• Humanités, littérature, philosophie
  • Les représentations du monde HLP 1ère, semestre 2

Représentations du monde. Découverte du monde et pluralité des cultures, HLP 2024 1ère-Quelles images l’homme civilisé se fait-il des autres peuples?

En quoi les découvertes modifient-elles les représentations du monde et de l’autre question philosophique, l’évolution de la critique de l’ethnocentrisme, les pouvoirs de la parole, hlp première .

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E3C  / Spécimen -  2

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Annales zéro -  1  /  2

Représentations du monde

E3C  / Spécimen -  1  /  3

Annales zéro -  3  /  4

Littérature

Le mythe du bon sauvage. qu'est-ce que l'état de nature.

Le mythe du bon sauvage=idéalisation de l'homme à l'état de nature-quelques versions du mythe du bon sauvage-Defoe Robinson Crusoé -Montesquieu Lettres persanes -Voltaire Candide - Diderot voyage de Bougainville -Rousseau -Programme bac de français -La littérature d'idées, découverte d'un nouveau monde

Tournier Michel Vendredi ou les limbes du Pacifique, récits de voyage-Problématique : En quoi cette nouvelle compagnie bouleverse t’-elle le héros?

Tournier, Michel,  Vendredi ou les limbes du Pacifique

Que d’épreuves nouvelles depuis trois jours et que d’échecs mortifiants pour mon amour-propre ! Dieu m’a envoyé un compagnon. Mais, par un tour assez obscur de sa Sainte Volonté, il l’a choisi au plus bas degré de l’échelle humaine. Non seulement il s’agit d’un homme de couleur, mais cet Araucanien costinos est bien loin d’être un pur sang, et tout en lui trahit le métis noir ! Un Indien mâtiné de nègre ! Et s’il était encore d’âge rassis, capable de mesurer calmement sa nullité en face de la civilisation que j’incarne ! Mais je serais étonné qu’il ait plus de quinze ans — compte tenu de l’extrême précocité de ces races inférieures — et son enfance le pousse à rire insolemment de mes enseignements. Et puis cette survenue inattendue après des lustres de solitude a ébranlé mon fragile équilibre. L’ Évasion  a été à nouveau pour moi l’occasion d’une défaillance mortifiante. Après ces années d’installation, de domestication, de construction, de codification, il a suffi de l’ombre d’un espoir de possibilité pour me précipiter vers ce piège meurtrier où j’ai failli succomber jadis. Acceptons-en la leçon avec une humble soumission. J’ai assez gémi de l’absence de cette société que toute mon œuvre sur cette terre appelait en vain. Cette société m’est donnée sous sa forme la plus rudimentaire et la plus primitive certes, mais il ne m’en sera sans doute que plus facile de la plier à mon ordre. La voie qui s’impose à moi est toute tracée : incorporer mon esclave au système que je perfectionne depuis des années. La réussite de l’entreprise sera assurée le jour où il n’y aura plus de doute que Speranza et lui profitent conjointement de leur réunion.

Vous pouvez consulter aussi 

Defoe, Robinson Crusoé, Tournier, Vendredi ou les limbes du pacifique, Vendredi ou la vie sauvage. Analyse littéraire, 

Versions du mythe du bon sauvage, Montaigne, Montesquieu, Diderot, Rousseau, littérature d'idées, 

Saint John Perse, commentaires littéraires, "Le mur", Image à Crusoé, et "Vendredi" Éloge. Version du mythe du bon sauvage.

Problématique :

En quoi  cette nouvelle compagnie bouleverse t’-elle le héros?

Plan de l’étude possible :

I - Le point de vue occidental de Robinson

II - La fragilité du héros

Analyse littéraire, Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique"Que d’épreuves nouvelles...réunion", bac français 

Analyse littéraire, Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique"Que d’épreuves nouvelles...réunion", bac français 2020-Le mythe du bon sauvage. Qu'est-ce que l'état de nature? Littérature d'idées, bac de français programme 2021-I - Le point de vue occidental de Robinson-II - La fragilité du héros. littérature d'idées

EAF , littérature d'idées. Robinson : de Daniel Defoe à Michel Tournier : Vendredi ou les limbes du pacifique  

EAF 2021, littérature d'idées. Robinson : de Daniel Defoe à Michel Tournier : Vendredi ou les limbes du pacifique -L’Œuvre de Robinson Crusoé de Daniel Defoe publiée en 1719 devient l’objet d’une réactualisation critique de l’ouvrage de Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique

Defoe, Robinson Crusoé, Tournier, Vendredi ou les limbes du pacifique, Vendredi ou la vie sauvage. Analyse littéraire, EAF, 

Defoe, Robinson Crusoé, Tournier, Vendredi ou les limbes du pacifique, Vendredi ou la vie sauvage. Analyse littéraire, EAF, 2021-Robinson Crusoé et les réécritures. Littérature d'idées, programme du bac de français 2021-Montaigne, "Essais", "Des Cannibales", I, 31?; "Des Coches"III, commentaires littéraires, linéaires

Diderot et Bougainville la découverte du nouveau monde et la découverte de l'autre

Diderot, Supplément au voyage de Bougainville-dialogue philosophique-découverte de l’Autre et du Nouveau Monde-question de l'altérité.Dénonciation de la colonisation. Comparaison de la vie naturelle et de la civilisation européenne-Comment Diderot parvient-il à faire du bonheur l’antithèse du mode de vie européen ?

Diderot Le Supplément au voyage de Bougainville - Problématique Comment Diderot parvient-il à faire du bonheur l’antithèse du mode de vie européen?

Pour aller plus loin dans votre réflexion 

" En quoi le Détour par l'Autre est-il un bon moyen de dénoncer les travers de notre société ? 

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter une dissertation sur le thème du voyage

Le voyage est-il à la fois une ouverture sur le monde et une découverte de nous-même?  

Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville, II, 1796 

Au départ de Bougainville, lorsque les habitants accouraient en foule sur le rivage, s'attachaient à ses vêtements, serraient ses camarades entre leurs bras, et pleuraient, ce vieillard s'avança d'un air sévère, et dit : "Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ci soit de l'arrivée, et lion du départ de ces hommes ambitieux et méchants : un jour, vous les connaîtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voulez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l'autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices ; un jour vous servirez sous eux aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux Mais je me console ; je touche à la fin de ma carrière ; et la calamité que je vous annonce, je ne la verrai point. (Tahitiens ! ô mes amis ! vous auriez un moyen d'échapper à un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous eu donner le conseil. Qu'ils s'éloignent, et qu'ils vivent." Puis s'adressant à Bougainville, il ajouta : "Et toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive : nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un démon : qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? 0rou ! toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l'as dit à moi-même, ce qu'ils ont écrit sur cette lame de métal : Ce pays est à nous. Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbres : Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevé une des méprisables bagatelles dont ton bâtiment est rempli, tu t'es récrié, tu t'es vengé ; et dans le même instant tu as projeté au fond de ton cœur le vol de toute une contrée ! Tu n'es pas esclave : tu souffrirais plutôt la mort que de l'être, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frère. Vous êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse nous nos mœurs ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumières. Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le possédons. Sommes-nous dignes de mépris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quai nous vêtir. Tu es entré dans nos cabaties, qu'y manque-t-il, à ton avis ? Poursuis jusqu'où tu voudras ce que tu appelles commodités de la vie ; mais permets à des êtres sensés de s'arrêter, lorsqu'ils n'auraient à obtenir, de la continuité de leurs pénibles efforts, titre des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'étroite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journalières la moindre qu'il était possible, parce que rien ne nous paraît préférable au repos. Va dans ta contrée t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer : ne nous entête là de tes besoins factices, ni de tes vertus chimériques.

Introduction :  1713-1784  philosophe des Lumières , c’est lui qui a supervisé la rédaction de l’encyclopédie et a un écrit un certain nombre d’œuvres diverses (théâtre, roman, critique). Le livre a été écrit à la suite de la publication de Bougainville. Le texte de  Diderot  est un dialogue entre A qui a lu le livre et B qui ne l’a pas lu. A raconte donc le discours d’adieu du vieillard à Bougainville. Diderot dresse le tableau d’une société océanienne idéale qu’il faut protéger de ceux qui prétendent être la civilisation. Un sage tahitien condamne l’intrusion des Européens et prédit le sort de l’île que les français se sont appropriés en 1769 .  Problématique :  Comment Diderot parvient-il à faire du bonheur l’antithèse du mode de vie européen ? 

Plan de l'étude 

I) Comparaison de la vie naturelle et de la civilisation européenne

II) La dénonciation de la colonisation 

Commentaire littéraire, Supplément au voyage de Bougainville, Diderot, chapitre II. Bac de français

Commentaire littéraire, Supplément au voyage de Bougainville Diderot chapitre II. Bac de français 2021-"Pleurez, malheureux vertus chimériques." la vie naturelle et de la civilisation européenne.dénonciation de la colonisation-EAF 2021 Comment Diderot parvient-il à faire du bonheur l’antithèse du mode de vie européen?

Bougainville, Voyage autour du monde- Commentaire littéraire littérature d'idées, bac de français 

Bougainville, Voyage autour du monde- Commentaire littéraire littérature d'idées, bac de français 2021-Découverte de Tahiti par le regard  : une véritable rencontre pour le lecteur-Mise en scène de la rencontre-Un texte humaniste en écho à l'idéal des Lumières- Littérature d'idées, programme bac de français 2021

  • Plan possible pour l'étude littéraire  :
  • Découverte de Tahiti par le regard  : une véritable rencontre pour le lecteur
  • Mise en scène de la rencontre
  • Un texte humaniste en écho à l'idéal des Lumières
  • Problématique  :
  • Comment l'Autre est-il perçu dans le texte de Bougainville  ?

Supplément au voyage de Bougainville- Comment l’ouverture à l’autre favorise la découverte de soi-même et l’engagement pour l'égalité?

Voyage, altérité et engagement.

Denis DIDEROT,  Supplément au voyage de Bougainville,  1772 ,

LA  : extrait du chapitre II

Puis s'adressant à Bougainville, il ajouta: "Et toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive : nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du  tien  et du  mien . Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu ni un démon : qui es-tu donc pour faire des esclaves ? Orou, toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l'as dit à moi-même, ce qu'ils ont écrit sur cette lame de métal :  Ce pays est à nous . Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Otaitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbres :  Ce pays est aux habitants d'Otaiti , qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevé une des méprisables bagatelles dont ton batiment est rempli, tu t'es récrié, tu t'es vengé ; et dans le même instant tu as projeté au fond de ton coeur le vol de toute une contrée ! Tu n'es pas esclave : tu souffrirais plutôt la mort que de l'être, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Otaitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Otaitien est ton frère. Vous êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse-nous nos mœurs ; elles sont plus sages et honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières. Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le possédons. Sommes-nous dignes de mépris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quoi nous vêtir. Tu es entré dans nos cabanes, qu'y manque-t-il, à ton avis ? Poursuis jusqu'où tu voudras ce que tu appelles les commodités de la vie ; mais permets à des êtres sensés de s'arrêter, lorsqu'ils n'auraient à obtenir de la continuité de leurs pénibles efforts, que des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'étroite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journalières la moindre qu'il était possible, parce que rien ne nous paraît préférable au repos. Va dans ta contrée t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer : ne nous entête ni de tes besoins factices, ni de tes vertus chimériques."

Extrait du chapitre II

Problématique d'étude 

Quelle image Diderot donne t'-il des occidentaux et des tahitiens dans ce passage?

Plan du commentaire littéraire

Deux systèmes opposés

Un orateur talentueux pour défendre les tahitiens et porte-parole de Diderot

Voyage, altérité et engagement-DIDEROT, Supplément au voyage de Bougainville - Littérature d'idées EAF 

Voyage, altérité,engagement-DIDEROT, Supplément au voyage de Bougainville EAF 2021«Puis s’adressant à Bougainville vertus chimériques»-Comment l’ouverture à l’autre favorise la découverte de soi-même, l’engagement pour l'égalité?En quoi le Détour par l'Autre est-il un bon moyen de dénoncer les travers de notre société?

Supplément au voyage de Bougainville-Comment la connaissance de l’autre favorise-t-elle la découverte de soi?

« l’aumônier–Vous ne connaissez guère la jalousie… avis n’en vaut-il pas bien un autre » Supplément au voyage de Bougainville

L'AUMONIER. Vous ne connaissez guère la jalousie, à ce que je vois ; mais la tendresse maritale, l'amour paternel, ces deux sentiments si puissants et si doux, s'ils ne sont pas étrangers ici, y doivent être assez faibles.

OROU. Nous y avons suppléé par un autre, qui est tout autrement général, énergique et durable, l'intérêt. Mets la main sur la conscience, laisse là cette fanfaronnade de vertu, qui est sans cesse sur les lèvres de tes camarades, et qui ne réside pas au fond de leur cœur; dis-moi si, dans quelque contrée que ce soit, il y a un père qui, sans la honte qui le retient, n'aimât mieux perdre son enfant, un mari qui n'aimât mieux perdre sa femme que sa fortune et l'aisance de toute sa vie. Sois sûr que partout où l'homme sera attaché à la conservation de son semblable comme à son lit, à sa santé, à son repos, à sa cabane, à ses fruits, à ses champs, il fera pour lui tout ce qu'il est possible de faire. C'est ici que les pleurs trempent la couche d'un enfant qui souffre ; c'est ici que les mères sont soignées dans la maladie ; c'est ici qu'on prise une femme féconde, une fille nubile, un garçon adolescent ; c'est ici qu'on s'occupe de leur institution, parce que leur conservation est toujours un accroissement, et leur perte toujours une diminution de fortune. L'AUMONIER. Je crains bien que ce sauvage n'ait raison. Le paysan misérable de nos contrées, qui excède sa femme pour soulager son cheval, laisse périr son enfant sans secours et appelle le médecin pour son bœuf...

OROU. Je n'entends pas trop ce que tu viens de dire ; mais, à ton retour dans ta patrie si policée, tâche d'y introduire ce ressort ; et c'est alors qu'on y sentira le prix de l'enfant qui naît, et l'importance de la population. Veux-tu que je te révèle un secret? mais prends garde qu'il ne t'échappe. Vous arrivez, nous vous abandonnons nos femmes et nos filles, vous vous en étonnez, vous nous en témoignez une gratitude qui nous fait rire. Vous nous remerciez, lorsque nous asseyons sur toi et sur tes compagnons la plus forte de toutes les impositions. Nous ne t'avons point demandé d'argent, nous ne nous sommes point jetés sur tes marchandises, nous avons méprisé tes denrées ; mais nos femmes et nos filles sont venues exprimer le sang de tes veines. Quand tu t'éloigneras, tu nous auras laissé des enfants ; ce tribut levé sur ta personne, sur ta propre substance, à ton avis, n'en vaut-il pas bien un autre ?

Extrait du chapitre IV

Problématique

-Comment la connaissance de l’autre favorise-t-elle la découverte de soi?

Plan de l'étude

Dialogue entre un tahitien et un occidental

Qui entraine un nouveau regard sur sa société

Voyage, altérité et engagement-DIDEROT, Supplément au voyage de Bougainville ch. 4 - Littérature d'idées EAF 

Voyage, altérité,engagement-DIDEROT, Supplément au voyage de Bougainville CH 4- EAF 2021- l’aumônier–Vous ne connaissez guère la jalousie… vaut-il pas bien un autre- Comment la connaissance de l’autre favorise-t-elle la découverte de soi? Le voyage est-il à la fois ouverture sur le monde et une découverte de nous-même?

Montaigne, les Essais.Découverte d'un autre monde  

 Programme bac de français 2021, EAF, séries générales et technologiques- La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle  Montaigne, "Essais", "Des Cannibales", I, 31?; "Des Coches", III, 6 -parcours : Notre monde vient d'en trouver un autre. Commentaires littéraires, linéaires, questions de grammaire

Problématique : Comment Montaigne parvient-il grâce à la vision pure et innocente du barbare à expliquer et à critiquer sa propre société?

  Montaigne,  "Essais", "Des Cannibales", I, 31 / parcours : Notre monde vient d'en trouver un autre.

Lecture du texte : I, 31

MONTAIGNE Des Cannibales chapitre 31

Montaigne s’intéresse avec curiosité à la découverte de l’Amérique. Il se passionne pour les récits des colons ou des missionnaires et les témoignages directs?: inaugurant un discours d’anthropologue, il décrit la vie des sauvages en s’efforçant de dépasser les préjugés. Non seulement leur civilisation soutient la comparaison avec la nôtre, mais elle remet en question la notion même de civilisation?: les plus barbares ne sont pas ceux que l’on croit?! L’examen de la vie de l’autre, de les relativiser, et autorise ainsi une satire de la société du temps.

Montaigne raconte à la fin du chapitre, sa rencontre avec trois brésiliens présentés à Rouen au roi Charles IX, en 1562.

Trois d’entre eux, ignorant combien coûtera un jour à leur repos et à leur bonheur la connaissance des corruptions de deçà, et que de ce commerce naîtra leur ruine, comme je présuppose qu’elle soit déjà avancée, bien misérables de s’être laissé piper au désir de la nouvelleté et avoir quitté la douceur de leur ciel pour venir voir le nôtre, furent à Rouen, du temps que le feu roi Charles neuvième y était. Le Roi parla à eux longtemps?; on leur fit voir notre façon, notre pompe, la forme d’unie belle ville. Après cela, quelqu’un en demanda leur avis, et voulut savoir d’eux ce qu’ils y avaient trouvé de plus admirable?; ils répondirent trois choses, d’où j’ai perdu la troisième, et en suis bien marri?; mais j’en ai encore deux en mémoire. Ils dirent qu’ils trouvaient en premier lieu fort étrange que tant de grands hommes, portant barbe, forts et armés, qui étaient autour du Roi (il est vraisemblable qu’ils parlaient des Suisses de sa garde), se soumissent à obéir à un enfant, et qu’on ne choisisse plutôt quelqu’un d’entre eux pour commander?; secondement (ils ont une façon de leur langage telle, qu’ils nomment les hommes moitié les uns des autres) qu’ils avaient aperçu qu’il y avait parmi nous des hommes pleins et gorgés de toutes sortes de commodités, et que leurs moitiés étaient mendiants à leurs portes, décharnés de faim et de pauvreté?; et trouvaient étrange comme ces moitiés ici nécessiteuses pouvaient souffrir une telle injustice, qu’ils ne prissent les autres à la gorge, ou missent le feu à leurs maisons.

Je parlai à l’un d’eux fort longtemps?; mais j’avais un truchement qui me suivait si mal et qui était si empêché à recevoir mes imaginations par sa bêtise, que je n’en pus tirer guère de plaisir.

Sur ce que je lui demandai quel fruit il recevait de la supériorité qu’il avait parmi les siens (car c’était un capitaine, et nos matelots le nommaient roi), il me dit que c’était marcher le premier à la guerre?; de combien d’hommes il était suivi, il me montra une espace de lieu, pour signifier que c’était autant qu’il en pourrait en une telle espace, ce pouvait, être quatre ou cinq mille hommes?; si, hors la guerre, toute son autorité était expirée, il dit qu’il lui en restait cela que, quand il visitait les villages qui dépendaient de lui, on lui dressait des sentiers au travers des haies de leurs bois, par où il pût passer bien à l’aise.

Tout cela ne va pas trop mal?: mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses?!

 Comment Montaigne parvient-il grâce à la vision pure et innocente du barbare à expliquer et à critiquer sa propre société?

Plan de l'étude :

I - Une argumentation presque scientifique

A - Un texte démonstratif ou une démonstration

B - l'objet de l’introduction

II - La valorisation des chefs cannibales.

A - Un système de vie positif

B - C’est un peuple de raison qui a un jugement raisonné

III - Montaigne critique sa propre culture

A - L’opposition entre deux civilisations

B - Une critique des exagérations de la culture des Européens

EAF , Montaigne, les Essais, Des cannibales, I, 31, commentaire littéraire et questionnaires

EAF 2021, Montaigne, les Essais, Des cannibales, I, 31, commentaire - La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle - Notre monde vient d'en trouver un autre. Séries générales, technologiques. Une argumentation presque scientifique - Montaigne critique sa propre culture.Lecture linéaire à l'oral 2021

Question philosophique, l’évolution de la critique de l’ethnocentrisme-Problématique : En quoi Montaigne déplace t'-il le problème de l'ethnocentrisme?

Problématique : en quoi montaigne déplace t'-il le problème de l'ethnocentrisme.

Support texte 

Ils ont leurs guerres contre les nations qui sont au-delà de leurs montagnes, plus avant en la terre ferme, auxquelles ils vont tout nus, n'ayant autres armes que des arcs ou des épées de bois, apointées par un bout, à la mode des langues de nos épieux. C'est chose émerveillable que de la fermeté de leurs combats, qui ne finissent jamais que par meurtre et effusion de sang ; car, de déroutes et d'effroi, ils ne savent que c'est. Chacun rapporte pour son trophée la tête de l'ennemi qu'il a tué, et l'attache à l'entrée de son logis. Aprés avoir longtemps bien traité leurs prisonniers, et de toutes les commodités dont ils se peuvent aviser, celui qui en est le maître, fait une grande assemblée de ses connaissants ; il attache une corde à l'un des bras du prisonnier, par le bout de laquelle il le tient éloigné de quelques pas, de peur d'en être offensé, et donne au plus cher de ses amis l'autre bras à tenir de même ; et eux deux, en présence de toute l'assemblée, l'assomment à coups d'épée. Cela fait, ils le rôtissent et en mangent en commun et en envoient des lopins à ceux de leurs amis qui sont absents. Ce n'est pas, comme on pense, pour s'en nourrir, ainsi que faisaient anciennement les Scythes ; c'est pour représenter une extrême vengeance. Et qu'il soit ainsi, ayant aperçu que les Portugais, qui s'étaient ralliés à leurs adversaires, usaient d'une autre sorte de mort contre eux, quand ils les prenaient, qui était de les enterrer jusques à la ceinture, et tirer au demeurant du corps force coups de trait, et les pendre après, ils pensèrent que ces gens ici de l'autre monde, comme ceux qui avaient sexué la connaissance de beaucoup de vices parmi leur voisinage, et qui étaient beaucoup plus grands maîtres qu'eux en toute sorte de malice, ne prenaient pas sans occasion cette sorte de vengeance, et qu'elle devait être plu.s aigre que la leur, commencèrent de quitter leur façon ancienne pour suivre celle-ci. Je ne suis pas marri que nous remarquons l'horreur barbaresque qu'il y a en une telle action, mais oui bien de quoi, jugeant bien de leurs fautes, nous soyons si aveugles aux nôtres. Je pense qu'il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu'à le manger mort, à déchirer par tourments et par gênes un corps encore plein de sentiment, le faire rôtir par le menu, le faire mordre et meurtrir aux chiens et aux pourceaux (comme nous l'avons non seulement lu, mais vu de fraîche mémoire, non entre des ennemis anciens, mais entré des voisins et concitoyens, et, qui pis est, sous prétexte de piété et de religion), que de le rôtir et manger après qu'il est trépassé. Chrysippe et Zénon, chefs de la secte stoïque ; ont bien pensé qu'il n'y avait aucun mal de se servir de notre charogne à quoi que ce fut pour notre besoin, et d'en tirer de la nourriture ; comme nos ancêtres, étant assiégés par César en la ville de Alésia, se résolurent de soutenir la faim de ce siège par les corps des vieillards, des femmes et d'autres personnes inutiles au combat. “ Les Gascons, dit-on, s'étant servis de tels aliments, prolongèrent leur vie. ” . Et les médecins ne craignent pas de s'en servir à toute sorte d'usage pour notre santé ; soit pour l'appliquer au-dedans ou au-dehors ; mais il ne se trouva jamais aucune opinion si déréglée qui excusât la trahison, la déloyauté, la tyrannie, la cruauté, qui sont nos fautes ordinaires. Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie.

  • I - Description au service de l'argumentation
  • A - la pratique des cannibales
  • B - La perversion des sauvages
  • II - Le  jugement humain
  • L'intervention de Montaigne

Commentaire littéraire, questionnaire, Montaigne, Des Cannibales, I, 31 "Ils ont leurs guerres.. une sorte de barbarie "

Commentaire littéraire Montaigne, Des Cannibales, I, 31 "Ils ont leurs guerres.. une sorte de barbarie "- Etude linéaire, I, 31 "Trois d'entre eux....hauts de chausses" et question de grammaire. parcours : Notre monde vient d'en trouver un autre. Séries générales et technologiques, EAF 2021-La littérature d'idées -

Commentaire littéraire, Montaigne, Des Cannibales, I, 31"Or je trouve pour en revenir à mon propos.." Dénonciation du préjugé ethnocentrique européen

Commentaire littéraire, Montaigne, Des Cannibales, I, 31"Or je trouve pour en revenir à mon propos.." Dénonciation du préjugé ethnocentrique européen- Montaigne, "Essais", "Des Cannibales", I, 31 / parcours : Notre monde vient d'en trouver un autre. Séries générales et technologiques, EAF 2021-La littérature d'idées

Montesquieu, "Lettres persanes" / parcours : Le regard éloigné

Bac général Programme bac de français 2021 - Objet d'étude : La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle Montesquieu, "Lettres persanes" / parcours : Le regard éloigné. Consultez les commentaires littéraires, les explications linéaires et les questions de grammaire, analyse linéaire syntaxique

Lecture de la lettre XXX

Les habitants de Paris sont d'une curiosité qui va jusqu'à l'extravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si j'avais été envoyé du ciel: vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres; si j'étais aux Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi; les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille 5couleurs, qui m'entourait; si j'étais aux spectacles, je trouvais d'abord cent lorgnettes dressées contre ma figure: enfin jamais homme n'a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux: "Il faut avouer qu'il a l'air bien persan." Chose admirable! Je trouvais de mes portraits partout; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu. 10Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à charge: je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare; et, quoique j'aie très bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville où je n'étais point connu. Cela me fit résoudre à quitter l'habit persan et à en endosser un à l'européenne, pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'admirable. Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement: libre de tous les 15ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste. J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant l'attention et l'estime publique: car j'entrai tout à coup dans un néant affreux. Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu'on m'eût regardé, et qu'on m'eût mis en occasion d'ouvrir la bouche. Mais, si quelqu'un, par hasard, apprenait à la compagnie que j'étais Persan, j'entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement: "Ah! ah! 20Monsieur est Persan? c'est une chose bien extraordinaire! Comment peut-on être Persan?"

De Paris, le 6 de la lune de Chalval 1712.

Problématique 

jugement et dénonciation de la société à travers les "lettres persanes" de Montesquieu

I/  Les marques de l'epistolaire

II/ Le thème du regard

III/ Les implications philosophiques

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L'ouverture à l'autre : outil de formation et d'enrichissement de l'individu, une réflexion sur soi-même et une réflexion sur la condition humaine

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Philosophie

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Date de dernière mise à jour : 01/08/2023

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Humanités, Littérature, Philosophie, bac 2021

Le voyage est-il à la fois une ouverture sur le monde et une découverte de nous-même?  Réflexion sur le thème du voyage

  • Le 01/02/2018
  • Dans Dissertations EAF
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DNBAC

"on voyage non pas pour changer de lieu mais pour changer d'idées", Hippolyte Faine

Devoir proposé par Manon Sujet :

Le voyage est-il à la fois une ouverture sur le monde et une découverte de nous-même?  

Lecture du devoir  «On voyage non pas pour changer de lieu, mais pour changer d'idées.» Hippolyte Faine Comme nous l'explique Hippolyte Faine à travers cette citation, le voyage sert avant tout à changer notre point de vue, et donc pas conséquent d'idées. Nous rejoignons alors le discours tenu par Lévi-Strauss dans l'incipit de Tristes Tropiques, qui est un livre de l'ethnographe, publié en 1955, où sont mêlés souvenirs de voyage et méditations philosophiques. Ainsi un voyage peut avoir plusieurs fonctions, il peut en effet avoir pour but de divertir, de faire réfléchir, mais un voyage aura toujours pour conséquence de changer l'individu. Un voyage peut s'effectuer physiquement, l'individu faisant réellement une excursion dans un pays étranger ou simplement dans une région voisine, mais il peut également s'effectuer par le biais de l'imaginaire lors de la lecture d'un roman d'aventures. L'individu en ayant fait l'expérience du voyage réel ou virtuel s'en trouve changé, en bien ou en mal suivant l'impact et la résonance que cela a eu sur lui-même. Ainsi un voyage semble être un moyen de récolter de nouvelles connaissances. Nous pourrons nous demander en quoi le voyage, vécu par nous-même ou vécu à travers un récit d'exploration, peut avoir un effet d'ouverture sur le monde, et de voyage initiatique sur nous-même. Afin de répondre à ce questionnement nous étudierons tout d'abord le voyage comme expédition, puis comme voyage intérieur. Tout d'abord, nous pouvons rappeler que selon Claude Lévi-Strauss, le voyage n'est donc pas un but, mais le moyen par lequel nous pouvons recueillir des connaissances, et permettre des avancées dans le domaine des sciences humaines. Ainsi il apparaît que le voyage n'est pas à prendre au même sens ou nous l'entendons aujourd'hui, c'est-à-dire comme voyage touristique et de vacances, mais bien comme voyage de recherche, dans le but de récolter des informations et donc élargir un savoir. En effet un voyage peut alors procurer le moyen à l'individu d'effectuer des recherches sur un phénomène bien particulier, ou de lui permettre d'aller travailler sur un projet, par exemple:les archéologues sachant que des pyramides étaient présentes en Égypte, ont alors fait un voyage, qui leur a permis de faire des fouilles et par conséquent de ramener de nouvelles connaissances. En réalité le voyage apparaît alors comme un maillon essentiel de la chaîne permettant d' accéder au savoir.  Mais le voyage est également synonyme de rencontre puisque l'individu évolue alors dans un lieu qui lui est étranger. Le voyage, apporte des connaissances scientifiques, mais donne également une autre vision du monde à travers sa rencontre avec autrui. Par conséquent l'individu doit alors avoir une ouverture d'esprit assez large afin de ne pas tomber dans l'ethnocentrisme et repousser autrui et la culture dans laquelle il vit. Ainsi comme nous pouvons le voir dans le texte de Diderot, le chef tahitien met bien en avant ce phénomène d'ethnocentrisme qui empêche les voyageurs de découvrir le vrai savoir. En effet dans ce texte, Diderot met en avant que le navigateur, obnubilé par sa propre culture qu'il considérait comme la seule possible et qu'il fallait imposer à ce peuple « d'ignorants », n'a pas su découvrir la beauté d'un peuple plus sain, plus conscient des réels besoins de la vie. Jacques Lacarrière explique de manière très complète l'attitude adéquate d'un voyageur au sein d'une nouvelle culture expliquant qu'il faut alors s'immerger dans la culture d'accueil, et par conséquent mettre de côté sa propre culture. Il apparaît alors de manière évidente que le voyage effectué physiquement à un double effet sur l'individu puisqu'il connaît un changement tant humainement parlant que d'un point de vue scientifique. Ainsi le voyageur reviendra changé, et avec un œil nouveau sur le monde, de la même manière qu'un enfant après avoir parcouru une bande-dessinée d'aventure. Dans un second temps, nous pouvons rappeler qu'à l'instar d'Emma Bovary, il est possible pour un lecteur de voyager à travers un roman. Mais le bénéfice est-il le même? Un lecteur peut-il avoir un nouvel éclairage du monde suite à une lecture? Et bien il semble que oui. Ainsi le lecteur, à l'aide de descriptions et d'un travail d'écriture minutieux, peut se projeter dans l'histoire et ainsi voyager à travers sa lecture. Prenons par exemple Voyage au centre de la Terre, nous découvrons que Jules Verne, de par son écriture à su plonger son lecteur de manière à ce que ce dernier ait l'impression d'être au cœur de l'histoire, qu'il puisse se représenter le voyage comme s'il le faisait réellement, comme s'il était lui-même en train de faire le voyage. Ainsi il apparaît que le voyage peut également avoir pour effet de transporter le lecteur hors de l'espace-temps dans lequel il se trouve. Ne nous est-il jamais arrivé de finir un roman d'une traite, sans même se rendre compte du temps que cela nous a pris ? De même qu'un voyage touristique, la lecture transporte l'individu, lui faisant oublier le cadre spatio-temporel dans lequel il a pour l'habitude d'évoluer. Le voyage par la lecture est donc également un moyen pour le lecteur d'avoir une ouverture sur le monde. En effet la lecture d'un roman d'aventure ou bien encore un roman de réflexion tel que Candide de Voltaire permet au lecteur de découvrir à partir d'une satire, une autre vision du monde qui leur est inconnue. Ainsi dans ce genre romanesque, le lecteur est indubitablement confronté à une remise en question quant au monde, ou à la société. Par conséquent le lecteur peut voyager à travers les lignes écrites par l'auteur en découvrant de nouvelles cultures, de nouveaux peuples et paysages, que l'auteur lui-même aura peut-être découvert par un réel voyage ou aura lui-même imaginé, comme Thomas More l'a fait dans son œuvre Utopia. Le lecteur, sans même être sorti de son fauteuil, peut alors voyager à travers ses pensées et être amené à se former une nouvelle opinion quant au sujet étudié dans l’œuvre lue.  Pour conclure, nous avons traité le thème du voyage tant comme moyen de parvenir à la récolte de nouveaux savoirs, que par l'ouverture au monde que cela peut apporter à l'individu mais également au lecteur qui voyage alors à travers les lignes. Ainsi il apparaît que le voyage par la lecture est un bon moyen d'élargir sa vision du monde, sa compréhension mais également d'émettre une critique. A l'instar d'Emma Bovary, il est possible d'être entièrement absorbé par nos lectures, et de ne plus avoir suffisamment de recul face aux lectures. Le voyage par la lecture est-il donc toujours bénéfique, si l'on omet qu'il puisse prendre l'aspect d'un voyage initiatique ?  

Pour aller plus loin 

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Humanités, Littérature, Philosophie, bac 2020

Voyage en Philosophie

dissertation philosophie voyage

Première intervention : Michel Tozzi  

Philosopher, une aventure, l’upn a décidé cette année de choisir la thématique du voyage, dans la continuité des réflexions des années passées sur la méditerranée. nous avons visité celle-ci comme le lieu de naissance de notre civilisation occidentale, articulant le gréco-romain et le judéo-chrétien, sans oublier dans l’histoire des idées l’influence notable de la pensée arabe. nous évoquons cette année le voyage d’ulysse, qui est le récit d’une formidable aventure., nous avions convoqué les années passées la philosophie grecque. ce thème du voyage est-il pertinent en philosophie  la philosophie est-elle un voyage, et est-elle, puisque nous avons lié les deux notions, une aventure, celle de la pensée , le voyage est un déplacement d’un point à un autre, assez éloigné ; l’aventure est une suite d’événements plein d’imprévus, parfois de risques. il peut être intéressant d’utiliser les métaphores du voyage et de l’aventure pour parler de philosophie., prenons la métaphore du déplacement. philosopher est toujours se déplacer. la  métaphore de la marche  est d’ailleurs souvent utilisée en philosophie, qui est une dé-marche [1] . se déplacer, c’est partir d’un lieu  pour aller ailleurs. en philosophie, ce lieu d’où l’on part est le  préjugé , ce que l’on pense spontanément avant d’avoir réfléchi, cette réponse à une question que l’on ne s’est pas posée, cette certitude d’être dans le vrai sans avoir administré la preuve. une pensée toute faite empruntée à notre famille, notre milieu social, notre civilisation, tous ces conditionnements intellectuels qui nous formatent aux stéréotypes de genre et de race, au prêt-à-penser conformiste, à l’idéologie dominante, à la pensée unique, à grand coup de médias, de publicité, de propagande, ce que socrate appelait le sophisme, l’art de nous faire croire sans souci de vérité. ce lieu de départ est aussi  l’impensé , tous ces présupposés non explicités qui font tenir une pensée, sans conscience ni connaissance de ce qu’elle implique en amont et que l’on suppose acquis, ni des conséquences qu’une idée entraîne…, philosopher, c’est partir de ces lieux pour  aller vers ailleurs.  un ailleurs qui n’a pas le même statut épistémologique (du point de vue de la connaissance) que le point de départ, un ailleurs valorisé, une promesse… vers où donc vers un double horizon :, -  un horizon de sens , parce que l’on cherche à  comprendre  le monde dans sa complexité et ce que l’on vit, ce qui nous arrive dans une existence où nous avons été « jeté-là » (heidegger) sans l’avoir choisi (sens-compréhension), et pour s’ orienter  dans la vie (kant), existentiellement, éthiquement politiquement (sens-direction) ;, - un  horizon de vérité , cette boussole qui indique ce vers quoi doit tendre le philo-sophos, l’ami du savoir. le philosophe est donc un chercheur, confronté à des problèmes à résoudre dont il ne sait qu’à la fin, s’il y parvient, la solution., philosopher, c’est le trajet d’un sujet en projet de sens et de vérité., ce déplacement en philosophie se fait, tout au moins en occident, avec comme bagage la  raison , qui indique la façon de se déplacer.  se déplacer en raison  implique une  méthode , par exemple pour socrate le questionnement et la maïeutique, pour platon, hegel ou marx la dialectique, pour descartes le doute systématique et radical, pour nietzsche le soupçon, pour dewey l’enquête etc. ce sont des manières rigoureuses de se déplacer, pour  avancer méthodiquement et surement  vers le but recherché. mais ce déplacement, s’il se fait vers un horizon de vérité, est une  aventure . on se déplace en voyage généralement pour aller quelque part, et même si on prend quelque chemin de traverse, il finit par arriver à rome. or un horizon n’est pas quelque part. on sait que pour les sens, quand on marche, l’horizon c’est toujours plus loin. dans un horizon de vérité, on sait  vers  où l’on va, mais sans savoir exactement  où , ni si l’on y parviendra, ce qui fait de cette quête une aventure pleine d’imprévus et de risques., le risque, c’est la perte de nos certitudes, de nos points d’appui pour comprendre et agir, l’effroi du doute, la désorientation, le scepticisme radical de la connaissance (pyrhon), le pessimisme existentiel (schopenhauer) ou le nihilisme, le relativisme des valeurs et la mort de dieu (nietzche), toutes d’ailleurs positions philosophiques., philosopher, c’est spécifiquement se confronter à des problèmes (problema en grec signifie difficulté), dont les enjeux humains sont tels qu’il faut impérativement y répondre, alors que ces questions sont ardues à penser, avec des contradictions voire des apories, et sur lesquelles les plus grands penseurs divergent., la question que nous avons décidé de traiter, c’est de savoir si dans les bagages obligés, il y a les philosophes et l’histoire de la philosophie ; où si l’on peut,  tout au moins dans les premières étapes du voyage, se contenter de l’expérience que l’on a déjà acquise dans sa vie,  comme support de réflexion, et de certaines rencontres dans des lieux appropriés comme autant d’étapes et d’occasions sur le long chemin., je soutiendrai le point de vue que l’on peut apprendre à philosopher au départ, c’est-à-dire dans l’enfance et l’adolescence, mais aussi commencer à philosopher, adulte, sans faire de la convocation des philosophes un passage incontournable, penser par soi-même, nous entendons par pratique philosophique d’une part, dans la tradition de l’antiquité grecque, la recherche du bonheur par une attitude sage, d’autre part, c’est la tradition philosophique occidentale, l’exercice d’une réflexion rationnelle sur les problèmes fondamentaux que se posent les hommes, et que leur pose la vie. ces problèmes s’articulent  à partir de certaines notions-clefs, comme la liberté, la vérité, le sens de la vie et de la mort, le temps, mon rapport au monde, à autrui, à moi-même etc., et à partir de certaines questions comme celles que formulait kant : « que puis-je savoir (question de la connaissance)  que dois-je faire (question de la morale et de la politique)  que m’est-il permis d’espérer (question de la religion, de l’utopie)  qu’est-ce que l’homme (qui suis-je )  »… nous parlerons ici essentiellement de cette seconde pratique, car si elles étaient très étroitement liées dans l’antiquité, ce lien s’est historiquement distendu chez nombre de philosophes., apprendre à penser par soi-même en philosophant, de nouvelles pratiques philosophiques sont nées à notre époque, dans la cité (ex : cafés philo, ciné philo) et à l’école (ex : philosophie avec les enfants et les adolescents) [2] . elles ont les mêmes objectifs que ceux poursuivis par les philosophes :, - s’entraîner à  penser par soi-même , à acquérir une  autonomie de la pensée.  penser par soi-même implique de prendre conscience de tous ses conditionnements intellectuels, venant de son milieu familial, social, plus largement civilisationnel, de pratiquer le doute et le soupçon vis-à vis des idées dominantes, et vis-à-vis de ses idées spontanées, surtout, c’est le plus difficile, quand ce sont des opinions auxquelles on est fortement attaché, parce qu’elles sont fortement enracinées. c’est un effort constant à reprendre sans relâche,  contre ses propres certitudes, en cultivant la perplexité, la culture de la question, le sens de la complexité du monde et des problèmes… cette autonomie consiste à se donner des idées réfléchies, argumentées. elle s’acquiert en se confrontant à ceux qui ne pensent pas comme nous et ont de bonnes raisons intellectuelles de le faire. - il s’agit d’une émancipation   intellectuelle  par rapport aux préjugés, au prêt-à-penser conformiste, aux pressions de la publicité, de la propagande, et même des maîtres-à-penser., s’émanciper consiste à sortir de la tutelle, à se libérer de ceux qui pensent pour nous, et même comme nous., ces nouvelles pratiques reprennent le mot d’ordre de diderot : « rendre la philosophie populaire  », en la sortant de son domaine universitaire spécialisé, pour rendre accessible au maximum d’enfants et d’adultes  l’apprentissage du philosopher . c’est dans une telle perspective démocratique d’apprentissage que nous proposons une définition du philosopher : « philosopher, c’est, dans un rapport impliqué au sens et à la vérité pour comprendre mon rapport au monde, à autrui et à moi-même, tenter d’articuler dans ma pensée trois processus : (me) questionner et problématiser, pour mettre en question toute affirmation tenue pour certaine et la mettre à l’épreuve du doute ; définir et conceptualiser des notions et des distinctions conceptuelles pour savoir de quoi l’on parle exactement ; argumenter pour savoir si ce qui est dit est vrai, en justifiant rationnellement mes propos, en faisant des objections pertinentes et en répondant à celles d’autrui »., penser avec et contre les autres, ces nouvelles pratiques philosophiques (npp) ont en commun de  privilégier le dialogue, la discussion, la confrontation avec les autres.  elles fonctionnent sur le postulat que l’on peut  élaborer sa pensée et s’enrichir dans l’interaction verbale, en se frottant à l’altérité et la multiplicité des points de vue. si l’on peut apprendre à penser en réfléchissant dans la solitude (dans son poêle comme descartes ou sa tour comme montaigne), et en écrivant devant sa page blanche, ou en lisant des philosophes, on peut aussi le faire dans des échanges avec autrui. car la pensée s’approfondit à la fois  avec  les autres (qui me surprennent, me déplacent, contestent ce que je pense…), et  contre les autres (je dois fonder mes désaccords, répondre à des objections. mais il faut que soient réunies de notre point de vue un certain nombre de conditions pour que l’échange – le plus souvent collectif - soit  intellectuellement formateur  :, - des  conditions communicationnelles  : écouter l’autre (les autres), ne pas le couper ni se moquer, respecter sa personne, car la sécurité et la confiance créent un climat qui facilite la prise de parole publique et l’élaboration sereine de sa pensée ; cela suppose une maîtrise de ses (im)pulsions d’intervention. on peut parler ici avec habermas d’une « éthique communicationnelle », dans la considération de l’autre d’une part comme usant d’un droit démocratique d’expression, consacrant le droit égal de chacun et de tous à la parole  (isogoria), d’autre part comme un « interlocuteur valable » du point de vue de la pensée (j. lévine), postulant son « éducabilité philosophique »., – des  exigences intellectuelles  : écouter l’autre en faisant l’effort de comprendre fidèlement ce qu’il dit, être capable de pénétrer sa vision du monde, pour échanger à partir de ce qu’il vient de dire ; élaborer sa propre pensée et l’exprimer le plus clairement possible. appuyer cette élaboration sur des processus de pensée qui donnent une  visée réflexive  au propos : formuler des questions, questionner et se questionner,  problématiser  les notions et les questions ; pour savoir précisément de quoi l’on parle, définir les notions que l’on utilise, les distinguer soigneusement d’autres notions,  conceptualiser  ; pour se tenir dans un rapport recherché à la vérité, justifier ce que l’on dit, les objections que l’on formule, les réponses aux objections qui nous sont faites,  argumenter rationnellement ., - des  exigences d’animation  de l’échange, qui veille au respect de ces deux types de  condition : confiance et sécurité dans le groupe, rigueur intellectuelle dans les échanges [3] ., des dispositifs pour penser, il faut alors penser et mettre en œuvre des façons d’organiser les discussions répondant à ces exigences, des méthodes permettant d’y parvenir. d’où la nécessité d’une réflexion pédagogique et didactique. nous nous appuyons par exemple pour la démocratie sur la pédagogie coopérative et institutionnelle, et pour la philosophie sur notre travail de didactisation du philosopher., nous avons pour notre part, depuis une dizaine d’année, expérimenté et construit, avec alain delsol et sylvain connac, un dispositif ad hoc, la  discussion à visée démocratique et philosophique (dvdp)., - démocratique par la répartition du pouvoir entre différentes fonctions dans le groupe : président de séance sur la forme des échanges, avec des règles précises pour la prise de parole, garant démocratique ; animateur sur le fond de la discussion, vigie philosophique ; reformulateur, synthétiseur, discutants, observateurs sur les fonctions, la démocratie de la parole, les processus de pensée mis en œuvre…  , - philosophique par la vigilance sur la visée philosophique de la discussion par la mobilisation de processus de pensée réflexifs. ce dispositif est adaptable selon les différents publics concernés (par exemple à l’âge des enfants). essentiellement oral, il peut aussi faire appel à des textes de philosophes, à l’écriture de textes différenciés des participants, être précédé d’une introduction plus ou moins longue et experte , rendre la forme d’un café philo, d’un banquet philo ou d’un ciné philo pour adultes, d’un goûter philo pour enfants, d’un atelier, d’une randonnée etc., et se tenir à l’école, dans un café, une médiathèque, une mjc, un foyer de jeunes travailleurs, une maison de retraite, un hôpital, une prison etc., la diversité des lieux, des publics et des âges donnant une coloration particulière à la discussion..., un contexte porteur pour développer plus de démocratie et de philosophie, apprendre à philosopher soi-même, apprendre à philosopher aux autres est aujourd’hui une nécessité, car le monde est devenu tellement illisible que les experts s’y perdent et se contredisent. celui-ci est caractérisé par la perte de sens et de repères traditionnels : la mort de dieu, la désinstitutionnalisation des individus, la fin des grands récits, la montée de l’individualisme qui me rend de façon écrasante responsable de ma vie et de ses échecs. comment par exemple comprendre ce qui m’arrive en étant jeté-là sans l’avoir choisi  comment orienter ma vie quand le relativisme des valeurs m’ôte toute boussole  quelle espérance collective aujourd’hui  c’est ce genre de question que la philosophie rencontre dans sa réflexivité, qui peut accompagner l’intelligence de ma situation et l’assomption de ma condition., d’où l’importance de faire philosopher au plus tôt les enfants, de les faire grandir dans leur tête, pour les doter d’une capacité d’analyse du monde dans lequel ils vivent, pour leur donner des outils intellectuels de compréhension et d’orientation. c’est l’objectif de la philosophie avec les enfants et les adolescents, pour laquelle je travaille depuis 15 ans., d’où l’importance aussi de développer la philosophie dans la cité, suivant l’exemple de socrate, pour amener les gens poussés à courir de plus en plus vite à faire des  pauses réflexives , pour eux-mêmes et pour développer leur capacité collective de débattre., l’objectif humaniste (former l’homme) croise ici l’objectif politique (former le citoyen), car la démocratie a besoin de gens qui pensent, qui discutent, qui argumentent. et la qualité du débat démocratique exige une rigueur dans l’expression et l’argumentation qui s’apprend…, [1]                         [1] voir par exemple :                 on dit aussi que la marche est une philosophie, qu’il y a une philosophie de la marche., [2]                         [2] ces nouvelles pratiques sont répertoriées dans notre ouvrage  nouvelles pratiques philosophiques – répondre à une demande sociale et scolaire , chronique sociale, lyon, 2012., [3]                         [3] voir notre article « animer une discussion philosophique » :  ,  deuxième intervention : daniel mercier, « voyage au pays de la philosophie », eltchaninoff : «  puisque philosopher, c’est s’étonner, porter un regard neuf sur le monde, le voyage en représente la condition, la conséquence naturelle  ou encore la métaphore » (philomag n° 3, juillet 2006), etant un piètre voyageur, j’ai spontanément considéré le thème du voyage comme n’étant pas fait pour moi   cependant, je retiendrai de la phrase précédente la ressource de la métaphore du voyage en philosophie qui me parle beaucoup mieux, moi qui passe aujourd’hui l’essentiel de mon temps devant les livres de philo ou l’ordinateur : le thème du philosophe comme voyageur, dans sa version « voyageur immobile », me plaît bien...... je n’aborderai pas directement le thème de la philo comme voyage ou aventure, ni celui des nouvelles pratiques philo et des vertus de la discussion, étant en accord sur ces points avec le propos de michel. je voudrais montrer ici pourquoi ce voyage est aussi voyage au pays de la philosophie et de ses habitants, je veux parler des philosophes... deux temps dans mon exposé : 1) pour quelles raisons ne pouvons-nous pas nous passer de la pensée de ceux qui nous ont précédés. 2) en quoi la célèbre formule du « penser par soi-même » est non seulement compatible mais complémentaire avec le nécessaire dialogue en direction de ceux incarnant une « réflexion » que l’humanité n’a jamais cessé de produire sur elle-même au cours de son histoire.  , pour faire sans plus tarder le lien avec le propos de michel, trois remarques préalables :, 1) il répond à la question posée en se situant dans la perspective d’une propédeutique à la philosophie, ce qui sous-entend  que si nous poursuivons le voyage plus avant, l’abord du corpus philosophique est nécessaire. cette thèse est donc tout à fait compatible avec la mienne . mais il est difficile de mesurer jusqu’à quel point l’exercice de la pensée d’une personne (je parle ici d’adultes) est ou n’est pas associé à l’infusion d’idées provenant de ce corpus (dont les limites précises ne sont d’ailleurs pas faciles à définir) : même si nous ne lisons pas des ouvrages de philosophie, celui que nous avons écouté avant-hier sur tel plateau télé, ou que nous avons lu dans un article de journal, écouté lors d’une conférence, ou même la façon dont l’animateur du précédent café philo, ou tel ou tel intervenant, a traité ou « recyclé » tel ou tel propos à partir de son propre « background » philosophique, a peut-être participé à la formation de mon propre jugement. où commence et où s’arrête l’apport philosophique , 2) dans la formulation même de notre question réside l’écart entre nos deux positions.  michel la formule ainsi : « la question que nous avons décidé de traiter, c’est de savoir si dans les bagages obligés, il y a les philosophes et l’histoire de la philosophie » ; selon moi,  les philosophes ne sont pas dans les bagages... ils font partie intégrante des contrées à explorer    le voyage philosophique est aussi un voyage au pays de la philosophie.  ma thèse est simple : il n’y a pas de voyage philosophique authentique sans que rapidement nous ne soyons amenés à explorer des contrées balisées philosophiquement par l’activité philosophique antérieure de ceux qui nous ont précédés, et dont les noms jalonnent l’histoire de la philosophie.  ma conviction est que ce voyage ne peut pas, à terme, n’être qu’une exploration sur le mode du « philosopher », mais qu’il est aussi inextricablement lié à l’exploration de la philosophie  (cette distinction conceptuelle n’est pas la mienne, mais elle est couramment utilisée dans la mouvance des « nouvelles pratiques philosophiques »), et que la séparation de ces deux entreprises est vouée à l’échec., 3) le voyage philosophique peut en effet être incarnée par cette belle formule « penser par soi-même », héritée de la philosophie des lumières et de kant en particulier, et qui a fait les beaux jours des nouvelles pratiques philosophiques – qui en ont fait une formule-étendart -, mais à condition toutefois d’en saisir la complexité derrière sa fausse et trop séduisante évidence...  je serai donc la seconde voix après celle de michel, non pas pour contester la dimension émancipatrice du « penser pas soi-même » par rapport à tout « argument d’autorité » (j’en suis moi-même convaincu), mais pour insister sur le nécessaire tribu que la pensée doit à ce qui la précède, malgré peut-être l’apparence de cette formule. une autre formule platonicienne, emblématique de l’activité de pensée philosophique, le « dialogue intérieur de l’âme avec elle-même », pourrait également se prêter à une interprétation simpliste du seul voyage intérieur et quelque peu solipsiste de la raison raisonnante avec elle-même... en réalité, elle nous introduit elle aussi au pays des philosophes. j’insisterai donc sur le passage obligé de cette rencontre avec les philosophes. nos deux voix ne me semblent pas contradictoires. mais de leur écart peut naître peut-être une nouvelle partition, une nouvelle initiative pour la pensée..., il est nécessaire de dire quelques mots également, avant d’entrer dans le vif du sujet, sur les circonstances dans lesquelles a éclos le renouveau d’intérêt pour la discussion philosophique tel qu’on le connait aujourd’hui . ce rappel peut nous aider à comprendre à la fois l’importance d’un tel renouveau, et aussi ses dérives possibles. parmi plusieurs facteurs, il y en a un qui me paraît évident : le besoin d’expression personnelle et de libération de la parole finalement nés de mai 68, et qui fondamentalement est lié à la revendication toujours plus pressante chez le nouvel individu contemporain de  reconnaissance identitaire entre égaux.  ce qui est en jeu, c’est en particulier l’affirmation nouvelle du besoin de communication horizontale entre égaux, la rupture avec le vieux monde autoritaire, non pas vecteur d’une démocratie nouvelle dans les institutions, mais d’une démocratie dans les têtes et dans les mœurs, « la démocratie tocquevillienne et des rapports sociaux à base de respect mutuel et de tolérance qui vont avec » (marcel gauchet). l’essor de ces nouvelles pratiques de discussion sont évidemment très intéressantes, et nous sommes ici les premiers à vouloir les promouvoir. mais elles ont aussi leurs propres dérives, dont il faut être capable de se prémunir : si l’irruption de cette parole multiforme se contente d’être en elle-même sa propre fin, elle peut donner lieu à des formes de « happening »  à l’instar de nos chères ag de 68, sans être capable de poser les conditions d’un véritable espace public de débat argumenté. les différents dispositifs de discussion réglées mises en place, et dont michel a pris une part très active, sont mis en oeuvre pour y remédier...  mais un second écueil ne doit pas être négligé, et qui est au cœur de notre préoccupation aujourd’hui : philosopher en oubliant la philosophie, telle est parfois l’illusion véhiculée par ces nouvelles pratiques… je voudrai montrer par conséquent pourquoi nous devons nous efforcer de promouvoir ces activités de discussion, sans les disjoindre pour autant d’une tâche de transmission plus « classique ». la philosophie pour tous, selon la formule de michel onfray, c’est aussi « l’élitisme pour tous » : faire coexister le « savoir-savant » et la réflexion collective, ne pas opposer philosopher et philosophie, reconnaître et faire connaître l’immense héritage que nous lègue l’histoire de la pensée philosophique, sont des tâches qui bien loin d’être antagonistes, doivent s’alimenter les unes les autres. cela veut dire en particulier maintenir les exigences d’une réflexion philosophique de qualité, tout en relevant le défi d’une véritable « philosophie populaire ». , de ce point de vue, je pense que nous ne devons pas confondre une propédeutique de la réflexion philosophique, avec une réflexion philosophique atteignant sa maturité, comme le sous-entend  justement le propos de michel. les premiers apprentissages de pensée, axée autant que possible sur des questions existentielles qui mobilisent directement l’expérience personnelle de chacun peuvent certes s’appuyer sur des apports extérieurs (quels qu’en soient la forme), mais à dose homéopathique et ajustée au niveau de réception des acteurs. mais progressivement la nécessité d’entrer dans l’univers de la pensée philosophique à travers  les oeuvres se fait pressante. avant d’en évoquer les raisons, je voudrai dire pourquoi la philo, plus que toute autre discipline, peut laisser penser qu’elle peut faire l’économie de la réflexion de ceux qui nous ont précédés., la philosophie, contrairement à la lecture, aux mathématiques, ou encore à l’histoire, par les questions initiales qui sont les siennes (la vie, la mort, l’amour, l’univers, la nature, la société et son fonctionnement, le bon et le mauvais...etc.), par la référence commune  à la raison humaine comme instrument privilégiée de la réflexion et possédé par chacun d’entre nous, par l’usage d’un langage qui - du moins en apparence – est celui du langage ordinaire, peut nous apparaître comme « naturellement » un domaine familier et ouvert à tous dans lequel, si nous parvenons  à exercer correctement notre raison, nous pouvons avantageusement faire l’économie du corpus philosophique.  une certaine logique du credo rationaliste de la modernité  nous engage en effet à substituer l’ordre de la raison à l’argument d’autorité, la soumission aux dogmes du passé, la répétition de ce qui est dicté par la tradition. de là à penser que nous pouvons nous passer de la pensée de ceux qui nous ont précédé, il y a un grand pas que certains n’ont pas hésité à effectuer, d’autant qu’une telle position est parfaitement en phase avec la tentation contemporaine de faire comme si elle pouvait se vivre déconnectée de son passé ..., par ailleurs, la commémoration ou la vénération des œuvres du passé ne peuvent être en eux-mêmes qu’une fausse bonne raison. nous sommes malheureusement trop habitués à ce genre de patrimonialisation du passé (c’est une des dimensions importantes de notre monde contemporain) qui, ne nous aide en rien car cette sorte de « momification » nous empêche de faire revivre ces pensées à travers notre propre questionnement présent, nos propres jugements et critiques, nos propres façons contemporaines d’aborder ces questions (car même les questions se transforment au cours du temps). aujourd’hui, la patrimonialisation des œuvres sert en réalité leur neutralisation car simples attestations du passé, elles n’ont plus rien à nous dire., première partie, pour quelles raisons, donc, ne pouvons-nous pas nous passer de la pensée de ceux qui nous ont précédés , 1. notre pensée philosophique  qui se construit doit  s’inscrire, que nous le voulions ou non, que nous le fassions en conscience ou non, dans un ensemble signifiant dont les codes ne nous sont pas spontanément connus . cela n’est pas particulier à la philosophie. quel que soit le domaine ou la discipline concernée, le savoir organisé est de nature structurellement ésotérique et symbolique : la philosophie, comme l’écriture, le calcul, ou la musique. malgré les apparences d’un discours proche du discours commun, le discours philosophique, dans son travail de lecture du réel, nous introduit rapidement à des langages  et des conceptualisations dont le sens s’éloigne du sens commun, et se trouve lié à des réseaux de significations conceptuelles en jeu dans les constructions philosophiques qui le précèdent). elle nous introduit à un univers symbolique qui certes nous aide à mieux penser le monde et à mieux avoir prise sur lui, mais qui nécessite d’amorcer une exploration qui est sans fin dans son principe. pour tout dire, nous n’avons accès au monde que par l’intermédiaire de médiations culturelles, et la philosophie n’échappe pas à la règle.   les philosophes nous tendent la main pour cette exploration...  la maîtrise, même très relative, d’un tel univers, passe par une phase initiatique de découverte qui signifie très concrètement la fréquentation de ses habitants et la connaissance de leurs us et coutumes, pour continuer de filer la métaphore du voyage.  le maître est cet initiateur qui nous prend la main pour nous introduire dans un monde symbolique inconnu et qui nous le rend déchiffrable, utilisable, maniable... jusqu’à ce qu’on se sente à peu près « chez nous »., nous devons toujours avoir à l’esprit le peu que nous maîtrisons par rapport à ce qui nous échappe. mais comment être philosophe sans être aussi un chercheur perpétuel  cette première raison doit aussitôt être poursuivie par une seconde, tout aussi importante :, 2. un dialogue continué depuis des millénaires... la dimension temporelle de la connaissance  : en tant qu’être humain-social, nous ne pouvons pas méconnaître que nous sommes des nouveaux venus dans un monde qui ne nous a pas attendu pour exister. l’expérience de l’antécédence d’une histoire des idées qui nous précède et qui est constitutive de notre monde humain, ne peut être évitée, si nous voulons nous inscrire valablement dans cette aventure humaine de la culture, inscrire notre réflexion dans la continuité de cette aventure humaine de la pensée. c’est en réalité l’enjeu symbolique fondamental de l’éducation et de la transmission ; il est ici question de parenté et de filiation ; nous poursuivons ainsi ce qui a été engagé par nos prédécesseurs, maillon de  la continuité des générations à travers le temps, même si par ailleurs nous sommes éventuellement dans l’innovation par rapport à ce qui précède. c’est en réalité la question de l’héritage qui est ici posé... (nous allons y revenir). prétendre que l’apprentissage de la pensée philosophique peut faire l’impasse de la rencontre avec les philosophes relève au fond d’une option individualiste et surtout présentiste : elle méconnaît la nature profonde de la connaissance qui, même si elle n’est pas cumulative comme peut l’être la science (une nouvelle découverte s’appuie sur des acquis patiemment accumulés...), s’enracine dans le temps (comme nous avons déjà essayé de le montrer). la philosophie s’inscrit ainsi dans l’intelligence d’un dialogue continué qu’elle a historiquement instituée depuis plus de deux millénaires., 3. cela n’empêche pas  que nous sommes tous peu ou prou des philosophes  à partir du moment où il y a toujours des moments de notre existence où nous sommes « réflexifs », c’est-à-dire où nous pensons cette existence d’une façon ou d’une autre. « penser sa vie, vivre sa pensée », comme le dit sponville, autrement dit être « réflexif », mouvement au cours duquel la pensée se pense elle-même : ce que je perçois, ce que je pense savoir, ce que je ressens, ce que je juge concernant mon existence ou le monde que j’habite, qu’en penser  comment le penser à son tour  cette activité qui apparaît spontanée et qui semble même, pour certains d’entre nous, correspondre à une disposition évidente, suffit à poser comme principe qu’en tant qu’êtres humains (nous ne sommes pas des animaux), nous sommes potentiellement porté à philosopher, et que d’une certaine manière vivre humainement, c’est s’interroger ainsi sur ce que nous vivons. michel a en ce sens parfaitement raison d’affirmer la capacité à philosopher dès le plus jeune âge sans passer par un apport philosophique qui risque de toute façon d’être définitivement indigeste, en tout cas pour les plus jeunes. le philosopher est universellement partagé parmi les humains. qui peut prétendre ne s’être jamais interrogé sur les grands problèmes de l’existence humaine  la philo part effectivement des grandes questions que tout le monde se pose, dans un langage qui peut apparaître le même au premier abord. en ce sens nous sommes tous philosophes. nous pensons tous peu ou prou notre vie, même si c’est souvent relatif à notre expérience immédiate et locale. de là à penser qu’il suffit de créer des conditions favorables  pour que le déploiement de la raison puisse opérer sans l’aide des philosophes...  c’est d’ailleurs un point de vue qui n’est pas dénué de sens : la raison, et la réflexivité qu’elle autorise, est en droit universellement partagée., mais nous ne sommes pas tous des spinoza ...  mais est-ce une raison pour mettre au même niveau la philosophie d’un enfant et celle de spinoza, de hegel, ou de marcel gauchet  non pas qu’il s’agisse de devenir l’égal d’un de ces éminents philosophes( ), mais de comprendre qu’il y a bien sûr une gradation lente et continue dans l’apprentissage de la philosophie, et que cette initiation ou cet apprentissage passe nécessairement, et assez rapidement par la fréquentation des philosophes (il va de soi que cette fréquentation peut se faire par différents canaux, et qu’il ne s’agit pas forcément de lire dans le texte l’ensemble des philosophes, car alors nous serions morts bien avant d’avoir le moindre aperçu de cet ensemble il existe des outils de médiation permettant de progresser sans cela... , 4. penser que toutes les pensées se valent de par notre égalité constitutive (avons-nous de bonnes raisons de penser ce que l’on pense ),  témoigne d’une grave confusion (malheureusement fréquente) entre égalité de droit et égalité réelle (pour reprendre un vocabulaire marxiste). nous pouvons être tous égaux en dignité et très inégaux dans la façon dont nous exerçons notre réflexion. dire que chacun a toujours de « bonnes raisons » de penser et de dire ce qu’il pense et dit est légitime. mais à condition de ne pas confondre « les bonnes raisons » au sens psychologique avec la plus ou moins grande consistance d’un développement rationnel par rapport à tel ou tel sujet. la philosophie est peut-être une croyance, au sens où d’une part nous savons aujourd’hui que la vérité ne peut être qu’une quête inachevée, et où d’autre part elle n’a pas les caractéristiques d’une science, mais elle est une croyance rationnelle, et cela fait toute la différence avec l’opinion. ce n’est pas parce que la vérité au sens absolu est inatteignable que toutes les affirmations se valent et que nous ne pouvons pas les discriminer en fonction de leurs degrés de pertinence, de rigueur, et de profondeur : il y aura toujours des jugements plus ou moins vrais ou plus ou moins faux. et surtout certaines erreurs sont plus intéressantes, par les horizons de pensée qu’elles ouvrent,  que certaines vérités triviales qui ne nous apportent rien..., 5. cela ne justifie pas le mépris affiché par certains... encore une fois, il ne s’agit pas ici de disqualifier les dispositifs démocratiques et publics  qui permettent de sortir la philosophie de son ghetto universitaire, et de l’adresser à tous (du moins en droit), tout cela avec l’argument « qu’il ne s’agirait pas vraiment de philosophie » puisqu’on ne reproduirait pas la norme universitaire... contrairement à michel onfray, qui se prétend par ailleurs le chantre de la philosophie populaire, et pourfendeur du système universitaire, mais qui a écrit un véritable « brûlot » contre les cafés philos au nom de la philosophie véritable. en ce qui me concerne, j’avais voulu répondre point par point à ses attaques, en les confrontant à la pratique réelle qui était la mienne, pour montrer que cette critique se trompait de cible... mais il avait raison sur un point (malgré un texte très excessif, comme à son habitude), et nous devons y être attentif si nous souhaitons toujours faire exister ces nouvelles pratiques philosophiques : i l n’y a pas à mon sens à opposer, comme le font certains aujourd’hui, philosopher et philosophie. cela signifie en particulier que la philosophie (à travers la réflexion de ses auteurs) doit avoir sa place dans un café philo. ce qui nous autorise à dire que nous discutons « en compagnie des philosophes » (nous n’aborderons pas ici les différents façons de faire vivre ces pensées au cours de la discussion, en lien avec la problématique philosophique abordée : introduction du sujet, lecture de textes proposée, mode d’animation de la discussion... au sujet de ce mode d’animation de la discussion, il semble que ce soit le grand « oublié » de la présentation de michel, comme si celui-ci n’influait pas sur la teneur de la discussion... a reprendre peut-être dans la discussion)., deuxième partie : penser par soi-même avec les philosophes, 6. penser par soi-même : autonomie contre hétéronomie, mais alors, cette dépendance constitutive de la réflexion philosophique à son histoire n’est-elle pas contradictoire avec le mot d’ordre de la philosophie des lumières, repris par le mouvement contemporain des « nouvelles pratiques philosophiques », « penser par soi-même ».  ce qui est devenu une sorte de slogan philosophique était déjà proclamé par kant dans son livre  « qu’est-ce que les lumières  », devenu à raison un des ouvrages « porte-drapeau » de l’avènement de la modernité au xviii siècle, formule qui sera reprise dans sa « critique de la faculté de juger ». ce qui est en jeu dans cette « critique » (au sens kantien d’un « libre et public examen »), c’est la question de l’hétéronomie de la raison et de la volonté ; au lieu d’être librement guidées par leurs propres principes, elles subissent le poids de facteurs étrangers à leurs essences : l’intérêt, la passion, l’influence des autres, mais nous pourrions ajouter l’autorité de la tradition, la convenance, le souci de ne pas sortir du rang…etc. les influences reçues pèsent évidemment d’un grand poids sur les pensées qui sont en nous, au titre de « pensées toutes faites » ou de préjugés, c'est-à-dire de pensées qui ne sont pas passées au crible de la réflexion. il s’agit donc de lutter contre cette hétéronomie et de promouvoir « un penser pas soi-même » autonome, c’est-à-dire qui ne dépende que des ressorts de la raison elle-même.  kant nous propose deux maximes importantes de la pensée :, -           penser par soi-même  : il s’agit là de lutter contre cette hétéronomie et passivité de la pensée. a l’époque des lumières, cette maxime s’adresse en particulier au combat contre les superstitions. un certain nombre de questions peuvent émerger de cette première maxime : « penser par soi-même » peut-il signifier que l’on doive penser seul, en dehors de toute référence extérieure à soi  sinon, comment concilier l’autonomie de la pensée et l’inscription de cette pensée dans ce qui est extérieure et antérieure à elle   autrement dit, la pensée peut-elle s’abstraire de tout héritage  ne risque-t-elle pas de sombrer d’autant plus dans le préjugé et le conformisme qu’elle prétend se soustraire à toute influence  nous reviendrons sur ces questions, notamment avec les essais de montaigne et la figure du « philosophe enfant ». mais la deuxième maxime apporte déjà un élément de réponse :, -           penser en se mettant à la place de tout autre  : il s’agit de pouvoir s’arracher aux conditions subjectives de jugement (les conditions particulières qui font de mon jugement un jugement subjectif et particulier), pour se placer d’un point de vue universel, c'est-à-dire de celui d’un « tout autre ». cet impératif est bien sûr problématique : qui est ce « tout autre » abstrait  existe-t-il vraiment en dehors de dieu lui-même  c’est nietzsche qui affirmera contre cette illusion d’universalité le caractère incontournable du « perspectivisme ». quant à habermas, il poursuit l’idée de kant avec son « principe d’universalisation », mais propose une alternative à l’impératif kantien : dans une discussion par exemple, il s’agit idéalement que chacune des parties se mettent à la place de toutes les autres, et non pas penser à la place de ce « tout autre » abstrait qui n’existe pas… quoiqu’il en soit – nous ne trancherons pas ici ce débat – peut faire consensus l’idée que la pensée doit s’efforcer à la compréhension interne du point de vue d’autrui en cherchant à « se mettre (cognitivement) à sa place » il s’agit du concept de « pensée élargie » (nommé ainsi par luc ferry), qui invite à une décentration de sa perspective initiale, à un détour par le point de vue d’autrui, pour revenir ensuite de manière plus distanciée à soi. la lutte contre l’esprit borné ou « étroitesse d’esprit » est à coup sûr à ce prix., montaigne et l’enfant-philosophe : la question de l’exercice d’un jugement indépendant, une pensée expurgée de tout ce qui peut la précéder, native en quelque sorte, n’est-elle pas de l’ordre du mythe , il me vient à ce sujet la réflexion de montaigne dans les essais qui pense l’enfant comme prototype du philosophe à cause de sa sincérité et de sa naïveté.  la philosophie, fortement recommandée pour les enfants, doit précisément cultiver en eux l’exercice du « jugement naturel », celui qui prend appui sur ses propres forces (en dehors d’un savoir doctrinal ou surnaturel).  l’enfant-philosophe devra ainsi connaître une éducation précoce pour préserver sa disponibilité intellectuelle et morale dénuée de préjugés déjà présente en lui... mais là apparaît une difficulté qui sera bien difficile à surmonter : montaigne reconnaît lui-même la malléabilité problématique de cet état natif, qui fait très rapidement prendre à l’enfant des plis décisifs... paradoxalement, il s’agit donc d’intervenir très tôt pour que cette éducation-là puisse prévenir les « violences parentales » (qui ne sont probablement pas que « symboliques » à l’époque...) ou lutter rapidement contre... en réalité, cette « sincérité enfantine » désigne surtout la malléabilité d’une « pâte » qu’il va s’agir « d’informer » ou de « former » dans le sens d’une tête bien faite avant que d’autres influences ne viennent compromettre ce projet. que serait une pensée à l’état natif, en dehors du contact de tout autre, si ce n’est peut-être  celle de cet enfant sauvage (comme victor de l’aveyron), décrit dans la littérature comme rétif à la fois à toute individuation et à toute socialisation (d’ailleurs seul notre société des individus fait mine de penser que l’une et l’autre sont opposées, alors qu’elles constituent un ensemble inextricable...). « coincé » théoriquement entre cet état archaïque qui n’est pas encore véritablement « humain » (ou social, ce qui est ici la même chose), et celui d’une être déjà objet des conditionnements sociaux (celui que critique montaigne), l’état « natif » ou «naïf », ou si l’on veut encore l’être humain originel et naturel, est sans aucun doute un mythe. mais comme tout mythe, il nous dit quelque chose d’essentiel sur la visée philosophique, que nous aurons à préciser., qu’est-ce que l’indépendance du jugement   si nous revenons à montaigne et à sa philosophie de la sincérité, qui est selon lui la condition de l’indépendance du jugement, comment procède-t-il lui-même dans les essais  tout  en revendiquant une forme de naïveté foncièrement éloignée de tout conformisme, il déploie un véritable art de penser où il se montre capable de s’arracher à soi-même pour adopter le point de vue des autres, où il se distancie réflexivement de lui-même, où il s’écarte volontairement d’une forme de naïveté qui consisterait dans une forme d’adhérence de soi vis-à-vis de soi (définition habituelle de la sincérité). ami de lui-même, montaigne le revendique, mais sans complaisance, au-delà de ses certitudes premières. et les jugements qu’il  exprime  portent sur des jugements plus anciens, mettant en question l’idée d’un jugement conçu comme commencement absolu. le jugement personnel se nourrit du jugement d’autrui, et en particulier de tous les « illustres autrui » qui nous ont précédés.  par conséquent, l’indépendance du jugement par rapport aux préjugés, aux conventions, aux autorités constituées, ne signifie pas pour autant « la table rase » par rapport à tout jugement antérieur. les essais en sont l’illustration vivante, avec ses multiples emprunts et interprétations des jugements des anciens de l’antiquité. ils se nourrissent en permanence du jugement d’autrui. là encore, le retour à une naïveté native, si elle représente un idéal de sincérité, ne peut suffire… pensons à cet élève de terminale qui pensait avoir réussi une dissertation sincère et personnelle « en exprimant ses idées » et qui est déçu par sa note et les appréciations de l’enseignant qui mentionne « une suite de banalités »... on peut faire l’hypothèse qu’il a effectivement enchaîné des lieux communs non questionnés appartenant à un certain type d’environnement, en ayant l’impression d’être très « personnel ». seule une confrontation intellectuelle avec une parole ou un écrit « autre », capable de le mettre à distance critique (au sens de l’examen) des premières idées qui affleurent spontanément, pourra le faire avancer dans la formation de son jugement. n’est-ce pas au fond la raison d’être de l’éducation et de la culture, en tant que médiation permettant d’avoir prise symboliquement sur le monde  on peut juger ici de l’ambiguïté de la formule « penser par soi-même », si elle n’est pas examinée dans sa complexité : cet élève peut sans doute à bon droit dire qu’il a pensé par lui-même puisqu’il a exposé ses propres idées. et pourtant il ne suffit pas de prétendre exposer ses propres idées – ce qui n’est d’ailleurs pas inexact -  pour être autorisé à penser que « l’on pense par soi-même », tout au contraire..., si nous revenons maintenant à ce qu’affirme michel : « il s’agit d’une  émancipation   intellectuelle  par rapport aux préjugés, au prêt-à-penser conformiste, aux pressions de la publicité, de la propagande, et même des maîtres-à-penser. s’émanciper consiste à sortir de la tutelle, à se libérer de ceux qui pensent pour nous, et même comme nous ». nous pouvons tout à fait souscrire à cela. mais à condition peut-être d’avoir l’humilité d’accepter de penser intérieurement dans un premier temps comme certains grands auteurs qui « font autorité » (j’emploie à dessein ce qui peut passer dans une certaine mouvance intellectuelle comme un gros mot), je veux dire prendre le temps de saisir de l’intérieur toute la pertinence de leur pensée, pour pouvoir ensuite la digérer et la recycler éventuellement dans le sens d’une appropriation personnelle, ou tout simplement l’écarter (c’est toute la question de l’héritage qui est posée ici). et même dans ce cas, nous pouvons faire l’hypothèse que quelque chose, que je ne maîtrise pas encore (et peut-être jamais), va persister et contribuer à l’évolution de ma pensée. car celle-ci n’obéit pas entièrement à une rationalité explicite. ses voies sont parfois souterraines et silencieuses... de nature « rhyzomatique », concept de l’écrivain martiniquais edouard glissant, repris par deleuze., 8. partir des lieux communs ou de la « doxa » n’est pas un péché, mais une étape nécessaire, ceci étant dit, il n’est pas juste de mépriser et de brocarder, comme le fait onfray dans ce même texte, les lieux communs, les «  billevesées (propos vide de sens), les coquecigrues (propos chimériques), qui seraient déversés dans les café philo » .  c ar la philosophie ne se doit-elle pas précisément de partir de ces premières réflexions (au sens optique) ou représentations de l’expérience que nous avons du monde – qui se forment effectivement à partir des préjugés de ce que l’on appelle la doxa ou l’opinion -, si trompeuses soient-elles, plutôt que d’être un pur jeu de l’esprit désincarné. en ce sens, l’élitisme déplacé de onfray est regrettable. car il est nécessaire que la réflexion philosophique prenne son point d’ancrage dans l’expérience et le langage communs pour les interroger. la  « doxa » est l’aliment obligé de la philosophie. la philosophie ne doit certes pas se satisfaire des « lieux communs » et « les faire passer pour des pensées profondes » (michel onfray). mais la réflexion philosophique ne part-elle pas du langage commun et des « lieux communs »  ne consiste-t-elle pas précisément à interroger la « doxa » (l’opinion)  y a-t-il d’autre recours possible que de partir des premières « réflexions » (au sens optique de ce terme) ou représentations de son expérience dans le monde, en évitant peut-être de considérer à priori le propos vide de sens (« billevesées ») ou chimérique (« coquecigrues »)  n’est-ce pas tout le sens de la maïeutique socratique de partir des opinions de ses interlocuteurs il y a une tendance naturelle à la « suffisance » dans l’expression de nos opinions : les apprentis philosophes que nous sommes tous à un moment donné sont dans la situation « d’ignorer ce qu’ils ignorent » (socrate), ce qui est la véritable ignorance. autrement dit, nous avons naïvement le sentiment d’avoir dit « vrai » de façon définitive... le rôle de socrate est alors déterminant : c’est le fameux « effet torpille » de ses interventions. effet double : il nous oblige à interrompre notre premier mouvement pour penser ; et nous amène à ne plus être sûr de ce qui nous semblait indubitable. effet paralysant qui interrompt notre bien-pensance et qui suspend notre autosatisfaction intellectuelle., 9. la figure de l’enfance est une métaphore. , elle symbolise un regard attentif à ne pas être gagné et opacifié par toutes les scories des habitudes sociales ou mentales, et capable de voir ce que personne n’a encore vu. cette métaphore du regard neuf et étonné, qui permettrait de renouer avec un rapport originel « aux choses mêmes » - voilà un autre « slogan philosophique », qui était (est toujours ) celui de la phénoménologie (husserl) – a toujours été présente d’une manière ou d’une autre dans l’histoire de la philosophie. l’enfant représenterait  le moment où l’homme est encore dans sa « simplicité naturelle » (cf. plus haut montaigne). le fait que cet état de « simplicité naturelle » n’existe probablement pas davantage que l’état de nature de rousseau, dont il convenait « qu’il na peut-être jamais existé », ne change rien à la force symbolique d’un tel recours à l’enfance : il incarne la promesse d’un premier commencement, la possibilité du retour à l’origine d’une expérience première non polluée par les couches successives des significations acquises, que celles-ci soient le fruit de savoirs construits et rationnels, ou d’habitudes mentales et culturelles irréfléchies, les unes comme les autres agissant comme des sédimentations successives empêchant ce retour originaire aux choses. j’oserai même avancer que l’art est souvent habité, comme la philosophie, par une visée identique : peu de temps avant husserl et la phénoménologie (est-ce un hasard ), des artistes comme baudelaire, cézanne, klee, insistent sur ce désir de « recommencer à zéro ». baudelaire parle du génie comme de « l’enfance retrouvée ». paul klee et  cézanne, pourtant pétris de notre vieille culture occidentale, et probablement formés à toutes les techniques de l’histoire de la peinture, exaltent l’enfance, la virginité des commencements :, « c’est une grande difficulté et une grande nécessité de devoir recommencer à zéro. je veux être comme le nouveau né, qui ne sait rien, absolument rien de l’europe, ignorant les poètes et les modes, être presque primitif »  (paul klee, 1902).  « donner l’image de ce que nous voyons en oubliant tout ce qui a été fait avant. »  (cézanne, 1904)., ce désir de partir d’un « point zéro » originaire  rejoint d’une certaine façon l’idéal rationaliste : remonter en amont de tout acquis et refonder toute connaissance par les seules vertus de la raison (n’est-ce pas le projet cartésien ). il est bien sûr tentant d’adhérer littéralement à un tel projet, et penser que ce retour au « premier commencement » est à la mesure d’un projet authentiquement philosophique ou artistique. mais ne nous y trompons pas : souvenons-nous des difficultés auxquelles se confronte la tentative de montaigne pour circonscrire le moment de la naïveté première » ou de la « simplicité naturelle » propre à l’enfant : voulant chercher la virginité du premier regard, il risque bien de tomber sur le « rien », tant il est vrai que l’homme (et donc le petit d’homme) est constitutivement un être « culturé » de part en part. autrement dit, pour « s’approcher du regard de l’enfant », ou encore « peindre avec la naïveté d’un enfant », nul retour possible à une enfance non seulement perdue mais surtout mythique, plutôt, paradoxalement, un lent et laborieux travail de formation pour devenir un homme (et non un enfant) capable de retrouver quelque chose de l’enfant en lui. bref, ce qui est purement et simplement occulté dans pareille illusion concernant l’enfance, c’est le rôle cardinal des médiations sociales et culturelles dans le « devenir-homme ».    en réalité , nous ne pouvons renouer avec une sorte de fraîcheur et de créativité enfantine supposées qu’au terme de médiations arides et douloureuses . par exemple, la plénitude de la joie ou la puissance créatrice de l’artiste sont la conséquence d’un effort immense sur soi-même. l’imposture consisterait à l’oublier… lorsque les artistes modernes initient le mouvement de la modernité en exaltant l’enfance, la virginité des commencements (cf. citations précédentes de klee et cézanne), lorsque montaigne met sur un piédestal « l’enfant-philosophe », ils sont eux-mêmes pétris d’une culture dont ils ne dénoncent le carcan que parce qu’ils sont allés jusqu’au bout de sa fécondité. souvenons-nous des paroles de klee : « … être  comme  un nouveau né …. etre  presque  primitif… ». sauf qu’un nouveau né ne produira jamais un klee  a cause de sa grande indigence native  le « comme » et le « presque » sont ici décisifs :  la figure de l’enfance est une métaphore .  elle n’en constitue pas moins un puissant stimulant de la visée philosophique... il ne s’agit pas ici de montrer toutes les ressources et toute la puissance (considérables) de cette métaphore de l’enfance, mais seulement un de ces aspects..., 10. penser par soi-même et avec les philosophes : une seule et même chose...,     , "penser par soi-même", cela signifie-t-il penser seul d’une certaine façon, oui : exercice souvent solitaire.  le voyageur immobile est aussi un voyageur solitaire...  comme le dit le poète josé maria rilke, la solitude est une condition requise à une véritable présence au monde :  « une seul chose est nécessaire, la solitude. la grande solitude intérieure. aller en soi-même et ne rencontrer durant des heures personne, c’est à cela qu’il faut parvenir…  ». une sorte de « disposition préréflexive » est nécessaire pour se laisser affecter par l’énigme du monde. ce retrait –toute pensée est en elle-même retrait réflexif – fait du philosophe une sorte d’étranger, quelqu’un qui « n’est jamais tout à fait de ce monde, et jamais cependant hors-monde »  (merleau-ponty). le « dialogue de l’âme avec elle-même » dont parle platon pour caractériser l’activité philosophique, et que hannah arendt appelle « le deux-en-un », est compatible d’une certaine façon avec cette solitude. mais cette solitude n’a de sens que si elle permet de mieux retrouver le monde commun. c’est par cette capacité à varier les points de vue, à ne pas coïncider avec soi-même mais au contraire être capable de se décentrer pour penser à la place de tout autre, ce qu’incarne le « deux-en-un », que ce dialogue avec soi-même est aussi dialogue avec les autres.  et ce dialogue avec les autres passe aussi (et peut-être surtout) par le dialogue virtuel avec tous ceux qui se sont avérés être des figures incontournables  de la « réflexion » que l’humanité n’a jamais cessé d’opérer sur elle-même.  car l’humanité en effet n’est pas un morceau de nature comme un autre, au sens où elle ne cesse pas de se « réfléchir » (en tant que « conscience de soi ») dans l’art, la religion, mais surtout la philosophie (l’apport de hegel à ce sujet est décisif).   le dialogue avec les philosophes  (et donc avec la philosophie)   introduit à une sorte de quintessence des points de vue d’autrui, dans la forme la plus élaborée possible.  et cela aussi bien à l’échelle du temps qu’à celle de l’espace.  le dialogue platonicien de l’âme avec elle-même, en sollicitant l’autre en soi-même, se trouve « gros » de tous les autres.  la « solitude » du penseur  –qui n’est pas inexact- n’est qu’un détour nécessaire pour retrouver et prolonger la présence de tous les autres extérieurs...., 11. la pensée en héritage («  hériter, c’est reconnaître « que nous devons recevoir ce qui est plus grand, plus vieux, plus puissant, plus durable que nous »  (derrida ) , nous avons certes le droit de rêver à la virginité des premiers commencements, magnifier l’enfance, comme klee ou cézanne. mais sans oublier que cette « fraîcheur » ou cette « créativité » s’acquièrent au prix d’arides médiations sociales et culturelles  il en va de même pour tout ce courant de la philosophie, nommé phénoménologie (d’ailleurs contemporain de paul klee) qui s’efforce de vouloir « revenir aux choses-mêmes », renouer avec une « philosophie première » qui nous livrerait un regard neuf et « originaire » sur le monde : les pensées de husserl, heidegger, merleau ponty, lévinas, ricoeur, pour ne citer que ceux-là (ils sont peu ou prou des représentants de cette orientation philosophique) ne sont-elles pas lourdes de toute la tradition philosophique occidentale   le penser par soi-même, s’il signifie l’indépendance du jugement, est très éloigné d’une pensée « hors-sol »  (c’est-à-dire hors de toute appartenance) qui se voudrait autosuffisante et ne ferait en réalité, nonobstant sa prétention à la singularité, que reconduire les idées les plus superficielles et dans l’air du temps. faute de soubassement et d’ancrage, une telle tentative conduit souvent au conformisme le plus plat de la part de ce que marcel gauchet appelle « des individus dépendants à prétention d’indépendance ».  car la singularité n’est pas indépendante, au contraire,  de son  inscription dans ce qui la précède . nous retrouvons bien sûr ici  le thème de l’héritage  que nous avions abordé il y a deux ans ici même. la formation pleine et entière de ce que je suis (et donc aussi de mes pensées) passe par la reconnaissance et l’appropriation subjective de la communauté historique à laquelle j’appartiens et qui me fait ce que je suis. la réflexion philosophique n’échappe pas à cette règle... mais peut-être qu’aujourd’hui  se développe une « culture de la nature » (marcel gauchet) où les savoirs ne sont plus vécus comme source de l’excellence des êtres. ils sont certes des instruments indispensables utilisables si besoin, mais ils sont devenus étrangers à la fondation de l’individu. le nouvel impératif « d’être soi-même », si possible sans tenir compte des contraintes fixées par les codes sociaux, se substituerait au long travail sur soi qui était rendu nécessaire par la triple exigence de la culture, celle de la civilité, celle de la réflexion et de la maîtrise de la langue, celle d’un usage du monde qui nous permet de nous élever au-dessus de la nature et notre « barbarie » spontanée. » . certes, comme le dit si bien rené char, « notre héritage n’est précédé d’aucun testament », car la tradition ne nous dit plus, comme c’était le cas auparavant, quels sont les trésors que nous devons garder... l’héritage est un double mouvement de réception et d’appropriation ; nous ne le choisissons pas (c’est lui qui nous choisi) mais en revanche nous décidons ou non de le faire vivre, de l’interpréter, de le transformer. même la critique la plus radicale – au sens de s’en prendre à quelqu’un ou quelque chose – suppose toujours au commencement un hommage à ce que l’on critique. comment pourrions-nous vraiment philosopher sans mémoire philosophique  l’appropriation inhérente au « penser par soi-même » ne peut pas aller sans réception de ce qui nous précède...  « on ne possède jamais que ce qu’on a reçu et transformé, que ce qu’on est devenu grâce à d’autres ou contre eux »,  dit justement andré comte sponville., pourtant, il est difficile à l’individu contemporain de reconnaître que lui-même et son lien avec les autres dépend de quelque chose qui n’est pas lui, qui est hors de lui, et que la société est avant et au dessus de lui . l’héritage nous permet de devenir nous-mêmes par la médiation de ce qui n’est pas nous ; c’est ce rapport à l’altérité qui est constitutif de ce que nous sommes,  mais l’idée d’une telle prééminence ou antériorité par rapport à ce que nous sommes et ce que nous pensons nourrit chez nous une certaine défiance...  nous voulons ne devoir à nul autre que nous même pour advenir..., il faudrait montrer que cette attitude renvoie au changement anthropologique profond de ces dernières décennies, en lien avec le plein déploiement de la société des individus : le ressort de l’appartenance s’est progressivement effacé, et le « devenir-individu » n’est plus pensé comme rattaché à un « devenir-humain » plus large, qui passait par l’appropriation des leçons du passé et de l’esprit de la communauté. je ne peux interpréter certaines velléités d’émancipation du philosopher de toute dépendance à un quelconque corpus préexistant, sans la référence à cette absolutisation de l’indépendance individuelle qui veut s’abstraire (bien sûr en vain) de toute référence hors d’elle-même., en conclusion, l’esprit humain est ainsi fait qu’il adore les pensées unilatérales. malgré nos deux voix différentes, j’espère que nous n’avons pas sombré sur cet écueil. car toute la difficulté consiste précisément à trouver le juste équilibre entre l’indépendance et l’appartenance, et la notion d’héritage au sens moderne suggère fortement un tel équilibre. de toute façon, et quoiqu’on fasse ou dise, la précédence est une contrainte constitutive de l’expérience humaine. autant donc le prendre au sérieux et entretenir autant que possible une relation sensée avec ceux qui nous ont précédés et qui pèsent dans l’histoire (même contemporaine) de la pensée. d’un autre côté, si nous devions refaire le trajet de la connaissance pour notre propre compte, et d’une manière plus globale revivre en pensée toute l’histoire de ceux qui nous ont précédé, nous serions morts avant d’avoir commencé à vivre  nous voyons ici tous les enjeux de l’éducation. là encore, l’art pédagogique doit évoluer entre deux termes extrêmes : il faut certes  revaloriser une transmission mise à mal, mais non sans tenir compte que ce nouvel individu existe par lui-même et doit participer activement à la construction de ses connaissances s’il veut pouvoir les maîtriser de façon satisfaisante (cela constitue une donnée incontournable de notre temps). c’est le legs hérité de la culture individualiste contemporaine qui, malgré les questions difficiles auxquelles elle nous confronte, représente aussi les acquis ô combien précieux de la démocratie...,                                                                                             daniel mercier, le10/06/2015.

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L’expérience du voyage : à la découverte des voyageurs- philosophes

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Selon Montaigne , le voyage nous offre le meilleur moyen de “frotter et lismer notre cervelle contre celle d’autruy ” . A la différence du touriste qui consomme du voyage , le véritable voyageur cherche , à travers ce mode d’apprentissage, à redonner une sens profond à son existence. Il importe donc de  distinguer le touriste à la recherche de plaisir ou d’évasion, du voyageur philosophe comme le pélerin autrefois  ou celui qui accomplit un voyage initiatique.  Ces voyages comme celui qu’envisage Sylvain Tesson  dans sa cabane en Sibérie ,deviennent des expériences de constructions identitaires.Tzevan Todorov pense en effet que ” c’est en explorant le monde qu’on va au plus profond de soi “; Ainsi le voyageur -philosophe se met à l’écoute du monde et de lui-même, et en perçoit la beauté ou la richesse dans une perspective esthétique : ce qui peut conduire à un sentiment d’émerveillement  , ou d’effroi s’il est seul en milieu hostile . Historiquement la figure du voyageur philosophe ” homo peregrinus academicus ” est incarnée par Hérodote , historien et explorateur grec. Ce voyageur humaniste est représenté par la pensée de Montaigne pour qui le voyage est une école de la vie .  Il reproche  notamment à ses contemporains de voyager ” “ et il ajoute ” il leur semble être hors de leur élément quand ils sont hors de leur village ”  et “ où qu’ils aillent ils se tiennent à leurs façons et abominent les estrangieres “ A la Renaissance , les marins devient les nouveaux explorateurs  et au siècle des Lumières ,le savant  privilégie les expériences sur le terrain: botanistes, zoologues embarquent à bord des navires pour dessiner le monde rejoignant ainsi l’esprit du projet Encyclopédique. La dimension esthétique rejoint alors l’expérience même de la rencontre : le voyageur admire la beauté des paysages, il admire la Nature sauvage et cherche à vivre en harmonie avec elle, à accorder ses activités au  rythme des saisons , imaginant parfois que c’est au plus loin de la présence humaine que la Nature nous offre sa présence.

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Au final, tous les voyageurs ont éprouvé leur humanité et ont acquis une forme de conscience élargie; Leurs voyages ont modifié durablement leurs représentations du monde et leur être- au monde . Leurs expériences du mysticisme de la Nature notamment peut dissoudre momentanément la conscience d’un moi séparé du monde; ils ne font plus qu’un avec ce qui les entoure comme s’ils étaient la forte, ou la montagne ou le désert . A la fois rencontre de l’Autre et retour sur soi, le voyage pour le voyageur- philosophe dévoile son caractère , développe sa sensibilité et éprouve le Temps, se met à l’écoute de son cœur et de ses instincts, devient… tout simplement . 

Quelques pensées inspirées des récits de Sylvain Tesson

 Où est -il allé ?

Traversée à vélo du désert central en Islande, spéléologie à Bornéo, tour du monde à bicyclette, traversée de l’Himalaya, à pied, ou encore traversée de l’Asie centrale à cheval, pour finir en ermite, reclus dans une cabane au fond de la Sibérie.

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“ Et si la liberté consistait à posséder le temps? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures?Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu. “

 La Richesse . “ On dispose de tout ce qu’il faut lorsque l’on organise sa vie autour de l’idée de ne rien posséder.”

Moi et les Autres .  “Il est bon de n’avoir pas à alimenter une conversation. D’où vient la difficulté de la vie en société? De cet impératif de trouver toujours quelque chose à dire. “

L’enfer, ce n’est pas les autres, c’est l’obligation de vivre avec eux. Le mieux consiste donc à construire un donjon solitaire avec le ciment de son rêve suffisamment solide pour que le ressac du monde extérieur s’y fracasse. “

Les livres    “… les citations ne sont pas des paravents derrière lesquels se réfugier. Elles sont la formulation d’une pensée qu’on a caressée un jour et que l’on reconnait, exprimée avec bonheur, sous la plume d’un autre. Les citations révèlent l’âme de celui qui les brandit. “

  Le voyageur ” Il est cependant une autre catégorie de nomades. Pour eux, ni tarentelle ni transhumance. Ils ne conduisent pas de troupeaux et n’appartiennent à aucun groupe. Ils se contentent de voyager silencieusement, pour eux-mêmes, parfois en eux-mêmes. On les croise sur les chemins de monde. Ils vont seuls, avec lenteur, sans autre but que celui d’avancer. “

La Nature :  “ S’asseoir devant la fenêtre le thé à la main, laisser infuser les heures, offrir au paysage de décliner ses nuances, ne plus penser à rien et soudain saisir l’idée qui passe, la jeter sur le carnet de notes. Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l’inspiration sortir. “

 “Lorsqu’on quitte un lieu de bivouac, prendre soin de laisser deux choses. Premièrement : rien. Deuxièmement : ses remerciements.” L’essentiel ? Ne pas peser trop à la surface du globe. “

L’ermite  “ En ville, le libéral, le gauchiste, le révolutionnaire et le grand bourgeois paient leur pain, leur essence et leurs taxes. L’ermite, lui, ne demande ni ne donne rien à l’Etat. Il s’enfouit dans les bois, en tire substance. Son retrait constitue un manque à gagner pour le gouvernement. Devenir un manque à gagner devrait constituer l’objectif des révolutionnaires. Un repas de poisson grillé et de myrtilles cueillies dans la forêt est plus anti-étatique qu’une manifestation hérissée de drapeaux noirs.

L’ermite se tient à l’écart, dans un refus poli. Il ressemble au convive qui, d’un geste doux, refuse le plat. Si la société disparaissait, l’ermite poursuivrait sa vie d’ermite. Les révoltés, eux, se trouveraient au chômage technique. L’ermite ne s’oppose pas, il épouse un mode de vie. Il ne dénonce pas un mensonge, il cherche une vérité. Il est physiquement inoffensif et on le tolère comme s’il appartenait à un ordre intermédiaire, une caste médiane entre le barbare et le civilisé.”

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La poésie c’est le mystère ineffable

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Le guide philosophique du voyage avec Montaigne

Thibault de saint-maurice vous propose de partir en voyage avec un guide un peu spécial, d'après les réflexions du philosophe montaigne concernant le rapport aux voyages, lui-même qui fut un très grand voyageur. le voyage est une double rencontre : avec autrui puis soi-même .

Montaigne fut un grand voyageur et qu'il n'a pas eu besoin de prendre vingt fois l'avion et d'aller sur tous les continents pour faire de l'art de voyager une sagesse pour toute la vie. 

Alors, le problème du voyage aujourd'hui, c'est que les touristes que nous pourrions bientôt peut-être redevenir, n'ont plus vraiment la cote. Dire même de quelqu'un que c'est un touriste dans le langage courant, c'est assez péjoratif. C'est quelqu'un qui vient sans vraiment s'intéresser, qui passe sans vraiment chercher à comprendre. On lui reproche de polluer et de consommer sans vraiment respecter les équilibres. 

Et Montaigne, déjà, il y a près de 500 ans, moquait ceux qui ne voyageaient que pour "s'enivrer de cette sotte humeurs, de ces farouches, des formes contraires aux leurs". Ceux qui se shootent au dépaysement la journée et qui se reposent le soir dans des hôtels au confort standardisé. Ceux qui font les pays, les villes ou les monuments comme on coche des cases. Ces idiots du voyage qui partent à l'étranger pour se remplir les yeux d'étrangeté et pour finalement ne rencontrer personne d'autre qu'eux-mêmes la critique est évidemment sévère. Mais elle doit nous inviter à réfléchir sur ce que le voyage peut changer en nous. 

"Frotter sa cervelle contre celle d'autrui" - Montaigne 

C'est son expression, c'est ce qu'il écrit et il en fait d'ailleurs la ligne directrice de toute son œuvre. Montaigne a beaucoup voyagé en Allemagne, en Suisse, en Italie et il a surtout vécu à une époque de grands voyages et de grandes découvertes. Ce que Montaigne comprend, c'est que : 

Le voyage à l'étranger est une invitation à devenir soi-même un étranger pour les autres 

En toute rigueur c'est vrai quand je vais en Italie, eh bien, c'est bien moi qui devient un étranger pour les Italiens, tandis que les Italiens qui m'entourent sont bien chez eux. 

Le voyage est donc une double rencontre, celle d'autres que moi et celle de moi-même, comme un autre aux yeux des autres

Et ce qui compte, c'est qu'à la fin, tout le monde se retrouve sur une ligne d'égalité. Tout le monde se découvre pour les autres comme une autre manière d'interpréter la partition de l'humanité et non pas comme une manière inférieure dégradée, barbare de vivre l'humanité

Avec Montaigne pour guide, la beauté du voyage, c'est donc de partir à la découverte de ce que l'on ne connaît pas encore. Le voyageur reste ouvert à l'inconnu, là où le touriste reste dans les sentiers battus des parcours tous tracés. Et c'est ce qui fait que le voyage est formateur. C'est parce qu'il dépayse au sens strict, parce qu'il décale, parce qu'il bouscule, parce qu'il renverse l'ordre habituel de notre perception des autres, de nous-mêmes et des paysages que l'on connaît. 

Alors, quand on demandait à Montaigne pourquoi il avait tant voyagé, il répondait "Je sais bien ce que je fuis et non pas ce que je cherche". Eh bien, voilà une sagesse du voyage. Ce qui nous fait voyager, au fond, c'est l'ignorance. à quoi bon voyager si l'on sait déjà tout et tout ce que l'on peut trouver ? 

Et on peut même aller plus loin. Il faut faire de cette sagesse du voyage une sagesse pour toute la vie. Savoir ce que l'on fuit, mais ne pas savoir ce que l'on cherche. 

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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

Faut-il voyager pour être heureux ?

À la Fondation groupe EDF, à Paris, une exposition pose une question qui va faire grincer les dents de nombreux vacanciers : « Faut-il voyager pour être heureux ? » Le surtourisme et les périls écologiques que provoquent les mobilités excessives ont remis en cause la vertu même du voyage. Celui-ci, en dépit de sa promesse d’ouverture à l’autre, ne peut plus incarner la promesse d’un bonheur individuel et d’un enrichissement intellectuel. Alors, voyager, c’est fini ?

En dépit du célèbre incipit de Claude Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques – « Je hais les voyages et les explorateurs » –, les philosophes nous ont souvent appris, depuis la Renaissance et la tradition humaniste du grand voyage de formation , que les esprits s’élargissent à proportion de leurs déplacements dans l’espace. De Rabelais à Descartes , de Nietzsche à Thoreau , beaucoup nous ont transmis l’idée que voyager rendait, sinon heureux, du moins plus lucide, plus cultivé, plus vivant, relié au monde et ouvert à l’inconnu.

Comme le disait Montaigne, le voyage nous apprend à « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui » . Mais peut-on aujourd’hui vraiment penser qu’il « faut voyager pour être heureux » ? L’horizon du lointain suffit-il, par les plaisirs qu’il occasionne, à compenser les limites éthiques liées à la faillite écologique que contient sa promesse ?

32 artistes exposés

Comme le suggère la stimulante exposition en question, nourrie par les œuvres de 32 artistes contemporains, « le désir anthropologique irrépressible de franchir la colline » se heurte désormais à des obstacles nés des récentes contraintes écologiques, économiques et sanitaires. Conçue par Nathalie Bazoche de la Fondation groupe EDF, Alexia Fabre , nouvelle directrice des Beaux-Arts de Paris et ancienne directrice du MAC VAL , et le sociologue Rodolphe Christin , l’exposition interroge les sens multiples du voyage en ce début de XXI e siècle, moins pour culpabiliser les touristes déjà partis vers les mers du Sud que pour proposer un exercice de lucidité collective et confronter l’esprit des vacanciers à leurs propres contradictions, par le biais des récits et images d’artistes inspirés par l’idée du voyage, du transport, de la mobilité, de la découverte...

De Pierre Huyghe à Ange Leccia , de Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin à Mali Arun , de Mark Wallinger à Bouchra Khalili , de Mike Brodie à Abraham Poincheval … Par leurs propres gestes, des artistes percutent la question philosophique du voyage, dont nous pensions avoir fait le tour jusqu’à ce que la crise climatique redistribue les cartes du problème. Voyager ne va plus de soi, quitte à fâcher les spectres de tous les philosophes voyageurs qui pensaient le contraire.

Tourisme de masse et péril écologique

Effectivement, quelle vertu peut-on attribuer à la mobilité procédant du tourisme de masse ? Peut-on encore attribuer une part d’enchantement à la notion de voyage, toujours perçu « comme un vecteur sans équivoque de connaissance, de dialogue et de développement » alors même que nous mesurons désormais l’empreinte écologique des infrastructures touristiques ? L’usage de technologies fonctionnant aux énergies fossiles qui conditionnent nos déplacements devrait nous pousser à ne plus considérer le voyage comme un progrès (rien qu’en France, plus de 30% des émissions de gaz à effet de serre sont dues aux transports).

« Comment le tourisme transforme les ailleurs en espaces de consommation ? Quel regard peut-on porter sur les populations qui migrent par nécessité alors que d’autres se déplacent par plaisir ? Et enfin, parce que le rêve reste une dimension fondamentale du voyage, quels sont les nouveaux imaginaires pour les voyageurs d’aujourd’hui et de demain ? »  À partir de plusieurs questions et hypothèses définies par ses commissaires, l’exposition invente un parcours fluide au cours duquel l’idée du voyage elle-même voyage en nous, comme une manière de signifier que les plus beaux voyages restent peut-être ceux qui se déploient dans les plis secrets de son intériorité.

Les plaisirs de la mobilité facile

Ce que l’exposition met en parfaitement en lumière, c’est combien nous sommes majoritairement soumis aux « plaisirs de la mobilité facile » . La facilité des circulations, associée à la promotion des destinations, nourrit mécaniquement le désir de voyages, dont témoignent la célèbre série photograpique de Martin Parr sur le tourisme de masse ( Small World , depuis 1995) ou celle d’ Inka et Niclas   Watching Humans Watching , questionnant le geste d’isolement dans les lieux touristiques. La saturation du « surtourisme », les émissions de gaz à effet de serre qu’il génère, les remises en cause d’aménagements touristiques, le choc pandémique ont aujourd’hui remis en question l’avenir du tourisme.

Comment se rapprocher, alors, du monde et de l’inconnu à l’heure de l’urgence écologique ? Plusieurs installations et vidéos ouvrent ici la question d’une nouvelle « écosophie » dont Félix Guattari observait dès les années 1980 qu’elle renvoyait à la nécessité de remédier aux atteintes à l’environnement en s’attaquant à la fois aux structures sociales et économiques, aux espaces de vie et aux habitudes de consommation. Pour être heureux, en somme, c’est à dire lucide et conséquent dans ses actes , il faudrait mesurer de manière pratique l’impact écologique de la mobilité infinie. Et donc ne plus voyager, organiser la décroissance de ses déplacements, assumer le principe de sobriété conduisant à renouer avec la rareté des voyages. Le fil que tire subtilement l’exposition tend à faire admettre l’évidence d’un retournement culturel, voire anthropologique : le voyage ne peut plus garantir la promesse d’un bonheur individuel, sachant qu’il garantit en partie le malheur du monde.

Et si le voyage rendait même malheureux ?

Il reste à le réinventer, par des voies plus raisonnables (voyages longs, moins loin, hors des circuits balisés…). Sans proposer pour autant de solution simpliste et univoque, oscillant entre plusieurs façons d’aborder la question du voyage, « Faut-il voyager pour être heureux ? » conduit le regard du visiteur à se frotter à plein de pistes possibles qui n’échappent pas aux contradictions de nos élans vers l’ailleurs et de nos aspirations à sortir de chez soi. Le visiteur un peu étourdi et déstabilisé, prêt à remettre en question ses plans de vacances et ses billets low-cost , en vient à se demander au terme du parcours si, finalement, l’idée du voyage ne le rendrait pas malheureux !

D’ailleurs, faut-il être heureux pour voyager ? Avec cette question inversée, là non plus sans réponse assurée, le visiteur laisse le voyage derrière lui, en se disant que le malheureux en lui se consolera de ne pas abîmer le monde et que l’heureux qui vibre en lui par instants s’accommodera du proche et du coin de la rue pour élargir son monde. Dans l’ Émile   (1762) , Rousseau n’observait-il pas qu’il « ne suffit pas pour s’instruire de courir les pays »  ? «  Il y a beaucoup de gens que les voyages instruisent encore moins que les livre s […]  » . Des livres qui allaient précisément occuper le visiteur tout l’été, son vrai voyage, son bonheur, peut-être. Il faut lire pour être heureux !

L’exposition « Faut-il voyager pour être heureux ? » court jusqu’au 29 janvier 2023 à la Fondation groupe EDF, dans le VII e arrondissement de Paris. Entrée libre du mardi au dimanche sur réservation, de 12h à 19h (sauf jours fériés).

Expresso : les parcours interactifs

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La philosophie du voyage

La philosophie a toujours pensé le voyage et s’est toujours elle-même pensée, et exprimée, en termes de voyage : de départ, de déplacement, d’arrivée... Qu’il s’agisse de ce « cavalier français qui partit d’un si bon pas », comme l’écrit Péguy à propos de Descartes, de l’aboutissement du cheminement de l’Histoire, de la transmigration des âmes, ou du paradoxe du voyageur immobile, l’homme est toujours conçu comme homme voyageur, Homo viator .

La philosophie a toujours pensé le départ, ou le commencement qui est comme un départ. Descartes meurt à ses convictions pour partir de la certitude, quitte à retourner avec un esprit neuf vers certaines convictions pour les souligner de certitude. Cette disposition au départ, c’est le doute. Il n’y a de véritable départ qu’avec un esprit neuf, même si l’on emprunte d’anciens et vénérables frayages. « Homère est nouveau ce matin », s’émerveille Péguy, entreprenant le voyage de la lecture du voyage d’Ulysse. Faut-il entonner un chant du départ ? Pas toujours. Le départ forcé pour l’exil nous entraîne en terre étrangère, ou pire, fait de nous des étrangers chez nous, et parfois des étrangers en nous, comme la déportation vers toutes les aliénations. Ce départ risque de nous faire perdre toute espérance. On ne peut pas toujours imaginer l’exilé heureux à l’entrée de ce que l’on identifie à l’Enfer. Ainsi Mary Barnes initiant son Voyage à travers la folie .

Le déplacement après le départ est lui-même pensé, nécessairement pensé.

Comme l’écrivait l’auteur de Tristes Tropiques Claude Lévi-Strauss, tout déplacement dans l’espace est aussi, simultanément, un voyage dans le temps. Nous ne voyageons pas seulement dans un espace géométrique, celui de la mathématique universelle des modernes, mais dans un monde signifiant, culturel et valorisé, où se détache le relief des choses, ce « relief axiologique » dont nous parle Raymond Ruyer dans Le monde des valeurs , qui nous permet de discerner l’important en soi ou l’important pour nous, du fond d’indifférence que nous avons raison – ou tort – d’abandonner à l’inattention. C’est pourquoi le voyage peut avoir plusieurs noms. Ce peut être celui de l’explorateur, du conquérant, de l’ethnologue, du poète ou encore du pèlerin. Le voyage peut également être onirique, comme celui d’ Alice au pays des merveilles , ou pédagogique : en les proposant dans son programme d’éducation, Rousseau confirme dans L’Emile l’adage selon lequel les voyages forment la jeunesse.

Tout voyage a un terme au moins attendu, désiré, atteint, parfois inaccessible.

Le repos de l’être comblé, à la fois sommeil du juste ou rêve accompli du héros, de l’artiste ou du saint. Le voyageur odysséen atteint enfin son Ithaque, l’Ithaque de la société sans classes et de la reconnaissance de l’homme par l’homme, le bonheur de vivre ensemble, comme le théorisent les penseurs du système, Hegel, Marx. Mais cette Utopie – l’étymologie nous invite au pléonasme – n’a pas lieu : l’Histoire continue sa course ou son errance de vaisseau fantôme bien après le terme qui lui était assigné par le système. Ce système est lui-même embarqué, misérable filet abandonné sur le pont, dans le cours du temps, comme l’a bien compris l’ironique Kierkegaard. Tout est pareil de l’autre côté du miroir de la fiction théorique. D’où la tentation récurrente, dans l’histoire de la philosophie, de penser le voyage comme l’expérience paradoxale du « voyageur immobile » qui ne doit point se soucier d’accéder à un objectif lointain. Le voyage déplace les corps mais ne déplace pas l’identité à soi, notre demeure intérieure, ou « l’acropole intérieure », comme dirait le stoïcien. Le voyage ne nous expulse pas hors de nous-mêmes, ne nous fait pas échapper à nous-mêmes.

Départ, déplacement avec ou sans arrivée, le voyage, pensé et vécu par le philosophe, est autre que le voyage confusément pensé, et illusoirement vécu dans l’imaginaire et les désirs ordinaires du voyageur. Il est retourné ou converti. Le concept de chien n’aboie pas. La pensée du voyage n’est pas le voyage. Elle est sa demeure.

Aurélia Tréguier

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Dissertation sur l'intérêt du voyage

Résumé du document.

Sujet : Rousseau écrit : « il ne faut pas lire, il faut voir ». Vous réfléchirez à cette injonction en vous interrogeant sur l'intérêt et les limites du voyage. Vous vous appuierez sur vos lectures et expériences personnelles. NB : La dissertation s'organise autour de trois parties ; la troisième étant plus personnelle, et par un soucis de longueur du devoir, il est possible de ne pas en tenir compte.

[...] Dans tous les cas, la plus grande limite du voyage est le voyageur lui-même. En effet, d'un homme à l'autre les critères d'appréciations peuvent diverger radicalement. Le voyage ne sera apprécié qu'à l'aune de l'intelligence et de la sensibilité du voyageur. Rousseau se trompe en estimant qu'«il ne faut pas lire Son injonction me parait trop catégorique pour être valable. La lecture propose des intérêts non négligeables, dont il est bon de profiter. Voir à travers les yeux d'un autre permet de jouir de l'expérience et des connaissances de l'observateur, d'analyser un point de vue que l'on partage ou non. [...]

[...] Ainsi, si le voyage propose un très grand intérêt, il connaît aussi ses limites. Nous indiquons qu'au XVIIè siècle l'emploi du mot voiage pour désigner tant le déplacement que son récit suggère des relations étroites entre l'expérience vécue et l'écriture. Lire et voir ne s‘opposent pas, ils se complètent. Le voyage, pour trouver sa raison d'être, a besoin de la lecture. [...]

[...] Dissertation Sujet : Rousseau écrit : il ne faut pas lire, il faut voir Vous réfléchirez à cette injonction en vous interrogeant sur l'intérêt et les limites du voyage. Vous vous appuierez sur les textes du corpus, sur vos lectures et expériences personnelles. Depuis l'humanisme, qui est apparu en France au début du XVIè siècle, le voyage a pris une dimension nouvelle de grande importance. Il permet aux élites de partir à la rencontre d'une autre réalité et de découvrir une culture différente. [...]

[...] La prestation était excellente. Pourtant, peu de choses m'ont signifié que je me trouvais dans un pays étranger. Nous n'étions que des Occidentaux protégés dans une bulle qui nous coupait de la réalité. Il n'y avait que la mer, le soleil et les palmiers pour donner une vague idée du lieu Le jour où on inventera un paradis artificiel, ressentirai-je le besoin de partir si loin ? De cette expérience, ainsi que de quelques autres, j'en conclue qu'une des principales limites du voyage est qu'il n'est plus toujours digne d'en porter le nom. [...]

[...] Ils partagent leur vécue dans le but de transmettre au liseur un véritable voyage virtuel. Lecture, ou rêve? De plus, il n'est pas donné de voir ce qui n'est plus. La lecture a cet immense avantage sur l'œil humain de perdurer à travers les générations et de nous offrir un monde passé que nous n'aurions pas connu sans elle. Le voir est l'objet d'un instant. Le lire ne disparaîtra qu'à la fin des temps. En combattant l'ignorance, elle permet au voyageur de connaître la culture d'un pays et de lui donner une idée plus ou moins précise de l'endroit en question. [...]

  • Nombre de pages 5 pages
  • Langue français
  • Format .rtf
  • Date de publication 14/04/2005
  • Consulté 43 fois
  • Date de mise à jour 14/04/2005

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Exemple de dissertation de philosophie

Publié le 26 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac).

Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d’une dissertation de philosophie , ainsi que la méthode utilisée.

Conseil Avant de rendre votre dissertation de philosophie,  relisez et corrigez  les fautes. Elles comptent dans votre note finale.

Table des matières

Exemple de dissertation de philosophie sur le travail (1), exemple de dissertation de philosophie sur le concept de liberté (2), exemple de dissertation de philosophie sur l’art (3).

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Le travail n’est-il qu’une contrainte ? ».

Il s’agit d’une dissertation de philosophie qui porte sur le concept de « travail » et qui le questionne avec la problématique « est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? ».

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Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ? ».

Cette dissertation de philosophie sur la liberté interroge la nature de l’Homme. La problématique de la dissertation est « l’’Homme est-il un être libre capable de faire des choix rationnels ou est-il esclave de lui-même et de ses désirs ? ».

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « En quoi peut-on dire que l’objet ordinaire diffère de l’oeuvre d’art ? ».

Cette dissertation sur l’art et la technique se demande si  l’on peut désigner la création artistique comme l’autre de la production technique ou si ces deux mécanismes se distinguent ?

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Debret, J. (2020, 07 décembre). Exemple de dissertation de philosophie. Scribbr. Consulté le 2 juin 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/exemple-dissertation-philosophie/

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Justine Debret

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Dissertation sur le voyage

Par lolo2504   •  11 Avril 2018  •  Dissertation  •  607 Mots (3 Pages)  •  9 023 Vues

      Le sujet de cette dissertation est le voyage. Elle sera appuyée par les avis de grands auteurs comme Rodolphe CHRISTIN et Michel ONFRAY. Selon eux, le voyage nous offre pleins de possibilités, qui seront utilisées comme base de ce travail : le voyage nous permet d’explorer, de s’épanouir et de prendre des risques.

     Premièrement, le voyage nous permet d’explorer de nouveaux horizons. Selon CHRISTIN, les humains sont habitués à un système de consommation démesuré tel qu’il est ancré dans nos habitudes. Notre mentalité nous pousse à agir sans réfléchir. ONFRAY part du même avis en disant que l’homme a une vision complètement superficielle des choses : il regarde ce qu’il voit, il juge et ne se pose pas de questions. C’est en changeant ses habitudes, que l’homme découvrira une nouvelle perception du Monde et fera de nouvelles rencontres.  Se déplacer de son domicile familier vers un pays étranger n’est pas si facile pour certaines personnes. L’intérêt n’est pas le même pour tout le monde. Mais chaque voyage est un moment unique et mémorable. Voyager apporte la notion de découverte. C’est une occasion ultime de découvrir l’inconnu et de se découvrir soi-même.   Le voyage est en une autre part une source d’enrichissement culturel car lorsque nous voyageons, nous apprenons la langue et la culture de chaque endroit tout en ayant le réflexe inconscient de la comparer à la nôtre. Selon les goûts et les couleurs, les voyageurs peuvent facilement satisfaire leur bonheur des yeux.

     Deuxièmement, la pérégrination procure l’exaltation. L’Univers laisse la possibilité de découvrir de tas d’endroits car il est aussi grand que notre esprit. Partir sans savoir où aller est la clé de la découverte et de la curiosité.  On éveille nos sens et on admire le paysage tout en profitant de l’instant présent en toute liberté. Comme le dit CHRISTIN, voyager moins souvent évite le syndrome d’être lassé. Je suis d’accord dans cette idée, il est préférable de partir un peu plus longtemps pour découvrir plus de choses. Préparer ses finalités offre un voyage de qualité. Organiser son voyage peut prendre du temps et de la patience mais cette exaltation doit se passer au mieux. De nos jours, il existe plusieurs façons de voyager en toute facilité : un seul clic sur internet ou une visite à l’agence de voyage et vos vacances sont réservées quel que soit le moyen de transport et lieu de départ. Les fanatiques de voyages diront que marcher en plein air vous fera profiter de votre temps et vous donnera de la sensation en direct de la réalité. Observer les alentours c’est examiner avec soin les souvenirs que vous allez rapporter.

     Dernièrement, faire ses bagages et partir à l’inconnu est une occasion excitante mais elle peut parfois être risquée. Il est toujours primordial de s’informer sur la destination et sur la situation du pays avant de s’exiler. Le voyage supprime tous nos repères. Nous sommes confrontés seuls face à nous-même et à notre destin. S’ouvrir aux autres et avoir plus de confiance en soi peut aider à s’intégrer dans ce changement. Ce périple apprend à devenir débrouillard et indépendant.  Mais les hommes amoureux des cartes ne partent pas du même esprit. Comme le dit ONFRAY, il y a une différence entre le touriste et le voyageur. Le touriste aime comparer et observer tout en restant vigilant tandis que le voyageur, cœur léger, tente de profiter pleinement de son voyage sans prévenances.

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COMMENTS

  1. Les voyages nous rendent-ils meilleurs

    Voyager, au fond, ça sert à quoi ? Si l'écrivain Nicolas Bouvier estimait qu'"un voyage se passe de motifs", les penseurs du XVIIIe siècle, eux, se battaient pour lui en trouver ! Éducatif, thérapeutique ou au contraire nocif, on dissertait au sujet de l'utilité des voyages.

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  3. Représentations du monde, HLP, voyage, altérité, engagement

    Pour aller plus loin, vous pouvez consulter une dissertation sur le thème du voyage. Le voyage est-il à la fois une ouverture sur le monde et une découverte de nous-même? Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville, II, 1796

  4. Argumentation, étude du voyage initiatique, devoir bac

    Dans Dissertations EAF. 0 commentaire. "on voyage non pas pour changer de lieu mais pour changer d'idées", Hippolyte Faine. Devoir proposé par Manon. Sujet: Le voyage est-il à la fois une ouverture sur le monde et une découverte de nous-même? Lecture du devoir. «On voyage non pas pour changer de lieu, mais pour changer d'idées.» Hippolyte Faine.

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  8. Voyage en Philosophie :: Café Philo Sophia

    Première intervention : Michel Tozzi. Philosopher, une aventure. L'UPN a décidé cette année de choisir la thématique du voyage, dans la continuité des réflexions des années passées sur la méditerranée.

  9. L'expérience du voyage : à la découverte des voyageurs- philosophes

    A la fois rencontre de l'Autre et retour sur soi, le voyage pour le voyageur- philosophe dévoile son caractère , développe sa sensibilité et éprouve le Temps, se met à l'écoute de son cœur et de ses instincts, devient… tout simplement . Quelques pensées inspirées des récits de Sylvain Tesson.

  10. Le guide philosophique du voyage avec Montaigne

    Thibault de Saint-Maurice vous propose de partir en voyage avec un guide un peu spécial, d'après les réflexions du philosophe Montaigne concernant le rapport aux voyages, lui-même qui fut un très grand voyageur. Le voyage est une double rencontre : avec autrui puis soi-même !

  11. PDF Philosophie du voyage

    Le regard des voyageurs (1). C'est à trois autres grands philosophes et voyageurs que nous allons nous adresser pour comprendre quel fut le regard qu'ils portèrent sur le voyage, et ce qu'ils en tirèrent pour leur philosophie : Montaigne, Descartes et Rousseau. «Nostre monde vient d'en trouver un autre » Essais(3ièmep.

  12. Faut-il voyager pour être heureux

    En dépit du célèbre incipit de Claude Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques - « Je hais les voyages et les explorateurs » -, les philosophes nous ont souvent appris, depuis la Renaissance et la...

  13. PDF Ecriture personnelle Pour vous, le voyage est-il associé au rêve ou à

    « Voyager c'est partir à la découverte de l'autre et le premier inconnu à découvrir c'est vous ». Le photographe Olivier Föllmi affirme ici que le voyage permet de se découvrir soi-même, après être allé à la rencontre de l'autre. On est ainsi amené à acquérir de véritables trésors mais aussi à récolter des déceptions ou des désillusions.

  14. Philosophie du voyage

    Philosophie du voyage | Traversées - Récits de voyages au XVIIIe siècle. La philosophie du voyage. Références de l image. La philosophie a toujours pensé le voyage et s est toujours elle-même pensée, et exprimée, en termes de voyage : de départ, de déplacement, d arrivée...

  15. Sujet zéro n°3

    Question d'interprétation philosophique Quels bénéfices Descartes retire-t-il de ses voyages? Question de réflexion littéraire Lire un récit de voyage, est-ce découvrir une autre culture ? Pour construire votre réponse, vous vous référerez au texte ci-dessus, ainsi qu'aux lectures et

  16. Dissertation sur le thème du voyage

    Nous allons, pour cette dissertation, différencier deux types de voyage : Le voyage mental, celui de l'esprit, qui a lieu dans la tête, et le voyage physique, celui du corps, qui a lieu partout sur la planète. Commençons par défendre l'hypothèse que soutient Colette. La forme la plus courante du voyage mental est celle du rêve. Le ...

  17. Ulysse et le voyage philosophique

    En suivant quelques figures du voyage philosophique comme voyage contrarié, sous les auspices de divers auteurs (Platon, Hegel, Emerson, Ricœur, mais aussi Auerbach, Homère ou Joyce), Olivier Abel suggère dans cette brève méditation le va-et-vient entre plusieurs questions fondamentales : peut-on rester, peut-on partir, peut-on revenir ...

  18. PDF DEVOIR DE REFLEXION= Selon vous, que peuvent apporter les voyages

    Les voyages enrichissent donc nos connaissances sur les autres, sur le monde et sur nous-mêmes. Il n'en demeure pas moins que si découvrir d'autres contrées est facilité par le développement des moyens de transport, voyager a un coût. Tout le monde ne peut financer un tel projet. Pourquoi ne pas envisager que l'Etat prenne en charge, en totalité ou en partie, un voyage à l ...

  19. Dissertation sur l'intérêt du voyage

    Dissertation Sujet : Rousseau écrit : il ne faut pas lire, il faut voir Vous réfléchirez à cette injonction en vous interrogeant sur l'intérêt et les limites du voyage. Vous vous appuierez sur les textes du corpus, sur vos lectures et expériences personnelles. Depuis l'humanisme, qui est apparu en France au début du XVIè siècle, le ...

  20. Voyage et philosophie : la nostalgie de la vérité

    Voyage et philosophie" : voyage et philosophie renvoient évidemment l'un à l'autre. Philosopher, c'est toujours d'une certaine façon voyager. Et à l'inverse, partir en voyage c'est, tou-jours créer les conditions d'une certaine rupture - avec un ordre des choses, avec un mode d'existence ou avec un état antérieur de la pensée, et la rupture est le tout premier et le plus ...

  21. Exemple de dissertation de philosophie

    Mis à jour le 7 décembre 2020. Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac). Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d'une dissertation de philosophie, ainsi que la méthode utilisée.

  22. 289 sujets de Philo corrigés

    289 sujets de Philo corrigés - plans de dissertation rédigés & commentaires de textes en téléchargement - [Philofacile.com] voir les sujets. Les sujets stars :) L'État peut-il être juste ? La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ? L'homme a-t-il nécessairement besoin de religion ? L'homme doit-il travailler pour être humain ?

  23. Dissertation sur le voyage

    Page 1 sur 3. Le sujet de cette dissertation est le voyage. Elle sera appuyée par les avis de grands auteurs comme Rodolphe CHRISTIN et Michel ONFRAY. Selon eux, le voyage nous offre pleins de possibilités, qui seront utilisées comme base de ce travail : le voyage nous permet d'explorer, de s'épanouir et de prendre des risques.