « L’homme est un roseau pensant », Pascal
  • « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison », Freud
  • « Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait », Stuart Mill

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Sartre : « l’enfer, c’est les Autres »

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L’aphorisme « l’enfer, c’est les Autres » se trouve dans une réplique de la fin de Huis clos (1944), pièce de Jean-Paul Sartre (1905 – 1980).

L’Enfer, c’est les autres : texte

Garcin : Il ne fera donc jamais nuit ? Inès : Jamais Garcin : Tu me verras toujours ? Inès : Toujours. (Garcin abandonne Estelle et fait quelques pas dans la pièce. Il s’approche du bronze.) Garcin : Le bronze… (Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards, qui me mangent…(Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.) Alors, c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru… Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril…Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l’enfer, c’est les Autres. Estelle : Mon amour ! Garcin, la repoussant. : Laisse-moi. Elle est entre nous. Je ne peux pas t’aimer quand elle me voit. Estelle : Ha ! Eh bien, elle ne nous verra plus. (Elle prend le coupe-papier sur la table, se précipite sur Inès et lui porte plusieurs coups.) Inès, se débattant et riant. : Qu’est-ce que tu fais, qu’est-ce que tu fais, tu es folle ? Tu sais bien que je suis morte. Estelle : Morte ? (Elle laisse tomber le couteau. Un temps. Inès ramasse le couteau et s’en frappe avec rage.) Inès : Morte ! Morte ! Morte ! Ni le couteau, ni le poison, ni la corde. C’est déjà fait , comprends-tu ? Et nous sommes ensemble pour toujours. (Elle rit.) Estelle, éclatant de rire. : Pour toujours, mon Dieu que c’est drôle ! Pour toujours ! Garcin, rit en les regardant toutes deux. : Pour toujours ! (Ils tombent assis, chacun sur son canapé. Un long silence. Ils cessent de rire et se regardent. Garcin se lève.) Garcin : Eh bien, continuons. Scène 5, tiré de l’édition Folio

« Autres » commence par une majuscule dans le texte de l’édition Folio.

L’enfer, c’est les Autres : explication

Cette réplique est devenue un proverbe qui signifie, communément, que la vie en société, celle qui nous oblige à supporter autrui, est infernale. Les rapports avec les autres seraient par nature éprouvants, violents, voire insupportables. Cependant, Sartre a donné une explication rétrospective à cette réplique qui vient contredire l’opinion générale sur sa signification :

L’enfer c’est les Autres a toujours été mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c’était toujours des rapports infernaux. Or, c’est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l’autre ne peut être que l’enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont au fond ce qu’il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes […] Quoi que je dise sur moi, toujours, le jugement d’autrui entre dedans. Quoi que je sente en moi, le jugement d’autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui. Et alors, en effet, je suis en enfer.  Un Théâtre de situations, 1973

Selon Sartre, si j’ai conscience de mon existence, l’Autre entre néanmoins inévitablement dans le processus de connaissance de moi . L’Autre est toujours présent quand je me pense. Il dispose par conséquent d’un pouvoir sur moi. Je suis en enfer lorsque, en paraphrasant Sartre, « mes rapports avec autrui sont tordus, viciés », ce qui entraîne une dépendance totale.

La configuration de Huis clos donne une illustration de ce que peuvent être ces rapports « tordus, viciés » . Les trois personnages, Garcin, Inès et Estelle, sont dans une chambre sans miroir qui symbolise l’enfer. Ils comprennent vite qu’aucun « bourreau » ne viendra faire les comptes de leur vie à leur place. Le véritable bourreau, c’est l’Autre :

  • « Inès : Eh bien, ils ont réalisé une économie de personnel. Voilà tout. Ce sont les clients qui font le service eux-mêmes, comme dans les restaurants coopératifs. Estelle : Qu’est-ce que vous voulez dire ? Inès : Le bourreau, c’est chacun de nous pour les deux autres.  »

Garcin refuse ce rôle, tente de s’isoler (« nous fermerons les yeux et chacun tâchera d’oublier la présence des autres »), mais les deux autres le contraignent à en sortir. D’abord par le pseudo-jeu-de-séduction qui s’installe entre eux : Estelle a besoin des autres pour exister (« quand je ne me vois pas, j’ai beau me tâter, je me demande si j’existe pour de vrai »), ce qui donne à Inès le pouvoir de la manipuler (« ou si je fermais les yeux, si je refusais de te regarder, que ferais-tu de toute cette beauté ? ») ; mais Estelle veut le regard de Garcin (« Je voudrais qu’il me regarde aussi »). Ensuite, par le refus catégorique d’Inès du silence de Garcin (« votre silence me crie dans les oreilles […] Vous avez beau vous rencogner sur votre canapé, vous êtes partout, les sons m’arrivent souillés parce que vous les avez entendus au passage. Vous m’avez volé jusqu’à mon visage, vous le connaissez et je ne le connais pas. »). Inès veut « choisir son enfer » : elle refuse le silence de l’autre pour « lutter à visage découvert ».

Puisque l’isolement est impossible, le dialogue et sa conséquence s’imposent : la définition de soi-même par le regard de l’Autre. C’est la véritable torture du bourreau. Les personnages vont se sonder et se creuser les uns les autres jusqu’à être « nus comme des vers » (Garcin). Une question s’impose alors : pourquoi ont-ils mérité d’être en enfer ? (« Tant que chacun de nous n’aura pas avoué pourquoi ils l’ont condamné, nous ne saurons rien »).

Mais les personnages refusent les aveux. Ils mentent aux autres et se mentent à eux-mêmes . Inès se dit « méchante », et au nom de cette méchanceté prétendue derrière laquelle elle se retranche, elle torture ses compagnons en refusant leurs faux semblants.

Elle pousse Garcin à s’avouer qu’il n’a pas fui la guerre par idéalisme pacifiste, mais par simple lâcheté (« Est-ce que ce sont les vraies raisons ? Tu raisonnais, tu ne voulais pas t’engager à la légère. Mais la peur, la haine et toutes les saletés qu’on cache, ce sont aussi des raisons […] »). Il n’est pas le héros pacifiste selon les histoires qu’il se racontait à lui-même, mais il est ce que voit Inès, c’est-à-dire un fuyard. Il découvre qu’il n’est pas ce qu’il veut être, mais il est ce que les autres reconnaissent en lui. Inès le met en position de faiblesse (« tu es un lâche, Garcin, un lâche parce que je le veux. […] Ha ! lâche, lâche ! Va ! Va te faire consoler par les femmes. ») et Garcin s’assujettit à son regard (« Mais toi, qui me hais, si tu me crois, tu me sauves »). Estelle, infanticide qui ne veut pas entendre qu’elle est une assassin, s’oublie elle-même en se transformant en simple objet désir, dépendante du regard de ses deux compagnons dont elle est la proie.

On retrouve un processus similaire dans Hamlet (1603) de William Shakespeare (1564 – 1616). Hamlet, dont le père, roi du Danemark, a été assassiné, accable sa mère de s’être remariée seulement deux mois après avec le frère (et assassin, mais seul Hamlet le sait) de son ancien mari, Claudius. Il prend pouvoir sur elle par la parole :

La Reine : Hamlet, n’en dis pas plus ! Tu tournes mon regard vers le fond de mon âme Et j’y vois de si noires taches , dont la teinte Ne disparaîtra plus ! Hamlet : Oui, et cela pour vivre Dans la rance sueur d’un lit graisseux, Et croupir dans le stupre , et bêtifier, forniquer Dans une bauge ordurière ! La Reine : N’en dis pas plus ! Comme autant de poignards Tes mots entrent dans mes oreilles. Plus rien, mon tendre Hamlet III, 4, Traduction de Yves Bonnefoy

Dans cet enfer des autres, les personnages ne peuvent se fuir à eux-mêmes. Ils ne peuvent pas jouer la comédie. Ils ne peuvent pas être de mauvaise foi  : cette expression désigne dans L’Être et le Néant (1943), un ouvrage philosophique de Sartre, l’attitude qui consiste à se mentir à soi-même en se figeant dans une identité et une conduite stéréotypée (« j’agis ainsi parce que je suis ainsi ») pour nier sa liberté et la responsabilité de ses actes. On se trouve des excuses de ne pas agir librement . Ainsi Inès justifie-t-elle sa méchanceté en se disant méchante, niant par là sa liberté de ne pas l’être. Garcin, Inès et Estelle, qui se livrent une surveillance infernale, ne peuvent se lover dans le confort de la mauvaise foi. 

Pour aller plus loin

Ainsi, l’homme qui s’atteint directement par le cogito découvre aussi tous les autres, et il les découvre comme la condition de son existence . Il se rend compte qu’il ne peut rien être (au sens où l’on dit qu’on est spirituel, ou qu’on est méchant, ou qu’on est jaloux) sauf si les autres le reconnaissent comme tel . Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre. L’autre est indispensable à mon existence, aussi bien d’ailleurs qu’à la connaissance que j’ai de moi. Dans ces conditions, la découverte de mon intimité me découvre en même temps l’autre , comme une liberté posée en face de moi, qui me pense, et qui ne veut que pour ou contre moi. Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l’intersubjectivité , et c’est dans ce monde que l’homme décide ce qu’il est et ce que sont les autres. L’Existentialisme est un humanisme, 1946

À lire

  • Pierre Verstraeten, La problématique de la communauté humaine dans Huis Clos et Les Séquestrés
  • Jean-François Louette, Sartre : un théâtre d’idées sans idées de théâtre ?

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Huis Clos de Jean-Paul Sartre : l’enfer, c’est les autres

En 1944, Jean-Paul Sartre a donné naissance à l’une de ses œuvres théâtrales les plus emblématiques : « Huis Clos ». Cette pièce de théâtre explore les profondeurs sombres de la nature humaine à travers l’interaction entre trois personnages emprisonnés dans une salle sans fenêtres ni échappatoire. L’expression célèbre « L’enfer, c’est les autres » trouve son origine dans cette pièce, qui plonge les spectateurs dans un huis clos métaphysique et psychologique. Cet article explore les thèmes clés, le contexte et l’impact de « Huis Clos ».

Jean-Paul Sartre

L’enfer métaphysique

Le titre de la pièce, « Huis Clos », signifie « fermé à clé » en français, annonçant déjà la sensation d’enfermement qui prédomine. Les trois personnages principaux, Garcin, Inès et Estelle, se retrouvent coincés ensemble dans une pièce sans fin et sans issue, un espace sans échappatoire physique ou mental. Cependant, l’enfer auquel Sartre fait allusion est plus qu’une simple prison physique. Il s’agit d’un espace où les individus sont contraints de se confronter à eux-mêmes et aux autres, révélant leurs véritables natures et leurs faiblesses humaines.

L’enfer psychologique

Le véritable enfer dans « Huis Clos » n’est pas une punition divine, mais plutôt une exploration de la nature humaine. Les personnages sont forcés de se regarder mutuellement et de se révéler les uns aux autres. À mesure que les masques sociaux tombent, les secrets et les culpabilités sont exposés, révélant une tension psychologique intense. L’idée de « L’enfer, c’est les autres » exprime que la présence et le regard critiques des autres sont ce qui pousse les individus à se confronter à leurs propres actions et intentions, créant ainsi un état d’angoisse et de souffrance psychologique.

Contexte et philosophie de Sartre

« Huis Clos » s’inscrit dans le contexte de la philosophie existentialiste de Sartre. L’œuvre examine les thèmes de la liberté, de la responsabilité et de l’authenticité. Les personnages sont en proie à leurs actions passées et à leurs interactions présentes, illustrant la tension entre la liberté de choix et la responsabilité qui en découle. Sartre met en évidence le conflit entre les désirs individuels et la dépendance des individus aux regards et aux jugements des autres.

Impact et postérité

La puissante réflexion philosophique et psychologique de « Huis Clos » a marqué les esprits et continue d’influencer les arts et la philosophie contemporains. La pièce a stimulé des discussions sur l’authenticité, les masques sociaux et la nature de l’interaction humaine. La célèbre phrase « L’enfer, c’est les autres » est devenue un élément central de la compréhension de l’existentialisme et de l’impact de la société sur l’individu.

« Huis Clos » de Jean-Paul Sartre est une exploration intense de la condition humaine à travers un huis clos métaphysique et psychologique. Les personnages enfermés sont forcés de confronter leurs vérités les plus sombres et de faire face à la tension entre liberté et responsabilité. La pièce interroge les notions de jugement, d’authenticité et de masques sociaux, tout en offrant aux spectateurs un aperçu profond des recoins les plus profonds de la nature humaine.

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La liberté et l’Autre (Dissertation)

La liberté est-elle indissociable de l’Autre?

I. Introduction

Un adage nous dit ceci : « Notre liberté s’arrête là où commence celle de l’autre ». Qu’y a-t-il de plus simple que cette phrase ? En effet, notre liberté est freinée lorsque nous rencontrons la liberté d’une autre personne. La croyance populaire à propos de la liberté incite à admettre que la liberté est une propriété individuelle. Nous conquérons notre liberté et personne ne peut nous la reprendre. Dans cette vision de la liberté, l’Autre devient un obstacle, un frein, voire un intrus au sein de notre liberté. L’affirmation qui dit que la liberté c’est de ne pas avoir de contraintes y prend tout son sens.

Toutefois, selon Rousseau , lorsqu’il dit : «  L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté  » nous démontre tout à fait autre chose. La définition, appréciée du peuple, de la liberté n’est plus une forme d’absence totale de contrainte. En effet, Rousseau nous dit que c’est justement la contrainte qui nous permet d’être libres. La contrainte serait nos désirs, nos pulsions que nous subissons tout au long de notre vie. Lorsque j’ai faim, je ressens un désir de manger. Jean-Jacques Rousseau nous propose de devenir maîtres de nos pulsions et de nos désirs pour devenir des êtres libres, affranchis de ces mêmes pulsions et désirs. La contrainte du désir devient donc une forme de liberté, car le choix est possible : assouvir le désir, ne pas l’assouvir ou encore choisir de ne rien faire.

Par ailleurs, de nombreux philosophes, dont Kant, nous expliquent que l’autre permet de nous définir. C’est le fameux «  L’enfer, c’est les autres  » de Sartre. Alors que Kant le prend de manière bien plus positive. « Mais penserions-nous bien et penserions-nous beaucoup si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec les autres qui nous font part de leurs pensées et à qui nous communiquons les nôtres », Emmanuel Kant montre que l’Autre intervient dans la définition de soi ainsi que dans la manière dont nous pensons. Par les échanges que nous avons avec l’Autre, nous réfléchissons et pensons de telle ou telle manière. C’est encore plus vrai lorsqu’il faut poser des choix. Nous pourrions ainsi dire que le choix est une forme de pensée et de réflexion. L’Autre, selon Kant toujours, est donc également une forme de contrainte qui nous permet de penser, de réfléchir et de poser des choix.

Néanmoins, il nous faut éclaircir quelques positions en ce qui concerne le terme de ‘’ contrainte’’. Dans le livre ‘’ La boîte à outils philosophie’’ des éditions de L’Opportun , la contrainte nous force à faire quelque chose sans nous laisser le choix. Il est donc impossible d’opposer un refus à la contrainte. Si la loi de la pesanteur ne m’oblige pas à tomber, elle me contraint à le faire. Le manuel oppose donc la contrainte à l’obligation. Cette dernière repose sur le choix, même si elle s’apparente à une contrainte. J’ai le choix d’obéir à l’obligation scolaire ou non. Toutefois, Rousseau, Kant et les autres philosophes que nous verrons utilisent le mot contrainte au lieu d’obligation même si leur définition de la contrainte est plus tôt celle de l’obligation comme vue dans le livre utilisé en cours et cité plus haut. Mettons-nous donc d’accord sur les notions de contraintes et d’obligations. Par souci de clarté, la contrainte repose sur le choix et l’obligation ne peut être opposée à un refus.

Le problème est donc bien présent. Nous avons d’une part, une croyance populaire qui désigne la Liberté comme une propriété individuelle où l’absence de contrainte est primordiale, et donc de l’Autre aussi. Et d’autre part, plusieurs philosophes qui soulignent que la Liberté ne peut se faire sans l’Autre. Cette Liberté serait-elle donc indissociable de l’Autre ? Dans ce qui suit, nous allons d’abord tenter de définir la notion de liberté grâce à Sartre, Kant et Rousseau. Nous verrons par ailleurs s’il est possible de faire des choix propres à Soi sans l’Autre et, bien sûr, qui est l’Autre avec Arendt, Nietzsche, Rousseau et Kant. Enfin, nous passerons de la liberté individuelle à la liberté collective par un apport des différents aspects vu au cours de la dissertation notamment par la précision de Rousseau et Kant qui en parle de manière très claire et en différents points.

II. Médiation philosophique

Chapitre 1 er  : la liberté devrait se définir comme : être libre de faire ses propres choix.

Jean-Paul Sartre nous dit ceci : « Être libre, ce n’est pas pouvoir faire ce que l’on veut, mais c’est vouloir ce que l’on peut ». Cette phrase sera une sorte de résumé de ce qui va suivre dans le texte. En effet, nous ne sommes pas libres de faire ce que l’on veut, mais de vouloir ce que l’on fait dans le sens ou le vouloir, c’est poser un choix.

Avant toute chose, il nous faut définir la liberté et faire une distinction avec l’indépendance. Kant a écrit ça : « La sauvagerie est l’indépendance à l’égard de toute loi ». Cette phrase amène à distinguer deux termes essentiels. La croyance populaire veut que la liberté ce soit de vouloir faire ce que l’on veut quand nous le voulons comme dit dans l’introduction. Toutefois, selon Kant, agir de telle sorte, c’est agir avec sauvagerie. Vouloir agir comme bon nous semble, c’est nié les règles de comportement à l’égard d’autrui. La loi est donc ce qui nous permet de passer de la sauvagerie à l’humanité. Cette dernière étant la seule à pouvoir donner des lois. Cette distinction primordiale est un élément essentiel pour la définition de la liberté par rapport à l’autre. Définition qui sera développée plus profondément dans le prochain chapitre.

Revenons à la citation de Rousseau amenée dans l’introduction : « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Ce que Rousseau entend par la loi qu’on s’est prescrite, c’est l’affranchissement de ses propres désirs et pulsions. L’Homme est constamment en prise avec ses désirs. Pour être libre, l’Homme doit devenir maître de ses désirs. Par exemple, au lieu de se dire : « J’ai faim, je vais donc manger », il doit s’affranchir en se disant : « J’ai faim, mais je vais choisir quand je mange ». Cette contrainte que l’Homme affranchi s’impose lui permet de poser des choix. Une fois maître de ses pulsions, plusieurs options se trouvent face à lui. Il peut soit assouvir son désir en se portant vers le ‘’ pour’’, soit choisir d’attendre ou de ne pas le réaliser en se portant vers le ‘’ contre’’ ou soit encore de ne rien choisir qui est déjà faire un choix en soi. En d’autres termes, je décide d’obéir à ma contrainte, d’y désobéir ou de ne pas faire de choix. C’est ainsi que Rousseau définit la liberté comme une attitude nous permettant de faire des choix.

Partons sur l’acquis comme quoi la penser c’est également réfléchir. Avec ce constat, nous pouvons nous permettre de prendre la citation de Kant : « Mais penserions-nous bien et penserions-nous beaucoup si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec les autres qui nous font part de leurs pensées et à qui nous communiquons les nôtres ». Lorsque je fais un choix, je réfléchis forcément aux conséquences qui en suivront. Ces conséquences peuvent être à court terme, à long terme, légitime, inconsciente… Avant de faire un choix, nous pensons. L’absence de contrainte, et donc de choix, n’est donc plus un synonyme de liberté, mais un terme désignant l’emprisonnement dans ses propres désirs. En effet, sans contraintes, nous ne pouvons choisir d’assouvir nos désirs ou non, nous les assouvissons et la réflexion s’arrête là, nous n’avons pas le choix.

Chapitre 2 nd  : L’Autre me permet-il de choisir ?

Par une suite logique argumentée précédemment, nous avons pu voir que la liberté s’allie à la contrainte qui permet le choix. Mais qu’en est-il de l’Autre ? Est-ce une contrainte ? Comment le choix se positionne-t-il face à l’Autre ?

Tout d’abord, il nous faut éclaircir ce qui lie un Homme à l’Autre. Pour ce faire, prenons la citation d’Arendt : « Nous humanisons ce qui se passe dans le monde en nous parlant, et, dans ce parler, nous apprenons à être humains ». Par l’humanisation, Arendt parle de nommer des notions abstraites telles que le Bien, le Mal, la Justice… mais aussi les éléments qui nous entourent aussi matérielle que spirituelle. Pour humaniser ces choses qui nous entourent, il faut que les Hommes communiquent entre eux. Ces interactions sociales que sont le dialogue et l’échange permettent de vivre socialement, mais surtout de penser en commun.

Toutefois, la citation ne répond pas à la question de « Qui est l’Autre ? » Comment y répondre dans ce cas ? Voyons de plus près ce que Nietzsche nous dit : « Une pensée vient quand elle veut et non quand je le veux ». Quand Nietzsche parle de venir quand elle [la pensée] veut, il insinue que la pensée est indépendante de notre conscience, qu’elle est donc régie par notre inconscient. Cet inconscient serait donc un « Autre ». Une projection mentale que l’on se fait lorsque l’on se parle à nous-mêmes. Prenons exemple sur Robinson Crusoé perdu, seul, sur une île. Tout au long du récit, Robinson se crée des personnages pour éviter de sombrer dans la folie, et pourtant il est seul. Notre homme se construit des Autres par la seule force de ses pensées. Il crée également des lois et des objectifs. C’est l’exemple parfait qui démontre que l’Homme, même seul, est toujours accompagné, car c’est un besoin vital pour ses fonctions mentales et cognitives. L’Autre existe toujours quelque part en nous.

Autrui n’est pas seulement soi. Selon Rousseau, c’est aussi la Loi, l’État : « Il n’y a que la force de l’état qui fasse la liberté de ses membres ». Pour Jean-Jacques Rousseau, l’État c’est la souveraineté du peuple ; la force de cet État, c’est l’influence qu’ont les autres membres sur une personne. Cette force est donc la garante de notre liberté grâce aux lois qu’elle instaure. Par ses aspects contraignants, notre liberté est assurée. Si l’Homme applique la liberté individuelle comme vue par la croyance actuelle en faisant ce qu’il veut, quand il veut et où il veut, il atteint l’ordre social et la liberté de l’Autre. S’il atteint à la liberté de l’Autre en affectant l’ordre social, la force de l’État le ramènera de force à respecter la loi. L’État devient donc une contrainte pour qui veut exercer sa liberté individuelle. Cette contrainte permet donc de poser des choix comme vus au chapitre précédent. Nous sommes donc obligés à respecter la contrainte du respect de la Loi et de l’ordre social qui fait la force de l’État.

Avec ce qui vient d’être dit et grâce à l’analyse de la loi prescrite vue plus haut, Rousseau exprime que l’Autre est une loi et une contrainte. L’Autre nous permet donc d’exercer notre liberté en étant une contrainte qui autorise le choix.

Revenons plus en détail sur la citation, « Mais penserions-nous bien et penserions-nous beaucoup si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec les autres qui nous font part de leurs pensées et à qui nous communiquons les nôtres », de Kant. La pensée commune est une notion qu’il faut comprendre. Lorsque nous réfléchissons, nous le faisons par trois aspects différents : penser par soi-même en faisant usage de notre propre raison, penser en commun avec les autres en échangeant et en discutant, penser en se mettant à la place de tout autre. Le premier ne nous intéressant pas prioritairement, concentrons-nous sur la pensée en commun et en nous mettant à la place de l’autre. Lorsque nous choisissons, nous réfléchissons aux conséquences de nos actes sur notre vie à venir, mais Kant ajoute que nous réfléchissons également sur la conséquence par rapport à l’autre, à ceux qui nous entourent. Notre identité est construite par rapport aux jugements que feront les autres sur nos comportements et donc les choix que nous faisons et ferons. L’autre est donc celui qui permet de se définir en partie au travers de son regard, des échanges que nous avons, de la culture et des croyances populaires.

L’Autre, nous accompagnant dans nos cheminements de pensées, nos réflexions, et donc nos choix, notre liberté ne s’arrête plus là où commence celle de l’autre, mais commence là où celle de l’autre commence et s’arrête là où celle de l’autre s’arrête. Nous pensons donc en commun avec l’autre selon Kant. Nous appellerons cette notion : la pensée commune . Si nous associons cette notion avec la liberté de choix de Jean-Jacques Rousseau, nous obtenons une nouvelle forme de liberté contrariant la croyance commune : la liberté collective .

Chapitre 3 ème  : De la Liberté individuelle à la Liberté collective

« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité et même à ses devoirs, il n’y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout ».

Voici ce qu’on peut lire chez Rousseau, pédagogue reconnu. Si la logique précédemment vue nous a permis de dire que l’Homme libre est celui qui a des devoirs et des obligations, ainsi que des contraintes, cette citation permet d’aller bien plus en profondeur et d’apporter des nuances non négligeables. La notion de contrainte permet de définir le choix que l’on doit poser, et donc la liberté. Toujours selon Rousseau, l’Homme est libre de choisir de suivre une contrainte ou pas. Il est possible que l’Autre nous force à échanger notre liberté, un droit fondamental de la condition humaine, contre un bien matériel tel qu’un financement conséquent, ou immatériel comme le droit à sa vie ou la protection contre d’éventuels brigands. Si tel est le cas, l’Homme perd ce qui fait de lui un être libre, ou encore un être humain avec tous les aspects de droits, de devoirs qui se trouvent derrière cette notion. C’est par cet aspect que si une personne renonce à sa liberté, elle renonce à ses choix. L’Autre devient donc un frein à notre liberté.

Toutefois, l’Autre peut également être une aide à notre liberté. En effet, nous pouvons considérer la liberté comme individuelle et donc repartir sur le processus de renonciation décrit au paragraphe précédent. Par contre, lorsqu’elle est comprise comme une liberté garantie par la force de l’État et l’ordre social, lorsque nous décidons de désobéir à la liberté collective et de retourner à la liberté individuelle, en faisant ce que nous voulons, où nous le voulons, quand nous le voulons, nous serons isolés, marginalisés, exclus comme dit cette citation de Rousseau vue plus haut : « Il n’y a que la force de l’état qui fasse la liberté de ses membres ». Cette exclusion enlève donc tous les droits, les devoirs, les obligations et surtout les contraintes qui nous permettent de faire des choix et de donc d’être libres. Cet ordre social et cette force de l’État nous ramèneront quoiqu’il arrive dans le cadre de la loi qui garantit notre liberté, ou, du moins, la liberté collective.

L’autre nous accompagne dans nos choix, il nous aide donc à conquérir notre liberté et à la conserver. Mais si nous ne communiquons pas ou que nous refusons l’échange, pouvons-nous espérer conquérir notre liberté ? L’Autre devient un élément essentiel à la liberté.

Admettons que nous ne soyons pas dans un monde où la force de l’état est assimilée, mais dans un monde anarchiste où c’est la liberté individuelle qui prime. Nous ne serions jamais totalement libres, car notre vie, ce qui fait de nous des êtres humains ; notre ‘’ liberté’’ serait entravée par celle de l’autre en face de nous. Si nous pouvons le tuer librement, le voler librement, il le pourra aussi. La liberté collective a comme force de pouvoir garantir notre sécurité et d’être protégés des libertés individuelles anarchistes qui nous porteraient préjudice. Nous pouvons être sûrs que la liberté collective s’applique à tous les membres de l’État, sinon elle ne serait pas collective.

III. Conclusion

Dans l’introduction, nous nous demandions si la liberté était indissociable de l’Autre, que la croyance populaire amenait une définition de la liberté controversée et contrariée par rapport aux définitions amenées par divers philosophes tels que Rousseau, Kant et autres. Par la logique suivie durant les 3 chapitres, nous pourrions dire que la liberté n’est pas envisageable sans avoir d’Autre en face de soi. Même lorsque l’Autre devient un frein à la liberté ou lorsque l’Autre est en réalité une projection de notre conscience. L’Autre est aussi nécessaire pour définir la liberté. Comment pourrions-nous nous dire libres, si nous étions totalement seuls ? La croyance populaire considère l’Autre comme une entrave, mais si nous n’avions jamais connu l’Autre, nous ne saurions dire ce qu’est une entrave et donc d’être libre sans entraves.

La réponse à la question ne peut être absolue. Toutefois, nous avons démontré qu’il pouvait y avoir deux réponses possibles, deux choix envisageables. Nous sommes libres, dans tous les sens du terme, de choisir celle qui nous convient. La liberté individuelle, mise en avant par une société capitaliste est tout aussi vraie qu’une liberté collective. D’ailleurs, nous pourrions être libres individuellement au sein d’une liberté collective. Ce serait difficilement conciliable, mais ça pourrait donner quelque chose de nouveau, de riche et de très intéressant.

Néanmoins, si nous étions totalement seuls, sans échanges, sans contact, mais avec la connaissance d’un Autre existant quelque part ailleurs dans le monde. Nous pourrions être considérés comme entièrement libres comme le Capitaine Némo dans Vingt-mille lieues sous les mers de Jules Verne. À la fin, lorsque le Capitaine plante le drapeau noir de l’anarchie sur son vaisseau, il est absolument seul.

Le jeu de la liberté individuelle, coûte que coûte, en vaut-il vraiment la peine ? Risquerions-nous la solitude au point d’en devenir mélancoliques ? Pourquoi se passer de la garantie de sécurité et de liberté de l’ordre social ? Rien ne nous empêche de désobéir à certaines contraintes tout en gardant ce contexte sécurisant et social.

IV. Bibliographie

DHILLY, Olivier, La boîte à outils philosophie les notions, les sujets, les citations , Les Éditions de l’Opportun, Paris : Stéphane Chabenat, 460 pages.

SARTRE, Jean-Paul, L’Être et le Néant , Bibliothèque des idées, Paris : Éditions Gallimard, 1943, 722 pages.

VERNE, Jules, Vingt mille lieues sous les mers , Voyages extraordinaires, Éditeur : Pierre-Jules Hetzel, 1869-1870.

Image de chaînes brisées :

Philippe Psy, Psychothérapeute, « Le petit acte fondateur ! », sur http://psychotherapeute.blogspot.be/2012/03/le-petit-acte-fondateur.html, consulté le 04/06/2017 à 23h57, (Petit journal, recueil d’histoire sur la vie et les rencontres d’un psychothérapeute).

Logo CFEL :

HELMO, « Logo et Documents-types », sur http://www.helmo.be/CMS/Institution/Telecharger-les-logos.aspx, consulté le 05/06/2017 à 00h04, Haute École Libre Mosane.

Dessin de Jacques Azam :

ARBOUET, Coline, « Bac 2012 : ça sert à quoi la philo ? », sur http://www.1jour1actu.com/culture/bac-2012-ca-sert-a-quoi-la-philo/, consulté le 05/06/2017 à 00h21, article de presse de 1jour1actu pour enfants et adolescents avec dessin de Jacques Azam de 2012.

AZAM, Jacques, « la philosophie expliquée aux enfants », 2012, feutre et crayon sur papier, 20 x 10 cm, dessin de presse.

Notes prisent durant le cours de Philosophie de BAC 2 en Éducateur Spécialisé en Accompagnement Psycho-Educatif, donné par Monsieur LELOTTE Christian, durant l’année académique 2016-2017, Haute École Libre Mosane CFEL, possesseur : Lyam Bernard.

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dissertation philosophique l'enfer c'est les autres

Je cite : “Partons sur l’acquis comme quoi la penser c’est également réfléchir.” Triste de constater que des “philosophes” se moquent désormais de l’orthographe, ignorant manifestement l’efficacité de ce merveilleux outil de compréhension.

Triste, vraiment.

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Sartre, l’enfer(mement) et les autres : épisode • 3/4 du podcast La chambre, enfer ou paradis ?

Sartre, l’enfer(mement) et les autres

De sa nouvelle "la chambre", à sa pièce de théâtre "huis clos", les questions de l’enfermement, du rapport à soi et à autrui, traversent l’oeuvre de sartre. qu’attend-on du regard de l’autre peut-on franchir le mur de l’enfermement en soi-même .

  • Philippe Cabestan Professeur en Classes Préparatoires au Lycée Janson de Sailly à Paris et président de l'Ecole Française d'analyse existentielle ou Daseinsanalyse

Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo : Insta @charlottemagicmo et Portfolio

De juin 1940 à mars 1941, Jean-Paul Sartre est fait prisonnier et interné au camp allemand le Stalag. Il est alors chargé de sondage météorologique pour l’aviation militaire française, mais au-delà de cette expérience, le rapport à soi entre quatre murs est quelque chose qui le préoccupe, et que l’on retrouve dans toute son oeuvre, où il propose une réflexion proprement philosophique…

L'invité du jour :

Philippe Cabestan , professeur en classes préparatoires à Janson de Sailly et président de l’Ecole française de  Daseinanalyse

Un enfermement en soi

Dans la nouvelle "La Chambre", il y a un mur entre Eve et son mari Pierre, et en même temps, il y a la volonté d’Eve de triompher de ce mur, et d’être avec son mari. Mais n’est pas fou qui veut.  Il ne suffit pas non plus de jouer la comédie de la folie pour être fou. On retrouve là un des thèmes dominants de cette nouvelle, c’est l’idée qu’il y a un mur entre le “normal” et le “pathologique”. "La Chambre" est le récit de l’échec d’Eve, elle n’arrive pas à briser le mur, rentrer dans cette chambre. Elle ne sera jamais enfermée dans cette chambre comme Pierre l’est, dont l’enferment n’est pas spatial : il est enfermé en lui-même.           Philippe Cabestan

"Tous ces regards qui me mangent”

Dans "Huis clos", ils ne sont jamais que trois mais il y a l’idée que ces deux regards suffisent pour représenter tous les regards de l’humanité. "Tous ces regards qui me mangent” : se sentir regardé, pour Sartre, est une épreuve. Dans "L’être et le néant", il souligne que le regard d’autrui me persécute, m’objective, me saisit, m’étiquette, me réifie, me dégrade. Sous le regard d’autrui je suis un corps, et je ne sais pas ce qu’autrui pense et voit de moi.           Philippe Cabestan

"L'enfer, c'est les autres"

La grande thèse de Sartre c’est que l’individu est habité par un désir d’être, c'est un piège dans la mesure où il ne peut pas être satisfait, notamment dans la relation du sujet aux autres… J’attends d’autrui ce qu’il ne peut pas me donner. Dans "Huis clos", toute la pièce repose sur le fait que chaque personnage attend de l’autre qu’il le sauve. J’attends que l’autre me regarde, me contemple, j’aimerais m’approprier ce regard, mais le salut n’est pas possible. Ces personnages pourraient sortir de l’enfer en renonçant à se sauver. L’enfer, c’est donc les autres, et ils sont condamnés à être les bourreaux les uns des autres…           Philippe Cabestan

Texte lu par Denis Podalydès :

  • Extrait de la nouvelle La Chambre , de Sartre, parue dans Le Mur , éditions Gallimard, 1939

Sons diffusés :

  • Extraits de la pièce de théâtre Huis clos , de Sartre, interprétée par Michel Vitold le 24 mars 1956 au théâtre du Vieux Colombier à Paris
  • Archive de Sartre en 1964 à propos de l'enfer : "c'est pas toujours les autres"
  • Chanson de Juliette Greco, Rue des Blancs Manteaux
  • Clara Degiovanni Collaboration
  • Thomas Beau Réalisation
  • Nicolas Berger Réalisation
  • Isis Jourda Collaboration
  • Manon de La Selle Collaboration
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Philophore Bienvenue sur le blog d'Eric Chevet consacré à l'enseignement de la philosophie

« l’enfer c’est les autres » analyse de la formule de sartre par solène simonneaux (ts2).

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L’enfer c’e st les autres  » J.P. Sartre.

ou … pour une théorie des «  morts-vivants  »…

«  L’enfer c’est les autres  ». Cette phrase a été formulée par Jean-Paul Sartre dans sa pièce de théâtre intitulée Huis clos dont la première représentation a eu lieu en 1944. Jean-Paul Sartre fut un romancier, un dramaturge et un journaliste français engagé mais surtout un des grands philosophes du 20 ème siècle. Cette phrase pose la question des difficultés que nous rencontrons dans nos rapports avec les autres. Interroger cette formule revient en effet à se poser la question de savoir dans quelle mesure les relations que nous pouvons avoir avec les autres peuvent (ou non) devenir infernales. Si les autres peuvent nous rendre heureux, ils peuvent aussi nous placer en enfer, lorsque l’autre devient source de contrariété, de soucis et produit un monde invivable.

On peut donc se demander ce qui amène une relation à être insupportable et inextricable. Comment se fait-il que le rapport avec l’autre puisse engendrer un sentiment de douleur ? Dans un premier temps nous verrons que les rapports avec les autres peuvent parfois nous conduire à l’enfer. Puis nous chercherons quelle est la cause de cet enfer que Sartre nomme «  l’encroûtement  » qui paradoxalement révèle notre liberté. Pour finir, nous verrons le raisonnement de Sartre et les idées pouvant être abordées à partir de ce thème, par exemple le concept d’aliénation.

Si l’on reprend pour commencer la question de savoir comment la relation avec les autres peut devenir infernale, il faut d’emblée préciser que, pour Sartre, la formule ne veut pas dire que la relation avec les autres est toujours infernale ou qu’elle nous place toujours en enfer c’est-à-dire dans des relations conflictuelles ou aliénantes.

En effet on pourrait comprendre initialement que les autres sont en permanence un enfer pour chacun d’entre nous. Par le terme «  d’enfer  » on pourrait entendre l’idée d’un enfermement en une situation spatiale mais aussi temporelle qui serait extrêmement pénible. «  Les autres  » : ces mots désigneraient alors toutes les personnes de notre entourage avec lesquelles nous avons un rapport qui toujours deviendrait au bout du compte problématique. Une première lecture de l’idée que «  l’enfer c’est les autres  » serait qu’on ne peut avoir avec autrui que des rapports viciés et empoisonnés.

Néanmoins pour Sartre, les rapports humains ne sont pas toujours tordus ou altérés. En effet, il existe des moments de partages, d’écoutes, de discussion sans qu’il y ait de conflits ou une viciation de la relation entretenue. Alors si les autres ne sont pas toujours la cause d’une relation infernale quand le sont-ils ? Qu’est-ce qui entraîne ces relations ?

Selon Sartre, lorsqu’on veut se connaître, savoir qui l’on est, on le fait grâce à des éléments extérieurs qui nous caractérisent (nos actions, nos paroles) et que les autres perçoivent. Ce sont alors ces connaissances que les autres ont déjà sur nous et qui, en somme, leur appartiennent déjà puisque qu’ils nous jugent dès qu’ils nous voient par lesquelles nous nous découvrons nous-mêmes. En somme, les autres nous donnent toujours une matière à réfléchir sur nous-mêmes. Donc lorsqu’ils nous donnent ces éléments, la vision qu’ils ont sur nous entre aussi en compte dans le regard que nous avons sur nous-mêmes, ce qui fait que l’on se perçoit toujours à travers l’opinion d’autrui. Comme le dit Sartre dans l’Etre et le Néant  : «  autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même  » ce qui signifie que la compréhension que nous avons de nous dépend de la vision que les autres ont de nous.

Comme les relations avec autrui peuvent être malsaines, et peuvent conduire à la dépendance de l’opinion d’autrui, alors les jugements portés sur nous seront forcément pénibles à vivre, si l’on n’arrive pas à s’en détacher. Si nous restons en totale dépendance des visions qui nous sont imposées par les autres sur nous-mêmes, alors la situation dans laquelle nous nous trouvons est infernale, invivable. Nous devenons dépendants et enfermés par le regard que les autres portent sur nous. Autrement dit, ce qu’il y a d’infernal dans la relation à l’autre, c’est l’incapacité que nous pourrions avoir de nous émanciper des jugements qu’il porte sur nous et qui sont toujours plus ou moins réducteurs par rapport à notre propre liberté.

Mais les rapports avec les gens peuvent être très variés, sans pour autant amener à un enfer. Finalement l’autre est ce qu’il y de plus important dans la connaissance de soi-même et dans notre vie. Le jugement d’autrui peut être un enfer mais est aussi inversement ce dont nous ne pouvons pas nous passer et sans lequel nous ne trouvons pas notre équilibre.

Dans un second temps, on peut voir dans cette formule que Sartre parle d’enfer et donc qu’il désigne par là un lieu où l’on va lorsqu’on est mort. On peut donner ici au mot «  mort  » un sens figuré : être mort cela peut caractériser les hommes, lorsqu’ils sont inactifs, lorsqu’ils cessent de changer quoique ce soit à ce qu’ils sont, de telle sorte qu’ils ne modifient plus rien en eux qui permettrait aux autres d’avoir sur eux un regard différent.

Comment les autres nous jugent-ils ? Par tous les éléments qu’ils obtiennent sur nous, par tout ce que l’on extériorise, c’est-à-dire nos paroles et nos actes. Ainsi si ce qui nous définit est cela même que nous faisons, alors «  la mort  » peut être comprise ici comme un enfermement dans les routines et les habitudes. Nous sommes par conséquent enfermés dans un cycle de vie : c’est ce que Sartre appelle «  l’encroûtement  ». Si l’on ne réagit d’aucune manière, et que nous avons avec les gens des rapports qui sont empoisonnés, malsains, cela nous amènera à une situation insupportable.

Dans l’encroûtement, on souffre des jugements portés sur nous mais on ne modifie pas pour autant nos habitudes : c’est un cercle vicieux. En effet, comme on ne brise pas le cadre de ces soucis, ce qui nous opprime et ce qui nous fait souffrir, on ne change donc pas non plus ce que les autres voient de nous, ni donc leurs pensées à notre égard. À partir de là, on reste prisonnier du regard porté sur nous qui est toujours plus ou moins «  chosifiant  » et l’on en subit les conséquences : on devient victime du jugement d’autrui.

Ce que Sartre ne formule pas mais que l’on suppose c’est qu’à partir du moment où l’on est dans ce cercle vicieux, l’autre devient un fléau. De plus la relation avec celui-ci est empoisonnée, l’attitude qui en résulte est un rapport d’hostilité : cela engendre de la méchanceté. Il peut aussi s’en suivre, à la place d’un conflit, une fuite, une esquive face à ce jugement : on sera alors dans une situation où l’on est lâche. Dans les deux cas on en est que plus méprisable.

Ceci montre que puisque l’on ne peut se sortir de cette situation, ces caractères de lâcheté ou de méchanceté ne peuvent être ôtés. Cela conduit à une sorte de stagnation de la vie, de ce que l’on est, et cela parce qu’il n’y a pas d’évolution des rapports. Si le seul souci que l’on a est l’opinion portée sur nous et s’il y a un «  arrêt la vie  », est cela induit qu’il y a une mort de l’être (dans son activité) : Sartre baptise cela une «  mort vivante  ».

Cependant nous sommes vivants. Ceci est la preuve suffisante que l’action est toujours en notre pouvoir et que finalement on est jamais totalement mort (on agit toujours). Nous avons donc continuellement la possibilité de changer les actes sur lesquels on avait été jugé, par d’autres actes. On peut toujours choisir d’agir puisque nous ne sommes pas morts : nous sommes libres. Ainsi quand certaines personnes sont encroûtées dans leurs coutumes et habitudes, c’est parce qu’elles le veulent et elles dépendent alors totalement du jugement d’autrui : elles sont en enfer. Mais si l’on est dans ce cercle infernal, on est tout aussi libre de le briser que d’y rester. Pour Sartre, on est tout autant responsable du fait d’être en enfer que du fait de pouvoir en sortir.

Ainsi Sartre nous présente son point de vue sur la question de la souffrance dans les rapports avec autrui. Il commence son argumentation par ce qui paraîtrait être un sujet plus «  global  » sur le propre jugement de soi-même, à savoir que les autres sont les premiers à juger et que la propre connaissance de nous-mêmes, dépend donc d’autrui. Sartre en déduit donc que c’est dans certaines situations que ces jugements deviennent infernaux : quand nous restons enfermés par le regard des autres. Il a alors bien démontré le rôle fondamental de nos semblables pour chacun d’entre nous.

À partir de là, il explique quelles sont ces mauvaises situations qui font que l’on souffre des opinions sur nous. Il l’explique grâce à la pièce de Huis clos qui illustre sa phrase «  l’enfer c’est les autres  ». Sartre part d’une situation où les gens sont « encroûtés » dans leurs habitudes, puis il montre qu’ils subissent les jugements sur eux sans pour autant avoir la volonté de les changer. Il appelle cela «  une mort vivante  » mais comme nous sommes vivants, il montre par l’absurde que nous remplaçons les actes par d’autres actes et c’est ce qui nous fait vivre : c’est notre liberté.

Finalement la formule «  l’enfer c’est les autres  » se rapporte à trois éléments : rapport avec les autres, encroûtement et liberté. L’objectif de Sartre est de montrer par l’absurde que même si des personnes sont «  encroûtées  » dans leurs coutumes, même si elles sont «  mortes  » nous sommes en réalité toujours vivants puisqu’il y a toujours en l’homme une liberté, liberté qui peut toujours briser le cercle d’enfer dans lequel nous sommes mais aussi qui peut faire le choix d’y rester. Pourquoi vouloir souffrir ? Certes pourquoi ne pas briser ce cercle puisque l’on en est libre ?

Cependant Sartre ne présente pas les autres contraintes que l’homme peut subir, qui l’amèneraient à se résigner à un «  mode de vie  ». En effet il existe des limites aux modifications que l’on peut obtenir pour soi : il existe des frontières morales et éthiques, des lois… De plus il existe des formes d’aliénation qui nous empêchent de choisir par nous-mêmes, sans qu’il ait nécessairement esclavage comme dans l’antiquité. Il est possible qu’on soit déterminés par certaines choses. Par exemple la technique et le travail peuvent nous aliéner sans que l’on ait voulut, et c’est le système qui crée cette dépendance, et l’homme est parfois impuissant face à tout un système qui l’oppresse. Même s’il est libre, l’homme ne peut donc pas se reconstruire à l’infini.

Lorsque Sartre écrit «  l’enfer c’est les autres  », on pense d’abord que Sartre exprime une vérité générale toujours valable : les autres seraient en permanence en enfer par leurs rapports. Or ce n’est pas cela du tout, nous l’avons montré. Même si comme l’a dit Thomas Hobbes «  l’homme est un loup pour l’homme  », cela ne veut nullement dire que cela est perpétuel.

En conclusion, le problème soulevé par la «  remarque  » de Sartre était de savoir comment les relations humaines peuvent devenir insupportables et inextricables. On a donc vu les trois éléments qui structurent sa thèse : il y a d’abord le rapport à l’autre qui est l’élément fondateur de sa démonstration. En effet, à partir de là, on voit qu’il existe un encroûtement de certaines personnes et donc aussi par opposition, une liberté de l’action chez les hommes.

Mais on a vu que lorsqu’il formule cette pensée, elle peut être mal interprétée, de même que l’homme ne peut pas toujours se changer pour ne plus dépendre des autres. Mais l’on peut aussi souffrir du jugement des autres parce que leurs opinions ne sont pas «  justes  » (par exemple le racisme). Dans ces cas là, c’est le regard porté par autrui qui doit changer.

Solène Simonneaux

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1 octobre, 2009 à 23:21

Je suis arrivé ici par hasard, mais ça voulu la peine de trouver un texte très bien écrit à propos de Sartre. A plus

mah zalet armel omar

29 novembre, 2009 à 22:16

ca fait un ouf de soulagement parce que c’est pas facile de savoir ou de comprendre que l’ENFER C’EST LES AUTRES merci

blaise ago monzimbi

30 décembre, 2010 à 9:33

je suis émerveillé de la manière dont vous avez abordé cette sentence sartrienne qui généralement comme si Sartre voulait dire que c’est l’autre qui est à l’origine de mes maux ou c’est de l’autre que provient le malheur. je vous remercie d’avoir été concis et clair.

23 janvier, 2011 à 17:03

9 février, 2011 à 17:21

« Encroûtement », « cercle vicieux » oui.

Les autres, certains autres, peuvent être un enfer. Cela dépend tout à fait du genre de concepts à travers lesquels on les voit et auxquels on croit.

ladamenrouge

13 janvier, 2012 à 19:55

…. l’enfer…chez les autres ou Sartre revisité Ladamenrouge….street art à St Etienne video dispo ici http://www.youtube.com/watch?v=1B8vY6dWmBQ

photo dispo ici http://img851.imageshack.us/img851/5307/enferchezlesautres.jpg

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« L'enfer, c'est les Autres », ou le conformisme en creux de Sartre.

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This play is a reflection of a mixture of traditions with regard to hell, and is also an illustration of some aspects of the theories of existentialism. But this set is based on clichés supposed to characterize the man and the woman. And it is, after all, these clichés pushed to their paroxysm that - very generously - contribute to the generation of tensions that make the "life" in common quite infernal. In addition, the distribution of clichés ensures that women play roles that contribute the most to the generation of tensions. Thus, "hell is the Others", sentence that is issued - and is it a coincidence - by the only man of the trio in the presence, could mean: "hell is women .. ., especially when there is no way to escape!

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Sartre : "L'enfer, c'est les autres"

Ce n'est pas une guerre de tous contre tous que dépeint Sartre, mais un drame intérieur à la conscience, qui se découvre exposée au regard d'autrui. Explications.

Par Sébastien Blanc

dissertation philosophique l'enfer c'est les autres

L'écrivain Jean-Paul Sartre assiste, le 27 septembre 1979 à Paris, aux obsèques de Pierre Goldman, activiste d'extrême gauche.

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« L'enfer, c'est les autres. » Cette phrase de Huis clos de Sartre prête à contresens. On la comprend souvent comme simple modulation de la phrase tout aussi célèbre de Hobbes : «  L'homme est un loup pour l'homme.  » Pourtant, ce n'est pas une guerre de tous contre tous que dépeint Sartre, c'est un drame intérieur à la conscience, par quoi elle se découvre exposée au regard d'autrui. Pour le saisir, il faut revenir à ce que dit Garcin, l'un des trois personnages de la pièce, à la fin de Huis clos  : «  Tous ces regards qui me mangent. […] Pas besoin de gril, l'enfer c'est les autres.  » L'enfer ne relève pas de la torture physique, mais du fait de ne jamais pouvoir s'extraire du jugement d'autrui.

Descartes nous a familiarisés avec l'idée d'une conscience solitaire, souveraine et impénétrable. Ce solipsisme, s'il existait, serait en quelque sorte un paradis. L'enfer, c'est de découvrir que nous sommes une conscience sans repli ni intériorité, privée de ses secrets. L'enfer, c'est donc moins l'isolement et l'obscurité que la transparence et la pleine lumière. Mais pour l'athée qu'est Sartre, que peut bien signifier l'enfer (comme le paradis)  ? L'expérience de la honte nous en donne, ici-bas, un avant-goût. Imaginons, comme nous le propose L'Être et le Néant (1943), que je sois surpris à regarder par jalousie à travers le trou d'une serrure. C'est l'irruption d'autrui qui confère à mon acte sa signification. C'est dans son regard que je réalise que je suis un mari jaloux en train d'espionner. La honte est honte de soi mais devant autrui. «  Ma chute originelle, écrit encore Sartre, c'est l'existence de l'autre.  » Non pas en raison d'une quelconque faute, mais parce qu'autrui fait de moi une chose ou un objet dans le monde.

Qui était Sartre ?

Philosophe, écrivain et dramaturge, Jean-Paul Sartre (1905-1980) s'impose dans les années 1950 comme le pape de l'existentialisme. Pour lui, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il fait de sa vie, comme il l'exprime dans ses essais L'Être et le Néant (1943), L'existentialisme est un humanisme (1946), mais aussi dans ses pièces de théâtre -  Les Mouches (1943), Huis clos (1944), Les Mains sales (1948) - et ses romans : La Nausée (1938), Les Chemins de la liberté (1945-1949). Il s'engage ensuite dans l'action politique aux côtés du Parti communiste, puis des mouvements gauchistes à partir des années 1970.

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Commentaire (1)

"L'enfer c'est les autres et l'aveuglement intellectuel, c'est moi ! " Telle eut due être la maxime complète.

SkayLab

sujet corrigé philosophie « L’enfer c’est l’absence des autres ». Qu’en pensez-vous ?

Changer de vie grâce à l’éducation, « l’enfer c’est l’absence des autres ». qu’en pensez-vous .

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES ESSENTIELS L’enfer : état et/ou lieu de détresse, de souffrance, de tourment, de malheur, de supplice. L’absence des autres : la solitude, la négation d’autrui, l’inexistence de la société.

Il – REFORMULATION

La solitude est source de détresse pour l’homme.

III -PROBLEME

La vie solitaire est-elle un supplice ? IV- AXES D’ANALYSE ET REFERENCES POSSIBLES Axe 1 : L’absence des autres comme source de détresse

L’homme est un être naturellement porté à vivre en société. ARISTOTE, Politique : « L’homme est un animal politique. »

Le prochain est indispensable à mon humanisation et à ma réalisation car coupé du milieu social, l’enfant reste un simple animal. Lucien MALSON, Les enfants sauvages : « Il faudrait admettre que les hommes ne sont pas des hommes hors de l’ambiance sociale. » Lucien MALSON y fait la description détaillée de ces enfants dérobés très jeunes à leurs parents ou perdus, qui deviennent enfants-loups, enfants-léopards, enfants- gazelles, enfants-sangliers,…- dont les cas célèbres du “Sauvage de l’Aveyron”, de Gaspard Hauser, etc.

Autrui est une source d’enrichissement et d’aide pour moi car il m’apporte ce que je n’ai pas. SAINT-EXUPERY, Terre des hommes : « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. » Axe 2 : L’enfer, c’est la présence des autres

Autrui est source gène et d’angoisse qui par sa présence, son regard, ses actes etc., m’oblige à renoncer à mes désirs et envies et me dépouille de mes capacités. SARTRE, L’être et le néant : « Je saisis le regard de l’autre au sein même de mon acte, comme solidification et aliénation de mes propres possibilités. » Jean Paul SARTRE, Huis-clos : « L’enfer, c’est les autres ».

Autrui est un être égoïste qui vise à m’instrumentaliser, me nuire voire me détruire au profit de ses intérêts. Sigmund FREUD, Malaise dans la civilisation (1929) : «l’homme n’est point cet être débonnaire, au cœur assoiffé d’amour, dont on dit qu’il se défend quand on l’attaque, mais un être, au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne somme d’agressivité. »

Réponse : l’enfer est vraiment l’absence des autres.

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Jean Paul Sartre, L'enfer c'est les autres

Résumé du document.

La citation de Jean Paul Sartre « L'enfer c'est les autres » est une réplique de la fin de la pièce de "Huis Clos". Dans cette pièce que l'on peut associer au registre dramatique, Sartre met en lumière l'idée selon laquelle la présence des autres peut parfois constituer un véritable enfer. Dire que l'enfer c'est les autres c'est commencer par souligner qu'il ne peut y avoir pire que les autres. En effet, l'enfer est, dans la religion chrétienne, ce lieu destiné au supplice des damnés. Par extension, ce terme qualifie une chose excessivement déplaisante, pénible. Ainsi dire que l'enfer c'est les autres c'est souligner que la vie avec eux conduit a la discorde, au supplice et donc : à l'enfer ...

[...] Dans le cas d'une relation amicale, autrui est un allié et non un rival. L'ami est toujours dans le soucis que l'autre soit bien dans sa peau et qu'il s'améliore même si cela doit passer par des critiques négatives et blessantes d'où le dicton je te fais du mal mais c'est pour ton bien Finalement la présence de l'autre peut-être un véritable bonheur qui nous permet sans cesse de s'épanouir. Mais le regard et la présence de l'autre n'est pas seulement une source de plaisir c'est également un besoin, ce qui nous permet d'exister car sans eux nous ne sommes rien. [...]

[...] La citation de Jean Paul Sartre l'enfer c'est les autres est une réplique de la fin de la pièce de Huis Clos. Dans cette pièce que l'on peut associer au registre dramatique, Sartre met en lumière l'idée selon laquelle la présence des autres peut parfois constituer un véritable enfer. Dire que l'enfer c'est les autres c'est commencer par souligner qu'il ne peut y avoir pire que les autres. En effet, l'enfer est, dans la religion chrétienne, ce lieu destiné au supplice des damnés. [...]

[...] Il s'agit donc de se demander si la présence des autres peut inévitablement être infernale ? Notre étude se divisera en trois parties : nous verrons tout d'abord dans une première partie pourquoi la présence des autres peut être un enfer puis dans une seconde partie, si parfois leur présence ne peut-elle pas constituer un paradis et nous être bénéfique. Enfin, il s'agira de voir comment faut-il appréhender la présence des autres et qu'est-ce qui fait que ce n'est pas inévitablement un enfer. [...]

[...] D'ailleurs une célèbre homme des Lumières a dit : je ne suis pas d'accord avec vos positions mais je ferai tous ce qui est en mon pouvoir pour que vous puissiez les réalisés C'est bien la preuve que la tolérance est indispensable pour que nos rapports avec les autres ne deviennent pas un supplice, voire un enfer. Ainsi nous avons pu voir dans cette partie que la présence et le jugement de l'autre était certes parfois source de véritable plaisir mais que c'était essentiellement un besoin dans notre existence et de la connaissance de soi. Alors il y a une certaine manière d'appréhender ces rapports avec les autres. [...]

[...] En effet on a besoin de l'autre pour obtenir une quelconque vérité sur soi. De plus on est souvent victime de la perte de contrôle de sa propre image. C'est pourquoi l'autre devient un support nécessaire pour garder une image de soi. Personne ne peut nier qu'aujourd'hui qu'on accorde énormément d'importance aux autres car le jugement de l'autre nous permet d'avoir une image plus ou moins objective de nous même : c'est par l'autre que nous pouvons accéder à notre existence et accéder à une connaissance de nous même. [...]

  • Nombre de pages 8 pages
  • Langue français
  • Format .doc
  • Date de publication 21/04/2006
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  • Date de mise à jour 21/04/2006

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dissertation : "l'enfer ce l'absence des autres " expliquer et discuter

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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

François Noudelmann : “La violence physique sur les campus américains est restée contenue, au contraire de la violence verbale”

Alors que l’occupation des campus américains se poursuit en protestation à la guerre menée par Israël à Gaza, nous avons demandé au philosophe François Noudelmann , professeur à l’université de New York et directeur de la Maison française , de nous livrer sa perception in situ de cette mobilisation sans précédent. Tout en jugeant légitime l’expression du débat, il pointe les limites et les contradictions d’un mouvement où toutes les minorités ne sont pas logées à la même enseigne.  

En France, l’actualité récente a été marquée par l’occupation de l’IEP de Paris (Sciences Po) par des étudiants pro-palestiniens. Quelle est l’ampleur du mouvement aux États-Unis ?

François Noudelmann : Il ne faut pas surestimer son ampleur. À la New York University (NYU) où j’enseigne, on parle d’une centaine d’étudiants très actifs et très bruyants, qui ont installé une vingtaine de tentes et fait des blocages. Une centaine sur 63 000 étudiants. Il est aussi intéressant de regarder sociologiquement ces mouvements. Ils se produisent souvent dans des universités riches. La scolarité à Columbia – qui est aujourd’hui la tête de pont de ces mouvements – coûte 66 000 dollars l’année. La comparaison avec Sciences Po est sans doute intéressante. Les manifestants sont donc une population riche à laquelle se mêlent des étudiants « issus de la diversité », comme on dit.  

“Il ne faut pas surestimer l’ampleur de ce mouvement. À New York, il s’agit d’une centaine d’étudiants sur 63 000”

Y a-t-il eu des heurts ?

Heureusement, il n’y a pas eu de heurts, de violences physiques à la NYU, au contraire de ce qui s’est par exemple produit à l’université de Californie à Los Angeles ( UCLA ). Mais il y a eu des attitudes violentes dès le départ, comme l’arrachage des portraits des otages israéliens. Des slogans violents également : « Globalize intifada » , « Death to America » , etc. À quelques occasions, comme à Washington Square, des étudiants juifs ont également manifesté mais il n’y a pas eu d’affrontements. La violence physique est restée contenue, au contraire de la violence verbale. Il y a là quelque chose d’intéressant. Depuis longtemps, les universités appliquent des politiques de « DEI » (« Diversité, Équité, Inclusion »), qui visent à éliminer toutes les micro-agressions à l’égard des minorités sexuelles, raciales, ethniques, religieuses, etc. Il est singulier que ceux qui défendaient la «  cancel culture  » (à savoir, demander le renvoi immédiat de toute personne qui aurait fait une remarque déplacée sur une minorité) revendiquent aujourd’hui la liberté d’expression, le free speech, pour dire des horreurs sur les Juifs. On se demande pourquoi les Juifs ne sont pas représentés dans les DEI, bien que représentant seulement 2,4% de la population américaine. On a un free speech à géométrie variable, selon les causes défendues, selon les contextes. C’est ce qui a donné ces entretiens calamiteux de présidents d’université au Congrès ; il leur semblait impossible de répondre clairement à une question comme : « Est-ce grave d’appeler au génocide des Juifs ? »

“On a un ‘free speech’ à géométrie variable, selon les causes défendues, selon les contextes”

La police est-elle intervenue ?

La présidente de l’université a finalement fait appel à la police pour enlever les tentes et assurer la sécurité du quartier. Mais le cas de NYU est un peu particulier : c’est un campus disséminé dans New York, pas un immense couvent en vase clos. On est en pleine ville, donc le désordre déborde vite les murs de l’université. Ce sont des rues qui sont bloquées avec les manifestations, etc.

“Ceux qui défendaient la ‘cancel culture’ revendiquent aujourd’hui la liberté d’expression pour dire des horreurs sur les Juifs”

Comment sont perçus ces mouvements au sein du corps professoral ?

Là aussi, les choses sont intéressantes sous l’angle sociologique. La sympathie à l’égard des campements pro-palestiniens vient essentiellement des Humanities , des disciplines de sciences humaines. Pas des mathématiques, de l’économie ou de la médecine. Cette mobilisation assez forte des sciences humaines réactive un débat récurrent sur le caractère « idéologisé » de ces disciplines, où les engagements politiques primeraient sur la transmission de connaissances.

“La sympathie à l’égard des campements pro-palestiniens vient essentiellement des disciplines de sciences humaines, pas des autres. Ce qui réactive un débat récurrent sur le caractère ‘idéologisé’ de ces disciplines”

On compare souvent cette mobilisation à celle, emblématique, des étudiants contre la guerre au Vietnam. Pensez-vous que la comparaison est pertinente ?

La comparaison a été lancée par Bernie Sanders et a fait rapidement florès. Elle ne me semble pas très fondée. L’ampleur n’est pas la même. Mais il y a d’autres grandes dissemblances. D’abord, au Vietnam, l’État américain intervenait directement par les armes. D’autre part, les mouvements étudiants contre la guerre au Vietnam ne s’en prenaient pas à une autre partie de la population américaine comme c’est le cas aujourd’hui. L’importance des questions internationales a également changé pour la jeunesse. Le New York Times indiquait récemment que seuls 2% des jeunes considèrent la politique internationale comme un critère pour voter Trump ou Biden . Sur le cas particulier de la Palestine, leurs positions ne sont, il est vrai, pas si éloignées au fond. Mais l’enquête montre plus largement que l’international n’est plus un enjeu déterminant – au contraire de l’écologie, de l’inflation, etc.

“Les manifestants sont une population riche à laquelle se mêlent des étudiants ‘issus de la diversité’, comme on dit”

De votre point de vue, est-il normal que l’université soit un lieu d’expression des convictions et des engagements politique ?

Oui, bien sûr ! Heureusement que les universités sont des lieux où le débat et la critique sont légitimes. Mais cela n’est possible que dans le respect et dans l’absence de violence et de harcèlement à l’égard d’autres étudiants – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il ne faut pas généraliser. Tous les étudiants qui manifestent ne sont pas antisémites. Mais la rhétorique du Hamas est largement dominante dans les slogans : tous les Juifs sont des sionistes, et les sionistes ne sont pas simplement des gens qui défendent le droit d’Israël à exister, ils incarnent le mal : l’apartheid, le colonialisme, le suprématisme blanc, le génocide. Cette rhétorique du Hamas a permis la connexion avec d’autres mouvements comme Black Lives Matter. Elle a permis à d’autres minorités de se reconnaître dans le combat « pour la Palestine ». Le résultat est terrible : l’antisémitisme est devenu un enjeu national, au point que le président Biden en fait aujourd’hui même l’objet d’un grand discours. Voilà ce qui me semble éminemment problématique : pas la mobilisation ni l’expression légitime de la sympathie (au sens littéral, souffrir avec) pour les populations civiles de Gaza, mais l’antisémitisme décomplexé.  

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COMMENTS

  1. Corrigé de Dissertation : 'L'Enfer, C'est Les Autres' Expliqué et

    Selon Sartre, notre conscience de nous-mêmes est intrinsèquement liée à la manière dont nous sommes vus par les autres. Ainsi, l'enfer représente la perception négative ou déformée que les autres peuvent avoir de nous, qui peut parfois être plus dure et impitoyable que notre propre jugement.

  2. L'enfer C'est Les Autres

    "L'enfer c'est les autres" est la conclusion de la pièce de théâtre Huis clos de Jean Paul Sartre. Cette pièce a été présentée pour la première fois en 1944. J.P Sartre était un romancier, un dramaturge, un journaliste français engagé mais surtout l'un des plus grands philosophes du XXème siècle.

  3. Sartre : L'enfer, c'est les autres

    Sartre : L'enfer, c'est les autres. Huis Clos et la question des autres : L'enfer intersubjectif. Cette citationest une des plus fameuses de Jean-Paul Sartre. Elle achève la pièce de théâtre Huis Clos, écrite en 1943. Huis Closrelate l'arrivée de trois personnages en enfer.

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    Crée ton compte. « L'enfer c'est les autres », Sartre. Ce cours est issu du chapitre Citations qui traite de citations philosophiques connues. Celles-ci peuvent être données en exercice ou réutilisées dans les dissertations. Il est donc important de les connaître, de les situer et de savoir les interpréter.

  5. « L'enfer c'est les autres» dissertation

    « L'enfer c'est les autres », Cette réplique de la fin de la pièce de "Huis Clos" met en évidence l'idée selon laquelle la présence des autres peut parfois constituer un véritable enfer. Dire que l'enfer c'est les autres c'est commencer par souligner qu'il ne peut y avoir pire que les autres.

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  23. dissertation : "l'enfer ce l'absence des autres " expliquer et discuter

    Nous connaissons tous cette fameuse formule de Sartre selon laquelle « l'enfer, c'est les autres ». On en viendrait alors aisément à penser que l'autre, en tant qu'il est cet autre posé face à moi, est un obstacle à ma liberté, à mon développement, à mes envies, mes passions, mes attentes.

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