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Dissertation sur l’inconscient corrigée pour le bac de philosophie

Une fois n’est pas coutume, voici le corrigé d’une dissertation de philosophie dont le sujet est «  Peut-on connaître l’inconscient ? « .

Pour profiter de révisions complètes sur le programme, des rappels de méthodologie, ainsi que d’entraînements de dissertations et d’explications de textes, nous vous recommandons de venir assister à notre stage intensif de philosophie fin mai.

Sujet : peut-on connaître l’inconscient ?

Introduction.

Si le regard des autres est parfois si impressionnant, c’est que nous sentons qu’ils peuvent saisir à tout instant des caractéristiques de nous-mêmes que nous ne contrôlons pas, ne voulons pas voir, ou dont nous n’avons pas conscience.

Sigmund Freud

L’inconscient est par définition ce qui n’est pas conscient, ce qui échappe à notre conscience. Connaître signifie savoir. Un savoir est ce dont on peut parler, ce qu’on a emmagasiné dans notre mémoire et qu’il nous est possible d’exposer. Connaître renvoie aussi à l’expérience : nous connaissons ce dont nous avons l’expérience, ce à quoi nous avons accès, ce que nous éprouvons. Connaître une chose, peut signifier savoir que cette chose existe, à un plus bas degré de connaissance. (Je connais tel chanteur, j’en ai entendu parler). A un niveau plus élevé, connaître une chose, c’est savoir ce qui la caractérise, ce qui correspond à son être.

Si l’inconscient échappe à notre conscience, alors, en tant que tel, nous ne pouvons pas en parler. De même, il semble que nous ne puissions pas en faire l’expérience.

Nous verrons dans un premier temps qu’a priori, l’inconscient est ce qui échappe à notre conscience, et donc, à notre connaissance. Puis nous nous pencherons sur le fait que selon la psychanalyse, une science de l’inconscient est néanmoins possible. Nous tâcherons ensuite de préciser en quel sens il est juste de dire que l’inconscient peut être connu.

L’inconscient, ce qui échappe à notre connaissance

L’inconscient, par définition, échappe à notre conscience. Selon la psychanalyse, les traumatismes de notre petite enfance, les frustrations, assimilables à de micro traumatismes, les pulsions honteuses, ont été refoulées hors du champ de notre conscience. Nous n’en avons aucun souvenir. Malgré tout, ces traumatismes, ces pulsions nous hantent, colorent notre vie consciente et exercent sur elle une forme de pression. Les rêves, mais aussi les lapsus ou les actes manqués illustrent cette tendance de notre inconscient à se manifester à notre conscience. Les rêves sont en effet, la première manifestation de l’inconscient. Comment rendre compte de leur cohérence, de la force avec laquelle ils semblent signifier quelque chose, de l’impression que tout y est symbole, sans poser l’existence d’une part de nous-même qui a sa logique propre, sa vie propre, et qui ne demande qu’à s’exprimer ? Les lapsus sont un phénomène extrêmement étonnant : il semble qu’une partie de nous-même devance notre moi conscient et exprime des vérités que nous aurions voulu cacher. Les actes manqués, de même que les lapsus, témoignent qu’une partie de nous résiste à notre volonté, est comme plus forte que nous. Mais cet inconscient, s’il colore la vie consciente, reste inaccessible à la conscience. C’est ce qui le rend fascinant.

Blaise Pascal

Cependant, de nombreuses expressions du langage courant semblent traduire une proximité que nous entretenons avec l’inconscient, avec notre inconscient, comme si un second « nous » nous habitait et que nous en avions une certaine connaissance, ainsi les expressions suivantes : « c’est un lapsus révélateur », « c’est le retour du refoulé », « c’est mon inconscient qui parle ». L’inconscient ne serait-il pas un quelque chose, en nous, délimité, que l’on pourrait conquérir, apprivoiser et connaître ?

La psychanalyse ou science de l’inconscient

Selon la psychanalyse, une connaissance de l’inconscient humain en général mais aussi de notre propre inconscient est possible.

La psychanalyse est basée sur l’idée que nos névroses et nos souffrances viennent principalement de l’existence de notre inconscient qui nous échappe et nous empêche de nous affirmer comme sujet conscient et libre.

Il existerait des caractéristiques communes à l’inconscient de tout homme, légitimant le fait de parler de l’inconscient comme d’une entité propre, indépendante et faisant qu’il est possible de connaître l’inconscient en général, de connaître son être, ses caractéristiques. Freud, en effet, propose de décrire le psychisme humain à l’aide de l’image d’une habitation. L’inconscient correspond à une antichambre très vaste gardée par un gardien. Cette antichambre contient toutes les pulsions que nous avons refoulées dans notre enfance, voire même plus tard, ainsi que tous nos traumatismes trop douloureux. Ces pulsions exercent une force sur le gardien et tentent de pénétrer dans le salon, dans lequel siège l’œil de la conscience. Le gardien, symbole d’une censure inconsciente, empêche les pulsions de s’échapper. Il est à noter que l’antichambre est bien plus vaste que le salon, ce qui signifie que la plus grande partie de notre psychisme échappe à notre conscience.

Ces pulsions inconscientes, refoulées, sont à lier aux différents stades du développement de l’enfant. Ainsi, il n’y a pas autant d’inconscients qu’il existe d’individus mais il existe des constantes, dans nos différents inconscients, légitimant une science de l’inconscient. En effet, la petite enfance est une succession de frustrations ou de micro traumatismes. Le stade oral est privation du plaisir de la tétée, le stade anal, de la liberté d’uriner et de déféquer, tandis que le stade phallique implique la résolution du complexe d’Œdipe, résolution qui s’accompagne d’une forme de renoncement, d’acception et donc de frustration : le petit garçon doit admettre qu’il n’épousera pas sa mère, de même pour la fillette avec son père.

Non seulement, il est possible de connaître dans ses grandes lignes, l’histoire de la constitution de l’inconscient de chaque homme, et donc de connaître l’inconscient en général, mais encore, selon la psychanalyse, chaque individu peut, par le traitement psychanalytique ou thérapie par la parole, expérimenter son propre inconscient en le libérant de la censure. Cette thérapie repose sur une relation entre thérapeute et analysé qui reproduit principalement la relation de la mère à l’enfant : le patient reçoit une écoute, une attention à ses moindres mots, à ses moindres gestes, qu’il n’a pas reçue depuis qu’il était petit enfant, entre les bras d’une mère soucieuse de son bien-être et à l’écoute de ses moindres signes. La neutralité de la voix du psychanalyste rappelle quant à elle la manière dont l’enfant, dans le ventre de sa mère, percevait la voix de sa mère ; lointaine, étouffée. La posture allongée sur le divan implique que l’analysé ne voit pas son thérapeute, ce qui, à nouveau, peut évoquer la posture de l’embryon, dans le ventre maternel. Le patient parle par associations libres, se libère de sa raison, laisse son imaginaire le guider et peu à peu s’abandonne et laisse ses pulsions et ses traumatismes inconscient rejaillir. Alors, dans le cas d’une thérapie réussie, il vit une sorte de choc, les souvenirs ne se contentent pas de réapparaître à la conscience, ils sont revécus avec une grande intensité. C’est toute une partie de leur psychisme qu’ils découvrent. Sous ce rapport, l’inconscient est éprouvé, expérimenté, en quelque sorte, par les patients, qui en ont une connaissance dans le sens d’une expérience. D’ailleurs, tout psychanalyste doit avoir accompli et réussi une psychanalyse, autrement dit, doit connaître l’inconscient de manière théorique et expérimentale.

Karl Popper

Connaître l’inconscient

D’un côté, il semble évident que l’inconscient est ce que nous ne pouvons pas connaître. Il y a une impossibilité logique à connaître ce qui n’est pas conscient et nous expérimentons à de nombreuses reprises qu’une part de nous-mêmes nous échappe. D’un autre côté, si l’on en croit la psychanalyse, l’inconscient en général, comme notre propre inconscient, est connaissable.

philosophe Alain

Concernant enfin cette obscurité que nous éprouvons face à nous-mêmes, et cette impression que d’autres peuvent y accéder, c’est avant tout parce que notre corps nous échappe toujours, tandis que nous le livrons aux autres. Nous ne pourrons jamais nous percevoir tels qu’ils nous perçoivent. Notre corps, mais aussi nos paroles, nos intonations, nos silences, etc. non seulement nous sont inconnus, mais encore, révèlent des aspects de nous-mêmes que nous pouvons avoir tendance à nous cacher et qui sont, de ce fait, plus ou moins conscients. Si nous pouvons difficilement, par l’introspection, accéder à ces parties obscures de nous-mêmes, en revanche, par des relations aux autres inscrites dans la durée et fondée sur la bienveillance, qu’il s’agisse de relations thérapeutiques ou amicales, nous pouvons, n’en déplaise à Pascal, nous découvrir un peu mieux nous-mêmes, grâce à leurs avis sur qui nous sommes.

Si la connaissance d’un inconscient qui serait une entité de notre psychisme dépend de notre foi en la psychanalyse, en revanche, l’inconscient cognitif, qui est lié à notre corps et à ses réflexes de survie, est connaissable, dans le sens où nous pouvons être sûrs de son existence et la manifester par des expérimentations. Par ailleurs, grâce à la relation avec autrui, certaines zones d’ombre de notre personnalité peuvent nous être révélées. Il ne s’agit pas d’inconscient au sens freudien du terme mais plutôt, de non conscient, de ce qui, en nous, n’apparaît pas de manière claire à notre conscience.

N’hésitez pas à poser vos questions en commentaires, ou à nous contacter pour tout complément d’information !

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12 réflexions au sujet de « Dissertation sur l’inconscient corrigée pour le bac de philosophie »

Je suis très contente d’être avec vous. Je veux les sujets probables bac 2023.

L’inconscient est-il positif pour notre humanité ?

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Heureuse d’être avec vous, j’aimerais avoir les sujets du bac 2023 pour mieux m’exercer.

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  • Dissertation

Introduction d’une dissertation de philosophie

Publié le 19 février 2019 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

L’introduction d’une dissertation de philosophie est différente d’une introduction de dissertation juridique .

Elle doit introduire votre sujet philosophique et intéresser votre lecteur. Elle doit aussi permettre à un lecteur profane de comprendre votre sujet et votre angle d’attaque pour le traiter.

Une bonne introduction de dissertation de philosophie contient :

  • la phrase d’accroche (amorce) ;
  • l’énoncé du sujet ;
  • la définition termes et reformulation du sujet ;
  • la problématique ;
  • l’annonce du plan.

N’oubliez pas non plus que l’introduction et la conclusion de votre dissertation de philosophie doivent se faire écho.

Au fait ! Scribbr peut corriger votre dissertation de philosophie pour vous (ou simplement l’introduction si vous voulez !).

Table des matières

Quand rédiger l’introduction d’une dissertation de philosophie , la structure d’une introduction de dissertation de philosophie, exemple d’introduction de dissertation de philosophie, présentation gratuite.

L’introduction ne se rédige pas directement après la lecture ou le choix du sujet de philosophie.

Nous vous conseillons de commencer par définir les termes du sujet une fois le sujet de la dissertation révélé.

Ensuite, faites un brainstorming , trouvez votre problématique et définissez votre plan.

Une fois votre plan défini et détaillé , vous pouvez rédiger votre introduction entièrement (au brouillon, si vous avez le temps). L’introduction de votre dissertation de philosophie doit être rédigée avant le développement.

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L’introduction d’une dissertation de philosophie est très importante et doit suivre une méthode particulière.

Elle est composée de cinq éléments qui doivent absolument apparaître.

1. La phrase d’accroche (amorce).

Bien que facultative, l’accroche permet de capter l’attention du lecteur et d’introduire le sujet dans l’introduction d’une dissertation de philosophie.

Vous pouvez utiliser un élément qui sort du domaine de la philosophie, comme un fait historique, un événement récent ou une citation. Le but de l’accroche est de ne pas démarrer trop sèchement en donnant simplement une définition des termes du sujet.

Conseil : Faites une fiche avec des citations que vous pourriez mettre en accroche (en fonction des thèmes étudiés en cours).

2. L’énoncé du sujet.

Il est important d ’énoncer  clairement le sujet juste après votre accroche dans l’introduction d’une dissertation de philosophie.

3. La définition termes et reformulation du sujet .

Avec la définition termes et la reformulation  du sujet, i l faut expliciter le sens des mots du sujet en leur donnant une définition précise. La définition que vous choisissez peut donner un angle d’attaque au traitement du sujet, car des termes peuvent avoir plusieurs définitions. Chaque définition doit être détaillée et justifiée.

Normalement, les termes du sujet auront été vus en cours et vous devriez connaître leurs définitions.

Astuce : Nous vous conseillons de partir des racines grecques et latines pour définir les termes du sujet.

4. La problématique.

La définition des termes devrait faire émerger un problème ou paradoxe. C’est la problématique du sujet.

Dans votre introduction de dissertation de philosophie, vous devez expliquer clairement quel est ce problème.

Votre dissertation de philosophie est là pour solutionner ce problème.

5. L’annonce du plan.

Une fois le problème introduit, vous présentez les étapes de sa résolution avec le plan dans l’annonce du plan.

Dans l’introduction d’une dissertation de philosophie, vous donnez ainsi une idée au lecteur de la progression que vous allez suivre.

Sujet  : Être libre, est-ce faire ce que l’on veut ?

« Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux ». C’est ce que promet la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen française établie en 1789, ainsi que la Constitution française de la Vème République de 1958. Ainsi, la « liberté » semble être une vertu naturelle et innée que l’être humain est en droit de posséder dès sa naissance. Être « libre » signifierait « faire tout ce que l’on veut ». Toutefois, comme dans tout texte juridique, ce droit accordé à l’Homme n’est valable que si certains devoirs imposés sont respectés. La « liberté » est donc entourée de normes et de lois qui la définissent au sein d’une société démocratique. On définit communément un être « libre » comme ayant le pouvoir de faire ce qu’il veut, d’agir ou non, et de n’être captif d’aucun devoir moral ou juridique. On peut donc lier la « liberté » à la seule « volonté » du sujet. Cette « volonté » pouvant être décrite comme le fait de « désirer » ou celui de « décider rationnellement » une chose. Toutefois, le « désir » peut sembler posséder un caractère coercitif qui rendrait toute liberté humaine impossible à atteindre. Il est donc nécessaire de se demander si l’Homme est un être libre, capable de faire des choix rationnels, ou s’il est esclave de lui-même et de ses désirs ? Pour répondre à cette question, il est tout d’abord nécessaire de s’interroger sur l’Homme en tant qu’individu considéré comme libre et doté de raison. Puis, il convient d’étudier l’Homme comme un être prisonnier qui subit la contrainte et l’obligation que lui impose sa personne, ainsi que l’environnement qui l’entoure.

Voici une présentation que vous pouvez utiliser pour vous améliorer ou partager nos conseils méthodologiques sur l’introduction d’une dissertation de philosophie. N’hésitez pas à la partager ou à l’utiliser lors de vos cours :).

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Debret, J. (2020, 07 décembre). Introduction d’une dissertation de philosophie. Scribbr. Consulté le 23 mai 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/introduction-dissertation-philosophie/

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Justine Debret

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Exemple de sujet : La conscience fait-elle de l’homme une exception ?

En s’appuyant sur la définition de la conscience de soi comme sentiment intime de proximité à soi, il est possible de comprendre que le propre de l’homme est de se vivre selon un certain rapport entre esprit et corps. Plus exactement, il ne s’agit pas tant de savoir si la conscience est une exception humaine en tant que telle (ce qui conduirait à des comparaisons un peu délicates et peu utiles entre l’homme et l’animal) que de savoir dans quelle mesure la conscience, telle que l’homme la possède et en use, fait de lui un être exceptionnel. À cet égard, il faut donc essayer de comprendre comment fonctionne la conscience et ce qu’elle permet pour évaluer ce qu’elle apporte à l’existence humaine. Le problème que vise alors votre analyse du sujet revient à un paradoxe. D’une part, la conscience est, à l’évidence, un mode d’être dont l’homme tire tous les profits puisqu’il évalue au moyen de cette conscience les possibilités de son action. Mais d’autre part la conscience fait découvrir à l’homme ses propres limites et ses impossibilités, c’est-à-dire que la conscience est également le moyen par lequel l’homme se rend compte de la fragilité de son existence. La conscience est-elle le moyen d’un statut exceptionnel de l’homme dans la ... [voir le corrigé complet]

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L’Inconscient – Bac de Philosophie

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L'Inconscient - Bac de Philosophie

L’Inconscient est l’une des 17 notions abordées au Bac de Philosophie. Pour réussir ton commentaire ou ta dissertation, il est primordial de maîtriser cette notion.

Comme Freud le pensait, le rêve est considéré comme la voie royale pour accéder à l’inconscient. Avec Elie, nous avons décidé de réfléchir avec vous sur cette notion. Dans cette vidéo, vous découvrirez :

I. Ce qu’est l’inconscient et les problématiques liées à cette notion ; 

II.Quand l’inconscient est véritablement apparu ; 

III. Qui sont les détracteurs de l’inconscient ? ; 

IV. En quoi l’inconscient limite notre liberté et notre connaissance ; 

V.  Ce que la théorie de l’inconscient apporte à nos vies.

Mais voyons tout d’abord ce qu’est l’inconscient et les problématiques qu’il soulève.

I. DÉFINITION ET PROBLÉMATIQUES

Théorisé par Freud, l’inconscient est une entité présente dans le psychisme humain qui cohabite avec la conscience. Sa présence explique que nous agissons parfois sans connaître l’origine de nos motivations. Il est le lieu où naissent les pulsions de vie et de mort, lesquelles sont mues par le principe de plaisir avant de se heurter au principe de réalité.

Le principe de plaisir est ce qui motive toutes nos tendances et nos désirs, lesquels sont un concentré d’énergie qui cherche à se satisfaire afin de soulager la tension exercée par ce trop plein. Quant au principe de réalité, c’est une force contraire qui a intégré tous les interdits sociaux et parentaux, et qui cherche à faire taire certaines de nos pulsions, souvent incompatibles avec une vie sereine en société.

Mais si ma conscience, qui me permet de connaître qui je suis et le monde extérieur, n’est pas seule dans mon esprit, comment pourrais-je rester transparent à moi-même ? Ou plus simplement, comment pourrais-je me connaître véritablement ? Et comment connaître mon inconscient qui, par définition, n’est pas connaissable ?

C’est la première problématique soulevée par ce sujet. D’autre part, si mes actes sont déterminés par une force inconsciente dont je n’ai pas connaissance, comment puis-je rester libre ? C’est la deuxième problématique soulevée par la notion.

On voit donc que la notion d’inconscient soulève deux problèmes : le premier relatif à la connaissance et le deuxième relatif à la liberté. Mais voyons plutôt comment on peut essayer de dépasser ces problèmes, en commençant par voir quand l’inconscient est véritablement apparu.

II. QUAND EST VÉRITABLEMENT APPARU L’INCONSCIENT ?

Bien que le terme “inconscient” apparaisse vers 1820 et que l’idée soit déjà présente dans la réflexion, le terme ne surgit dans la philosophie occidentale que vers la seconde moitié du XIXe siècle. Descartes affirmait que « je suis une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser », ce qui rendait inévitable l’interrogation sur la constitution du psychisme. Rapidement, les penseurs se sont questionnés sur les différents états tels que la non-conscience, ou l’inconscience et autres états psychiques.

Leibniz a ainsi élaboré la théorie des petites perceptions , selon laquelle notre conscience ne peut accéder à certaines perceptions. Pour le philosophe, les petites perceptions sont comme inconscientes, en-deçà de toute aperception ou connaissance claire. Ainsi, quand j’entends le bruit des vagues, je ne perçois pas le son des milliards de petites gouttes d’eau qui s’entrechoquent ou bien lorsque j’entends un morceau de Beethoven, je ne distingue pas la totalité des instruments.

Un autre précurseur de l’idée d’inconscient, Schopenhauer , évoque la notion du vouloir vivre. Le philosophe a identifié une sorte de volonté intérieure désirante qui conduit l’Homme à vouloir et est également la cause de son individuation, son illusion et de sa souffrance . À la même époque et de façon plus optimiste, Nietzsche parle de la volonté de puissance, une force vitale que la morale ne cesse de vouloir mettre au pas . Il identifie également dans le corps des pulsions positives et négatives qui s’entrechoquent et engendrent l’énergie vitale des hommes et des femmes.

La notion d’inconscient ne prendra toutefois le sens singulier qu’on lui attribue aujourd’hui qu’avec Freud au XX e siècle et la naissance de la psychanalyse. Élève de Charcot et médecin spécialisé dans les maladies nerveuses, Freud constate que des malades présentent des maux physiques qui n’ont pas d’origine biologique ou organique. Il en déduit que si l’origine du mal n’est pas corporelle, elle ne peut être que psychique . Pour lui, il paraît indiscutable que le corps traduit de façon symptomatique ce que l’esprit ou la conscience ne parvient pas à concevoir.

Pour illustrer cela, Freud analyse le cas d’Elisabeth, sa patiente de 29 ans qui souffre de douleurs aux jambes qu’aucun médecin ne peut soigner. Après avoir pratiqué une auto-analyse, Freud et la patiente se rendent compte que la jeune femme est amoureuse de son beau-frère. Les douleurs apparaissent d’ailleurs lors d’une promenade avec ce dernier. Freud comprend que la haute moralité d’Elisabeth l’a empêchée de prendre conscience de ce sentiment amoureux, et que les douleurs disparaissent une fois que la jeune femme en est consciente.

Freud considère qu’il y a un désir inconscient qui s’exprime dans le corps lorsque la conscience ne peut pas valider ce désir. Cela signifie que dans l’esprit figure autre chose que la conscience, comme le souligne le psychanalyste lorsqu’il évoque les rêves , les lapsus et les actes manqués . Les associations d’idées, la paramnésie et l’impact des images subliminales sont également des exemples de manifestations de l’inconscient.

Freud est considéré comme le véritable théoricien de l’inconscient. Pour lui, les rêves, les lapsus et les actes manqués sont des preuves de son existence . Il a inventé la psychanalyse, méthode imparable pour accéder à l’inconscient et soigner des maux sans cause organique. 

III. QUI SONT LES DÉTRACTEURS DE L’INCONSCIENT ?

La théorie de Freud, apparue au début du XX e siècle, n’a pas manqué de rencontrer de nombreux opposants. Parmi ceux-ci se trouvent les existentialistes, avec en tête de file Jean-Paul Sartre . Celui-ci a bâti son système philosophique sur l’idée que l’homme est libre et responsable. En démontrant que l’homme est animé par des pulsions qu’il ne peut maîtriser, Freud a remis en question les théories des existentialistes.

Pour expliquer sa théorie, Freud avait créé une première topique , une représentation imagée de l’appareil psychique. Selon lui, notre esprit est composé de trois instances : l’inconscient tout en bas, le préconscient au milieu et le conscient qui se trouve au sommet . Dans l’inconscient se trouvent nos pulsions et l’origine de nos désirs. Cependant, notre esprit possède un censeur , le gardien, qui refoule tous les désirs inacceptables. Ces désirs peuvent parfois arriver à notre conscience par des moyens détournés tels que le rêve, le lapsus ou encore l’acte manqué.

Le gardien est précisément ce qui permet à Sartre de contester la théorie de Freud . Selon l’existentialisme, il est inconcevable qu’un élément conscient soit présent dans l’inconscient, ce qui serait contradictoire en philosophie où l’on n’accepte pas la contradiction.

Freud, pour dépasser la critique de Sartre, a élaboré une seconde topique dans laquelle la figure du gardien a disparu . Désormais, l’esprit est divisé en trois instances : le ça – l’inconscient -, le moi et le surmoi – l’intériorisation de tous les interdits sociaux et parentaux.

Malgré cette nouvelle topique, Sartre continuera à associer l’inconscient à la mauvaise foi . Selon sa pensée, l’Homme peut toujours choisir librement, invoquer l’existence d’un inconscient qu’il ne maîtrise pas serait une façon de se déresponsabiliser et de chercher des excuses.

D’autres penseurs ont également remis en question la théorie de l’inconscient. Alain considère que la volonté libre ne peut que s’exercer librement et que toute pensée qui tend à diminuer cette volonté de vouloir rapprocher l’Homme de l’animal doit être suspectée. Karl Popper reproche à la psychanalyse et à la théorie de l’inconscient leur manque de scientificité , par leur irréfutabilité . Il conteste également le fait que les observations cliniques soient suffisantes pour prouver l’existence de l’inconscient, car elles sont interprétées à la lumière de théories . Pour lui, la théorie freudienne est un dogme , une pseudo-science.

Cependant, Popper ne rejette pas complètement le travail de Freud et Adler. Il considère que cela pourrait devenir le point de départ d’une science psychologique testable, mais pour l’instant, ce ne sont que des intuitions.

En somme, différentes critiques ont été formulées à l’encontre de la théorie de l’inconscient. Mais il est intéressant de se pencher sur la façon dont notre inconscient limite notre liberté et notre connaissance.

IV. L’IMPACT DE L’INCONSCIENT SUR NOTRE LIBERTÉ ET NOTRE CONNAISSANCE

Tout d’abord, la théorie de l’inconscient implique une acceptation difficile . En admettant l’existence de l’inconscient, l’Homme est contraint d’accepter une nouvelle blessure narcissique . En effet, en reconnaissant que l ’Homme n’est pas « le maître dans sa propre maison » , Freud parle d’une troisième blessure narcissique que l’Homme doit subir.

Freud considère que la science a infligé 3 blessures à l’humanité :

  • Copernic a informé l’Homme que la terre n’est pas le centre de l’univers,
  • Darwin a montré que l’Homme descendait du singe,
  • Freud a révélé que beaucoup de nos motifs étaient inconscients.

En adhérant à la théorie de l’inconscient, on admet que des mécanismes inconnus nous contrôlent, et que notre connaissance de nous-mêmes est limitée. Ce constat est particulièrement flagrant dans certains comportements névrotiques ou psychotiques. Le refoulement de désirs dans l’inconscient empêche l’accès à notre propre connaissance .

Le complexe d’Œdipe illustre cette limitation de la connaissance de soi. L’enfant voue souvent un amour passionné au parent du sexe opposé. Cependant, pour renoncer à ce désir, il le refoule dans son inconscient. Ainsi, une fois adulte, il a probablement oublié cet amour passionné qu’il vouait à son parent.

En admettant l’existence de l’inconscient, l’Homme perd également une partie de sa responsabilité . Il devient affaibli, décentré, et ne peut plus jouir d’une connaissance totale de lui-même. Ce constat pose des problèmes à des philosophes comme Alain ou Sartre, qui ont fondé tout leur système sur la liberté et la responsabilité. De plus, dans le domaine judiciaire, l’accusé peut invoquer la folie pour diminuer sa peine, ce qui remet en question la notion de responsabilité.

Cependant, la théorie de l’inconscient ne doit pas être considérée comme un obstacle à la liberté. Le libre arbitre suppose de posséder une conscience totalement indéterminée, alors que la liberté peut négocier avec certains obstacles ou une certaine forme de détermination. La vie est faite d’obstacles, mais la liberté consiste à chercher et trouver des moyens pour les dépasser.

En admettant l’existence de l’inconscient, il est possible de trouver des solutions pour le dépasser. 

Aussi voyons maintenant la valeur apportée à nos vies par la théorie de l’inconscient.

V. LES APPORTS DE LA THÉORIE DE L’INCONSCIENT SUR NOS VIES

La théorie de l’inconscient a permis la mise au point d’une méthode sérieuse pour éclairer certaines zones de notre inconscient : la psychanalyse . Bien que souvent longue, parfois onéreuse et considérée par certains comme une pseudo-science, la psychanalyse a réussi à résoudre certains maux, comme la disparition des symptômes de la patiente de Freud, Elisabeth.

La psychanalyse repose sur le principe que le patient rencontre un psychanalyste dans un cabinet et, allongé dans une position favorable à l’ absence de censure verbale , utilise la parole et le transfert pour ramener à la conscience des éléments refoulés . Le patient est encouragé à parler librement, à associer des idées et à interpréter des rêves jusqu’à comprendre l’origine de ses maux. La prise de conscience des désirs refoulés favorise la disparition du symptôme, offrant ainsi la possibilité de vivre mieux et plus librement.

La psychanalyse offre également une opportunité pour donner un sens à nos rêves , même s’ils sont parfois incompréhensibles ou délirants. Selon Freud, elle est la “voie royale d’accès à l’inconscient”, car en parlant de nos rêves avec un psychanalyste et en associant certains éléments, nous pouvons accéder à nos pensées réelles par-delà la censure de l’inconscient.

La découverte de l’inconscient a également renouvelé la création artistiqu e, notamment avec le surréalisme qui cherche à exprimer l’inconscient dans les créations. Le surréalisme a permis la naissance de l’ écriture automatique , une technique d’écriture sans censure ni rationalité, ni morale ni esthétique. Salvador Dali a ainsi peint ses rêves les plus fous, ainsi que des sujets tabous pour l’époque tels que la scatologie, l’homosexualité et la masturbation. Freud a également mis au point une méthode pour expliquer les œuvres d’art, en soulignant que l’art est lié à la sublimation et à la déviation des désirs sexuels des objectifs de reproduction .

En somme, la théorie de l’inconscient offre de nombreux apports à nos vies, de la possibilité de résoudre nos maux psychiques à la découverte de nouvelles formes d’expression artistique. 

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introduction dissertation philo inconscient

L’introduction en dissertation de philosophie : histoire, méthode et exemple

  • Prépa Économique
  • Culture Générale
  • 04 janvier 2023
  • Pierre Le Hegarat

introduction dissertation philo inconscient

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introduction dissertation philosophie

Combien de fois tu as entendu ton prof te dire qu’une introduction de dissertation de philo n’avait rien de compliqué ?  Qu’il fallait bien définir les termes, dégager clairement un problème et se lancer dans un plan pour résoudre ce problème ? Combien de fois tu as eu l’impression de faire tout ce qu’il te demandait  ? Et ce, sans que ta note ne soit à la hauteur de ton investissement ? À partir de maintenant, finie la peur de partir complètement à côté de la plaque. Ou encore d’introduire un sujet de philo que tu as analysé complètement à l’inverse de ce qu’on attendait de toi ! Nous allons te donner la méthode ultime accompagnée d’un exemple pour que tu puisses faire une bonne introduction en dissertation de philo. N’oublie pas : qui dit bonne introduction, dit en général bonne copie !

L’histoire de la dissertation de philosophie

La genèse de la dissertation de philosophie remonte à l’Antiquité grecque, où les philosophes tels que Platon et Aristote utilisaient déjà cette forme de travail pour exposer leurs idées. Au Moyen Âge, les écoles de philosophie ont développé des règles pour la rédaction de dissertations, qui ont été codifiées par des auteurs tels que Jean de Salisbury et Pierre Abelard.

Au XVIIIe siècle, la dissertation de philosophie a connu un regain d’intérêt avec l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, qui a encouragé la réflexion critique et la liberté de pensée. Au XIXe siècle, la dissertation de philosophie est devenue un genre littéraire à part entière, avec des auteurs tels que Søren Kierkegaard et Friedrich Nietzsche qui ont utilisé cette forme d’expression pour exposer leurs idées.

Aujourd’hui, la dissertation de philosophie reste un moyen important de réfléchir et de discuter de sujets de manière structurée et argumentée. Elle est souvent utilisée comme un moyen d’évaluation dans les études universitaires et lycéennes, et est également largement utilisée dans les débats publics et les discussions sur les questions de société. En particulier, elle est centrale en classe préparatoire. La production d’un écrit logique, argumenté et structuré autour d’une problématique est l’outil principal utilisé par les écoles pour sélectionner les candidats aux concours, du moins si l’on met de côté les matières scientifiques.

Méthode ultime pour faire une introduction en dissertation de philo

1. la phrase d’accroche.

On te dit souvent qu’une phrase d’accroche ce n’est pas obligatoire et que ton introduction de dissertation de philo peut être très bonne sans.

Certes, mais si tu trouves la bonne phrase d’accroche, tu as le mérite de montrer dès le début à ton correcteur que tu ne vas pas aller à des années lumières de ce qu’il attend de toi. Diverses possibilités s’offrent à toi pour choisir cette fameuse accroche : la référence à quelque chose de la vie courante ou l’une des nombreuses citations que tu t’es tué à ingurgité entre une formule de maths et deux dates de géopo.

Attention cependant, ne tombe pas dans le panneau ! Il ne s’agit pas de mettre une citation pour en mettre une. Il faut que tu t’appuies dessus en la reliant à ton sujet de manière claire, tu dois montrer à partir de celle-ci que tu sais où tu vas (de même pour l’exemple de la vie courante). De surcroît, tu ne dois pas écrire 10 lignes d’accroche et noyer ton correcteur dès le début… tu dois trouver le juste milieu (2 ou 3 lignes).

2. La citation

Pour le choix de ta citation, je te conseille de te faire une petite fiche avec quelques citations que tu pourrais mettre en accroche. Ce n’est pas la peine d’en avoir cinquante.

Étant donné que tu ne travailles que sur un thème pour le concours si tu es en prépa, tes citations d’accroche peuvent toutes plus ou moins se recouper. Je n’avais par exemple qu’une petite dizaine de citations en tête au moment des concours, et j’ai utilisé la même citation d’accroche à trois copies sur quatre alors que les sujets étaient assez éloignés ! Et les résultats ont été très satisfaisants.

Encore une fois, il s’agit de bien analyser cette citation et de bien la relier à ton sujet. Si tu y parviens, tu accroches indéniablement ton correcteur dès la première phrase ce qui est de très bon augure pour la suite.

3. La définition des termes du sujet

Tu dois déjà l’avoir compris, faire une introduction en philo dans laquelle tu ne définis pas les termes est une introduction ratée et qui dit introduction ratée dit copie ratée.

Tu ne peux pas y couper : la définition des termes est INDISPENSABLE. Mais là encore, il ne faut pas définir les termes pour définir les termes. Il faut que tu montres à travers cette définition que tu vois ce que le sujet te propose, que tu comprends où il veut t’emmener. Ne récite pas bêtement toutes les définitions des termes du sujet en les juxtaposant (« Le désir c’est …. Mais c’est aussi…. Oh puis c’est aussi… »), il faut que chaque définition que tu as choisie soit détaillée et justifiée (à mettre en relation avec un aspect du sujet).

Si tu définis chaque terme en en faisant varier leur sens, le ou les problèmes principaux du sujet apparaissent de manière quasi-évidente. Il te suffit de mettre en relation les définitions détaillées. Il faut te demander en quoi les références que tu as acquises abordent ce problème (et quel que soit le sujet, crois-moi, elles l’abordent) et le(s) problème(s) s’offrent à toi.

Pour ce qui est de la « quantité », il n’y a bien sûr rien d’exigé. Cependant, ne néglige pas cette étape. La définition des termes doit prendre une bonne partie de ton intro !

4. Problème et problématique, quelle différence en dissertation ?

Ici, ce n’est qu’une appréciation personnelle qui a plutôt bien fonctionné pour moi. Il ne tient qu’à toi de choisir de suivre ces conseils ou non.

La problématique est l’aboutissement de ton introduction en philosophie (avant bien sûr l’annonce de ton plan). C’est à cette étape que tu montres à quel point ton accroche et tes définitions méticuleuses t’ont permis d’arriver à aboutissement général pour traiter le sujet.

Selon moi, il y a toujours plusieurs « petits » problèmes cachés derrière un sujet. Les découvrir te permet d’aboutir à ta problématique. Je te conseille d’évoquer ces problèmes entre tes définitions et ta problématique. Tu peux voir cela en guise d’étape 3 de ton introduction en philosophie. Une fois le lien général trouvé entre les problèmes que tu as dégagés, il ne reste plus qu’à former ta problématique. Pour cela, rien de fixé. Personnellement, je choisissais souvent une alternative avec un « ou » mais cela ne relève que de ton choix personnel !

5. Le plan de la dissertation, moment délicat

Combien de fois au cours d’un DS de philo tu te demandes si tu n’es pas en train de partir en vrille avec un plan sans queue ni tête ? En effet, un mauvais plan est souvent l’une des causes d’une copie hors sujet… Contre ça, pas de remède miracle. Mais si tu suis les conseils précédents, ta bonne analyse du sujet et ta problématique bien posée te permettront normalement de t’en sortir avec un plan qui tient la route.

Ce que je peux te conseiller est d’essayer de balayer large avec ton plan. Essaie de pouvoir aborder tous les aspects du sujet. En réalité, mon prof disait souvent de partir du plus simple (1ère partie), l’aspect évident du sujet. Puis d’aller jusqu’au plus compliqué (3ème partie), l’aspect caché, que tu as découvert par ta réflexion.

Il y a pourtant un truc auquel tu ne peux pas échapper. La réponse à ta problématique se fait en 3ème partie. Tu dois bien t’en rappeler au moment de construire ton plan.

Pour ce qui est de l’annonce de ton plan, il y a deux écoles qui sont pour moi identiques. Le jour J : la première école conseille d’annoncer ton plan de manière traditionnelle, à savoir « Premièrement nous nous demanderons… puis deuxièmement nous verrons …et troisièmement nous analyserons… ». La seconde méthode a peut-être le mérite d’être un peu plus dynamique. Elle consiste à formuler une longue phrase dans laquelle tu reprends en quelque sorte le titre de tes parties. Il faut les lier ensemble. Exemple : Si la phrase d’accroche paraît être le truc en plus (I), la définition des termes du sujet est le grand incontournable (II). Pourtant le plan est le moment le plus délicat (III)).

Récolte les meilleures astuces pour réussir ta dissertation en révisant de façon optimale avec cet article !

Bilan pour faire une introduction en dissertation de philo

Voilà, tu as maintenant les cartes en main pour faire une bonne introduction en philo ! Je tiens à préciser que ce ne sont que des conseils. Libre à toi de piocher dedans ce qui te plaît et de laisser ce que tu aimes moins. J’ai utilisé cette méthode pour faire une introduction en dissertation de philo tout au long de mon année. J’ai eu entre 14 et 18 à chaque épreuve de philo sans être brillantissime, donc crois-moi, ça marche ;). Nous t’avons également prévu un article pour bien analyser ton sujet de dissertation de philo . Il te donnera toutes les clés et les étapes à suivre pour réussir cette analyse !

Exemple pour faire une introduction de dissertation de philo

Peut-il y avoir une civilisation du désir ? 

«Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux, qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs». Lors de son voyage d’étude aux États-Unis qu’il expose dans De la démocratie en Amérique , Alexis DE TOCQUEVILLE décrit plus que la genèse d’une nouvelle société en exposant un mouvement civilisationnel irrémédiable d’égalisation des conditions et de libéralisation politique. Toutefois, les hommes libres entrent dans une nouvelle ère historique. Celle-ci autorise d’autant plus l’isolement dans la poursuite des «petites jouissances». Une civilisation, se reconnaissant dans les principes contemporains de liberté et d’égalité, favorise le désir mais soutient-elle sa propre existence ?

L’échelle civilisationnelle apparaît à un stade intermédiaire intéressant entre société et humanité. D’une part, la civilisation surplombe les sociétés. Ce en incluant les individus dans un ordre caractérisé par des liens relativement plus faibles qu’en société. Et d’autre part, la portée englobante de toute civilisation n’efface pas moins une existence plus concrète que le concept d’humanité.

Aussi, une civilisation du désir peut-elle être entendue comme répondant des modalités propres du désir dans son entretien comme dans son expansion. Or, la civilisation du désir fait signe vers l’état statique de l’existence factuelle d’une civilisation qui répond du désir. De plus, elle s’oriente vers la dynamique d’un désir qui se civilise et qui fait civilisation dans un procès de civilisation du désir. Dès lors, en abordant le désir comme la tendance vers un objet imaginé comme source plaisir, une tension réside entre l’intégration du désir dans une construction civilisationnelle et la capacité d’une telle civilisation à perdurer tout en demeurant souhaitable.

Comment le désir, habituellement abordé du côté de la transgression et de la subjectivité propre à chacun, pourrait-il s’inclure dans ce qui ne semble le relier à rien de ce qu’il vise, le concret ou l’autre ? On peut avancer que l’agrégation cohérente des désirs donne naissance à une civilisation du désir. Mais, il demeure un paradoxe dans le terme même d’une civilisation du désir. En effet, cette dernière est inféodée à son propre mouvement perpétuel de construction de sorte que son existence est menacée par des évolutions stochastiques des désirs. Dès lors, n’y a-t-il pas une constance à rechercher dans l’idéal civilisationnel propre à concilier mouvement et stabilité d’horizon ? Le désir est-il la force essentielle et première de toute civilisation ou bien n’est-ce pas qu’une civilisation renvoie à l’idéal qui amène une civilisation du désir ?

On s’interrogera premièrement sur la dynamique du désir face à cet ordre civilisationnel qu’il peut renier (I). Cela avant d’aborder dans un second temps la possible existence de civilisations cohérentes créées et muées par le désir (II). En dernier lieu, il conviendra de rendre compte du lien étroit et fondateur qui unit désir et civilisation (III).

Pour voir des intros types, je t’invite à aller voir les copies des majors sur le site, elles te serviront de bon exemple pour la suite, n’hésite pas à reprendre leur trame. Pour lire une autre méthode qui te garantira la réussite en philosophie, c’est ici !

Si tu veux faire le plein de références sur le désir en philosophie, c’est ici !

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  • Peut-on dire que l'inconscient parle en nous ?

Analyse du sujet (introduction)

Inconscient : ici : on parle de l'inconscient comme entité psychique réelle; c'est donc l'inconscient de Freud.

Parle : l'inconscient est mis en rapport avec la notion de langage. Définir le langage : a) comme mode de communication ou d'expression de nos pensées ou sentiments à autrui, et b) comme langue, système différencié de signes servant à a). On parle en un sens très large quand on parle sans recourir à une langue, donc à des mots.

En nous : ici, ne peut se comprendre qu'en rapport avec le terme "parler". Ie : idée que quelque chose d'autre que nous parle à notre insu, sans qu'on s'en rende compte, sans qu'on veuille le dire.

Peut-on : ici : a) vise d'abord la cohérence ou non d'une thèse (quelles raisons peut-on donner à la thèse selon laquelle (…); est-ce absurde ou non de soutenir une telle thèse?); et b) la capacité de l'inconscient à parler.

-Remarquer que l'inconscient est présenté ici comme le véritable sujet de notre discours. Quelque chose d'autre que nous, ou qui se cache en nous, parlerait à l'intérieur de nous. Parlerait à qui? Comment? Parler , en général ou non?

-Se demander pourquoi pourquoi on serait tenté de dire que l'inconscient ne parle pas. Il ne semble pas pouvoir parler car il est caché, la conscience ne veut rien savoir de lui, etc : comment pourrait-il s'exprimer, ne serait-ce qu'au sens genéral du terme?

-Préciser que le sujet porte, non pas sur l'inconscient, mais plus précisément, sur les rapports qu'entretiennent entre eux l'inconscient et le langage. On ne peut répondre à la question de façon positive, que si on admet que le langage est toute forme de communication. Il s'agit donc de savoir, à travers cette question, s'il existe différentes formes de langage. (Ainsi : hors-sujet = ceux qui se sont interrogés sur la question de l'existence de l'inconscient, sur la valeur de la théorie de Freud, qui ont longuement exposé les différentes théories de l'inconscient : il fallait partir directement de l'inconscient de Freud).

I- Les manifestations de l'inconscient. (Pourquoi ne pourrait-on pas dire que l'inconscient parle en nous? C'est tout à fait fondé dans la réalité).

-Présenter rapidement le " système " de l'inconscient

-Cet inconscient réussit à s'exprimer, à exprimer ses "pensées", de façon déguisée, pour ne pas se faire censurer par la conscience. Cf. lapsus, rêves, actes manqués, hystérie, etc. Exemple : aller au bar du coin au lieu d'aller à l'école.

Or, n'est-ce pas de l'ordre du symbolique? Ne sommes-nous pas en présence de signes ?

Définition du signe : quelque chose ayant une manifestation sensible, qui renvoie à autre chose (une idée), et ne sert qu'à désigner cette autre chose. Un signe veut dire/signifie quelque chose. On peut développer en précisant qu'il y a deux parties dans un signe : le signifiant et le signifié .

Or, ici, le fait que j'aille au bar du coin n'est pas, selon l'hypothèse de Freud, quelque chose d'absurde, qui n'aurait aucun sens, bien au contraire. Cela signifie que je ne veux pas aller à l'école; plus précisément, cela signifie, renvoie à, mon désir caché de ne pas aller à l'école. L'aspect sensible de mon idée, qui est ici un acte (aller au bar), est le signifiant, et l'idée elle-même, mon désir inconscient (ne pas vouloir aller à l'école), est le signifié du signe. (Freud parle de contenu manifeste et du contenu latent des manifestations de l'inconscient).

Comparer à thèse de Saussure sur le signe linguistique : comme par hasard (!) c'est la même chose! Donc, l'inconscient parle bien en nous! (note : vous pouvez parler du caractère immotivé, arbitraire, du signe, qui se retrouve aussi dans les deux cas).

- l'inconscient aurait même sa propre langue . Cf. notion de codage (symbolisme spécifique : les cannes, les parapluies, etc). Celui qui connaît ce code, cette langue, ce symbolisme, peut décoder les messages de l'inconscient.

-Concept de communication . Certes, l'inconscient fait ou dit des choses que nous voulions cacher, soit à nous-mêmes, soit aux autres. Ce n'est donc pas nous qui sommes le sujet de ce qu'il "raconte", soit à nous-mêmes, soit aux autres. C'est une sorte de discours involontaire. Mais c'est bien un discours et en quelque sorte un dialogue : en effet, il communqiue avec notre conscience (il lui dit certaines choses) et aussi avec les autres (il leur dit aussi certaines choses sur nous). De nouveau, on dira donc que l'inconscient parle, puisqu'il réussit à communiquer avec notre conscience et avec les autres.

II- Mais si l'inconscient s'exprime en nous, est un signe, parle-t-il vraiment? Peut-on vraiment dire que l'inconscient parle en nous?

-cf. Descartes , Lettre à Newcastle . Distingue la parole de tout mode de communication en général. Elle est un genre de communication bien spécifique : elle a un caractère volontaire, et donc conscien t; elle exprime nos pensées, qui ne sont pas des s entiments ou des passions (au sens de besoins ou de désirs) mais des concepts. Les autres formes de communication sont bien de l'ordre du signe, du symbolisme, mais on ne peut parler au sens strict de langage, qui suppose la parole. Donner un exemple (celui des abeilles ou du perroquet -qui a le mérite à mon sens d'être moins long à exposer et plus facile à ré-utiliser dans le développement)

Si la parole s'attribue par définition à une c onscience, comme à son origine, et à une conscience qui pour Descartes est entièrement maîtresse de ses actes, alors, le problème se pose de savoir s'il n'est pas absurde de dire que l'inconscient parle, et parle en nous, ie, à notre insu, sans nous, sans que notre conscience y prenne part. L'inconscient étant l'autre de la conscience, il ne peut parler. Il ne peut être sujet du discours ou d'un discours véritable, comme par exemple énoncer que deux et deux font quatre ou que la terre est ronde. Ce dont il est sujet, ce ne peut être que d'une forme de discours justement non maîtrisée, non claire (cf. l'ouvrier portant un toast à son patron et s'exclamant "buvons en l'honneur de notre cher salaud" au lieu de dire "en l'honneur de notre cher patron").

Pensée : Freud dit que le contenu latent des manifestations de l'inconscient est de la pensées ("pensées latentes", "pensées du rêve", etc). Or : ce sont plutôt des désirs, des besoins primitifs de l'homme. Comparer avec le perroquet.

Caractère volontaire : n on : le "discours" de l'inconscient n'est pas voulu mais a lieu en nous sans nous, à notre insu, sans qu'on le veuille ou parfois sans qu'on s'en rende compte. C'est de l'ordre de l'automatisme. Ses manifestations "montrent", " indiquent " (cf.les "symptômes" de l'inconscient) certaines choses sur nous, mais elles ne parlent pas.

Si l'inconscient se sert d'un certain symbolisme, s'il s'exprime et communique, il ne parle pas à proprement parler. On ne peut pas dire que l'inconscient parle en nous, ce n'est pas possible, et c'est insensé.

-D'ailleurs, si on dit qu'il parle, c'est parce que nous parlons. C'est pour un être qui parle, qui interprète ce qu'il voit, que les choses "parlent". Cf. une balance : c'est pour un être qui parle que la balance est le signe (symbole) de la justice. De même, c'est pour le psychanalyste, être conscient et parlant, que mon lapsus est le signe de tel désir caché. Ici, on peut critiquer l'entreprise de la psychanalyse, qui vise à guérir les patients par la "talking-cure". Le psychanalyste estime traduire les pensées de l'inconscient. Or : qui a inventé la langue de l'inconscient, celle que décode le psychanalyste? N'est-ce pas par définition un être conscient, le psychanalyste? Qu'est-ce qui nous prouve donc que l'interprétation du psycha va être la bonne?

III- Mais finalement, qui dit que seule la conscience peut parler, que seule la conscience peut avoir des pensées?

-Descartes, pour qui la conscience seule existe. Or : le mérite de Freud est quand même d'avoir montré qu'il y a des données lacunaires dans notre vie, dont la conscience à elle seule ne peut rendre compte. Ou même ne veut pas rendre compte. Peut-être alors peut-on dire à Descartes qu'il est de mauvaise foi quand il dit que le langage ne peut être attribué qu'à une conscience. C'est parce qu'il refuse de reconnaître autre chose qu'elle (il aurait peur de ne plus être libre).

-Or, aujourd'hui, on a quand même détruit l'illusion cartésienne selon laquelle la conscience est ce qu'il y a de prédominant en nous. Et pas besoin d'être Freud pour cela (même si bien sûr c'est lui qui nous a mis sur la voie) : les sociologues et historiens soutiennent en majeure partie que nous sommes déterminés par des f orces sociales (économiques, etc). Nous croyons agir selon nos propres motivations, mais en fait ces motivations ne sont pas nos motivations réelles, ou bien même ce n'est pas moi qui en décide réellement mais c'est au fond le groupe (m'habiller de telle façon, écouter telle musique).

-Ainsi, pourquoi ne pourrait-on pas dire que l'inconscient est l'ultime sujet de notre discours? Que c'est lui qui parle quand nous croyons parler nous-mêmes ou librement? Cf. fait que quand on parle, on exprime bien des choses dont on n'a aucune conscience : le langage, la langue, nous dépassent de toutes parts. Cf. rappports langage et culture (exemple : dire le mot "vache" en Inde veut dire beaucoup plus que ce que nous voulons dire par là si nous employons ce mot; les mots véhiculent des valeurs, une certaine vision du monde) Cf. les ambiguïtés de la langue, les métaphores.

Beaucoup de choses influent donc sur notre discours.

Conclusion :

on peut dire c'est la conscience qui estime que l'on ne peut pas dire que l'inconscient parle en nous. Cec, parce qu'elle veut être la maîtresse de ses actes, et de son discours. Mais encore, on peut aller jusqu'à dire que le langage lui-même est en grande partie inconscient, qu'il est "parlé". De toute façon, nous pouvons répondre à ceux qui refuseraient notre thèse, que l'inconscient peut tout à fait être dit parler en nous, et a la capacité de parler en nous, puisqu'il est symbolique et que le langage "en général" est symbolique.

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Afin que vous compreniez mieux comment réaliser une bonne introduction de dissertation, je vous montre ici plusieurs exemples d’introduction de dissertation en philosophie sur des sujets différents, vous pouvez voir la méthode en VIDEO ici . Pour davantage d’information sur la méthode à suivre vous pouvez regarder cet article sur la manière de réussir son accroche , et ces deux autres articles sur la problématique et la méthode de l’introduction de manière plus générale.

Je vous rappelle que votre introduction de dissertation en philosophie doit comporter une accroche , un rappel du sujet, une problématique comprenant une définition des termes du sujet et une annonce de plan.

Pour plus de clarté, je précise à chaque fois entre parenthèses à quel élément de la méthode les différents passages de l’introduction correspondent. Par ailleurs, vous trouverez dans le sujet 1, un exemple d’accroche utilisant un exemple, et dans les sujets 2 et 3, des exemples d’accroches utilisant plutôt des citations.

Sujet 1 : Introduction philosophique : Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?

Dans le film « Into the Wild », le héro Christopher, s’enfuit pour partir vivre seule dans la nature. Il essaie, ainsi, d’échapper à l’influence de ses parents qui veulent pourtant son bonheur. Christopher rejette le mode de vie de ses parents, et pense, au contraire, être heureux en se détachant des choses matériels et en s’éloignant de la société. Ce faisant, on peut en déduire qu’il est souvent difficile de savoir ce qui rendra heureux un individu. Or, si nous ne savons pas réellement ce qui les rendra heureux, comment pourrait-on avoir le devoir de faire le bonheur des autres ? Et pourtant n’avons nous pas l’obligation, de leur donner au moins le minimum pour être heureux ? (Accroche qui montre le problème c’est-à-dire que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Avons-nous alors le devoir de faire le bonheur des autres ? ( Rappel du sujet). A première vue , nous pourrions penser que nous avons effectivement le devoir de faire le bonheur des autres, car ce serait une obligation morale d’agir de manière à aider les autres à atteindre un état de satisfaction durable et global. En effet, rendre les autres heureux semble être une bonne chose et quelque chose que l’on peut rationnellement souhaiter. ( Première réponse au sujet ) Mais , n’est-ce alors pas vouloir imposer aux autres une certaine manière d’être heureux ? En prétendant faire le bonheur des autres, ne risque-t-on pas, au contraire, de faire son malheur ? Dans ce sens, dire que nous avons l’obligation de rendre les autres heureux pourrait être difficile à défendre car comment avoir le devoir de rendre les autres heureux si nous ne pouvons savoir ce qui les rendra effectivement tel ? (Deuxième réponse qui montre que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Dans un premier temps, nous verrons

🚀🚀🚀 Pour plus de conseils de méthode et des fiches sur les grandes notions suivez-moi sur Instagram ici.

Sujet 2 : Prendre son temps, est-ce le perdre ?

« Nous n’avons pas reçu une vie brève, nous l’avons faite telle ». Sénèque dans De la Brièveté de la vie , remarque ainsi que les hommes qui se plaignent d’avoir une vie courte sont, en réalité, responsables de cela, car ce sont eux qui en perdant leur temps la rendent courte. Pourtant, si les hommes perdent leur temps selon lui, ça n’est pas parce qu’ils prendraient trop leur temps, mais parce qu’ils ne réfléchissent pas à la meilleur manière d’user de ce temps. Ils peuvent très bien s’agiter sans cesse et être fort occupés tout en perdant leur temps car ils ne l’utilisent à rien de significatif. ( Accroche ) Alors, prendre son temps, est-ce le perdre ? ( Rappel du sujet ) A première vue, si par prendre son temps, on entend faire les choses avec lenteur, alors prendre son temps, cela pourrait signifier le perdre car c’est oublier alors que nous sommes des êtres mortels et que notre temps est limité. Le temps est une chose trop précieuse pour que l’on n’y fasse pas attention. Celui qui est lent perd alors son temps. ( Première réponse un peu naïve qui repose sur une première définition de prendre son temps – première partie de la problématique) Mais , ne pourrait-on, au contraire, défendre l’idée que prendre son temps c’est au contraire bien en user ? Est-ce nécessairement parce que l’on agit vite et que l’on fait beaucoup de choses dans sa journée que l’on utilise bien son temps ? Nous pourrions, au contraire, remarquer que si nous occupons nos journées à des actions sans réel but alors nous perdons tout autant notre temps. Prendre son temps cela pourrait donc être, prendre possession de son temps en sachant précisément à quoi on l’utilise et pourquoi. ( Deuxième réponse qui repose sur une deuxième signification possible de « prendre son temps » et montre que la réponse au sujet n’est pas évidente – deuxième partie de la problématique ). Dans un premier temps, nous verrons que prendre son temps cela peut signifier le perdre, si nous sommes inconscients du caractère précieux du temps. Puis nous nous demanderons dans quelle mesure néanmoins prendre son temps et l’utiliser de manière réfléchie, ça n’est pas, au contraire, bien user de son temps. Enfin, nous envisagerons que quelque soit notre façon de vivre, il est inéluctable de perdre son temps dans la mesure où le temps est quelque chose qui nous échappe fondamentalement. (Annonce du plan)

Sujet 3 : Faut-il craindre la mort ?

« Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais parce qu’on tremble en l’attendant. » Selon Epicure dans la Lettre à Ménécée , il n’est pas raisonnable de craindre la mort, car il définit la mort comme « absence de sensation ». De ce fait, la mort ne nous fait pas souffrir puisqu’elle est absence de sensation, en revanche si nous craignons la mort de notre vivant, alors nous souffrons par avance inutilement. Nous pourrions pourtant remarquer que si la mort ne fait pas souffrir, le fait de mourir peut être douloureux. (Accroche qui montre que le sujet pose un problème) Faut-il alors craindre la mort ? (Rappel du sujet) A première vue , craindre la mort pourrait être utile pour nous car la crainte de la mort peut nous pousser à être plus prudent. Il faudrait alors craindre un minimum la mort pour espérer rester en vie. ( Première réponse un peu naïve au sujet ). Mais , ne pourrait-on dire, au contraire, qu’il ne faut pas craindre la mort ? En effet, il semble que cela n’a pas réellement de sens et d’utilité de craindre quelque chose qui arrivera de toute façon et de se gâcher la vie à l’anticiper. (Deuxième réponse qui montre que la réponse n’est pas évidente et pose donc un problème) Nous allons donc nous demander s’il faut craindre la mort. Dans un premier temps nous verrons qu’il ne faut pas craindre la mort car elle n’est pas un malheur. Puis, nous verrons qu’il y a néanmoins des avantages à craindre la mort. Enfin, nous nous demanderons si craindre la mort n’est pas un non sens car cela nous empêche de bien vivre.  (Annonce du plan)

J’espère que ces différents exemples d’introduction de dissertation en philosophie, vous auront aidé à comprendre ce que doit être une introduction de dissertation en philosophie.

▶️ Si vous voulez aller plus loin vous pouvez également regarder cet exemple d’introduction de dissertation en vidéo :

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L’idée d’inconscient remet-elle en cause la liberté ?

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I. Introduction : Définition de l’inconscient et de la liberté

L’inconscient et la liberté sont deux concepts fondamentaux en philosophie. L’inconscient, tel que défini par Freud, est une partie de notre esprit qui contient des pensées, des souvenirs et des désirs qui sont hors de notre conscience, mais qui influencent néanmoins nos comportements et nos décisions. La liberté, quant à elle, est généralement comprise comme la capacité de faire des choix indépendamment de toute contrainte extérieure. Cependant, la question se pose : si nos actions sont influencées par des forces inconscientes, sommes-nous vraiment libres ? Cette dissertation explorera cette question en examinant les implications de l’idée d’inconscient pour notre compréhension de la liberté.

II. L’inconscient : une force qui nous échappe

L’inconscient est une force mystérieuse et puissante qui opère en dehors de notre conscience. Freud a soutenu que l’inconscient est le siège de nos désirs refoulés, de nos peurs et de nos conflits internes. Ces forces inconscientes peuvent influencer nos actions de manière que nous ne comprenons pas toujours. Par exemple, nous pouvons agir de manière irrationnelle ou autodestructrice à cause de désirs inconscients que nous ne reconnaissons pas. De plus, l’inconscient peut influencer nos choix de manière subtile, en orientant nos préférences et nos désirs de manière que nous ne réalisons pas consciemment. Ainsi, l’inconscient est une force qui nous échappe, qui opère en dehors de notre contrôle conscient.

III. La liberté : un concept à redéfinir face à l’inconscient

Face à l’inconscient, notre compréhension traditionnelle de la liberté doit être repensée. Si nos actions sont influencées par des forces inconscientes, alors nous ne sommes pas entièrement libres de faire des choix indépendants. Cela ne signifie pas nécessairement que nous sommes déterminés par notre inconscient, mais plutôt que notre liberté est conditionnée par des forces qui échappent à notre contrôle conscient. Cela peut sembler menacer l’idée de liberté, mais il est possible de concevoir une conception de la liberté qui tient compte de l’influence de l’inconscient. Par exemple, nous pourrions dire que nous sommes libres dans la mesure où nous sommes capables de reconnaître et de comprendre les forces inconscientes qui nous influencent, et de les intégrer dans notre processus de prise de décision.

IV. L’influence de l’inconscient sur nos choix et nos actions

L’inconscient influence nos choix et nos actions de diverses manières. Par exemple, nos désirs inconscients peuvent nous pousser à agir de manière que nous ne comprenons pas consciemment. De plus, nos peurs et nos conflits internes peuvent nous conduire à éviter certaines situations ou à agir de manière autodestructrice. Enfin, nos préférences et nos désirs peuvent être influencés par des forces inconscientes que nous ne reconnaissons pas. Par exemple, nous pouvons être attirés par certaines personnes ou certaines situations sans comprendre pourquoi. Ainsi, l’inconscient peut influencer nos choix et nos actions de manière subtile et puissante.

V. La liberté est-elle une illusion face à l’inconscient ?

Face à l’influence de l’inconscient, certains pourraient soutenir que la liberté est une illusion. Si nos actions sont déterminées par des forces inconscientes, alors nous ne sommes pas vraiment libres de faire des choix indépendants. Cependant, cette conclusion est trop hâtive. Bien que l’inconscient influence nos actions, cela ne signifie pas nécessairement que nous sommes déterminés par lui. Nous pouvons reconnaître et comprendre les forces inconscientes qui nous influencent, et les intégrer dans notre processus de prise de décision. Ainsi, même si notre liberté est conditionnée par l’inconscient, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est une illusion.

VI. Conclusion : L’inconscient et la liberté, une cohabitation possible ?

En conclusion, l’idée d’inconscient remet en cause notre compréhension traditionnelle de la liberté, mais ne la rend pas nécessairement obsolète. Bien que l’inconscient influence nos actions, nous pouvons reconnaître et comprendre ces influences, et les intégrer dans notre processus de prise de décision. Ainsi, même si notre liberté est conditionnée par l’inconscient, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est une illusion. Au contraire, une compréhension plus profonde de l’inconscient peut nous aider à exercer notre liberté de manière plus authentique et plus éclairée.

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  • Cours : L'inconscient

L'inconscient Cours

Le concept d'inconscient a un sens déterminé : il s'agit d'un concept forgé par la psychanalyse pour rendre compte du fonctionnement du psychisme humain. Cependant, le travail philosophique sur cette notion implique d'interroger plus largement les sens de l'inconscient. On peut ainsi parler, plus largement, d'inconscience pour désigner une conduite irresponsable, mais aussi pour désigner ce dont une personne ne se rend pas compte (par exemple lorsqu'elle dort). Quel que soit le sens retenu pour parler de l'inconscient, cette notion renvoie au problème de la connaissance de soi et de la liberté du sujet agissant.

Les marques de l'inconscient

Les perceptions échappant au sujet.

On pense souvent que le sujet est transparent à lui-même   : il aurait conscience de tout ce qu'il sent, de tout ce qu'il perçoit, et de tous ses désirs.

Pourtant, l'expérience commune nous apprend que nombre de ces choses peuvent lui échapper. C'est ce qu'illustrent les actions réflexes, comme éteindre son réveil ou éviter un projectile. Il y a un certain nombre d'actions que le sujet fait sans même y réfléchir.

Leibniz, dans ses Nouveaux essais sur l'entendement humain , s'intéresse de près à ces choses qui échappent à un sujet et remarque notamment qu'un grand nombre de perceptions ne sont pas conscientes.

La perception correspond au fait de saisir la réalité par l'esprit. Cela se fait grâce aux cinq sens du sujet.

Pour Leibniz, certaines perceptions ne sont perçues que lorsqu'elles forment un tout. C'est par exemple le cas du bruit d'une vague. Le sujet ne perçoit pas le bruit de chacune des gouttes d'eau qui composent la vague. En revanche, il perçoit comme un tout le bruit que fait la vague.

Il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c'est-à-dire des changements dans l'âme même dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites, ou en trop grand nombre ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant à part, mais jointes à d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir, au moins confusément dans l'assemblage.

Gottfried Wilhelm Leibniz

Nouveaux essais sur l'entendement humain , Jacques Brunschwig, Paris, éd. Flammarion (1993)

Bien qu'on ne saisisse que le tout de ces perceptions, chacune d'entre elles produit bien un effet sur nous.

L'opposition entre pensées conscientes et pensées inconscientes

Il y aurait une différence de degré entre les perceptions conscientes et les perceptions inconscientes.

Poser une différence de degré entre le conscient et l'inconscient présuppose une continuité de l'un à l'autre. Contrairement à l'idée d'un sujet pleinement conscient de lui-même, il semblerait que l'inconscient soit au fondement de la vie psychique.

Le philosophe Arthur Schopenhauer propose de concevoir le psychisme sur le modèle d'une opposition entre les pensées conscientes et les pensées inconscientes.

Comparons notre conscience à une eau de quelque profondeur ; les pensées nettement conscientes n'en sont que la surface ; la masse, au contraire, ce sont les pensées confuses, les sentiments vagues, l'écho des intuitions et de notre expérience en général, etc.

Arthur Schopenhauer

Le Monde comme volonté et comme représentation , ( Die Welt als Wille und Vorstellung ), trad. Auguste Burdeau, Paris, éd. Félix Alcan (1885)

Alors que les pensées inconscientes sont extrêmement nombreuses, les pensées conscientes ne représentent qu'une infime partie de ce à quoi le sujet a accès.

Il y aurait donc une opposition entre d'un côté les pensées conscientes, celles auxquelles le sujet a accès et, d'un autre côté, la masse de ses pensées inconscientes, qui constituent la matrice, le fondement de toutes ses pensées connues.

Le mode d'existence des pensées inconscientes

Si l'homme n'a accès qu'à ses pensées conscientes, il importe de préciser le mode d'existence des pensées inconscientes.

Henri Bergson s'est intéressé à cette question. Généralement, on considère que les états psychologiques passés, tels que les souvenirs ou les rêves, n'existent pas ou plus, car ils ne sont pas conscients. Contrairement à cette idée répandue, Bergson tente de mettre en évidence que le fait de n'avoir pas conscience de ses états psychologiques ne signifie pas qu'ils n'existent pas et qu'ils n'ont pas d'effet sur le sujet.

Pour expliquer cette idée, il procède par analogie : ce n'est pas parce que je n'ai pas conscience de l'existence de la ville autour de moi en un instant précis que celle-ci n'existe pas. De la même façon, ce n'est pas parce que je n'ai pas une représentation consciente de mes souvenirs à un instant précis que ceux-ci n'ont pas d'existence.

C'est ainsi que Bergson distingue deux types de mémoire :

  • La mémoire habitude :  Il s'agit d'une mémoire fondée sur la répétition. Elle permet par exemple d'apprendre par cœur un poème ou une leçon.
  • La mémoire pure :  Il s'agit des souvenirs qui restent endormis dans notre conscience. Ils ne sont pas présents pour notre conscience, ce qui ne signifie pas qu'ils n'existent plus.

Les souvenirs que ma mémoire conserve ainsi dans ses plus obscures profondeurs y sont à l'état de fantômes invisibles.

Henri Bergson

L'Énergie spirituelle. Essais et conférences , Paris, éd. Félix Alcan

Les souvenirs continuent donc d'exister dans le sujet malgré le fait qu'il n'en ait pas à tout moment une représentation consciente.

Il est possible de parler de représentations inconscientes dès lors que l'on comprend qu'il existe un certain nombre de contenus mentaux qui, tout en n'étant pas conscients à un moment précis, n'en continuent pas moins d'exister et d'avoir un effet sur le sujet. Ces représentations inconscientes peuvent resurgir à un instant précis du présent dès lors qu'il présente un intérêt pour une action à réaliser.

L'inconscient psychanalytique

La révolution psychanalytique, l'invention de la psychanalyse.

À l'origine, Freud est un médecin qui se spécialise dans l'étude du système neurologique.

Les travaux qu'il présente sont d'abord conçus comme des hypothèses scientifiques, et plus particulièrement comme des outils cliniques destinés à soigner les névroses.

Selon Freud, la névrose est le résultat d'un conflit entre les pulsions inconscientes et les exigences morales de la conscience. Elle est différente de la psychose, dont le malade n'a pas conscience et qui est plus grave.

Si Freud est considéré comme le père de la psychanalyse, c'est parce qu'au cours de ses travaux sur les névroses, il en vient à forger l'hypothèse de l'existence d'un inconscient dans le psychisme humain. Formuler l'hypothèse de l'inconscient est pour lui à la fois une nécessité théorique, pour comprendre comment fonctionne le psychisme, mais aussi pratique, puisqu'elle doit permettre de guérir des malades ne présentant pas de symptômes physiques expliquant leurs névroses.

La rupture philosophique introduite par Freud

La formulation du concept d'inconscient est décisive pour la pensée philosophique du sujet.

En effet, ce concept introduit l'idée que l'homme n'est pas transparent à lui-même. L'idée d'un homme gouverné par son inconscient psychique s'oppose à l'idée d'une suprématie de la conscience. En introduisant la vision d'un sujet décentré par rapport à lui-même à cause de ses pulsions inconscientes, Freud fait de la conscience une partie infime du psychisme humain.

Le moi n'est pas maître dans sa propre maison.

Sigmund Freud

Essais de psychanalyse appliquée , trad. Marie Bonaparte et E. Marty, Paris, éd. Gallimard, coll. « Les Essais » (n° 61), (1952)

Freud introduit une vraie révolution en s'attaquant à la vision classique du sujet conçu comme entièrement conscient de lui-même, capable d'une totale maîtrise de ses passions.

C'est pourquoi Freud affirme que la théorie de l'inconscient est la troisième des trois grandes « blessures narcissiques » de l'humanité.

  • La première a été introduite par Nicolas Copernic, qui a mis en évidence que la Terre n'était pas le centre de l'Univers.
  • La seconde a été introduite par Charles Darwin qui a démontré que l'homme n'était pas le centre de la création.
  • Finalement, Freud et la psychanalyse introduisent l'idée que l'homme n'est pas maître de sa propre conscience.

Le concept d'inconscient freudien

La structure de l'appareil psychique.

L'inconscient freudien comprend d'abord tout ce à quoi le sujet ne pense pas.

Par exemple, le sujet a sans cesse des automatismes, dans les gestes, les pensées et les paroles.

Qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose.

Ce n'est pas parce que le sujet ne perçoit pas ce qui se passe en lui que des choses n'existent pas à l'intérieur de lui.

La définition freudienne de l'inconscient n'inclut pas uniquement ces choses auxquelles le sujet ne pense pas. Pour lui, l'inconscient comprend aussi des pensées refoulées par l'esprit, non pas de manière volontaire, mais spontanée. L'inconscient, au sens freudien, est le produit du refoulement. Il s'agit en fait de désirs et de pulsions refoulés dans l'inconscient en raison de leur incompatibilité avec les exigences morales et sociales intériorisées par le sujet.

Pour rendre plus claire sa conception du psychisme humain, Freud propose une première division de l'appareil psychique, qu'il décrit comme une maison à trois étages :

  • Le conscient est ce qui permet l'adaptation du sujet au réel.
  • Le préconscient regroupe tout ce dont le sujet n'a momentanément pas conscience, bien qu'il puisse l'exprimer par le langage. Par exemple, un patient de Freud déclare : « j'ai rêvé d'une femme plus âgée, mais ce n'est pas ma mère ». Dans cet exemple, le patient parle réellement de sa mère, mais « déniant » cette interprétation, qui est juste. Il ne reconnaît que ce que sa conscience accepte. Le langage sert donc à la fois à parler de l'inconscient et à le censurer en conformité avec la morale de la conscience.
  • L'inconscient , qui représente la plus grande part de l'appareil psychique, regroupe l'ensemble des désirs qui cherchent à rejoindre le préconscient mais qui sont refoulés, sous l'effet d'une censure morale interne au sujet.

À partir des résultats de ses nouveaux travaux, Freud propose bientôt une nouvelle division de l'appareil psychique :

  • Le «   ça   »  est le réseau désordonné et inconscient des pulsions, entièrement régi par le principe de plaisir.
  • Le «   surmoi   »  est l'instance morale, également inconsciente, qui regroupe les normes sociales et familiales intériorisées par le sujet.
  • Le «   Moi   »  (qui représente la plus petite part de l'appareil psychique) est un médiateur, qui cherche à concilier les pulsions du « ça » avec les interdits du « surmoi ». De cette instance dépend l'équilibre psychique de la personne.

Les divisions de l'appareil psychique humain d'après Freud

Les divisions de l'appareil psychique humain d'après Freud

Refoulement.

Le refoulement est un mécanisme psychique de défense consistant à mettre à distance, à reléguer dans l'inconscient, un souvenir, un désir, une émotion qui entre en conflit avec la conscience. Le refoulement est un mécanisme inconscient : le sujet conscient ne sait pas qu'il refoule une pensée, celle-ci lui est donc inaccessible en dehors des diverses manifestations de son inconscient.

Les manifestations de l'inconscient

Le concept d'inconscient est au départ forgé afin de guérir des patients atteints d'importants troubles du comportement les handicapant dans leur vie quotidienne. Mais finalement, la structure de l'appareil psychique mise en évidence par Freud concerne tous les êtres humains.

Ainsi, les pulsions inconscientes sont actives et tentent en permanence de se satisfaire chez nous tous.

Elles se manifestent sous des formes déguisées, afin de tromper la vigilance de la conscience. Les actes manqués (erreurs, oublis, lapsus), les rêves, ainsi que certains symptômes pathologiques tels que les phobies ou troubles de la parole, sont autant de manifestations de l'inconscient. Freud recense d'ailleurs ces manifestations dans son ouvrage  Psychopathologie de la vie quotidienne .

Parmi ces différentes manifestations de l'inconscient, les rêves jouent un rôle majeur : remplis de symboles qui doivent être interprétés, leur analyse constitue pour Freud « la voie d'accès royale à l'inconscient ». Pour la psychanalyse, le rêve est en effet la réalisation imaginaire de désirs refoulés, et il doit être analysé en fonction de son double contenu :

  • Le contenu «   manifeste   » : C'est le récit que l'on peut faire consciemment d'un rêve.
  • Le contenu «   latent   »   : C'est la signification réelle du rêve du point de vue de l'inconscient.

L'interprétation du rêve consiste, à partir du contenu manifeste, à essayer de remonter au contenu latent. L'interprétation des rêves est une activité très difficile, dans la mesure où les significations dépendent de chaque individu, de son histoire et de ses désirs. C'est la raison pour laquelle il n'existe pas une méthode valant absolument pour expliquer les rêves : le rêve ne peut se comprendre que rapporté par celui qui l'a fait et interprété selon son histoire personnelle.

L'appropriation par le sujet de son inconscient

L'hypothèse de l'inconscient semble donc mettre en évidence le fait que l'homme n'est pas entièrement maître de lui-même, de ses pensées et de ses actions.

Néanmoins, cette réduction du pouvoir qu'il a sur lui-même ne doit pas être pensée comme une fatalité : l'inconscient et ses manifestations peuvent aussi faire l'objet d'une appropriation par le sujet. C'est l'enjeu de la cure psychanalytique : lorsqu'un patient entame un travail sur lui-même avec un psychanalyste, les manifestations de son inconscient sont étudiées, en même temps que le passé de l'individu.

Là où était le Ça, le Moi doit advenir.

Nouvelles conférences sur la psychanalyse , trad. Anne Berman, Paris, éd. Gallimard, coll. « Idées » (n° 247) (1971), 1936

Le but de la cure psychanalytique, pour le patient, est d'être à nouveau capable de vivre normalement, en faisant advenir à la conscience les mécanismes inconscients qui jouent comme autant de blocages.

La cure psychanalytique a pour but, grâce à un travail sur les diverses manifestations de l'inconscient d'un patient éclairé par son histoire personnelle, d'aider celui-ci à vaincre ses troubles du comportement. Cette cure repose largement sur l'usage de la parole, et notamment sur la libre association d'idées. Il s'agit pour le sujet de conquérir un pouvoir sur cette partie de son psychisme qui lui échappe.

Parallèlement à la cure psychanalytique, Freud évoque aussi le mécanisme de sublimation, mécanisme par lequel un individu parvient à exprimer positivement ses pulsions, empêchant ainsi qu'elles soient à l'origine de pathologies . C'est en particulier ce qui se passe dans l'exercice d'activités telles que l'art, la littérature ou bien encore la recherche scientifique.

Les critiques adressées au concept d'inconscient

Le concept d'inconscient n'est pas scientifique.

Tout d'abord, le caractère scientifique de la théorie de Freud a été remis en cause.

Pour Freud, la psychanalyse constitue une science à part entière   : elle est supposée avoir le même degré de scientificité que les autres sciences de la nature. Elle s'appuie cependant sur la biologie, dont Freud, médecin, va jusqu'à écrire qu'elle englobera un jour la psychanalyse. Cette approche n'est pas celle de la très grande majorité des psychanalystes, qui pensent que la psychanalyse, sans être exactement une science, est pourtant autonome. La psychanalyse est une pratique liée à la parole et non, comme la biologie et la médecine, au corps.

Ainsi, les observations et analyses des cas cliniques viennent-elles selon lui prouver son hypothèse de l'existence de l'inconscient. C'est justement ce critère de scientificité de la psychanalyse que le philosophe des sciences Karl Popper remet en question.

En effet, selon lui, une théorie n'est scientifique que s'il est possible d'énoncer les conditions dans lesquelles elle serait fausse : c'est le critère de falsifiabilité . Autrement dit, une théorie n'est scientifique que dans la mesure où l'observation ou l'expérience peuvent théoriquement la réfuter. Or, il est impossible de tester expérimentalement la psychanalyse, où tout semble être interprétation , à commencer par le rêve que Freud considère comme « la voie royale d'accès à l'inconscient ».

Aucun type d'expérience ne permet de penser une réfutation possible de l'interprétation, qui est ainsi « trop vraie pour être scientifique » d'après le critère de Popper.

Quant aux deux théories psychanalytiques, elles relèvent d'une tout autre catégorie. Elles sont purement et simplement impossibles à tester comme à réfuter. Il n'existe aucun comportement humain qui puisse les contredire. […] Certes, les théories psychanalytiques étudient certains faits, mais elles le font à la manière des mythes. Elles contiennent des indications psychologiques fort intéressantes, mais sous une forme qui ne permet pas de les tester.

Karl Popper

Conjectures et réfutations   : la croissance du savoir scientifique , ( Conjectures and refutations ) trad. Michelle-Irène B. de Launay, Marc Buhot de Launay, Paris, éd. Payot, coll. « Bibliothèque scientifique » (2006)

Popper ne rejette donc pas la psychanalyse en tant que telle, puisqu'il reconnaît sa forte valeur explicative des comportements humains. Néanmoins, il refuse qu'on lui octroie le statut de science en raison de son caractère non falsifiable.

Le concept d'inconscient n'est pas moral

La contestation la plus directe des théories de l'inconscient de Freud vient probablement du philosophe Alain.

En effet, Alain adresse deux reproches majeurs à la théorie de l'inconscient, et notamment aux dérives auxquelles donne lieu cette théorie. D'une part, pour lui, il semble absurde d'affirmer l'existence de pensées auxquelles on ne pense pas : toute pensée requiert un sujet qui les pense. De ce point de vue, l'inconscient est une invention, à la manière d'un personnage mythique. D'autre part, Alain souligne que dire du sujet qu'il n'est pas la source de ses pensées, qu'un autre pense en lui (l'inconscient), c'est lui ôter toute responsabilité quant à ses actes . C'est ce qui, pour Alain, est inacceptable.

Il faut éviter ici plusieurs erreurs que fonde le terme d' inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses ; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées en nous sinon par l'unique sujet, Je, cette remarque est d'ordre moral.

Éléments de philosophie , Paris, éd. Gallimard, coll. « Folio essais » (1990)

Accepter l'hypothèse de l'inconscient, compris comme l'existence dans un sujet d'une instance qui lui est étrangère et prend des décisions à sa place, constitue une faute morale. En effet, cela revient à se dégager de la responsabilité de ses actions et de ses pensées.

Jean-Paul Sartre reprendra cette critique morale de l'inconscient tout en la radicalisant. Pour comprendre cette critique, il faut prendre en compte l'idée majeure de Sartre selon laquelle l'homme est condamné à être libre .

Pour Sartre, ce qui définit l'homme, c'est d'abord le fait d'exister. Il n'y a donc pas d'autre nature humaine que le fait d'exister et de pouvoir librement choisir sa vie. L'existence est donc première par rapport à l'essence , c'est-à-dire à la nature de l'homme, qui n'est que le résultat de ce qu'il fait de sa vie. De ce point de vue, la liberté humaine est totale et inaliénable, mais elle comprend des conséquences inévitables, à commencer par la responsabilité .

C'est en raison de cette entière liberté de l'homme que l'hypothèse d'un inconscient psychique ne peut être acceptée par certains philosophes : l'homme ne se définit pas par son essence ni par un inconscient ni par des déterminismes ni par un destin ou une volonté divine, mais uniquement par son existence. L'homme est responsable de chacun de ses actes et de chacune de ses pensées : il ne peut pas invoquer, à titre d'excuse, un inconscient qui déciderait à sa place. Affirmer l'existence de l'inconscient revient à faire preuve de ce que Sartre nomme «   mauvaise foi   », car cela permet de se dédouaner de sa responsabilité morale. L'individu qui invoque l'inconscient tente ainsi de se cacher derrière autre chose, afin de ne pas assumer les conséquences de ses choix.

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L’Inconscient en philosophie : Cours, Définitions et Citations

Sigmund Freud

Qu’est-ce que l’inconscient ? (Freud, Lacan, Leibniz)

La pensée classique n’a pas reconnu l’existence de l’inconscient . Descartes, en effet, identifiait conscience et psychisme. Le mérite du philosophe allemand Leibniz une première théorie de l’inconscient grâce aux petites perceptions. A l’époque moderne, Freud va montrer la pleine légitimité de cette notion, désormais définie à partir du refoulement. D’abord considéré comme adjectif, l’inconscient s’entend d’un individu qui ne possède pas de conscience, mais c’est aussi, toutes choses qui échappent à la conscience. Comme nom désormais, il s’entend du caractère de ce qui n’est plus actuellement conscient, ou qui n’est pas susceptible de le devenir. C’est, en effet, l’ensemble des faits psychiques échappant à la conscience .

Dans les « Méditations métaphysiques », Descartes finit par procéder à la réunion de l’esprit et du corps, réunion qui vient expliquer l’interaction de l’un sur l’autre. Il tient pour exemple de cette coexistence les sensations de douleur et de faim, sensations physiques qui viennent troubler le bon fonctionnement de la pensée. Lorsque le corps souffre la pensée est troublée et inversement.

En prolongement de cette réunion de l’âme et du corps, le texte « Une jeune fille louche » fournit une nouvelle approche de la conscience. Par cet exemple, Descartes décrit le phénomène suivant : par la mise en présence d’un sujet dont les caractéristiques ont affecté ma conscience par le passé, l’affection éprouvée dans cette expérience passée peut ressurgir dans le présent face à un nouveau sujet ressemblant. Ce phénomène conduit ainsi à devoir s’interroger sur la relation que la conscience entretient avec la mémoire en même temps que ce type de fonctionnement révèle certaines zones d’ombre au sein même de la conscience.

Problématique : Les questions suivantes s’imposent : la conscience peut-elle tout expliquer du psychisme ? La conscience n’est-elle pas lacunaire ? Si les pensées viennent à moi quand elles le veulent et non quand je le désire (selon Nietzsche), n’existe-t-il pas un phénomène psychique qui échappe à la conscience ?

Cours détaillé sur l’inconscient:

L’inconscient : une simple lacune de la conscience

La question de l’inconscient : la question des perceptions insensibles.

Leibniz : « Nouveaux essais sur l’entendement humain ».

Leibniz tente un compromis entre le rationalisme de Descartes et l’empirisme de Locke. Selon Leibniz, l’expérience ne nous fournit aucune idée mais elle développe nos capacités.

L’expérience chez Leibniz : elle est constituée par l’observation des objets externes (donc l’expérience se fait par les sens) et par l’opération combinée de l’âme (la réflexion). Leibniz est l’un des premiers penseurs à observer le phénomène inconscient et il va définir l’inconscient comme une faille de la conscience, une faiblesse de cette dernière qui ne peut distinguer toutes les perceptions qu’elle reçoit. Toute réalité psychique demeure en nous et reste imprimée dans notre esprit. Mais toutes ces réalités ne sont pas discernées par notre conscience. Ces perceptions imperceptibles, Leibniz les nomment « perceptions inconscientes ».

Il s’agit d’une infinité de petites perceptions qui sont trop petites et trop nombreuses pour parvenir à être distinguées et discernées par l’esprit. En cela, Leibniz s’oppose à Descartes car là où Descartes ne voyait qu’un mécanisme du cerveau, un fonctionnement physique (des plis dans le cerveau) Leibniz voit un phénomène psychique. A l’opposé de ces perceptions inconscientes se trouve l’aperception : perception dont on a conscience.

Les perceptions inconscientes ne peuvent être perçues comme une unité par l’esprit.

 « Toutes les perceptions ont leur effet, mais tous les effets ne sont pas toujours notables » « En un mot, c’est une grande source d’erreur de croire qu’il n’y a aucune perception dans l’âme que celles dont on s’aperçoit » Leibniz)

Dans ce texte, Leibniz utilise l’exemple du bruit de la mer pour illustrer le phénomène des petites perceptions, dites « perceptions insensibles ». Lorsque l’on écoute le bruit de la mer, le son semble unique alors qu’il est un assemblage de tous les sons produits par chacune des milliers de vagues en mouvement et qui constitue le son unique. Or, pour avoir la perception de ce son unique, il faut bien que nous ayons accès à tous les petits sons qui le composent quoique chaque petit son de chaque petite vague soit confondu avec l’assemblage de tous les sons de toutes les vagues. Si la vague était seule mon esprit ne pourrait rien percevoir.

Leibniz prend un autre exemple pour illustrer ce phénomène : celui du bruit d’un moulin proche d’une habitation. L’habitude provoquée par l’entente du son du moulin fait que l’on n’y prête plus attention au point de ne plus l’entendre tant il est incorporé. Ce n’est que lorsque le moulin cesse de fonctionner que l’on se surprend à ne plus l’entendre et donc à faire attention à sa présence. Toutes les perceptions nous atteignent par-delà l’attention que l’on y prête, par-delà la conscience que l’on en a : « On ne serait jamais réveillé par le plus grand bruit du monde, si on n’avait quelque perception de son commencement ». Les petites perceptions tiennent donc une place prépondérante dans notre psychisme.

  • Elles tiennent une place importante dans la sensibilité en ce qui concerne la perception : dans la perception les images sont claires dans leur ensemble mais confuses dans leurs parties.
  • Elles tiennent une place importante quant au temps : chaque petite perception est liée à celle qui la précède (le passé) et également liée à chaque perception qui la suit (perception à venir).
  • Elles tiennent une place importante dans l’identité de l’individu : les perceptions inconscientes marquent l’individu (s’impriment dans son esprit), elles le constituent. L’homme est donc constitué par ces perceptions insensibles qui l’ont marqué par le passé et qui font qu’elles s’intègrent également dans son état présent.

Tout est donc lié dans le sujet pour autant que le sujet parvienne à être conscient de toutes ces liaisons en lui. Nous pensons à quantité de choses en même temps mais notre attention ne porte la plupart du temps que sur nos pensées les plus distinctes. Si nous devions être attentifs à tout, il faudrait prendre en considération tout ce qui se produit lors d’une perception ou d’une pensée. Phénomène impossible. Cette attention limitée ne remet pas en cause le fait que tout demeure en nous, en notre mémoire. Elle signifie seulement que le sujet ne peut se remémorer toutes les perceptions et expériences vécues. Dans l’esprit, rien n’est oublié et pourtant tout ne revient pas nécessairement à la conscience.

Avec Leibniz, l’inconscient prend une place importante dans la constitution du psychisme : il existe des perceptions inconscientes et elles constituent l’identité du sujet au même titre que les perceptions conscientes. Seulement, l’inconscient ne signifie ici que ce qui est « non conscient ». L’inconscient n’est compris que comme la négation de la conscience, comme une faiblesse de celle-ci à parvenir à embrasser la totalité des perceptions infimes et multiples auxquelles elle fait face. Avec Freud et la théorisation de l’inconscient, l’inconscient va devenir une instance psychique à part entière, instance qui donne lieu à une nouvelle topique (une nouvelle topographie). L’inconscient devient un nouveau lieu dans la psychisme, lieu qui se détermine par une activité autonome, dynamique, active. Mais cette nouvelle définition du psychisme n’est pas sans conséquence. La définition traditionnelle de l’homme par la conscience et le libre arbitre est ébranlée dans ses fondements. De plus, la théorisation de l’inconscient est l’ultime blessure narcissique dont l’homme doit faire l’épreuve.

L’inconscient : une force dynamique qui remet en question la définition traditionnelle de l’homme.

L’inconscient : la troisième blessure narcissique imposée à l’homme..

Les trois blessures :

  • Avec Copernic, l’homme subit sa première blessure narcissique : la Terre n’est plus au centre de l’univers, elle n’en est qu’une parcelle insignifiante.
  • Darwin inflige à l’homme sa seconde blessure narcissique. En effet, avec Darwin, l’homme comprend qu’il n’est plus un être singulier dans l’ordre de la création, il n’est qu’une des formes dans la multiplicité animale.
  • Avec Freud, l’homme est confronté à sa troisième blessure narcissique : avec la théorie de l’inconscient, l’homme ne peut plus se définir par la seule conscience. Il y a, en lui, des désirs qui se trament, qui s’agitent et qui parfois le débordent. Il y a en lui des pulsions qui peuvent provoquer la ruine de la conscience : « Le Moi n’est pas maître en sa propre maison ».

L’hypothèse de l’inconscient : l’homme est dépossédé de lui-même.

Si la conscience se définit comme la distance qui permet à l’homme de penser le monde et de se penser lui-même, si cette distance imposait à l’homme la nécessité de répondre de ses actes et de lui-même, l’inconscient vient troubler cette dimension même et donc peut remettre en question le problème du jugement moral et de la responsabilité. Si l’inconscient signifie qu’il y a en l’homme des désirs inavoués, refoulés qui peuvent déborder la conscience, l’homme est comme dépossédé de lui-même, dépossédé de son libre arbitre car ce dernier en parviendrait pas à canaliser ce que l’inconscient peut provoquer. La définition même de l’identité est à interroger à nouveau. Comprendre l’inconscient, c’est ainsi approcher l’homme à partir de ce que le psychisme indique quant à son caractère lacunaire et défaillant face à une instance dynamique et active.

« Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix » (Freud)

Qui est Freud ?

Freud est avant tout un clinicien. Il fut formé à Paris dans le service de Charcot, médecin spécialiste des maladies nerveuses. Le premier constat de Freud est édifiant : certains malades (dont les membres sont paralysés) ont un comportement irrationnel et pourtant ne présentent aucun trouble d’origine biologique, aucune maladie organique. Freud en déduit que la source de ces pathologies est à chercher dans une autre origine que celle organique : si la source n’est pas organique, elle ne peut être que psychique. Il y a psychiquement quelque chose qui se dit au travers de différents symptômes, quelque chose que la conscience ne peut dire et qui se traduit par une somatisation. Il y a psychiquement quelque chose qui veut se dire mais que la conscience ne peut avouer et qui se traduit par le corps. Si dans le psychisme, il y a une instante qui met en péril la conscience, cela signifie que cette instance a une activité qui lui est propre, un dynamisme, un fonctionnement interne étranger et différent de celui qui définit la conscience. L’hypothèse de l’inconscient répond donc d’une nécessité clinique afin d’expliquer des phénomènes psychiques qui échappent à la conscience mais qui pourtant font sens. Exemple : Anna O.

  • L’inconscient chez Freud
  • L’inconscient : une réalité positive et dynamique.

Placer l’inconscient au même rang que la conscience quant à la force de l’activité signifie que toute activité psychique fait sens, elle est toujours porteuse de signification. Les pensées conscientes et les pensées inconscientes font toutes les deux sens. La découverte de l’inconscient s’inscrit donc dans une nouvelle topographie du psychisme : à côté de ce que la conscience dit, il y a parfois quelque chose d’autre qui la déborde : ex : les lapsus, les actes manqués. Derrière le Moi conscient se cache le ça qui se dit. Mais ce qui se dit à côté  joue un jeu incessant entre présentation et dissimulation.

Le psychisme redéfini

Ce que la conscience exige, l’inconscient ne peut s’y résoudre, ce que l’inconscient désire, la conscience ne peut l’accepter.

Le psychisme se compose du ça, de moi et du surmoi.

Freud : « Dans l’inconscient, il n’y a que des contenus plus ou moins fortement investis. Il y règne une plus grande mobilité des intensités d’investissement ».

Le ça : l’inconscient. Il renvoie aux désirs inconscients, aux pulsions sexuelles et d’autoconservation. Dans l’inconscient, il n’y a pas d’interdits, pas de doutes, pas de certitudes, pas de négations, pas de temps (car le temps est sans effet sur les pulsions). Son seul principe est le principe de plaisir.

Le surmoi : c’est l’inconscient lui aussi. Il se forme par l’intériorisation des interdits sociaux et parentaux. C’est lui qui installe la censure, le refoulement des représentations attachées aux pulsions quand elles menacent la construction du sujet.

Le moi : il appartient pour une part à l’inconscient et pour l’autre part au conscient. Il demeure le pole conscient du sujet, de la personnalité. Le moi joue un rôle de médiateur dans le conflit du moi et du surmoi. Il n’est donc pas autonome car il met en place des mécanismes de défense inconscients grâce auxquels il résiste à l’apparition du refoulé. Avec Freud, le moi devient en partie conscient : l’homme ne peut plus être pensé seulement à partir de la conscience et de l’opposition entre la conscience et le corps. La relation entre conscience et inconscient signale deux instances qui s’interpénètrent.

Quelques définitions

  • Pulsions  : poussées énergétiques par lesquelles le corps tend vers un but : désirs.
  • Résistance  : force dynamique empêchant les phénomènes inconscients de devenir conscients.
  • Refoulement  : opération psychique à partir de laquelle un sujet repousse dans l’inconscient certaines représentations susceptibles de procurer du déplaisir. Il tient un rôle majeur dans le psychisme et dans son équilibre.
  • Refoulé  : la production du refoulement.
  • sublimation : concept essentiel chez Freud mais très controversé. Il décrit le processus par lequel des pulsions d’origine sexuelle se dirigent vers des idéaux considérés comme intellectuellement supérieur, idéaux qui ont l’air très étrangers aux pulsions sexuelles mais qui n’en sont que l’expression idéalisée.
  • L’inconscient est régi par le principe de plaisir.
  • La conscience est régie par le principe de réalité
  • Eros : l’amour, la pulsion de vie.
  • Thanatos : la mort, l’instinct de mort.

Dans le psychisme ; il n’y a donc que deux instincts fondamentaux, Eros qui veut conserver et accroitre, Thanatos qui veut détruire.

Mais si l’homme ne se réduit plus à la seule conscience, si l’inconscient place le corps comme central parce que soumis aux pulsions, cette approche n’est pas sans conséquence. Une crainte apparait chez certains penseurs quant aux conséquences de la découverte de l’inconscient. Cette peur : la réduction de l’homme au plus proche de l’animalité et ainsi le penser comme davantage déterminé par le corps que pas la conscience.

L’inconscient : un risque de déresponsabilisation de l’homme.

Alain : « Eléments de philosophie »

Chez Alain:

  • L’âme est un principe spirituel qui maîtrise les passions et le corps.
  • La conscience se définit par la réflexivité, la conscience de soi.
  • La volonté définit un choix réfléchi qui perdure et se distingue de la velléité (l’essai d’un vouloir qui ne se tente qu’une seule fois).

Pour Alain, l’inconscient est un « personnage mythologique », un second moi posé à côté du moi qu’est l’âme. Or cette place donnée à un second moi engendre une inquiétude chez Alain. En effet, la pensée a traditionnellement défini l’homme à partir de la notion d’esprit, d’âme, de conscience. Or, poser l’hypothèse de l’existence de l’inconscient indique une définition nouvelle de l’homme, définition que la philosophie a régulièrement considérée comme moins digne que l’esprit : le corps. Or, penser l’homme relativement au corps signifie observer l’homme à partir de son appartenance à l’ensemble du vivant et du monde de l’animalité.

De plus, dire que le corps tient une place tout aussi importante que celle qu’occupe l’esprit et ceci quant à sa force et son dynamisme, implique une remise en question de la notion de liberté et de responsabilité.

« L’inconscient est donc une manière de donner dignité à son propre corps » (Alain)

C’est donner au corps, au second moi un pouvoir sur le premier moi (l’esprit). Selon Alain, ceci reviendrait à faire preuve d’une faute morale car fondée sur une lecture du corps qui ferait ombre à l’âme.

Sartre : l’inconscient : ce qui procède de la mauvaise foi. L’Etre et le Néant.

Sartre interroge le caractère soi-disant inconscient du phénomène de censure de la psychanalyse et lève la contradiction suivante : pour que la censure soit censure, donc pour que la censure fasse blocage, il faut nécessairement que la censure ait identifié ce face à quoi elle veut s’opposer pour distinguer ce qui sera refoulé de ce qui sera accepté. Donc la censure est consciente car elle identifie et distingue. La censure ne peut donc pas être inconsciente. De plus, la conscience, pour exercer son rôle de censure est nécessairement consciente d’elle-même en tant que pouvoir de censure. Ainsi, une censure qui se dit inconsciente d’elle-même est une censure qui refuse de se regarder en face, une censure de mauvaise foi, une censure qui se ment à elle-même. Selon Sartre, le système freudien est donc remis en question.

La psychanalyse n’a, selon Sartre, œuvré qu’à supprimer la mauvaise foi d’une conscience qui ne veut pas se reconnaitre dans ses propres pensées et en assumer la responsabilité pour la remplacer par l’hypothèse de l’existence d’une instance psychique (l’inconscient) qui n’a aucune réalité.

La découverte de l’inconscient apparait ainsi comme un phénomène majeur dans la définition du psychisme humain. Bien plus qu’une simple découverte, l’inconscient engendre la nécessaire relecture de l’homme et de sa relation avec la conscience, le libre-arbitre, la liberté…La psychanalyse, avec la découverte de l’inconscient a ainsi engendré une nouvelle approche de l’homme à partir de la place du corps. On peut penser à la phrase de Merleau-Ponty : « Avec la psychanalyse, l’esprit passe dans le corps comme inversement le corps passe dans l’esprit ». Mais cette valeur donnée au corps est aussi ce qui ébranle sérieusement de nombreuses certitudes philosophiques admises et qui avec la découverte de l’inconscient vacillent dans leurs fondements. L’homme subissant des pulsions inconscientes qui parfois le troublent peut-il encore être défini par le libre arbitre ? Si l’homme est un être de désirs peut-il en être le maître ?

Définitions de Philosophes de la théorie de l’inconscient :

– « Nous réservons le nom d’inconscient aux faits psychiques refoulés, c’est-à-dire dynamiquement inconscients. »

– « L’inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité. Sa nature intime nous est aussi inconnue que la réalité du monde extérieur, et la conscience nous renseigne sur lui d’une manière aussi incomplète que nos organes des sens sur le monde extérieur. »

– « L’inconscient est cette partie du discours concret en tant que transindividuel, qui fait défaut à la disposition du sujet pour rétablir la continuité de son discours conscient.

– “L’inconscient est le discours de l’Autre.”

– « Dans notre vie commune, nous avons conscience, mais nous n’avons pas conscience d’avoir conscience ; bien des choses, ne fût-ce que les corporelles, sont en nous inconscientes, par exemple les opérations vitales nécessaires à notre conservation, qui sont en nous sans que nous ayons conscience de leur fonctionnement précis, telle que la science est seule en mesure de nous faire connaître. Sur le plan de l’esprit, il est en nous également bien des réalités que nous ignorons. » (Phénoménologie de l’esprit)

« Il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c’est-à-dire des changements dans l’âme même, dont nous ne nous apercevons pas. »

“L’inconscient est une méprise sur le Moi , c’est une idolâtrie du corps” ( Alain et la critique de l’inconscient freudien )

“L’inconscient n’est que la mauvaise foi personnifiée” (article sur Sartre et sa dénonciation de l’inconscient )

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L’inconscient est le réservoir des pulsions et de tout le contenu psychique refoulé, en particulier les désirs de l’enfance. Il est mû par la recherche d’un plaisir au détriment du sens réel. Les pulsions de l’inconscient sont particulièrement mobiles et plastiques et tendent à faire irruption dans la conscience et à s’actualiser en conduites. Le préconscient renferme l’ensemble des données psychiques qui ne sont pas actuellement présentes à la conscience(souvenirs, connaissances,habitudes)mais peuvent en droit le devenir à l’appel de la volonté. Entre l’inconscient et le préconscient se trouve une barrière, la censure, qui ne laisse passer les désirs inconscients dans le préconscient qu’après les avoir transformés ou déguisés. Sinon, elle les refoule. Cette censure s’exerce d’ailleurs également entre le préconscient et le conscient; elle se relâche dans le rêve, d’où l’importance de celui-ci comme instrument d’analyse.

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L’inconscient a été inventé par Schopenhauer, pourquoi ne pas l’avoir cité ?

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L’inconscient est un enregistrement d’actions (de situations) que notre cerveau à enregistrer depuis la naissance. Bon ou mauvais et selon la situation de notre vie aujourd’hui (le moment où l’action se passe ) notre corps réagit à la situation comme si nous étions encore dans le passé. Ceci sans volonté réel de notre part. Pourquoi certaines personnes nous tombe sur les nerfs sans les connaître ou a-t-on une réaction violente en présence d’un autre ! Pensé au stress poste traumatique, je le vie, je peux en parler en connaissance de cause.

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“L’inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ?”

Le concept d’« inconscient » renvoie essentiellement à deux choses : à toutes les informations qui n’accèdent pas clairement à notre conscience (par exemple, quand j’entends une symphonie mais que je ne peux distinguer chaque instrument) ; et à quelque chose de plus technique, à savoir un mécanisme de notre psychisme qui jouerait contre notre conscience, qui serait comme son envers. Dans les deux cas, la question est de savoir comment accéder à cet inconscient : habituellement en effet, le Sujet connaît ce qui est extérieur à lui, un Objet qui a une existence propre. Là, il s’agit au contraire de connaître ce qui, au sein du Sujet, lui échappe : comme si un œil tentait de s’observer lui-même. Est-ce vraiment possible ? Oui, si l’on accepte que la connaissance passe par une interprétation des traces de l’inconscient. Un procédé que le Sujet ne peut toutefois découvrir seul, mais à l’aide d’une tierce personne : le psychanalyste.

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Sujets de dissertation en Philosophie sur l'inconscient

Pour certaines filières du baccalauréat, la philosophie est l'une des matières les plus importantes, qui nécessite à la fois un esprit d'analyse et d'argumentation. Nous proposerons dans cet article 10 sujets sur le thème de l'inconscient.

L'inconscient

Credit Photo : Unsplash Robina Weermeijer

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Sujet 1 - L'impact de l'inconscient sur l'être humain

L' inconscient est différencié de la conscience, l'un relève du domaine du psychique, l'autre est plus réel, il permet de mettre en place une pensée. Néanmoins, les décisions sont souvent dictées par des réflexes inconscients.

Faire la différence entre conscience et inconscience. Définir les deux notions ainsi que celle d'être humain, relier les notions entre elles. Parler des mécanismes inconscients, des théories de Freud sur le sujet, traiter de la spirale sensorielle, de la puissance de l'inconscient sur l'homme. Comment sont déterminées nos décisions, quel rôle joue l'inconscient, quel est l'impact de l'inconscient cognitif ?

Sujet 2 - L'homme est-il déterminé par son inconscient ?

Définir les principales notions, comme la différence entre l'homme et un homme, entre l'inconscience et l'inconscient. Parler tout d'abord de la conscience comme quelque chose de commun et d'essentiel à chaque personne, peu importe son mode de vie ou ses croyances. Parler de la conscience de l'homme comme étant réfléchie, par opposition aux animaux. L'homme est un animal conscient, un animal moral, rationnel, mais aussi social. Parler ensuite du fait que l'homme est le seul à posséder un inconscient, parler de la névrose et de ce qu'elle peut entraîner. Faire le lien entre conscience, inconscient et la civilisation actuelle, du malaise qui existe dans les sociétés actuelles. Enfin, parler l'inconscience comme un moyen potentiel de fuir ses responsabilités.

Sujet 3 - L'homme est-il esclave de son inconscient ?

Les principaux termes sont ceux d'esclave et d'inconscient. Après avoir défini les termes, définir quel serait le statut de l'inconscience ainsi que celui de la conscience. La conscience fait-elle partie de l'être profond de chaque humain ou existe-t-il quelque chose que les hommes ne comprennent pas, mais qui les gouvernent, comme l'inconscient ? D'un autre côté, si l'homme est considéré comme étant un esclave de son inconscient, il ne peut être déclaré totalement responsable de ses actes.

Parler tout d'abord de l'inconscient comme étant quelque chose qui dirige les actes des hommes sans qu'il s'en aperçoive, parler ensuite du fait de la possibilité de se libérer de cet inconscient, et analyser la possibilité que l'inconscient puisse être utilisé pour fuir les peurs liées à la liberté des hommes

Sujet 4 - L'inconscient permet-il de définir l'être humain, au même titre que le conscient ?

Étudier la question posée par le sujet, et ce qu'elle sous-entend, à savoir que la conscience définit l'homme. Il s'agit d'un sujet à traiter selon deux axes, à savoir, l'inconscient permet de définir l'homme et d'un autre côté, il ne le permet pas. Si l'étude permet de démontrer que l'inconscient ne définit pas l'homme, alors la question sous-jacente est de savoir si l'homme est toujours conscient.

Parler de la connaissance du conscient que possèdent les hommes, parce que se poser la question de savoir ce qu'est le conscient, c'est déjà une étape vers son acceptation.

Parler des différents types de conscience, et de tout ce qui permet d'avoir la preuve de son existence, faire le lien avec des événements de la vie comme le coma, la mort, la perte de conscience, les somnolences ou encore plus simplement le sommeil.

Sujet 5 - L'inconscient détermine-t-il les actes de l'homme ?

Les notions présentes sont celles d'inconscient et d'actes, est-il possible d'expliquer les actes d'un homme grâce à son inconscient ? L'inconscient est-il simplement une forme sombre de la conscience qui altère les jugements et qui peut entraîner une conséquence néfaste sur les actes de l'homme ?

Parler de l'inconscience comme quelque chose qui détermine les actes des hommes et de l'inconscience comme quelque chose qui au contraire ne peut être pris en ligne de compte pour justifier les actes.

Parler de la conscience morale de chacun et de la loi puisque ces notions sont indubitablement liées. Comment définir ce qui est appelé l' alibi de l'inconscience , car l'homme est censé être avant toute chose un sujet moral qui est responsable de l'ensemble de ses actes.

Sujet 6 - Quel lien peut-on établir entre courage et inconscience ?

Il est question ici d'établir le lien entre courage et inconscience. En effet, certaines actions dangereuses peuvent relever du courage, mais sont souvent aussi considérées comme étant de l'inconscience par les personnes qui les observent de l'extérieur.

Est-il possible de confondre inconscience et courage ? Si l'on se réfère aux définitions, inconscience est le contraire de la conscience et le courage est indéniablement une qualité. Dans cette optique, n'est-ce pas paradoxal de relier deux notions contraires comme l'inconscience et le courage ? Analyser cette notion de courage et ce qu'elle suppose lorsqu'il s'agit de mettre sa vie en danger par exemple. Le courage est aussi synonyme de choix, de décisions, de mise en danger parfois ou même de souffrance. Indubitablement, il est lié à des situations qui peuvent être dangereuses. Évoquer également Aristote qui évoque la mort et la conscience de celle-ci quand il souhaite définir la notion de courage.

Sujet 7 - L'idée d'inconscience exclut-elle celle de liberté ?

Nous parlons ici d'inconscience et de liberté. Si un homme agit inconsciemment, alors est-il pleinement responsable de ses actes, et cela freine-t-il sa liberté mentale et physique ? Le sujet traite de deux idées, avec le verbe exclure qui est défini par « être non compatible avec ».

Parler tout d'abord de l'inconscient et de la liberté comme étant incompatibles. Ensuite, définir plus précisément l'inconscient et la liberté et remettre chaque notion en question, dépasser les idées préconçues. Analyser les récits freudiens, ou encore les écrits de Leibniz, qui évoque entre autres choses les perceptions insensibles.

Sujet 8 - L'inconscient est-il lié à la connaissance ?

Dans ce sujet, il s'agit de faire le lien entre inconscient et connaissance, et de savoir à quoi renvoie exactement le concept d'inconscient. En effet, il s'agit de définir quelles sont les informations qui ne peuvent accéder à la conscience, et donc comment il est possible de parvenir à comprendre cet inconscient. Le candidat devra définir les notions, et traiter tout d'abord l'inconscient comme quelque chose qui échappe à la connaissance. Ensuite, il est possible d'analyser l'inconscient comme une force qui peut être comprise, même de manière indirecte. Dans cette partie, analyser l'oeuvre de Nietzsche «  Par-delà le bien et le mal  ».

Étudier ensuite tous les moyens par lesquels il est possible d'avoir accès à son inconscient que ce soit par le corps et sa façon d'agir comme par le langage.

Sujet 9 - L'inconscient et la notion de responsabilité

Les notions ici sont celles d'inconscient et de responsabilité. À partir du moment où un homme utilise son inconscient pour excuser ses crimes ou plus généralement ses actes, peut-il être qualifié de responsable ? Par ailleurs, si l'homme fait des choses « inconsciemment », peut-il continuer à jouir de sa liberté ?

Définir précisément la notion de responsabilité, car il existe différentes formes de responsabilités, tout comme il existe différentes formes d'actes, répréhensibles ou non. La question est de savoir si le simple fait d'évoquer cette inconscience suffit à décharger l'être humain de sa responsabilité, qu'elle soit morale ou pénale. Si l'on admet qu'il existe un inconscient psychique, alors admet-on pour autant que l'homme puisse être tenu pour non-responsable de ses fautes ?

Sujet 10 - L'inconscient est-il un obstacle à la morale ?

La question ici est de savoir jusqu'à quel point l'inconscient et la morale sont liés.

Après avoir défini les deux termes d'inconscient et de morale, parler dans un premier temps de l'inconscient qui peut conduire à l'irresponsabilité, et donc plus probablement à des conséquences immorales. Est-ce que l'inconscient choque la morale puisque par définition, il n'est pas voulu pleinement ? Est-il possible de prendre comme excuse l'inconscient sans pour autant détruire toute forme de moralité ?

Partir sur deux postulats, avec une première partie stipulant que l'inconscient est effectivement un obstacle à la morale, car elle déresponsabilise l'humain. D'un autre côté, l'idée d'inconscient permettrait de mieux comprendre la nature de la morale.

L'inconscient est une notion que l'on retrouve fréquemment en philosophie. Elle est un concept à la fois ancien puisque la notion même d'inconscience remonte à l'Antiquité et elle est depuis lors analysée sous toutes ses formes par les philosophes ainsi que par les experts en psychologie et en psychiatrie.

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L'existence d'un inconscient fait-elle obstacle à la connaissance de soi ?

L'inconscient

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Nouvelle-Calédonie • Novembre 2017

dissertation • Série ES

L'existence d'un inconscient fait-elle obstacle à la connaissance de soi ?

Les clés du sujet

Définir les termes du sujet

L'existence d'un inconscient.

L'inconscient désigne des pulsions dont la logique échappe à celle de la conscience. Une pulsion est porteuse de représentations, ce n'est pas un instinct. Elle cherche à se satisfaire dans les plus brefs délais et entre parfois en conflit avec les exigences de la réalité.

Freud désigne l'inconscient comme étant le processus primaire à l'œuvre dans chaque être humain.

Fait-elle obstacle

Un obstacle est ce qui rend difficile, voire impossible, l'accès à une chose ou son obtention. Notons cependant qu'il n'a pas toujours la même importance. Un rocher tombé sur la route empêche la voiture de passer mais il peut, moyennant des efforts, être déplacé. Un obstacle peut être franchissable ou infranchissable.

À la connaissance de soi

La connaissance de soi est une démarche par laquelle un sujet fait réflexion sur ce qu'il est. Elle implique l'activité de la conscience . Il faut pouvoir former des représentations de soi pour porter un jugement sur ce que l'on est et pour définir nos qualités. Par la conscience, nous apparaissons à nous-mêmes et nous pouvons nous observer.

Dégager la problématique et construire un plan

La problématique.

La problématique vient du fait que conscience et inconscient sont dans une relation d'opposition. Mais quelle est la nature de cette opposition ? Conscience et inconscient sont-ils relatifs ou sont-ils contraires  ?

La contrariété signifie que les deux termes se repoussent et s'excluent. Dans ce cas, l'inconscient est un obstacle, un barrage infranchissable.

Si conscience et inconscient sont relatifs , les choses sont différentes. L'inconscient résiste alors à la conscience selon des modalités qui sont à éclairer mais il est aussi avec elle dans une relation de complémentarité. Dans ce cas, la notion d'obstacle change de sens. Elle devient une invitation à approfondir la relation pour pouvoir mieux se connaître.

Dans un premier temps, nous éclaircirons le sens des termes afin d'éviter notamment la confusion entre l'inconscient et l'inconscience. La deuxième partie sera consacrée à l'étude de la relation. Enfin, nous radicaliserons l'idée de contrariété jusqu'au point où il apparaîtra qu'il s'agit en réalité d'une relation de complémentarité.

Éviter les erreurs

La confusion de l'inconscient et de l'inconscience est fréquente et dommageable. Elle conduit à ne pas comprendre comment l'inconscient résiste à la conscience en se développant selon une logique qui lui est propre.

Les titres en couleurs et les indications entre crochets servent à guider la lecture mais ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.

Introduction

L'existence de l'inconscient est attestée par la présence de phénomènes dont l'origine échappe à la conscience. Les rêves, les actes manqués, les phobies sont autant de manifestations de processus dont nous constatons les effets sans en connaître les causes. Chacun se découvre « obscur à lui-même » selon le mot d'Alain. Doit-on pour autant estimer que la présence de l'inconscient fasse obstacle à la connaissance de soi ? Un obstacle est l'indice d'une difficulté mais celle-ci peut avoir des effets bénéfiques en nous alertant. Face à une conscience naïve, les perturbations engendrées par l'activité de l'inconscient pourraient être salutaires pour la connaissance de soi. Il faut donc déterminer le statut de l'inconscient par rapport au désir de se connaître.

1. Origine du problème

A. conditions de la connaissance de soi.

La connaissance de soi n'est possible qu'à un être doté de conscience. La conscience est un acte de l'esprit par lequel il est possible de considérer ce que l'on est. Elle permet d'avoir des représentations de soi. Il est donc logique de l'opposer à l'instinct qui est une détermination naturelle interdisant cette prise de distance. Mais être conscient ne suffit pas pour se connaître. Il faut encore posséder la capacité de former des idées claires et distinctes. Des sensations ou des sentiments sont des formes de connaissance encore trop subjectives. Une idée est d'ordre intellectuel, c'est une création de la raison, elle prétend à l'objectivité car elle est le résultat d'un effort d'analyse comme l'introspection. La volonté est aussi nécessaire. Conscience, raison et volonté sont donc les propriétés requises pour espérer savoir qui l'on est.

B. L'idée de l'inconscient

Il est important de ne pas confondre l'inconscient et l'inconscience. Celle-ci désigne un état passager et s'explique par des raisons physiologiques ou psychologiques. Par exemple, on dira de quelqu'un qui dort qu'il est inconscient. De même, une personne très énervée n'aura pas conscience de ce qu'elle dit. Mais l'inconscient renvoie à une autre réalité. Il s'agit d'abord de représentations qui ne parviennent pas à la conscience. Leibniz parle ainsi de « petites perceptions » qui s'agitent en permanence dans notre esprit. Leur nombre, leur petitesse et le fait qu'elles soient unies les unes aux autres empêchent de les concevoir distinctement même si leur existence est certaine. Leibniz illustre sa thèse par une comparaison. Nous entendons le bruit d'une vague sans pouvoir distinguer les milliards de petits bruits qui le composent. Or s'ils n'existaient pas, nous n'entendrions rien. Ainsi, il faut reconnaître la présence continue de l'inconscient. C'est une dimension de l'esprit .

[Transition] Nous avons défini les termes. En quoi réside le problème ?

2. Les raisons d'un problème

A. le fond obscur de l'esprit.

La pensée leibnizienne apporte un élément de réponse. En plus de leur nombre, les petites perceptions se caractérisent par leur caractère confus et obscur. La confusion vient de leur union. Elles sont fondues les unes dans les autres et nous ne nous apercevons de leur existence que lorsque leur union est suffisamment forte pour retenir notre attention. Ainsi, ce que nous distinguons est composé de parties que nous ne pouvons pas considérer séparément. Leibniz dit souvent que le fond de notre esprit est obscur et que la lumière de notre raison ne peut parvenir à l'éclairer dans sa totalité. La connaissance de soi est donc nécessairement partielle . Nous nous découvrons au fur et à mesure de nos expériences mais il nous est impossible de nous saisir complètement, c'est-à-dire de former une idée claire et distincte de nous-mêmes.

B. Le narcissisme

Les difficultés ne s'arrêtent pas en ce point. La connaissance de soi peut également être faussée. Elle n'est pas seulement partielle mais partiale . Malebranche définit la conscience comme le sentiment de soi. Or un sentiment est subjectif. Il est très difficile de bien se juger car nous sommes juge et partie. Notre relation à nous-mêmes est marquée par l'amour-propre, qui nous pousse à déformer les représentations qui nous dérangent afin de conserver une image satisfaisante de soi. Freud reprend cette idée en soulignant que le narcissisme est une des composantes essentielles de l'être humain. Nous nous flattons sans même nous en apercevoir car il est essentiel de conserver l'estime de soi. Nous pouvons donc parler de ruses du désir dont la conscience est souvent la dupe. Croire qu'il suffit d'être conscient de soi pour se connaître semble être d'une grande naïveté. Nous croyons que nos certitudes sont fondées car elles sont immédiates. Or ce qui nous semble évident est en réalité le résultat d'un processus dont nous n'apercevons qu'une partie.

[Transition] La portée de ces critiques peut encore être radicalisée. Ce sera le moyen de trouver la réponse la plus réfléchie.

3. Se connaître est possible

A. l'inconscient freudien.

Freud entend par l'inconscient l'ensemble des pulsions dont l'existence est indépendante de la conscience et de la volonté. Freud parle du « ça » pour indiquer qu'il y a en nous, à chaque instant, des processus sur lesquels nos facultés conscientes n'ont pas de prise directe. La vie sexuelle est pour lui une manifestation privilégiée de la présence en chacun d'une dimension naturelle qui a un impact sur notre vie tout entière. Les convictions de Freud sont nées de ses efforts pour soulager des patients hystériques. Ceux-ci souffraient de symptômes, comme des contractions, sans que leur corps ait été abîmé par un accident. Freud en conclut que la cause des troubles était d'origine mentale. Le mot « psychique » désigne l'union du corporel et du spirituel. Le point important est que le sujet malade prétend ne pas savoir pourquoi il souffre. La cause de ses troubles lui est inconnue et il faut mettre en place une cure fondée sur la parole pour que le patient parvienne à cette connaissance. Freud soutient donc que la connaissance de soi est d'abord bloquée par un acte de refoulement expressif d'un conflit entre la conscience et l'inconscient. Le complexe d'Œdipe en est l'occasion privilégiée. Freud soutient qu'à la racine de la vie psychique existe un conflit qu'il nous a fallu régler faute d'en souffrir à l'âge adulte. L'enfant se structurerait en acceptant sa place au lieu de vouloir occuper celle du parent de même sexe. Un « Œdipe » mal réglé produirait des névroses ou des angoisses de culpabilité.

B. Une discipline de la réflexion

La psychanalyse critique d'emblée les prétentions de la conscience à donner une véritable connaissance de soi. Freud critique le narcissisme inhérent à chacun et soutient de façon provocante que « le moi n'est pas maître dans sa propre maison ». Il apparaît tiraillé entre les exigences des pulsions du ça et les interdits de la conscience morale que Freud nomme le surmoi. Est-ce à dire que la connaissance de soi n'a pas de sens car l'inconscient y fait irrémédiablement obstacle ? La chose est plus complexe. Freud invite chacun à rentrer en soi et à chercher à se connaître. La reconnaissance de l'inconscient est le premier pas vers l'acquisition d'un savoir authentique. C'est en ce sens que Ricœur parle de la psychanalyse comme d'une « discipline de la réflexion ». Se connaître exige un travail sur soi par lequel nous essayons de nous délivrer des illusions premières dues au narcissisme. Des résistances sont à vaincre mais la tâche a du sens et le psychanalyste aide le patient à nommer et à surmonter les causes de sa souffrance. L'intérêt porté à l'inconscient n'est donc pas une façon d'abandonner l'analyse mais au contraire de l'étendre.

L'affirmation résolue de l'existence d'un inconscient psychique donne à ce dernier un statut paradoxal. Il est ce qui fait obstacle à une connaissance de soi complète mais il est aussi ce qui permet d'étendre cette connaissance, de la rendre plus précise et plus complète. Freud résume ce point dans une phrase énigmatique : « Là où c'était je dois advenir. » La conscience de soi s'affine en prenant en compte la puissance de son opposé, l'inconscient.

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L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?

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